/https%3A%2F%2Fprofilepics.canalblog.com%2Fprofilepics%2F4%2F2%2F426588.jpg)
Vous connaissez déjà notre conclusion : l’Union européenne a tout faux ! Mais commençons par le début. Les relations entre la Russie de Vladimir Poutine et la Turquie de Recepp Tayip Erdogan étaient au point mort, après que la Turquie ait abattu un chasseur-bombardier russe sur la frontière syrienne en 2015, il y a 9 mois, sans même s’excuser de l’erreur commise. Au contraire, Erdogan avait multiplié les déclarations nationalistes. La Russie n’avait pas apprécié et avait gelé tous les nombreux projets russes en Russie, en arrêtant d’autre part tous les vols charter de touristes russes vers la Turquie. Un désastre pour l’économie turque. Le sultan Erdogan n’avait qu’à s’en vouloir : ce sont ses déclarations matamoresques qui avaient mis le feu aux poudres.
Depuis, Erdogan s’est fâché sur les mollassons qui dirigent la politique étrangère européenne. Donald Tusk, Jean-Claude Juncker, Angela Merkel et François Hollande (ne parlons même pas de l’insignifiante chargée de la politique étrangère de l’Union, F. Mogherini) s’étaient vus imposer un accord bancal, dans lequel Erdogan acceptait d’interrompre le départ des migrants illégaux, de la côte turque vers l’Europe, en échange de quelques milliards d’EUR et de l’accélération de l’entrée de la Turquie dans l’Europe. La suppression de l’obligation de visa pour les Turcs circulant en Europe devait être la première mesure, avant octobre cette année !
Mais Merkel et ses amis sont gênés aux entournures. Ils savent très bien que s’ils accordent ce qui est prévu aux Turcs, il y aura une révolte populaire en Europe, puisque ces dirigeants font l’exact opposé de ce que veut la majorité des citoyens européens. Donc on tergiverse… On déclare que si Erdogan rétablit la peine de mort pour punir les mutins du coup d’état et achever d’établir sa dictature islamiste, la Turquie ne pourra plus entrer en Europe, etc…
Au point qu’Erdogan se fâche une nouvelle fois sur les Européens, et se tourne vers la Russie, au grand dam des Etats-Unis, de l’OTAN et de l’Europe. Bravo à nos dirigeants et aux diplomates de l’UE! Nous voilà fâchés avec Moscou sur le dossier pourri de l‘Ukraine et de la Crimée sur lesquels nous avons tort, et nous voilà fâchés avec Erdogan, qui a la haute main sur l’immigration en Europe, puisque nous sommes INCAPABLES de décisions claires en matière de défense de nos frontières!
Erdogan est allé à Canossa, humblement, et a rencontré Vladimir Poutine, grand gagnant, grâce à sa politique ferme vis-à-vis de ses interlocuteurs. Poutine et la Russie sont respectés; l’Europe est méprisée par les chancelleries.
La Russie et la Turquie vont relancer le projet de gazoduc Turkstream ! A son annonce fin 2014, ce projet venait sceller l’amitié entre les deux chefs d’Etat: après neuf mois de crise, le projet repart. Il permet à la Russie de continuer à avancer ses pions sur le marché très géopolitique du gaz, en particulier dans le sud de l’Europe où d’autres pays, du Caucase à l’Asie centrale, voudraient constituer une nouvelle concurrence.
« Le gazoduc TurkStream sera réalisé le plus vite possible. L’objectif est 2019 », a assuré M. Erdogan pendant la conférence de presse ayant suivi la première rencontre avec Vladimir Poutine.
Les Russes ont cependant précisé que le projet resterait dans un premier temps confiné à l’approvisionnement du marché turc. Il s’agit certes du deuxième client du gaz russe après l’Allemagne, mais l’objectif de voir la Turquie remplacer l’Ukraine en tant que principal pays de transit pour les exportations vers l’Europe reste éloigné.
Quant à un prolongement vers l’Europe, « nous devons travailler sur ces questions avec les pays européens et avec la Commission européenne », a déclaré Vladimir Poutine à la même occasion.
Le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak, a confirmé la volonté russe d’avancer vite. Le tracé, via la mer Noire, a été adressé à Ankara ainsi qu’un projet d’accord intergouvernemental nécessaire au commencement des travaux, qui pourrait être signé dès octobre. Il a jugé que la construction du gazoduc pourrait être finie en décembre 2019.
Il est question dans un premier temps d’une conduite de gaz pouvant transporter 15,75 milliards de m3 par an, avec une option pour une deuxième.
Or, depuis l’échec de South Stream et le gel de TurkStream, Vladimir Poutine a plusieurs fois affirmé que la construction de gazoducs sur le sol européen ne se ferait que si Bruxelles donnait par écrit à ces projets un statut prioritaire.
Coup de griffe de Poutine à l’Europe, qui eût préféré une autre solution, un viaduc « South Stream », par le Sud de l’Europe : « nous savons que la Bulgarie voudrait bien que l’on revienne (à South Stream) mais nous avons subi des pertes importantes à cause du refus de nos partenaires européens », a prévenu le président russe. « De seules intentions ne sont pas suffisantes, il nous faut des garanties en béton sur le plan juridique, et nous les avons pas ».
Enfin, signalons que certains pays en froid avec Moscou, Pologne en tête, ont demandé à Bruxelles de bloquer le projet Gazprom de gazoduc Nord, par la mer Baltique. Nous n’avons donc plus aucune carte dans la négociation énergétique avec Moscou ou avec Ankara. Bravo à Merkel en premier lieu, et au duo Juncker-Tusk en 2e lieu. On a les dirigeants qu’on mérite…
On s’étonnera après ça que les citoyens européens ont de grands doutes sur le projet européen !
L.R.
**********************************************************
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F66%2F00%2F497307%2F88403581_o.png)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F24%2F79%2F497307%2F113889300_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F70%2F53%2F497307%2F113888067_o.jpg)
/http%3A%2F%2Fstorage.canalblog.com%2F89%2F71%2F497307%2F113449183_o.jpg)