Message du général Coustou à l’occasion
du rassemblement des responsables de
Places d’armes à Montauban
- 27 septembre 2021
- 57 commentaires

Le général Coustou, vice-président de Place d’armes, l’un des tout premiers signataires et l’une des cibles de choix de la vindicte du gouvernement, prend la parole pour rappeler les grandes lignes de l’affaire de la lettre, écrite par le capitaine Jean-Pierre Fabre-Bernadac, que les médias ont appelée la lettre « des généraux ». Il aborde la question des représailles du gouvernement contre les généraux ayant signé la lettre et qui s’étaient exposés au regard de leurs concitoyens.
Après que soixante et un généraux ont signé cette lettre ouverte, le ministère les a contactés un par un pour leur demander s’ils maintenaient leur signature, on croit rêver !
Mais un si grand nombre d’officiers généraux à sanctionner aurait sans doute fait désordre, d’où une sélection arbitraire des six qui s’étaient exprimés dans les médias.
Pour ce qui est de la suite, puisque des menaces de sanctions sont brandies, a été adressé au Premier ministre, un « recours administratif préalable en vue de l’abrogation ou de la rétractation de plusieurs articles du code de la Défense » qui sont en contradiction avec le droit.
Je le rappelle, ceux à qui est déléguée la souveraineté et donc l’autorité en vertu de l’article six de notre constitution, ne sont pas fondés à en abuser.
Il reste à voir sur quel droit se repose le gouvernement pour me poursuivre de ses foudres, car je suis retraité, je ne suis plus en disponibilité.
L’avenir nous dira où est le droit, mais il conviendrait quand même en 2021 que tous ceux qui s’expriment sur les militaires cessent de les traiter comme des paillassons au motif d’un devoir de réserve suranné qui tenterait de les empêcher de s’exprimer surtout quand le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal affirme à Valeurs actuelles en mentionnant notre lettre que : « Le constat d’un délitement de la société est très largement partagé dans notre pays ».
Notre cri d’alerte est partagé par beaucoup de personnes. Elles sont les premières à craindre un bain de sang si nous ne prenons pas les mesures qui s’imposent tout de suite.
On peut faire une exception pour Jean-Luc Mélenchon qui a lu dans la lettre un appel à l’insurrection et qui a demandé au procureur de Paris de lancer des poursuites contre nous.
À juste titre le magistrat a classé sans suite ce signalement qui n’est rien d’autre qu’un effet de manche en direction des médias, car à aucun moment dans notre lettre il n’est question d’appel à l’insurrection, bien au contraire.
À la suite d’une intervention de Marine Le Pen pas très réfléchie appelant à la rejoindre, le gouvernement a tenté une sortie en masse avec quelques perles au passage comme Roselyne Bachelot qui parle d’une tribune de « vingt généraux en retraite » ou de la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher qui fustige « un quarteron de généraux en charentaises qui appellent au soulèvement ». Cette dernière, pour inconnue au bataillon qu’elle soit, fait l’objet d’une plainte pour ses propos mensongers et diffamatoires auprès de la cour de justice de la République qui juge les fautes commises par des ministres.
Quant au président de la République : silence radio. Soit il n’a rien à dire, car tout va bien en France, soit il craint d’abonder en notre sens comme l’a fait son porte-parole.
Comme je le disais, faute de poursuivre la soixantaine de camarades qui ont signé la lettre, le ministère concentre son courroux contre moi et cinq autres généraux. Nous sommes passés devant le Conseil supérieur de l’Armée qui a entendu nos arguments avant de communiquer un avis au président de la République qui décidera des sanctions à appliquer.
L’exercice sera délicat, car outre ma personne, je suis retraité et d’aucune façon je ne dépends du ministère des Armées, le général Martinez est un candidat déclaré aux présidentielles de 2022. Macron va-t-il sanctionner un de ses opposants ?
Enfin, l’évocation du grade si souvent reprochée s’impose au contraire par loyauté vis-à-vis d’anciens subordonnés préparés en leur temps pour faire la guerre, c’est-à-dire être prêts à donner leur vie en cas de circonstances exceptionnelles pour la France.
Se débiner alors que la France est en danger de mort justifierait au contraire d’être blâmés par ceux qui avaient accordé leur entière confiance à leurs anciens chefs.
Les militaires n’ont pas à avoir honte de leur grade, quel qu’il soit, ni à regretter cet appel au secours adressé « à nos gouvernants » qui pour la plupart n’ont jamais pris le moindre risque physique, auraient de ce fait mérité de se montrer plus discrets.
Pour vous faire sourire, parmi les reproches qu’on nous fait figure celui d’avoir terni l’image de l’Armée.
Que devrait-on dire quand le président lui-même, chef des Armées, a ridiculisé l’Armée et la fonction présidentielle en s’affichant aux Antilles avec des éphèbes ?
Les péripéties juridiques qui nous affectent ne doivent pas nous faire perdre de vue l’objectif principal. Nous sommes là pour combattre. Chacun à sa place fera son devoir.
Pour que vive la France, on continue le combat !
Général André COUSTOU
RAPPEL DU 14 AVRIL 2021
LETTRE OUVERTE AU
PRESIDENT MACRON
A SES MINISTRES ET
PARLEMENTAIRES
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs du Gouvernement,
Mesdames, Messieurs les parlementaires,
L’heure est grave, la France est en péril, plusieurs dangers mortels la menacent. Nous qui, même à la retraite, restons des soldats de France, ne pouvons, dans les circonstances actuelles, demeurer indifférents au sort de notre beau pays.
Nos drapeaux tricolores ne sont pas simplement un morceau d’étoffe, ils symbolisent la tradition, à travers les âges, de ceux qui, quelles que soient leurs couleurs de peau ou leurs confessions, ont servi la France et ont donné leur vie pour elle. Sur ces drapeaux, nous trouvons en lettres d’or les mots “Honneur et Patrie”. Or notre honneur aujourd’hui tient dans la dénonciation du délitement qui frappe notre patrie.
– Délitement qui, à travers un certain antiracisme, s’affiche dans un seul but : créer sur notre sol un mal-être, voire une haine entre les communautés. Aujourd’hui certains parlent de racialisme, d’indigénisme et de théories décoloniales, mais, à travers ces termes, c’est la guerre raciale que veulent ces partisans haineux et fanatiques. Ils méprisent notre pays, ses traditions, sa culture, et veulent le voir se dissoudre en lui arrachant son passé et son histoire. Ainsi s’en prennent-ils, par le biais de statues, à d’anciennes gloires militaires et civiles en analysant des propos vieux de plusieurs siècles.
– Délitement qui, avec l’islamisme et les hordes de banlieue, entraîne le détachement de multiples parcelles de la nation pour les transformer en territoires soumis à des dogmes contraires à notre constitution. Or chaque Français, quelle que soit sa croyance ou sa non-croyance, est partout chez lui dans l’Hexagone ; il ne peut et ne doit exister aucune ville, aucun quartier où les lois de la République ne s’appliquent pas.
– Délitement, car la haine prend le pas sur la fraternité lors de manifestations où le pouvoir utilise les forces de l’ordre comme agent supplétif et bouc émissaire face à des Français en gilets jaunes exprimant leurs désespoirs. Ceci alors que des individus infiltrés et encagoulés saccagent des commerces et menacent ces mêmes forces de l’ordre. Pourtant, ces dernières ne font qu’appliquer les directives, parfois contradictoires, données par vous, gouvernants.
Les périls montent, la violence s’accroît de jour en jour. Qui aurait prédit il y a dix ans qu’un professeur serait un jour décapité à la sortie de son collège ? Or nous, serviteurs de la Nation, qui avons toujours été prêts à mettre notre peau au bout de notre engagement – comme l’exigeait notre état militaire, ne pouvons être devant de tels agissements, des spectateurs passifs.
Aussi ceux qui dirigent notre pays doivent impérativement trouver le courage nécessaire à l’éradication de ces dangers. Pour cela, il suffit souvent d’appliquer sans faiblesse des lois qui existent déjà. N’oubliez pas que, comme nous, une grande majorité de nos concitoyens est excédée par vos louvoiements et vos silences coupables.
Comme le disait le cardinal Mercier, primat de Belgique : « Quand la prudence est partout, le courage n’est nulle part. » Alors, Mesdames, Messieurs, assez d’atermoiements, l’heure est grave, le travail est colossal ; ne perdez pas de temps et sachez que nous sommes disposés à soutenir les politiques qui prendront en considération la sauvegarde de la nation.
Par contre, si rien n’est entrepris, le laxisme continuera à se répandre inexorablement dans la société, provoquant, au final une explosion et l’intervention de nos camarades d’active dans une mission périlleuse de protection de nos valeurs civilisationnelles et de sauvegarde de nos compatriotes sur le territoire national.
On le voit, il n’est plus temps de tergiverser sinon, demain la guerre civile mettra un terme à ce chaos croissant, et les morts, dont vous porterez la responsabilité, se compteront par milliers.
Rédacteur :
Capitaine Jean-Pierre FABRE – BERNADAC
Ancien officier de l’Armée de Terre et de la Gendarmerie, auteur de 9 ouvrages
L’opération “lettre ouverte” est close.
Chers amis,
Nous avons enregistré plus de 27 000 signatures d’anciens militaires dont une soixantaine de Généraux et 70 000 soutiens civils.
Nous passons désormais à l’étape suivante qui va consister à nous organiser sur le terrain.
Merci de votre engagement à nos côtés.