Fred Forest relève un débat démocratique légitime sur les choix culturels imposés au public.
L’artiste dégaine, de nouveau pour affirmer son avantage sur l’Institution. Sans ressentiment aucun nous dit-il à l’égard de gens qui sont eux-mêmes victimes d’un système qui les dépasse mais toujours à son service dans les cuisines de l’art. Là où sont créés de fameuses fausses valeurs par la seule puissance de la finance. Fort heureusement certains sortent du lot nous confie l’artiste comme c’est le cas d’Alain Seban, qui touché par mes états de service après avoir pris connaissance de mon travail souvent réalisé en pionnier, m’a ouvert une porte dans laquelle je me suis engouffrée. Au point qu’ayant quitté son poste de Président du Centre nous dit encore l’artiste quand il m’arrivait de lui faire part de mes difficultés, nous avions pris l’habitude de parler de « nôtre » exposition, tellement il avait fait sien ce projet. En homme intelligent qui avait su lui surpasser les attaques dont il avait fait l’objet de ma part pour faciliter mon entrée dans le saint des saints. Voilà un responsable qui avait compris que l’Institution finit inévitablement par se scléroser si elle n’intègre pas quelque peu du sang neuf, des pratiques nouvelles et reste enfermée dans des comportements obsolètes à courte échéance.
Claudia_ferrazzi_VR jpg « Claudia Ferrazzi, conseillère Culture du Président de la Réplique, expérimentant une œuvre en RV de l’artiste »
Philippe Godin
- PARLEZ-MOI DE CETTE LETTRE OUVERTE QUE VOUS ADRESSEZ AUX RESPONSABLES DU CENTRE POMPIDOU PAR LE TRUCHEMENT DU WEBNETMUSEUM.ORG ET DES RESEAUX SOCIAUX APRES LE LANCEMENT D’UNE PÉTITION DE CHRIS LABBE EN VOTRE FAVEUR
Fred Forest
Ah bon ! C’est une initiative citoyenne qui vise d’abord à réparer des injustices qui se sont faites jours à l’occasion de l’exposition que vient de me consacrer le Centre Pompidou et à répondre à un public étonnamment réceptif à mon travail qui réclame lui-même la poursuite d’une expo prématurément stoppée. En effet je ne veux pas me poser en victime mais en individu qui entend faire respecter ses droits. Que j’estime égaux, sans plus, à n’importe quel quidam qui s’active dans l’art contemporain avec les attentions qu’on leur connaît de la part de certaines Institutions.
J’aurai une longue liste à vous dresser de ses manquements à mon égard mais je n’en retiendrai ma foi que cinq mais que j’estime fondamentaux.
1-Le principe de cette exposition a été retenu depuis trois ans et demi et la lettre d’intention que j’ai réclamée des dizaines de fois qui m’aurait permis d’avancer dans la recherche de partenaires ne m’a été enfin accordée qu’il y a six mois, alors que le service du mécénat a toujours refusé de répondre à mes appels comme d’ailleurs le service des éditions.
2- Cette exposition dont la date a été fixée initialement du 15 juin au 28 août s’est vue retardée du 12 juillet au 28 août sans que je sois même consultée donc de surcroît un plein été comme pour mieux tenter de neutraliser l’artiste insoumis (rires)
3-Un mois juste avant l’exposition une décharge m’a été donnée à remplir qui spécifiait compte tenu du lieu où l’exposition se tenait que les gardiens, les personnes assurant la médiation, étaient à ma charge comme les assurances, on croirait rêver non ? Alors que personne ne m’avait avisé préalablement de telles conditions, indignes d’un Musée national quand j’ai eu à faire le choix du lieu. Choix vite fait d’ailleurs les deux autres lieux n’étant pas disponibles pour cause de travaux dont mon interlocuteur ignorait tout de la mise en œuvre…
4- Par ailleurs, j’ai dû apprendre par la suite dans le cours de la préparation qu’aucun financement pour assurer la réalisation des deux œuvres in situ, que je devais réaliser selon le projet déposé, n’était prévu, pas plus qu’un financement pour le catalogue…Donc, selon la vieille méthode du prendre ou à laisser, rien à voir, circulez ! J’ai dû nécessairement m’incliner…
5- Enfin, cerise sur le gâteau, je n’ai jamais vu personne se présenter à moi pour préparer mon « action-réseau » alors que le Directeur de la com en avait désigné deux pour ce faire, me faisant saliver par ailleurs se vantant de pouvoir mettre à ma disposition plus de 900.000 contacts sur Internet... Une attitude incompréhensive à mes yeux, qui a fait perdre l’occasion au Centre Pompidou de réaliser une action internationale de communication institutionnelle, susceptible de revaloriser une image quelque peu vieillie, et qui en l’occurrence ne lui coutait pas un euro !
Ce revirement étant dû sans doute à mon insistance de nommer cette action « Prendre son pied à Beaubourg… (en photo bien entendu) où les visiteurs étaient invités à se déchausser sur place, à prendre leur pied en photo, et à le balancer sur les réseaux, pour en avoir un retour quasi instantané sur grand écran dans le hall d’entrée. Vos pieds en ballade sur les réseaux et qui vous reviennent n’était-ce pas irrésistible ? Sans doute avait-t-il, réflexion faite, jugé ce titre trop inconvenant pour une vielle dame fêtant pompeusement ses quarante ans ?
Malgré tout cela, je vous demande de me croire sur parole, je n’en veux nullement aux individus responsables de ces manquements, pris souvent eux-mêmes à la gorge, coincées par des systèmes administratifs aberrants et des budgets en chute vertigineuse.
Pour tout dire, je suis très heureux, je dirai même follement heureux, d’avoir eu l’opportunité de faire cette expo au Centre Pompidou, et j’estime que je suis un drôle de privilégié quand tant d’autres artistes ne l’auront jamais. Mais je dois ajouter immédiatement que cet aboutissement à l’’issue de 84 ans de travail n’est dû qu’à moi, à ma pugnacité, à ma patience et je serai d’autant plus heureux, si jamais, elle devait se reconduire dans les mois qui viennent, comme tout le monde le demande et si les augures nous sont favorables.
Alors je leur dis, à toutes et à tous, chiche, notamment à la jeune directrice générale, qui devrait être sensible aux arguments que je présente
tous vérifiables. Effaçons tout et recommençons à zéro. Recommençons ensemble cette exposition comme je le propose à la direction. Exposition qui a reçu un accueil enthousiaste du public à la découverte de mon travail et qui est fortement réclamée aujourd’hui par tous. Reconduisons cette exposition ensemble, augmentée du travail de ces vingt dernières années qui s’est développé sur Internet et qui n’y figure absolument pas.
Et n’ayons surtout pas peur, cette fois, que ma pratique soit révélée sous le nom d’« art sociologique », dont je suis, bien évidement, l’un des trois pères fondateurs comme chacun sait.
LA VIDEO
7 sept. 2017 — Cher(es) signataires,
Je viens vous tenir informé(e)s de la suite donnée à nos signatures.
Ces dernières ont porté leurs fruits !... en partie, puisque Madame Claudia Ferrazzi, Conseillère culture d'Emmanuel Macron, est passée rencontrer l’artiste à trois heures de la fin de son exposition.
La mauvaise nouvelle, c'est que la rétrospective de Fred FOREST n’a pas pu être prolongée comme nous le demandions car le Festival Extra ! s’y est installé en lieu et place de l’exposition.
Cette information m'a d'ailleurs été confirmée le jour même par Julie Narbey, Directrice Générale du Centre National d’Art et de Culture Georges Pompidou, qui a gentiment répondu au mail que je lui avais envoyé en parallèle. Notez bien qu’elle m’informe qu'il n'est pas possible de prolonger l'exposition mais n'exclue en rien sa réédition soulignant au passage la réussite de cet événement. Aussi restons mobilisés sur le cœur même de notre engagement pétitionnaire : le respect du devoir de pluralité envers le public et d’équité envers les artistes.
La bonne nouvelle, c'est que le cœur même de notre pétition pourra peut-être être respectée car à l'occasion de sa venue Claudia Ferrazzi a dit à l'artiste qu’elle essaierait d’œuvrer pour la réédition de son exposition dixit « dans de meilleures conditions »
(cf.lien joint https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10154750765307882&id=554127881).
Par conséquent, je vous demande de bien vouloir rester encore mobilisés en continuant à diffuser cette pétition auprès de votre réseau afin d’obtenir du Centre Pompidou une réédition de la rétrospective de Fred Forest pour respecter l'équité de traitement entre les artistes et la présentation de la pluralité des expressions artistiques actuelles au public, notre demande d’origine.
Si leur démarche était sincère –rendre hommage à l’artiste - Madame Julie NARBEY comprendra que nous demandions que Fred Forest soit exposer au Centre Pompidou avec la même équité que les autres artistes de son temps ont été exposés (3 mois) et ailleurs que sur le chemin des toilettes.
Aussi nous demandons à Julie NARBEY, que le Centre Pompidou organise une réédition de la rétrospective de l’œuvre de Fred FOREST, qui, cette fois-ci devra :
- respecter les durées usuelles des expositions organisées par le Centre Pompidou : à savoir 3 mois (trois mois) et dans une période de l’année plus fréquentée que la période estivale ;
- respecter l’intégrité de l’œuvre de l’artiste, en exposant l’intégralité de son travail sans omettre cette fois-ci ses œuvres utilisant les nouvelles technologies et le virtuel, développées entre 1985 à nos jours, travail qui constituent un pan important de ses recherches ;
- respecter l'artiste lui-même, en lui réservant un espace d’exposition valorisant, habituellement utilisé pour rendre hommage aux références de l’histoire de l’Art, des artistes qui, comme Fred FOREST, ont su montrer tout au long de leur carrière une ligne artistique personnelle, un parti pris défendu tout au long d'une carrière, tout au long d'une vie dont nous ne pouvons que saluer la persévérance et le courage ;
- respecter son rôle de "Relais du champ social" en mettant les moyens nécessaires pour la mise en lumière du travail de l’artiste auprès d’un public le plus large possible, et en finançant entièrement l'exposition pour que l’artiste n’ait pas à la financer en partie (la mise en place d'une entrée payante est habituellement utilisée pour compléter le budget).
Nous ne saurions nous contenter d’une visite, une attention certes flatteuse pour l’égo, mais en rien satisfaisante face aux raisons profondes de notre mobilisation de départ qui demande des actes concrets, la preuve d’un changement réel vers plus d’équité et de respect envers les artistes français contemporains.
D' ailleurs je vous propose de prendre cette pétition comme le symbole d'une prise de position plus générale pour la défense de la liberté des artistes, que celle-ci s’exprime dans la lignée de ce que certains attendent d’eux ou dans l’agitation de nos consciences, nécessaire à la survie d’un esprit critique salvateur pour l'humanisme qui est, je pense, une valeur que nous partageons tous Ici
Clin d’œil : l'artiste Fred Forest, touché par notre mobilisation pour sa cause, s’est approprié notre pétition - d' ailleurs il l’appelle « ma » pétition - nous participons donc, sans la savoir, au développement d'une action qui fait elle-même œuvre ! C’est surprenant avec quelle facilité déconcertante Fred FOREST identifie rapidement les espaces d’expression et s'en empare pour les transformer en acte créateur ;). L'expression même de son intervention artistique sur le champ social !
Cependant j'en appelle à l'artiste – en notre nom à tous - de ne pas nous engager dans un conflit ouvert avec l'institution du Centre Pompidou, notre démarche - enfin du moins, celle qui m'a donnée l'impulsion d'agir pour la prolongation de son exposition – étant plutôt la défense d'une équité de traitement des artistes et du devoir de pluralité des institutions envers le public afin de sortir d’un paysage (médiatique) de l'Art Contemporain français et international tronqué par une industrie dont la propre puissance médiatique enferme les artistes les moins connus dans l’ombre de ghettos unilatéraux et limitants.
Je vous dis donc à très bientôt pour vous donner de bonnes nouvelles sur les résultats de notre mobilisation à tous !
A bon entendeur
Christine Labbé
PS : j'invite ceux qui ne connaîtraient pas encore le travail de l'artiste à le découvrir à travers les liens joints à la pétition d'origine.
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