“Je disais souvent mon souhait était de perdre tout ce que j’avais pendant quelque temps, pour savoir qui était loyal envers moi et qui ne l’était pas. Car ce n’est pas quelque chose qu’il est possible de deviner ou de prédire. Il y a des gens dont vous croyez dur comme fer qu’ils seront loyaux envers vous en toute circonstance, jusqu’à parier sur votre propre vie qu’ils vous resteront fidèles, avant de vous apercevoir qu’il n’en était rien. Vous avez des amis, des membres de votre famille même, qui vous adoraient et dont vous n’auriez jamais soupçonné qu’ils se retourneraient contre vous. Et pourtant, c’est ce qui m’est arrivé.”
S’il y a une clef qui permette de comprendre qui est Donald Trump, c’est donc bien la loyauté. Non seulement Donald Trump l’homme, mais aussi le président. Un mobile aussi puissant ne peut qu’avoir marqué sa stratégie politique, surtout quand on sait par ailleurs que ce président avait promis dès avant son élection de “drainer le marais” de l’Etat profond.
C’est à travers cette grille de lecture qu’il convient d’analyser les derniers évènements.
D’entrée de jeu, il faut rappeler que la trahison était prévue au programme, elle n’est donc ni un accident ni une surprise, même si la réalité surprend toujours quelque part, en raison de l’orchestration précise des événements dont la logique n’apparait que peu à peu.
Dans un article précédent, trois scénarios étaient esquissés: refus de certification de Mike Pence, audit réclamé par un groupe de Sénateurs dirigé par Ted Cruz avec report concomitant de la certification et, en dernier recours, loi martiale. Voir ici
Or, que s’est-il passé dans les faits à la date du 6 janvier ?
1- Il y a d’abord eu la trahison ostensible du vice-Président Mike Pence, à laquelle on s’attendait un peu tout en lui donnant le bénéfice du doute jusqu’à la fin.
Pence s’était réfugié, comme on l’appréhendait, dans un rôle purement cérémonial durant la séance de certification des votes au Congrès. Il avait pourtant le pouvoir de trancher souverainement, en vertu d’une jurisprudence invoquée notamment par Richard Nixon, en refusant de certifier des votes qu’il savait frauduleux. Mais, comme Ponce Pilate, il avait préféré demeurer dans la neutralité. Sa lettre envoyée juste avant l’ouverture des débats annonçait la couleur.
La frilosité, voire la lâcheté de celui qui se réfugiait derrière la procédure pour justifier son inaction était encore une hypothèse permise jusqu’à la pause du déjeuner.
Mais ensuite, pourquoi s’être désabonné du compte Twitter du Président juste après la séance du matin, et alors que le décompte des votes ne s’était pas terminé au Congrès ? En connaissait-il déjà l’issue ? S’agissait-il d’un compte à rebours plutôt que d’un vrai comptage ? Par ce geste, Pence signait sa trahison.
Trahison récompensée, semblait-il, par un petit objet brillant que lui avait glissé dans la main un “Rhino” (sénateur républicain traitre au Président et à son parti, en référence au marais plein de rhinocéros).
Certains analystes de la réinfosphère ont voulu voir dans l’attitude de Pence une ruse de guerre qui avait été combinée avec le président pour mieux tromper le camp adverse. Pence était prétendument un héros qui acceptait de se sacrifier pour déjouer la méfiance de l’ennemi et faire réussir le plan. Il aurait, pour les tenants de cette thèse, accepté pour un temps de se déshonorer aux yeux des patriotes, par dévouement envers son président. Agneau pascal, en somme, et non pas Judas Escariote ? Et que faire des accusations publiques de l’avocat Lin Wood réclamant pour lui le peloton d’exécution ? Depuis le 25 décembre, celui-ci avait lancé une série de tweets avec des mots très durs. Voir ici. Il est difficile d’imaginer qu’un avocat de la stature de Lin Woods aurait pu compromettre sa réputation par des accusations aussi graves lancées à la légère. Cela faisait-il aussi partie du jeu, avec Lin Wood en agneau pascal numéro 2 ? Peu vraisemblable.
Le Président n’avait pas été aussi acerbe, se contentant de réitérer son souhait que “Mike soit avec nous” parce qu’autrement il serait “très, très déçu”. Il voulait probablement faire un parcours sans faute, attendant son heure pour mettre les traîtres échec et mat et les faire tous tomber ensemble.
2- Il y a eu ensuite la trahison du groupe de Sénateurs qui devaient, avec Ted Cruz, demander un audit complet des votes et un report de 10 jours de la certification. Voir ici.
Peu ont tenu bon, face au prétendu ”assaut” du Capitole par les partisans du président. S’il y avait certes des patriotes qui avaient pénétré dans l’enceinte du Capitole, selon plusieurs témoignages, le mouvement n’étaient pas parti de leurs rangs. Des clameurs répétées appelant à monter au Capitole, étaient montées des premières rangées de la foule, qui avaient créé une vague porteuse.
Pour autant, les supporters de Trump ne se sont livrés à aucun acte de vandalisme, contrairement aux mercenaires amenés par la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, pour monter une opération sous faux drapeau, qu’elle projetait de faire endosser au président Trump.
Cinq fourgonnettes remplies d’émeutiers à la solde de Soros, membres des groupes Antifas et BLM (Black Lives Matter) ont été escortés par la police jusqu’au Capitole. Il n’y a pas eu d’assaut. Voir ici et ici la police ouvrir spontanément le portail extérieur à la foule, en disant “Come, come !” Voir aussi les agents de la sécurité les laisser sans s’interposer s’engager dans l’escalier. Ils avaient reçu des ordres car l’un d’eux a marmonné : “Je n’approuve pas mais je respecte la consigne.”
Dans un tweet, Donald Trump avait prévenu ses supporters qu’ils devaient s’attendre à être infiltrés.
Les mots employés par le président Trump étaient infiniment plus mesurés, il avait reproché à son vice-président son manque de courage, qui avait laissé passer une occasion de corriger une fraude électorale historique.
3- La dernière option qui restait au président, après avoir frappé aux portes du législatif (les législateurs des Etats clefs, pour leur demander de modifier leurs choix d’électeurs), et du judiciaire (Tribunaux locaux, Cours d’Appel et Cour Suprême), était l’option militaire, voir ici.
En effet, l’“Insurrection Act” de 1807, permet au président de déclarer la loi martiale en cas d’insurrection, pour peu qu’il ait, au préalable, appelé publiquement à la dispersion des insurgés.
Le décret présidentiel EO (Executive order) du 12 septembre 2018 l’autorisait à appliquer des sanctions et à geler des avoirs en cas d’intervention étrangère dans des élections américaines. Trump avait eu la prévoyance d’adopter ce décret qui couvrait les méthodes de votation modernes, notamment par machines.
L’intervention étrangère avait été invoquée par l’avocate Sidney Powell à l’encontre de la Chine, de l’Iran, du Vénézuela et peut-être aussi de l’Allemagne, puisque les disques durs de la machine Dominion avaient été capturés dans un raid militaire euro-américain sur l’ambassade américaine de Francfort, en fait un centre d’opérations de la CIA.
De nouveaux documents accablants ont émergé le 6 janvier, jour de l’Epiphanie à plus d’un titre, qui révèlent un complot beaucoup plus vaste, englobant aussi l’UE : le premier ministre Arturo Conte d’Italie y est impliqué, l’ancien premier ministre Matteo Renzi, le renseignement britannique (MI6), le général Claudio Graziano, président en exercice du Comité militaire de l’UE (la plus haute instance militaire de l’UE), le Royaume-Uni, sans doute l’Allemagne et la France, l’ex président Obama et la CIA. C’est donc du très lourd car il s’agit de haute trahison de la part de pays membres de l’OTAN, contre un allié, et de la part d’un ancien président et d’une officine américaine contre le président en poste. Le complexe militaro-industriel se servait de l’OTAN pour faire tomber le président Trump.
Le 25 décembre 2020, ces documents ont été remis au président Trump par une ONG s’occupant de bonne gouvernance et de transparence : “Nations in Action”.
Ils formaient en quelque sorte le chaînon manquant qui expliquait comment toute l’opération de fraude s’était articulée. Les votes étaient partis des machines situées aux Etats-Unis, pour être acheminés par connexion internet vers le serveur de Francfort, ce qui est en soi une grave violation car les machines de vote ne devraient jamais être reliées à l’internet. A partir de Francfort, les votes étaient envoyés à Rome, où se faisait la manipulation. Un algorithme avait été mis au point grâce à l’aide d’un agent du MI6, qui était venu à Rome prêter main forte aux informaticiens de la firme Leonardo, elle-même fournisseur d’accès à des connexions satellitaires militaires.
Après avoir été manipulés, les tableaux de vote repartaient pour les Etats-Unis par internet. Les satellites Leonardo étaient loués par l’Italie, mais opérés par le Vatican (probablement pour éviter que l’Italie, membre de l’OTAN, n’apparaisse dans le scénario). Il s’agissait d’opérations secrètes, de type Gladio, entièrement financées par le Royaume-Uni. Le montage était la trouvaille d’Obama.
Un pépin avait nécessité la mise en arrêt des tabulateurs : l’algorithme, qui avait été conçu pour faire basculer les votes de la colonne de Trump vers celle de Biden, s’était détraqué par le raz-de-marée inattendu des votes pour Trump. Il avait fallu mettre les machines en pause pendant quelques heures, le temps de pouvoir corriger le problème en modifiant l’algorithme pour lui permettre de prendre en charge des écarts aussi importants entre les candidats.
La confession de l’exécutant de cette intervention : le chef du service d’informatique de la firme Leonardo, s’était faite sous serment devant la justice italienne. La preuve était donc irréfutable.
Trump, le plus détesté des présidents mais celui qui a fait une des politiques les plus profitables à tous les Américains.
Editorial de Jean-Marc SYLVESTRE
Donald Trump a évidemment raté sa sortie en se montrant ce qu’il est sans doute en profondeur, c ’est à dire hâbleur, provoquant, vulgaire et irresponsable. En refusant de reconnaître sa défaite et surtout en invitant ses partisans à marcher sur le Capitole, il a commis l’irréparable contre les institutions et le symbole le plus emblématique de la démocratie américaine.
Le spectacle offert cette semaine à Washington, cette odeur glauque d’une tentative de coup d’Etat par une bande d’extrémistes dans laquelle l’immense majorité des Américains ne peut pas se reconnaître. Cette image a été vue dans le monde entier.
Alors il n‘y a pas de débat possible. Le président américain est évidemment responsable de cette démonstration déplorable. Il a allumé le feu, il a chauffé à blanc beaucoup de ses partisans et le fait qu‘il essaie à la fin d’éteindre cet incendie ne change rien aux charges que l’histoire retiendra contre lui.
Jusqu’au dernier jour de son mandat, Donald Trump aura été inconséquent, mégalo, vulgaire et pour tout dire détestable, infréquentable. Non seulement il n’avait ni la culture, ni l’expertise, les codes nécessaires à l’exercice de cette fonction, mais il a tout fait pour dénaturer et perturber le système américain.
Le problème, c’est qu’au-delà de cette indignation quasi générale, la plupart des analystes politiques sont gênés pour juger ce mandat qui est voué aux gémonies.
Pourquoi ? Et bien essentiellement parce que plus de 75 millions d’Américains ont voté pour lui, c’est à dire un électeur sur deux.
C’est à dire beaucoup plus que le nombre de casseurs fous et violents qui ont saccagé le Capitole en se cachant derrière lui.
Et pourquoi son assise électorale a-t-elle été aussi puissante et aussi large ? Parce que cette assise électorale raconte une histoire qu’on ne peut pas écarter.
Donald Trump a été élu par une frange très large de l’électorat américain qui est sans doute assez malheureuse et déclassée par les effets de la modernité et de la mondialisation. C’est un fait, incontournable que Donald Trump a su les écouter et leur dire ce qu’ils avaient envie d’entendre.
Mais il y a une deuxième raison qui fait que son assise électorale était presque plus large à la fin de son mandat qu‘au début, c’est que la politique qu’il a conduite pendant son mandat a généré les résultats bénéficiaires à un très grand nombre d’Américains qui, au départ, n’avaient pas voté Trump et n’aimaient pas Trump, sa personne, son langage ou son comportement.
Trump n’a pas fait la politique qu’il avait dit qu‘il ferait. Il n’a pas rapatrié les industries délocalisées, il n’a pas bloqué l’arrivée des immigrés et quand il a entrepris de négocier un durcissement des conditions d’échange avec la Chine, il est revenu sur beaucoup de ses coups de menton contre Xi Jinping. Il a sans doute été plus loin contre le Djihad et l’islamisme en général que beaucoup de chefs d’état occidentaux.
Mais le point le plus impactant a été de soutenir comme jamais l’économie américaine, en resserrant un peu les protections les plus symboliques et en soutenant les entreprises américaines, en baissant fortement les impôts et en boostant la circulation monétaire. Il n’a pas inventé l’hélicoptère monnaie mais c’est tout comme. L’argent a coulé à flot. Du coup, la machine économique a bien tourné, les emplois ont été créés et la bourse a flambé. Et quand la bourse flambe aux États Unis, l’industrie financière triomphe et la masse des plus de 60 ans se frotte les mains parce que le niveau de leur retraite est indexé sur les cours de bourse. Mais l’immobilier aussi.
L’ensemble de l’économie américaine a, avec Donald Trump, complètement rattrapé et dépassé les dégâts causés par la crise financière. Et toutes les catégories sociales en ont profité. Parce que les électeurs de la première heure ont retrouvé des petits boulots et beaucoup de ceux qui détestaient Trump, ceux de New-York ou de Californie, ceux de Goldman Sachs qui avaient joué contre Trump au départ parce qu'ils étaient de tradition démocrate. Tout cela en a profité en pouvoir d’achat, en bonus et jobs. Une partie donc s’était résolue à voter pour la reconduction de Trump, ce qui explique qu’il aurait pu être réélu s’il n’avait pas commis toutes les maladresses possibles au départ de la crise du Covid qu'il n’a pas voulu prendre au sérieux.
Donald Trump est détestable, insupportable de grossièreté et de vulgarité. Mais sa politique a sans doute donné des résultats que son prédécesseur, qui avait pourtant une bonne image au niveau des élites internationales, n’avait pas réussi à atteindre.
Alors Donald Trump a évidemment perdu la partie sur le terrain politique... mais il a réussi à révéler de telles fragmentions dans la population américaine qu‘il est sur un terreau qui peut lui permettre soit de rebondir, soit d’empêcher son successeur de travailler sereinement au redressement. Parce qu’il y a non seulement un gouffre entre les deux grands partis américains, mais à l’intérieur de chaque grande famille, Trump a creusé des fissures très larges en sachant quels sont les problèmes de l’Amérique. Trump a été élu en comprenant les faiblesses du système, mais il part du pouvoir en ayant reformé certaines de ses forces.
Jean Marc SYLVESTRE