Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Publicité
Visiteurs
Hier 0
Ce mois ci 210
Depuis la création 1 237 842
Newsletter
122 abonnés
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Derniers commentaires
Archives
15 août 2022

VOUS AVEZ DIT "DEREGLEMENT CLIMATIQUE" THEME CHER AUX FAUX ECOLOGISTES POUR METTRE EN PLACE UN GOUVERNEMENT MONDIAL !

Le thème du “dérèglement climatique”:
un instrument pour mettre en place un
gouvernement mondial?
par Jean Goychman

 

Jean Goychman continue son enquête sur le meccano d'un gouvernement mondial tel que les élites occidentales en rêvent. Après nous avoir expliqué les dessous de la politique monétaire, l'auteur aborde à présent les enjeux du "changement climatique". L'écologie est certainement une belle cause: mais cela la rend d'autant plus vulnérable aux manipulations. Doté d'une solide culture scientifique, Jean Goychman nous explique pourquoi réchauffement et refroidissement de l'atmosphère répondent à des facteurs nombreux et complexes; et pourquoi on a privilégié, au détriment de la rigueur scientifique et au profit des élites mondialisées, une explication monocausale, celle du CO2.

La quinzaine de personnes qui sont à l’origine du « Rapport de la Montagne de Fer » n’ont probablement jamais envisagé  les conséquences que les mesures préconisées dans la conclusion de ce rapport auraient sur la vie de la population mondiale six décennies plus tard.

Sans entrer trop dans le détail, le « complexe militaro-industriel » dénoncé en 1961 par Eisenhower et en 1963 par Kennedy avait probablement très mal vécu la perspective d’un désarmement nucléaire résultant des échanges entre Kennedy et Khrouchtchev après l’affaire des fusées de Cuba.

Il fallait donc trouver des substituts à la guerre qui procurent -pardonnez-moi le terme- les mêmes « avantages » pour l’élite dirigeante.

Psychologie des foules

Les progrès dans l’étude de la psychologie des foules avaient permis de mettre en évidence que la « docilité » des gens croissait lorsqu’ils étaient soumis à la peur. Ils devenaient plus « malléables » et acceptaient d’autant plus de payer l’impôt qu’ils y voyaient le moyen de se protéger des éventuels dangers. Lorsqu’on fait partie de ceux qui bénéficient de la guerre, on fait en sorte qu’elle dure le plus longtemps possible. Cependant, la guerre peut s’arrêter si les principaux concernés, les peuples, ne veulent plus la faire. Cet aspect est particulièrement sensible dans les démocraties. D’où l’intérêt de trouver des substituts dont la cause ne soit pas limitée dans le temps. Il est apparu rapidement que c’était le cas du thème de l’Homme qui détruit sa propre planète, qui fait aujourd’hui l’objet d’un véritable culte.

Quelques essais avant de trouver la solution

Dans les années 1970, apparurent la couche d’ozone, les pluies acides, les pollutions industrielles qui étaient d’ailleurs réelles pour la plupart, mais si elles ébranlaient les consciences de certains milieux « intellectuels », elles n’atteignaient guère le « grand public »

Afin de mieux « frapper les esprits » il fallait trouver un lien de causalité qui devienne évident entre une action imputable uniquement à l’activité humaine et le péril qu’elle allait générer dans le futur.

Une grande peur ancestrale est le feu et chacun peut en constater les effets. Restait à trouver le bon cheminement, ce qui fut fait à partir des années 1980. Alors même que dans les années 70 certains « climatologues » prédisaient une l’arrivée d’une période de glaciation, la tendance s’est inversée en faveur d’un réchauffement dès le début de cette décennie. Et le coupable était tout trouvé, c’était l’humanité et ses actions néfastes au devenir de la planète. Depuis les années 1900, une théorie s’était développée mais n’avait jamais réellement prospéré, autour de la température du sol et de la basse atmosphère. Cette température était liée à la fois au rayonnement solaire et à « l’effet de serre » de certains gaz présents dans l’atmosphère. Elève-ingénieur dans une école spécialisée dans l’aéronautique durant les années 70, je me rappelle qu’on nous parlait, bien-sûr, de la modélisation de l’atmosphère avec des lois de décroissance de la température et de la pression, mais je n’ai jamais rien entendu au sujet de cet effet de serre, qui semble aujourd’hui prévaloir sur toute autre cause. Cet effet existe bien, j’en suis convaincu, mais de là à dire qu’il résulte uniquement de l’activité humaine (ou animale), permettez-moi d’en douter. Toujours est-il qu’un coupable se profilait au travers de l’effet de serre, et c’était le dioxyde de carbone. Et ce coupable avait un énorme avantage, c’est qu’il reliait cet effet à l’ère industrielle et par conséquent à l’activité humaine. La boucle est bouclée, et l’Homme est ainsi à l’origine du réchauffement climatique ou, du moins, c’est ce que les gens doivent croire.

Quelques « trous » dans l’argumentation.

Sans revenir dans le détail sur la fameuse courbe dite « en crosse de Hockey » de Michael Mann, (laquelle ne prenait pas en compte les époques chaudes et froides du maximum médiéval et du petit âge glaciaire du 18ème siècle) un certain nombre de constatations s’imposent :

Tout d’abord, la distance Terre – Soleil varie dans le temps pour au moins deux raisons évidentes (et probablement beaucoup plus) en raison de l’excentricité de l’orbite terrestre due à la position des autres planètes autour du Soleil et de la perte de masse du Soleil due à la réaction nucléaire qui transforme l’hydrogène en hélium.

Ensuite, l’inclinaison de l’axe de rotation de la terre sur elle-même varie également dans le temps, ce que les physiciens appellent la « précession ».

Le résultat de ces variations cycliques est que le rayonnement reçu par la surface de la Terre est loin d’être constant.

En 2019, la NASA a publié un document qui montre l’effet de ces variations sur la quantité d’énergie reçue. Ces cycles ont été identifiés par un astro-physicien appelé Milutin Milankovitch qui est à l’origine de la théorie du climat qui porte son nom publiée en 1941.

Pourquoi vouloir faire des gaz à effet

de serre la cause unique du réchauffement ?

Nous entrons au cœur de l’affaire. Une variation climatique qui échapperait complètement à l’activité humaine ne présente aucun intérêt si on se réfère au paragraphe d’introduction. C’est l’action de l’Homme qui doit être néfaste et pas celle de la Nature. Le GIEC, souvent appelé à tort

« Groupe d’Experts Internationaux en Climatologie », alors que sa dénomination exacte est « Groupe Intergouvernemental d’Etude du Climat » est purement politique puisqu’il ne fait qu’un travail de compilation. Il est écrit en toutes lettres dans ses objectifs que :

« Les rapports fournis par le GIEC sont d’ailleurs indispensables pour trouver des solutions contre le réchauffement climatique causé par les GES (gaz à effet de serre) émis par les activités humaines »

Contre toute attente, les phénomènes évoqués par Milankovitch n’auraient strictement aucune influence sur le climat de la planète. Étonnant, non ? Poussons cependant l’analyse sur ces critères : en toute logique, si le réchauffement est principalement, voire uniquement dû à l’activité humaine, pourquoi la Terre a-t-elle connu de telles variations de climat ? Les géologues et les géophysiciens démontrent avec suffisamment de preuves que les épisodes de réchauffement et de refroidissement se sont succédés avec plus ou moins d’amplitude depuis des millions, voire des milliards d’années.

Il faudrait alors admettre, si l’on suit les conclusions du GIEC, que toutes ces causes naturelles ont disparu dès les premières phases d’industrialisation (environ 1850) et qu’il ne subsiste aujourd’hui que l’action des gaz à effet de serre due à l’activité humaine ?  Cela n’a évidemment aucun sens.

C’est à l’évidence certaines activités humaines qui sont ciblées dans l’unique but de démontrer que l’Homme est nuisible pour la planète. Les éléments de langage utilisés concourent à renforcer cet aspect des choses. On ne parle plus de changement du climat mais de « dérèglement climatique » de façon à introduire subrepticement une sorte d’artificialité, insistant ainsi sur le côté non-naturel de l’événement. Ceci est essentiel si on veut imposer des mesures réputées correctives. Il paraît évident que l’Homme ne peut intervenir que sur les conséquences de ses propres actions et non sur des choses naturelles. Il suffit alors d’éliminer la cause pour ne plus subir l’effet.

Réduire les émissions des GES, le remède universel

Tout ce qui précède peut s’éclairer d’un jour nouveau par la parution en 2008 d’un fascicule d’une vingtaine de pages publié quelques mois avant la conférence de Copenhague en 2009, connue sous le terme COP 15. Ce document, intitulé « trading emissions » posait le problème sous un angle différent ; son auteur considérait comme acquis l’origine anthropique du dérèglement climatique dû à l’émission des gaz à effet de serre et, en particulier, le CO2. Ceci étant clairement posé, ce problème était un problème mondial et seul un gouvernement mondial aurait suffisamment de pouvoir pour le combattre efficacement. Voici un court extrait :

« The premise of this paper is that the broad scientific consensus of a looming and significant problem of which man-made greenhouse gases(GHGs) is directly responsible, is correct.1 This paper concurs with Nicolas Stern’s substantiated assertion that this “crisis”, primarily caused by Carbon Dioxide (CO2) emissions, requires that we should act now – or in Stern’s words, that the issue “demands an urgent global response.” (page 5)

 

La traduction :

« La prémisse de cet article est que le large consensus scientifique d’un problème imminent et important dont les gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine sont directement responsables, est correct. Cet article concorde avec l’affirmation étayée de Nicolas Stern selon laquelle cette “crise”, principalement causée par les émissions de dioxyde de carbone (CO2), exige que nous agissions maintenant – ou, selon les mots de Stern, que le problème « exige une réponse mondiale urgente ».

 

Il faut noter que l’auteur de ce texte n’est autre que Simon Linett qui, en 2008, se trouvait être le fondé de pouvoir de la banque Rothschild à la City. Comme par hasard, la proposition faite dans ce texte consiste à trouver un financement pour cette action de portée mondiale, et c’est ainsi qu’ apparaît en filigrane la fameuse « taxe carbone ».                                                                             

Elle était dans l’air depuis un certain temps et elle devait se concrétiser. Mais que ce soit fait par un fondé de pouvoir d’une banque de premier plan connue pour son engagement « mondialiste », cela peut ouvrir la réflexion de la finalité de toute la démarche.

Un objectif unique de la finance internationale : un gouvernement mondial ?

L’accélération de l’Histoire vécue ces dernières années peut s’expliquer par la nécessité à agir dans laquelle se trouve le « camp mondialiste » face à la montée en puissance du camp des « régionalistes » qui prônent le retour à une vision  d’un monde qui s’articulerait autour d’entités plus locales qui pourraient être les continents. Dans leur livre « COVID 19 : la grande réinitialisation » Klaus Schwab et Thierry Mailleret évoquent très clairement cette possibilité (page 124) : 

  « La COVID 19 ne fera qu’accélérer cette divergence mondiale à mesure que l’Amérique du Nord, l’Europe et l’Asie se concentreront de plus en plus sur leur auto-suffisance régionale plutôt que sur les chaînes d’approvisionnement mondiales distantes et complexes qui, autrefois, incarnaient l’essence de la mondialisation »

On comprends alors mieux l’urgence à laquelle les « globalistes » (partisans d’un monde monopolaire) se trouvent aujourd’hui confrontés. C’est probablement une des raisons pour lesquelles, par médias interposés, il font « feu de tout bois » ,et l’expression trouve aujourd’hui tout son sens, pour imputer au réchauffement anthropique toutes les calamités présentes et à venir. Il est vrai que parler d’incendies hors de contrôle frappe les esprits plutôt que de parler d’un réchauffement hypothétique de un à deux degrés dans le siècle qui laisse l’opinion assez indifférente.

Confondre les événements climatiques avec ceux de la météorologie est une pratique devenue courante dont l’usage quasi-généralisé permet de transformer en évidence palpable ce qui n’est qu’une hypothèse non réellement validée, voire contraire aux observations.

Simple exemple : tous les médias parlent de la canicule et des incendies causés par le dérèglement climatique, mais aucun ne relate les chutes de neige au Sahara au début de l’année ni les récentes inondations dans la vallée de la mort.

 

 

Variations climatiques naturelles de la Terre

Dossier mis à jour le 26/11/2014265 K lectures

terre-ere-glaciaire
La Terre lors du dernier maximum glaciaire, il y a 20 000 ans...
© Ittiz / Wikimedia - Licence : CC BY-SA

Un climat, des climats

Le climat définit et explique les conditions de l'atmosphère au-dessus d'un lieu à moyen et long terme (à la différence de la météorologie qui s'intéresse au court terme). Mais il peut s'étudier à différentes échelles d'espace et de temps.

  • Le climat de la planète considéré comme un tout, dit planétaire (global pour les anglo-saxons) est déterminé principalement par les facteurs astronomiques.
  • Un niveau plus fin d'analyse peut s'opérer entre régions chaudes et froides de la planète, en fonction de la latitude et des grands vents. On parle alors de climats zonaux.
  • Mais la répartition des terres et des mers à une même latitude crée des climats régionaux comme par exemple l'Europe atlantique plus influencée par l'océan que l'Europe centrale au climat plus rude.
  • Enfin l'échelle la plus fine est celle des microclimats, celle d'une vallée de montagne ou même d'une grotte ou d'un appartement. C'est ceux-là que nous percevons. Ils sont évidemment encore plus nombreux.

Mais, plus qu'au climat planétaire préoccupation majeure des physiciens et des géologues, les géographes s'intéressent aux climats, en insistant sur l'hétérogénéité des ambiances à la surface des continents et des océans, leurs discontinuités spatiales, leurs rythmes saisonniers et leurs variabilités interannuelles.

La stabilité du climat planétaire

La Terre a une température a peu près constante depuis l'apparition de la vie ; il y a eu des périodes plus chaudes et d'autres plus froides, mais jamais éloignée de plus de quelques degrés par rapport à une moyenne d'environ 15,1°C. Une telle stabilité est extraordinaire si l'on compare à des planètes comme Mars ou Venus qui à l'origine avait des conditions climatiques semblables à la Terre et qui ont évolué vers le désert ou la fournaise. Cette stabilité est due à la présence d'eau qui recouvre près des trois quarts de la surface de la planète (qui passe selon la température planétaire de l'océan à l'air ou aux glaciers) et aux êtres vivants qui occupent sous diverses formes toute la planète.

Pour autant, le climat de la Terre varie naturellement, sans l'intervention de l'Homme, suivant des cycles et des évènements ponctuels. Ces changements nous sont imperceptibles et ne sont connus que par les analyses des traces laissées par des ambiances climatiques différentes dans les glaces, les sols etc.
La variabilité des climats n'est perçue qu'à l'échelle locale et régionale par les humains et encore car la mémoire humaine est sélective. D'une année à l'autre les saisons changent en particulier aux moyennes latitudes (par ex. juillet 2003 : chaud et sec et juillet 2004 frais et arrosé dans le nord de la France).
En effet, Le climat varie différement suivant les échelles géographiques considérées. Ainsi, le réchauffement climatique en cours s'entend à l'échelle de la planète mais masque des variations régionales et locales qui peuvent parfois apparaître contradictoires.

▴ Publi-reportage ▴

La variabilité du climat planétaire est normale, et tient aux fluctuations des courants océaniques, aux éruptions volcaniques, au rayonnement solaire, aux paramètres astronomiques et à d'autres composantes du système climatique encore partiellement incomprises.

Nous synthétisons ici les principaux paramètres et phénomènes naturels qui contribuent à modifier le climat planétaire.

Caractéristiques astronomiques de la Terre

Les variations climatiques dépendent étroitement de la position astronomique de la Terre.
Voyons quelques caractéristiques astronomiques de la Terre dans le système solaire :

  • La Terre se situe approximativement à 150 millions de km du Soleil qui nous apporte chaleur et lumière indispensables à la vie.
  • L'orbite de la Terre (parcours qu'elle décrit autour du soleil) n'est pas ronde mais elliptique, ce qui fait que la Terre est entre 147,17 millions de km en périhelie (au 2 janvier) et 153,18 millions de km en aphélie (au 2 juillet). Nous remarquerons que pour l'hémisphère nord, c'est en hiver que la Terre est la plus proche du soleil : ce n'est donc pas ce facteur qui détermine les saisons.
  • La Terre tourne autour du soleil en 365 jours, 06 heures et 09 minutes (d'où les années bissextiles), c'est la révolution.
  • Dans le même temps, la Terre effectue une rotation sur elle-même en 23h 56mn 04s (c'est le jour sidéral), nos sociétés parlent en jour solaire (24h). Cette rotation détermine le jour et la nuit.
  • La Terre, comme la plupart des planètes du système solaire a une orbite située sur un même plan dit plan de l'écliptique. Ainsi, l'axe des pôles du globe forme forme actuellement un angle de 23°27' avec la perpendiculaire à ce plan.
L'inclinaison de l'axe des pôles par rapport à la perpendiculaire au plan de l'écliptique et la révolution engendrent les saisons astronomiques à partir de quatre positions :
  • deux équinoxes (printemps : 21 mars et automne : 23 septembre)
  • deux solstices (été : 21 juin et hiver : 21 décembre)

La rotondité de la Terre (sa forme se rapproche d'un géïode) fait que les rayons du soleil doivent traverser à la fois une plus grande distance et surtout une épaisseur plus importante de l'atmosphère en allant vers les pôles. Ceci définit les grandes zones climatiques :

  • zone toujours chaude de part et d'autre de l'équateur jusqu'au-delà des tropiques
  • deux zones tempérées aux latitudes moyennes (c'est à dire à égale distance entre l'équateur et le pôle)
  • deux zones froides entre les cercles polaires et les pôles

Les paramètres internes des variations

climatiques de la Terre

Les éruptions volcaniques

L'activité volcanique rejette notamment du CO2 (actuellement en quantité moindre que les activités humaines) et de l'acide sulfurique sous forme de gouttelettes. Les rejets de cendres peuvent atteindre des millions de tonnes jusqu'à plusieurs kilomètres d'altitude.
Toutes les éruptions volcaniques ont des effets sur le climat de l'échelle locale à régionale. Certaines d'entre elles, particulièrement importantes, rejetent des poussières dans la stratosphère (au-delà de 13 km d'altitude) et modifient le climat planétaire pendant quelques mois. Dans ce cas, ce phénomène crée une couverture atmosphérique opaque qui filtre la luminosité et la chaleur qui vient du soleil. Ceci peut entraîner un refroidissement du climat comme le volcanisme intense d'une centaine de milliers d'années qui a eu lieu lors de l'extinction des dinosaures.

Evolution de l'activité volcanique
Variation de l'activité volcanique depuis 400 ans. Notons que les périodes de fortes activités tendent à refroidir les basses couches de l'atmosphère.

En 1450 av. JC, l'éruption volcanique de Santorin en mer Egée va mettre en suspension de telles quantités de poussières que durant l'été qui suit en Europe et au Proche Orient, le ciel reste voilé et la température baisse d'environ 0,5°C.
Récemment, l'éruption du Pinatubo philippin en 1991 a entraîné des projections jusqu'à 35 km d'altitude. Deux mois après l'explosion, plus de 40% d'une bande intertropicale entre 30°N et 20°S était recouverte par les aérosols, entraînant une baisse moyenne de la température de la planète entre 0,1 et 1°C. Les volcans indonésiens Krakatoa (1883), Augun (1963), le mont Saint Helens (1980) aux Etats-unis et le volcan mexicain El Chichòn (1982) eurent les mêmes effets (G. JACQUES, H. LE TREUT, 2004).

A court terme, le volcanisme implique une chute des températures, évalué entre - 0,05°C et - 0,12°C depuis les années 2000 (Ridley et al. 2014 ; Total volcanic stratospheric aerosol optical depths and implications for global climate change. Geophys. Res. Lett., early on-line, doi:10.1002/2014GL061541)
Pour autant, le volcanisme majeur peut être un puissant facteur de réchauffement sur le long terme. En effet, lors du crétacé supérieur (il ya environ 80 millions d'années), la température était de 6°C supérieure à celle que nous connaissons, ce fût la période la plus chaude de l'histoire de la Terre.

La circulation thermohaline

L'atmosphère et l'océan, qui sont des fluides, interagissent. Ainsi, l'océan joue un role important dans la définition des climats à diverses échelles.
Au niveau planétaire, actuellement, les eaux de surface des mers de Norvège et du Labrador, plus salées avec la formation de glace, plongent entre 2 000 et 4 000 mètres de profondeur (on parle de l'Eau Profonde Nord Atlantique) et circulent lentement vers les autres bassins océaniques. Dans le même temps, les eaux tropicales chaudes de surface remontent notamment vers le pôle Nord. Cette circulation lente (environ 1 500 ans) atténue les différences de températures entre les latitudes.

Ces échanges océaniques auraient été modifiés au Dryas (10 500 BP(1)) car la fonte des glaces continentales (inlandsis) entraînant un surplus d'eau douce a diminué la salinité des eaux.
Ce phénomène ralentit alors le transport méridien de chaleur et peut entraîner un refroidissement intense de l'Europe. Ceci étant, ce refroidissement modifie d'autres facteurs atmosphériques qui concourrent ensuite à son rétablissement... Les interactions océan-atmosphère sont assez compliquées à appréhender.

circulation thermohaline
La circulation thermohaline
© Planet Observer / INSU
L'Oscillation Nord-Atlantique

L'Oscillation Nord-Atlantique est une variation qui affecte l'Atlantique nord comme son nom l'indique des côtes américaines à l'Europe. Il existe un équivalent dans le pacifique mais sa masse considérable et son fonctionnement plus hémisphérique que dans l'Atlantique atténue cette oscillation.
Au pas de temps pluridécennal, la circulation atmosphérique aux latitudes moyennes connaît des périodicités appelées oscillation nord-atlantique (ONA), bien corrélées avec les variabilités du champ de pression arctique. Normalement, un gradient de pression de l'ordre de 20 hPa s'établit entre les latitudes subtropicales de l'anticyclone des Açores et la latitude de la dépression d'Islande engendrant un flux d'ouest à baisse et haute altitude. Plus le gradient de pression est fort et plus la circulation d'ouest affecte l'Europe. Au contraire lorsque la circulation se ralentit suite au maintien de hautes pressions continentales sur le continent par exemple, les circulations méridiennes deviennent majoritaires en saison froide (Hurrel, 1995 et 1996, Osborn et al., 1999, Mann et al., 1999 et 2000). Des alternances de périodes à faible indice de circulation zonale 1870-1900, 1930-1980 alternent avec des périodes à fort indice zonal 1900-1930, depuis 1980. Les caractéristiques thermiques des hivers (doux et venteux ou très froids) et la latitude où la pluviométrie est la plus abondante s'en trouvent modifiées.

Les causes externes des variations

climatiques naturelles de la Terre

Les cycles astronomiques

Les travaux du mathématicien serbe Milutin Milankovitch (1941) confirmés par l'astronome belge André Berger, le paléoclimatologue américain John Imbrie et le mathématicien J.Laskar mettent en évidence que la variation de la position de la Terre sur son orbite induit des variations climatiques majeures :

  • la variation d'excentricité : selon une périodicité de l'ordre de 100 000 ans, l'ellipse formée par l'orbite terrestre s'excentre d'environ 18 millions de km, ce qui modifie la distance de la Terre au soleil. De nos jours, l'excentricité de l'orbite terrestre fait que la Terre se trouve plus près du Soleil en décembre qu'en juillet.
  • Variation de l'obliquité de l'axe des pôles : actuellement, l'axe des pôles forme un angle de 23°27' avec la perpendiculaire. Cet angle varie de 22 à 25° tous les 41 000 ans environ.
    Lorsque l'inclinaison de l'axe de la Terre est maximale, les rayons du soleil peinent à atteindre les hautes latitudes en hiver et inversement en été : les étés sont chauds et les hivers rigoureux, "ce qui correspond aux climats interglaciaires avec peu de glaces aux hautes latitudes sur les continents. Inversement, une diminution d'inclinaison correspond à des étés moins chauds et à des hivers moins froids, configuration qui cependant permet le développement des calottes glaciaires continentales." (J-C. Duplessy, directeur de recherche au CNRS, 2003)
  • La précession des équinoxes : l'axe des pôles décrit un cône autour de la perpendiculaire au plan de l'écliptique selon un cycle principal de 23 000 ans et un cycle mineur de 19 000 ans.
    Ainsi, le moment où le pôle Nord pointe vers le Soleil ne correspond pas toujours à la même position de la Terre sur son orbite (voir vidéo du CNRS). Il y a 11 000 ans, la Terre était au périhélie au solstice d'été d'où des glaciations en hiver car la Terre se retrouvait en aphélie (donc au plus loin du soleil).

Les paramètres orbitaux expliquent la répétition quasi-périodique tous les 100 000 ans des glaciations du quaternaire. Ainsi, depuis 1,7 millions d'années, il y a eu 17 cycles.
Le dernier maximum glaciaire date de 20 000 ans environ et l'interglaciaire qui l'a précédé, l'Eémien, de 125 000 ans à peu près. Chaque début d'interglaciaire correspond à un maximum d'insolation mais ensuite les paramètres se modifient si bien que les conditions au cours de l'interglaciaire changent. En conséquence, l'accumulation de glace est très lente alors que la fusion est très rapide.
L'interglaciaire actuel a débuté il y a 10 000 ans. La circulation atmosphérique générale s'est alors décalée (l'anticyclone des Açores passe de 35 à 30° nord, la dépression d'Islande de 55 à 65 ° nord). Et, il ne devrait pas y avoir de glaciation majeure avant 60 000 ans (JOUSSAUME, 1993 ; FOUCAULT, 1993, etc.).

L'intensité de l'activité solaire

L'énergie qui nous vient du soleil fluctue légèrement en fonction du nombre de tâches solaires présentes sur le soleil.
Les taches solaires sont des régions plus sombres et moins chaudes du Soleil (4 200 K au lieu de 5 800 K). Elles sont souvent le lieu d'explosions gigantesques appelées éruptions solaires. L'intensité de l'activité solaire y est donc liée. Les variations de cette activité signifient des variations de l'intensité du vent solaire, du jet de particules chargées en provenance de notre étoile parcourant le système solaire. Lorsque le vent solaire est fort, il est plus difficile pour les particules chargées de l'espace lointain de pénétrer l'atmosphère terrestre. Au niveau de l'atmosphère, ces rayons cosmiques entrent en collision avec les molécules présentent dans l'air et produisent des ions, lesquels facilitent la formation de gouttelettes de nuages. Ainsi, dans les périodes de forte activité solaire, le ciel est moins nuageux car le vent solaire diminue la formation d'ions.

Ainsi, l'émission solaire varie en fonction des taches solaires, plus elles sont nombreuses et plus l'émission augmente. La reconstitution des variations de l'activité solaire est rendue possible par l'analyse de la composition isotopique du carbone des cernes annuels d'arbres. Des cycles de onze ans apparaissent nettement. Des périodicités plus longues de 200-300 ans peuvent également être observées (NESMES-RIBES, 2000). A partir des observations à la lunette astronomique, les taches solaires sont inexistantes de 1600 à 1710 (minimum de Maunder) ce qui contraste avec leur nombre important depuis le début du XVIIIe siècle. La période allant de 1790 à 1830 présente également une diminution du nombre de taches. Mais le lien entre ces modifications pluriséculaires de l'insolation et la circulation océanique de l'Atlantique nord et la circulation atmosphérique n'est pas clairement établie.

Evolution de la constante solaire
La constante solaire est une moyenne, pour la terre et sur un an, du flux total d'énergie électromagnétique reçue par le soleil aux limites de l'atmosphère.

Nous notons sur ces graphiques une bonne corrélation entre la valeur de la constante solaire et les températures relevées ; les gaz à effet de serre ne seraient pas les seuls responsables du réchauffement ?

Cependant, il semble encore difficile d'estimer l'impact de cette légère fluctuation de la constante solaire sur les températures.

Les chutes de météorites

Les météorites sont des objets venus de l'espace qui parviennent jusqu'au sol terrestre et y creusent des cratères parfois considérables. Les plus gros comme celui qui causa probablement l'extinction des dinosaures il y a 65 millions d'années, génèrent de par leur impact avec la Terre de nombreux débris qui obstruent l'atmosphère. Un "hiver d'impact" peut alors s'installer durablement (jusqu'à plusieurs années). Lorsque celui-ci se dégage enfin, les gaz à effets de serre sont particulièrement actifs.

Ces différents paramètres influent sur le climat planétaire à des échelles de temps variant de quelques mois à plusieurs millénaires. Ainsi se construit l'histoire du climat de la Terre que les scientifiques tentent de retracer...

Reconstruire l'histoire du climat de la Terre

Le climat passé de la Terre

Les études ont donc montré que les variations d'insolation étaient à l'origine des grandes variations climatiques. Ainsi, le dernier million d'années a connu la croissance puis le retrait des grandes calottes glaciaires. La carotte antarctique de Vostok met en évidence 4 grands cycles climatiques de 100 000 ans (sur 400 000 ans).

Evolution de l'écart moyen des températures
Reconstruction de l'évolution de l'écart moyen des températures de la Terre au cours des 2000 dernières années.

Crédit : compilation de sources disponibles sur la Wikipedia

"Au cours des 400 000 dernières années, la température, montre une allure très similaire aux variations du volume des glaces tirées de l'étude des sédiments marins. Aux moments des périodes très froides en Antarctique (-65°C au lieu de -55°C actuellement à Vostok), il y avait plus de glace sur les continents (principalement en Europe et en Amérique du Nord) (...) Autre observation, le signal climatique de Vostok contient des périodes de 20 000 et 40 000 ans caractéristiques des variations de l'orbite terrestre." (J-R. Petit, UPR INSU-CNRS).

Evolution de l'écart moyen des températures
Evolution de l'écart moyen des températures de la Terre par rapport à aujourd'hui
Crédit : L'atmosphère - Dossier Pour la Science, juin 1996

Il est intéressant de constater que les périodes froides (dites "glaciaires") sont caractérisées par de faibles taux de concentration de CO2 dans l'atmosphère tandis que les périodes plus chaudes (dites "interglaciaires") correspondent à des taux plus élevés : le parallélisme est tout à fait remarquable.

Notons enfin que les sondages et les analyses paléoclimatiques effectuées à travers le monde ont également mis en évidence l'extrême variablité du climat qui peut entraîner des modifications brusques des températures (en quelques centaines d'années) à l'échelle hémisphérique.

Comment reconstruire l'histoire du climat de la Terre ?

Le suivi de l'évolution globale du système climatique demande des prélèvements dans l'ensemble des bassins océaniques, sur les continents et les calottes glaciaires. Ceci nécessite la présence de navires pour le carottage des fonds marins et l'organisation de campagnes en régions polaires pour les carottages glaciologiques.
Actuellement, les scientifiques sont capables de remonter dans l'histoire de la composition atmosphérique jusqu'à 740 000 ans et bientôt 1,2 million d'années avec les carottes glaciaires, c'est l'objectif de la paléoclimatologie. L'analyse de la composition isotopique de la glace et du rapport isotopique de l'oxygène et du carbone donne une idée précise des températures d'antant.

Les climats plus anciens sont reconstitués grâce à la répartition et l'analyse isotopique des faunes fossiles de foraminifères (petits organismes qui fabriquent une coquille calcaire). Ce sont donc les sédiments marins et lacustres qui sont alors étudiés.

Enfin, les calculs astronomiques des changements d'insolation sur Terre permettent de remonter jusqu'à 14 millions d'années avec une précision de 5 000 ans sur les 5 derniers millions d'années.

L'Europe est le continent où les séries météorologiques sont les plus anciennes, les plus nombreuses et où les recherches sur ce thème sont les plus avancées.

Les variabilités historiques du climat en Europe

Historique des mesures météorologiques

L'Europe est le continent où les séries météorologiques sont les plus anciennes, les plus nombreuses et où les recherches sur ce thème sont les plus avancées. Les études récentes montrent que la périodisation historique du climat en Europe ne s'étend pas toujours au-delà du fuseau atlantique septentrional. Le réchauffement médiéval s'observe par exemple en mer des Sargasses ; mais en Nouvelle Zélande, le Moyen Âge était frais et une hausse des températures caractérise les XVI à XIXe siècles. De plus, sur le vieux continent, à une échelle plus fine, l'imbrication des terres et des mers contribue à diversifier les climats et des évolutions différentes ont parfois été observées en Europe continentale et atlantique ou dans les régions les plus septentrionales et en Méditerranée.

Les stations météorologiques fixes sont apparues en Europe au XVIIe siècle (Padoue, Paris...). Un premier réseau européen est constitué en 1780 et les premières cartes de vent ou de pression apparaissent à la fin du siècle. Mais en France le maillage n'est composé que de 24 stations au milieu du XIXe siècle (pour 184 aujourd'hui). Les équipements ne sont pas normalisés et ils vont évoluer avec les techniques, si bien par exemple qu'aucun anémomètre ne pouvait, entre les deux guerres mondiales, enregistrer des vents de 172 km/h à Paris (vitesse enregistrée à Orly lors de la tempête de décembre 1999). La création de l'Organisation météorologique internationale en 1873, devenue Office météorologique mondial en 1950 va contraindre à la standardisation des mesures.
Ces séries comparables sont donc courtes au regard de bon nombre de cycles climatiques connus. Pour remonter en deçà des enregistrements météorologiques on utilise des sources indirectes : des documents écrits (chroniques paroissiales, dates du calendrier agricole), des peintures, des gravures, etc. depuis l'antiquité, des biomarqueurs (pollens, cerne d'arbre, micro-fossiles...) durant la préhistoire.

Quelle information peut on extraire des marqueurs ?

Le qualificatif : « Plusieurs siècles froids » ne signifie pas pour toute l'Europe et tout au long des 365 jours de l'année un climat froid homogène. Il faut donc de la prudence dans l'interprétation.
Premièrement, les marqueurs sont spatialisés c'est-à-dire qu'ils intègrent les différentes échelles des climats. Une pelouse calcaire sur versant pentu en exposition sud bien que dans le nord de la France bénéficie d'un bilan thermique qui explique un microclimat chaud et sec permettant l'apparition d'espèces à affinité méditerranéennes que l'on ne retrouve plus à quelques dizaines de mètres sur un plateau... Beaucoup d'indices concordants sont nécessaires pour approcher une ambiance climatique d'échelle supérieure. Les marqueurs biologiques ne répondent au changement climatique qu'avec un décalage, fonction de leur mobilité propre, de leur mode de reproduction, etc.

Deuxièmement, les marqueurs sont territorialisés puisque les sociétés s'approprient un lieu et y modifient le paysage. La sédentarisation et l'accroissement de population ne cessent de modifier ce qui étaient des biomarqueurs (pelouse de défrichement, nouvelles espèces introduites...). Depuis deux siècles, les forêts françaises n'ont jamais connu de chablis aussi nombreux qu'en décembre 1999 ; est-ce parce que le vent n'a jamais soufflé aussi fort ou parce que la superficie forestière n'a jamais été aussi vaste (Gadant, 1994) ou parce que les traitements sylvicoles ont changé...
La définition de la succession de toutes les saisons météorologiques permet de définir un climat. Or, les informations les plus fréquentes portent seulement sur l'été et l'hiver. Les dates des vendanges, comme tout marqueur phénologique, ne prennent en compte que la chaleur de la période avril-septembre. Mais; l'été ne fait pas l'année… les canicules estivales de 1778 à 1782 de surproduction viticole (Le Roy Ladurie, 1983) se placent en pleine période dite « froide ». De plus, les considérations économiques voire culturelles (goûts différents) modifient l'interprétation du lien entre la chaleur de l'été, la précocité des vendanges et la productivité du vignoble pour les siècles les plus récents. L'information est subjective : le journal d'un Bourgeois de Paris évoque principalement les hivers froids avec les loups dans la capitale en décembre 1439, ou les morts déterrés pour manger… Plus que l'aléa, c'est le risque qui est mentionné, or ce dernier est sociétal. Et sur un même lieu, les sociétés ont changé tout comme leur vulnérabilité. L'agriculture intensive du basin parisien est plus vulnérable aux déficits pluviométriques que la polyculture traditionnelle qui y était encore pratiquée au siècle dernier. Si un agriculteur écrit son journal en l'an 2000, qu'y met-il en exergue ? évoque-t-il le réchauffement ?

L'objectif de la Météorologie est d'extrapoler à partir du temps passé le temps à venir dans le court terme (quelques heures à quelques jours) pour un lieu donné et ceci depuis l'origine (la carte de Le Verrier du temps du 19 février 1855 après la tempête qui détruisit la flotte à Sébastopol). Ce n'est que depuis le milieu du siècle que la connaissance scientifique a permis d'envisager le fonctionnement de la planète comme un tout et que les physiciens élaborent des modèles climatiques du passé (l'Eémien le plus souvent) pour prévoir l'avenir à moyen terme (celui de plusieurs décennies). Avec ce changement de pas de temps, la question posée est celle de la possibilité par les sociétés humaines de modifier l'évolution du climat planétaire et l'alternance glaciaire/interglaciaire du quaternaire. Curieusement, les simulations ont à peine profité à l'étude du passé historique. Peu de laboratoires de climatologie s'y consacrent (C. Pfister en Suisse, H. Lamb en Angleterre, R. Camuffo en Italie). Le travail de reconstitution des climats durant l'histoire reste en France majoritairement un travail d'historien (E. Leroy Ladurie, R. Delort, J. Berlioz...).

Une alternance de réchauffements et de refroidissements de faible ampleur

La déglaciation qui s'effectue par pulsations successives va totalement changer les paysages d'Europe à la fois par la hausse des niveaux marins et le déplacement des traits de côte et par les formations végétales qui vont répondre aux modifications thermiques. Après les épisodes de retour du froid des Dryas, vers 10 000 BP débute l'interglaciaire holocène.
Au cours du Préboréal et du Boréal, les températures augmentent en été de 0,5°C voire 1°C et la toundra est progressivement colonisée par les pins sylvestres, des noisetiers.

A l'Atlantique, vers 5 000-6 000 BP les températures d'été sont de 2°C plus élevées qu'au XXe siècle et de 1°C en hiver : c'est l'optimum climatique.

La pluviométrie est de 10% supérieure à l'actuelle, ce qui permet le grand développement des chênaies mixtes. La yeuse pousse en Norvège tout comme le noisetier. L'agriculture se répand en Europe. La transgression flandrienne oblige des populations occupant le Dogger bank à migrer vers le sud et l'est. Malgré une pluviométrie qui diminue, à l'âge des métaux, des conditions clémentes permettent la croissance des arbres en Cornouaille, l'agriculture en Angleterre jusque vers 400 m d'altitude.
Mais vers 3000 BP, l'aridité progresse en Méditerranée : plusieurs famines marquent l'Egypte en 2180 et 1950 avant J-C. par suite de bas niveaux du Nil. Des cités lacustres sont abandonnées en Suisse. Le froid s'intensifie et les glaciers du Tyrol descendent dans les vallées jusqu'à des altitudes qu'ils ne retrouveront qu'en 1850 avant J-C. Des migrations s'opèrent : les étrusques arrivent en Italie, les doriens en Grèce. La période de l'antiquité gréco-romaine est marquée en Europe du nord par des conditions assez peu clémentes mais qui vont de pair avec une pluviométrie plus abondante sur le pourtour méditerranéen malgré des hivers froids. Pline décrit par exemple en 300 avant J-C. le Tibre gelé à Rome.

Un siècle plus tard, une amélioration permet des expéditions vers l'Europe du nord dont Strabon décrit les tempêtes de 114 et 120 avant J-C. La vigne est introduite en France. Le réchauffement va conduire à une hausse du niveau marin de près d'1 m. La Flandre est submergée vers 250 après J-C.
Mais à nouveau, les pâturages d'Asie s'assèchent progressivement poussant vers l'ouest des hordes de nomades. c'est le temps des barbares. Plusieurs sites d'agriculteurs septentrionaux sont abandonnés (dans le nord des îles britanniques par exemple). Entre 542 et 565 des épidémies font mourir la moitié de la population européenne déjà très affaiblie. Le froid s'installe puisqu'au cours de l'hiver 763-764, le détroit des Dardanelles est pris en glace et qu'en 859-860 la lagune de Venise est gelée plusieurs semaines.


Le réchauffement médiéval débute après le règne de Charlemagne 

(Flohn, 1984, Crawley, 2000). Il s'étend du IXe au XIIe siècle. Plusieurs indicateurs permettent de caractériser cette période de « douceur ». Les isotopes de l'oxygène des glaces du Groenland témoignent d'un réchauffement entre 900 et 1100. Les routes maritimes Norvège-Islande-Groenland sont aisément navigables puisque les proscrits d'Éric le Rouge s'installent sur la côte ouest de ce « pays vert » en 981. Des cultures céréalières y sont attestées jusqu'en 1250. La vigne est cultivée alors en Écosse jusqu'à 425 m d'altitude. Cette culture se répand partout en Angleterre. Dans le Val d'Aoste on irrigue à partir de torrents captés à des altitudes recouvertes par les moraines ensuite. Les cols alpestres sont facilement franchis par hommes et bétail depuis le Valais vers le versant italien des Alpes où s'installent des populations germaniques. Le niveau de la mer est haut et Bruges est un grand port. L'optimum semble se situer entre 1150 et 1250. Les températures observées auraient été de 0,5°C à 1°C supérieures à celles de la première moitié du XXe siècle.

La détérioration débute au XIIIe siècle au nord de l'Europe et au XIVe au sud (Bradley, 1995). Elle débute par une forte variabilité interannuelle. Dès 1300, la saisonnalité est de plus en plus mal marquée en Angleterre. Les tempêtes deviennent fréquentes en Allemagne, au Danemark et aux Pays Bas. Les tempêtes de 1240, puis 1362 submergent les côtes basses, font disparaître des îles (Heligoland), détruisent des ports. Les étés sont frais et pluvieux (1313, 1314, 1317, 1321, 1349…) ce qui conduit à l'abandon de cultures céréalières en Scandinavie, à l'abandon de villages entiers, à des famines en Europe. Les hivers sont de plus en plus rudes puisque la mer du nord est prise en glace entre Norvège et Danemark, que la route Scandinavie-Groenland ne permet plus au dernier évêque nommé en 1492 d'atteindre son diocèse insulaire.

Le petit âge de glace s'étend du XVe siècle au XIXe siècle.

Il est marqué par un refroidissement net de l'ordre de 1,5°C en été en Suisse et par une pluviométrie soutenue. En montagne les glaciers avancent vers les vallées comme le glacier d'Argentière ou les glaciers blanc et noir. La limite supérieure de l'arbre en montagne réagit au refroidissement de la saison végétative. La banquise annuelle atteint les Féroé. Le Roy Ladurie note que 1816 est l'année des vendanges les plus tardives en France. C'est aussi l'année des tempêtes. Dans son ode sur la prise de Namur Boileau décrit les froids torrents de décembre qui ont noyé partout les champs, les récoltes si mauvaises que le Conseil royal pour éviter les émeutes fait construire dans la cour du Louvre à Paris des fours pour cuire un pain vendu 2 sous la livre. L'année suivante la mortalité en France frappe plus d'un sixième de la population. En 1709, Saint Simon note que l'hiver est si rude que les liqueurs cassent dans les bouteilles déposées dans les armoires près des cheminées à Versailles. Il fait –10°C à Paris en mars. En Europe, le froid semble avoir connu deux maxima, l'un au XVIIe siècle sous le règne du roi soleil et l'autre au début du XIXe siècle –remarquons qu'en Amérique du nord, le second est plus marqué que le premier.

Le net réchauffement du XXème siècle

Certains glaciers alpins reculent dès 1820 (Keigwin, 1996, Lachiver, 1991). Mais les étés restent très maussades en Europe du nord d'où les grandes famines d'Irlande de 1846 à 1851. A partir de 1880, le climat se réchauffe partout. La hausse des températures de l'ensemble de la planète depuis un siècle a été estimée à O,6°C. La décennie 1990-1999 est la plus chaude depuis le début de la période instrumentale et serait la plus chaude depuis l'optimum médiéval. L'estimation de la tendance au réchauffement est rendue difficile par les différences d'instrumentation, par l'urbanisation, par l'éventuelle prise en compte de la fin du petit âge de glace dans les séries les plus longues et par les variabilités à pas de temps pluridécennal comme l'Oscillation nord-atlantique (hivers froids des années cinquante et hivers doux des années quatre-vingt-dix).
Les méthodes statistiques utilisées par Météo France pour 70 stations montrent une croissance rapide depuis 1980. Le réchauffement est particulièrement net pour les températures minimales.

Tendance séculaire de la température en France
Tendance séculaire de la température (en °C) en France
D'après : Météo France

Il est supérieur à 1°C sur les littoraux de la Manche et de l'Atlantique alors que dans les régions allant des Vosges aux Alpes il n'est que de 0,6 à 0,8°C. Les températures maximales ont moins augmenté sauf au Pays basque et dans les Alpes du nord (1°C). En Picardie et dans le Nord, elles sont constantes. Cette opposition entre les régions continentales et maritimes ne peut s'expliquer que par un accroissement de nébulosité qui amplifie l'effet de serre naturel nocturne. Des travaux menés dans le bassin de Marenne Oléron sur la prolifération d'espèces de poissons tropicaux confirment que la hausse de température s'accompagne d'une baisse d'insolation de 12 % en 50 ans.

Au cours de l'interglaciaire holocène, la fourchette de variation des températures est resserrée : 2°C de plus ou 1°C de moins. Ce sont des « nuances » d'un même climat. Le réchauffement récent n'excède pas pour le moment cette variabilité naturelle (Leroux, 1996). Certains rythmes (pluriséculaires, trentenaires…) apparaissent nettement. Mais dans le détail les variabilités intra-annuelles du temps et inter-annuelles du climat aux latitudes moyennes sont telles qu'un « bruit de fond » brouille le signal des autres variabilités connues (Tabeaud, 1998, 2000). En général, le passage d'une période plus chaude à une période plus froide ou l'inverse s'effectue par une transition d'années fortement contrastées entre elles ou à aléas extrêmes. La période actuelle est incontestablement marquée par un réchauffement qui devrait se confirmer dans les cinquante années à venir. L'origine de la hausse de température est encore discutée. Mais que les causes du réchauffement contemporain soient, naturelles, anthropiques, ou les deux, ne modifie en rien l'adaptation déjà observée de la faune et de la flore de France au changement d'environnement.

Notes
  1. En géochronologie absolue, les dates sont données par référence au Présent (Before Present = B.P.) par convention fixé au 1er janvier 1950.

Références
  • Encyclopédie Universalis, 2002
  • D. Raynaud, L. labeyrie - Climats, océans et atmosphères passés
  • J-R Petit, Le forage de Vostok
  • BERGER A., 1992. Le climat de la Terre, de Boeck, 479 p.
  • FOUCAULT A., 1993. Climat. Histoire du climat et avenir du milieu terrestre, Fayard, 328 p.
  • S. JOUSSAUME, 1993. Le climat d'hier à demain, CNRS, 143 p.
  • NESME-RIBES E. et THUILLIER G., 2000. Histoire solaire et climatique, Belin
  • BRADLEY RS. ET JONES PD., 1995. Climate since AD 1500, Routledge, Londres, 706 p.
  • BRADLEY RS., 1999. Paleoclimatology : reconstructing climates of the Quaternary, Harcourt Academic Press, San Diego, 610 p.
  • CRAWLEY TJ, 2000. Causes of climate change over the past 1000 years, Science, 289 : 270-277.
  • CRAWLEY TJ ET LOWERY J., 2000. How warm was the medieval warm period ?, Ambio, 29 : 51-54.
  • FOUCAULT A., 1993. Climat. Histoire du climat et avenir du milieu terrestre, Fayard, 328 p.
  • FLOHN H. et FANTECHI R., 1984. The climate of Europe – past, present, future, Reidel, 356 p.
  • GADANT J., 1994. L'histoire des forêts françaises, J. P. de Monza, 240 p.
  • HURREL JW., 1995. Decadal trends in the NAO regional temperatures and precipitation, Science, 269 : 676-679.
  • HURREL JW. et VAN LOON H., 1997. Decadal variations in climate associated with the NAO, Climate change, 36 : 301-326.
  • JT. HOUGHTON H., DING Y., GRIGGS DJ., NOGUER M., VAN DER LINDEN PJ., DAI X., MASHELL K. et JOHNSON CA., 2001. Climate Change, t.1 : The scientific basis, 881 p., t. 2 : Impacts, adaptation, vunerability, 1032 p., Cambridge University Press.
  • KEIGWIN LD. et PICKART RS., 1999. Slope water current over the Laurentian Fan on interannual to millennian time scales, Science, 286 : 520-523.
  • KEIGWIN LD.,1996. The Little Ice Age and Medieval Warm Period in the Sargasso Sea, Science, 274 : 1504-1508.
  • LACHIVER M., 1991. Les années de misère, Fayard,
  • LAMB H., 1982, Climate, history and the modern world, Methuen, 382 p.
  • LE ROY LADURIE E., 1983. Histoire du climat depuis l'an mil, Flammarion, t.1, 288 p., t.2, 255 p.
  • LEROUX M., 1996. La dynamique du temps et du climat, Masson, 310 p.
  • L'HISTOIRE, 2001. Le climat depuis 5000 ans, 257, 98 p.
  • MANN ME., BRADLEY RS., HUGHES MK., 1999. Northern hemispherix temperatures during the Past Millennium : inferences, uncertainties, limitations, Geophysical research letter, 26 : 759-762.
  • MANN ME., GILLS E., BRADLEY RS., HUGHES MK., OVERPECK JT., KEINIG FT., GROSS W., 2000. Global temperature patterns in past centuries an interactive presentation, Earth interactions, 414 : 1-29.
  • OSBORN TJ., BRIFFA KR., TETT SFB. et JONES PD., 1999. Evaluation of the NOA as simulated by a coupled climate model, Climat. Dynamics, 15 : 685-702.
  • TABEAUD M., 1998. La climatologie générale, Armand Colin, Synthèse, 96 p.
  • TABEAUD M., 2000. La climatologie, Armand Colin, Ad Hoc, 175 p.
  • TABEAUD M. 2002 Les variabilités historiques du climat en Europe Biogeographica, n°78, pp.149-157
  • GODARD A. et TABEAUD M. 1993 Les climats: mécanismes et répartition. Collection Cursus, Armand Colin, 192 p. (réed. 1998, réed. 2002, 200 p. )
  • GODARD A. et TABEAUD M. 2004 Les climats: mécanismes, variabilité et répartition Collection Cursus, Armand Colin, 218 p. édition remaniée et augmentée.)
Auteur(s)

Martine TABEAUD, professeur de géographie à l'Université Paris Panthéon Sorbonne

Droits de reproduction du texte

CC BY-NC-SA Attribution - Pas d'Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions

Citer cet article

Variations climatiques naturelles de la Terre ; 26/11/2014 - www.notre-planete.info

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité