SI ANTIBES M'ETAIT CONTE par Thierry JAN
ÉDITORIAL DU 8 MAI 2011
Chronique de Thierry JAN
Le 8 mai a été un grand jour pour la mémoire historique. C’est en effet l’anniversaire de la capitulation Allemande et donc la fin de la seconde guerre mondiale. En observant l’actualité, on doit constater avec tristesse que les hommes ne semblent toujours pas avoir compris. La haine qui pourtant est stérile, est toujours là et que ce soit la révolution, la guerre larvée ou ouverte, les hommes se déchirent toujours, ayant oublié le caractère précieux de la vie. Le fanatisme, l’aveuglement hystérique les empêchent de mesurer les vraies priorités et des gamins endoctrinés se font sauter sur des places publiques, tuants des innocents. Depuis Caïn l’homme est un criminel qui viole la loi de Dieu en massacrant son prochain. Il justifie son crime en l’enveloppant de motifs qu’il sacralise ou en endoctrinant les masses. La sagesse n’est hélas pas pour demain et l’on verra encore la guerre, la haine et la peste faucher de leurs faux les enfants des hommes. C’est à Antibes que cette semaine nous allons faire notre visite. Si les pierre pouvaient parler, elles nous diraient…….
SI ANTIBES M’ÉTAIT CONTÉ
C’est sur le quai Camille Rayon , baptisé des Milliardaires par les Antibois que nous allons commencer notre visite de l’ancienne cité épiscopale d’Antibes. On peut observer ces yachts rutilants et imposants. L’ambiance de ce quai est artificielle, on n’y retrouve pas les décors habituels d’un port, ceux qui incitent au rêve et aux voyages lointains. Jadis il existait un tunnel entre le fort Carré et la Cathédrale. Il a été comblé lors de la construction de ce port de plaisance, le plus important en Europe. Avant 1965, il y avait des activités industrielles à Antibes dont Les raffineries de la BP et un chantier naval. Dans le futur , il est prévu d’y accueillir la croisière.
Le Poilu du Fort Carré porte son arme à gauche, après avoir vu sa bévue, le sculpteur se suicida. C’est peut-être de là que provient l’expression : « Passer l’arme à gauche ! ».
On se dirige maintenant vers la vieille ville et place du Revely un arbre qui s’élance majestueusement vers les cieux nous protège de son ombrage. Un ancien puit romain explique sa taille. C’est là aussi que se suicida Nicolas de Staël. Une anecdote sur l’impasse Negua Vesca : à cet endroit, un évêque surpris en galante compagnie, alla se noyer dans la mer toute proche. La chapelle du saint Esprit voisine de la cathédrale, sert aujourd’hui pour les réunions du conseil municipal.
Sur le marché se trouvent les maisons de personnages célèbres comme : le maréchal Masséna qui épousa en 1789 Marie Rosalie Lamarre et Guynemer. La statue de Championnet surveille le marché couvert qui a perdu un peu de son âme en cédant au miroir du tourisme. Outre la cathédrale, nous découvrons l’ancien château Grimaldi devenu musée Picasso.
Le tour des remparts vous offrira un point du vue sur les Alpes, Nice, les caps , la mer qui peut être étale ou crénelée de langues blanchâtres. Peut-être qu’un avion déchirera le tapis bleu du ciel de sa traînée, laissant indifférents les oiseaux marins. Cette lumière inégalable qui inspira les peintres et les poètes, donne toujours aux céans leur charme et leur beauté.
Nous achevons notre visite par la galerie municipale les Bains Douches. C’est l’ancienne courtine avec ses 21 casemates. Antibes fut ville de garnison sur la frontière orientale de la France jusqu’à 1860. La courtine n’ayant plus d’utilité militaire va être utilisée par les pêcheurs. En 1934 la municipalité créée des Bains Douches dans cinq casemates, lesquels deviendront à la fin du XX° siècle un espace artistique. Une autre curiosité est cette reconstitution de salle de classe. On la visite, replongeant dans les odeurs d’encres et de craies de nos vieilles écoles. Nous quittons Antibes devenue un peu notre amie, ayant écouté avec intérêt les confidences des vieilles pierres qui pour certaines ont vingt cinq siècles d’existence.
Thierry JAN