SANTÉ
22:54 26.05.2021(mis à jour 08:35 27.05.2021)

Un rapport interne rédigé par AstraZeneca, qui n’était pas destiné à être publié dans la presse, confirme les chiffres transmis à certains youtubeurs français et allemands par une société opaque.

Ces derniers jours, plusieurs youtubeurs français spécialisés dans les questions de santé avaient été contactés par une agence se présentant comme anglaise, leur demandant, semble-t-il chiffres à l’appui, de faire part de l’info suivante: le vaccin de Pfizer a causé bien plus de victimes que le vaccin d'AstraZeneca.

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L’origine de la société concernée étant troublante, les youtubeurs ont refusé, tout en publiant certaines informations sur les chiffres qui leur avaient été envoyés. Après avoir contacté AstraZeneca, Sputnik est en mesure de confirmer que ces chiffres sont en fait issus d’un rapport interne à la société daté du mois de mai 2021, «qui n’était pas voué à être massivement partagé». La société pharmaceutique est bien à l’origine de ce document et de ces chiffres.

On y apprend qu’après une étude menée dans douze pays utilisant les deux préparations, intitulée «Rebâtir la confiance dans le vaccin contre le Covid-19 et renforcer la coopération entre le régulateur, les services de santé et les compagnies pharmaceutiques – appel à l’action», les décès causés par le vaccin de Pfizer sont statistiquement largement supérieurs à ceux causés par le vaccin d'AstraZeneca.

Ainsi, selon les données compilées, la France déplore 45,3 décès par million de doses injectées du Pfizer, contre 17,9 morts pour l'AstraZeneca. En Allemagne, les chiffres sont de 29,9 pour le Pfizer et 6,5 pour l'AstraZeneca.

En Norvège, la différence est encore plus marquée: 164,3 décès pour Pfizer contre 44,6. En Autriche et en Italie, les chiffres sont respectivement de 47,5 contre 7,5 et 10,9 contre 7,3.

Le Royaume-Uni fait office d’exception, sachant que le vaccin local d'AstraZeneca a été massivement utilisé sur toutes les catégories de la population: 72,9% des adultes ont reçu au moins une dose, tandis que 44,8% sont totalement immunisés. Dans ce pays, les chiffres sont de 20,7 décès pour le Pfizer contre 24,2 pour l'AstraZeneca.

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Elle souligne que ces statistiques indiquent que son vaccin fait courir moins de risques à la population que celui de Pfizer.

33 décès parmi les personnes âgées en Norvège

Les personnes fragiles et âgées sont les premières à se faire vacciner dans de nombreux pays

Un certain nombre de pays, dont la Norvège, le Danemark, la Finlande, l’Islande et la Suède, ont signalé le décès de personnes ayant reçu le vaccin développé par les laboratoires américain Pfizer et allemand BioNTech, mais aucun lien direct avec le vaccin n’a été établi.

La Norvège a notamment enregistré 33 décès parmi les personnes âgées qui avaient reçu leur première dose.

Oslo a déclaré plus tôt ce mois-ci ne pas avoir établi de lien avec le vaccin, recommandant toutefois aux médecins norvégiens de prendre en compte l’état de santé des patients les plus fragiles avant de décider une injection.

L’EMA a déclaré que «compte tenu des inquiétudes soulevées par la Norvège», elle a examiné les rapports faisant état de décès de personnes de tout âge après avoir reçu le vaccin.

«Dans de nombreux cas concernant des personnes de plus de 65 ans, la progression de (multiples) maladies préexistantes semblait être une explication plausible du décès», a observé l’agence.

Certains avaient déjà reçu des soins palliatifs avant la vaccination, a-t-elle précisé.

L’EMA a acté que les essais cliniques du vaccin Pfizer/BioNTech ont inclus des personnes âgées de 75 ans et plus.

Le régulateur européen a toutefois déclaré qu’il avait demandé à la société de continuer à «examiner de manière approfondie tous les signalements d’effets secondaires suspectés avec issue fatale».

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Rétablir la confiance dans le vaccin

Se basant sur ces chiffres, la compagnie pharmaceutique explique, toujours dans ce rapport, que la campagne de scepticisme et d’accusation qui l’a visée n’a pas seulement nui à AstraZeneca, mais aussi à la campagne de vaccination en elle-même, en érodant l’envie de se faire vacciner dans la population.

«Les décisions prises contre un vaccin particulier (le refus de l’utiliser pour vacciner), peut potentiellement faire baisser la confiance de la population dans les autres vaccins… Une campagne de vaccination qui ne serait pas suffisamment large ne ferait que perdurer la pandémie», explique le document.

La société pharmaceutique ajoute ensuite que, comme l’ont expliqué à plusieurs reprises le régulateur britannique et les scientifiques, le risque lié à une contamination au coronavirus est largement supérieur aux effets secondaires potentiels dus à une vaccination. AstraZeneca confirme être prête à collaborer avec n’importe quelle structure scientifique pour prouver en toute transparence la sécurité de la vaccination.

«AstraZeneca est attachée à son partenariat avec le NITAG (Groupe consultatif technique national sur la vaccination) et les régulateurs afin de rétablir la confiance dans le vaccin… Dans cette dynamique, la société reste déterminée à collaborer activement pour suivre et collecter rapidement des informations sur les avantages (des vaccins)», poursuit le rapport.

«La vaccination est nécessaire pour réduire les effets de la pandémie de Covid-19. Une réduction significative des hospitalisations dans les unités de soins intensifs, des hospitalisations normales et des décès dans les pays où la campagne de vaccination est mise en œuvre assez largement a déjà été démontrée.»

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