Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Publicité
Visiteurs
Hier 6
Ce mois ci 20
Depuis la création 1 240 937
Newsletter
122 abonnés
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Derniers commentaires
Archives
19 juillet 2022

GEOPOLITIQUE INTERNATIONALE ... LE DESASTRE ECONOMIQUE DE L'OCCIDENT ARRIVE A GRANDS PAS AVEC LES SANCTIONS CONTRE LA RUSSIE

Le cas Christine Lagarde:
d’un désastre à un autre...

 

 

Par Teresita Dussart pour FranceSoir (Chronique) via Mondialisation.ca

 

LAGARDE CHRISTINE FMI

L’euro est au même niveau que le dollar pour la première fois depuis 2002. L’inflation en Espagne a atteint il y a déjà trois semaines une somme à deux chiffres et, partout dans la zone UE, elle se fait plus ou moins sentir. L’hyper endettement public dépassant la barre des 100% de PIB, est devenu la norme. Les réserves des banques pourraient ne pas être garanties pour toujours. Ce sujet fait encore office d’épouvantail, mais c’est dans l’air. Ce n’est pas du tout exclu de la configuration risque des nations les plus riches. Une nouvelle crise bancaire et immobilière entre à nouveau dans le champ des possibles, sans parler de la conjoncture géopolitique installée par la Maison-Blanche en Ukraine, et le choc énergétique qui en découle. Dans la série des fléaux, le fruit de l’épargne s’érode par l’inflation, dans un environnement où les pensions sont désormais officiellement considérées comme une vue de l’esprit pour les générations de post boomer. Le frisson de l’insécurité économique propre aux citoyens des États émergents assaille les Européens. Jamais la politique monétaire n’a été si peu et si mal défendue, à l’image du reste. Mais pendant que le syndrome de l’argentinisation de l’économie communautaire s’installe, à la tête de la BCE, Christine Lagarde fait l’autruche.

Les pires prédictions associées à sa nomination à la tête de la BCE se seraient-elles réalisées ? « Mettre Christine Lagarde à la tête de la BCE, conduira l’Euro zone vers une catastrophe », titrait The Telegraph en juillet 2019. En août de la même année, le média britannique met en garde : « L’Argentine est le dernier désastre de Christine Lagarde, le prochain sera l’Europe ». La veille, le Financial Times lui emboîtait le pas, en prenant des gants : « L’héritage de Lagarde au FMI, fait peser des nuages sur sa présidence à la BCE ». Pour mémoire, le poste à la BCE lui avait été proposé par Emmanuel Macron en marge du G20 d’Osaka, en 2019. L’ex-associé du cabinet Baker McKenzie cherchait justement une planche de salut, pour éviter d’avoir à gérer sa crise.

C’est l’histoire du crédit le plus généreux et, en même temps, le plus imprudent de l’histoire de l’institution. En 2019, alors qu’il ne faisait plus l’ombre d’un doute que l’Argentine était entrée officiellement en défaut de paiement, que l’ex-président Mauricio Macri ne serait pas reconduit pour un second mandat, peu de professionnels auraient parié sur l’avenir de Lagarde. Macron lui ouvrait les portes de la banque centrale des banques centrales.

En 2018, ce sont 56 milliards qui ont été alloués par Christine Lagarde au champion du monde des défauts. 56 milliards, dont 44 arriveront effectivement dans les caisses de la Banque centrale de la République argentine (BCRA). Dès la première tranche, l’Argentine demandait la restructuration de la dette. Ce qui n’a pas empêché le fond de verser la seconde tranche. Depuis, l’Argentine est de nouveau dans ce cercle vicieux qui va du défaut à la renégociation des termes de la dette, puis du re défaut. In fine, de la cession de la dette devenue toxique à des fonds spéculatifs pour qui, la mauvaise gouvernance argentine est une aubaine infinie. Ce, pendant que la classe moyenne, qui n’a jamais vu la couleur de l’argent, plonge dans les statistiques de déclassement et de l’indigence.

Lagarde ne pouvait pas ignorer l’histoire financière argentine. Les défauts marquent tellement l’histoire du pays que l’on ne rappelle jamais assez que le Club de Paris a été créé en 1956 comme une commission ad hoc pour régler la dette argentine. Les arbitres du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI) planchent essentiellement sur les conflits surgis de ce pays, lesquels représentent plus d’un tiers des cas. Les parties plaignantes sont des entreprises qui s’y sont vus flouées, voire expropriées. Il y a une matrice.

La rapidité avec laquelle ce prêt a été élaboré et le lien exceptionnel qui s’est créé entre elle et Mauricio Macri, ex-président d’Argentine, continuent à dérouter. Car le prêt de 2018 a été garanti dans des conditions totalement atypiques pour le fond, avec une partie du Directoire en dissidence, s’abstenant toutefois de poser son véto. Lagarde qui n’est pas économiste se découvrait partisane d’une approche plus hétérodoxe, incluant des composantes sociétales, d’inclusivité transgenre essentiellement et autres concepts woke, mais très peu de réforme visant la stabilité de la monnaie.

Moins d’exigence de réformes structurelles, implicitement, revenait à moins de contrôle. De fait, il est très difficile de statuer sur le devenir des 44 milliards qui sont effectivement arrivés en Argentine. Pour certains, les fonds ont été absorbés par l’inflation. Pour d’autres, tout simplement siphonnés à l’ancienne. Plusieurs enquêtes sont ouvertes en Argentine. Étonnamment, aucune procédure disciplinaire au FMI n’a été engagée. Quant à l’actuelle présidente de la BCE, elle se garde bien de parler de l’Argentine.

Pourtant, dès 2018, les indices d’inflation et de fuites de capitaux étaient à la portée de tout en chacun. Arrivé sous le leitmotiv du changement (Cambio en espagnol) face à la communauté internationale, en interne, Macri poursuivait la politique de son prédécesseur, Cristina Kirchner. Ce fils et grand-neveu d’un parrain de la ‘Ndrangheta, organisation mafieuse de la région de Calabre, située dans le sud de l’Italie, aura contribué à approfondir les prébendes et la corruption. Toute chose que les observateurs à Buenos Aires avaient notée d’emblée. Transférer de l’argent dans de telles conditions revenait à accorder un prêt à feu à Sani Abacha. Plus tard, dans sa seule auto-critique sur son rôle en Argentine, Lagarde concèdera « s’être trompée dans son analyse ». Une erreur qui aura contribué à créer de millions de nouveaux pauvres sur plusieurs générations, alors que les gouvernements qui se succèdent dans ce pays font déjà très bien cela, sans avoir besoin d’aide.

Mais le plus déroutant, reste le contraste entre l’attitude de Lagarde face à l’Argentine et face à la Grèce, peu de temps avant. Arrivé au pouvoir en 2010 et 2009, le Premier ministre Georges Papandréou découvre un déficit public de 12,9% et une dette publique équivalent à 115% (aujourd’hui dépassée par la plupart des pays de l’hémisphère nord). Pour éviter le défaut sur sa dette, la Grèce se tourne vers le FMI et l’Europe. La Grèce se verra finalement accorder un prêt de 28 milliards de dollars en 2012. Non sans que Lagarde ait cru bon d’humilier toute la société grecque : « Je pense davantage à ces enfants d’une école d’un petit village du Niger qui n’ont que deux heures de cours par jour, qui partagent une chaise pour trois et qui cherchent passionnément à avoir accès à l’éducation (…) Je pense à eux en permanence, parce que je pense qu’ils ont davantage besoin d’aide que la population d’Athènes. ». Avec la Grèce, il n’y avait pas d’hétérodoxie. Avec les Grecs, Lagarde était métropolite de l’orthodoxie du FMI. Il fallait s’assurer que les Grecs remplissent les conditions accordées avec la Troïka (Commission européenne, BCE, FMI). Toute aide était alors considérée « prématurée ».

Mais le pire est que Lagarde elle-même est une experte en ingénierie financière de détournement de fonds publics. C’est en tous les cas ce que révèle le journal El Pais en novembre 2019. Selon le quotidien espagnol, Lagarde a fait partie de 2003 à 2005 du Conseil d’administration d’une filiale de Baker McKenzie, dénommée Law in Context. Un nom qui semble indiquer une acception relativiste de la loi. Entité dédiée à la constitution de sociétés offshore. Preuve qu’elle a de l’expérience dans le domaine, elle a été déclarée coupable de négligence par un tribunal en 2016, dans le cadre du dossier Adidas de Bernard Tapie, alors qu’elle était ministre de l’Économie et des Finances (2007-2011). Elle aurait favorisé un détournement de fonds publics de l’ordre de 403 millions. Là aussi, elle a réussi à passer entre les mailles du filet et à conserver son poste. Le FMI a préféré passer l’éponge et ne pas engager une procédure interne. C’était pourtant un incroyable signal.

Par action ou par omission, Lagarde incarne le prototype du haut fonctionnaire se rendant coupable des pires aventures, plongeant des millions de personnes dans la récession, s’en lavant les mains et réussissant toujours à se refaire par la porte haute.

Teresita Dussart

La source originale de cet article est FranceSoir (Chronique)

Copyright © Teresita DussartFranceSoir (Chronique), 2022


Tous les articles, la tribune libre et commentaires sont sous la responsabilité de leurs auteurs. Les Moutons Enragés ne sauraient être tenus responsables de leur orientation.

 

 

L’évolution de la parité euro-dollar
cache un anachronisme monétaire profond

 

 

image_pdfimage_print

par Magaye Gaye.

L’euro baisse par rapport au dollar au point d’entretenir avec ce dernier une parité parfaite, historique, jamais enregistrée. Ce changement de rapport de force inédit devrait être analysé de manière approfondie en vue d’en cerner les causes, son caractère éventuellement structurel et ses conséquences sur l’Europe et les États-Unis d’une part et sur les pays africains de la zone CFA d’autre part.

Il est imprudent et hasardeux dans le contexte actuel de volatilité de l’euro par rapport au dollar de tirer des conclusions hâtives applicables à toutes les situations économiques ; les analyses doivent être ciblées et circonstanciées en fonction du profil de chaque économie en convoquant des éléments comme les moteurs de la croissance (exportation, investissements, consommation), la structure des échanges, le degré de dépendance par rapport à la contrainte extérieure, le profil monétaire des principaux partenaires, la qualité (transformé ou pas) des produits exportés et les objectifs globaux de politique économique.

La volatilité actuelle du dollar par rapport à l’euro ne me semble pas conjoncturelle,  en d’autres termes, liée à des phénomènes de spéculation mais bien structurelle.  Elle résulte de plusieurs facteurs au nombre desquels le relèvement systématique des taux d’intérêt aux États-Unis et le fait que ce pays ait été moins touché par la guerre en Ukraine au regard de sa dépendance énergique moins importante notamment du fait du pétrole de schiste. Il convient de rappeler qu’à l’inverse, l’Europe  importe 90% du pétrole dont elle a besoin et 70% de ses besoins en gaz qui proviennent en grande partie de Russie (environ 34%).

Les États-Unis ont été globalement moins vulnérables que l’Europe dans un contexte international marqué par les séquelles d’une pandémie dévastatrice et par une  situation géopolitique internationale tendue. À cela s’ajoutent des erreurs d’appréciation manifestes des banques centrales (FED et BCE) qui ont mis en œuvre des solutions de politiques monétaires classiques à savoir actionner les taux directeurs alors que les thérapies de relance devaient exceptionnellement sortir du dogme de lutte contre l’inflation pour s’attaquer au relèvement de l’offre grâce à des interventions directes en liquidité. Je reste convaincu que ces erreurs d’appréciation retardent la relance économique au niveau mondial.

Au plan du commerce extérieur, l’Europe devrait tirer profit de cette dévaluation de sa monnaie par rapport au dollar si la tendance de réévaluation du billet vert se confirme sur le moyen terme. Selon Eurostat, l’Union européenne a bénéficié en 2020 d’un excédent commercial de 150 milliards d’euros avec les États-Unis. Une dévaluation de la monnaie relançant les exportations, l’Europe pourrait renforcer ses excédents. Il faut souligner que les effets favorables de l’appréciation du dollar du côté américain sont limités dans la mesure où,  le fait d’attirer plus d’investisseurs et par ricochet de liquidité à la faveur de taux d’intérêts élevés pourrait ne pas relancer la machine économique US dans un contexte de mise en œuvre de stratégie économique de Stop et non de Go avec des outils de maitrise inflationniste.

L’Europe devrait gagner au change mais à condition de maitriser deux éléments de risques essentiels que sont d’une part ses difficultés d’approvisionnement énergétiques induites par le conflit russo-ukrainien et d’autre part, l’exposition à une facturation de ses importations en dollar dans un contexte où, elle paie plus de 80% de sa facture énergétique qui s’élève à 300 milliards d’euros par an, en dollars américains alors que 2% seulement de ses importations d’énergie proviennent des États-Unis.

Vers la fin d’un anachronisme monétaire ?

Le dollar américain a longtemps vu sa parité s’inscrire en dessous de l’euro. Or, objectivement et pour plusieurs raisons, ce rapport ne traduit pas la réalité économique.

D’emblée, je dois préciser que je fais partie de ces économistes puristes qui restent convaincus que la monnaie doit être la résultante de la situation et du potentiel économique des nations et non l’inverse. Bref un input au lieu d’un output. Les raisons que j’avance par rapport à la prééminence du dollar sont de plusieurs ordres.

Premièrement, les États-Unis restent la principale économie du monde avec un PIB estimé en 2021 à 24 796 milliards de dollars par le FMI soit 25% du PIB mondial. La somme des économies des Etats membres de l’UE a représenté un PIB de 14 476 milliards d’euros à la même période. Les États-Unis disposent de ressources naturelles considérables, d’une fédération politique solide et d’un espace géographique économique homogène; son économie a montré plus de résilience par rapport à celle européenne.

Deuxièmement,  le dollar reste la  principale monnaie d’échange et de réserve mondiale et une référence pour les marchés financiers internationaux. Il est structurellement plus robuste que l’euro, dans la mesure où, il représente près de 65% des réserves de change mondiales, contre environ 20% pour la monnaie européenne.

Troisièmement, les États-Unis assument un leadership mondial reconnu internationalement grâce à sa puissance politique, économique, diplomatique et militaire : 38% du total des budgets militaires mondiaux en 2019.

Les pays de l’UEMOA dans une situation « mi-figue mi-raisin »

Ces pays ont une balance commerciale structurellement déficitaire par rapport au reste du monde. Les exportations ont été estimées à 20 195 milliards de FCFA en 2020 dont  80% en dehors de l’espace euro. Les importations quant à elles ressortent à 25 280 milliards à la même année dont 57,7%  se font en dehors de la zone euro.

Compte tenu de ce profil de commerce extérieur et toutes choses étant égales par ailleurs, les pays de l’UEMOA pourraient enregistrer des retombées mitigées alors qu’une dévaluation de l’euro par rapport au dollar aurait dû, si ces pays disposaient d’économies performantes, être une opportunité réelle à saisir notamment en matière d’exportation. Au vu des nombreuses contraintes identifiées : exportation de produits à faible valeur ajoutée, importations massives de biens et services, l’UEMOA passe une fois de plus à côté d’une occasion historique.

En tout état de cause, les importations en dollars payées plus chères pourraient négativement impacter les balances commerciales et de paiement avec quatre conséquences néfastes sur les économies : amenuiser leurs réserves en devises, générer plus inflation, saper la compétitivité des entreprises par rapport à celles du reste du monde, favoriser des situations de crise alimentaire. Évidemment à cause de tous ces facteurs, générer moins de croissance et plus de pauvreté. Quant au service de la dette en dollars, il devrait augmenter et exposer les pays à des pertes de change importantes. Ce changement de parité interpelle les pays de l’UEMOA à plusieurs niveaux : ils doivent relancer leur processus d’intégration afin de mieux commercer entre eux en vue de capter les valeurs ajoutées sur place, diversifier les partenaires commerciaux de manière à gérer avec plus d’efficacité les risques monétaires et de change ; ils gagneraient enfin, puisque la monnaie est un instrument de politique économique, à inscrire leur monnaie commune dans une dynamique de taux flottants calibré en fonction du profil des devises de leurs principaux partenaires. Cela faciliterait par exemple des dévaluations compétitives à l’image du yuan chinois.

Au plan de l’endettement, des  réflexions doivent être engagées quant à la dynamisation du marché financier régional, la diversification des profils d’endettement extérieur, le recours aux techniques de couverture de risque de change mais surtout l’utilisation des ressources de l’endettement dans des projets viables.

source : Financial Afrik

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité