Les dessous de l’élimination

de Soleimani, ce qu’il préparait

(s’il n’avait pas été éliminé)

PUBLIÉ PAR JEAN-PATRICK GRUMBERG LE 4 JANVIER 2020
Qassem Soleimani (assis à gauche) avec Hadi al Amiri, Akram al Kaabi, et Abu Mahdi al Muhandis

Mi-octobre, le major-général iranien Qassem Soleimani rencontrait Abu Mahdi al-Muhandis dans une villa située sur les rives du Tigre, en face du complexe de l’ambassade des États-Unis à Bagdad. Un plan audacieux est alors mis en marche.

Le commandant des Gardiens de la révolution demanda à son principal allié en Irak et à d’autres puissants chefs de milice d’intensifier leurs attaques contre des cibles américaines dans le pays en utilisant de nouvelles armes sophistiquées que l’Iran leur avait fournies.

Parmi les armes que les forces de Soleimani ont fournies à ses alliés de la milice irakienne figurait un drone que l’Iran avait mis au point, et qui pouvait échapper aux systèmes de radar, ont indiqué les sources.

 

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Le plan Soleimani

Dans le climat local tendu, Soleimani avait un plan.

  • En Irak, les protestations de masse contre l’influence croissante de l’Iran en Irak prenaient de l’ampleur, mettant la République islamique sous un jour défavorable.
  • En Iran, la situation n’était pas beaucoup plus favorable, le régime venait de massacrer plus d’un millier de manifestants lors des protestations du mois de décembre contre le régime (1).

Les plans de M. Soleimani consistaient à déclencher des attaques contre les forces américaines, afin de provoquer une réponse militaire, laquelle détournerait l’attention, et redirigerait la colère croissante du peuple vers les États-Unis, selon les sources de la réunion que j’ai pu consulter.

Des politiciens chiites irakiens, des responsables gouvernementaux proches du Premier ministre irakien Adel Abdul Mahdi faisaient partie de cette réunion.

1) - La stratégie a été mise en action avec l’attaque de l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad par des milices soutenues par l’Iran. Des vidéos ont montré la présence de forces irakiennes parmi les attaquants, et même cette image maintenant célèbre, où un activiste a écrit sur un mur de l’ambassade : « Soleimani est mon commandant ».

Imam of Peace / Pray for Peace...
@Imamofpeace

Iran tries to deny its relationship with the militias surrounding the US Embassy in Baghdad. Yet these “Iraqi Protestors” wrote "Soleimani is my commander" on the wall of the US Embassy!

Qasem Soleimani is the Iranian Major general in the Islamic Revolutionary Guard Corps.

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2) - La phase deux du plan était que les Etats-Unis réagissent. Mais la réaction de l’administration Trump n’a pas été celle que Soleimani attendait. En fait, elle lui a coûté la vie, ainsi qu’à Muhandis. Les deux hommes sont morts dans des frappes aériennes sur leur convoi, à l’aéroport de Bagdad, alors qu’ils se dirigeaient vers la capitale, portant un coup majeur à la République islamique et aux groupes paramilitaires irakiens qu’elle soutient.

La stratégie Soleimani a peut-être tenu compte des recommandations d’un ami du régime, l’ancien secrétaire d’Etat du président Obama John Kerry, qui selon plusieurs rapports, aurait rassuré ses amis iraniens qu’il ne fallait pas prendre Donald Trump au sérieux. John Kerry et trois diplomates iraniens se sont rencontrés à Paris en mai 2018 au restaurant L’Avenue.

Jason Osborne
@_JasonOsborne

Just got pictures of the 3 Iranians who met with John Kerry yesterday.  They are entering their hotel the “Prince De Galles”. Anyone know who they are? @jihadwatchRS @Cernovich @seanhannity @DailyCaller @statedeptspox @chrisenloe

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Les préparatifs du plan Soleimani

Soleimani a un jour confié à un journaliste de Reuters qu’il connaissait l’Irak comme sa poche (2).

  • Deux semaines avant la réunion d’octobre, Soleimani a ordonné aux Gardiens de la révolution iraniens de faire passer en Irak des armes plus sophistiquées– des roquettes Katioucha et des missiles tirés à l’épaule qui peuvent abattre des hélicoptères.
  • À la villa de Bagdad, Soleimani a dit aux commandants rassemblés de former une nouvelle milice de paramilitaires constituée d’hommes inconnus des États-Unis, qui pourraient mener des attaques à la roquette contre les Américains hébergés dans les bases militaires irakiennes.
  • Il a ordonné au Hezbollah Kataïb– une force fondée par Muhandis et entraînée en Iran– de diriger le nouveau plan, selon des sources de la milice.
  • Soleimani leur a dit qu’un tel groupe « serait difficile à détecter par les Américains », a déclaré une des sources.

Avant les attaques, les services de renseignement américains avaient des raisons de croire que Soleimani était impliqué dans un plan visant à frapper les Américains dans plusieurs pays, dont l’Irak, la Syrie et le Liban, ont déclaré des responsables américains à Reuters vendredi.

Un haut responsable américain a confirmé que Soleimani avait fourni des armes avancées au Hezbollah Kataïb.

Le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Robert O’Brien, a déclaré vendredi à la presse que Soleimani venait de rentrer de Damas, « où il prévoyait des attaques contre des soldats, des pilotes, des marines et des marins américains et contre nos diplomates ».

Qui était Abu Mahdi al-Muhandis ?

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Abu Mahdi al-Muhandis, de son vrai nom Jamal Jafaar Mohammed Ali Ebrahimi, était l’homme de l’Iran en Irak. Il dirigeait le Hezbollah en Irak, Kata’ib Hezbollah (KH).

Recherché par Interpol, le Koweït et les Etats-Unis, il était sur les listes des terroristes internationaux des États du Golfe, de l’Égypte, du Maroc, ainsi que des pays Européens et Amériques.

Quelques jours avant d’être éliminé par les bons et loyaux services du président Trump, al-Muhandis s’est adressé à une foule de ses partisans.

« L’ambassadeur américain, les Américains et leurs services de renseignement ne doivent pas penser qu’ils peuvent maintenir leur contrôle sur leurs bases en Irak, en Syrie et au Liban », a-t-il déclaré, le lendemain des frappes américaines qui ont tué 25 membres de sa milice.

« Par Allah, nous arrêterons l’Amérique et tous ses complices irakiens, qui se cachent dans leurs bureaux. »

https://www.msn.com/en-us/news/world/profile-abu-mahdi-al-muhandis-iraqi-paramilitary-leader-killed-in-us-strike/ar-BBYzUu5
  • En 2007, un tribunal koweïtien a condamné Muhandis à mort par contumace pour sa participation aux attentats à la bombe perpétrés en 1983 contre les ambassades américaine et française au Koweït.
  • Le 12 décembre 1983, une voiture garée devant l’ambassade de France explosait, laissant un énorme trou de 10 mètres dans le mur de sécurité de l’ambassade. Muhandis était derrière l’attaque, ainsi que contre six autres cibles étrangères et koweïtiennes qui firent 6 morts et 80 blessés.

Muhandis, un ex-député irakien, supervisait également les Forces de mobilisation populaire (FMP), un regroupement de forces paramilitaires composé principalement de milices chiites soutenues par l’Iran, et intégrées officiellement dans les forces armées irakiennes.

Comme Soleimani, il était depuis longtemps sur le radar des États-Unis.

En mai 2019, l’Iran avait monté une campagne de désinformation (3) en lui retirant tous ses pouvoirs militaires et administratifs, et laissé propager sur Facebook que c’était « le début de la fin » pour le chef de la milice.

Et dans le même temps, Soleimani choisissait le Kata’ib Hezbollah et Muhandis pour diriger les attaques contre les forces américaines dans la région, parce que le groupe terroriste avait la capacité d’utiliser des drones pour repérer les cibles de ses attaques.

Ainsi, le Hezbollah Kata’ib a utilisé les drones pour recueillir des images aériennes des lieux où les troupes américaines étaient déployées.

Intensification des attaques, conformément au plan Soleimani

Soleimani était une figure publique majeure en Iran. Général de division du prestigieux Corps des gardiens de la révolution islamique, il était un fonctionnaire très populaire dans un gouvernement iranien qui ne l’est généralement pas. Agé de 62 ans, il était le cerveau derrière la stratégie terroriste de l’Iran dans tout le Moyen-Orient.

Il avait survécu à plusieurs tentatives d’assassinat par des agences occidentales, israéliennes et arabes au cours des 20 dernières années.

Son plan, que je détaille ci-dessus, était en train de fonctionner à la perfection. Comme les médias ne semblent pas intéressés à décrire le régime iranien autrement qu’avec des mots comme « modéré » et « conservateur », ils n’ont pas regardé plus loin que le bout de leur nez.

  • Le 11 décembre, un haut responsable de l’armée américaine a déclaré que les attaques de groupes soutenus par l’Iran sur les bases qui accueillent les forces américaines en Irak se multipliaient et devenaient de plus en plus sophistiquées, et qu’elles étaient en train de conduire à une escalade incontrôlable.
  • Deux jours avant, quatre roquettes Katioucha frappaient une base irakienne près de l’aéroport international de Bagdad, blessant cinq membres de l’élite du Service irakien de lutte contre le terrorisme.

    Aucun groupe ne revendiqua la responsabilité de l’attaque, mais un responsable militaire américain déclara que les renseignements et les analyses médico-légales des roquettes et des lanceurs pointaient en direction du Hezbollah Kataïb et d’Asaib Ahl al-Haq, deux milices musulmanes chiites soutenues par l’Iran.
  • Le 27 décembre, plus de 30 roquettes étaient tirées sur une base militaire irakienne près de la ville de Kirkouk, dans le nord de l’Irak.
    L’attaque a tué un entrepreneur civil américain et blessé quatre militaires américains et deux Irakiens.
  • Washington accusa le Hezbollah Kataïb de cette attaque, lequel démentit.
    Les États-Unis ont riposté par des frappes aériennes deux jours plus tard contre la milice, tuant au moins 25 combattants et en blessant 55.
  • Ces attaques déclenchèrent deux jours de violentes protestations de la part des partisans des groupes paramilitaires irakiens soutenus par l’Iran.
    Ils prirent d’assaut le périmètre de l’ambassade américaine, incitant Washington à envoyer des troupes supplémentaires dans la région et à menacer de représailles contre Téhéran.
  • Jeudi– la veille de l’attaque qui a tué Soleimani– le secrétaire américain à la Défense Mark Esper avertissait que les Etats-Unis pourraient avoir à prendre des mesures préventives pour protéger la vie des Américains contre les attaques prévues des milices soutenues par l’Iran.

Le plan Soleimani fonctionnait à la perfection, exactement comme il l’avait prévu.

Mais Trump est arrivé… ainsi qu’un drone MQ-9 Reaper. Et de nombreuses vies ont été sauvées.

SOURCE  : Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.

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  1. https://www.npr.org/2019/12/05/785253952/u-s-claims-death-toll-in-iran-is-higher-than-human-rights-groups-estimate
  2. https://www.nytimes.com/reuters/2020/01/03/world/middleeast/03reuters-iraq-security-soleimani-insight.html
  3. Le fait de dépouiller le chef adjoint du MII, Abu Mahdi al-Muhandis, de tous ses pouvoirs militaires et administratifs est ce qu’ils appellent « le début de la fin » du chef de la milice.

 

 

 

 

PUBLIÉ PAR HÉLIOS D'ALEXANDRIE LE 4 JANVIER 2020
Photo diffusée par le gouvernement irakien de l'attaque de drone sur l'aéroport de Bagdad...

La vengeance, semble-t-il, est un plat qui se mange froid. Chaud ou froid ce fut pour Donald Trump un festin gargantuesque.

Après l’élimination d’Abu Bakr el Baghdadi et de son successeur immédiat, le monde était en droit de s’attendre à une longue pause, car il n’est pas dans l’ordre des choses de tirer le gros lot deux fois de suite, d’autant plus que le second est de loin plus gros et plus conséquent que le premier.

Mais l’opération ne fut pas juste un règlement de compte longtemps dû, Souleimani et les gros bonnets terroristes éliminés avec lui étaient certes responsables de la mort de plus de six cents soldats et civils américains, principalement au Liban et en Irak ; cependant l’objectif principal de l’opération était de faire échec au plan stratégique des dirigeants iraniens.

Le dilemme des mollahs

Face aux sanctions étouffantes qui compromettent sérieusement l’avenir de leur régime, les mollahs d’Iran se sont trouvés face à un choix extrêmement difficile : battre en retraite, c’est-à-dire renoncer définitivement à l’arme nucléaire et à leur impérialisme régional, ou bien décupler leur effort de guerre en y engouffrant les maigres ressources de leur économie délabrée ? Céder devant le Grand Satan, s’asseoir avec lui à la même table pour échanger leur raison d’être contre la levée des sanctions leur apparut inacceptable. Plus de quarante ans de tyrannie et d’investissement dans le crime et l’oppression de leur peuple, s’envoleraient en fumée dès le moment où ils accepteraient de négocier. D’autre part affronter directement la première superpuissance économique et militaire de la planète est un pari plus que risqué, ni la force militaire de l’Iran ni son économie ne sont de taille à soutenir longtemps une guerre contre l’Amérique.

Un troisième choix s’est offert aux mollahs qui, espéraient-ils, leur permettraient de passer entre les deux cornes du taureau, celle de la reddition et celle du conflit armé avec les États-Unis. Ce troisième choix c’est leur capacité de nuisance, ou plutôt leur habileté à jouer à la mouche de la fable qui sait comment affoler le lion et le réduire à l’impuissance. Leur calcul ne manquait pas de logique, ils savaient que le peuple américain est plus que réticent face à une nouvelle guerre, Trump a d’ailleurs promis de ne se laisser entraîner dans aucun nouveau conflit au Moyen-Orient. Les Iraniens prirent donc pour acquis que les Américains ne résisteraient pas longtemps face à des actes hostiles soigneusement dosés et qui iraient en crescendo. Chaque acte isolé n’étant pas en lui-même suffisant pour provoquer une guerre ouverte, mais suffisamment sérieuse pour amener les Américains à réagir militairement. La multiplicité des actions iraniennes et des réactions américaines devait avoir pour effet de susciter l’inquiétude et la désapprobation des Américains, de mobiliser les pacifistes parmi eux et de retourner l’opinion publique contre l’administration, au moment où celle-ci se trouvera en pleine campagne électorale.

En somme la stratégie iranienne se résume à une série d’actions tactique suscitant chez les Américains des réponses de même nature, des réponses proportionnées, ne possédant aucune dimension stratégique, mais ayant le potentiel d’épuiser leurs ressources et affecter leur moral, les amenant graduellement à renoncer à leurs objectifs stratégiques et à se contenter d’une solution au rabais.

À renard, renard et demi

Les mollahs, tout le monde le sait, sont passés maîtres en fait de tromperies et de mauvaise foi, leur erreur fut de croire que Trump allait mordre à l’hameçon. Ils entreprirent comme planifié des actions limitées, telles que le sabotage de pétroliers au départ ou en route vers les terminaux de l’Arabie Saoudite. Ils y laissèrent des indices probants de leur implication, l’objectif étant de provoquer une réaction limitée de la part des Américains. Trump est resté de marbre, d’aucuns critiquèrent son refus de réagir, l’accusant d’encourager les mollahs par son attentisme. Les Iraniens s’évertuèrent à donner raison à ses critiques, ils allèrent plus loin, ils abattirent un drone de surveillance US volant à bonne distance de leur espace aérien. Trump menaça les Iraniens de représailles mais s’abstint à la dernière minute de bombarder une de leurs installations militaires, car pour lui la perte du drone ne justifiait aucunement qu’une centaine de militaires iraniens perdent la vie.

Les mollahs n’obtinrent pas ce qu’ils voulaient, ce qui eut l’heur de les frustrer et de les pousser à faire davantage. Dans une opération spectaculaire menée à l’aide de drones offensifs et de missiles, ils détruisirent une installation pétrolière saoudienne, réduisant de moitié le brut exporté par le royaume des Saouds. Trump ne broncha pas, aux dirigeants saoudiens qui lui demandaient de bombarder l’Iran en retour, il conseilla de le faire eux-mêmes : les ressources américaines en hommes et en matériel ne devant servir qu’à protéger les citoyens américains et défendre leurs intérêts. Trump se montra clair, il avertit les Iraniens de ne pas s’en prendre à l’Amérique, c’est à dire à ses forces armées et ses ressortissants où qu’ils se trouvent. En traçant cette ligne rouge, Trump a tendu un piège dans lequel les mollahs se dépêchèrent de tomber.

Trump n’est peut-être pas un Nemrod mais il sait attendre que la bête sorte du bois. C’est ce qu’il a fait dans le cas du calife de l’État Islamique El Baghdadi. Cependant ce dernier était réduit au statut de fugitif après avoir perdu la totalité de son territoire, il vivotait tant bien que mal en Syrie, non loin de la frontière turque ; en cas de danger imminent, il pouvait fuir et se réfugier en Turquie. Sa mort, comme celle de Ben Laden n’est que l’exécution d’une sentence pénale, elle relève de la justice criminelle et ne recèle qu’une valeur stratégique limitée.

Dans les conflits le facteur temps revêt une importance majeure. En imposant des sanctions économiques débilitantes, Trump déclenchait le compte à rebours pour les mollahs, désormais le temps leur était compté. Ces derniers de leur côté comptaient sur le calendrier électoral américain, il leur fallait donc entraîner Trump dans un conflit de basse intensité propre à susciter l’anxiété et le malaise chez les électeurs. En évitant de répondre à leurs provocations, Trump leur fit perdre un temps précieux au cours duquel ils épuisèrent graduellement leurs ressources. Le manque d’argent les contraignit à augmenter le prix des carburants, ce fut la goutte qui fit déborder le vase, le peuple iranien se souleva entraînant une dislocation du front intérieur que seule une répression brutale est parvenue à contenir, du moins en partie et temporairement.

Pressés par le temps, les mollahs se virent obligés de passer outre la ligne rouge que Trump leur avait tracée, ils s’attaquèrent aux intérêts américains en Irak, ils se servirent des milices chiites irakiennes qu’ils avaient créées pour bombarder, à l’aide de missiles, une base américaine non loin de Kirkuk. Un contractuel américain trouva la mort et quatre soldats furent blessés. Fidèle à sa parole Trump répliqua sévèrement, son aviation bombarda quatre bases irano-irakiennes, des stocks d’armement s’envolèrent en fumée et deux douzaines de miliciens pro-iraniens y trouvèrent la mort, dont quatre commandants locaux. Les mollahs crurent avoir réussi, la réaction américaine bien que brutale ne les touchait pas directement, ce sont leurs supplétifs irakiens qui accusèrent le coup, décidément tirer les marrons du feu pour le maître iranien est un jeu fort dangereux.

Le coup d’envoi était lancé et l’on se devait d’exploiter à fond la nouvelle opportunité. Quoi de mieux qu’une action spectaculaire qui ne coûte rien en apparence mais qui fera les manchettes dans les journaux télévisés ? Sus à l’ambassade des États-Unis à Bagdad ! les chefs miliciens pro-iraniens, qui ont monté le spectacle, ont reçu des ordres précis du Général Souleimani, ce dernier savait que l’ambassade américaine érigée en forteresse était bien défendue et que les miliciens et les manifestants n’avaient aucune chance de la prendre d’assaut. Qu’à cela ne tienne, il y aura du grabuge et de la violence, on mettra le feu à un local hors de l’enceinte de l’ambassade et on graffitera les murs qui en défendent l’entrée, pour bien humilier les États-Unis et provoquer de leur part une réaction proportionnelle qui les fera mal paraître à travers les médias.

Les mollahs pris au piège de Trump

L’erreur de Souleimani et de Khamenei fut de croire que Trump s’en tiendrait au scénario qu’ils avaient écrit pour lui. Habitués à manipuler les chefs d’État occidentaux, les Iraniens, tout à leur satisfaction d’avoir finalement réussi à provoquer Trump, se laissèrent aller à savourer leur succès. Le guide suprême Khamenei se moqua même des menaces non voilées de Trump, sa suffisance l’amena à tweeter que Trump peut bien menacer mais il ne pourra rien faire, autrement dit ses menaces ne sont que du vent.

Tous les ennemis de Trump et tous ses contempteurs, pour peu qu’ils soient raisonnables, savent qu’il ne parle pas pour ne rien dire. Les menaces proférées par lui à l’endroit des mollahs, moins de deux jours avant l’opération qui a mis fin à la carrière de Souleimani, avaient pour but d’ébranler après coup leurs certitudes et affaiblir leur moral. N’ayant pas pris au sérieux ses menaces, ils se retrouvent désarçonnés ; le mythe de leur invulnérabilité a volé en éclat, leur stratégie a fait long feu. Leurs pétards tactiques leur ont valu une défaite stratégique majeure en un temps où tout revers peut leur être fatal.

Trump a fait d’une pierre plusieurs coups, la bête est sortie du bois, elle s’est montrée à découvert mais elle n’était pas seule. Abu Mahdi al Muhandess le chef des milices irakiennes et l’ennemi numéro un des Américains en Irak se trouvait à ses côtés, comme Naem Quassem l’ennemi numéro deux des israéliens au Liban. Le tableau de chasse compte d’autres figures, moins importantes mais néanmoins significatives : Souleimani savait s’entourer, son prestige attirait vers sa personne des gens importants. Du coup les pasdarans perdent un commandant expérimenté et charismatique, les milices pro-iraniennes leur chef dévoué corps et âme à la cause des mollahs et le Hezbollah libanais le chef adjoint après Hassan Nasrallah.

Cette opération n’aurait jamais eu lieu en l’absence de renseignements détaillés et en temps réel sur le terrain. C’est dire que les Américains et possiblement les Israéliens ont un ou plusieurs agents de renseignement infiltré dans l’organisation de la milice chiite irakienne. Quelqu’un a donné les gros bonnets du terrorisme chiite, les mollahs le savent à présent et tout ce qu’ils planifieront au cours des prochaines semaines et des prochains mois devra tenir compte de cette réalité.

Les conséquences stratégiques de l’élimination de Souleimani

À présent que l’offensive est lancée, Trump ne s’arrêtera pas en chemin. Le processus d’affaiblissement militaire des mollahs a débuté et il se poursuivra aidé en cela par les opérations israéliennes, qui de leur côté se poursuivent sans relâche depuis des années ; elles ont d’ailleurs fortement contribué à la dégradation de la machine de guerre iranienne. La bête est blessée et on peut être assuré que tout sera fait pour qu’elle continue de perdre du sang.

Tout le monde parle de la riposte iranienne et plus d’un se perd en conjectures sur ce que les pasdarans feront en termes de vengeance. L’Iran n’a plus de stratégie, avec l’élimination de Souleimani son plan stratégique s’est écroulé, il ne servira à rien de le remettre à l’ordre du jour pour la raison que Trump l’a déjà éventé et l’a même retourné contre les mollahs. Ces derniers possèdent des drones, des missiles de croisière et des missiles de moyenne et de longue portée, ils peuvent théoriquement les utiliser contre les bases américaines. Outre que ces dernières sont protégées par des systèmes antimissiles, la première salve lancée contre les Américains signera l’arrêt de mort du régime des mollahs. Trump n’a pas besoin d’envahir l’Iran, il lui suffira de détruire la machine de guerre iranienne et les usines souterraines d’enrichissement de l’uranium. Il profitera de l’occasion pour bombarder l’infrastructure sécuritaire des mollahs et leurs stocks d’armes ; dépourvu de moyens leur appareil répressif ne résistera pas longtemps face à la vindicte populaire.

Trump vient de réitérer son offre de négociation, le changement de régime ne fait pas partie de ses exigences, il n’a pas l’intention de tuer la vipère, il veut seulement lui arracher les dents.

Mais une vipère édentée ne résistera pas longtemps face à ses ennemis. Le peuple iranien n’attend que ce moment, j’ose espérer qu’il ne tardera pas.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Hélios d’Alexandrie pour Dreuz.info.

 

Souleimani a sorti le glaive, normal qu’il périsse par le glaive!

 

Publié le 5 janvier 2020 - par  

Le général iranien servait de bras armé au régime des mollahs. Il avait des milliers de morts sur sa conscience.

Dans l’Évangile selon saint Matthieu, on peut lire les paroles suivantes du Christ : « qui sortira le glaive périra par le glaive ». Ghassem Souleimani n’était pas homme à lire ce genre de bondieuseries : il n’apportait aucun crédit aux paroles d’un crucifié. De son prophète, homme de guerre lui-même, il avait appris qu’il faut sortir le glaive – le sabre en l’occurrence – pour exterminer les infidèles. Mais il n’avait pas pensé que les infidèles étaient, eux-aussi, capables de tenir un glaive…

Sa mort suscite des commentaires accablants de niaiserie. Des journaux français parlent « d’assassinat » ce qui revient à dire que Trump est un assassin. À l’extrême-gauche (au PCF notamment), on est horrifié et on condamne « l’impérialisme américain ». Macron exprime son « inquiétude ». Dans ce festival de niaiseries, la palme revient à Joe Biden, l’adversaire démocrate de Trump. Il est scandalisé que le Président américain n’ait pas consulté le Congrès avant de prendre sa décision. Le Congrès compte plusieurs centaines de membres : autant téléphoner directement à Téhéran…

Le général Souleimani faisait la guerre. Comme avant lui Ben Laden et Al-Baghdadi, également tués par les Américains. Il ne valait pas mieux qu’eux. Il faisait la guerre au Yémen par rebelles houthis interposés. Il faisait la guerre à l’Arabie saoudite : les roquettes qui ont détruit des citernes de l’Aramco portent sa marque.

Il faisait la guerre aux insurgés syriens en envoyant ses soldats d’élite soutenir Bachar el-Assad. Il faisait la guerre à Israël en armant le Hezbollah.  Il faisait la guerre aux Américains en fomentant des attentats contre eux.  Il faisait la guerre, hélas de façon efficace, à son propre peuple.

Ce sont ces hommes, les basidjis, qui noyèrent dans le sang les récentes manifestations anti-gouvernementales en Iran. C’est ce qu’Alain Rodier, dans un étrange article paru dans Atlantico, appelle « siffler la fin de la récréation ». Selon toutes les estimations, la répression menée par Ghassem Souleimani a fait environ 1 000 morts ! On a connu des « récréations » moins meurtrières. Oui, le général iranien faisait la guerre. Et il arrive qu’on meurt à la guerre.

Il faut noter que les dirigeants iraniens annoncent, sans surprise, qu’ils vont « venger » Souleimani. En attendant ils doivent se poser de graves questions sur leur propre vulnérabilité. Comment la CIA a-t-elle su quel jour et à quelle heure l’avion du général iranien allait atterrir à Bagdad ? Et comment a-t-elle fait pour pister à la seconde près son convoi à la sortie de l’aéroport ? Le glaive américain a un tranchant bien aiguisé.

Benoit Rayski

 

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Trump est le plus grand,

 

c’est le dirigeant dont le

 

monde avait besoin

 

Publié le 5 janvier 2020 - par  

(FILES) In this file photo taken on October 11, 2019 US President Donald Trump speaks to the press after announcing and initial deal with China on the South Lawn of the White House in Washington, DC. US President Donald Trump warned October 14, 2019 that Turkey faces imminent sanctions over its incursion into northeastern Syria against Kurdish militia, but also signalled that Washington would avoid armed conflict with Ankara. »Big sanctions on Turkey coming! » Trump said, after Turkish attacks stepped up over the weekend on the Syrian Kurds, who had allied with the US war against the Islamic State group. / AFP / Nicholas Kamm

Les adeptes de la guematria, (forme d’exégèse propre à la Bible hébraïque dans laquelle on additionne la valeur numérique des lettres et des phrases afin de les interpréter), système de calcul de la valeur numérique des mots hébreux, ont relevé que le nom « Donald Trump » à la même valeur numérique que « le messie ben David ». En effet les actions de Donald Trump révèlent une vision du monde qui le conduit à transformer celui-ci dans le bon sens, pour l’intérêt bien compris des populations et de notre terre.

Depuis que Donald Trump est Président de la principale nation du monde, le monde évolue dans le bon sens.

Pour les USA d’abord

Depuis que Donald Trump est en charge des intérêts de son pays, le chômage est au plus bas et ce, depuis longtemps,

L’économie est d’un dynamisme impressionnant, et la bourse rompt tous les sommets historiques,

L’immigration illégale est maîtrisée,

Aujourd’hui « America is great again »

Pour Israël et le Moyen-Orient

Donald Trump a réglé radicalement le problème de Jérusalem et du plateau du Golan, et bientôt Israël va recouvrer son imperium sur toute la terre d’Israël y compris la Judée-Samarie.

Contre l’empire du mal, le régime des mollahs vient de prendre une leçon magistrale par l’élimination du malfaisant Soleimani et toute sa clique et bientôt l’Irak, la Syrie et le Liban ainsi que l’Iran se verront libérés de l’emprise de ces fanatiques criminels.

Pour l’Europe

Donald Trump donne des leçons de gestion. Les résultats obtenus aux USA sont suffisamment éloquent pour servir d’exemple.

Au sein de l’Otan, les pays doivent contribuer à concurrence de leur poids au sein de cette alliance.

Contre l’invasion de l’immigration illégale, Donald Trump fait la démonstration que celle-ci n’est pas inéluctable.

Le reste du monde

La Chine ploie l’échine et la Russie joue les chattemites ; le monde retrouve un ordre détruit par les précédents Présidents américains (Carter, Clinton, Obama).

Donald Trump est le Président dont le monde avait besoin et nous ne voyons que le début de son action.

Donald Trump est le nouveau Sirius, qui permit au peuple hébreu de reconstruire le deuxième temple sous la conduite d’Ezra, Donald Trump est le nouveau messie ben David qui permettra l’édification du troisième temple qui illuminera le monde de sa lumière.

Donald Trump est le plus grand !

Guy Sebag

 

 

Élimination du général

 

Soleimani : la peur change

 

de camp, grâce à Trump

 

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Publié le 5 janvier 2020 - par  

La mort du général Qasem Soleimani n’est autre que l’écart d’un dangereux Joker dont l’ambition expansionniste a été largement manipulée par les mollahs d’Iran et encouragée/galvanisée par la veulerie des régimes démocratiques d’Occident avec les USA en tête durant le terme du Président Barak Obama. Il n’y a qu’à écouter les prétendues précautions prises par l’administration d’Obama et de John Kerry, pour comprendre que l’Iran et les Palestiniens n’avaient rien à craindre de cette puissance au déclin.

Les Américains pourront aujourd’hui se féliciter d’avoir élu un Président (with balls in his pants) qui n’a pas froid aux yeux, contrairement aux malheureux chefs d’État pacifistes européens qui ont placé leur sécurité et même leur identité sur la bascule iranienne et islamique.

Ils n’ont apparemment rien appris de l’histoire. Qu’on le veuille ou pas, la puissance d’un État/pays se mesure par sa force de frappe, sa sécurité, son armée et son arsenal – raisons qui poussent l’Iran à se doter de l’arme atomique. Ôtez tous ces éléments à un pays, il deviendra en l’espace d’un temps relativement court la proie de tous ceux qui ambitionnent ses richesses. Et c’est bien ce que l’Islam est en train d’imposer au monde libre, inconscient comme à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

Je me souviens encore de cette fameuse phrase émise par Isoroku Yamamoto, général japonais après l’attaque de Pearl Harbour : « J’ai peur que nous ayons réveillé un géant endormi ». Il ne s’était pas trompé. L’attaque de l’ambassade des USA en Irak, ainsi que celle d’une base américaine en Iraq, tuant un Américain et en blessant quelques-uns, a été suivie par une riposte rapide des USA assez convaincante et par l’assassinat pur et simple de celui qui n’avait jamais cessé de représenter une menace réelle pour les USA et ses alliés.

Est-ce que les Iraniens ont compris la teneur du message ? Sans aucun doute. Mais leur prestige est en jeu, et quand le prestige est mis à mal, on a tendance à faire des bêtises. La plus grande serait de s’attaquer aux Américains.

Même s’il semble que les USA aient été, pour un certain temps,  dépossédés de leur force de dissuasion, surtout après l’attaque de l’ambassade américaine à Benghazi en Libye et l’assassinat brutal et barbare de son équipe – scénario que les Iraniens cherchaient à reproduire en Iraq,  les USA demeurent la puissance la plus fiable… celle sur laquelle l’Occident peut compter en dépit de ses tergiversations.

Je doute de l’envergure de la riposte des mollahs iraniens, à moins qu’ils ne cherchent à se suicider. D’ailleurs, le Président américain Donald Trump l’a affirmé en déclarant sans ambages que 52 cibles iraniennes sont sur son point de mire.

Le pays qui risque d’être la cible initiale et optimale, contrairement aux spéculations entendues ce matin sur les lignes de télévision israélienne, serait Israël.

En effet, l’Iran possède au Liban le Hezbollah et en Syrie, plusieurs de ses factions militaires, qu’il peut à loisir déclencher au moment qu’il jugera opportun. S’attaquer aux USA serait une erreur grave, puisque l’enjeu deviendrait, de toute évidence, l’embrasement de toute la région.

N’omettons pas de prendre en considération la situation excessivement volatile au sein de l’Iran, avec une population affamée, opprimée, meurtrie, assassinée à la moindre tentative de rébellion, frôlant la faillite, que le déclenchement d’une guerre n’améliorerait jamais. Au contraire, elle offrira une opportunité à tous ceux qui rêvent de raser le régime des mollahs… et donc, il est facile de conclure, qu’une riposte contre les USA, culminant en une réaction violente et destructive, serait moindre ou simplement écartée.

Par contre Israël devra demeurer sur ses positions, aux aguets… Comme d’habitude.

Thérèse Zrihen-Dvir

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