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29 octobre 2013

POUR UNE THEORIE GENERALE DU CYBERESPACE par PIERRE MOUNIER

Pour une théorie générale du

Cyberespace

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SOURCE : http://cyberspace.homo-numericus.net/

Les technologies numériques en réseau font maintenant l’objet de nombreuses études dans la plupart des champs disciplinaires : sociologie, anthropologie, sciences de l’information et de la communication, art, philosophie… Ces études analysent leur objet au prisme de leur modèle épistémologique et en le ramenant souvent à des objets ou phénomènes connus. Or, ces modèles explicatifs ne fonctionnement pas très bien. S’il semblent capables de rendre compte d’événements particuliers au sein de cet environnement, ils échouent à rendre compte de sa dynamique globale. Comment Interent évoluera-t-il dans les années à venir ? la question reste posée aussi bien sous l’angle des technologies qui s’y déploient que de ses usages, des modèles économiques, que de la gouvernance. Cette incapacité des observateurs et des acteurs à anticiper les évolutions à venir a des effets très négatifs : en constant décalage avec les objets qu’elles abordent, les analysent deviennent vite obsolètes et partant, inutiles.

La proposition faite ici repose sur l’hypothèse que les réseaux numériques créent un environnement qui n’est pas sans relation avec les différents environnements (physiques, sociaux, politiques, économiques) que nous connaissons déjà, mais qu’il ne s’y réduit pas. L’environnement numérique est doté d’une singularité irréductible à tout autre, dont il faudrait sans doute chercher l’origine dans la notion d’information (Le moment cybernétique), elle même irréductible à la notion de signe d’un coté, de signal de l’autre. Cette démarche archéologique n’est pas opportune ici ; elle est repoussée à un autre moment. Ce qui est important est de délimiter, d’identifier et de qualifier cette singularité irréductible de l’environnement numérique en réseau sans cherche à l’expliquer dans l’immédiat. La proposition est de suivre l’intuition qu’ont porté immédiatement les premiers utilisateurs du réseau en considérant cet environnement comme un espace.

Qu’est-ce qu’un espace ? C’est un système persistant (indépendant de la conscience de l’observateur) de relations entre des objets ou des agencements co-existants. Un espace, c’est ce qui permet à deux objets de co-exister sans se confondre, en leur assignant des positions différentes. Un espace definit donc une relation de distance au minimum entre ces deux objets. Comme les hackers des premiers temps, comme William Gibson, il faut donc considérer notre environnement numérique comme un cyberespace, c’est-à-dire comme un système de relations entre des objets numériques coexistants, doté de propriétés qui lui appartiennent.

Ces propriétés qui affectent tout objet inséré dans cet espace, tout objet numérique en réseau, peuvent être classées en trois grandes catégories. Ce sont les trois dimensions du cyberespace.

1. Computabilité : le cybespace est fait de programmes informatiques eux-mêmes constitués d’instructions. Les objets que l’on trouve ne sont donc pas statiques mais dynamiques : pour l’essentiel, ils ne « sont » pas, ils « font » ; ils sont donc dotés d’un pouvoir génératif. C’est la computabilité du cyberespace qui crée des événements en son sein, qui y crée donc du temps.

2. Réticularité : ces objets sont « en réseau » : outre le fait qu’ils coexistent, il sont aussi explicitement reliés les uns aux autres. Le lien hypertexte qui est à la base du web a donné une dynamique importante à cette dimension qui lui préexiste (et lui survivra). La réticularité permet d’organiser les déplacements de l’information au sein de cet espace.

3. Discursivité : la matière même du cyberespace n’est pas faite de silicone mais de « discours », c’est-à-dire d’agencements de signes produisant du sens. C’est la discursivité qui permet de lester les événements et finalement le temps cybernétique d’une dimension historique. C’est par le discours qu’est produite une histoire du cyberespace.

Comme pour tout espace, on peut donc définir une physique du cyberespace : les lois de fonctionnement auxquelles sont soumis les objets qui lui appartiennent. On a déjà évoqué une histoire du cyberespace. Mais il existe aussi une économie du cyberespace, qu’on a plutôt tendance à qualifier aujourd’hui d’économie de l’attention. On doit parler évidemment d’une politique du cyberespace, dont les règles de gouvernance sont très différentes de celles que nous pouvons connaître pour gouverner les espaces physiques. Existe-t-il une éthique, une métaphysique du cyberespace ? Certainement. Mais les contours en sont moins marqués.

Quelle peut être l’utilité de déployer tout un appareil aussi compliqué ? Ne peut-on en faire l’économie pour comprendre ce qui se passe sur Internet ? Il ne semble pas. Fonder en théorie l’intuition du cyberespace et en déployer toutes les conséquences permet de regarder la réalité numérique d’une autre manière, et d’en comprendre la dynamique de développement.

On peut l’appliquer par exemple au livre numérique : http://cleo.revues.org/179 et

Les différents types d’édition numérique, par Pierre Mounier from ARL PACA on Vimeo.

mais aussi aux questions de gouvernance : http://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00007611

et

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Alex Pang : The End of Cyberspace

Alex Soojung-Kim Pang se présente ainsi : « I’m an historian of science / futurist of science, an academic / strategist, and other hybrids. I run a consulting company in Silicon Valley, California, and am an Associate Fellow at Oxford University’s Saïd Business School. I’m the author of Empire and the Sun: Victorian Solar Eclipse Expeditions (Stanford University Press, 2002), and a forthcoming book on the rise and fall of cyberspace.

Previously I studied history and sociology of science at the University of Pennsylvania; was a postdoc at Stanford University and the University of California, Berkeley; taught at Williams College and UC, Davis; and worked at Encyclopaedia Britannica and the Institute for the Future. »

Son blog le plus connu est Relevant history : http://askpang.typepad.com/relevant_history/ et voici son blog sur la fin du cyberespace : http://www.endofcyberspace.com/ (mentionné par N. en commentaire de Fondation)

Voici sa liste de bookmarks tagués cyberspace :

Washington, D.C., To Get Massive ‘Cyber Shock’ in Mock Cyber-Attack (07/05/2010 04:17)
« Familiar faces from the federal government will be tested Tuesday, Feb. 16, to see how well Washington, D.C., would handle a cyber-crisis. Pass or fail, their performance will be seen by spectators — and then broadcast on CNN for the world to see. The Bipartisan Policy Center (BPC), a nonprofit that develops multiparty solutions in public policy, will host Cyber Shockwave, a simulated cyber-attack on the United States, during an exercise at the Mandarin Oriental Hotel in Washington, D.C. »
Western Frontier or Feudal Society?: Metaphors and Perceptions of Cyberspace by Alfred Chueh-Chin Yen (10/15/2008 10:05)
« The Article examines how metaphors influence perceptions of cyberspace. Among other things, the Article studies the comparison of cyberspace to the American western frontier and the metaphor’s construction cyberspace as a « place » whose natural characteristics guarantee freedom and opportunity. This supports an often-made claim that cyberspace is different from real space, and that government should generally refrain from regulating the Internet. »
Continue reading
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Alter ego : avatars and their creators

Un rapide billet pour signaler l’existence d’un magnifique livre que je viens de recevoir et que j’ai découvert grâce à l’excellente communication d’Axel Guioux et d’Evelyne Lasserre sur leur ethnographie des mondes virtuels, c’est promis) lors de la journée de l’AFA sur l’anthropologie du numérique. Ils ont en effet évoqué un livre paru en 2007 intitulé Alter ego : avatars and their creators et dont les auteurs sont Robbie Cooper et Julian Dibbel. Le principe de l’ouvrage est très simple : rencontrer des joueurs de MMORPG, les photographier, photographier leur avatar de Second life, Everquest, WOW, City of Heroes, Star Wars Galaxies, et leur laisser la parole pour s’exprimer sur la relation qui les unit à leur avatar. Cela donne ceci :

Mais au delà du caractère spectaculaire de ces juxtapositions, ce sont les témoignages des joueurs qui sont les plus intéressants et souvent émouvants. Car on voit très bien qu’au contraire du discours caricatural des jeux en réseaux comme de simples échappatoires à la réalité, ce sont en réalité des relations ambivalentes, complexes et finalement très différentes selon les individus qui s’établissent entre ego et son avatar. L’avatar y apparaît souvent comme un révélateur et un puissant outil de réflexivité pour le joueur qui y projette des aspirations, des peurs, des humiliations, des désirs, ou qui souhaite simplement expérimenter des situations et des relations à travers son personnage. Il y a cette jeune américaine d’une vingtaine d’année qui a modelé son avatar dans Seconde Life de manière à ce qu’il ait l’apparence que sa propriétaire aimerait avoir lorsqu’elle sera plus âgée. Il y a ce jeune coréen (beaucoup de coréens dans le livre, évidemment) qui aime jouer parce que dans le jeu, son destin n’est pas tout tracé, il n’a pas de place déterminée, n’a pas de compte à rendre à son entourage, et le possible est ouvert devant lui. Il y a cet homme très handicapé à qui l’avatar permet de mener une vie sociale sans être importuné par le regard des autres, mais qui, a contrario, participe en présence physique à des rencontres de joueurs où il se rend compte qu’il est un joueur parmi d’autres. Il y a cette mère de famille qui peut « sortir » le soir sans devoir chercher une babysitter et qui attend que ses enfants grandissent pour pouvoir jouer avec eux. Il y a ce homme qui cristallise dans son personnage, un super-héros, une noirceur qu’il porte en lui, beaucoup de blessures d’amour-propre sans doute et invente toute une biographie à son personnage. Il y a cette chercheuse dans un laboratoire de biologie à haut risque qui se détend le soir en jouant le rôle d’un barde et passe sur les champs de bataille du jeu en chantant de longues chansons tristes. C’est d’ailleurs un aspect qui m’a étonné. Beaucoup de joueurs ont des personnages non combattants et cherchent avant tout à socialiser dans des univers de quête où c’est le combat qui prime normalement.

Le contraste d’un tel livre est saisissant avec le discours que l’on entend habituellement dans les médias, encore ces jours-ci, sur ces univers. On voit bien que le discours rabâchant sur le risque d’addiction qui est le seul angle abordé n’est possible que par une objectivation réificatrice du joueur, éternel objet du discours médical/politique/journalistique. Lorsqu’on prend le contre-pied comme le fait ce livre et que les joueurs prennent la parole, la perspective est tout autre et on dépasse vite la caricature du hardcore gamer. Beaucoup des joueurs interviewés dans le livre déclarent accorder une importance limitée à leur personnage, d’autres disent avoir beaucoup joué puis avoir diminué à l’occasion, par exemple, de l’arrivée d’un enfant. C’est la diversité et la normalité des situations qui frappe ici en même temps, encore une fois, que la richesse des interactions symboliques dans lesquelles ces gens de tous âges et de toutes conditions s’engagent à travers ces jeux.

C’est finalement la réflexion que je me faisais en écoutant les deux anthropologues évoquer leur travail (ils étudient des joueurs qui sont handicapés,  plutôt dans une perspective d’anthropologie médicale) : l’approche ethnologique, basée ici sur l’observation participante des deux côtés du miroir (puisqu’ils suivent leurs informateurs aussi bien dans le second monde que dans le premier) leur permet de rendre compte très finement de la relation subjective que les gens construisent avec leur alter ego et in fine, de ce qui se joue d’important dans cette relation : l’avatar est pour ces joueurs un irremplaçable outil d’exploration subjective de leur condition humaine.

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The pearly gates of cyberspace, par Margaret Wertheim

La lecture de cet  ouvrage, écrit en 1999, commence par une déception. Voici un livre dont le sujet annoncé dans le titre, le cyberespace, n’est abordé réellement qu’à partir de la page 222, sur les 308 qu’il compte dans sa totalité. Il n’est dès lors pas difficile de soupçonner, de la part d’une auteure dont les précédents écrits ont porté sur l’histoire des sciences, un « coup » marketing à une époque où le développement d’Internet – on est en plein gonflement de la bulle Internet – mobilisait toutes les attentions.

La lecture complète de The Pearly Gates of Cyberespace incite cependant à dépasser cette première impression. C’est en effet ce qui fait toute son originalité et tout son intérêt que de resituer le développement d’Internet conçu comme un cyberespace, dans l’histoire longue et passionnante des différentes conceptions de l’espace qui se sont succédé au cours des siècles. Les longues descriptions de l’espace tel que le concevaient Dante et ses contemporains, de la véritable révolution de la représentation spatiale portés par les peintres de la fin du moyen-âge et de la renaissance – Giotto, Raphaël, Léonard de Vinci, ouvrant progressivement la voie, via Descartes, à la révolution newtonienne, la manière dont la théorie de la relativité fait imploser notre représentation de l’espace, transformant le temps en une de ses dimensions supplémentaires, avant de permettre aux successeurs d’Albert Einstein de concevoir de nouvelles dimensions, tous ces développements n’ont il est vrai, pas grand chose à voir avec les réseaux numériques et avec Internet. Ils provoquent pourtant chez le lecteur, avec un fort effet pédagogique, un phénomène de décentrement qui s’avère indispensable à la compréhension de ce qu’est le cyberespace. Des années d’éducation créent en effet chez la plupart d’entre nous une représentation unique de l’espace, héritée de la mécanique newtonienne, qui accorde à cet espace physique, vide, structuré en trois dimensions, le statut de réalité indépassable. En nous montrant qu’il n’en a pas été toujours ainsi, en pointant du doigt par exemple que l’espace était au moyen-âge, non pas vide, mais plein, dans la tradition aristotélicienne, qu’il n’était pas neutre, mais chargé de valeurs morales et religieuses, en reconstituant le long cheminement historique par lequel notre représentation de l’espace s’est construite, M. Wertheim nous permet de prendre conscience que cet espace dans lequel nous nous positionnons comme étant la réalité même n’est qu’une représentation parmi d’autres possibles.

Cette propédeutique de l’espace est absolument indispensable à la compréhension du cyberespace, parce qu’elle permet de dépasser la polarisation espace réel / espace virtuel qui conduit à toujours affecter à ce dernier un statut d’irréalité, une dimension invariablement métaphorique qui en nie la réalité en dernière analyse. Si l’espace physique n’est qu’une représentation parmi d’autres de l’espace, alors il en va de même du cyberespace et les deux niveaux de réalité ont une valeur équivalente, parmi beaucoup d’autres représentations divergentes d’ailleurs. M. Wertheim développe par la suite, dans les deux derniers chapitres de son livre, ceux qui traitent du cyberespace, des idées qui ont été largement popularisées depuis : le cyberespace comme espace social, ainsi que le décrit le sociologue Shirley Turkle, la tradition des « donjons » (MUD) qui ont contribué à la représentation des systèmes d’interrelations en réseau comme des espaces virtuels, mais aussi tous les mouvements mystiques qui ont vu dans Internet la promesse d’un dépassement du corps et d’un renouveau spiritualiste renouant parfois avec une antique tradition manichéenne, ou encore le cyberespace comme espace d’expression d’une utopie politique, comme le furent les cafés au XVIIIe siècle en Europe, en permettant la construction d’un espace public égalitaire, ou encore, de manière très différente, la frontière américaine au XIXe siècle qui porta l’idée de liberté.

Rien de nouveau apparemment donc, dans ces deux derniers chapitres que l’on lit plus de dix ans après qu’ils ont été rédigés. Et pourtant, ces idées rebattues depuis prennent une singulière dimension lorsqu’elles viennent en conclusion de cette longue « histoire de l’espace de Dante à l’Internet » comme le promet le sous-titre de The Pearly Gates of Cyberespace. Elles annoncent, alors que se développent d’un côté les simulations d’espaces physiques dans le cyberespace, et de l’autre les dispositifs dits de réalité augmentée qui projettent des espaces virtuels sur l’espace physique, des évolutions majeures dans la manière dont nous nous représentons l’espace, tout simplement.

Wertheim, Margaret. The Pearly Gates of Cyberspace. Norton & Company, 1999

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jill/txt » Jakob Nielsen on hypertext in 1987

Dimension narrative du cyberespace

I’m reading old documents to prepare a first sketch of a paper I’m writing on early (pre-2000) electronic literature communities. I was intrigued to find Jakob Nielsen’s trip report from the very first ACM Hypertext conference held in 1987.

By now, the real difference between Nelson and most other hypertext proponents is that he still argues for the universal hypertext which is to contain all literature in the world with interlinked references. To do this, he has invented an addressing scheme called tumblers which has the potential to give an unique address to every byte in all documents in the world. Of course such an open, universal hypertext system should expect to accumulate 100 Mbytes of info every hour and this may seem unrealistic at the present moment. But Nelson reminded us that it had also seemed unrealistic to have several 100 millions of telephones all over the world, all able to call each other.

Nielsen’s focus is on technical and not unsurprisingly, usability aspects of hypertext, but he also has a summary of the discussions about hypertext in the humanities, and a short mention of Jay Bolter and Michael Joyce’s presentation of Storyspace, the hypertext authoring tool that became the primary tool for hypertext fiction until the web. (Read the full paper in the ACM digital library: Hypertext and Creative Writing)

viajill/txt » Jakob Nielsen on hypertext in 1987.

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« Histoire des outils et réseaux d’information », par Alexandre Serres

Ressource fondamentale pour une histoire du cyberespace. L’ensemble est un peu noyé dans le site de l’URFIST Rennes, et il en est à son troisième déménagement. Bref, il mériterait d’être mieux valorisé. Il s’agit d’un ensemble foisonnant, une chronologie « délibérément hétérogène », augmentée de bibliographies, matériaux de recherche, lexique et autres informations. La plupart sont issus du travail de thèse d’Alexandre Serres sur l’émergence d’Arpanet, avec la complicité de Jean-Max Noyer. Voici une description de son contenu :

« Contenu

Le support est organisé en quatre rubriques, d’importance inégale :

1/ Chronologie :

La chronologie générale de la documentation, d’hypertexte et d’Internet constitue la partie la plus riche et la plus développée ; cette chronologie entremêle plusieurs histoires : la documentation, l’hypertexte, la cybernétique, la naissance et le développement de l’informatique, les ordinateurs à temps partagé, l’émergence des réseaux, la mise en place d’ARPANET, l’histoire de l’IST, l’interconnexion progressive des réseaux… Couvrant presque un siècle, de 1885 à 1979, elle est découpée en 6 parties de taille inégale, correspondant en général à une décennie, sauf la première qui court de 1885 à 1939 et celle des années 60, particulièrement riche, qui a dû être scindée en deux.
Par un système de liens hypertexte  » descendants « , il est possible de suivre le devenir d’une organisation, d’un acteur ou d’une  » lignée  » particulière. (cf Présentation de la chronologie).

2/ Lexiques :

3/ Bibliographies, ressources :

Cette rubrique propose un ensemble de trois bibliographies distinctes :

  • Le corpus des traces et la mémoire de l’émergence d’Internet : il s’agit du recensement, d’une part de différents écrits (ouvrages, articles, rapports, notes, etc.) qui ont accompagné (et permis) l’émergence d’hypertexte, d’ARPANET, d’Internet, d’autre part de la  » mémoire  » de cette émergence, à travers les témoignages des acteurs eux-mêmes ;
  • L’historiographie : cette bibliographie vise à recenser les travaux historiographiques et les diverses publications sur l’histoire d’Internet, d’hypertexte et de la documentation (cette troisième partie étant moins développée) ;
  • Les ressources théoriques : cette bibliographie indicative et sélective propose différentes ressources théoriques, que nous pensons indispensables ou utiles à toute histoire des outils et systèmes d’information : ressources philosophiques, textes sur la pensée des techniques, la sociologie de la traduction, les autres sociologies de l’innovation, l’épistémologie de l’histoire, les sciences de l’information, etc.

4/ Publications, travaux personnels :

Cette rubrique propose enfin tous les travaux, textes, interventions, supports de cours, etc. personnels, réalisés sur l’histoire d’hypertexte et d’Internet. »

Il ne s’agit clairement pas d’une histoire du cyberespace au sens où je l’entend. Mais j’y vois un gisement considérable d’information pour cette histoire. Cela me fait penser que je devrais recenser les différentes histoires et chronologies d’Internet, détaillées ou non, qui circulent ici et là. Ce sont souvent (ce n’est pas le cas ici), des récits significatifs, surtout lorsqu’ils sont rédigés par des acteurs du réseau. Je pense en particulier à A brief history of the Internet : http://www.isoc.org/internet/history/brief.shtml

Posted in Bibliographie | Tagged arpanet, réseaux | Leave a comment

« Habiter le Web », par Yann Leroux

Sur son blog, Psy et Geek :

http://www.psyetgeek.com/habiter-le-web

C’est un magnifique billet, à lire absolument, qui valide la notion de cyberespace du point de vue de l’expérience psychologique. Quelques citations qui valent le coup :

« Mais qu’est ce que habiter le web ? Qu’est-ce que habiter l’Internet ? Les premiers digiborigènes ont toujours eu à cœur d’avoir un lieu qui soit un chez soi, un home. C’est d’ailleurs la première dénomination de la page d’accueil des sites : home page. C’était aussi la page ou l’on se présentait, page-maison qui a ensuite muté en weblogs puis en blogs. Cette page-maison des temps premiers me semble être l’équivalent de l’imaginaire de la hutte. Elle peut être rudimentaire, elle dit et délimite ce qui est humain, habité, habitable, de tout ce qui ne l’est pas. Comme le cyberspace semble moins vide, déjà ! Ici, quelqu’un habite et maintient une page. La home-page enchante les immensités vides, elle est le signe sûr de la présence d’un genius loci. Elle est ce qui nous racine profondément dans le cyberspace. Les blogs, trop souvent considérés comme des Himalaya d’indidivualisme, ont poursuivi ce mouvement en traçant des sentes entres les différentes pages-maison. »

« Le réseau Internet est un de ces espaces sans lieux. Le cyberspace est un espace construit sur le tissu des interconnections des machines. C’est un  espace “sans localisation”, “hétérotopique”. Nous nous y rendons quotidiennement mais nous ne pouvons nous y rendre que représentés par les différentes étiquettes qui nous identifient sur le réseau (adresse IP, email, pseudonyme, signature) et, lorsque cela est possible, par un avatar. L’espace Internet nous est a jamais fermé a une visite en personne. C’est un “hors-là” qui juxtapose les espaces privés et publics, accumule et diffuse les savoirs, reconstruit les identités, et dispose du temps dans le sens d’une accélération ou au contraire d’une conservation illimitée des données. »

D’ailleurs, tout le blog est excellent. Je l’ajoute dans ma liste de liens, hop.

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Les liaisons numériques : Vers une nouvelle sociabilité ?

 

Je viens de recevoir cet ouvrage : Casilli, Antonio A. Les liaisons numériques : Vers une nouvelle sociabilité ? Seuil, 2010. En service de presse, grâce à son auteur. Et je découvre que le premier chapitre s’intitule : « Espèces de (cyber)espaces ». Tiens donc. Lecture à suivre donc. Voici déjà la 4e de couv. de l’éditeur :

Aujourd’hui, le développement d’amitiés et de collaborations professionnelles, mais aussi la constitution de couples et de familles passe bien souvent par Internet. Leviers de la sociabilité, les ordinateurs en réseau conditionnent désormais notre existence. Pourtant, la croyance ingénue selon laquelle ces technologies seraient par nature désocialisantes persiste. Tout internaute serait-il aspiré dans une « réalité virtuelle » ? Éloigné de son monde, de ses proches, de son corps même, renaîtrait-il dans un cyberespace désincarné ? Ce mythe masque les liens étroits du réel et du virtuel, l’inséparabilité des pratiques sociales et des usages informatiques. Continuer à penser au Web comme à un espace transcendant par rapport à notre réalité est une erreur d’évaluation lourde de conséquences théoriques et politiques. À travers des interviews et des récits de vie de blogueurs, d’artistes, d’adeptes du sexe en ligne, de gourous de la militance Internet, cet ouvrage montre que la sociabilité du Web se combine de manière multiple et complexe avec les liaisons amoureuses ou amicales, les relations de parenté et les rapports de travail. Pour leurs usagers, les technologies numériques constituent bel et bien des modalités nouvelles et complémentaires du lien social.

Le blog du livre est ici : http://www.liaisonsnumeriques.fr/

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The Pearly Gates of Cyberspace

The Pearly Gates of cyberspace

 

Je suis en train de lire : Wertheim, Margaret. The Pearly Gates of Cyberspace: A History of Space from Dante to the Internet. 1er éd. W. W. Norton & Company, 1999.

Il s’agit d’une très intéressante mise en perspective historique de l’émergence de la notion de cyberespace dans l’histoire plus longue de l’espace dans la tradition occidentale. L’auteure remonte à l’espace symbolique du Moyen-Âge, qui est construit comme un espace moral de l’âme (longue analyse de La Divine Comédie de Dante) puis éclaire la lente et difficile émergence d’un espace physique pur qui est concomittant avec la Renaissance et le passage à l’âge moderne. Pour M. Wertheim, le cyberespace est à analyser dans la problématique de la dualité propre à cette histoire entre un espace physique, pour le corps, et un espace spirituel qui en fait abstraction.

Lecture à suivre. J’en ferai un compte rendu ici-même.

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Fondation

Bienvenue sur ce nouveau blog qui traite de l’histoire du cyberespace. « L’histoire du cyberespace » ? Vaste sujet ! Et en quoi se distingue-t-il d’une histoire d’Internet par exemple ? C’est justement tout le sujet. Une histoire du cyberespace en passe nécessairement par une définition du cyberespace : le terme est un peu ancien. Inventé au milieu des années 80, il faut surtout utilisé dans la deuxième moitié des années 90. Puis il a quasiment disparu, avant de renaître timidement ces temps-ci.  le cyberespace désigne Internet bien sûr. Mais je dirais Internet vu sous un angle particulier. Internet vu, non comme une « autoroute de l’information », non comme des « tuyaux », non comme un « média », mais Internet comme un « espace ». Un espace certes, mais « cyber », c’est-à-dire doté de propriétés particulières : c’est d’abord un espace de représentations, un espace mental ou intellectuel, selon la classique définition qu’en donne Gibson. Mais c’est aussi un espace public, politique donc, qui engage des questions de souveraineté et de pouvoir, d’éthique et de liberté aussi. C’est enfin un espace technologique, généré par des acteurs humains et non-humains à la fois dont il est absolument nécessaire de comprendre et d’analyser la logique de fonctionnement. Un espace donc, qu’il faut aborder, c’est mon intuition première, à la fois par les idées, le politique et la technique, indissociablement.

Et pourquoi en faire une histoire, plutôt qu’une anthropologie ou une sociologie voire une philosophie ? Parce qu’il me semble que cette approche est la plus pertinente ; pas seulement parce qu’elle apporte une dimension chronologique qui permet de reconstituer les étapes de construction de cet espace, voire d’en reconstituer l’origine dans ce qui constituerait une démarche archéologique. Mais aussi parce que l’histoire est polysémique et qu’elle va me permettre d’attaquer mon objet de plusieurs manières : par les outils d’analyse qu’offre la discipline académique, mais aussi par la dimension narrative que porte la notion d’histoire, bref, les histoires qui font l’Histoire. Et mon intuition et que ces « histoires », ces récits jouent un rôle particulièrement important dans l’Histoire de cet espace très particulier qu’est le cyberespace.

Voilà, c’est sur ces bases que je souhaite faire démarrer ce blog. On verra bien où il m’emmènera. Je l’alimenterai de notes de lecture, d’informations diverses, de courts billets et de toutes sortes d’écrits, de bouts de bibliographies, de réflexions diverses que pourront me venir à l’esprit, sans structuration comme il sied à un véritable blog. Ce site est un carnet de notes, le carnet qui m’accompagnera dans une enquête que je prévois de longue haleine ; et peut-être la plus importante de ma vie.

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SOURCE : http://cyberspace.homo-numericus.net/
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