DICTIONNAIRE POLITIQUE DE L’INTERNET ET DU NUMERIQUE : UNE REFLEXION COLLECTVE ET APPROFONDIE SUR LA QUESTION
Dimanche 13 Février 2011
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DICTIONNAIRE POLITIQUE DE
L’INTERNET ET DU NUMERIQUE :
UNE REFLEXION COLLECTVE ET
APPROFONDIE SUR LA QUESTION
http://www.latribune.fr/static/pdf/Dictionnaire.pdf
Fred Forest qui a pris en charge l 'évènement à Nice de la prochaine “ Fête de l’Internet 2011 “, dévolue pour son quinzième anniversaire à l’art et à la culture, participe à l’ouvrage collectif en ligne, coordonné par Christophe Stener, préfacé par Alain Minc, publié par la Tribune :
“ Le dictionnaire politique de l’Internet et du numérique “
L’artiste a été désigné pour illustrer le mot ART , situé à la première lettre de l’alphabet (Page 5/108) c’est-à-dire dès les premières pages de l’ouvrage
Un panel prestigieux de contributeurs : institutionnels de haut niveau, dirigeants de grandes entreprises, ministres et députés, universitaires, se succèdent jusqu’à la lettre Z sans avoir épuisé le sujet.(Voir le sommaire de l’ouvrage en fin des textes)
Fred Forest écrit pour sa part : “Hier l'artiste laissait sa trace dans un espace physique (les murs des cavernes, le marbre de Carrare, la toile de lin) en confrontant directement sa pratique à la matière physique pour laisser son empreinte au monde.
Aujourd'hui, s'il inscrit son signe identitaire dans l'univers des réseaux, son œuvre est partout à la fois. Pour diffuser son œuvre, et lui donner une existence et une visibilité sociale, il n'est plus contraint de façon, quasi obligée, de passer par des pouvoirs institutionnels, politiques, culturels, marchands... Le numérique est émancipateur de œuvre d’art en autorisant sa "déterritorialisation ", son autoproduction, sa visibilité planétaire et lui procure une liberté nouvelle.”.
Vous auriez tort de vous priver d’aussi riches préceptes d’autant que leur lecture et leur téléchargement est libre en ligne.
Sans oublier de vous préparer à venir vous joindre à nous à la “Fête de l’Internet “ qui ouvrira ses portes là Nice le dimanche 20 mars, le jour du printemps et ...des élections cantonales à partir de 15 heures au MUSEAAV place Garibaldi.
Fred Forest
Professeur émérite de l’Université de Nice Sophia-Antipolis
La généralisation du numérique dans la communication audiovisuelle n’est pas qu’une révolution technologique ; elle ne signifie pas seulement l’apparition de nouveaux modes de diffusion et de réception. Elle transforme les conditions dans lesquelles la télévision est regardée et la radio écoutée ; elle oblige les chaînes, les producteurs et les créateurs, les entreprises de la filière technique, à redéfinir leur stratégie ; elle est un enjeu majeur pour l’autorité de régulation, dont les missions et les pouvoirs s’adaptent à ce nouvel univers.
Le premier bouleversement est le déploiement de la télévision numérique terrestre, avec ses dix-huit chaînes nationales gratuites, ses chaînes payantes, ses chaînes locales. La meilleure qualité de l’image et du son, la diversité des programmes, avec des formats qui restaient inédits pour des chaînes hertziennes gratuites (information continue, musique, jeunesse), expliquent le succès d’audience, de même que la facilité d’accès à la TNT et sa gratuité. Dictionnaire politique de l’Internet et du numérique – Christophe Stener – Page 7/108.
Grâce aux actions conduites par les pouvoirs publics et le CSA pour lutter contre toute fracture territoriale, la télévision numérique sera reçue par la voie hertzienne terrestre par plus de 95 % de la population le 30 novembre 2011, et tous les autres foyers pourront accéder par le satellite, le câble ou l’ADSL aux chaînes diffusées sur la TNT ; le processus de passage au « tout numérique » aura ainsi été conduit en deux ans. La numérisation de l’audiovisuel hertzien a bien sûr des conséquences économiques : elle représente une lourde charge financière pour les chaînes, au moment où la fragmentation des audiences entraîne des recompositions du paysage audiovisuel.
De plus, les entreprises sont tenues d’investir dans de nouveaux services : en effet, la TNT permet des innovations spectaculaires, dont le développement est prévu par la loi du 5 mars 2007 relative à la télévision du futur. La haute définition sera le standard de la télévision de demain ; elle est déjà très attendue par les téléspectateurs à en juger par l’ampleur des achats de téléviseurs appropriés. La mobilité est une autre attente forte du public : aux côtés de trois chaînes publiques, treize chaînes privées ont été sélectionnées par le CSA pour la télévision mobile personnelle ; la mise en œuvre de cette innovation nécessite de trouver un modèle associant le secteur de l’audiovisuel et celui des télécommunications.
La radio est également concernée par le mouvement de numérisation. La radio numérique terrestre, voulue par le législateur, apportera une couverture vraiment nationale, une augmentation de l’offre, une meilleure qualité de son, ainsi que la possibilité de diffuser des données associées.
La seconde révolution de l’ère numérique est le développement des services non-linéaires, comme la télévision de rattrapage et la vidéo à la demande, qui répondent au souhait du public de pouvoir visionner des contenus précis à tout moment ; elle s’accompagne, plus largement, de la multiplication des contenus audiovisuels professionnels disponibles sur internet. Le développement de tels services pose notamment des questions liées à la chronologie des médias ou à la rémunération des contenus sur tous les supports. Il oblige les chaînes à imaginer de nouvelles stratégies sur internet. Les compétences du CSA ont suivi cette évolution : même les radios et les télévisions exclusivement diffusées sur internet relèvent de son champ d’action, et il est appelé à réguler les services audiovisuels à la demande.
Si le Conseil accroît ainsi la dimension technologique et économique de la régulation, il est convaincu que les contenus doivent conserver la primauté. Les contenus sont les vrais créateurs de richesses économiques et culturelles dans un monde où les réseaux se multiplient et doivent apporter une valeur ajoutée aux consommateurs. C’est pourquoi le modèle français de régulation, qui met au cœur de son action la promotion des contenus, est parfaitement adapté à l’univers numérique. La création de contenus numériques innovants, en haute définition ou en 3D, est essentielle pour assurer la compétitivité de l’industrie française de l’image. Encore faut-il que ces contenus soient facilement accessibles, bien exposés, et que leur usage soit légitimement rémunéré. C’est ce cercle vertueux qu’il faut construire. Il est nécessaire de rappeler sans cesse que la révolution numérique apporte de nouvelles potentialités sociétales et culturelles, au-delà de ses enjeux technologiques et économiques.
Michel Boyon
Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel