LE PRESIDENTIABLE A VENIR POUR 2022 PAR MICHEL ONFRAY
LE PRESIDENTIABLE A VENIR POUR 2022
Editorial de Michel ONFRAY
S’il est une leçon à retenir du mouvement de protestation des gilets-jaunes, mais également des électeurs qui portent leurs suffrages sur des partis protestataires ou folkloriques (le Parti animalise, ou celui des dévots de Trostki, l’inventeur de l’Armée rouge, mais ce peut être tout aussi bien celui de Marine Le Pen ou de Jean-Luc Mélenchon, l’une qui, fille de son père caressait des dobermans, aime les chats, l’autre qui, nostalgique de la police politique soviétique, la Stasi, parle de l’annexion de la RDA par la RFA…), s’il faut aussi prendre une leçon du nombre incroyable de gens qui ne votent plus, votent blanc, ou se contentent de voter contre, il existe un capital de millions d’électeurs auxquels on peut parler un autre langage.
Lequel?
Un langage véritablement dégagiste qui invite à écarter également ceux qui font profession de dégagisme. Je songe à Jean-Luc Mélenchon, professionnel de la politique politicienne depuis 1986, et ce pendant de nombreuses années comme sénateur socialiste qui défendait le traité de Maastricht et la politique libérale des mitterrandiens (Mitterrand restant d’ailleurs l’une de ses références entre Robespierre, Lénine et Castro, sinon Erich Honecker, l’ancien dictateur de la RDA depuis quelques jours l’objet de sa flamme, c’est dire... Depuis qu’Alain Juppé a été éjecté par Fillon lors des Primaires de la droite-et-du-centre, Mélenchon est le plus ancien membre du personnel de la vieille politique politicienne en activité. C’était un homme actif du temps de Mitterrand et de Chirac.
Le Journal du dimanche a donné dans sa dernière édition le coup d’envoi des prochaines élections présidentielles. Or, nous sommes début novembre 2019! Et (faut-il vraiment s’en étonner?) il fournit dès à présent le scénario du film proposé par Macron: un premier tour avec deux gagnants, Emmanuel Macron & Marine Le Pen au coude-à-coude (l’enjeu des débats médiatiques sera pendant des mois, à n’en pas douter: lequel arrivera en tête?), et Mélenchon loin derrière en troisième position, avec (comme c’est étonnant!) un second tour qui permet à Macron d’être réélu et à Marine Le Pen d’être rebattue, comme on le dit d’une vieux jeux de carte graisseux ayant beaucoup servi.
Or des millions de Français, gilets-jaunes et protestataires, folkloristes et adeptes du vote blanc, du vote nul ou abstentionnistes, attendent véritablement autre chose. Et cette autre chose, c’est ce qui semble inquiéter véritablement l’Elysée et ceux qui, depuis le premier jour du président de la République dans sa fonction, travaillent à la réélection de l’actuel chef de ce qui reste de l’Etat.
Cette autre chose qui échapperait au contrôle du système relèverait d’une légitimité n’ayant rien à voir avec la politique politicienne, avec les vieux acteurs du vieux jeu politicard, droite et gauche confondues, toutes les droites et toutes les gauches mélangées. Il s’agirait d’une personne connue et aimée des Français pour son activité tierce: un acteur, un comédien, un chanteur, un comique, un sportif, un intellectuel, un écrivain, un cinéaste, un architecte… Il y eut des précédents dans l’histoire planétaire: l’acteur de western l’américain Ronald Reagan, le chanteur de variété Yves Montand un temps sollicité, le comique italien Beppe Grillo. Songeons que l’humoriste Volodymyr Zelensky est devenu il y a peu président de l’Ukraine…
C’est, pour ceux qui s’en souviennent, ce que je nommerais le syndrome Coluche. Ce comique fit trembler le pouvoir avant que le pouvoir ne le fasse à son tour trembler. Effrayé, il quitta l’arène après avoir compris qu’il y risquait véritablement sa peau… Son régisseur y a d’ailleurs réellement laissé la sienne dans un parking souterrain. C’est dire si le pouvoir, à l’époque Giscard & Mitterrand, craignent ce genre de candidature venue de la société civile. Jacques Attali fut chargé de neutraliser Coluche en le séduisant à la façon mitterrandienne, honneurs et prébendes, salamalecs et considération. Quand le comique mourra, Attali assurera l’oraison funèbre en concluant par "Salut ma poule"… Entre temps, Guignol avait été remis dans le rang par le Bouffon du Roi.
Macron ne craint pas Marine Le Pen, bien au contraire: il la chérit, la veut, la désire, il souhaite cheminer à ses côtés le plus qu’il le peut, il la caresse d’autant plus amoureusement qu’il sait qu’in fine il va la bourrer de coups, il lui fait la courte échelle, il emploie ses mots, il fait semblant de souscrire à ses idées (qu’on écoute le dernier discours d’Edouard Philippe sur l’immigration mesurée, régulée, reprise en main…), il en fait son sparing-partner de prédilection, il la fait monter le plus haut possible sur l’échelle des intentions de vote, il la nourrit comme une bête de cirque, une otarie avec son ballon ou un chien avec son tutu, voilà pourquoi, au bout du compte, il a tactiquement besoin du désordre, du nihilisme, de la fracture sociale, de la division, du racisme, de l’islamophobie, voire des attentats, puisque c’est ce qui la fait monter, donc c’est ce qui le fait élire. A charge pour lui, au soir du premier tour, de faire tomber d’une pichenette médiatique le château de cartes qu’il aura durablement et patiemment construit avec les journalistes à sa botte. Pendant la course, il la fortifie pour qu’elle se retrouve avec lui au second tour, puis il la nazifie entre les deux tours afin de gagner la course en tête. Peu importe que, dans le fossé, avec cette stratégie, on retrouve, vidés de leur sang, la république et la démocratie, la France et les Français, le peuple et l’histoire de France: il a été élu, il aurait été réélu, que demander d’autre? S’il devait payer plus cher encore, il paierait, il en a les moyens: Marine Le Pen est la petite monnaie de sa transaction pour l’heure à tous les coups gagnante.
Macron ne craint ni le vote blanc, ni le vote nul, ni les absentions. J’écris ceci parce que, après l’usage que Mitterrand fit de Le Pen afin d’être réélu en 1988, après le recours à la même ficelle qui conduisit Chirac au pouvoir en 2002 pour un second mandat, après la même punition en 2017 en faveur de Macron, un certain nombre de Français ont enfin compris qu’on les prend pour des crétins depuis un certain temps...
J’ai pour ma part perçu la manœuvre et n’ai pas voté Chirac en 2002, mais blanc (comme en 1988), jugeant que le mieux à faire pour agir contre les idées de Jean-Marie Le Pen était de créer l’Université populaire à Caen. Par mon vote blanc, j’avais déjà, à l’époque, été présenté par certains médias comme ayant fait le jeu de Le Pen. Je n’ai jamais été sensible à ce paralogisme selon lequel ne pas voter pour l’un c’était de facto voter pour l’autre!
J’ai cessé de croire que voter était encore utile après qu’en 2005 le référendum sur l’Europe libérale eut été purement et simplement jeté à la poubelle en 2008 avec l’adoption du traité de Lisbonne. Je suis donc passé de ceux qui ont jadis voté pourau premier tour et contre au second, puis voté pour au premier tour et blanc au second, puis voté blanc au premier et au second, dans le camp de ceux qui ne votent plus du tout. Depuis que les maastrichtiens ont clairement pris la parti de ne garder que les votes qui les confortent et de mépriser ceux qui les récusent, j’ai cessé de croire que nous étions en démocratie et en république. Pour utiliser le mot que les libéraux de Maastricht ont créé afin de stigmatiser leurs opposants: nous vivons dans un régime illibéral.
Pour ces raisons, Macron ne craint donc pas ceux qui votent blanc, nul ou qui ne vont pas voter. Il s’en moque comme de sa première urne bourrée (c’est une image, je le précise pour les benêts…). Il n’a que faire de savoir avec quel pourcentage de votants il est élu, ce qui lui importe, c’est de l’être. Voter blanc, voter nul, ne pas voter, c’est pour lui du pareil au même.
Macron ne craint pas le vote Mélenchon. Il se trouve trop loin derrière celui de son amie Marine Le Pen. Il n’y a que Mélenchon et ses séides pour croire que, quand le conducator arrive quatrième aux élections présidentielles, il a failli de peu se retrouver au second tour, et donc remporter la bataille! Il me fait songer à Asselineau pendant la campagne qui, crédité de moins de voix que le Parti animalise, parle en disant ce qu’il fera (et non ce qu’il ferait…) quand il sera (et non quand il serait…) élu! Ne pas se trouver sur le podium qui comporte trois marches n’autorise pas à dire qu’on s’est trouvé à deux doigts de la première! Pour débiter pareilles sottises, il faut entretenir avec la raison un rapport quelque peu détraqué, ce qu’un grand nombre de Français ont enfin compris après qu’une poignée de minutes l’eussent montré à la télévision vociférant, hurlant, menaçant, criant, hurlant, violent, en proie à une crise de déraison pure alors que la justice effectuait son travail républicain…
Tant que Mélenchon semble concourir à un reality-show de plaidoirie télévisuelle, sinon à un concours d’éloquence sous le regard des caméras, il peut bien se prendre pour le fils naturel de Victor Hugo et du général de Gaulle, ou bien, c’est selon, de Fidel Castro et de Yasser Arafat, ça peut être aussi de Robespierre et de Jaurès, on veut bien dans ces cas lui offrir la médaille en chocolat, mais pas le code de la bombe atomique.
Macron ne craint pas le vote d’une candidature d’union de la gauche qui, de toute façon, ne se fera jamais: il sait bien qu’un attelage entre les productivistes du PCF qui défendent le nucléaire et le décroissants d’EELV qui ne voient que par le vent des éoliennes, entre les compagnons de route islamo-gauchistes (qui avalisent l’antisémitisme, la misogynie, la phallocratie et le bellicisme des islamistes) et les bobos de ce qui reste des socialistes qui voudraient que la vérité de Jaurès culmine dans la trottinette électrique et que l’accomplissement de Léon Blum s’effectue dans le menu végane, entre les dévots gauchistes de la religion, pourvu qu’elle soit musulmane, et les bigots du laïcisme, pour qui toute grand-mère voilée affiche sa soumission au califat de l’Etat islamique, il n’y aura jamais de cause commune. Qui pourrait imaginer que Clémentine Autain, qui croit à cette fiction, puisse faire mieux que le parti des poissons en bocal et des chiens à la niche?
Macron ne craint rien de la droite maastrichtienne. D’abord parce qu’elle est dispersée façon puzzle, ensuite parce que ses idées sont déjà au pouvoir avec lui! Dans cette famille-là, le grand absent c’est le vrai présent: il a pour nom Nicolas Sarkozy. Il a dit qu’il avait définitivement quitté la politique, c’est donc bien la preuve qu’il ne la quittera pas. Avec Hollande, ce genre d’énergumène, auquel il ressemble tant, fait partie de ces gens qui ne quittent la politique que quand la politique les quitte or, la plupart du temps, c’est quand la mort les prend! Sarkozy est embusqué comme l’animal de proie qu’il est: le nez à ras du terrier, rigolard, il feint de humer le bon air de la prairie, mais il cartographie l’espace et attend le moment propice pour sortir de son trou et attaquer. S’il n’y a pas de circonstance adéquate, il n’ira pas. Idem pour Hollande. L’aile droite des Républicains ne se distingue en rien de son aile dite de gauche: il n’y a que des querelles d’egos et de personnes. Qu’est-ce qui, sur le fond, distingue Valérie Pécresse et Xavier Bertrand? François Baroin et Gérard Larcher? Christian Jacob et Rachida Dati? Depuis des décennies ils défendent la même ligne politique que Giscard: européiste et libérale, opposée à la souveraineté nationale et toute aux ordres de l’économie et de la société de marché. Mitterrand après 1983 c’est la même chose que Giscard avant lui, mais aussi après lui que Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron. Plus personne n’est dupe de ce que cache ce jeu de chaises musicales. Tous les participants éjectés sont des maastrichtiens, et celui qui reste quand il n’y a plus qu’une chaise, c’est aussi et encore l’un d’entre eux. Les anti-maastrichtiens font tapisserie depuis toujours.
Résumons-nous: Emmanuel Macron ne craint rien des gens qui votent blanc ou nul ou qui ne se déplacent même pas lors des consultations électorales; il ne craint rien de Marine Le Pen car il a autant besoin d’elle qu’elle de lui; il ne craint rien de Mélenchon et de ses troupes (à Marseille on a vu devant les caméras comment le tribun, qui tartarine lorsque le président a le dos tourné, se fait guignol de papier en sa présence); il ne craint rien d’une candidature d’union de la gauche aussi probable que le mariage du parapluie et de la machine à coudre; il ne craint pas non plus un candidat de la droite maastrichtienne puisqu’il en défend lui-même les idées. Il ne craindrait donc vraiment qu’une candidature venant d’ailleurs.
Quid de cet ailleurs?
Il faut prendre acte que la vie politique française accuse une coupure en deux segments eux-mêmes coupés en deux, ce qui constitue quatre camps au total.
Le premier grand partage oppose les maastrichtiens et les souverainistes.
Les maastrichtiens pensent que la France n’existe plus et qu’il faut diluer ce qui en reste dans l’Etat supranational que je nomme l’Empire maastrichtien. Ce premier temps maastrichtien est lui même coupé en deux, il rassemble une moitié de la droite et une moitié de la gauche, soit: les Républicains, les centristes, les socialistes et les écologistes.
C’est le second partage.
Les souverainistes estiment quant à eux que la Nation française n’est pas morte et qu’elle peut, en restant telle, contribuer à une Europe qui ne serait ni supranationale ni fédérale, mais contrat de nations. Ce second temps souverainiste est lui aussi coupé en deux et rassemble l’autre moitié de la droite et l’autre moitié de la gauche, soit le Rassemblement national, Debout la France, le Parti chrétien-démocrate et La France insoumise. Il se fait que, pour des raisons opportunistes de politique politicienne, Mélenchon et Marine Le Pen n’ont pas toujours des lignes très lisibles sur la question européenne et que la première s’est séparée de Florian Philippot alors que le second excluait Djordje Kuzmanovic ou François Cocq qui, tous, campaient sur une ligne souverainiste anti-maastrichtienne. RN & FI sont en effet flous selon les humeurs de leurs chefs. Ces deux camps se rassemblent peu ou prou sur la question de la souveraineté mais se séparent franchement sur celle de l’islam – une menace pour le Rassemblement national, une chance pour La France insoumise. C’est l’autre second partage.
On aura compris que la vie politique se trouve confisquée par les maastrichtiens et qu’en France, depuis le traité de Maastricht voulu par Mitterrand en 1992, les tenants de cette ligne se partagent le pouvoir. Depuis que Mitterrand a opté pour le giscardisme et l’européisme en 1983, c’est un quart de siècle de politique maastrichtienne sans discontinuer qui triomphe dans le pays – Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron sont les fourriers de cette politique libérale, droites et gauches libérales confondues.
On aura également compris que, propagande oblige, la dégradation du camp souverainiste entre dans la logique de guerre des maastrichtiens: criminalisation de la pensée souverainiste; diabolisation des personnes qui portent ces idées – de Jean-Pierre Chevènement, copieusement traité de maurassien sinon de vichyste par BHL dans les années 80, à Marine Le Pen assimilée par Macron à Oradour-sur-Glane et à la Shoah, en passant par Philippe de Villiers présenté, à la terrible faveur des drames de sa vie familiale, comme un catholique traditionaliste et contre-révolutionnaire dégénéré; contre-vérités assénées non stop dans les écoles tout le temps que dure le parcours qui conduit du primaire au supérieur, soit une vingtaine d’années pour chaque individu à formater, dans les médias du service public éhontément partisans, dans la presse privée subventionnée par l’Etat bien qu’appartenant à une poignée de milliardaires: l’Etat maastrichtien impose son idéologie à marche forcée. Du mépris dans lequel a été tenu le "non" au référendum de 2005, imposé ensuite par le Congrès avec le traité de Lisbonne en 2008, au traitement par la répression policière et judiciaire des revendications des gilets-jaunes dix ans plus tard, les tenants de l’Etat maastrichtien ne reculent devant rien pour imposer leur loi: cynisme, ruses, mensonges, roueries, fake news comme on dit désormais, propagande, répression, sanction, évictions, chasse aux sorcières, punition, emprisonnement.
Tant que ceux qui s’opposent à cette idéologie forte avec les faibles, faible avec les forts, ne s’uniront pas, les maastrichtiens continueront à se partager le pouvoir.
C’est donc le camp des anti-maastrichtiens qu’il faut fédérer.
La difficulté la plus importante, et pour l’heure elle paraît insurmontable, c’est que ce camp anti-maastrichtien se montre irréconciliable sur le terrain de l’islamisme voire de l’islam: tant que Mélenchon fera de l’immigration une chance sans voir qu’elle est aussi une menace et que Marine Le Pen y verra une menace sans voir qu’elle est également une chance, il n’y aura aucun moyen de réconcilier ces deux camps par le haut. Le Rassemblement national a tendance à assimiler islam et islamisme et les Insoumis à décréter une imperméabilité totale entre islam et islamisme: les deux ont tort. Car l’islamisme est la forme radicale minoritaire d’un islam majoritairement acquis aux idéaux républicains français: 25% des musulmans estiment que la charia doit être supérieure aux lois de la République, 75% pensent l’inverse. Chez Marine Le Pen, on a tort de ne pas voir les 75 % qui calment le jeu, chez Mélenchon, d’ignorer les 25% (40% chez ceux qui viennent d’arriver…), qui mettent le feu au pays.
Or, c’est par le bas qu’il faut réconcilier. Les états-majors qui, chez Mélenchon et Le Pen, essentialisent l’immigration et en font un débat d’idées, de fausses idées en fait, passent à côté de la réalité la plus concrète de l’immigration. Tant que durera cette essentialisation, rien de bon ne sortira de ce combat de gens butés.
Car l’immigration est une chance quand elle vise l’intégration et une menace quand elle se propose la sécession d’avec la République. Autrement dit, elle n’est jamais Menace sans cesse, Marine Le Pen a tort, ou Chance tout le temps, Mélenchon a tort lui aussi, car la première a raison de craindre et le second raison de bénir mais, en même temps, comme dirait l’autre, l’une a tort de refuser de composer avec l’Idéal intégrationniste et l’autre tort de refuser de composer avec le Réel problématique.
Tant que les états-majors persisteront dans leurs essentialisations partidaires et électoralistes, tant que les maastrichiens parviendront à rester unis malgré leurs différences, l’Etat maastrichtien fera la loi avec les ravages que l’on sait pour les plus modestes.
Je formule l’hypothèse que ceux qui vont encore voter, même blanc ou nul, mais aussi ceux qui ne se rendent plus aux urnes, ne sont pas des gens qui ne croient plus à la politique mais qui ne croient plus à ces politiques. C’est au nom de l’idéal qu’ils méprisent cette réalité.
Dès lors, la cristallisation d’un projet politique anti-maastrichtien, antilibéral, souverainiste, populiste (je ne crains pas le mot…), doit faire l’économie de la politique politicienne (des "politichiens", disait le général de Gaulle…), afin de retrouver les fondamentaux de la République: la liberté, l’égalité, la fraternité, la laïcité et le féminisme.
L’opposition ne doit plus se faire entre droite et gauche mais entre les maastrichtiens et les anti-maastrichtiens : autrement dit entre les populicides qui méprisent les peuples, les enjambent, les répriment, les dédaignent, les négligent, et les populistes qui estiment que le candidat aux présidentielles ne doit pas être celui qui gouverne le peuple mais celui que le peuple gouverne. C’est très précisément la définition de la démocratie: le gouvernement du peuple par le peuple pour le peuple.
Macron ne craint personne qui vienne des partis politiques? Il a raison. Il craint une candidature qui viendrait du peuple, en dehors des partis? Il a raison. Donnons à cette crainte l’occasion d’un fondement: réfléchissons à trouver un présidentiable qui tourne le dos aux populicides et rende au peuple ce qui lui revient: la souveraineté sur lui-même.
Le compte à rebours est commencé à l’Elysée: c’est le même décompte pour ceux qui aspirent à restaurer la démocratie et la république dans le pays.
Michel Onfray
Nota bene: ce texte n’est pas un plaidoyer pro domo, je ne suis pas candidat à la fonction…
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Naissance | 1er janvier 1959 À Argentan (Orne) |
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Époque | Époque contemporaine |
Nationalité | Française |
Formation |
Université Caen-Normandie(doctorat) (jusqu'en 1986)
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Activités |
Domaine | Politique, morale, histoire de la philosophie, sciences |
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Mouvement | Matérialisme, hédonisme, athéisme |
Directeur de thèse | |
Influencé par | Aristippe de Cyrène, Diogène de Sinope, Lucrèce, Vâtsyâyana, Montaigne, Spinoza, Jean Meslier, La Mettrie, Baron d'Holbach, Pierre-Joseph Proudhon, Friedrich Nietzsche, Albert Camus, Pierre Hadot |
Site web | |
Distinctions | Prix Médicis essai Prix François-Morellet (2017) |
La Puissance d'exister, Traité d'athéologie, Contre-histoire de la philosophie |
Michel Onfray, né le 1er janvier 1959 à Argentan (Orne), est un philosophe et essayiste français défendant une vision du monde hédoniste, épicurienne et athée.
À la suite de l'accession du Front national au second tour de l'élection présidentielle française de 2002, il quitte sa carrière d'enseignant pour créer l'université populaire de Caen, où il délivre pendant treize ans le cours « contre-histoire de la philosophie », qui est retransmis sur la station de radio France Culture. Il est également un auteur fécond, avec une centaine d'ouvrages publiés.
Sa portée médiatique est renforcée par des interventions régulières à télévision et à la radio, où il prend part à des débats politiques et sociaux. Sa pensée est principalement influencée par des philosophes tels que Friedrich Nietzsche et Épicure, par l'école cynique, par le matérialisme français et par l'anarchisme proudhonien.
Sommaire
- 1Biographie
- 2Philosophie
- 3Positions politiques, controverses et polémiques
- 3.1Opinions politiques
- 3.2Avis de libertaires
- 3.3Négation de l'existence de Dieu et de Jésus
- 3.4Polémique avec la secte de Raël
- 3.5Affaire Camus
- 3.6Euthanasie
- 3.7Enseignement et études de genre
- 3.8Le vitalisme de Cosmos : une pensée de l’ordre et de la tradition
- 3.9Politique occidentale et terrorisme islamiste
- 3.10Vision sur le capitalisme libertaire
- 3.11Attaques contre Greta Thunberg et climato-scepticisme
- 4Publications5Notes et références
- 6Annexes
Biographie
Né le 1er janvier 1959 à Argentan (Orne)1 d'un père ouvrier agricole2 et d'une mère femme de ménage abandonnée bébé puis placée à l'Assistance publique3,4, il vécut à Chambois. Il a un frère cadet5. Michel Onfray est « pris en charge » de l'âge de dix ans à celui de quatorze dans un pensionnat catholique tenu par des prêtres salésiens à Giel dans l'Orne qu'il décrit comme un lieu de souffrance — « Je fus l'habitant de cette fournaise vicieuse » — dans la préface d'un de ses ouvrages, La Puissance d’exister et, également, de manière courte dans la préface de son Crépuscule d'une idole, l'affabulation freudienne6.
En 1979, il devient stagiaire journaliste à la rédaction d'Argentan d'Ouest-France pour financer ses études7. Il y reste jusqu'en 19827.
Élève entre autres de Lucien Jerphagnon et d'Alexis Philonenko, il soutient en 1986, à l'âge de vingt-sept ans, une thèse de doctorat, intitulée « Les implications éthiques et politiques des pensées négatives de Arthur Schopenhauer à Oswald Spengler8,9 » sous la direction de Simone Goyard-Fabre10,11, au centre de philosophie politique et juridique de l'université de Caen12.
Il envoie son premier livre, consacré à la figure oubliée du philosophe nietzschéen Georges Palante, à un petit éditeur d'Ille-et-Vilaine13.
En 1987, à vingt-huit ans, il frôle la mort lors d'un infarctus. Sa rééducation aux côtés d'une diététicienne impitoyable, qui lui prédit sa fin prochaine s'il persiste à se régaler de confits et de gâteaux au chocolat, est à l'origine de son deuxième ouvrage, Le Ventre des philosophes (initialement intitulé Diogène cannibale), publié en 1989 par l'intermédiaire de Jean-Paul Enthoven chez Grasset (dans la collection « Figures » que dirige Bernard-Henri Lévy)13, dans lequel il s'intéresse aux passions et phobies alimentaires de ses auteurs favoris14. Quelques années plus tard, il contracte une infection en Mauritanie qui provoque un AVC qui l'empêche d'écrire et provoque un nouvel accident cardiaque quelques jours plus tard (syndrome de tako-tsubo)[réf. nécessaire].
Il obtient en 1993 le prix Médicis essai pour La Sculpture de soi. La morale esthétique. En 1991, il intègre le comité de rédaction de La Règle du jeu, la revue que vient de créer Bernard-Henri Lévy dans laquelle il publiera six articles. Il quitte celle-ci en 1998 alors qu'elle change de formule. Il affirmera n'être « allé que deux fois » au comité de rédaction et ne pas s'y être senti « du tout à [sa] place ». Plus globalement, il estime s'être « fait instrumentaliser par Grasset » et avoir été traité « comme un fantassin de l'équipe BHL », avouant n'être « pas fier » de cet épisode13. Son ouvrage sorti en 1995, La Raison gourmande, lui permet d'avoir sa première apparition médiatique dans Bouillon de culture15,16.
Michel Onfray enseigne la philosophie au lycée technique privé catholique Sainte-Ursule de Caen13 de 1983 à 2002. Il critique l'enseignement de la philosophie tel qu’il est dispensé par l'Éducation nationale, qu’il juge limité à la transmission d'une histoire de la philosophie officielle et conforme à l'ordre social, plutôt que de se donner pour but d’apprendre à philosopher, vision contestée par de nombreux enseignants en exercice dans le secondaire. Il est aussi excédé par la dimension administrative et « policière » de sa profession (faire l'appel, noter les élèves). Il démissionne en 2002 de Sainte-Ursule pour créer l'université populaire de Caen. Il en écrit le manifeste en 2004 : La Communauté philosophique.
Pour donner une suite au choc du « 21 avril » 2002 (Jean-Marie Le Pen accède au second tour de l'élection présidentielle française), Onfray cherche à répondre à ce qu'il qualifie de nécessité d'éducation collective — qu'il veut libertaire et gratuite — et « crée l’université populaire pour lutter contre les idées du Front National à l’aide de la philosophie : analyser, penser, réfléchir »17. Faisant le choix délibéré de la province, il l'implante à Caen, dans sa région d'origine, où il organise chaque année le séminaire de philosophie hédoniste18, qui constitue le corps de son projet de contre-histoire de la philosophie.
S'opposant à l'enseignement universitaire traditionnel et institutionnel de la discipline, il en affirme le caractère peu philosophique et essentiellement historique au fil de ses conférences. L'essentiel des reproches qu'il adresse aux philosophes institutionnels tient au fait que ceux-ci ne liraient pas les textes dont ils parlent et se contenteraient de faire des synthèses de publications antérieures, en citant des erreurs factuelles, de date par exemple, reprises d'article en article ou de manuel en manuel. Ce faisant, Onfray propose un enseignement renouvelé passant par la lecture des auteurs plutôt que par ce qu’on en a dit (et en dépit de ses bibliographies plutôt étoffées[réf. nécessaire]).
Ses cours19 de philosophie (la « Contre-histoire de la philosophie ») sont diffusés chaque été sur la radio France Culture20,21.
L'université est organisée par l'association loi de 1901 Diogène & Co, qui n'a aucun adhérent. Son bureau est constitué de Micheline Hervieu, ancienne libraire d'Argentan, et de François Doubin, ancien ministre radical de gauche sous François Mitterrand et ancien maire d'Argentan. Son budget est d'environ 80 000 euros par an, provenant uniquement de subventions publiques jusqu'au début des années 2010. Le Conseil régional de Basse-Normandie ayant demandé à l'association de disposer de ressources propres, celle-ci a développé les ventes de produits dérivés. D'après Nicolas Chevassus-Au-Louis, cette association « ne joue aucun rôle dans le fonctionnement de l'association. De fait, seul Michel Onfray et ce qu’il appelle « sa garde rapprochée » formée de vieux amis normands, dirigent l'université populaire de Caen (en particulier dans le choix, par cooptation, des nouveaux enseignants), hors de toute procédure formalisée »13.
Le succès de l'université populaire conduit Michel Onfray à augmenter sensiblement ses passages dans les émissions des radios et télévisions, passant d'une vingtaine d'apparitions par an au mieux avant 2002, à une apparition minimum par semaine depuis13.
Michel Onfray a également lancé en 2006 l'université populaire du goût (UPG) à Argentan, avec pour objectif initial de proposer une éducation à la gastronomie. Après 2012 et un conflit entre Michel Onfray et certains de ses collaborateurs, l'UPG devient finalement « une succession d’événements-spectacles, bien éloignés de l'esprit originel » selon Nicolas Chevassus-Au-Louis. Elle s'est également délocalisée à Chambois, village natal de Michel Onfray13.
Le 27 janvier 2018, Michel Onfray est victime d'un accident vasculaire cérébral (AVC) qui, précise-t-il, n'a pas affecté ses capacités cognitives22,23.
Le 28 septembre 2018, apprenant incidemment que France Culture cessait la diffusion de ses conférences, Michel Onfray annonce dans la foulée la fin de sa participation à l'université populaire de Caen, dénonçant une atteinte à la liberté d'expression24.
Michel Onfray est de ceux qui estiment qu'il n'est de philosophie sans le bénéfice de la sociologie, des sciences et sciences humaines : « Un philosophe pense en fonction des outils de savoir dont il dispose, sinon il pense en dehors de la réalité. »
Michel Onfray se revendique d'une lignée d'intellectuels proches du courant libertaire parmi lesquels les philosophes cyniques (Diogène de Sinope), cyrénaïques(Aristippe de Cyrène) mais aussi d'une sensibilité transversale de toute l'histoire de la philosophie (les Frères du Libre-Esprit, les penseurs libertins, l’École de Francfort, etc.).
Il est membre du comité d'honneur de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD)25.
Ses écrits traitent de l'hédonisme, des sens, de l'athéisme. Le philosophe s'inscrit dans la lignée des penseurs grecs célébrant l'autonomie de pensée et de vie. Prônant un athéisme sans concession, il considère que les religions sont indéfendables, car elles sont des outils de domination et coupent de la réalité du monde. Michel Onfray se déclare pourtant « athée chrétien », concept qu'il décria et qu'il souhaite voir dépassé par « l'athéisme athée »26, dans la mesure où il reconnaît l'héritage culturel judéo-chrétien de l'Europe, indépendamment de ses convictions philosophiques. « Je suis un athée chrétien, car il y a un athéisme qui relève de la sphère chrétienne, parce que l'Europe relève de la sphère chrétienne. »27.
Michel Onfray tenait une chronique dans l'hebdomadaire satirique Siné Hebdo créé par le dessinateur Siné28,29 et publié de 2008 à 2010. En revanche sa signature ne paraît plus dans Siné Mensuel, qui a pris la suite de l'hebdomadaire en septembre 2011.
De 1998 à 200030, il dirigea la collection La Grande Raison (expression empruntée à Ainsi parlait Zarathoustra) aux éditions Grasset–Mollat, dont le but était de « traduire des jeunes auteurs majeurs vivants de la philosophie européenne contemporaine »31.
Philosophie
Michel Onfray se réclame notamment de l'héritage intellectuel de philosophes comme Nietzsche, La Mettrie, Aristippe de Cyrène. Ces trois penseurs ont en commun, dans une certaine mesure, d'inviter à une ascèse hédoniste.
Michel Onfray emprunte à la pensée nietzschéenne sa vision de l'Occident, de la morale et sa critique essentielle du christianisme. D'Aristippe de Cyrène, il retient le grand oui à la vie, l'hédonisme dynamique, la pulsion exacerbée, et la sagesse tragique des philosophes de Cyrène (ainsi que l'athéisme de certains, faisant fonctionner à plein régime l'arithmétique des plaisirs : un plaisir est mauvais s'il est suivi d'un déplaisir plus important, ou d'un trouble). Michel Onfray se réclame également du postanarchisme32.
Il propose une pensée résolument matérialiste dont il fait l’éloge et la présentation dans différents domaines qui l’intéressent particulièrement : éthique et politique, usage ludique du corps, rapports amoureux, esthétique, etc., le tout étant regroupé sous la rubrique de la philosophie existentielle. Pour le philosophe, la probité et la connaissance du monde sont des clés incontournables :
« Il faut partir du réel et construire avec celui-ci. » Il travaille à la déconstruction des mythes guidés par la « pulsion de mort », c'est-à-dire le refus du monde et de l'existence au profit des chimères et des contes. C'est avec le bâton du cynique qu'il dénude les chimères qui le font déboucher sur un « athéisme radical et militant. »
Michel Onfray propose une pratique existentielle de l'hédonisme. Il a pour ambition de rapprocher son lecteur du monde de la culture des arts et du savoir. L’objectif de ce rapprochement est l'épanouissement, le plaisir, et une harmonisation ou une réconciliation du rapport à soi, à autrui, et au monde. Le disciple de Dionysos qu'est l'hédoniste selon Onfray, prend conscience des formes d’aliénations et de douleurs qui le menacent. Onfray les impute principalement aux religions et aux dogmes politiques et économiques. C'est pour cela qu’il replace l’individu au centre de son existence en l’invitant à « penser en homme d'action et agir en homme de pensée » (Georges Sorel) : « principe d’une éthique solaire et souveraine ». Il aborde dans Théorie du corps amoureux : Pour une érotique solaire la question de la sexualité et tente de réactualiser le libertin : il y critique les philosophies qui font l'éloge d'un amour désincarné au détriment du plaisir du corps (Platon, par exemple).
Pour Michel Onfray, l'amour doit se construire de manière immanente, dans l'en deçà, ici et maintenant ; il veut le paradis sur terre, et pas au-delà, pas ailleurs. Il se construit au quotidien grâce à une infatigable « sculpture de soi » qui nécessite des choix dans tous les domaines : philosophique bien sûr, mais aussi esthétique, politique, gastronomique, etc.
Prônant un athéisme argumenté et militant, il décortique au cours de ses conférences à l'université populaire de Caen la manière dont ce qu'il appelle l'idéalismeascétique platonicien (notamment son monde des idées), néo-platonicien, puis chrétien, et enfin allemand, influencent toujours notre manière de penser et de concevoir le monde, donc notre manière de vivre (l'épistèmê judéo-chrétienne : dixit Michel Foucault). De cette « contre-histoire de la philosophie », Michel Onfray tire des enseignements, des idées, des pensées, propres à permettre la fabrication d’une vie quotidienne jubilatoire. Son Traité d'athéologie, un essai violent contre les religions monothéistes, crée la polémique33.
La notion d'« hapax existentiel » fut introduite par Vladimir Jankélévitch puis reprise par Michel Onfray qui la définit comme l'occurrence qui ne se produit qu'une seule fois, ce qu'il transpose sous la modalité de la métaphore dans la vie d'un individu, notamment la sienne. Chacun de ses livres débute par quelques lignes ou paragraphes autobiographiques (le cancer de sa femme dans Féeries anatomiques, son voyage en Mauritanie dans Traité d'athéologie, ses études et découvertes littéraires dans Le Crépuscule d'une idole, la mort de son père dans Cosmos…) qui peuvent être considérées comme des prolégomènes ; elles visent à briser la conception idéaliste de la philosophie, en montrant comment toute pensée naît, en définitive, de l'expérience d'un corps.
Aussi commence-t-il, dans l'Introduction de son premier livre, Le Ventre des philosophes, par dire quelques mots de son hapax existentiel le plus déterminant, celui qui l'a conduit à écrire et à publier : juste après avoir failli mourir d'un infarctus qui l'avait surpris à l'orée de ses vingt-huit ans, il écrit (en quatre jours selon ses dires) sa première œuvre, tout en entretenant un rapport mystique avec la mort. « C'est à ce délire des vaisseaux, écrit-il, que je dois les pages qui suivent. Tous furent étonnés : les statistiques ne m'avaient pas prévu, on trouvait l'insolence plutôt saugrenue. Un infarctus à vingt-huit ans... »34
Michel Onfray reviendra sur le sujet dans l'Introduction de L'Art de jouir (intitulée de façon suggestive : Généalogie de ma morale35) en racontant plus en détail cet hapax existentiel dont il n'avait dit qu'un mot dans Le Ventre des philosophes. Onfray expérimente, sous le coup de la douleur, que le « corps » et l'« âme » ne font qu'un : « La concentration du mal en un point d'une stupéfiante densité avait aboli toute distance entre la douleur et la conscience qui aurait pu l'appréhender. Le médecin diagnostiqua un infarctus, j'allais avoir vingt-huit ans, et ce lundi 30 novembre, mon corps fit l'expérience d'une sapience qui se transformera en hédonisme. »35 Surtout, alors qu'il se remet de son infarctus, il voit entrer dans la salle le corps inanimé d'un vieil homme, qui meurt quelques instants plus tard malgré les efforts de l'équipe médicale : « L'infirmier s'approcha du grand corps, tira le drap sur le visage pour masquer la nudité essentielle. J'avais assisté à la scène sans révolte, convaincu d'avoir vu dans cette chair radicalement autre ce par quoi il me faudrait passer. […] Mourir était donc si simple. Restait, après cette leçon de ténèbres, à faire du corps un partenaire de la conscience, à réconcilier la chair et l'intelligence. »36.
Positions politiques, controverses et polémiques
Michel Onfray a publié de nombreux ouvrages, dont certains ont connu d'importants succès de librairie (notamment le Traité d'athéologie). Ses thèses ont reçu un accueil critique divers. Raphaël Enthoven, par exemple, qui a participé un temps à l'université populaire de Caen, avant de se faire remercier, considère que Michel Onfray « enfonce des portes ouvertes avec le sentiment grisant de prendre d'assaut la Bastille37 ». En revanche pour Gérard Leclerc « avoir le plaisir d’une confrontation avec un homme vrai, qui taille sa marche en solitaire pour l’amour d’une vie qu’il place plus haut que tout »38.
Pour l'historien des idées d'Oxford Sudhir Hazareesingh, Michel Onfray est « un libertaire assez classique, un proudhonien qui se méfie des élites et du système parlementaire [...] un homme de gauche, attaché à la défense de la classe ouvrière et à l'éducation populaire »39.
Le 13 avril 2013, invité à une table ronde sur « Camus, aujourd'hui » à Balma (Haute-Garonne), il refuse, appuyé en cela par le maire de la ville Alain Fillola, de débattre avec le philosophe Michael Paraire40,41, auteur de Michel Onfray, une imposture intellectuelle42,43.
Quelques auteurs reprochent à Michel Onfray ses approximations historiques et philosophiques, parmi lesquels Jean-Marie Salamito, militant depuis 2012 au sein du collectif La Manif pour tous et associé au mouvement des Veilleurs qui pointe son manque de méthodologie historique44,45. L'écrivain Pierre Jourde le qualifie d' « escroc intellectuel » quand Michel Onfray présente comme inédits des fragments de Diogène déjà publiés auparavant46. Tandis que l'auteur Rémi Lélian, connu pour avoir publié un livre critiquant Onfray, l'accuse de modifier ses opinions en fonction des modes médiatiques47,45.
Lors de la campagne pour l'élection présidentielle de 2002, Michel Onfray soutient Olivier Besancenot, candidat de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), estimant que « la gauche doit être de gauche » pour combattre ce qu'il appelle la « misère sale ». En mars 2006, il déclare « ne pas être contre le capitalisme » et pour la « propriété privée »48. À la Fête de l'Humanité de 2006, il se prononce pour une candidature unique de la gauche antilibérale en vue de l'élection présidentielle de 2007. Il signe en janvier 2007 une pétition pour José Bové, qui avait annoncé le retrait « provisoire » de sa candidature face aux comportements du PCF et de la LCR49. Finalement déçu par l'attitude de José Bové, il annonce soutenir, comme en 2002, Olivier Besancenot50. En vue du second tour de l'élection présidentielle de 2007, il annonce son intention de voter blanc. Il prend ensuite ses distances avec Besancenot et la gauche radicale51,52.
Dans ses déclarations suivantes53, il se réclame d'un postanarchisme favorable à un « capitalisme libertaire », à une « gestion libertaire du capitalisme » opposée à une gestion libérale du capitalisme. Il s'oppose notamment à l'« Europe libérale »54. Lors des élections européennes de 2009, il soutient le Front de gauche, affirmant dans L'Humanité : « Je suis constant dans mon choix : je soutiens la gauche antilibérale qui est la plus unitaire possible. Certains estiment que j'ai changé d'avis, or j'ai toujours défendu celui qui, dans ce courant, œuvre dans ce sens. Cela fait longtemps que je demande qu'on se parle, qu'on s'entende. Il y a plein de personnes qui n'attendent que cette union. Et, avec le Front de gauche, elle existe55. »
En mars 2012, il exprime son désaccord en matière de politique internationale avec la position de Jean-Luc Mélenchon, qui avait indiqué que Cuba n'est pas une dictature sans toutefois être une démocratie56. Il publiera ensuite une tribune dans Le Nouvel Observateur intitulée « Pourquoi je ne voterai pas Mélenchon »57. À la mort de Fidel Castro, en 2016, Onfray rédige une tribune contre le défunt dirigeant et ironise sur la réaction passionnée de Mélenchon58.
Michel Onfray décrie le Parti socialiste, qu'il ne considère plus comme la gauche depuis que François Mitterrand en 1983, avec le tournant de la rigueur, a décidé « la conversion au néolibéralisme ». Il cite également comme preuve de ce revirement la nomination de Bernard Tapie en tant que ministre59,60.
Il développe une position eurosceptique, opposé aux traités de Maastricht et de Rome et dénonce un « déni de démocratie » à propos du référendum de 2005 sur la constitution européenne, refusée puis imposée par le traité de Lisbonne en 200761,62,63.
Il se déclare ouvertement pro-transgénique64 et est favorable au nucléaire civil, à condition que son fonctionnement soit à ses yeux « une affaire républicaine ». Peu après la catastrophe nucléaire de Fukushima, il réitère cette prise de position dans un article de l'hebdomadaire Le Point du 22 mars 2011 intitulé « Catastrophe de la pensée catastrophiste65 ».
En septembre 2015 dans Le Monde, il fait part de son « dédain de toutes les classes politiques », précisant qu'il ne votera pas à l'élection présidentielle française de 2017, tout en réaffirmant « [s]on athéisme avéré, [s]on opposition à la peine de mort, [s]a défense de l'avortement et du mariage homosexuel, [s]on combat pour l'euthanasie et le clonage thérapeutique, [s]on refus de jeter tout l'art contemporain à la poubelle, [s]a défense d'un socialisme libertaire »66.
Désinscrit des listes électorales, suite à son départ d'Argentan pour Caen en 201367, Michel Onfray écrit deux livres sur l'élection présidentielle française de 2017. Dans Décoloniser les provinces, il oppose les candidats tous jacobins (excepté peut-être le « comique » Jean Lassalle) à ses conceptions girondines de la démocratie68. Dans La cour des miracles, il chronique la campagne qu'il estime être un simulacre de démocratie, ce qu'Éric Naulleau résume en une phrase : « La présidentielle est un jeu qui se joue à onze et c'est Maastricht qui gagne à la fin »69.
Il se déclare pacifiste, adepte de la négociation et de la diplomatie et dénonce les bombardements contre les terroristes et l'atlantisme de la France depuis la première guerre du Golfe70,71,72.
L'étiquette de « libertaire », revendiquée à plusieurs reprises par Michel Onfray, a été contestée par les organisations et les militants du mouvement libertaire. Michel Onfray a été attaqué par Alternative libertaire sur son engagement électoral en 200773. Il a été un temps proche de la Fédération anarchiste et de son hebdomadaire Le Monde libertaire, dans lequel il a écrit des articles, avant de résilier son abonnement en raison des critiques de ses positions qui y étaient publiées74.
L'essayiste Claude Guillon l'a éreinté au sujet de son soutien au capitalisme dans une lettre ouverte au Monde libertaire75 et, en 2008, au sujet de son attitude dans l'affaire des inculpés de Tarnac76. Dans le même ordre d'idées, le sociologue Jean-Pierre Garnier77, le nomme, en 2012, « le dernier nouveau philosophe »78.
À la suite du livre d'Onfray consacré à Camus publié en 2012, Lou Marin écrit « Onfray contre les libertaires »79.
Dans Le Monde libertaire no 1726, un article relate qu'au cours d'une conversation privée, Michel Onfray aurait suggéré au président Nicolas Sarkozy d’exhumer Camus de sa tombe de Lourmarin pour le transférer, en tant qu’écrivain national, au Panthéon. Onfray accepte la proposition de la maire UMP d'Aix-en-ProvenceMaryse Joissains de prendre en charge la réalisation d'une exposition consacrée à Albert Camus dans le cadre Marseille-Provence 2013 avant de se rétracter au bout de quelques semaines. Onfray et Joissains auraient eu pour projet de réaliser une « Maison de l’anarchie » à Aix, fief de la droite80.
Le Traité d'athéologie est le plus grand succès de librairie de Michel Onfray avec environ 370 000 exemplaires vendus toutes éditions confondues13. Ce succès a conduit à faire penser que la question de la religion était centrale dans la pensée d'Onfray, voire qu'il était avant tout un théoricien de l'athéisme. Si Onfray est athée, c'est la défense de l'hédonisme (en opposition au concept freudien de la pulsion de mort) et la critique politique des religions qu'il met d'abord au cœur de son travail. Le Traité d'athéologie a été écrit à la suite des débats qui ont suivi la parution de Féeries anatomiques (ouvrage dans lequel il remettait en question les a priorichrétiens dans le domaine des questions bioéthiques) et il a clairement montré un regain d'intérêt, en France, en 2005, pour l'athéisme.
Dans sa Contre-histoire de la philosophie, Onfray défend, en particulier, la thèse mythiste. Il considère que Jésus est un « personnage conceptuel » (concept qu'il reprend à Gilles Deleuze), tout comme le Zarathoustra de Friedrich Nietzsche ou le Socrate de Platon. Autrement dit, Jésus n'aurait jamais existé historiquement. Il reprend également cette thèse dans Décadence (2017).
Sa critique du christianisme, qui s'adresse au catholicisme en particulier, se veut objective. Elle est reçue avec réserve ou hostilité par le magazine de droite Valeurs actuelles81. Le Monde des Livres décrit l'argumentaire comme « violent et injuste » et fait rappeler « les plus chaudes heures de l'anticléricalisme »82. L'écrivain Matthieu Baumier s'attache à démonter le système Onfray, qui relève, selon lui, plus du sophisme que de la philosophie, dans son ouvrage L'Antitraité d'athéologie, préfacé par le philosophe Régis Debray. Dans la même veine, la philosophe et théologienne Irène Fernandez fait paraître un ouvrage critique intitulé Dieu avec esprit. Réponse à Michel Onfray83. Pour le journaliste François Busnel de L'Express, ces deux ouvrages en réponse à Onfray sont « décevants84 ». Enfin, l'historien René Rémond publie un ouvrage intitulé Le nouvel anti-christianisme, dans lequel il analyse de façon critique la pensée d'Onfray et se fait le défenseur du christianisme85.
À la suite de la parution de Décadence est paru sous le titre Monsieur Onfray au pays des mythes un livre de Jean-Marie Salamito, spécialiste de l'histoire du christianisme antique, qui répond point par point aux arguments d'Onfray. Salamito reproche essentiellement à Onfray un manque de rigueur intellectuelle et une méconnaissance élémentaire des sources[réf. souhaitée].
Le succès médiatique des thèses athéistes d'Onfray fait écho à celui d'autres livres sur le même sujet publiés en anglais (d'où on théorisa un mouvement dit néo-athéiste) récemment tels que Pour en finir avec Dieu du Britannique Richard Dawkins (Onfray d'ailleurs refusa de le préfacer déclarant que le scientisme n'est pas la meilleure solution pour lutter contre les religions86), Breaking the Spell: Religion as a Natural Phenomenon de Daniel Clement Dennett, The End of Faith de Sam Harrisou God Is Not Great: How Religion Poisons Everything de Christopher Hitchens.
Le 4 mars 2006, Michel Onfray se voit contre son gré attribuer le titre de prêtre honoraire du Mouvement raëlien par Raël qui justifie le titre : « la vision philosophique de Michel Onfray telle que décrite dans ses nombreux ouvrages et ses exposés, est très proche de celle enseignée par le Prophète Raël. Prônant hédonisme, sensualité, mieux-vivre, révolte contre dogmatisme, conformisme et tout conservatisme, il affiche en outre un athéisme sans concession et dénonce les méfaits de tous les monothéismes ». La presse s'empare de l'affaire87, ce qui conduit Michel Onfray à publier un droit de réponse virulent le 16 mars 200688,89 :
« Faut-il préciser que je ne crois pas aux soucoupes volantes ? […] Faut-il inviter à lire le Traité d'athéologie pour constater que j'y écris qu'une secte, c'est une religion qui n'a pas réussi et que, dans ce livre, je ne sauve aucune religion. Le plus étrange n'est pas que Raël […] déclare qu'il me nomme « prêtre honoraire » de sa tribu de demeurés mais bien plutôt que chaque désir de ce crétin soit amplifié par la presse qui se précipite pour lui tendre micros, caméras, porte-voix et occasion de caisse de résonance à ses propos d'abruti. »
Pourtant, l'éditorialiste Pierre Cormary voit dans cette anecdote bien plus qu'un signe : « Le corps faustien vraiment réalisé par la science, Homais [le pharmacien athée et scientiste de Madame Bovary] en avait rêvé, Raël l’a fait. Ils ne pouvaient que se tomber dans les bras et se congratuler mutuellement ! […] L’athée faustien était récupéré par des athées prométhéens encore plus conséquents que lui […] Au prétexte que l’on [vide] le ciel de Dieu, on [remplit] celui-là et on [remplace] celui-ci par des extraterrestres »90.
En septembre 2012, Michel Onfray déclare se retirer de l'exposition consacrée à Albert Camus devant se tenir à Aix-en-Provence en 2013. Il donne pour raison notamment « les intrigues de réseaux, le copinage d'anciens combattants d'extrême gauche reconvertis dans l'opportunisme social-démocrate, la morgue de l'impuissance universitaire, la niaiserie d'une ministre confondant usage public des crédits et punition idéologique, la veulerie des institutionnels de la culture »91. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, soutenant le commissariat de l'historien de l'Algérie Benjamin Stora mais apprenant que celui-ci était écarté par ce que le MRAP dénonce comme « un coup de force de la mairie »92, avait annoncé qu'elle retirait à l'exposition le soutien officiel du ministère93.
Le 8 août 2013, sa compagne Marie-Claude Ruel meurt94, elle était atteinte d'un cancer du sein depuis 199995. En septembre 2014, Michel Onfray déclare sur RTL avoir participé activement à l'euthanasie de sa femme, dans le contexte d'un cancer évolué métastasé. Il exprime alors également son opposition aux soins palliatifs et un souhait de la légalisation de l'euthanasie et du suicide assisté96.
Michel Onfray critique dans une chronique parue en mars 2014 dans Le Point la « fumeuse théorie du genre popularisée […] par la philosophe Judith Butler qui ne cache pas l’inscription de sa pensée dans la lignée déconstructiviste »97,98,99. Il résume sa critique sur RTL : l'humain n’est pas qu'un être de culture mais également de nature100. Il dénonce l'enseignement de ladite théorie aux écoliers, et plus généralement une inversion des priorités à l'école101,100. Il précise alors sa pensée dans de nombreux articles et interviews : d'après lui, l’école néglige l’instruction (apprendre à lire, écrire, compter et penser), base de la méritocratie, pour des savoirs éducatifs (coder, trier des déchets ou ne pas discriminer les sexes)102,103,104.
Selon Évelyne Pieiller, Michel Onfray, avec le vitalisme mis en avant dans Cosmos, « rejoint étonnamment une certaine pensée de l'ordre, un ordre immuable, premier, seul porteur de vérité, auquel il convient de se soumettre. Exaltation de l'instinct et de l'inconscient collectif au détriment de la raison, prééminence accordée à l'animalité de l'homme, dégoût de la « civilisation », glorification de la puissance de la vie, hantise de la décadence, aspiration à retrouver un âge d'or par le retour à la tradition : autant de notions qui font écho, parfois très précisément, à une sensibilité largement déployée jadis »105, chez Maurice Barrès, Ludwig Klages ou Oswald Spengler, ainsi Pieiller estime que « l'athée farouche qu'il fut est désormais tout imprégné d'une spiritualité aussi vague que confuse ; le rationaliste qu'il se veut chante la louange de l'instinct silencieux ; le libertaire qu'il se proclame est devenu le héraut du respect des traditions. »105
À la suite des attentats islamistes du 13 novembre 2015, Michel Onfray adopte une position pacifiste controversée en arguant du rôle belliciste de la France et des pays occidentaux au Moyen-Orient. Il affirme, le lendemain des attentats, depuis Cayenne, dans un tweet remarqué que « droite et gauche qui ont internationalement semé la guerre contre l'islam politique récoltent nationalement la guerre de l'islam politique » et plaide pour une solution diplomatique pour régler le problème de l'État islamique (EI)106. Dans les interviews qui suivent, Michel Onfray précise sa pensée : il tient George W. Bush pour responsable de cette situation de terrorisme en particulier du fait de la deuxième guerre en Irak, et accuse la France de s'être alignée sur cette politique « islamophobe » en réintégrant l'OTAN en 2008107. Il rappelle également le rôle de Dominique de Villepin en 2003, alors ministre des Affaires étrangères, qui s’était opposé lors d’un discours à l’ONU à une intervention militaire en Irak108.
En réponse, divers intellectuels s'opposent à lui, comme l'historien et journaliste Benoît Rayski qui l'accuse de trouver des excuses à Daech, ou le professeur de philosophie Raphaël Enthoven selon qui il fait de l'EI la victime de ses victimes106. Le directeur de la publication de Libération Laurent Joffrin, dans une tribune du journal, répond à une interview de Michel Onfray donnée au Point dans laquelle il affirme que l’Occident a attaqué la communauté musulmane dans son ensemble : « Non, Michel Onfray, le monde musulman n’est pas Daech »109.
Dans une vidéo de propagande publiée le 21 novembre 2015, les djihadistes du groupe État islamique reprennent des extraits d'interviews télévisées de Michel Onfray, dont un où il appelle « à cesser de bombarder les populations musulmanes sur la totalité de la planète »110. Sollicité par différents médias pour répondre de l'instrumentalisation de sa pensée par l'État islamique, Michel Onfray rétorque : « on est toujours instrumentalisé par tout le monde », et réaffirmant sa position, il explique sur la chaîne de télévision LCI qu'il n’accorde aucun crédit aux articles et commentaires le diffamant car il serait la victime régulière depuis cinq ans d'attaques le faisant tour à tour passer pour un pédophile refoulé, un antisémite, un islamophobe, un suppôt de Marine Le Pen ou un support de Daech. Pour lui, tout cela devient n’importe quoi et il ajoute ne pas désirer « commenter les commentaires »111.
Quelques jours plus tard, Michel Onfray ferme son compte Twitter, déclarant en avoir assez que ses tweets soient plus importants que ses livres111. Dans le même temps, il repousse de quelques mois la publication en France de son essai Penser l'islam112.
Dans son ouvrage Décadence, publié en 2017, il annonce la fin de la « civilisation judéo-chrétienne », mais est critiqué par le sociologue Jean-François Dortier car sa démonstration reposerait sur l'amalgame entre christianisme et chrétienté d'une part, et entre occident et christianisme d'autre part113.
Michel Onfray considère qu'il n'y a jamais eu d'autre système économique que capitaliste (en tant que mode de production)114. Il critique par contre le libéralismecomme l'expression de la loi du plus fort, où la répartition va toujours vers les plus riches. Il propose donc une critique de la répartition du libéralisme tout en acceptant le principe de la production capitaliste. D'après Michel Onfray, la propriété est une notion qui a déjà été défendue par des anarchistes, notamment Proudhon. L'expression « la propriété privée, c'est le vol » est parfois mal comprise; d'après Michel Onfray, elle critique la propriété capitaliste dans le mode de production bourgeois et la spoliation des ouvriers qui ne sont pas payés de leur force de travail. Onfray invite à réfléchir à un postanarchisme, qu'il définit comme un anarchisme tragique et pessimiste utile à l'anarchie, au sens où l'abolition de la propriété ne lui semble pas atteignable. Il se démarque donc de l'orthodoxie de l'anarchisme115 qui considère que la propriété et l’État sont nécessairement mauvais. D'après Onfray, l’État est un outil qui n'est ni bon ni mauvais en soi, et la propriété n'est pas nécessairement exclusive, par exemple avec les coopératives.
Il conçoit l'économie de l'URSS comme un « capitalisme soviétique116. »
Le 23 juillet 2019, Michel Onfray publie un post sur Greta Thunberg, qui effectue le jour même une intervention controversée au sujet du réchauffement climatique à l'Assemblée nationale117. Il qualifie plusieurs fois celle-ci de « cyborg » et l'attaque sur son jeune âge. Son texte lui vaut d’être qualifié de misogyne, de climato-sceptique et de réactionnaire118,119. « Ce cyborg post-capitaliste parle en effet au nom de LA science. Mais, du haut de ses seize ans, que sait-elle de l’astrophysique, des cycles cosmiques, des orages solaires et de leurs cycles, autant d’informations qui relèvent aussi de la science, mais auxquelles ni elle ni les siens ne font jamais référence quand il s’agit de penser la question du réchauffement climatique — une incontestable vérité : il n’y a pas à douter de ce fait mais des causes que certaines en donnent120. »[pertinence contestée]
Le 14 août 2019, Michel Onfray accorde un entretien au journal Die Welt dans lequel il s'explique sur ses positions à propos de Greta Thunberg.
« Je souhaite qu’on parle d’astrophysique, d’orages magnétiques, de cycles solaires, qu’on inscrive la nature dans le cosmos et les multivers. Je souhaite qu’on parle de géologie et qu’on se souvienne qu’il y eu des périodes de réchauffement et de refroidissement de notre planète alors que les hommes n’y étaient pas encore apparus. Je souhaite qu’on parle d’histoire et que, en lisant Histoire du climat depuis l’an mil de Leroy-Ladurie, on constate qu’avant l’invention du moteur et des voitures, de l’avion et du diesel, les variations climatiques étaient considérables. Par ailleurs, la cause anthropique est évidemment à prendre en considération, mais avec d’autres. »
— Michel Onfray121
Publications
Michel Onfray publie en 2019 son centième ouvrage122.
Depuis septembre 2016, Michel Onfray publie des vidéos sur son média MichelOnfray.com. Les vidéos présentées sont des rediffusions des cours de l'UPC, des vidéos revenant sur l'actualité de la semaine ou des réponses à des questions posés par les internautes inscrits. Le site revendique après un an d'existence près de 12 000 abonnés123.
« C'est pas un truc à ma gloire comme il a été déjà dit »124, c'est pour échapper « au culte de la petite phrase, du sniper prêt à tout pour créer le buzz », et « pour organiser la visibilité de l'université populaire de Caen (UPC) »125.
Le site est techniquement supervisé par la société de production TéléParis.
« Ensemble, nous affrontons des critiques – pas si nombreuses - car nous avons bâti un média atypique, à contre-courant de la société du spectacle : Il n'impose pas, il propose. Il n'y a pas d'heure pour l'allumer. Il ne cherche pas à fabriquer du barnum, ni du décorum. Il ne cherche pas la piqure publicitaire dans le temps de cerveau disponible, il replace simplement et résolument le philosophe au cœur des hommes sans intermédiaire, sans filtre, le philosophe au milieu du forum »126 explique Stéphane Simon le fondateur de TeleParis.
- Une conférence de Michel Onfray. Naissance d'une Université Populaire, avec la participation de Stéfan Leclercq, DVD, éd. Sils Maria, 2005.
- Le Plaisir d'exister. Michel Onfray & les universités populaires127 et Retrouver le goût128, d'Olivier L. Brunet, Antoine Martin Productions, 2007.
- Contact avec Michel Onfray, de Stéphan Bureau, Contact TV, 2008.
- Michel Onfray. Philosophe, ici et maintenant, d'Élisabeth Kapnist, DVD, Frémeaux & Associés, 2009.
- Regards sur le sport : Michel Onfray, philosophe, en compagnie de François L'Yvonnet, film réalisé par Benjamin Pichery, INSEP, 2010.
- Michel Onfray, philosophe citoyen, d'Olivier Peyon, collection Empreintes, France 5, 2011.
Le philosophie apparaît en voix-off dans Coupable de Laetitia Masson parlant de l'amour et du désir vain de l'âme soeur129,130.
De 2013 à fin 2015, le philosophe posséda un compte Twitter. Il réagissait à l'actualité, rapportant des faits qui le choquaient et qu'il nomme « Nouvelles du bas-empire », critiquant souvent Bernard-Henri Lévy et les politiques françaises. Des médias, au delà d'être critiques sur la qualité des réactions, s'interrogent pour savoir si les tweets peuvent être inclus dans son œuvre philosophique131,132.
La Sagesse des abeilles. Première leçon de Démocrite est un spectacle scénique écrit par Michel Onfray et dirigé par Jean Lambert-wild, responsable de la Comédie de Caen, avec la musique de Jean-Luc Therminarias. Le spectacle a été créé le 23 avril 2012 au Théâtre des Cordes à Caen.
Le sous-titre Première leçon de Démocrite renvoie à l'un des philosophes antiques préférés de Michel Onfray (avec Diogène) qui indique que ce spectacle s'inscrit dans le cadre de ses recherches sur l'hédonisme. C'est Le recours aux forêts, titre de l'un de ses ouvrages précédents, qui ramène aux animaux et aux hommes dans leurs rapports complexes symbolisés par la ruche et leurs abeilles. L'abeille dans l'imaginaire humain, c'est un peu comme la fourmi, animal grégaire sans grande intelligence, dominé par son instinct de survie, comme ces hommes qui vivent en groupes, sur les stéréotypes et s'en remettent à un chef. Or précise Michel Onfray, la ruche est aussi un contre exemple, celui d'une communauté basée sur l’entraide, qui contribue à « la vertu publique » d'un groupe actif qui va de l'avant. C'est la première leçon de Démocrite, « celui qui un jour a tourné le dos aux hommes pour s’enfoncer dans la forêt… ».
L'intitulé est aussi une réponse critique à La Fable des abeilles, de Mandeville.
Notes et références
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- Michel Onfray, souvenirs de jeunesse. Patrice Trapier - Le Journal du dimanche.mercredi 23 mars 2011 [archive]
- "Génération Tonton.", Emmanuel Lemieux, éditions Don Quichotte.
- "Le Théâtre des idées: 50 Penseurs pour comprendre le XXIe siècle." de Nicolas Truong, éditions Flammarion, 2008.
- « Michel Onfray, sur lui on n'a pas tout dit » [archive], sur Pop Story
- Michel Onfray, Le crépuscule d'une idole, Grasset, 2010 (lire en ligne [archive]), préface
- « 35 ans après, le retour au journal du stagiaire Michel Onfray ! », La lettre des rédactions, no 520, 15 avril 2015.
- https://www.dailymotion.com/video/xay955_enseigner-la-philosophie-par-michel_shortfilms [archive] Vidéo où il évoque sa directrice de thèse.
- [1] [archive]
- Entretien [archive].
- [2] [archive].
- Cette thèse de troisième cycle en philosophie à l'université de Caen est référencée sous le numéro 1986CAEN1010 (voir catalogue SUDOC thèse+Michel+Onfray). Le manuscrit n'a pas fait l'objet d'une publication ultérieure chez un éditeur.
- Nicolas Chevassus-au-Louis, « La petite usine de Michel Onfray » [archive], sur mediapart.fr, 11 juin 2015 (consulté le 11 juin 2015)
- « Le ventre des philosophes » [archive]
- Michel Onfray sur l'IMDB [archive]
- « Plaisirs de la chère et plaisirs de la chair » [archive], sur INA, 31 mars 1995
- « Interview : Pourquoi Michel Onfray change la formule de l’université populaire de Caen » [archive], sur actu.fr/normandie, 19 juin 2016 (consulté le 23 juillet 2017)
- Arte, comprendre le monde. sélection livres. [archive] « Ces six volumes ramassent sept années du travail effectué par Michel Onfray pour nourrir son séminaire de philosophie hédoniste à l'université populaire de Caen créée par ses soins en 2002. »
- Synopsis détaillé et bibliographie du Séminaire de philosophie de Michel Onfray : Contre-histoire de la philosophie [archive]
- « Conférences de Michel Onfray » [archive], France Culture.
- Les interventions de Michel Onfray sont podcastables sur France Culture : « Conférences de Michel Onfray » [archive].
- « Après un AVC, Michel Onfray annule une conférence » [archive], sur huffingtonpost.fr, 6 février 2018 (consulté le 6 février 2018)
- « Michel Onfray victime d'un AVC » [archive], sur lepoint.fr, 6 février 2018 (consulté le 6 février 2018)
- Alexis Feertchak, « Privé de France Culture, Michel Onfray arrête l'Université populaire de Caen » [archive], lefigaro.fr, 28 septembre 2018.
- Page « Comité d'honneur » [archive], sur le site de l'ADMD.
- Dans le Traité d'athéologie, il définit ce concept comme des personnes athées ou agnostiques, un judéo-christianisme sans dieu, qui souscrit aux valeurs humanistes chrétiennes. Il cite dans cette mouvance les philosophes modernes Paul Ricœur, Luc Ferry, Vladimir Jankélévitch, Emmanuel Levinas, Bernard-Henri Lévy et Alain Finkielkraut.
- Michel Onfray: « Je suis un athée chrétien », émission radiophonique Le Monde selon Michel Onfray, du 21 mai 2016, sur France Culture [archive].
- « Siné Hebdo veut ruer dans les brancards du pouvoir. » [archive], Le Monde, 10 septembre 2008.
- « Michel Onfray : "Je serai attentif au contenu de chaque numéro de Siné Hebdo" »(Archive • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), L'Express, 10 septembre 2008.
- « Collection La Grand Raison » [archive], sur Catalogue de la BNF
- « Collections : La Grande Raison » [archive], sur Grasset-Mollat à partir d'Internet Archive
- « Le postanarchisme expliqué à ma grand-mère », Siné Hebdo, no 47, 29 juillet 2009.
- Irène Fernandez, philosophe, et Jean-Michel Maldamé, théologien dominicain, entre autres, en soulignent les approximations, les raccourcis et les erreurs historiques. Christian Eyschen, secrétaire général de la libre-pensée regrette qu'Onfray fasse de l'athéisme, une nouvelle religion d'État et se pose ainsi comme une sorte de « gourou » de l'athéisme : « nous réclamons la neutralité de l'école publique en matière métaphysique, et non pas l'enseignement de l'athéisme pour en faire la religion de ceux qui n'ont pas de religion… ».
- Michel Onfray, Le Ventre des philosophes, Paris, Grasset, 1989, p. 17
- Michel Onfray, L'Art de jouir, Paris, Grasset, 1991, p. 13
- Michel Onfray, L'Art de jouir, Paris, Grasset, 1991, p. 20
- Raphaël Enthoven, interview, la revue média, no 26 [archive], Entretien par Robert Ménard et Emmanuelle Duverger
- « Michel Onfray l’intraitable » [archive], article de Gérard Leclerc paru dans Royaliste page 9, 16 juin 2015.
- Sonya Faure, Cécile Daumas, « Néoréac : une étiquette réfutée », Libération, 20 janvier 2016 (lire en ligne [archive]).
- La Dépêche du Midi, 15 avril 2013 [archive]
- « Le fond de l'air Onfray », par Frédéric Pagès, Le Canard enchaîné du 24 avril 2013
- « Michel Onfray, une imposture philosophique ? », L'Orne Hebdo du 16 avril 2013
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Cette présentation du livre de Michel Paraire, sur le site des éditions de l'Épervier, inclut en annexe le texte d'une critique, signée Antonio Fischetti et titrée « Un costard pour Onfray » publiée le 29 mai 2013 dans les colonnes de Charlie Hebdo.
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- « Les peurs dues au transgénisme ressemblent à s'y méprendre à celles qui accompagnèrent la naissance de l'électricité ou du chemin de fer, voire de l'énergie nucléaire - qui rappelons-le, n'a jamais causé aucun mort : Hiroshima et Nagasaki, puis Tchernobyl procèdent du délire militaire américain, puis de l'impéritie industrielle et bureaucratique soviétique, en aucun cas du nucléaire civil en tant que tel. » (Féeries anatomiques, p. 176).
- L'article [archive], sur le site du Point.
Il conclut toutefois cet article par « La question semble moins "pour ou contre le nucléaire" que "pour ou contre les pleins pouvoirs" à ceux qui transforment les centrales nucléaires en occasions de bénéfices et de profits considérables, en instruments à fonctionnement paramilitaire, en vestibules au marché du nucléaire militaire et en bombes atomiques potentielles placées à l'entrée des villes où le peuple vit, aime et travaille. »
Et plus loin « Le nucléaire ne doit pas être remis en question dans son être mais dans son fonctionnement : il doit cesser d'être un reliquat monarchique pour devenir une affaire républicaine. La technocratie supplante souvent la démocratie. » Ce qui ne le réduit pas à un pro-nucléaire courant. - Michel Onfray, « Marine, si tu m'entends… », Le Monde, 19 septembre 2015(ISSN 1950-6244, lire en ligne [archive]).
- « Pourquoi Michel Onfray quitte Argentan pour Caen » [archive], sur ouest-france.fr, 3 novembre 2013 (consulté le 9 juin 2017)
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- « L'athéisme pour les nuls » [archive], sur Valeurs actuelles à partir d'Archive.is, 15 avril 2005
- « L'intelligence de Dieu » [archive], sur Le Monde, 22 décembre 2005
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- « Son Traité d'athéologie a ulcéré les tenants des cultes monothéistes - qui, d'ailleurs, n'ont toujours pas répondu autrement que par l'insulte ou l'idéologie : lire, si l'on y tient, sur ce sujet les deux très décevants ouvrages de Matthieu Baumier, L'Antitraité d'athéologie […], et d'Irène Fernandez, Dieu avec esprit […]. » « Pourquoi il faut lire Michel Onfray » [archive] par François Busnel, publié le 01/02/2006.
- cf. Nicolas de Bremond d’Ars, « René Rémond, Le nouvel anti-christianisme. Entretiens avec Marc Leboucher », Archives de sciences sociales des religions, no 138, avril-juin 2007, document 138-73, article en ligne [archive]
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- Réponse de Michel Onfray à Raël : « Raël crétin sidéral ou la mauvaise odeur des journalistes [archive] »
- « L'« affaire » Michel Onfray » [archive] sur Info-sectes Midi-Pyrénées.
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- « La disparition de Marie-Claude Ruel - Argentan » [archive], sur Ouest-France, 10 août 2013
- Onfray raconte d'ailleurs l'évolution de la maladie, durant le second semestre de 1999, dans la préface de Féeries Anatomiques.
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- Vidéo de Michel Onfray sur le succès du site.
- « Cher Michel Onfray » [archive], sur Les Inrocks, 15 juin 2017
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- « Le Plaisir d’exister » [archive], Les Films Ducol.
- « Retrouver le goût » [archive], Les Films Ducol.
- « Coupable » [archive], sur Critikat, 26 février 2008
- « Coupable : réflexion sur les désirs inconscients des êtres » [archive], sur Le Monde, 26 février 2008
- « Michel Onfray, mais pourquoi votre compte Twitter était-il si bizarre ? » [archive], sur France Culture, 12 janvier 2017
- « Les tweets de Michel Onfray font-ils partie de son œuvre philosophique ? » [archive], sur Rue 89, 28 novembre 2015
Annexes
Classement par ordre chronologique d'année de parution
- Sébastien Charles, La Philosophie française en questions. Entretiens avec : André Comte-Sponville, Marcel Conche, Luc Ferry, Gilles Lipovetsky, Michel Onfray, Clément Rosset, LGF, 2003 (ISBN 2-253-94346-0).
- Martine Torrens-Frandji, Michel Onfray, le principe d'incandescence, Grasset, 2013 (ISBN 2-246-79742-X).
- Adeline Baldacchino, Michel Onfray ou l'intuition du monde, Le Passeur Éditeur, 2016, 233 p. (ISBN 2368904220 et 978-2368904220).
- Onfray [archive], Cahier de L'Herne n° 125, L'Herne, 2019 (ISBN 2-851-97195-6).
- Irène Fernandez, Dieu avec esprit. Réponse à Michel Onfray, Philippe Rey, 2005 (ISBN 2-84876-037-0).
- Matthieu Baumier, L'Anti-Traité d'athéologie. Le système Onfray mis à nu, Presses de la Renaissance, 2005 (ISBN 2-7509-0165-0).
- Alain Jugnon, Michel Onfray, la force majeure de l'athéisme, Pleins Feux, 2006 (ISBN 2-84729-032-X).
- Élisabeth Roudinesco, Mais pourquoi tant de haine ?, Seuil, 2010 (ISBN 9782021034509).
- Thierry Jaillet, L'Évangile de Michel Onfray !, Golias, 2011 (ISBN 2-35472-121-8).
- Abdellah Erramdani, La Gageure, autopsie du traité d'athéologie de monsieur Onfray, Les Éditions du Net, 2012 (ISBN 2-312-00216-7).
- Alain Jugnon, Antichrists et philosophes. En défense de Michel Onfray, Obsidiane, 2012 (ISBN 2-916447-42-3).
- Michael Paraire, Michel Onfray, une imposture intellectuelle, Éditions de l'Épervier, 2013 (ISBN 2-36194-018-3).
- Jonathan Sturel, La contre-histoire de Michel Onfray, Tatamis, 2014 (ISBN 9782917617977).
- Alain Jugnon, Contre Onfray, Lignes, 2016 (ISBN 978-2-35526-154-1).
- Rémi Lélian, Michel Onfray, La raison du vide, Pierre-Guillaume de Roux, 2017 (ISBN 978-2363712042).
- Jean-Marie Salamito, Monsieur Onfray au pays des mythes, Salvator, 2017, 155 p. (ISBN 978-2-7067-1541-9).
- Gilles Mayné, En finir avec Onfray – Du déni de Bataille à la boboïsation ambiante, Champ Vallon Éditions, 2018, 364 p. (ISBN 979-10-267-0665-6).
- Athéisme
- Hédonisme
- Matérialisme
- Université populaire
- Université populaire à Montréal
- Existentialisme
- Postanarchisme
-
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- International Standard Name Identifier
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- WorldCat
- Ressource relative à la recherche : Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste : Encyclopædia Universalis [archive].
- Site officiel [archive]
- Onfray par Onfray : un autoportrait politique [archive] questionnaire de Proust politique du FigaroVox.
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