HISTOIRE DE NICE : LA DESTRUCTION DU CHATEAU
D’AMÉDÉE VIII Á LA
DESTRUCTION DU
CHATEAU
DE NICE PAR LOUIS XIV
Chronique Culturelle et Historique de Thierry JAN
Les beaux jours vont bientôt revenir, ce qui sera l’occasion d’organiser des sorties culturelles. Nous envisageons pour le mois de février une première balade sur la colline du Château. Cette promenade se ferait un samedi avec pic nique et visite du site de l’ancien château, des cimetières et du musée de la Tour Belanda, si toutefois ce dernier est alors ouvert. Nous créerons l’évènement sur face book quinze jours avant. Aujourd’hui nous allons vous parler de notre belle ville de Nice. Remontons le temps et découvrons Nice au XV° siècle.
Par le traité d’Anjou du 5 octobre 1419, qui confirme ceux de 1388, les Savoie sont reconnus définitivement souverains à Nice, malgré des oppositions qui amèneront le soulèvement de la noblesse de 1436. Cette dernière d’ailleurs quittera Nice pour la Provence. C’est la bourgeoisie qui alors assume la direction des affaires ( riches marchands).
Le Duc Amédée VIII fut un prince habile qui organisa ses Etats et les développa. Ce dernier embrasse la vie religieuse après son abdication en 1434, il devient cinq ans plus tard pape sous le nom de Félix II.
Ses successeurs sont maladroits, hésitants pour ne pas dire faibles. Leur politique est inconstante et les renversements d’alliances continus amèneront la phrase célèbre sur monsieur de Savoie. En 1504 Charles III, voulant échapper au protectorat français, change de camps et s’allie à l’Espagne. Envahit, il ne détient plus que Nice où il vient s’installer à l’été 1536. Deux ans plus tard c’est la tentative du pape Paul III de rapprocher les deux plus puissants rois d’Europe, le congrès se déroule à Nice, il en découle une trêve bien brève, François 1° fait en 1543 le siège de Nice.
Son fils Emmanuel Philibert est un soldat, il lui succède en 1553. Après la victoire de saint Quentin sur le royaume des Lys, il retrouve la majeure partie de ses Etats. C’est un prince ambitieux et il fixe sa capitale le 7 février 1563 à Turin, mieux adaptée que Chambéry. Il mène une politique d’expansion : Dolceaqua en 1524 et acquière 1579 des Doria et des Lascaris Tende et son col, c’est une ouverture sur la mer et il inclut ses nouvelles acquisitions dans le Comté de Nice. Il est aussi un bâtisseur et on lui doit la citadelle de Villefranche, le fort du mont Alban et les améliorations du château de Nice qui devient une citadelle. Nice s’embellie avec des palais (Lascaris, communal,…) des églises (Le Gésu, Sainte Réparate, Saint Martin, Sainte Rita et des chapelles de pénitents.) La ville s’étend au pied de sa colline d’où la population a été chassée pour y laisser une garnison de 160 hommes.
Charles Emmanuel 1° hérite de son père un Etat relativement puissant. Son long règne d’un demi siècle (1580-1630) coïncide avec les guerres de religions en France. Il en profite pour envahir la Provence en 1590. Charles Emmanuel est un prince absolutiste, Annibal Grimaldi Baron de Beuil voulant se soustraire à son autorité est exécuté en 1621 . C’est le dernier grand féodal qui disparaît, désormais les Ducs de Savoie règnent sans partage.
Le 3 juin 1690, Victor Amédée
fidèle à la tradition des Savoie dénonce l’alliance française et s’associe à
l’Espagne. Entre 1691 et 1706 Nice changera trois fois de maître. Finalement
Louis XIV ordonnera le démantèlement de la forteresse du château ce qui sera
fait entre avril et juin 1706. Si Nice est à nouveau reprise par les Français
l’année suivante, ils doivent la rendre aux Savoie par le traité d’Utrecht en
1713, les Savoie perdent alors Barcelonnette au profit de la France. Nice a
perdu sa vocation militaire, son château étant pour toujours détruit.
Thierry JAN