MALI : LA GUERRE MANIPULEE PAR LES MEDIAS AUX ORDRES
Il est bien difficile de savoir quelle est vraiment la situation au Mali.
Selon la presse française, nos armées triomphantes, partout acclamées par les populations libérées, ont reconquis tout le Nord-Mali par "une victoire éclair". Une fois les villes conquises, elles sont remises à l'armée malienne. Cette presse là reste très discrète sur les dérapages et les exactions qui seraient commis par nos alliés africains et évite de parler des problèmes rencontrés par nos troupes. On a déjà vu de nombreuses images de camions ensablés tirés de leurs difficultés par les blindés à quatre, six ou huit roues motrices, et ces véhicules sont encore dans les zones relativement bien viabilisées entre les villes de la boucle du Niger. Nos troupes sont habituées au désert sec et caillouteux d'Afghanistan, moins semble-t-il au désert sableux du Mali ou les zones de sable mou sont légions. Faisons leur confiance, ils apprendront vite à les reconnaître du premier coup d'œil bien que ce ne soit pas toujours évident. En attendant, il est question d'acheminer des chars Leclerc qui passent partout… sauf en zones montagneuses.
La presse d'Afrique noire a une façon plus originale de présenter les faits. La presse malienne, par exemple, écrit avec quelque vanité "nos troupes ont reconquis Tombouctou avec l'aide de nos alliés français…" "…la population nous accueille avec enthousiasme", "…il faut nettoyer la vermine, … Les populations qui jubilent actuellement devraient, elles aussi, se mettre en cheville avec les militaires afin de mieux traquer cette bande d’individus sans foi ni loi…" On y apprend qu'à Bamako "la communauté arabe subit des vexations", doux euphémisme pour parler de passages à tabac et parfois de meurtres qui ont été dénoncés par la presse russe, mais également par Gérard Grisbec, grand reporter sur notre 2ème chaîne TV. En dépit des grandes victoires emportées par les troupes maliennes sur un ennemi aux abonnés absents, avec l'aide des troupes françaises qui les suivent, la presse malienne est quand même un peu inquiète. Nul n'ignore que les villes reconquises étaient vides de leurs bourreaux djihadistes et que la "victoire-éclair" s'est faite "la fleur au fusil" comme l'a souligné Le Figaro. Alors on peut lire "…où se cache-t-elle cette vermine ? A dire vrai, l’attitude des islamistes suscite mille et une interrogations…
Peut-être les djihadistes ont-ils un autre plan machiavélique qu’il faut chercher à déjouer avant qu’il ne soit mis à exécution. Il n’est pas exclu qu’ils se soient terrés dans des grottes avec pour dessein de regagner plus tard les villes qu’ils ont abandonnées pour mener la vie dure aux populations". Très probable en effet, pour ne pas dire certain. Mais admirons ce langage guerrier qui rappelle celui qu'utilisait notre presse nationale de 1914-18 pour parler de "la sale vermine boche terrée dans les tranchées" et celle de 1945 pour "traquer la vermine collaborationniste".
Elle a raison la presse noire-africaine, car les Touaregs du Mouvement National de Libération de l'Azawad (MNLA) ont annoncé qu'ils avaient déjà repris Kidal et étaient prêts à négocier avec l'armée française, puisque maintenant ils font eux-aussi la chasse aux djihadistes qui les ont trahis.
"Nous assurons ensemble la sécurité de la ville de Kidal", a déclaré à l'AFP Mohamed Ag Aharib, ancien porte-parole d'Ansar al-Din, passé au Mouvement islamique de l'Azawad (MIA). "Actuellement à Kidal, il y a des combattants du MIA et des combattants du MNLA, qui avaient intégré les rangs d'Ansar Dine et qui sont redevenus MNLA", a-t-il souligné.
Cette complexité révèle les graves dissensions qui existent entre les divers groupes (Touaregs laïcs du MNLA et islamistes du MIA, sans oublier AQMI et les autres), mais permet à la presse noire-africaine de jeter de l'huile sur le feu en disant que le MNLA ment, pas pour nier que Kidal ait été reprise, mais parce que, selon elle, le MNLA aurait été repris par Ansa al-Din et que ce sont en réalité des djihadistes qui ont repris Kidal. Elle appelle donc ses alliés français, l'armée malienne étant très occupée comme chacun sait à reconquérir le Nord Mali, à reprendre vite Kidal et à y nettoyer la vermine arabe. Le MNLA affirmant qu'il est "en état de belligérance avec l'armée malienne", il vaut donc mieux en effet que les Français nettoient "la vermine arabe" ! Problème que pose le MNLA : "Nous ne demandons pas le départ de l'armée française, nous l'approuvons quand elle lance des frappes ciblées. Mais pas quand elle ramène l'armée malienne sur notre territoire, où elle a déjà commis des exactions, aidée par des milices ethniques" ("ethniques" parce qu'il n'y a aucun Arabe dans les troupes africaines) dit le porte-parole des Touaregs en France (propos rapporté par Pierre Prier dans Le Figaro)
Notre armée qui "ne négocie pas avec les terroristes", comme l'a martialement annoncé Hollande imitant son frère Bouteflika, aurait riposté en bombardant l'aéroport de Kidal et un avion s'y serait même posé. "En tout cas, tant que ces djihadistes ne seront pas débusqués et mis hors d’état de nuire, il faut bien craindre des actes de représailles dans le septentrion malien et même dans d’autres zones du pays. Pour avoir le cœur net, il y a lieu de mener un véritable travail de ratissage". (J'adore la presse africaine, il n'y a qu'elle pour utiliser des mots comme "septentrion" là où nous disons Nord). Mais on se demande qui va devoir "ratisser" dans un Sahara en voie de surchauffe pour cause de saison chaude qui approche. Quoi qu'il en soit, attendons d'en savoir plus sur ce qui se passe dans ce "pot aux Noirs" (d'accord, c'est un jeu de mots un peu facile, mais ça va bien avec le "pot-aux-roses" socialiste qui nous gouverne).
Et puis il y a la presse arabe, y compris celle de nos alliés qataris, saoudiens, tunisiens et autres qui dénonce "l'armée française bombarde les arabes" avec parfois une variante "…bombarde les musulmans". Ce n'est peut-être pas exactement l'image que Napoléhollande Ier voulait donner, lui qui prend soin de ne jamais prononcer les mots tabous "arabe", "musulman", "islamiste" et se cantonne à leur synonyme "terroristes". Le voilà, en quinze jours, transformé en tueur d'Arabes et de musulmans, et de la façon la plus lâche qui soit pour des adeptes du sabre et du poignard à égorger les mécréants, par des bombardements aveugles sur les fidèles du Coran, de la charia et du djihad.
Il sera intéressant de voir comment notre communauté binationale franco-maghrébine va voter aux prochaines municipales !
Cependant, les musulmans laïcs (il y en a peu, mais ils existent) ne sont pas contents non plus contre les djihadistes depuis qu'en partant de Tombouctou ils ont brûlé la plus ancienne et la plus grande bibliothèque musulmane d'Afrique. Le journal Asharq Al-Awsat (international, publié à Londres) écrit : "L'armée malienne soutenue par les forces spéciales françaises a pris le contrôle de la ville historique de Tombouctou, où des groupes islamistes armés appartenant à Al-Qaida ont brûlé une bibliothèque historique comportant des milliers de manuscrits remontant au XIIIe siècle avant de fuir".
Notons que, pour eux aussi, ce ne sont pas les Français qui ont libéré Tombouctou, mais les Maliens ! Il me semblait pourtant avoir vu à la télé un colonel français dire à un colonel malien : "Vous pouvez y aller maintenant, nous avons sécurisé la ville".
Bref, la situation militaire qui nous est présentée en France comme relativement claire : une victoire éclair sur des terroristes qui fuient à l'approche de nos vaillants soldats, est en réalité assez bord…que ! Les dits terroristes s'en vont pour éviter des pertes humaines qu'ils auraient du mal à combler, mais reviennent dès qu'ils le peuvent en se présentant peut-être sous des appellations qui ne correspondent sans doute pas à leur véritable identité.
Ce que l'on comprend, c'est qu'espérer une intervention militaire de courte durée est illusoire, cela doit faire partie du ré-enchantement du rêve présidentiel ! Si l'armée française part vite, elle sera accusée d'avoir laissé en place une armée malienne ou panafricaine noire qui exercera des représailles pas trop bien ciblées sur toutes les communautés arabes des villes maliennes. De surcroît, comme ces troupes noires ne résisteront pas cinq minutes à un retour des bandes de djihadistes ou des clans touaregs qui voudront réoccuper "leur" pays, les instances et la presse internationale diront que l'opération a été mal menée par les Français et qu'il eut mieux valu suivre les directives de l'ONU.
La résolution 2085 de l'ONU n'a pas donné autorisation à la France d'intervenir, contrairement à ce que le gouvernement tente de nous faire croire. Elle dit qu'elle autorise "le déploiement au Mali, pour une durée initiale d'une année, de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA)". Elle demande "…aux Etats membres et aux organisations régionales et internationales de fournir aux Forces maliennes un soutien coordonné sous forme d'aide, de compétences spécialisées, de formation et de renforcement des capacités". Elle recommande la négociation avec "les groupes maliens ayant rompu avec les organisation terroristes, notamment Al Qaïda au Maghreb islamique". Le MNLA touareg est le seul "groupe malien" laïc , mai il ne peut être cité nommément : il demande la création d'un Etat touareg dans le Nord Mali, l'Asawad, ce qui est contraire au principe onusien de l'intangibilité des frontières issues du partage colonial.
Il n'y a que la France pour voir là-dedans une autorisation à intervenir seule alors que la MISMA n'est pas encore prête à le faire, même si pour sauver la face elle a envoyé quelques troupes nigériennes. Finalement, en prétendant que c'est l'armée malienne qui conquiert les villes, avec l'appui de l'allié français, la presse malienne rend un grand service à Hollande-l'agité qui a voulu intervenir sans attendre, sur une présomption d'attaque arabe sur le Sud qui ne s'est pas concrétisée, même si la situation sur place laissait augurer une percée des islamistes vers le Sud du pays. Cela explique aussi que les Européens et les Américains attendent l'intervention effective de la MISMA pour nous rejoindre, afin de ne pas se mettre en porte à faux avec la résolution 2085 de décembre 2012. On comprend la fébrilité de Fabius à vouloir les convaincre d'avancer leur décision.
Enfin, il y a un sérieux problème : dans un article du 28 septembre 2012, La Tribune soulignait que le gouvernement Ayrault prévoyait une économie drastique sur les budgets militaires. De l’ordre de cinq milliards d’euros rien que pour l’année 2013. Ces coupes budgétaires ne pourront évidemment être faites. Le matériel encore en état de marche de retour d'Afghanistan est envoyé en Afrique, celui qui est réparable reste dans les ateliers où les moyens financiers manquent pour le réparer. Ce fut la cause directe de la mort de ce pilote d'une vieille Alouette, modèle des années 60, saigné à blanc par une balle de petit calibre qui a traversé sans peine la bulle de plastique de l'hélico obligé de faire du stationnaire s'il veut pouvoir tirer.
À moins d'un départ rapide, qui a toutes les chances de faire passer Hollande pour une bille.
Pour Le Figaro, cela "arrange tout le monde. À coups de communiqués élogieux, de poignées de main reconnaissantes, les alliés de la France saluent son action courageuse. Pour l’instant, « Passez devant, on vous rejoindra après si cela tourne à votre avantage » est le message des nations amies. Quant à la force africaine censée épauler l’armée française, elle peine à se mettre en place efficacement. Cette frilosité s’explique par le fait que ni les Etats-Unis, ni le Royaume-Uni, ni les 27, ne veulent se réengager dans une opération longue et coûteuse. Après l’expérience afghane, cela peut se comprendre". Répétons que la Résolution 2085 dit l'inverse, ce n'est pas à la force africaine d'épauler l'armée française, mais l'inverse.
Au final nous avons une armée excellente, mais exsangue financièrement, envoyée trop vite faire la police dans un nid de frelons par un "chef de guerre" plus préoccupé de sa désastreuse image médiatique que par le souci de ce qui serait bon pour la France, et qui délègue la conduite de la guerre à un ministre dont les compétences dans le domaine militaire sont moindres que celles du sapeur Camember. En effet, rares sont les chefs de guerre qui ont conscience de ce qu'un conflit nécessite comme compétences particulières, quand il oppose une armée occidentale à de petits groupes qui fonctionnent sur le modèle clanique de la guerre avec des alliances et des stratégies qui se font et se défont au gré des circonstances.
Maurice D.
Oui. Que cache la guerre invisible de la France au Mali ?
« En temps de conflit, il appartient aux journalistes et aux médias, et non à l’armée, de déterminer les risques qu’ils sont prêts à prendre pour recueillir de l’information, » déclarait furieux Reporters sans frontières dans un communiqué dénonçant le média « blackout » imposé par les militaires français et maliens.
La Grande muette a lancé son intervention militaire il y a deux semaines presque exclusivement en dehors des yeux des médias, un exploit « exceptionnel » à l’ère de Twitter, des smartphones et de Facebook, et lorsque les journalistes sont autorisés à « s’intégrer » aux troupes françaises, ils sont tenus à l’écart des opérations et sont limités à entendre des histoires marginales de logistique. Les autorités françaises n’ont organisé aucune conférence de presse à Bamako. Quant au chargé des rapports avec la presse à Bamako, c’est un « homme-orchestre », dont la fonction essentielle consiste à référer les questions des médias à Paris… qui ne répond pas.
L’armée malienne a également restreint l’accès aux médias, aux journalistes, et aux organisations des droits de l’homme, les privant d’accès aux zones comme Konna et Sévaré, où des crimes, des exactions et des règlements de comptes ont été dénoncés par des témoins occulaires.
En plus des barrages routiers, là où les opérations sont en cours, les communications sont coupées, ce qui rend impossible toute vérification indépendante de ce qui se passe vraiment.
Destin Gnimadi (1), journaliste au quotidien malien Le Prétoire, a déclaré à Al Jazeera que le ministère de la Défense malien donne rarement des conférences de presse. « Nous sommes frustrés par le comportement de l’armée, qui ne nous laisse pas aller sur le terrain » a-t-il déclaré.
La guerre est sale par nature
A quel point cette guerre est-elle sale, il est difficile d’en juger lorsque les médias sont écartés de la zone de conflit, et que de rares infos arrivent à filtrer. Reste alors des questions :
- Plusieurs rapports indiquent que les islamistes utilisent des centaines d’enfants soldats dans leurs rangs. Combien sont-ils, combien ont été tués ?
- Aucun chiffre officiel annonce le nombre de blessés et de morts civils, d’islamistes, de militaires maliens et français. Combien y a-t-il eu de morts jusqu’à présent ?
- Personne ne connaît le nombre de prisonniers de guerre.
- Personne ne sait si les prisonniers de guerre sont toujours détenus, et comment ils sont traités.
- Le Comité international de la Croix-Rouge, qui a, dans tous les conflits, accès aux prisonniers, est incapable de donner aux médias la moindre information sur les prisonniers. Où sont-ils ? Où sont les lieux de détention ? Qui visite les blessés ? Combien y a-t-il de morts ?
- Julie Remy, de Médecins sans frontières, a même déclaré à Al Jazeera qu’elle ne sait pas où les blessées, civils et militaires, sont soignés.
- Alors qu’à Tombouctou, les correspondants locaux de MSF ont soignés 30 personnes, aucun blessés dans les combats à Gao, à Ansongo, à Konna, ne sont venus demander des soins au cours des combats, ajoute-t-elle. « Je ne comprends pas ce que cela signifie. Où vont-ils pour recevoir des soins ? », dit Julie Remy.
- Une source qui a demandé à rester anonyme de peur de représailles, et qui a visité l’hôpital de Gao, a déclaré qu’il avait vu des dizaines de corps de combattants rebelles tués.
- Et Kidal ? Diabaly ? Konna ? Niono ? Segou ? Douentza ? Léré ? Tombouctou ? : des villes bombardées, des combats avec les islamistes, et pas un seul blessé ?
Dr Oumar Mariko, un homme politique de gauche qui a été deux fois candidat à la présidentielle, a déclaré à Al Jazeera que les Français « tentent de contrôler la façon dont la guerre est perçue ». « Leur version des faits est la seule chose qu’on entendra », a t-il ajoute. « Mais quand ce sera fini, les Maliens se parleront les uns les autres, et on apprendra rapidement la vérité, » conclut-il.
La vérité commence à filtrer
Sidi Nemine, écrivain et journaliste mauritanien lâchait, laconique, au détour d’un article (2) : « la France et son armée aujourd’hui pointée du doigt pour des exactions commises dans les villes maliennes ».
Un autre journaliste, Momar Mbaye, n’hésite pas à parler sur Seneweb, un journal en ligne sénégalais, à contre courant de ses confrères français si prompts à dénoncer les va-t-en guerre israéliens, de « la « drôle » de Guerre au Mali : Entre désinformation, manipulation et propagande française »(4)
Les premières infos de civils tués par l’armée française
En fait, dès que l’armée a autorisé les journalistes à interroger les habitants, les infos sont arrivées. The Independent anglais (3) a ainsi révélé que douze villageois maliens ont été tués dans un raid de l’armée française, et quinze autre ont été blessés.
Un père raconte : un hélicoptère français a bombardé Konna, son village au Mali, et a tué sa femme et au moins trois enfants d’une famille voisine.
Amadou Jallo, 57 ans, a perdu son épouse Aminata dans l’attaque de Konna au cours duquel douze civils ont été tués et quinze autres ont été blessés.
Saida, son bébé de 1 an, a miraculeusement survécu à l’assaut, bien qu’il était sur le dos de sa mère quand l’hélicoptère a tiré. « Je remercie Allah que mon fils soit vivant. C’est un miracle qu’il n’ait pas été blessé » a déclaré Amadou.
Les civils ont été tués – dont trois enfants de moins de 11 ans – il y a deux semaines, quand les forces françaises ont chassé les islamistes de la ville de Konna, mais les faits n’ont été connus (et vite enterrés) que lorsque les troupes maliennes ont permis aux journalistes d’entrer à Konna le week-end dernier.
Une famille de quatre personnes, qui était en train de préparer le repas dans la cour de leur maison de Konna, a été également décimée lors du raid.
A Tombouctou « libérée », l’armée tarde à sécuriser les civils, dénonce Ely Abdellah (5), journaliste à l’Agence mauritanienne de presse. Il ajoute que des soldats maliens se livrent à des exactions contre les habitants de teint clair, « sous l’oeil amusé et ravi des soldats français ».
SOURCE : DREUZ.INFO
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(1) http://www.aljazeera.com/indepth/features/2013/01/2013127154355125483.html