Dans les situations pré-catastrophiques, les pouvoirs publics ont tendance à minimiser les faits pour ne pas créer de panique, mais ce faisant ils démotivent ceux qui les croient et des précautions qui auraient permis de réduire le risque ne sont pas prises en temps voulu.
Ce virus est apparu en centre-Chine dans la ville de Wuhan et il n’est pas apparu fin décembre 2019 comme le prétendent les autorités, le premier cas identifié comme étant un coronavirus l’a été le 8 décembre 2019.
Un cas, on pense pouvoir le maîtriser, trois, dix, c’est encore possible…
Il s’agit d’un virus de type coronavirus, à l’incubation rapide (entre 2 et 8 jours), aux premiers symptômes apparemment anodins : petite toux, nez qui coule, léger mal de tête. Puis évolution rapide en difficultés respiratoires ressemblant à une pneumonie et mort possible, surtout pour les jeunes enfants et les personnes âgées, bien que les cas de mort de jeunes hommes en pleine force, la trentaine, ne soit pas exceptionnels. Cette ressemblance avec les symptômes de la grippe complique beaucoup le dépistage dans les saisons de grippe comme actuellement.
C’est pourquoi la sagesse eût voulu que tout de suite des mesures soient prises à Wuhan, comme l’interdiction des rassemblements, l’usage du métro et du train, les réunions en public, obligation du port de masques chirurgicaux, etc.
L’excuse est que, le Nouvel An chinois approchant, il ne fallait pas empêcher les réjouissances publiques et les déplacements de gens souhaitant aller retrouver leur famille.
Fin décembre, on jouait au mahjong sur les trottoirs, les magasins étaient bondés, les métros, les trains et les avions aussi. Mais les cas se multipliaient et les autorités, municipalité, gouvernement et parti communiste, ont commencé à paniquer.
La ville (11 millions d’habitants) a été mise en quarantaine en 24 heures, puis la grande banlieue aussi (18 millions), puis une quinzaine d’autres villes (au total 56 millions).
Pékin – où les cas commencent aussi à se multiplier – le sera peut-être bientôt.
La situation dans Wuhan devient apocalyptique. Les hôpitaux sont saturés, il y a des gens couchés partout, dans les couloirs, les salles. Comme rien n’a été prévu comme ç’aurait pu l’être en s’y prenant début décembre, il y a pénurie de masques, de médicaments, de matériel de prélèvement pour les diagnostics.
Les gens sont refoulés, réorientés vers d’autres hôpitaux, pleins eux aussi. Une partie du personnel ayant été contaminée, il y a un manque d’effectifs et, les autorités refusant toute sortie ou entrée dans la ville, le problème ne peut être résolu.
La seule mesure énergique prise par le maire et le PCC, est d’ordonner aux gens de rester chez eux. La ville paraît vide, mais comme il faut bien se nourrir, il y a des sorties à la tombée de la nuit pour trouver une épicerie ouverte. Les stations services sont fermées et les magasins voient leurs stocks baisser à vue d’œil.
L’aéroport et fermé, mais seulement depuis janvier. Avec un trafic moyen de 3400 voyageurs par jour, combien sont partis contaminés sans le savoir ?
Surtout que dès qu’ils ont compris que la mise en quarantaine était imminente, près d’un million d’habitants ont quitté la ville en catastrophe en train, voiture, moto…
Pour le moment, aux États-Unis, rien d’inquiétant. Les aéroports de San Francisco, Los Angeles et New York sont très surveillés, et s’il y a plusieurs cas suspects de Chinois revenant de Chine, il n’y a qu’un seul cas certain.
Même chose au Canada et en Australie.
Le Japon contrôle la température de tous les passagers débarquant, et au moindre doute, à la plus petite toux, ils sont mis en chambre d’isolement.
Trop tard pour la plupart des pays asiatiques proches de la Chine où les cas se multiplient, Laos, Cambodge, Thaïlande…
La Corée du Nord est épargnée parce qu’elle a interdit l’entrée des Chinois dès qu’elle a eu connaissance en décembre de cas en Chine.
Grosse inquiétude en Russie (un cas) qui a une longue frontière avec la Chine : surveillance des passagers, patrouilles renforcées aux points de passage terrestres.
On a bien su arrêter le nuage radioactif en provenance de Tchernobyl, ce ne sont pas quelques coronavirus qui vont nous faire peur, non mais !
Des équipes vont être mises en place dans les grands aéroports où il y a des vols provenant de Chine ; elles scruteront attentivement les passagers et si le moindre coronavirus pointe ses petits tentacules… Non, rien de plus en fait, « l’expérience ayant montré que fermer les frontières ne sert à rien » a décrété Buzyn.
De toutes façons, précise la ministre de la Santé, « nos hôpitaux sont prêts, le personnel formé, il n’y aura aucun problème ».
Au fait, les grévistes se sont-ils remis au travail ?
Les commandes de médicaments et de matériel de dépistage sont-elles arrivées ?
Les services d’urgence sont-ils décongestionnés pour faire place aux suspects qu’il va falloir diagnostiquer et trier rapidement, comme ces 400 Français actuellement coincés à Wuhan et que le gouvernement veut rapatrier ?
Euh…
Mais quand même soyez des citoyens responsables, si vous toussez même peu, si avez un peu de fièvre, légèrement mal à la tête, ressentez de la fatigue, consultez ! Mais ATTENTION !
Pas chez votre médecin référent, parce que, si vous avez le coronavirus, vous allez infester tous les patients de la salle d’attente et ensuite le médecin lui-même.
Pas aux Urgences non plus, pour les mêmes raisons. Surtout que, si quelqu’un d’autre, infesté, attend en même temps que vous, vous vous retrouveriez contaminé alors que vous ne l’étiez pas !
Donc, comme en Chine, restez chez vous et attendez le passage du SAMU (le 15).
En attendant faites des courses pour une semaine ou deux, les chambres stériles permettant l’isolation dans les hôpitaux étant rares, il faudra peut-être que vous restiez isolé chez vous si votre hôpital régional ne peut pas vous recevoir.
En Chine, au marché au poisson de Wuhan où s’était rendu le premier contaminé, les autorités ont d’abord accusé les serpents qui attendent patiemment d’être décapités vivants, vidés et coupés en morceaux pour être rôtis.
Les herpétologues ayant haussé les épaules en expliquant que bien sûr un serpent peut porter des microbes, des bactéries ou des virus comme n’importe quel autre animal ou être humain, mais il faudrait le manger vivant ou l’embrasser sur la bouche… Les autorités ont donc cherché un autre coupable.
Les civettes ! Les civettes sont des petits félins asiatiques qui sont très bons en ragoût et porteurs d’un musc réputé aphrodisiaque. Ce musc, qui sent très mauvais avant d’être raffiné en laboratoire, les civettes s’en servent pour repousser leur agresseur. Elles lui tournent le dos, lèvent la queue, contractent leur anus où se trouve située la glande à musc et le projettent à la figure de l’agresseur.
Les zoologues ont levé les yeux au ciel en expliquant que bien sûr une civette peut porter des microbes, etc…
Oui, ont objecté les autorités, mais si la civette a attaqué, tué et mangé un serpent contaminé au coronavirus, le virus s’est retrouvé dans l’intestin où en arrivant près de la sortie, il a pu contaminer la glande à musc… Vous suivez ? Donc quand elle projette son musc sur l’humain qui l’a attrapée, elle le contamine. CQFD !
Les marchands de civette au marché ont objecté que leurs civettes sont des civettes élevées en cage qui sont nourries aux couennes de jambon, restes de repas, croquettes, et pas aux serpents qui valent cher.
Au marché on vend des roussettes (grosses chauves-souris), que les chinois mangent en ragoût ou en soupe. Enfin le coupable idéal ! En effet la chauve-souris est immunisée contre les virus, et les transporte donc sans que ça l’incommode : rage, peste, et coronavirus.
Et quand elle mord quelqu’un, elle lui transmet ses virus. Bien !
Sauf que pour être mordu par une chauve-souris en ville, vous connaissez l’histoire…
Les chauve-souris chassent la nuit les insectes et c’est la campagne qui est le meilleur endroit, pas une grande ville. Ensuite il faut qu’elle trouve votre immeuble, monte les étages, sonne à la bonne porte, que vous lui ouvriez…
Oui, mais au marché, elles peuvent…
Non, parce qu’elles sont alignées en rangs serrés sur l’étal et surtout, elles sont mortes.
Alors… Qui ?
Ben on ne sait pas, parce qu’en fait, le coronavirus passe d’un humain à l’autre par contact direct, respiration rapprochée, salive, bisous et plus si affinités, d’où l’obligation de séparer les malades infestés du reste de la population dans des chambres stériles.
Dans l’immédiat, il n’y a eu qu’un cas à Bordeaux et deux à Paris, les premiers en Europe, les trois malades revenant de Chine.
Donc, évitez la fréquentation des touristes rentrant de Chine, achetez à la pharmacie un masque chirurgical, n’attendez pas la ruée qui se produira si des mesures officielles de précaution sont prises.
Lavez-vous souvent les mains si vous en avez serré d’autres, ou manipulé des caddies de super marché, des poignées de portes de métro ou de bus.
Faites quelques provisions d’aliments au cas où votre ville serait mise en quarantaine (pour le moment, risques à Paris, Bordeaux et Lyon).
Jusqu’à ce que la situation ait été éclaircie par les recherches scientifiques en cours. Et n’espérez pas de vaccin, il faut au minimum un an pour concevoir un vaccin spécifique, le tester, le valider, le mettre sur le marché.
En plus, le coronavirus mute très vite : trois types sont dangereux, mais il peut en apparaître d’autres, plus dangereux encore ou, soyons optimistes, moins dangereux. Actuellement, seuls les symptômes sont soignés.
Une dernière solution, celle du gouvernement chinois : il a prudemment quitté la Chine et serait sur l’île de Quing Hei, isolée au milieu d’un lac au Tibet.
Altitude, grand froid et isolement, ils se pensent à l’abri et si personne du groupe n’avait été contaminé avant de partir, ils sont effectivement en sécurité.
Une île, un chalet en haute montagne ?
L’Imprécateur
27 janvier 2020