DOSSIER ET RAPPEL HISTORIQUE DES ELECTIONS GÉNÉRALES ITALIENNES DE 2018 ... RIEN NE VA PLUS EN ITALIE OU LA DÉMOCRATIE EST MORTE
Déni de démocratie
Le président de la République italienne a nommé un premier ministre technocratique après le renoncement de Giuseppe Conte, qui était désigné par les deux partis arrivés en tête aux législatives. L’équivalent d’un immense doigt d’honneur au vote du peuple italien. Retour sur une crise politique sans précédent.
En Italie, tout a commencé le 4 mars. En ce jour d’élections législatives, les résultats surprennent tant les partis politiques traditionnels sont balayés (18,7 % pour le Parti démocrate de Matteo Renzi à gauche, et 14 % pour le Forza Italia de Silvio Berlusconi à droite). Les nouveaux gagnants, ce sont les « antisystèmes ». D’un côté, le Mouvement 5 étoiles dirigé par Luigi Di Maio (environ 32% des suffrages) ; de l’autre, la Ligue, dirigée par Matteo Salvini (à la tête d’une coalition atteignant 38% des bulletins de vote).
Après de longues tractations, les deux partis annoncent leur alliance le 21 mai et un « contrat pour un gouvernement de changement ». Inédit, ce programme propose un changement de pied en économie : confrontation claire avec l’Europe, fin de l’austérité, relance de la demande interne, baisse des impôts, instauration d’un revenu de citoyenneté, abaissement de l’âge de la retraite… Figurent également dans le contrat : une réforme des institutions et une lutte contre la corruption, un investissement important sur la sécurité, le renvoi massif d'immigrés illégaux, un registre sur le financement des mosquées, etc. En bref, une véritable inflexion de politique.
Pour mener à bien ce programme, les deux partis proposent comme premier ministre un juriste inconnu des électeurs italiens, Giuseppe Conte. Nommé le 23 mai président du conseil, ce dernier débute alors les tractations avec le président de la République Sergio Mattarella sur la composition du gouvernement. Les discussions butent sur l’identité du futur ministre de l’Economie. Paolo Savona, le nom proposé et ardemment soutenu par le patron de la Ligue, est un ancien Ministre de l’industrie ainsi qu'un ancien dirigeant de la Cofindustria (le MEDEF italien). Jusque là, le CV paraît correct. Mais Savona est également un eurosceptique déclaré, ce qui semble être grave aux yeux du président Mattarella, qui refuse la nomination.
Une censure politique
Cette « censure » d’un ministre par un président s’est déjà produite trois fois dans l’histoire italienne, notamment en 1994. Silvio Berlusconi, vainqueur des législatives, avait proposé au président Oscar Luigi Scalfaro de nommer son avocat au poste de ministre de la Justice. Une demande refusée, le conflit d’intérêt étant plutôt évident. Quel serait donc le problème de Paolo Savona ? Il n’y a dans son cas ni conflit d’intérêt ni condamnation pour crime ou délit qui pourraient altérer la nomination. Il semble bien que Savona soit victime d’un délit d’opinion : refusé car critique envers l’Europe et la monnaie unique. Pour justifier son choix, le président Mattarella a bien déclaré devant la presse : « La désignation du ministre de l'Économie constitue toujours un message immédiat de confiance ou d'alarme pour les opérateurs économiques et financiers. J'ai demandé pour ce ministère un représentant politique (...) qui ne soit pas vu comme le soutien à une ligne qui pourrait provoquer la sortie inévitable de l'Italie de l'euro ». Les deux partis avaient pourtant promis ne pas enclencher une sortie de la zone euro, mais qu’importe, une simple renégociation avec l’Europe semble être problématique aux yeux du président.
Las, le Premier ministre Giuseppe Conte décide de jeter l’éponge dimanche 27 mai. « Je peux vous assurer que j'ai fourni le maximum d'efforts et d'attention pour mener à bien cette tâche et l'avoir fait dans un climat de pleine collaboration avec les responsables des forces politiques qui m'ont désigné », a-t-il affirmé. Le président Mattarella a donc désigné lundi pour le remplacer Carlo Cottarelli. Cette nomination a pour principal but de rassurer les marchés financiers et les autorités européennes, inquiètes de la prise de pouvoir de La Ligue et du Mouvement 5 étoiles. Ce nouveau chef du gouvernement, économiste et ancien commissaire aux comptes, est un chantre de l’austérité budgétaire (il est même surnommé « Monsieur Ciseaux »), et a exercé durant 25 ans au FMI et six ans à la Banque d’Italie. Un profil radicalement opposé à la politique prônée par le contrat de gouvernement des deux forces politiques qui ont été – rappelons-le – désignées par le peuple italien.
De nouvelles élections à venir
De nouvelles élections vont avoir lieu dans les prochains mois. Le nouveau premier ministre a détaillé le calendrier : « Si le Parlement approuve mon gouvernement, des élections seront organisées en janvier prochain. Si, en revanche, je ne devais pas recevoir son soutien, les Italiens retourneront aux urnes après le mois d’août ».
Les réactions de la coalition ont vite suivi. Luigi Di Maio, patron du M5S, a menacé Mattarella d’une procédure de destitution et appelé à une manifestation populaire à Rome samedi. Matteo Salvini, son allié de la Ligue, s’est indigné publiquement : « Tout ça n’est pas la démocratie, ce n’est pas le respect du vote populaire. C’est seulement le dernier soubresaut des pouvoirs forts qui veulent une Italie esclave, appauvrie et précaire. »
Rappelons cette déclaration de Jean-Claude Juncker lors de l’élection grecque de janvier 2015 : « Il ne peut pas y avoir de choix démocratique contre les traités européens. » Tout était dit.
Un Président du Conseil Italien forcément illégitime par définition.
Nous avons assisté à la démonstration d’allégeance d’un Président de la République Italien à un Empire ayant son siège à Bruxelles ! Les états doivent obéir et se plier aux diktats des «saigneurs» de l’Union Européenne.
Le Premier ministre Giuseppe Conte a renoncé à former leur gouvernement de coalition. Sa décision est la conséquence du refus opposé par le président de la République Sergio Mattarella à la nomination de l’économiste Paolo Savona à la tête du ministère de l’Économie en raison de son hostilité envers l’euro et les institutions européennes.
C’est donc encore une fois, un chef de l’état qui a trahi les électeurs. Un chef de l’état qui n’a de foi et de loi, qu’en l’Union Européenne et à son outil de soumission l’euro. Nous avons eu chez nous, le même type de Président avec Nicolas Sarkozy.
Les Présidents élus par des peuples roulés dans la farine médiatique, ne sont en fait que des pitres, des marionnettes. Souvenons-nous de Nicolas Sarkozy justement qui a retiré le référendum obligatoire dans la constitution, pour tous ajouts de pays dans l’Union Européenne pour favoriser l’entrée de la Turquie, et qui désavoua le référendum de 2005.
Ne doutons pas un seul instant de ce qui se passerait si des Nationaux avaient gagné les élections législatives en France, le Président Emmanuel Macron aurait fait échouer le gouvernement puisqu’il « salue le courage » du Président de la République Italien aujourd’hui ! (Source)
Nous savons désormais, que nos dirigeants sont sous la coupe de Bruxelles et que la démocratie n’est plus qu’un leurre, un voile pour cacher les vrais rouages du pouvoir. L’Union Européenne est une dictature plus forte que les USA qui elle au moins, reconnait les Etats de l’Union, leurs lois, leurs constitutions, leurs impôts, et leurs juridictions. L’Union Européenne est la nouvelle URSS de l’Europe.
Les démocraties de l’Union Européenne ne servent plus qu’à gérer les routes, la vitesse de la circulation sur les départementales, les écoles, la qualité de l’air, mais en aucun cas, les finances, la monnaie, la souveraineté, la liberté de s’exprimer, l’immigration et les frontières !
L’Italie en est la preuve, après les pressions sur l’Autriche et les menaces contre la Hongrie, la Pologne et d’une manière générale, contre tous les pays souhaitant se soustraire aux obligations d’une Union Européenne tentaculaire, immigrationiste, adepte de l’européen multiculturaliste et niant toutes identités nationales.
A l’heure où j’écris, Le président italien Sergio Mattarella a chargé Carlo Cottarelli, un ancien du FMI, de former un « gouvernement technique« . Un ancien du FMI veut tout dire et nous signale l’allégeance à la finance, aux banques et aux opérations en bourses. Cet homme sait d’avance qu’il ne sera pas au pouvoir longtemps ! «Je me présenterai au Parlement avec un programme qui, si j’obtiens la confiance, inclura le vote du budget 2019. Ensuite, le Parlement sera dissous avec des élections début 2019»
Qui est cet homme finalement ? Ce n’est pas un illustre inconnu pour les Italiens ! Carlo Cottarelli, est connu pour avoir mené une politique d’austérité sous le gouvernement d’Enrico Letta. Les Italiens l’avaient surnommés «Monsieur Ciseaux» ou «Monsieur Austérité».
Quelle est la manœuvre que l’on peut deviner ? Celle de gagner du temps d’abord. Le temps c’est de l’argent. Ce fantoche au service de la finance, avec son complice Président de la République Italienne, va bétonner la communication et faire en sorte que l’Union soit protégée. D’ici aux prochaines élections, nous verrons les agents de Bruxelles s’ingérer dans les élections italiennes, faire en sorte, qu’à travers des spots publicitaires, la soupe bruxelloise se vende ! Nous verrons les Georges Soros et autre associatifs de tous poils, investir les radios-télévisions, les journaux et promettre la lune aux Italiens.
Que vont faire les Italiens ? Accepter ce déni de démocratie ?
Vont-ils faire comme les français en 2008, accepter la trahison de leur Président !
Vont-ils de nouveau voter avec leurs tripes, ou se coucher devant les diktats de Bruxelles ?
Vont-ils maintenir leur soutien aux « populistes » et à « l’extrême droite » comme disent les européistes, surtout dans nos médias Français ?
Il reste que l’épisode Italien vient de nous démontrer que cette Union Européenne n’accepte pas le résultats des urnes quand cela ne lui convient pas ! Le déficit de démocratie « ressenti » comme disent les « climatologues » au sujet des températures et bien au Pôle Nord.
Il faudra s’en souvenir au moment des élections européennes ! Il faudra ne pas bouder ces élections européennes en 2019. Il faudra favoriser la montée des populistes, et de tous ceux qui veulent la mort des européistes liberticides, tueurs des Nations. Il faudra faire éclater cette dictature en plein vol pour obtenir une Europe des Nations. L’homme de l’avenir sera celui qui aura la plus longue mémoire disait Frédéric Nietzsche.
Gardons donc en mémoire ce déni de justice.
L’Italie, tout comme l’Autriche, la Hongrie, et ceux de Visegrad nous démontrent la trahison des élites qui nous gouvernent depuis plus de quarante ans ! Ce n’est pas le ripolinage du RPR devenu UMP, puis LR ainsi que celui des partis de la gauche, UDI, LREM, PS, PC, qui doit nous faire oublier la réalité. Ils font tous partie de ces traîtres aux Nations souveraines et indépendantes !
Gérard Brazon (Libre Expression)
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Élections générales italiennes de 2018 |
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630 députés de la Chambre des députés 315 sénateurs du Sénat de la République | ||||||||||||||
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4 mars 2018 | ||||||||||||||
Type d’élection | Élections législatives et sénatoriales |
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Participation |
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72,93 % ▼ −2,1 | ||||||||||||
Coalition de centre-droit – Matteo Salvini | ||||||||||||||
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Liste
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Voix | 12 164 732 | |||||||||||||
37,0 %
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▲ +7,8 | |||||||||||||
Députés élus | 263 | ▲ +144 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 129 | ▲ +43 | ||||||||||||
Mouvement 5 étoiles – Luigi Di Maio | ||||||||||||||
Voix | 10 743 566 | |||||||||||||
32,7 %
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▲ +7,1 | |||||||||||||
Députés élus | 222 | ▲ +134 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 115 | ▲ +80 | ||||||||||||
Coalition de centre-gauche – Matteo Renzi | ||||||||||||||
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Liste
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Voix | 7 512 243 | |||||||||||||
22,9 %
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Députés élus | 122 | ▼ −200 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 50 | ▼ −78 | ||||||||||||
Libres et égaux – Pietro Grasso | ||||||||||||||
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Liste
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Voix | 1 109 198 | |||||||||||||
3,38 %
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Députés élus | 14 | ▼ −46 | ||||||||||||
Sénateurs élus | 4 | ▼ −20 | ||||||||||||
Parti en tête par province à la Chambre des députés. | ||||||||||||||
Composition de la Chambre des députés. | ||||||||||||||
Composition du Sénat de la République. | ||||||||||||||
Président du Conseil des ministres | ||||||||||||||
Sortant | Élu | |||||||||||||
Paolo Gentiloni PD |
Carlo Cottarelli (désigné) | |||||||||||||
Législature élue | ||||||||||||||
XVIIIe | ||||||||||||||
modifier |
Les élections générales italiennes de 2018 sont un scrutin de type parlementaire se déroulant le 4 mars 2018, à l'expiration naturelle de la XVIIe législature de la République italienne. Elles se tiennent à la suite de la dissolution du Parlement du 28 décembre 2017. Ce scrutin permet d'élire 315 des 320 sénateurs et630 députés.
Ces élections générales ont lieu un peu plus d'un an après le référendum constitutionnel de 2016, à l'issue duquel une des plus importantes réformes constitutionnelles de l'après-guerre proposée par le gouvernementde Matteo Renzi a été largement rejetée par les électeurs ayant pris part au vote. En outre, l'adoption, par leParlement en octobre 2017, d'une nouvelle loi électorale régissant les modalités propres aux élections générales a été rendue nécessaire après l'abrogation partielle de la loi Calderoli et la censure, par la Cour constitutionnelle, de la loi électorale votée par les parlementaires en 2015 et baptisée « Italicum ».
Les députés et sénateurs élus à l'occasion de ces élections siégent pour la XVIIIe législature de la République italienne.
Les élections ont pour résultat un parlement sans majorité, aucune des trois principales forces politiques n'étant parvenue à obtenir la majorité absolue. Le Mouvement 5 étoiles arrive en tête et devient le premier parti au parlement avec près d'un tiers des sièges. Il est toutefois devancé par la Coalition de centre-droit, au sein de laquelle la Ligue s'impose face à une Forza Italia en fort déclin, tandis que le Parti démocrate du président du Conseil sortant Paolo Gentiloni, tout en restant le second parti observe un net recul. Son chef Matteo Renzi annonce le lendemain sa démission comme secrétaire de son parti.
Si l'absence d'une majorité claire et la perspective d'un blocage institutionnel, voire de nouvelle élections avec une loi électorale modifiée, étaient jugées très probables, la très bonne performance du Mouvement 5 étoiles et en particulier de la Ligue crée la surprise, tandis que le Parti démocrate observe un recul plus important qu'attendu1.
Sommaire
Contexte
À l'issue des élections générales des 24 et 25 février 2013, aucune des deux principales coalitions, dirigées par Pier Luigi Bersani pour le centre gauche et Silvio Berlusconi pour le centre droit, ne parvient à remporter la majorité absolue des sièges à la Chambre des députés et au Sénat, ce qui pose problème compte tenu dubicaméralisme parfait régi par la Constitution en vigueur en Italie. À cette confusion s'est ajouté le succès électoral du Mouvement 5 étoiles (M5S) dirigé par le comédien et humoriste Beppe Grillo, dont la percée a profondément bouleversé l'échiquier politique transalpin, jusqu'ici largement dominé par le bipartisme et désormais bouleversé par le succès d'une formation généralement qualifiée de populiste.
Après ces élections, la possibilité de voir le pays ingouvernable et fracturé en trois bloc hétérogènes est parue crédible et a inquiété les partenaires de l'Italie, notamment l'Union européenne, déjà préoccupée par la situation économique atone de la péninsule qui peine à sortir de la récession malgré les plans d'austérité préparés par le gouvernement Monti.
Alors que son septennat, entamé le 15 mai 2006, allait toucher à sa fin, le président de la République sortant, Giorgio Napolitano, âgé de 87 ans, a tenté de résoudre, par plusieurs moyens, la crise politique issue de ces élections ; après plusieurs tours de scrutin infructueux, il est finalement réélu le 20 avril 2013 par les grands électeurs, incapables de lui trouver un successeur susceptible de résoudre cette crise politique. Soucieux de préserver le pays des conséquences d'une crise post-électorale trop longue, le président Napolitano parvient à conjurer celle-ci en confiant la formation d'un gouvernement d'union nationale au démocrateEnrico Letta, qui n'est toutefois pas parvenu à convaincre le parti de Grillo de soutenir ledit cabinet, composé de plusieurs ministres représentant la coalition emmenée par Berlusconi.
Quelques mois plus tard, ceux-ci quittent le parti du Cavaliere pour fonder un nouveau parti de centre droit afin de protester contre l'influence de l'ex-président du Conseil dans la conduite des affaires publiques au gré de ses ennuis judiciaires, entamant ainsi le déclin progressif de Berlusconi qui, a de son côté, refondé son ancien parti Forza Italia.
Mais, contesté au sein de sa propre famille politique pour la lenteur des réformes entreprises par son gouvernement, Enrico Letta est finalement renversé par une motion de censure interne au Parti démocrate, dirigé par Matteo Renzi, qui le remplace à la présidence du Conseil le 22 février 2014. L'arrivée au pouvoir de ce jeune et ambitieux politicien, qui a promis d'envoyer « à la casse » la vieille classe politique, tend à bousculer encore un peu plus le paysage politique, en voie à une certaine forme de renouvellement incarnée par Renzi lui-même et ses plus fidèles, comme Maria Elena Boschi.
Résolu à être présenté comme un réformateur, Matteo Renzi a fait voter plusieurs lois qui ont réformé le pays, dont certaines lui ont valu quelques contestations au sein même de sa propre majorité lorsqu'il a, par exemple, voulu moderniser le marché du travail en introduisant le Jobs Act, une loi contestée par l'aile gauche du Parti démocrate ; en outre, le gouvernement Renzi a fait voter, par les parlementaires, un texte de loi ouvrant le droit, pour les couples de même sexe, à l'union civile, ce qui a toutefois suscité les réserves d'Alternative populaire d'Angelino Alfano, principal partenaire des démocrates au sein de la coalition.
Dans le même temps, Matteo Renzi parvient à imposer une certaine hégémonie sur le centre gauche qui fragilise, dans le même temps, le chef de file historique de la droite italienne, Silvio Berlusconi, avec lequel des accords ponctuels devaient être initialement conclus pour les réformes institutionnelles envisagées par le cabinet Renzi. Ainsi, au mois de janvier 2015, après la démission du président Giorgio Napolitano qui ne souhaitait pas mener son second septennat jusqu'à son terme, Renzi s'est résolu à présenter la candidature du juge constitutionnel Sergio Mattarella.
Ayant promis, dès son arrivée au pouvoir, de mettre un terme au bicamérisme parfait, Matteo Renzi et son exécutif ont présenté, dès le mois d'avril 2014, un projet de loi diminuant considérablement les pouvoirs du Sénat de la République ; alors que les membres de la chambre haute étaient jusqu'à présent désignés en même temps que les députés, cette réforme ferait de cette institution un organe élu au suffrage indirect, constitué de cent membres dont quatre-vingt-quinze élus parmi les conseils régionaux et cinq par le président de la République. Adopté par les députés puis par les sénateurs, le projet est ensuite soumis, le4 décembre 2016, par référendum, aux citoyens italiens qui le rejettent massivement par 59, 1 % des voix en faveur du « non » contre 40,8 % pour le « oui ».
Depuis le début de la crise migratoire en Europe, l'Italie est aux premiers rangs et l'un des principaux points d'entrée en Europe - voire la principale entrée en 2017. Ainsi, entre 2014 et 2017, 630 000 migrants ont débarqués en Italie2. Bien que tous les migrants ne restent pas forcément sur le territoire italien et que beaucoup tentent de rejoindre d'autres pays, l'afflux provoque des tensions qui se traduisent électoralement par une montée de l'extrême droite et de la droite dure2, liée en partie à l'explosion de la délinquance et de la violence qui entraine une hausse du sentiment d'instabilité depuis l’arrivée des migrants et la piètre gestion de la crise. Ces-dernières sont représentées dans ces élections par Forza Italia et la Ligue du Nord2. Ces deux partis qui basent en partie leurs campagnes sur une politique anti-immigration dure3 enchaînent les victoires électorales, en récupérant par exemple les régions de Ligurie et de Sicile, et les villes de Gènes, Venice ou Trieste, gouvernées par la gauche depuis des années. L'on assiste également au cours de la campagne à des actions symboliquement violentes de la part de ces partis ou de groupuscules, comme un rassemblement de militants de la Ligue du Nord qui brûlent en effigie Laura Boldrini la présidente de la Chambre des députés, ou qui publient des photomontages d'elle égorgée4.
À l'instar de cette montée de l'extrême droite et de la droite dure, aux élections municipales de 2017, la très grande majorité des 400 maires qui avaient adhéré au programme gouvernemental de répartition des réfugiés sur le territoire (3 pour 1 000 habitants) ont connu un grand revers électoral5.
En janvier 2018, Pamela Mastropietro, une jeune fille de 18 ans, est violée, tuée à coup de couteau, écorchée vive et démembrée à Macerata4. Ce meurtre choque l'Italie4. Le principal suspect, interpellé, est un Nigérian dealer de drogue et demandeur d'asile4. Par la suite deux autres Nigérians seront aussi arrêtés et l'homicide volontaire sera établi6.
En réaction, le 3 février 2018, Luca Traini décide de tirer depuis sa voiture sur des Africains à Macerata. Il vide ainsi deux chargeurs de pistolet semi-automatique sur des personnes noires croisées au hasard4. Cette fusillade blesse six personnes dont quatre gravement. Traini se drape du drapeau tricolore et se laisse ensuite interpeller devant le monument aux morts en criant « L'Italie aux Italiens » et « Dehors les Noirs ! »2'4. Il explique ensuite aux policiers avoir voulu tuer des Africains à la suite du meurtre de Mastropietro2. Mein Kampf, un livre d'histoire sur Benito Mussolini et des magazines néofascistes sont trouvés dans sa chambre2. Une fois son identité révélée publiquement, il est rapidement remarqué que Luca Traini était un candidat de la Ligue du Nord lors des élections municipales de 20174. Cette fusillade, associée aux actions symboliquement violentes précédemment mentionnées4, enveniment la campagne électorale2, d'autant plus que Matteo Salvini, le chef de la Ligue du Nord déclare que « la responsabilité morale de la fusillade incombe à ceux qui ont rempli le pays de réfugiés »4. Pour le président du Sénat, Pietro Grasso, candidat aux élections sous l'étiquette de la formation de gauche Libres et égaux, Matteo Salvini « ne fait qu'envenimer la haine et la violence en capitalisant sur ces tragédies humaines à pure fin électorale »4. Le député de gauche Benedetto Della Vedova, demande que Salvini « s'arrête avant de déclencher une guerre civile »4. Silvio Berlusconi, allié à Matteo Salvini, « condamne le geste d'un déséquilibré », sans toutefois désavouer son allié et « attire de nouveau l'attention sur le problème de la sécurité dans les villes »4.
Le soir du 8 février 2018, plusieurs dizaines de militants du groupe néofasciste Forza nuova manifestent contre l'immigration et adressent le salut fasciste à la police de Macerata, ce qui cause des heurts avec ces derniers5. Par la suite, le maire centre gauche de la ville, Romano Carancini, interdit tous les rassemblements5. Cependant, la préfecture autorise un grand rassemblement contre le racisme pour le 10 février au soir, bien que par sécurité les écoles restent fermées, les commerces ferment à la mi-journée et que la messe du samedi soir soit annulée5. Toutefois, malgré les craintes, ce rassemblement se passe sans le moindre problème5. Plusieurs milliers de personnes défilent à l'appel d'associations antifascistes, d'ONG, de syndicats mais aussi de quelques formations politiques de gauche6. Il y a 10 000 manifestants selon la préfecture, et 30 000 selon les organisateurs6. Parmi les manifestants, l'on trouve entre-autres une centaine de manifestants antifascistes venus de Pise6, des migrants africains en attente de naturalisation6, des Italiens noirs venus dénoncer le racisme diffus6 et des habitants de Macerata choqués par la fusillade7.
Système électoral
Le système électoral pour l'élection des membres de la Chambre des députés avait été modifié par la loi Italicum du6 mai 20158. Mais cette loi avait fait l'objet d'une déclaration partielle d'inconstitutionnalité par la Cour constitutionnelle enjanvier 2017 et n'a jamais été appliquée.
Le mode d'élection des membres du Sénat de la République restait régi par la loi 270 du 21 décembre 2005, qui s'appliquait déjà pour les trois précédentes élections générales. Cependant, la loi avait été jugée en partie inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle en décembre 20139.
Une réforme électorale a donc été entreprise en 2017 pour unifier ces deux modes d'élections qui risquaient de rendre l'Italie ingouvernable du fait de leurs divergences. C'est ainsi que la loi Rosatellum bis a été promulguée le3 novembre 2017 pour instaurer un système mixte pour les deux chambres du Parlement. Il s'agit donc de la loi applicable pour ce scrutin, remisant l'Italicum sans que ce régime n'ait pu être appliqué une seule fois.
Sont convoqués 46 604 925 électeurs pour la Chambre et 42 871 428 pour le Sénat où ne votent que les électeurs de plus de 25 ans. Les élections se déroulent sur un seul tour de scrutin, le dimanche 4 mars, de 7 h à 23 h, et utilisent un système proportionnel mixte, avec 37 % de sièges alloués au scrutin uninominal majoritaire à un tour et 63 % au scrutin proportionnel, dont 2 % réservés pour les Italiens résidant à l'étranger (vote par correspondance uniquement). Le Sénat et la Chambre des députés utilisent tous deux la méthode de Hare pour l'attribution des sièges. Le seuil est de 3 % pour avoir des élus à la proportionnelle (plus un seuil de 20 % sur une base régionale au Sénat). Ce seuil est porté à 10 % pour les coalitions. En dessous de 1 % les voix obtenues par les partis en coalition ne comptent pas.
Cette loi a également ré-introduit les listes fermées de parti, interdisant à nouveau aux électeurs le vote préférentiel, ce qui avait été autorisé dans la loi électorale de 2015, l'Italicum.
Lors du vote, il est fourni aux électeurs un bulletin comportant des candidats en tête de plusieurs tableaux séparés dans lesquels figurent les symboles (dans un cercle à cocher) d'une ou des listes qui le soutiennent (voir bulletin ci contre). Il est possible de voter de plusieurs manières :
- L'électeur peut entourer ou faire une marque sur le sigle d'une liste. Dans ce cas, un vote est attribuée à celle-ci pour le décompte du scrutin proportionnel, ainsi qu'a son candidat dans la circonscription pour le scrutin majoritaire.
- L'électeur peut alors également entourer le nom du candidat en en-tête de la liste qu'il a choisi, mais cela est superflu. Le panachage étant interdit, il ne peut en revanche pas désigner une liste d'une part, et le candidat d'un tableau d'une autre liste d'autre part. Ni entourer plus d'un sigle de liste, même au sein d'une coalition. Ces votes sont considérés comme nul.
- L'électeur peut en revanche n'entourer que le nom d'un candidat. Si une seule liste le soutient, cela revient au même que précédemment. En revanche, si plusieurs liste le soutienne, le vote au scrutin de liste est réparti en fractions égales à chacune des listes.
Les coalitions de plusieurs partis voient ainsi leurs candidats élus en commun par l'addition de l’ensemble de leurs voix au scrutin majoritaire dans chacune des circonscriptions, tandis que chacun des partis de la coalition se voient attribué des sièges à la proportionnelle selon ses voix propres, obtenus par vote direct ou fractionné10.
La circonscription dévolue aux Italiens de l'étranger, dite circonscription extérieure, a pour particularité de ne relever que de la règle de la proportionnelle. Le bulletin de vote y est par conséquent différent : les électeurs choisissent un parti parmi les listes proposées, qui détaillent chacune les noms d'autant de candidats que de sièges à pourvoir. Les électeurs ont la possibilité d'effectuer un vote préférentiel au sein de la liste qu'ils choisissent, mais pas un panachage entre plusieurs listes.
La Chambre des députés est composée de 630 députés élus pour cinq ans, dont :
- 232 sont élus à la majorité relative dans autant de circonscriptions uninominales.
- 398 sont élus par la représentation proportionnelle nationale.Sur ces 398, 12 sont élus par les Italiens de l'étranger dans des circonscriptions plurinominales, au scrutin de liste avec possibilité d'un vote préférentiel.
- Ils sont ensuite répartis dans des circonscriptions plurinominales dont le cadre ne dépasse pas le territoire régional avec un seuil électoral de facto de 3 %.
La chambre des députés est élue sur un bulletin de vote unique. Le bulletin de vote comprend le candidat au scrutin uninominal de la circonscription et les partis et les listes qui le soutiennent, ce qui est utilisé pour déterminer l'attribution proportionnelle des sièges au niveau régional, avec un seuil minimal de 3 %.
Le Sénat de la République est composé 315 sénateurs élus pour cinq ans par les électeurs ayant plus de 25 ans, dont:
- 116 sont élus à la majorité relative dans autant de circonscriptions uninominales.
- 199 sont élus à la représentation proportionnelle dans des circonscriptions plurinominales régionales avec un seuil électoral de 20 % (régional) ou de 3 % (national).
- Sur ces 199, 6 sont élus par les Italiens de l'étranger dans des circonscriptions plurinominales
- À ces 315 sénateurs s'ajoutent un petit nombre variable de sénateurs à vie, composé d'anciens présidents de la République et de cinq autres personnalités nommées à vie pour leurs mérites par le président de la République.
Comme pour la chambre, le Sénat est élu sur un bulletin de vote unique.
Chambre des députés | Sénat de la République | |||||
Méthode | Sièges | % | Méthode | Sièges | % | |
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Uninominal | 232 | 37 % | Uninominal | 116 | 37 % | |
Proportionnelle | 386 | 61 % | Proportionnelle | 193 | 61 % | |
Résidents à l'étranger | 12 | 2 % | Résidents à l'étranger | 6 | 2 % |
Pour Marc Lazar, cette loi électorale pourrait « avantager les partis du centre droit bien implantés dans le nord du pays, favoriser le Parti démocrate dans la partie centrale du pays, son grand bastion qui tend néanmoins à se lézarder. A priori, le nouveau mode de scrutin pénalise le Mouvement 5 étoiles, qui est fort mais reste seul. À [la veille du scrutin], il semble improbable qu’une majorité claire se dégage à la Chambre des députés et au Sénat, même si le centre droit semble porté par une dynamique électorale qui pourrait peut-être lui permettre de l'emporter »11. Pour Raffaele Landani, professeur de science politique à l'université de Bologne, « L'Italie demeure divisée en deux blocs, l’un de droite et l’autre de gauche, qui ne parviennent pas à avoir une majorité claire forte et stable. Le 4 mars, on risque de voir se répéter le scénario que nous avons connu ces vingt-cinq dernières années, marquées par une alternance entre gouvernements populistes et gouvernements techniques. »11. Selon la fondation Robert-Schuman, étant « davantage proportionnelle que majoritaire, [elle] ne garantit en rien la constitution d’une majorité post-électorale stable »11.
Forces en présence
- 10 volte meglio, conduite par Andrea Dusi, présente dans 14 circonscrptions, uniquement celles de la Chambre ;
- Autodeterminatzione, Anthony Muroni (it), présente uniquement en Sardaigne, pour la Chambre et le Sénat ;
- Blocco Nazionale per le libertà, Massimo Renato Lorenzo Mallucci de Mulucci, dans 5 circonscriptions de la Chambre ;
- Democrazia Cristiana, Gianni Fontana, uniquement dans le Latium (Sénat) ;
- Destre Unite - Forconi, Massimiliano Panero, 2 circonscriptions du Sénat ;
- Free Flights to Italy, présente uniquement en Amérique du Nord et centrale (Chambre)
- Grande Nord, Marco Reguzzoni, 4 circonscriptions pour la Chambre et 2 pour le Sénat
- Italia nel Cuore, Mauro Tiboni, uniquement en Lombardie-3 pour la Chambre ;
- Lista del Popolo per la Costituzione, Antonio Ingroia, 9 circonscriptions pour la Chambre et 7 pour le Sénat ;
- MAIE, Ricardo Merlo, Amériques (Chambre et Sénat) ;
- Movimento delle Libertà, uniquement en Europe (Chambre et Sénat) ;
- Patto per l'Autonomia, Massimo Moretuzzo, uniquement en Frioul Vénétie julienne ;
- Per Tutti - Pour Tous - Pe Tcheut, (ALPE, Stella Alpina et Pour notre vallée), Vallée d'Aoste (Chambre et Sénat) ;
- Rinascimento Mir, Gerardo Meridio, uniquement en Frioul Vénétie julienne (Chambre et Sénat) ;
- Risposta Civica, uniquement en Vallée d'Aoste (Chambre et Sénat) ;
- SìAmo, Dario Miedico, Frioul Vénétie julienne (Chambre et Sénat) ;
- SMS - Stato Moderno Solidale, Silvana Arbia, uniquement en Basilicate (Sénat) ;
- UNITAL (Unione Tricolore America Latina), Fabio Cantarelli, uniquement en Amérique du Sud (Chambre) ;
- USEI, Eugenio Sangregorio, uniquement en Amérique du Sud (Chambre et Sénat).
+Europa (Plus d'Europe) présente comme leader Emma Bonino, ancienne ministre des Affaires étrangères et ancienne commissaire européenne à la Consommation. Elle comprend les Radicaux italiens, Forza Europa de Benedetto Della Vedova, le Centre démocrate de Bruno Tabacci.
Italie Europe Ensemble est une coalition qui rassemble le Parti socialiste italien (PSI), la Fédération des Verts et l'Area Progressista de Michele Ragosta. Elle a obtenu le soutien de Romano Prodi.
Luigi Di Maio est élu à la tête du Mouvement 5 étoiles en septembre 2017 dans le cadre d'une primaire interne15.
Considéré comme davantage modéré que ses prédécesseurs, il aborde les élections sur un ton moins anti système et révolutionnaire. Le mouvement revient notamment sur son principe de non alliance avec d'autres partis et, le 22 janvier 2018, présente un programme en vingt points devant servir de base pour d'éventuelles négociations au lendemain du 4 mars. L'absence d'un référendum sur la sortie de l'euro y est particulièrement remarquée. L'abandon de cette promesse à haut risque va alors dans le sens voulu par Di Maio de concentrer la campagne du Mouvement 5 étoiles sur l'économie, la réduction des impôts, la lutte contre la corruption, la simplification administrative et la lutte contre « l’immigration incontrôlée »16.
En choisissant de supprimer la mention « Nord » du symbole électoral de son parti (sans changer son nom officiel), Matteo Salvini a renouvelé la ligne de la Ligue du Nord, gommant le régionalisme sécessionniste du parti pour une approche populiste qu'il revendique et fédéraliste. Bien qu'alliée à Forza Italia de Silvio Berlusconi, la « Ligue » espère arriver devant son allié17.
Après le renoncement d'Angelino Alfano, la coalition de centre gauche Civique populaire, dirigée par la ministre de la Santé Beatrice Lorenzin, regroupe l'Alternative populaire, Italie des valeurs, les Centristes pour l'Europe, Démocratie solidaire, l'Union pour le Trentin, l'Union populaire chrétienne et l'Italie est populaire.
Sondages
Graphique synthétisant les résultats des sondages réalisés depuis les élections précédentes du 25 février 2013.
Résultats et Participation
Dans les 7 958 bureaux de vote ouverts en Italie, sans tenir compte des Italiens de l'étranger, le pourcentage de votants s'élève à 19,43 % à midi puis à 58,40 % à 19 heures, pour un total de participation de 72,93 % à la clôture des bureaux de vote à 23 heures. Lors des élections précédentes en 2013, elle avait été de 75,04 %18.
Coalition | Parti | Députés | +/- | Sénateurs | +/- | ||
---|---|---|---|---|---|---|---|
Coalition de centre-droit | Ligue |
125 / 630
|
107 |
58 / 315
|
40 | ||
Forza Italia |
104 / 630
|
6 |
57 / 315
|
41 | |||
Frères d'Italie |
32 / 630
|
23 |
18 / 315
|
18 | |||
Nous avec l'Italie-UdC |
4 / 630
|
Nv. |
4 / 315
|
Nv. | |||
Total |
265 / 630
|
138 |
137 / 315
|
20 | |||
Mouvement 5 étoiles |
228 / 630
|
119 |
112 / 315
|
58 | |||
Coalition de centre-gauche | Parti démocrate |
111 / 630
|
186 |
53 / 315
|
58 | ||
Autres (5) |
10 / 630
|
37 |
7 / 315
|
5 | |||
Total |
121 / 630
|
223 |
60 / 315
|
63 | |||
Libres et égaux |
14 / 630
|
Nv. |
4 / 315
|
Nv. | |||
Mouvement associatif des Italiens à l'étranger |
1 / 630
|
1 |
1 / 315
|
||||
Union sud-américaine des émigrés italiens |
1 / 630
|
1 / 315
|
Coalition | Parti | Circonscriptions | Proportionnelle | Italiens de l'étranger | Total sièges | +/- | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Sièges | Voix | % | Sièges | Voix | % | Sièges | ||||||
Coalition de centre-droit | Ligue (Lega) | 12 146 195 | 37,00 | 50 | 5 691 513 | 17,37 | 73 | 232 078 | 21,49 | 2 | 125 | 107 | ||
Forza Italia (FI) | 44 | 4 590 548 | 14,01 | 59 | 1 | 104 | 6 | |||||||
Frères d'Italie (FdI) | 13 | 1 426 079 | 4,35 | 19 | 0 | 32 | 23 | |||||||
Nous avec l'Italie - UdC(NcI) | 4 | 428 263 | 1,30 | 0 | 11 845 | 1,09 | 0 | 4 | Nv. | |||||
Total des sièges | 111 | 151 | 3 | 265 | 138 | |||||||||
Mouvement 5 étoiles (M5S) | 10 726 245 | 32,68 | 94 | 10 696 572 | 32,66 | 133 | 188 933 | 17,50 | 1 | 228 | 119 | |||
Coalition de centre-gauche | Parti démocrate (PD) | 7 500 639 | 22,85 | 20 | 6 133 559 | 18,72 | 86 | 285 429 | 26,44 | 5 | 111 | 186 | ||
Plus d'Europe (+E) | 2 | 836 540 | 2,55 | 0 | 60 859 | 5,63 | 1 | 3 | Nv. | |||||
Italie Europe Ensemble(I) | 1 | 196 741 | 0,60 | 0 | 1 | Nv. | ||||||||
Liste civique populaire(CP) | 2 | 177 948 | 0,54 | 0 | 30 375 | 2,81 | 0 | 2 | Nv. | |||||
SVP - PATT | 2 | 134 651 | 0,41 | 2 | 4 | 1 | ||||||||
Vallée d'Aoste (VdA)N 1 | 14 425 | 0 | 0 | 1 | ||||||||||
Total des sièges | 27 | 88 | 6 | 121 | 223 | |||||||||
Libres et égaux (LeU) | 1 113 783 | 3,39 | 0 | 1 109 030 | 3,38 | 14 | 61 714 | 5,71 | 0 | 14 | Nv. | |||
Mouvement associatif des Italiens à l'étranger(MAIE) | 104 538 | 9,68 | 1 | 1 | 1 | |||||||||
Union sud-américaine des émigrés italiens (USEI) | 65 363 | 6,05 | 1 | 1 | ||||||||||
Pouvoir au peuple ! (PaP) | 371 935 | 1,13 | 0 | 370 237 | 1,13 | 0 | ||||||||
CasaPound Italia | 312 137 | 0,95 | 0 | 310 741 | 0,94 | 0 | ||||||||
Le Peuple de la famille | 219 506 | 0,66 | 0 | 218 838 | 0,66 | 0 | ||||||||
L'Italie aux Italiens (Forza nuova - Flamme tricolore) | 125 895 | 0,38 | 0 | 126 199 | 0,38 | 0 | ||||||||
Parti communiste | 106 725 | 0,32 | 0 | 106 161 | 0,32 | 0 | ||||||||
Pour une gauche révolutionnaire | 29 345 | 0,08 | 0 | 29 175 | 0,08 | 0 | ||||||||
Parti républicain italien - ALA (PRI) | 20 943 | 0,06 | 0 | 20 943 | 0,06 | 0 | 2 214 | 0,20 | 0 | |||||
Autres partis (10) | ||||||||||||||
Suffrages exprimés | 32 825 399 | 32 755 044 | ||||||||||||
Votes blancs et invalides | 1 091 061 | 1 161 416 | ||||||||||||
Total | 33 916 460 | 100,00 | 232 | 33 916 460 | 100,00 | 386 | 1 079 530 | 100,00 | 12 | 630 | ||||
Abstentions | 12 589 039 | 27,37 | 12 589 039 | 27,37 | ||||||||||
Nombre d'inscrits / participation | 46 505 499 | 72,93 | 46 505 499 | 72,93 |
Coalition | Parti | Circonscriptions | Proportionnelle | Italiens de l'étranger | Total sièges | +/- | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Voix | % | Sièges | Voix | % | Sièges | Voix | % | Sièges | ||||||
Coalition de centre-droit | Ligue (Lega) | 11 320 949 | 37,49 | 21 | 5 317 019 | 17,62 | 37 | 0 | 58 | 40 | ||||
Forza Italia (FI) | 22 | 4 352 380 | 14,43 | 33 | 2 | 57 | 41 | |||||||
Frères d'Italie (FdI) | 11 | 1 286 122 | 4,26 | 7 | 0 | 18 | 18 | |||||||
Nous avec l'Italie - UdC (NcI) | 4 | 361 737 | 1,19 | 0 | 0 | 4 | Nv. | |||||||
Total des sièges | 58 | 77 | 2 | 137 | 20 | |||||||||
Mouvement 5 étoiles (M5S) | 9 686 266 | 32,22 | 44 | 9 713 763 | 32,21 | 68 | 0 | 112 | 58 | |||||
Coalition de centre-gauche | Parti démocrate (PD) | 6 943 650 | 22,99 | 8 | 5 768 101 | 19,12 | 43 | 2 | 53 | 58 | ||||
Plus d'Europe (+E) | 1 | 712 844 | 2,36 | 0 | 0 | 1 | Nv. | |||||||
Italie Europe Ensemble (I) | 1 | 163 028 | 0,54 | 0 | 0 | 1 | Nv. | |||||||
Liste civique populaire (CP) | 1 | 157 205 | 0,52 | 0 | 1 | Nv. | ||||||||
SVP - PATT | 2 | 128 282 | 0,42 | 1 | 3 | 1 | ||||||||
Vallée d'Aoste (VdA) N 2 | 15 958 | 1 | 1 | |||||||||||
Total des sièges | 14 | 44 | 2 | 60 | 63 | |||||||||
Libres et égaux (LeU) | 990 500 | 3,28 | 0 | 987 706 | 3,27 | 4 | 0 | 4 | Nv. | |||||
Mouvement associatif des Italiens à l'étranger (MAIE) | 1 | 1 | ||||||||||||
Union sud-américaine des émigrés italiens (USEI) | 65 363 | 6,05 | 1 | 1 | 1 | |||||||||
Pouvoir au peuple ! (PaP) | ||||||||||||||
CasaPound Italia | ||||||||||||||
Parti républicain italien (PRI) | ||||||||||||||
Le Peuple de la famille | ||||||||||||||
L'Italie aux Italiens (Forza nuova - Flamme tricolore) | ||||||||||||||
Parti communiste | ||||||||||||||
Pour une gauche révolutionnaire | ||||||||||||||
Autres partis (10) | ||||||||||||||
Suffrages exprimés | ||||||||||||||
Votes blancs et invalides | ||||||||||||||
Total | ' | 100 | 116 | ' | 100 | 193 | ' | 100 | 6 | 315 | ||||
Abstentions | ||||||||||||||
Nombre d'inscrits / participation |
Analyse sociologique du vote
Coalition | Centre droit | Mouvement 5 étoiles | Centre gauche | Libres et égaux | Autres | Partici- pation |
---|---|---|---|---|---|---|
Moyenne nationale | 37,0 % | 32,7 % | 22,9 % | 3,4 % | 4,0 % | 72,9 % |
Sexe | ||||||
Homme | 36,8 % | 32,8 % | 22,9 % | 3,5 % | 4,0 % | 72,5 % |
Femme | 37,1 % | 32,9 % | 22,9 % | 2,7 % | 3,7 % | 68,3 % |
Âge | ||||||
18–34 ans | 34,4 % | 35,3 % | 21,5 % | 5,0 % | 3,8 % | 70,1 % |
35–49 ans | 37,4 % | 35,4 % | 20,3 % | 2,7 % | 4,2 % | 72,2 % |
50–64 ans | 38,3 % | 34,0 % | 20,1 % | 3,2 % | 4,4 % | 72,4 % |
Plus de 65 ans | 36,9 % | 27,1 % | 30,1 % | 3,0 % | 2,9 % | 66,3 % |
Activité | ||||||
Étudiant | 29,9 % | 32,3 % | 24,4 % | 8,2 % | 5,2 % | 66,8 % |
Sans emploi | 41,8 % | 37,2 % | 15,1 % | 0,6 % | 5,3 % | 63,7 % |
Femme de foyer | 41,1 % | 36,1 % | 17,4 % | 1,8 % | 3,6 % | 65,9 % |
Col bleu | 42,6 % | 37,0 % | 14,1 % | 1,3 % | 5,0 % | 72,0 % |
Col blanc | 29,4 % | 36,1 % | 25,4 % | 5,6 % | 3,5 % | 75,6 % |
Auto-entrepreneur | 46,9 % | 31,8 % | 15,1 % | 2,3 % | 3,9 % | 73,3 % |
Patron | 31,8 % | 31,2 % | 29,5 % | 3,3 % | 4,2 % | 77,9 % |
Retraité | 36,6 % | 26,4 % | 30,5 % | 3,7 % | 2,8 % | 68,8 % |
Secteur d'activité | ||||||
Secteur public | 29,7 % | 41,6 % | 24,0 % | 1,7 % | 3,9 % | 71,8 % |
Secteur privé | 35,6 % | 34,0 % | 22,0 % | 4,3 % | 4,1 % | 72,7 % |
Plus haut diplôme | ||||||
Elementare | 36,1 % | 30,0 % | 28,5 % | 2,3 % | 3,1 % | 64,9 % |
Lic. media | 42,7 % | 33,3 % | 18,4 % | 2,2 % | 3,4 % | 70,5 % |
Diploma | 34,9 % | 36,1 % | 20,3 % | 4,7 % | 4,0 % | 74,1 % |
Laurea | 28,8 % | 29,3 % | 31,4 % | 5,5 % | 5,0 % | 72,0 % |
Présence dans un lieu de culte | ||||||
Hebdomadaire ou plus | 38,2 % | 30,9 % | 26,0 % | 2,2 % | 2,7 % | 68,9 % |
Mensuelle | 44,6 % | 31,4 % | 18,5 % | 2,6 % | 2,9 % | 72,0 % |
Occasionnelle | 38,6 % | 34,9 % | 20,0 % | 3,2 % | 3,3 % | 71,2 % |
Jamais | 30,8 % | 33,7 % | 24,8 % | 5,2 % | 5,5 % | 69,9 % |
Conséquences
Le 5 mars 2018, Matteo Renzi annonce qu'il restera à la tête du Parti démocrate jusqu'au congrès du parti devant se dérouler après la formation du gouvernement, et qu'il ne s'y portera pas candidat21. Il devrait ainsi mener le Parti démocrate au cours des mois de négociations suivant l'élection, qu'il entame en annonçant que le parti sera résolument dans l'opposition, et refusera toute alliance avec le Mouvement 5 étoiles, que certains cadres de son parti, comme Dario Franceschini[réf. nécessaire], envisagent, ainsi qu'avec la Ligue, bloquant tout accord éventuel incluant les démocrates22.
Le 18 avril suivant, le président Sergio Mattarella charge la nouvellement élue présidente du Sénat, Maria Elisabetta Alberti Casellati, de sonder la coalition de droite et le Mouvement 5 étoiles quant à la possibilité de la formation d'un gouvernement de coalition, sous deux jours. Le M5S réitère sa proposition de coalition avec la Ligue, ainsi que son opposition à une participation du parti de Silvio Berlusconi, le qualifiant de l'« incarnation de tous les maux de la vieille classe politique »23. Un accord de gouvernement est trouvé entre la Ligue et le M5S et le nom d'un universitaire peu connu (Guisepe Conte) est proposé pour diriger le gouvernement. Le président Mattarella se refusant à nommer un antieuropéen aux ministère des Finances, Conte renonce le 27 mai 201824, menant probablement à l'organisation d'une nouvelle élection pour l'automne 201825.
La majorité dénonce alors un « coup d'état » et menace le président MATTARELLA de poursuites légales en vertu de l'article 90 de la Constitution italienne25.
Notes et références
- La région autonome de la Vallée d'Aoste n'élit qu'un seul député, au scrutin majoritaire. En 2018, le député sortant qui représentait la Stella Alpina se présentait cette fois dans une coalition concurrente de l'Union valdôtaine : Per Tutti - Pour Tous - Pe Tcheut.
- La région autonome de la Vallée d'Aoste n'élit qu'un seul sénateur, au scrutin majoritaire.
- « Au lendemain des législatives, l’Italie plongée dans l’incertitude » [archive] , surLe Monde.fr, 5 mars 2018 (consulté le 7 mai 2018).
- « Italie : la fusillade raciste envenime la campagne électorale » [archive] , sur ladepeche.fr, 5 février 2018 (consulté le 5 février 2018).
- « Presse étrangère : l'Italie sous le choc après l'attaque raciste de Macerata » [archive] , sur lesechos.fr, 5 février 2017 (consulté le 5 février 2017).
- « Italie : la fusillade raciste qui enflamme la campagne électorale » [archive] , sur lefigaro.fr, 5 novembre 2018 (consulté le 5 février 2018).
- « À Macerata, une manifestation contre le racisme » [archive] , sur la-croix.com, 10 février 2018 (consulté le 11 février 2018).
- « Italie: des milliers de manifestants antifascistes à Macerata » [archive] , sur boursorama.com, 10 février 2018 (consulté le11 février 2018).
- « "Ça suffit cette discrimination absurde !" : après la fusillade de Macerata, manifestations contre les fascismes dans la ville italienne » [archive] , surfrancetvinfo.fr, 10 février 2018 (consulté le 11 février 2018).
- (it) « LEGGE 6 maggio 2015, n. 52 » [archive] , sur Gazzetta aufficiale (consulté le 28 septembre 2017).
- (it) « Sentenza 1/2014 » [archive] , sur Coerte costituzionale (consulté le28 septembre 2017).
- (it) « Elezioni Politiche 2018 - FAQ – Domande frequenti pagina 3 » [archive] , surdait.interno.gov.it.
- Edouard Pflimlin, « Elections en Italie : ce qu’il faut savoir du nouveau mode de scrutin » [archive] , sur Le Monde, 3 mars 2018 (consulté le 3 mars 2018).
- En Vallée d'Aoste, le symbole électoral est unique pour Forza Italia et Frères d'Italie, alliés à Nuova Valle d'Aosta, un parti régionaliste. À l'étranger, le symbole est unique pour Berlusconi-Salvini-Meloni.
- Berlusconi n'est pas éligible (loi Severino) et n'est pas candidat. Bien qu'il puisse formellement briguer la présidence du Conseil des ministre, il annonce le 1er mars 2018 qu'il choisirait comme chef du gouvernement Antonio Tajani en cas de victoire de son parti.
- Soutenu par le Parti communiste des travailleurs (Italie) et par Sinistra Classe Rivoluzione.
- « Luigi Di Maio, un "5 étoiles" pour diriger l'Italie ? » [archive] , sur Le JDD,27 septembre 2017 (consulté le 28 septembre 2017).
- (en) « Italy's 5-Star presents election program with no euro referendum », Reuters,22 janvier 2018 (lire en ligne [archive] ).
- « Elections en Italie : comment la Ligue du Nord essaye de lisser son image »,leparisien.fr, 25 février 2018 (lire en ligne [archive] ).
- (it) « Eligendo: Camera [Votanti] Italia (Italia) - Camera dei Deputati del 4 marzo 2018 » [archive] , sur elezioni.interno.gov.it.
- (it) « Eligendo: Senato [Votanti] Italia (Italia) - Senato della Repubblica - 4 marzo 2018 » [archive] , sur elezioni.interno.gov.it.
- (it) « Ipsos – Elezioni politiche 2018: Analisi post voto » [archive] , sur Ipsos Italia.
- « La chute de Matteo Renzi, le « Macron italien » » [archive] , sur BFMTV,5 mars 2018 (consulté le 6 mars 2018).
- Dominique Dunglas, « Italie : le vrai-faux abandon de Matteo Renzi », Le Point,5 mars 2018 (lire en ligne [archive] ).
- « Italie: la présidente du Sénat chargée de trouver une majorité gouvernementale d'ici vendredi » [archive] , sur Le Point, 18 avril 2018 (consulté le 19 avril 2018).
- « Italie : en désaccord avec le président, Giuseppe Conte renonce à être chef du gouvernement » [archive] , sur Le Monde.fr (consulté le 27 mai 2018).
- « Italie: Giuseppe Conte jette l’éponge, un retour aux urnes se précise »,LeSoir.be, 27 mai 2018 (lire en ligne [archive] ).
Articles connexes