NOUVEAU DOSSIER SUR LA PANDEMIE MONDIALE AVEC LE CORONAVIRUS EN CE DEBUT DU MOIS DE MARS 2020
L’Italie sacrifie son économie pour protéger sa population
Publié le : 09/03/2020 - 10:03
Un homme portant un masque devant le Dôme de Milan, le 5 mars 2020, deux jours avant la mise en quarantaine de la ville. Reuters/Guglielmo Mangiapane
SOURCE : Par : Dominique Baillard
Pour tenter d'endiguer la propagation du coronavirus, extrêmement virulent dans le nord de l’Italie, quasiment toute cette région est en quarantaine depuis hier. Cette pandémie est un nouveau coup dur pour l’économie.
Ce confinement concerne plus de quinze millions d'habitants, le quart de la population italienne, mais en termes économiques c'est beaucoup plus que cela, car les régions placées en zone rouge sont les plus grosses contributrices au PIB. La Lombardie, dont la capitale Milan est aussi la capitale économique de la péninsule, concentre les industries du pays. La Vénétie et l'Émilie Romagne également placée sous cloche abritent un essaim de PME, très compétitives à l’international. Ces trois régions du nord pèsent 40% du PIB. Avec ces mesures d’exception qui vont stériliser le cœur de l’économie transalpine au moins jusqu’au début du mois d’avril, l’entrée en récession parait aujourd’hui inéluctable en Italie. Le PIB italien était déjà en léger recul au dernier trimestre de 2019, la contraction va s’amplifier ce trimestre. Une nouvelle malédiction pour une économie à la peine depuis le début du millénaire. L’Italie n’a toujours pas retrouvé le niveau de richesse antérieur à la crise de 2008.
Le coronavirus met en relief les grandes fragilités de l’Italie, et notamment son vieillissement
La pandémie frappe là où ça fait mal. L’Italie est l’un des pays les plus vieux de l’Union européenne, cela explique en partie le nombre spectaculaire de morts causées par le coronavirus. Le cap des 300 décès pour plus de 7 000 cas est largement dépassé. La moyenne d’âge de ces victimes est de 81 ans. La pandémie souligne le besoin d’une protection sociale forte pour les seniors. Le coronavirus se joue aussi de la fracture de la péninsule avec d'un côté les régions dynamiques du Nord et de l'autre les provinces sous-développées de la Botte. Le PIB par habitant est deux fois plus élevé au nord qu’au sud de l'Italie. C'est sans doute parce que le nord, plus riche et donc plus intégré dans la mondialisation, a été affecté en premier. Mais c'est bien pour protéger le sud, dont les infrastructures sanitaires sont estimées incapables de faire face à une épidémie de grande ampleur que le gouvernement a pris des mesures drastiques de confinement.
Les malheurs de l’Italie constituent-ils une menace pour la zone euro ?
L'Allemagne et la France sont les deux premiers partenaires commerciaux de l’Italie, ce sont aussi des pays affectés par le coronavirus, ils sont donc les plus susceptibles de pâtir de ce confinement géant. Et globalement, toute la zone euro est exposée au risque italien. Avant même le coronavirus, l’Italie était déjà considérée comme l’homme malade de la zone monétaire, avec des tensions récurrentes sur le marché de la dette causée par la fragilité de ses banques. On verra dans les prochains jours si la peur de la contagion financière rend les Européens plus solidaires. Rome a déjà obtenu de la Commission une plus grande latitude budgétaire, l'Italie pourra creuser son déficit au-delà de l'objectif fixé par Bruxelles. Tous les regards se tournent maintenant vers la Banque Centrale européenne qui a mis ses employés à l'abri du coronavirus en annonçant dès vendredi la généralisation du télétravail. Elle doit maintenant faire savoir comment elle peut protéger les économies de la zone euro des conséquences de la pandémie. Le conseil des gouverneurs prévu jeudi est maintenu. Ce sera l’épreuve du feu pour Christine Lagarde, la nouvelle présidente de la BCE.
EN BREF
L'Allemagne annonce ce matin un premier train de mesures pour soutenir son économie. Berlin remet au goût du jour le dispositif de chômage partiel qui avait préservé les emplois pendant la crise financière de 2008. Pas de relance budgétaire pour le moment, mais une enveloppe 12 milliards d'euros pour doper les investissements dans les infrastructures dans les quatre prochaines années.
La déroute des marchés asiatiques. -7,33% pour la bourse australienne, -5,07% à Tokyo, la plus forte baisse depuis deux ans. Une déroute provoquée par la chute du pétrole qui s'est accélérée ce weekend avec la guerre des prix déclenchée par l'Arabie saoudite. Rendu furieux par le « niet » de la Russie à une baisse coordonnée de la production pour défendre les prix du pétrole dans le cadre de l'Opep+, le royaume a décidé de jouer perso et de donner une leçon aux Russes en bradant les prix de son brut. Le baril a perdu le tiers de sa valeur sur les marchés asiatiques.
Coronavirus: scènes de panique et quarantaine pour un quart de l’Italie
Publié le : 07/03/2020 - 19:43Modifié le : 08/03/2020 - 10:44
Afin d'appliquer les directives gouvernementales, les forces de l'ordre s'apprêtent à investir la gare principale de Milan, ce 8 mars 2020. SOURCE : REUTERS/Alex Fraser
Source : Texte par : RFI
Avec 233 morts et près de 6 000 contaminations, le gouvernement Giuseppe Conte a décrété dimanche 8 mars la mise en quarantaine de plusieurs régions du nord du pays jusqu’au 3 avril, dont des villes comme Milan, Venise ou Plaisance. Ces mesures exceptionnelles ont provoqué la stupéfaction et parfois la panique chez les Italiens, condamnés à être coupés du monde.
De notre correspondant à Rome, Éric Senanque
Ce décret est un véritable confinement des régions du Nord, la Lombardie, la région la plus touchée, en tête, mais aussi des zones du Piémont, de l’Émilie-Romagne ou de Vénétie. Au total, onze provinces et 15 millions de personnes vivront sous cloche jusqu’au 3 avril au moins, soit un quart de la population italienne.
Une grande zone rouge élargie qui a pour objectif de contenir l’épidémie en limitant au maximum les déplacements.
Avant même la signature du décret, des scènes de panique avaient lieu dans les régions concernées, notamment à la gare de Milan, où des centaines de personnes qui se sont ruées sur les trains, parfois sans billet pour quitter la capitale lombarde et fuir vers le Sud.
Des Italiens dans leurs voitures, avant la fermeture des zones
D’autres personnes ont sauté dans leur voiture, notamment des résidents des régions méridionales, qui ont souhaité quitter Milan et les zones confinées par crainte de se retrouver bloquées. Dimanche 8 mars au matin, de nombreux Italiens encore dans leur véhicule pour se rendre dans d’autres régions, comme en Val d’Aoste ou en Ligurie afin rejoindre leurs proches : ils ont souhaité gagner du temps avant que la zone rouge ne se referme sur eux.
Cette décision a été officialisée dimanche 8 mars au petit matin par la parution du décret officiel émis par Giuseppe Conte qui l'a tweeté.
Mariages, funérailles et cérémonies religieuses interdits
Le décret gouvernemental devrait couper du monde des millions d’Italiens. Il prévoit la fermeture des stations de ski, des piscines, des musées ou des cinémas ou des discothèques. Les bars, eux, devraient fermer de 18 heures jusqu’à 6 heures du matin. Les autorités italiennes, qui préconisent déjà une distance d’un mètre réglementaire entre chaque personne veulent à tout prix éviter les regroupements.
Les cérémonies religieuses, mariages ou funérailles seront également interdits selon les nouvelles mesures. Les personnes qui ont de la fièvre, au-delà de 37,5°C ou des symptômes respiratoires sont par ailleurs fortement invitées à rester chez elles.
Cinémas, théâtres et musées fermés sur toute l'Italie
À Rome, comme dans d’autres villes, la vie est aussi au ralenti. Car le décret stipule aussi la fermeture sur tout le territoire des cinémas, théâtres, musées et autres salles de spectacle. Jusqu'au 3 avril, cinémas, théâtres, musées, pubs, salles de jeux, écoles de danse, discothèques et autres lieux similaires devront rester rideaux baissés, selon le texte publié sur le site du gouvernement.
« Chacun doit être plus responsable », a déclaré le président du Conseil Giuseppe Conte tard dans la nuit lors d’une conférence de presse. Des mesures exceptionnelles qui vont littéralement couper une partie de l’Italie du reste du monde.
Renforcement massif de l'aide
Mais ce décret est surtout ambitieux, le gouvernement mettant les grands moyens : 20 000 postes, parmi lesquels 5 000 médecins spécialistes, 10 000 infirmières et 5 000 travailleurs aides-soignants.
Le texte devrait permettre de multiplier de 50% les lits dans les unités de soins intensifs, cela surtout pour mobiliser toutes les forces vives nécessaires pour faire face à l’urgence.
Les médecins à la retraite sont ainsi rappelés et les étudiants en fin de cursus de médecine pourront intégrer des équipes médicales plus facilement. Une allocation de 600 millions d’euros a immédiatement été débloquée pour payer ce personnel médical.
Autre mesure également annoncée : la réquisition possible d’hôtels par les préfets de région, pour mettre des personnes en quarantaine. Le ministre italien de la Santé Roberto Speranza a demandé la collaboration de tous les citoyens pour vaincre l’épidémie.
Prière papale par vidéo
Le reste du pays semble regarder ce nord de l’Italie, poumon économique du pays, avec inquiétude. « Le virus ferme le cœur du Nord », titre ce matin la Stampa, le grand quotidien de Turin, « La moitié de l’Italie est paralysée », écrit Il Messaggero¸ journal imprimé à Rome.
De son côté, le Vatican, où un cas de contamination a été recensé, s’isole : dimanche 8 mars et pour la première fois, le pape François n’apparaîtra pas à la fenêtre du palais apostolique pour la prière de l’Angélus, mais fera sa méditation enfermée dans sa bibliothèque devant une caméra qui retransmettra en direct sur internet.
► À lire aussi : L’ensemble de l'Italie frappée par l’épidémie de coronavirus, les écoles fermées
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Coronavirus: l'Italie ferme ses écoles, Israël renforce ses mesures
Publié le : 04/03/2020 - 20:26Modifié le : 05/03/2020 - 14:31
Les ressortissants de plusieurs pays européens ne peuvent plus entrer en Israël, sauf s'ils prouvent qu'ils peuvent se mettre à l'isolement pendant deux semaines. REUTERS/Amir Cohen
Souce : Texte par : RFI
Près de 95 000 cas de nouveau coronavirus, dont 3 245 décès, ont été recensés ce mercredi 4 mars à travers le monde. Les principaux pays touchés restent la Chine, la Corée du Sud et l'Italie.
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■ L'Italie passe la barre symbolique des 100 morts
En 24 heures, l'Italie a enregistré 28 morts et 587 cas supplémentaires de coronavirus. Le bilan s'établit désormais à 107 morts et 3 089 cas depuis le début de l'épidémie, selon des chiffres officiels communiqués par le chef de la Protection civile, Angelo Borrelli. « 3,47% des personnes contaminées sont décédées et 8,94% sont guéries », a-t-il précisé.
Notre premier objectif doit donc être de contenir la contagion. Nous devons continuer à travailler ensemble à cet objectif. Nous ne devons pas bouleverser nos habitudes de vie mais agir de façon responsable.
Giuseppe Conte, le président du Conseil des ministres italien
Face à l'épidémie qui touche toutes les régions du pays sauf le Val d'Aoste, les autorités italiennes ont ordonné la fermeture de toutes les écoles et universités à partir de ce jeudi 5 mars et jusqu'au 15 mars. La ministre de l'Éducation a promis de faire en sorte qu'un « enseignement à distance » puisse être prodigué par les professeurs.
■ La Hongrie et la Slovénie enregistrent leurs premiers cas
« Deux patients ont été pris en charge par les services médicaux en raison d'une infection au coronavirus », a indiqué le Premier ministre hongrois Viktor Orban dans une vidéo diffusée sur Facebook. « Deux étrangers, des étudiants poursuivant leurs études en Hongrie, des Iraniens, ils ne présentent actuellement pas de symptômes, semble-t-il, mais l'infection a été confirmée », a-t-il indiqué.
En Slovénie, la personne infectée est un homme âgé d'environ 60 ans « arrivé du Maroc en passant par l'Italie » il y a plusieurs jours, a fait savoir le ministre de la Santé, Ales Sabeder, lors d'une conférence de presse. Il est actuellement hospitalisé à Ljubljana, la capitale.
■ Israël interdit son territoire aux Français et autres Européens non résidents
Les autorités israéliennes avaient annoncé dans un premier temps ce mercredi après-midi l'imposition d'une quarantaine aux voyageurs venant de France, d'Allemagne, d'Espagne, d'Autriche et de Suisse. Mais se posait la question de l'endroit où les non-Israéliens parmi ces voyageurs pourraient effectuer cette quarantaine.
Finalement, les autorités israéliennes ont décidé d'interdire l'entrée du territoire aux ressortissants de ces pays « sauf s'ils prouvent qu'ils ont un lieu pour se mettre en quarantaine », a indiqué le ministère israélien de la Santé, alors que 15 cas d'infection au nouveau coronavirus ont été recensés dans le pays. Les Israéliens revenant de ces mêmes pays doivent également passer par une période de quarantaine. L'accès au pays avait déjà été interdit aux Italiens et aux ressortissants de plusieurs pays asiatiques, dont le Japon, la Corée du Sud et la Chine.
Les autorités israéliennes ont aussi interdit les rassemblements de plus de 5 000 personnes, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil. Plusieurs carnavals prévus la semaine prochaine pour la fête juive de Pourim ont été annulés. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu conseille aussi à ses concitoyens de ne plus se serrer la main. Et les rabbins recommandent aux juifs pratiquants de ne plus embrasser les mezouzas, des boîtiers contenant deux passages bibliques installés sur l’encadrement des portes.
■ La Russie et l'Allemagne interdisent les exportations de matériel de protection
Après la France, qui avait réquisitionné les stocks et la production des masques, la Russie a interdit ce mercredi l'exportation de matériel médical de protection, imitée par l'Allemagne. Un décret « a été publié ce jour », qui interdit « l'exportation de matériel médical de protection (masques, gants, combinaisons, etc.) », ont annoncé dans un communiqué commun les ministères allemands de la Santé et de l'Intérieur.
La demande internationale est telle que les fabricants ont été dévalisés et ne peuvent pas répondre à la demande. Cela vaut aussi pour les industriels allemands qui commercialisent ces produits. Le ministère de la Santé va désormais gérer de façon centralisée la gestion de ces matériels pour les cabinets médicaux, les hôpitaux et les administrations, rapporte notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut.
En Allemagne, 240 cas du Covid-19 ont été confirmés dans 15 des 16 Länder, selon un bilan du Robert Koch Institut, l'autorité fédérale pour le contrôle des maladies. De grandes manifestations, comme le Salon du livre de Hanovre, ont été annulées ou repoussées, comme la Foire industrielle de Hanovre.
■ La sortie du prochain James Bond repoussée
Après « évaluation approfondie du marché mondial des salles de cinéma », les producteurs du nouveau volet des aventures de James Bond, No Time To Die (Mourir peut attendre), ont décidé de repousser sa sortie. Le film, dont la première mondiale était prévue le 31 mars à Londres avant sa diffusion dans les salles obscures, sortira le 12 novembre au Royaume-Uni et aux États-Unis le 25 novembre, les dates pour le reste du monde restant à préciser.
Des associations de fans avaient plaidé lundi 3 mars dans une lettre ouverte pour le report de la sortie du film, mettant en avant des raisons de santé publique alors que plusieurs pays ont interdit les grands rassemblements pour éviter une propagation du virus.
Les entreprises restent attentives aux mesures prises par le gouvernement.
L’ensemble de l'Italie frappée par l’épidémie de coronavirus, les écoles fermées
Publié le : 05/03/2020 - 20:56Modifié le : 06/03/2020 - 10:24
Des terrasses vides sur la place Saint-Marc à Venise qui est généralement pleine de touristes, ce jeudi 5 mars 2020. REUTERS/Manuel Silvestri
Souce : Texte par : RFI
L'Italie a enregistré 41 décès liés au coronavirus en 24 heures, portant le total à 148 morts, selon un nouveau bilan donné jeudi 5 mars par la Protection civile. Ce qui place la péninsule au deuxième rang mondial pour le nombre de cas mortels derrière la Chine.
Le nombre de cas confirmés depuis le début de l'épidémie qui a démarré vers le 20 février s'élève à 3 858, contre 3 089 la veille, soit une hausse de 25%. L'Italie est le troisième pays le plus touché au monde derrière la Chine et la Corée du Sud. Sur ce total, 414 patients sont déjà guéris, soit 138 de plus que la veille.
« Jusqu'ici les personnes guéries représentent 10,7% du total des personnes ayant contracté le virus, les personnes décédées 3,8% », a détaillé le chef de la Protection civile Angelo Borrelli lors de sa conférence de presse quotidienne.
« Pour le moment, il n'y a pas de difficultés majeures concernant le nombre de lits disponibles dans les structures hospitalières », a tenu à rassurer Angelo Borrelli. « Quand les lits de soins intensifs sont tous occupés dans une région (...) notre centre de coordination en trouve dans les régions limitrophes », a-t-il expliqué.
Pays de seniors
Sur les 3 858 patients contaminés, 1 790 sont hospitalisés et 351 en soins intensifs (environ 10%), tandis que les autres sont placés en isolement à leur domicile. Les trois régions les plus touchées, toutes dans le nord, sont toujours la Lombardie (région de Milan, 2 251 cas et 98 morts), l'Émilie-Romagne (région de Bologne, 698 cas et 30 morts) et la Vénétie (région de Venise, 407 cas et 10 morts).
L'essentiel des décès concerne des personnes âgées, alors que la péninsule compte une grande proportion de seniors (environ 23%) combinée à une natalité très faible, ce qui en fait le pays le plus vieux d'Europe.
Les 21 régions italiennes sont désormais toutes concernées par le Covid-19, mais l'essentiel des cas sont concentrés dans le nord. Le patient 1 de l'épidémie italienne a été identifié le 20 février à Codogno, à 60 km au sud de Milan. Cet homme de 38 ans, toujours hospitalisé en réanimation et dans un état grave, a involontairement contaminé son épouse enceinte désormais guérie, mais aussi des médecins, et des patients qui ont à leur tour infecté leur entourage. Les médecins considèrent que tous les malades italiens sont reliés au patient.
■ Reportage : écoles fermées, la population s’organise
À compter de ce jeudi 5 mars, toutes les écoles, collèges, lycées et universités du pays sont fermés pour endiguer la progression du virus et éviter ainsi une surchauffe dans les hôpitaux de la péninsule. La fermeture de 58 000 établissements scolaires et universités est inédite dans l'histoire de l'Italie. Le nombre total d'élèves et d'étudiants priés de rester chez eux est évalué à près de 8,5 millions. Comment les Romains font-ils face à leur fermeture pendant au moins deux semaines ? Reportage.
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Dans la ville éternelle, les rues et les places sont aussi calmes qu’en plein mois d’août. Giacomo, avocat, père de deux enfants de 5 et 7 ans, explique dans un bar, où la distance d’un mètre entre chaque client est respectée, l’organisation familiale : « Pour le premier jour, les enfants sont restés avec leur mère qui n'est pas allée au travail. Ensuite, je les emmènerais avec moi au bureau, car je dispose d'une pièce où je suis seul. »
Pour Lucia qui est concierge et mère célibataire d’un garçon de 5 ans, tout est plus complexe. « Oh mon Dieu, quelle situation terrible. Je dois travailler et je ne peux pas m’occuper de mon enfant. Comment vais-je faire pendant tous ces jours où l’école sera fermée ? J’espère que le gouvernement va nous aider. »
En attendant, les familles romaines essaient de surmonter les difficultés, en gardant humour et sourire. En témoigne Leonardo dont les petits-enfants ont 15 et 17 ans. « Sous certains aspects, cette décision est bonne parce qu’il n’y a plus d’embouteillages. Nous sommes dans une situation d’urgence donc on accepte toutes les règles qui nous sont imposées. »
Dans la région de Rome, l’épidémie reste encore contenue, mais les autorités se préparent à son avancée.
Outre la fermeture des écoles, le gouvernement italien a décidé la tenue à huis clos de toutes les compétitions sportives, dont les matchs de football. Il a aussi recommandé aux personnes âgées et fragiles de rester chez elles.
L'économie italienne tourne au ralenti. Les rassemblements étant proscrits, les salons comme Vinitaly et les congrès ont dû être reportés. Le référendum sur la réduction du nombre de parlementaires, prévu le 29 mars, a été reporté sine die. Au Vatican aussi, on étudie de nouvelles mesures de précaution concernant les activités du pape François, connu pour apprécier les poignées de mains et les baisers sur la joue ou le front.
AUTRES VRAIS CHIFFRES IMPOSSIBLES A VERIFIER A CAUSE DE LA CENSURE DANS CES DEUX PAYS :
Chine : Chiffres bidons, inutile de les citer, entre 600 000 et 1 500 000 infectés, des dizaines de milliers de morts.
Iran : Chiffres bidons, inutile de les citer; probablement plus de 20 000 infectés à l'heure actuelle et des centaines de morts.
Italie : Chiffres officiels annoncés par le Gouvernement :
9.172 cas et 463 morts.
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