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30 avril 2021

Putsch contre le quatrième pouvoir

Putsch contre le quatrième pouvoir

 

PUBLIÉ PAR H16 LE 30 AVRIL 2021

Quelques jours ont passé depuis la parution de la lettre ouverte de généraux en retraite, dressant un constat peu tendre de la France actuelle et appelant l’appareil d’Etat à un sursaut patriotique pour redresser la barre, et le moins qu’on puisse dire est que les gesticulations de la classe politique n’ont pas vraiment calmé la polémique.

Il faut dire qu’alimentée par un Mélenchon décidément très opposé aux moindres soupçons d’insurrection dès lors qu’elles ne sont pas officiellement estampillées de gauche, et largement nourrie par l’acquiescement goulu d’une Marine Le Pen qui n’a pas manqué une telle occasion facile de faire parler d’elle, cette polémique n’en finit donc pas d’agiter les sphères du pouvoir qui s’émeuvent donc vivement à présent des retombées qu’une telle franchise pourrait avoir sur ses petits projets à court terme.

Il faut dire que si l’insurrection ne vient pas – et loin s’en faut – les sondages immédiatement commandés par les uns et les autres pour évaluer le sentiment des Français renvoient une image claire de la situation : le peuple est assez majoritairement favorable (58% tout de même) au constat dressé par les militaires.

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Il faudrait cependant une souplesse de gymnaste olympique pour franchir le pas nécessaire à conclure que ces 58% de Français seraient alors prêts à suivre sans broncher Marine Le Pen qui soutient ces ex-militaires… Pas que franchit pourtant le gouvernement, avec la pertinence qu’on peut imaginer et l’absence de souplesse que l’on mesure aux cris stridents que nos brochettes de clowns poussent maintenant un peu partout, croyant sans doute camoufler ainsi le cœur du problème à savoir une incurie majeure et une incompétence coupable à gérer le régalien du pays depuis des décennies.

Bien évidemment, ces cris, cette polémique et ces tentatives de diversions finissent assez logiquement par augmenter encore la portée de la tribune acidulée : voilà qu’elle atteint puis dépasse largement les 10.000 signatures de militaires, actifs et retraités.

Renvoyer ainsi à la face des dirigeants leur incompétence, leur manque de courage, leur incurie, obtenir en surcroît le soutien direct de milliers de camarades et l’assentiment large du peuple français, c’est un tel affront pour les dangereux improvisateurs au pouvoir qu’une action décisive est immédiatement entreprise : dix huit militaires en activité, signataires courageux de la tribune effervescente, vont passer devant un conseil militaire.

La panique au sommet est palpable et illustre parfaitement la nature du problème : Macron et la clique LREM déploient nettement plus d’efforts contre des généraux en pantoufles que contre des islamistes à couteaux tirés.

Et on sait que, dans la droite ligne de tout ce qui s’est déjà passé ces dix, vingt ou trente dernières années, les efforts contre les vilains canards seront couronnés de succès : dégradations, condamnations, enfumage rapide des foules et oubli complet du sujet initial sont garantis dans les prochaines semaines.

Et si l’on peut se réjouir qu’une majorité de Français comprend le vrai problème, qu’une part croissante de militaires actifs affiche de plus en plus ouvertement son mécontentement face à la gestion actuelle du pays, on doit aussi admettre que tout ceci peut très probablement faire plouf : les généraux qui ont lancé cette initiative n’ont vraisemblablement pas saisi l’évolution de la société dans laquelle ils baignent.

En effet, on comprend dès le départ que l’appareil d’État actuel, les dirigeants et l’administration en place ne sont absolument pas prêts à se remettre en question pour tenir compte des remarques de ces généraux. Il ne se passera donc rien de ce côté.

RAPPEL HISTORIQUE POUR CEUX QUI ONT VECU CETTE EPOQUE DU TEMPS DE LA GUERRE D'AGERIE DU PUTSCH AVORTE DES GENERAUX A  ALGER 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Putsch_des_g%C3%A9n%C3%A9raux )

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Les Généraux PUTSCHISTES contre le régime de Charles de GAULLE 

Drapeau : France Maurice Challe
Drapeau : France Edmond Jouhaud
Drapeau : France Raoul Salan
Drapeau : France André Zeller
Drapeau : France Paul Gardy

 

Si ces derniers voulaient vraiment remettre de l’ordre, ils auraient vraiment dû tenter l’insurrection, le putsch, la rébellion armée, pif, paf, pouf : la France aurait alors peut-être (sans doute ?) basculé dans un régime militaire, interdisant à ses citoyens de sortir dans la rue sans autorisation, imposant un couvre-feu drastique, fermant tous les lieux de réunion, les bars, les restaurants, les cinémas, faisant patrouiller des militaires et des forces de l’ordre partout dans les villes, prunant et embastillant les impétrants, couronnant le tout d’une ou deux exécutions sommaires – mais pas dans une salle de spectacle et en plus petit comité, rassurez-vous et bref, cela aurait été l’horreur.

Or, ils ont choisi la tribune, la voie de presse, c’est-à-dire au final exactement ce qu’un gouvernement d’énarques incompétents est capable de digérer puisqu’une telle manœuvre permet d’être identifié formellement avant de se faire durablement broyer par le système (dans une sorte de « cancel culture » du patriotisme) :

les 18 généraux vont y passer et seront donc punis.

Leur erreur consiste probablement à voir la presse comme un quatrième pouvoir, ce qui, pour qui observe les médias en France, est doucement risible : loin de chercher la vérité, encore plus loin de fournir au peuple une source d’information équilibrée destinée à son édification, la presse actuelle n’est plus que le reflet quasiment parfait des discours officiels, pour tous les sujets. Elle n’est plus qu’un organe de propagande.

Par opposition, on se rappellera que les Gilets Jaunes avaient pris naissance et s’étaient développés loin de cette presse qui n’avait pas compris le mouvement pendant de longues semaines. La récupération politique et les petites bassesses habituelles n’eurent lieu que bien après le début du mouvement.

En fait, cette presse est devenue directement un outil d’oppression (cette « cancel culture » en étant un exemple si illustratif que cette même presse fait parfois assaut d’inventivité pour montrer à quel point ce concept n’existerait pas) : les médias grand public, satisfaits de leur pouvoir de façonner les opinions, les politiques et les rois, n’ont plus rien d’un quatrième pouvoir destiné à contrebalancer les trois autres : ils sont devenus le lien indispensable qui les cimente.

Dans cette optique, les généraux en pantoufles ont, presque naïvement, livré leurs cartes et vont donc se faire exterminer par la presse, les politiciens et les administrations, et ce afin de constituer un bel exemple à tout putatif « défenseur du pays’ qui viendrait à se lever un peu trop vivement. Il faut se résoudre à l’évidence : ce que la France compte de ‘valeureux patriotes’ n’arrivera pas a mobiliser les citoyens par les médias grand public dans le but d’influencer une élection, car ces derniers ne font plus le travail que le peuple (qui les finance) pourrait attendre d’eux. Tout montre aussi qu’internet n’est pas encore assez adulte pour gérer cette question, tant sont nombreuses les collusions entre les grands réseaux sociaux et ces médias traditionnels.

Manifestement, il va falloir trouver un autre mode opératoire. Les années qui viennent vont probablement nous indiquer la marche à suivre, après nous avoir douloureusement montré ce qui ne fonctionne plus…

GENERAL PIQUEMAL

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Reproduction autorisée avec la mention suivante : © H16. Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur (son site)

 

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Puputsch et déliquescence

Il n’y a pas de quinquennats faciles, mais en termes de rebondissements dramatiques, celui d’Emmanuel Macron tient pour le moment largement la dragée haute à ceux de ses prédécesseurs, pourtant pas en reste lorsqu’il s’est agi d’enfiler boulettes et bévues, déclencher des vexations et subir les avanies du destin.

Le Président Des Bisous

Pensez donc : alors que Hollande, le Président des bisous, collectionnait essentiellement quelques âneries typiques ainsi qu’une amusante humidité météorologique pendant sa première année, Macron devait rapidement faire face dans le même temps de mandat à une grogne de plus en plus solide d’une partie du peuple, cette partie qui est d’habitude taiseuse et dure à la tâche et qui aura frôlé « l’incident républicain » ultime aux portes de l’Élysée. En quelques mois, l’ex-futur grand homme de notre République avait plongé le pays dans le chaos par ses judicieuses décisions vexantes et taxatoires.

Depuis, le pauvret, balloté par les événements, enchaîne les doubles saltos périlleux sans parvenir à se réceptionner : confinements ou pas, couvre-feu ou pas, bricolages et improvisations sanitaires, économiques, sociales, tout y passe dans une farandole de ministres aux déclarations toutes plus stupides les unes que les autres.

Le rythme est difficile à suivre, et le feu roulant de l’actualité ne semble pas vouloir laisser souffler le Président débilou qui se retrouve dans un pays qui prend l’eau de toutes parts à y percer des trous en espérant qu’elle repartira par là, auteur inconscient de dissensions internes qui n’y ont pas été aussi fortes depuis deux cents ans à peu près.

Et alors qu’on se dirige droit vers de nouvelles péripéties (faillitesimpôts à gogoterrorisme islamiquedérives judiciaires, j’en passe), voilà que d’enquiquinants pensionnés viennent mettre de l’huile sur le feu : signée par plusieurs généraux à la retraite, une tribune publiée mercredi dans Valeurs Actuelles appelle la classe politique à lutter contre le délitement de la France.

Oui, vous avez bien lu : des (ex-)militaires sortent de leur mutisme pour prévenir solennellement nos dirigeants actuels que la guerre civile menace, et que si, d’aventure, la tendance délétère se poursuivait, une intervention militaire pourrait être nécessaire « dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national. »

Quand on lit ça, on se dit que c’est vraiment l’horreur, quasiment le nazisme et ce d’autant plus que Marine Le Pen semble soutenir ce discours. Les zeures les plus sombres de notre zistoire sont en route à n’en pas douter !

Dans les rangs du gouvernement, passée l’évidente consternation, c’est l’agitation et la condamnation la plus ferme : non, cette odeur de décomposition avancée ne provient pas du pays, mais du compost éco-conscient qu’on est en train de distribuer à tout le monde pour syntoniser le pays avec Gaïa.

Et comme il n’y a pas plus de délitement du pays que de beurre en broche (c’est sûr, c’est l’État qui vous le dit), on va bien vite expliquer que tout ceci n’est qu’une énième tentative de retour ♩ tralali ♪ de la Beuhête Immonheudeux (dont le ventre est fécond, ♫ tralala ♬), circulez, il n’y a plus rien à voir.

Le fait que ces militaires semblent vraiment excédés de constater les problèmes non résolus, cet abandon du régalien quelque part dans un terrain vague entre un échangeur autoroutier et un quartier émotif, tout ça n’est absolument pas un signe de défaillance du pouvoir actuel. Que nenni : c’est au contraire le signe évident qu’il faut lutter contre une société qui sombre dans l’ultra-sécuritaire, pardi, comme l’expose d’ailleurs Agnès Pannier-Runacher avec la finesse de toute une division Panzer en pleine accélération.

Et alors même que les petits staccatos humides de la ministre déléguée n’ont pas fini de rebondir mollement sur les murs du studio de PravdaInfo, on découvre que les jours précédents ont été émaillés de festivités au commissariat de Trappes et au centre de rétention de Plaisir : alors que les politiciens du pouvoir défilent sur les plateaux et devant les gros micros mous de journalistes subventionnés pour expliquer que tout est sous contrôle et qu’il ne faut pas sombrer dans la nauséabondance facile, les attaques au mortier se multiplient dans les banlieues, le terrorisme islamique égorge de-ci de-là, et les incivilités, actes de coutellerie artistique et autres pugilats continuent de plus belle sous l’œil atone de nos médias qui trouvent tout ceci sinon normal au moins explicable sereinement à base de lafotalasociété, et le fascisme, m’ame Ginette, le fascisme, voyez-vous.

Apparemment, la crédibilité de la parole politicienne et médiatique, déjà strictement négative, continue d’explorer les abysses.

Du reste, cette négativité est pratique puisqu’elle permet assez bien d’évaluer la situation réelle : le déni que nos dirigeants déploient montre que le délitement est bien là ; leur volonté de poursuivre les généraux inquiets, de sanctionner leur parole, montre qu’ils ont peur que cette parole porte, en elle, les ferments d’un mouvement d’humeur d’une population dont certains, encore au pouvoir, ont déjà pu tâter de l’agacement il y a quelques mois.

Mieux encore : en choisissant cette voie ridicule d’une levée de bouclier contre l’hydre d’un hideux fascisme fantasmée par toute la gauche, l’extrême-gauche, l’extrême-centre, ce qui passe pour la droite et à peu près tout le reste, cette brochette de guignols au pouvoir choisit (consciemment ou non) de faire l’impasse complète sur les raisons fondamentales de la colère de ces généraux en pantoufles : eh oui, il est bien plus facile de crier au puputsch que de faire quelque chose pour ramener la sécurité là où elle devient maintenant impérieuse et où son absence marque d’une façon cuisante (littéralement) la gangrène mortelle du régalien français.

Et si la situation est pré-insurrectionnelle, ce n’est pas à cause de ces généraux, d’un De Villiers un peu vocal ou d’une Marine Le Pen vaguement réveillée pour l’occasion, mais bien à cause de cet abandon lamentable du régalien depuis des décennies par ces mêmes clowns tristes qui encombrent les ondes et dont les logorrhées insupportables aboutissent à noyer le pays dans les taxes, les lois et les formulaires débiles pour camoufler leur incompétence et leur incurie.

Si cette brochette d’andouilles énarchiques avait un peu de présence d’esprit, elle se saisirait de cette tribune pour enfin régler les problèmes lancinants qui minent la République. Bien évidement, il n’en sera absolument rien, que du contraire même, tant est audible jusqu’ici le bruissement de leurs petits pantalons dans lesquels ils tremblent de peur et de rage impuissante.

Ils ne feront rien et pour cela, ce pays est foutu.

Posté par POLITIQUE PACA à 10:42 -  - Commentaires [0] - Permalien [#]
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