CONFLIT AU MALI ... LA FRANCE TOUTE SEULE NE POURRA PAS TENIR ÉTERNELLEMENT LA PRESSION ISLAMIQUE DANS TOUT LE SAHEL
Avec la mort de deux hussards tombés au nord du Mali, ce sont 45 de nos soldats qui ont perdu la vie au Sahel depuis 2013, date de l’engagement de la France contre Al-Qaïda et la nébuleuse islamiste.
Une tragédie qui relance le débat sur le bien-fondé de l’opération Barkhane, qui semble s’enliser dans l’immensité sahélienne.
Il est évident qu’avec 5 000 soldats pour un territoire vaste comme l’Europe, l’engagement de la France a tout d’une mission impossible.
À titre de comparaison, avec une force de 140 000 hommes, la coalition occidentale s’est enlisée durablement en Afghanistan, pays dix fois moins vaste que le Sahel.
Évidemment, les immensités désertiques africaines n’ont rien à voir avec les montagnes afghanes, mais le rapport de forces reste favorable aux islamistes.
L’opération Barkhane parvient à contenir la menace, mais ne peut l’éradiquer, faute de moyens suffisants.
Par conséquent, cette mission essentielle ne peut se concevoir qu’avec un renfort massif de troupes de combat européennes, si on veut éviter la naissance d’un État islamique au Sahel, qui verrait tomber comme des dominos tous les pays de la zone, depuis la Mauritanie jusqu’à la mer Rouge.
Aucun pays, à part le Tchad qui possède des troupes aguerries, n’a les capacités de résister aux milices islamistes.
Si l’Europe, qui ne pèse strictement rien sur l’échiquier international à cause de ses divisions, se montre incapable de soutenir la France dans ce combat légitime contre le terrorisme et la barbarie islamiste, les 5 000 soldats français n’auront plus qu’à plier armes et bagages.
Veut-on revoir la sauvagerie que l’État islamique a fait régner au Moyen-Orient ? Veut-on revoir les marchés aux esclaves, les têtes coupées, les crucifixions et autres actes de cruauté en tous genres ?
Car c’est cela le programme de réjouissances qui attend les pays du Sahel, si nous abandonnons la partie. La charia version VIIe siècle, avec son cortège d’abominations.
Le récent coup d’État de Bamako, qui a vu IBK renversé par une brochette de colonels ambitieux, n’arrange rien et complique la tâche de nos soldats.
Car, comme la centaine de coups d’État et de tentatives qui ont ravagé l’Afrique depuis 1960, celui-ci n’échappe pas à la règle.
Les militaires ont pris le pouvoir, sans avoir la moindre compétence dans le domaine politique. Nul ne sait où va le Mali.
Quand confier le pouvoir aux civils ? Et à qui ?
C’est là que tous les vieux démons de l’Afrique se réveillent : corruption, rivalités ethniques, incompétence, absence totale de sens de l’État.
La junte militaire veut-elle garder le pouvoir, alors que la Cedeao a sommé le Conseil national du salut du peuple de céder les rênes aux civils dans les huit jours ?
Les civils, qui ont préparé et accompagné le renversement d’IBK, vont-ils accepter de se faire voler leur fromage par les militaires ?
À suivre…
Pour l’instant, l’opération Barkhane se poursuit, la junte militaire ayant reconduit tous les accords de défense avec la France.
Ces colonels savent très bien que le jour où nos soldats quitteront le Mali, l’armée nationale ne tiendra pas plus de 48 heures face aux milices islamistes déterminées.
Ce sera la débandade généralisée, les treillis et les armes jetés dans le fossé, pour se fondre dans la population civile et échapper aux jihadistes.
Mais une autre option reste possible en cas de retrait de nos soldats.
Le vide laissé par Paris pourrait être comblé par Moscou, puisque le retour de la Russie en Afrique est une priorité de Poutine, qui place ses pions sur le continent. Mais c’est un autre sujet.
En attendant, nos soldats sont désespérément seuls à payer le prix du sang.
Jacques Guillemain
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Quelques dizaines de soudards, très excités, récupérés par le colonel-major Ismaël Wagué, au camp de l’armée de terre de Kati, dans les environs de Bamako, ont pris le pouvoir, avec l’aval ou la complicité passive des 5 000 militaires français présents su Mali.
“Les 7 mercenaires” (nouvelle version) qui dirigent le Mali autour du colonel-major de l’armée de l’air Ismaël Wagué,
Depuis des mois, un certain nombre de Français rêvaient d’un coup d’État en France pour rétablir les libertés démocratiques. Le coup d’État a bien eu lieu. Mais au Mali. Pour renverser un Président appuyé par son ami Emmanuel Macron.
Au petit matin, un colonel d’aviation, le colonel-major Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’armée de l’air, formé par les officiers de l’armée française, arrête Ibrahim Boubacar Keïta, le Président malien, en pyjama, et tous les responsables de l’État malien, avec quelques dizaines de militaires de l’armée de terre, et prend le pouvoir.
https://amp.lefigaro.fr/story/les-5-infos-a-connaitre-ce-19-aout-13440
Le soir venu, la France “condamne avec la plus grande fermeté” la “mutinerie”, via le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, dans un communiqué. “La France réaffirme avec force son plein attachement à la souveraineté et à la démocratie maliennes” et “les autorités françaises au plus haut niveau restent très attentives à l’évolution de la situation au Mali”, a insisté le ministre des Affaires étrangères. Quelque 5 100 militaires français sont déployés au Sahel, notamment au Mali, dans le cadre de l’opération anti-djihadiste Barkhane.
L’enfumage du septuagénaire “papy Jean-Yves le Drian” est un gros. Comment la France pourrait-elle être totalement étrangère au coup d’État du Mali ? Le colonel Ismaël Wagué, chef d’état-major adjoint de l’aviation, ne disposait d’aucune troupe. Tout au plus un secrétaire et un chauffeur. Il a dû débaucher quelques dizaines de soudards, au camp de l’armée de terre de Kati, dans les environs de Bamako, “qui tiraient en l’air dans la caserne” rapporte le correspondant de l’AFP.
C’est d’ailleurs dans le camp de Kati, dans cette même caserne, qu’avait commencé, en 2012, le coup d’État contre le Président Amadou Toumani Touré. Mais, à la différence de 2012, 5 000 militaires français (essentiellement des unités d’élite et de Légion étrangère), sont stationnés aux quatre coins du Mali. Si l’État français n’avait pas cautionné ce coup d’État militaire, avec un feu vert, ou peut-être orange, les unités françaises auraient reçu l’ordre d’intervenir, de balayer les putschistes, et de libérer le président de la République malienne et ses ministres !
Depuis 2019, et avant de passer à l’action, le colonel-major Ismaël Wagué tenait des propos musclés sur les réseaux sociaux (comme le général Antoine Martinez en France). Mais, lui est passé à l’action.
http://mali-web.org/societe/forces-armees-et-de-securite-la-montee-en-puissance-se-poursuit
https://malijet.co/crise-malienne/protection-des-sites-sensibles-la-troupe-teste-ses-capacites
Depuis les années 1970, lors de chaque putsch réussi dans un pays d’Afrique, il y avait des officiers français et des instructeurs derrière les officiers mutins. Le maintien en vie du Président, du Premier ministre et des ministres maliens arrêtés plaident pour un encadrement français. En l’absence de garde- fou, ils auraient été fusillés après l’allocution du président IBK à la télévision, dans la plus pure tradition africaine.
Il est probable que les dirigeants déchus seront bientôt exfiltrés, et gagneront la France pour vivre aux crochets des contribuables.
Francis GRUZELLE
Carte de Presse 55411