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10 mai 2009

NON ! La langue niçoise n'est pas du Provençal, c'est du Nissart !

Dimanche 10 mai 2009

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NON ! La langue niçoise n’est pas du Provençal c’est du Nissart !

Par Alain ROULLIER ( Journaliste-écrivain, Président de L.R.L.N. )


Les affirmations éhontées du contraire ressurgissent tous les vingt ou trente ans, et encore aujourd’hui, véhiculées par une petite cellule « Occitane » installée à Nice et soutenues par un ancien combattant de l’Art Moderne qui fit se connaître jadis en organisant d’amusantes « performances » censées révolutionner l’Art ; depuis il reproduit inlassablement et sans relâche les mêmes schémas pour tenter d’exister encore dans un monde dont les goûts changent. Il est bien sympathique et promotionne l’Occitanie. Mais que l’on ne vienne pas à Nice prétendre que les Niçois sont occitans et que le nissart est du provençal abâtardi. Les Niçois ne sont pas Provençaux et a fortiori nullement Occitans. Nous avons toujours rejeté la tutelle de la Provence et de Marseille. Quant à la langue, nous écrivons Nissa et non pas Niço, comme en provençal.  

 

 Le sujet étant assez complexe, laissons la parole au défunt Pierre Isnard, avocat et grand érudit, qui avant guerre mena une bataille mémorable pour la langue niçoise. Dans son opuscule paru en 1860 (pour le centenaire de l’annexion) : « Considérations sur le dialecte niçois et le rattachement à la France », sujet qui sera d’actualité l’an prochain, 150e anniversaire de l’annexion, il écrit : « On parle à Nice, dans la vallée du Paillon et sur le littoral, entre le Var et la Turbie, un dialecte particulier issu du latin vulgaire, comme toutes les langues romanes et néo-latines auxquelles il s’apparente, mais son archaïsme en fait un ancêtre ou au moins un frère aîné de celles-ci. (« Les Langues romanes sont sœurs et non pas mères ou filles : le travail qui les a produites fut simultané sur toute la face du monde roman » (Littré : Histoire de la Langue française 2ed ; TII. P.98). Elle a pu pareillement garder, dans toute sa pureté, son dialecte. Malgré toutes les vicissitudes, de son histoire tourmentée, le langage niçois est reste un îlot, pur roman, au milieu d’un véritable océan de parlers, certes de même origine, mais beaucoup plus évolués, qui l’entourent et cherchent à l’engloutir »    

       

 

    « Il a pu se maintenir par la seule tradition orale et il n’a pu arriver jusqu’à nous que certainement modifié au cours des siècles mais avec tous ses caractères essentiels qui en font le particularisme et l’originalité. Pour les besoins de la politique, on a souvent essayé de le dénaturer et même de le détruire, en soutenant qu’il n’est, tantôt, qu’un mauvais patois provençal, tantôt qu’un pauvre dérivé de l’italien, et tantôt qu’un affreux mélange de celte, de grec, de latin et de goth, de bourguignon, de lombard, d’arabe, d’italien, d’espagnol, de portugais et de français ! […] Cependant, en dehors de quelques racines, attribuées aux celtes et aux ligures, dont certains auteurs contestent d’ailleurs aujourd’hui même l’existence, on ignore tout du parler qui, dans notre région a précédé le latin et a été supplanté par lui ; on sait seulement que ce langage d’origine pélasgique s’est amalgamé au latin vulgaire pour former le Niçois ».  

 

       

 

« Les Phocéens occupèrent il est vrai le littoral de notre pays, pendant plus de trois siècles. On leur attribue même la fondation et le baptême de notre ville mais […] ils n’occupèrent jamais que le seul rocher du château de Nice, dans le seul souci de protéger leurs routes maritimes et ne pénétrèrent jamais à l’intérieur des terres […] Ils ne se mêlèrent jamais à la population. Ils n’avaient avec elle aucunes relations ni contacts en dehors des harcèlements incessants dont ils étaient l’objet. De violents combats entre la population locale et le Massaliotes amenèrent même ceux-ci à solliciter à diverses reprises l’intervention de Rome qui finit par occuper définitivement toute la région. Jusqu’à l’arrivée des Romains, le parlé usité par les peuplades ligures devait être très pur et ce n’est qu’à partir de ce moment que, par l’intermédiaire du latin, de nombreux mots d’origine grecque sont entrés dans notre dialecte, comme ils s’introduisirent plus tard par la même filière dans d’autres dialectes et dans les langues française, italienne et espagnole ».    

   
« Si l’on peut admettre que certains mots niçois dérivent directement du grec comme, par exemple,
« barri » (mur) de Baris, nous le devons au latin qui les avait adoptés et qui nous a transmis la plupart des termes de cette origine. Il en est ainsi, par exemple des mots :

les_mots_nissarts  

 

       

   

on peut donc dire que l’influence gréco-phocéenne sur le langage nissart est à peu près inexistante, si on la considère comme s’étant exercée directement sur lui. Par contre, c’est par le latin qui constitue tout le fond de notre dialecte, que l’on peut remonter jusqu’au grec dans l’étymologie de certains mots ».    

       

 

    « À l’origine le niçois différait peu des autres parlers romans même nordiques et le Serment de Strasbourg, qui est le plus ancien texte officiel français écrit, datant déjà du IXe siècle, est plus voisin de notre dialecte que du français moderne :  

 

    Texte Français : « Pro Deo amur et pro christian poblo et nostre commun salvament d’ist di en avant     in quant, Deus savir et podir me dunat, si salvereai co ist meon fradra Kalro… »  

 

       

 

    Traduction niçoise : « Per amor de Diù e per lu crestian poble e nuostre commün sauvament d’estu giur     en ant en quant Fiu, saupre et puder mi duna sauverai ach’ estu miu fraire Carlu… ».  

 

       

 

Au XVI siècle les parlers provençaux avaient tellement évolués que ce n’était plus comme à l’époque de Raymond Feraud, un dialecte différent du droit provençal que parlaient les Niçois, mais un tout autre langage. C’est ce que déclare explicitement en 1535, notre concitoyen le grammairien Honoré Drago. À ce moment Alphonse Davallo, marquis Del Guasto et lieutenant de l’empereur Charles Quint en Italie voulu faire dresser un Traité de phonétique et de vocabulaires provençaux, il chargea Honoré Drago de ce travail ; il ne s’acquitta de sa difficile mission qu’avec un long retard : « Si l’accomplissement de mon travail a été retardé […] que V.E excuse la multitude d’occupations qui m’accablent et la trop grande difficulté de l’entreprise […] En effet, bien que, en raison de la proximité des pays, ma langue maternelle soit peu différente de la langue provençale, celle-ci et la mienne propre se sont tellement modifiées au regard des parlers de ces écrivains [anciens] si ceux-ci, étaient encore vivants, il ne serait pas chose aisé pour eux de les comprendre »    

    Après des pages de brillantes démonstrations sémantiques et historiques, Isnard écrit : « L’annexion à la France une fois réalisée, le gouvernement français dans un but d’assimilation plus facile d’un pays qu’il croyait italien, mais qui n’a jamais été que Niçois, interdit l’usage de notre dialecte à la caserne, dans les écoles et les administrations. Sur l’instigation du gouvernement qui les nommait et les rétribuait, les évêques de Nice, Mgr Balain et Chapon qui succédèrent à Mg Sola empêchèrent les curés et les vicaires de prêcher et d’enseigner le catéchisme en niçois. Ce même gouvernement, favorisait en même temps la création de la « Société des Lettres, Sciences et Arts des A.M. » fondée le 22 octobre 1861. Le maître d’école Alexandre Sardou natif du Cannet publiera une étude la revue de la Société des Lettres, Sciences et Arts, tendant à établir que l’idiome niçois, dont il ne comprit jamais le caractère particulier ni le génie, n’est au fond qu’une sorte de provençal déformé par la graphie pseudo-italienne de Rosalinde Rancher. Et tandis que l’on encourageait la lecture des œuvres de Frédéric Mistral qui venait de publier Mireille en 1859 et l’étude des anciens troubadours, le niçois « vil et grossier » était méprisé et proscrit. J.B Toselli s’éleva contre cet état d’esprit : « On ne devrait pas faire un crime aux Niçois de conserver leur dialecte ».  

 

       

 

« D’autre part, Mistral tente de faire l’unité linguistique des divers dialectes du Midi de la France, et comprend le Niçois parmi les innombrables idiomes provençaux. Il crée, ce qu’on est convenu d’appeler depuis « langue mistralienne » dont le « Trésor du Félibrige », copie paraphrasée du « Dictionnaire d’Honorat » sera le vocabulaire. Il insère dans et ouvrage une foule de mots niçois dont il ne comprend pas toujours la signification ; ainsi par exemple il traduit par « coup de pistolet » le mot « pittolica » qui veut dire « chiquenaude », prouvant par ces erreurs que niçois et provençal sont deux ».    

       

 

« En 1871 un mouvement séparatiste se produit à Nice. Aussitôt les attaques contre notre dialecte reprennent et s’intensifient. Toujours dans le même but politique, on veut l’incorporer au provençal tandis qu’on continue à le discréditer et à l’interdire. En 1878 Sardou publie un long article sur « l’idiome niçois » […] Il essaie de démontrer que le niçois n’est en réalité qu’une forme de provençal ou de la langue d’Oc défigurée par l’orthographe italienne employée par Rancher et ses successeurs. Bien entendu, cela conduit à conclure que les Niçois sont Provençaux, donc Français… »    

       

 

Pierre Isnard évoque ensuite longuement toutes les tentatives de détruire le Niçois en l’assimilant au provençal, toujours dans le même but, celui de détruire l’identité niçoise. Il faut donc que les Niçois d’aujourd’hui sachent que la question linguistique cache une arrière-pensée politique. Une raison de plus, pour défendre note langue et rejeter les menées occitanes à Nice. Surtout à un moment où le maire de Nice, qui ne connaît pas, ne s’intéresse pas, et ne soutient pas la l’identité niçoise, veut « marier Nice avec Marseille », projet historiquement hérétique, et fêter en grande pompe l’anniversaire du plébiscite truqué de 1860. Nice n’est ni occitane ni provençale et les Niçois doivent défendre leur drapeau et leurs intérêts économiques. Un parti Occitan qui a constitué « un gouvernant Occitan » fait même figurer Nice dans l’une des « Provinces occitanes » qu’il est censé « gouverner » : la Provence… Même si ce gouvernement fantoche (non reconnu même en 0ccitanie…), ne « gouverne » que le vent, il considère néanmoins Nice comme une très lointaine banlieue de l’une de « ses provinces », la Provence… Il était bon de rappeler des faits et réalités afin que les Niçois non avertis, sachent à quoi s’en tenir sur les cellules occitanes à Nice qui sont très proches de ce gouvernement de fantaisie ; le « premier ministre » de ce « gouvernement » du vent, en faisant parti. Ce d’autant que, cultivant l’ambiguïté, elles prétendent défendre la culture niçoise, enseignent un niçois abâtardi de provençal, et autres choses semblables.    

       

 

Au moment ou l’identité niçoise connaît un regain de popularité dans la jeunesse de notre ville, l’on constate de nouveau qu’un grand mouvement se met en route, tendant à faire disparaître la particularité niçoise dans l’ensemble Provençal et Occitan. Cela n’est pas un hasard. Alors, méfi, « lu nissart emb’ai Provesau soun tougiou estat couma lou can e lou cat… » comme le dit un ancien proverbe niçois…    

par Les Nouvelles Niçoises publié dans : Actualité et Politique


   

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