SAINT MAXIMIN
LA SAINTE BAUME
Chronique Culturelle de Thierry JAN
On arrive généralement dans ce village par la place Malherbe. Sous la fontaine commémorant la fin des guerres napoléoniennes il y aurait des traces de l’antiquité, lesquelles attesteraient de la présence de Rome à saint Maximin. Les remparts étant détruits en 1830, c’est depuis cette place que le village a pris son essor. Jusqu’alors la cité était protégée par des fortifications avec tours et seulement quatre portes pour y accéder. Il nous faut revenir en 1279 avec la découverte de sarcophages du IVe siècle par Charles de Salernes qui sera sous le nom de Charles II Comte de Provence pour voir débuter le culte de Marie Madeleine. Charles d’Anjou est le neveu de saint Louis et avec l’accord du pape Boniface VIII, il entreprend dès 1295 les travaux d’édification d’une basilique et d’un couvent.
Il faudra 250 ans pour achever ce qui est le plus grand édifice gothique de Provence. Le père Lacordaire n’hésitera pas à dire de cette basilique, qu’elle est après Jérusalem et Rome le troisième tombeau de la chrétienté. La crypte de l’église renferme les sarcophages de Marie Madeleine, de Maximin et trois autres saints. La basilique abrite des trésors dont un rétablie de la passion d’Antoine Ronzen du XVIe et surtout un orgue mondialement connu, œuvre du Dominicain Jean Esprit Isnard de 1773.
C’est Lucien Bonaparte qui le sauvera à la révolution en y faisant jouer la Marseillaise. Un couvent est adossé à la basilique. S’il n’est achevé qu’au XVe siècle, les Dominicains l’occupèrent dés 1316. Aujourd’hui il est un hôtel où des manifestations culturelles sont organisées. Les bâtiments de la mairie datent de 1750. Avant la révolution , la bâtisse servait à loger les visiteurs de marque. Dans le quartier médiéval on peut admirer l’ancienne prison, maintenant un musée, le ghetto dont il subsiste de belles arcades et un porche du XIIIe siècle. Des fouilles récentes ont mis à jour des vestiges cultuels datant des IVe et Ve siècles dont un baptistère et des céramiques, le tout attribué à l’abbaye de saint Victor de Marseille.
Un cartulaire de 1038 confirme cette attribution en dédiant à saint Maximin le baptistère. L’église saint Jean, romane du XIe jouxtant la basilique va peu à peu disparaître sans que l’on puisse dater avec précision cette disparition, quant à l’église saint Maximin, elle sera recouverte par la basilique dédiée à sainte Marie Madeleine. Saint Maximin se découvre depuis l’autoroute et sa basilique, vaisseau majestueux vous invite à y venir prier.
Thierry JAN
