LA RUBRIQUE DE THIERRY JAN
LA RUBRIQUE DE THIERRY JAN
1) VOYAGE A AIX-EN-PROVENCE
Nous quittons Marseille, laissant la bonne mère et les îles du Frioul caressées en ce jour par le Mistral.. Après les quartiers nord, nous nous retrouvons dans une campagne garrigueuse, traversant des villages aux parfums de Provence. C’est tout d’abord Septème et ses maisons basses, sa place ombragée de platanes, encore déserte. Déjà on aperçoit la sainte Victoire qui déchire la ligne monotone de l’horizon. Nous arrivons à Gardanne où les mines ont teint en rouge l’ensemble de la ville, tout est recouvert de cette fine pellicule, poussière de la roche extraite. On peut y voir un château, un de plus du roi René. Un peu plus loin, bordant la route, on y verra une curieuse maison, dont la façade, les volets, les fenêtres et la porte, sont couverts de peluches et de poupées : « C’est le mas aux mille poupées, il est habité par un jobastre ! » nous explique un petit vieux, casquette enfoncée sur les yeux.
Le voyage a duré un peu moins d’une heure. On arrive à Aix
et Cours Mirabeau, comme tous les dimanches, il y a les antiquaires,
brocanteurs, bouquinistes, qui de chaque côtés, sous les arbres, proposent
leurs curiosités à une clientèle avertie. Cette rue principale de la cité est
bordée d’hôtels particuliers aux façades ocres ou blanches. De nombreuses
fontaines nous rappellerons qu’Aix est une ville thermale avec entre
autres : les Neuf Canons, l’Eau Chaude, les Quatre Dauphins et bien
entendu les Trois Grâces. Elles agrémentent et rafraîchissent notre promenade.
Le roi René est ici omniprésent, il a
d’ailleurs sa fontaine.
C’est à l’époque romaine qu’elle devint une ville
d’eau. Le tribunal de commerce avec ses allégories, plusieurs bâtiments ont des
porches majestueux et allégoriques, comme : l’hôtel des postes qui fut la
halle aux grains qu’on transforma en 1822. Ce dernier a du côté de la place de l’hôtel de ville,
l’allégorie de la rencontre du Rhône et de la Durance. On quitte l’Aix
bourgeoise par le passage Agnard, entrée de la vieille ville. Ce fut l’ancien couvent des Carmes de 1359
et c’est Félicien Agnard qui le
transformera entre 1846 et 1849. C’est une sorte de galerie pleine de
boutiques.
Le palais de justice fait face à l’église de la Madeleine ou des
Dominicains du XVII° siècle, nous sommes ; référence aux disciples de
Saint Dominique ; place des Prêcheurs. L’édification du tribunal fut
achevée en 1832 à l’emplacement du palais des Comtes de Provence. L’église de La
Madeleine renferme des huiles du XV°
dont un rétablie de 1444, Cézanne, un enfant du pays, y sera baptisé en 1839. La
place de la fontaine des trois ormeaux date du XV°. Un Aixois y fut pendu en 1524
pour avoir résisté aux soldats de Charles Quint. Dans la rue des épineux, vous
contemplerez une remarquable porte cochère ciselée. L’hôtel de ville et sa tour
de l’horloge est du XVIII°. Son beffroi a les quatre saisons en allégorie,
elles apparaissent à tour de rôle. Le musée du vieil Aix, se trouve Hôtel
d’Estienne de saint Jean. C’est le
passé de la cité, une collection de santons et un voyage dans le temps.
La
cathédrale Gothique saint Sauveur est de plusieurs factures : son cloître
est Roman XII°, sa nef et sa façade sont Gothiques XIV° XV° et ses chapelles
Baroques XVII°. On peut y voir le triptyque du buisson ardent de Nicolas
Froment 1476 et le roi René et la reine Jeanne en prière. Le cloître symbolise
les deux testaments avec à ses angles, les quatre évangélistes. C’était celui
des chanoines séculiers de l’archevêché. Aujourd’hui le palais épiscopal est le
musée de la tapisserie. Le 19 mai 1802, Bonaparte y créera avec Bernadotte chef
de la VIII° cohorte, l’ordre de la légion d’honneur. C’est en haut de la rue
Jacques de la Floques que subsistent les vestiges des remparts médiévaux. Quand
hélas, il nous faut quitter Aix, les trois Grâces nous sourient, nous invitant
à revenir. 25 juillet 2010.
Thierry JAN
2 ) LA BRIGUE ET SES TRESORS DE LA ROYA
Ce village de la vallée de la Roya
est à 750 mètres d’altitude, il se situe sur la Levenza, affluent de la verte
rivière. Ayant quitté ce train dont il faudra parler, après une cinquantaine de
mètres, on franchit le pont Henri Dunant et l’on se retrouve sur la place
Pachiaudi. La collégiale saint Martin est entourée de deux chapelles, sur sa
droite on trouve la confraternité de l’Assunta ou des pénitents blancs et sur
sa gauche, l’annonciade, hélas décrépie. La collégiale baroque de 1476 renferme de nombreux retables. La famille
Lantéri y avait deux autels et ces derniers sont ornés d’une crucifixion de
1510 et d’une sainte Marthe de 1530. Les âmes sensibles éviteront l’autel de
saint Elme ou Erasme. Le retable en effet représente le martyr du saint et l’on
voit deux bourreaux lui enrouler les intestins sur un treuil. Bréa a composé à
la Brigue un autel de la nativité.
La
mère de Jésus a dans cette collégiale plusieurs autels : On admirera
surtout l’œuvre de Bastien Fuseri de 1507 représentant notre Dame des neiges.
Il y a aussi une madone des sept douleurs et une mater dolorosa. Le maître autel est très riche de dorures et
de chandeliers d’or. Place de Nice, on trouvera derrière la chapelle octogonale,
la maison de la comtesse Alberti qui y réside encore aujourd’hui, ses armoiries
sont au fronton. A l’office du tourisme on peut visiter la maison du patrimoine
qui relate la vie d’antan et les métiers de ce petit village de la Roya.
Le château en ruine des Lascaris dont seule
la tour est à peu près intacte, une fontaine datant de 1741, la curieuse maison
des abeilles surmontée par un ancien fortin italien. La Brigue n’est française
que depuis 1947. La Brigue c’est aussi ses nombreux oratoires et surtout les
linteaux de porte. Les rues Antoine Garella et Barucchi sont curieuses,
entièrement couvertes, elles ne reçoivent le jour que par des arcades. On
entrera dans la chapelle saint Joseph, restaurée et décorée de frises. Elle se
situe à l’entrée du cimetière, mais n’est-il pas le patron de la bonne
mort ? La Brigue est un village très riche en passé et en étant bon
observateur, vous pourrez lire un avis en italien, interdisant de faire du
bruit . La Brigue c’est aussi Notre Dame des Fontaines et il y a deux chemins pour y accéder.
Le premier suit la route, bien sécurisé, il ne présente
aucune difficulté. On longe des champs cultivés et sans effort on arrive au
pont du coq, pont très curieux et à l’utilité discuté. Il serait un vestige de
la route du sel pour certains et pour d’autres n’auraient que son originalité.
On poursuit, croisant des motos qui vont en Italie par le col Sanson, puis le
four à chaux se dresse devant nous. On continu et laissant le charmant hameau
de Morignole sur notre gauche on emprunte la route de droite qui nous mène à cette
chapelle aux fresques qui ont inspirées l’imagination et inspirées des thèses
aux théologiens. Notre Dame des Fontaines porte bien son nom, même en plein
été, on entend le chant cristallin d’un torrent qui rejoint la Levenza ou
serait cette rivière qui se mélange plus bas avec la Roya. Un peu plus loin que
cette chapelle le sentier se termine en un rond point. Un petit ruisseau à sec qui
conserve quelques mares est la nursery des têtards et l’on peut voir ces petits
êtres, sortes de filaments noirs danser leur bal, celui de la vie qui s’initie.
C’est un lieu de repos et de méditation. On se retrouve seul face à l’immensité
de la nature. Un sous bois, le vol d’un aigle, tout est là pour nous donner la
vraie dimension de la vie et de son essentiel.
Le second est plus sportif et il est plus accessible pour
le retour sur La Brigue. On pourrait croire que l’on va longer le petit
torrent ; Non point et un peu chagrin, on commence l’ascension d’un petit
sentier qui bien vite nous élève au dessus du lit de ce torrent. Le silence est
alors maître, rien ne le perturbe et dans un sous bois bien ombragé on poursuit
notre monté de ce qui est en fait un col. Il faut ici marcher avec précaution,
faire attention de ne faire aucun bruit et surtout d’écouter les frissonnement
de la nature. Quel bonheur de découvrir à vingt mètres devant moi un chamois.
C’est le paradis retrouvé et ce pivert qui s’applique à percer son tronc
d’arbre ne viendra pas contredire mes propos. On retrouve le four à chaud et déjà ce n’est plus pareil, il manque
cette virginité de la nature avec des villas éparses de ci de là. On revient
ressourcé au village. Ce sentier demande le double de temps à la route, on le
parcours en un peu moins d’une heure et demi. Il a un avantage ludique, des
panneaux vous expliquent la faune et la flore de cette vallée qui est restée
vraie.
La Roya est
partagée entre deux nations sœurs. La politique les a douloureusement séparée
au cours du XX° siècle et riche en histoire, elle n’a pas cédée aux sirènes
artificielles du tourisme. On peut aller à Fontan, à La Brigue ou à Tende, il y
a les mêmes racines, la même histoire et on a plaisir à y être et quand c’est
la fête, alors c’est sublime. Vous serez toujours accueillit en ami dans ces
villages et les vieux assis sur leur banc favori, l’œil malicieux ne refuseront
jamais de vous conter leur histoire, celle dont nul livre ne parle qui pourtant sera toujours la plus belle.
Thierry JAN
3 ) SAINT JEANNET ET SON BAOU
Quand les légions romaines de l’empereur Auguste arrivent
sur les lieux une dizaine d’années avant Jésus Christ, ce sont des tribus
Ligures qui occupent l’endroit. La « pax romana » va profiter à toute
la région de Saint Jeannet. La voie Julia qui mène en Provence, passe tout
près, vers l’actuel château de la Gaude. Son tracé se poursuit vers Vence.
Durant cinq siècles, jusqu’à l’écroulement de l’empire Romain, toutes les
régions de celui-ci, dont Saint Jeannet, vont jouir du développement et de la
prospérité. La chute de Rome, amène une période de troubles et d’instabilités
.Les incursions sarrasines dévastent toute la bande côtière. Elles touchent le moyen pays et ruinent le
commerce. Ce n’est qu’après l’an mille que l’on retrouve une relative stabilité
avec le système féodal et les Comtes de Provence.
Au XIII° siècle quelques
familles se regroupent à l’emplacement de l’actuel cimetière. Elle prénomme ce
lieu : « Castrum de sancti Johannis » Le village est né, il se trouve sur la frontière du Var, entre la
Provence et le Comté. Après l’aliénation des terres de la rive gauche du fleuve
aux Comtes de Savoie en 1388, Saint Jeannet est en première ligne. On décide de
le fortifier et de l’entourer de remparts.
On peut aujourd’hui y observer deux portes celles : de la Poudrière et
de : Sur le Four. Le village sera
victime de plusieurs mises à sac des Savoie. Malgré ce péril constant de
l’invasion, Saint Jeannet est prospère. Au milieu du XIX° siècle, le village
connaît un nouvel essor avec l’agriculture. Ce sont la vigne et les olives qui
feront sa réputation. On cite son vin
au parfum et saveurs délicates, il concurrence le Bellet des collines niçoises
qui lui font face. Saint Jeannet aura jusqu’à 20 000 oliviers. Ces
derniers inspireront le peintre Nicolas Poussin. Le lavoir rappelle au visiteur
que c’est en 1876 que l’eau courante est arrivée ici. Elle remplacera avantageusement les anciennes citernes où l’on
recueillait l’eau de pluie. Comme toute les campagnes, avec le XX° siècle,
l’exode rural va dramatiquement amputer l’activité de Saint Jeannet. Le premier
conflit mondial ne fera qu’aggraver cette situation avec la saignée opérée dans
les populations rurales.
On remarque surtout dans le vieux village, les ruelles
pentues ou calades des XVI° et XVIII° siècles. Ces dernières empierrées, ne manqueront pas de nous remémorer le
pavage des voies romaines. La tour Sarrasine est le dernier vestige de l’ancien
château. A la recherche des vestiges et des secrets de ce village, nous nous
perdons volontairement dans le labyrinthe de ses venelles étroites. C’est ainsi
que l’on va découvrir successivement : place de l’église une maison qui a appartenue de 1597 à 1779 à
la famille de Rosalinde Rancher, qui fut un poète du félibrige. Tout à côté l’on trouve la chapelle saint
Bernardin de 1645 et l’église dédiée à saint Jean Baptiste de 1666. A
l’intérieur de celle-ci, on remarquera entre autre : son maître autel orné
de 14 angelots, le crucifix du curé d’Ars qui fut offert à la paroisse par
monseigneur Daumas et une statue de saint Jean Baptiste , œuvre du génois A de
Lorensy , réalisée en 1780. Quittant ce lieu de spiritualité, on se dirige vers
les rues de la Ferrage, des Jardins où l’on trouve encore des traces des
anciens remparts. Dans la ruelle sur le Four, on appréciera le passage sous
voûte. Sur la terrasse d’une maison qui domine un précipice, on peut bénéficier
d’un panorama qui embrasse la côte entre le cap Ferrat et le rocher de Théoule,
hélas , le jour de notre visite, embrumé. Le Var, traînée bleuâtre, dessine son trait, les collines du Comté se
dressent avec elles aussi, leur vignobles, leurs serres et leurs habitations.
Les villas et les lotissements sont autant d’îlots qui émergent dans cette
campagne vallonnée où la végétation est hélas une peau de chagrin.
Quittant cet
observatoire, on se retrouve rue de la croix. Là une vigne vierge jaillit de la façade et érige ses ramures,
dispensant son ombre à une tonnelle en balcon. L’histoire du central téléphonique
sera rappelée avec l’enseigne du boucher épicier et son numéro de
téléphone : le 20 ! On a dépassé la chapelle sainte Pétronille et
l’on se retrouve sur le début du sentier des randonneurs et des
varappeurs. Derrière la chapelle du XV°
siècle dédiée à N D du Baou, le
jardin Jeanne Aldi est un hommage à
ceux qui périrent sur les voies de cette montagne. On quitte ces lieux où
flotte une espèce d’émotion, on ne saurait dire, c’est comme si….Saint Jeannet
nous a ouvert son âme, livré quelques uns de ses secrets, mais notre
présentation de ce village serait incomplète si, on omettait de parler des
artistes qui y vinrent très nombreux, échappant aux paillettes de saint Paul. Prévert dédiera un poème à ce
village et ses vignerons. Des peintres comme Dufy, Trachel, Mossa franchiront
le Var au gué de la Baronne avant qu’il y ait un pont, séduit par les Baous et
le paysage. D’autres poètes comme Dessaignes, Tristan Tzara, écriront Saint
Jeannet. On ne pourrait tous les citer. Que vous soyez sportifs avec des cordes
ou des piolets, ou d’âme poétique avec des rimes dans le cœur, vous serez
séduit par ce village perché.
Thierry JAN
4 ) BEAUCAIRE ET TARASCON
" DEUX SOEURS DU RHONE "
TARASCON SUR RHÔNE
Quand on arrive dans ce petit village assoupi par la tiédeur de l’été,
là sur le cours Aristide Briand, on appréciera les contres allées bordées de
platanes ainsi que les petites maisons
basses et les rues pavées . Tarascon doit son nom à un monstre légendaire qui
mi animal, mi poisson, hantait le cours du Rhône et dévorait indifféremment les
enfants et les troupeaux. C’est sainte Marthe qui le terrassa, délivrant ainsi
les habitants de ce dragon. Le roi René créa le 14 avril 1474 l’ordre des
chevaliers de la tarasque et institua la procession du dernier dimanche de
juin. Tarascon est plaisant à visiter, des rues en arcades, de vieilles
bâtisses en pierre et ces odeurs de thyms et lavandes, qui bercent votre âme et
incitent à versifier, stimulant l’imagination.
Tartarin en fait, n’avait aucune
peine à nous conter ses chasses légendaires ! Nous arrivons au château du
roi René, qui sur le bord du Rhône, s’élève majestueusement, dominant le paysage
et faisait face à celui de Beaucaire sur l’autre rive . Le roi construisit ce
château au début du XV° siècle, mécène, il organisa des fêtes galantes et
poétiques entre 1447 et 1449. Son
château deviendra au XVII° siècle un centre de regroupement pour les bagnards
en route pour Toulon. Ces derniers pour ceux qui savaient écrire, gravaient
leurs noms ou un message, espérant ainsi laisser une trace de leur passage. Il
y en a de très nombreuses , certaines mêmes artistiques dont celle laissée
par un prénommé : Benjamin Vallette et datée du 1 mai 1757. En 1800 le
château deviendra une prison et ce jusqu’à 1926. En 1932, l’Etat le restaura et
depuis, il est un monument historique. La collégiale sainte Marthe est voisine
du château. La sainte aurait en l’an 500 guéri Clovis lors du siège d’Avignon.
C’est d’abord une église romane qui sera agrandie devant l’afflux des pèlerins
entre les XIII° et XV° siècles. La crypte date de 1197, le sarcophage de la
sainte est abrité dans l’abside et remonte au VI° siècle. Cette église, comme
de nombreuses autres en Provence, a deux époques : le Roman et le
Gothique, sainte Trophime en est l’exemple le plus connu. Le cloître des
cordeliers du XVI° et la chapelle de la persévérance, achèveront notre parcours
religieux. Redevenant plus profanes, nous apprendrons que la rue bordée
d’arcades est parallèle au fleuve et qu’elle reliait les anciennes portes
Jarnègues et de la reine. Il faut ici bien regarder les façades dont certaines
ont des gargouilles.
BEAUCAIRE
La cité est au centre d’un
triangle formé par Nîmes, Avignon et Arles. Située sur la rive droite du Rhône,
elle est déjà Languedocienne, bien que l’âme Provençale y soit fortement
présente. La légende du Drac ressemble
à celle de la Tarasque. Tarascon se trouve juste sur l’autre rive. Son château
se mirant dans ce fleuve, les habitants de Beaucaire firent naturellement un
pendant à cette légende. Le Drac est aussi un animal fantastique, lui, se
transforme en homme et kidnappe les jeunes filles. C’est Gervais de Tilbury qui
en écrivit l’histoire en 1214. La ville
est très ancienne, on y trouve des traces d’activité humaine près de vingt
siècles avant Jésus Christ. Sous les Romains Ugurnum se trouve sur la voie
Domitienne entre l’Italie et l’Espagne. Après la prise de Rome, le nouvel
empereur y est élu en 452. Sous les
Carolingiens le territoire appartient au Comte d’Arles. En 1225 Beaucaire passe
au Comte de Toulouse, quatre ans plus tard, le Languedoc passe au domaine
royal. Simon de Montfort, assiégeant la cité, y subira une cuisante défaite.
Beaucaire devient entre temps une sénéchaussée, la cité sera une des plus
puissantes forteresses du midi de la France.
En 1632 Louis XIV, suite à une
rébellion, ordonne-le démantèlement de cette dernière. Des hommes célèbres ont
vécu à Beaucaire. On découvre ainsi une maison qui hébergea
successivement : Gounod, Dumas fils et Georges Sand. Dans cette bâtisse
naquit Mireille Roumieux. C’est son parrain Frédéric Mistral qui lui donna ce
prénom, dont elle fut la première en
France à le porter. C’est aussi la
ville natale de Raimond VII Comte de Toulouse qui y vit le jour en 1197. La
foire de la Madeleine fut confirmée par Louis XI en 1464, elle connaît son âge
d’or entre les XVI° et XVII° siècles. C’est la période où sont construits de
très nombreux hôtels particuliers. Ces maisons avec leurs porches nobles surmontés d’odalisques, d’atlantes ou de
cariatides ont des façades qui intéresseront le visiteur et l’amateur d’art.
L’hôtel de ville construit par l’architecte nîmois Jacques Cubizol entre 1679
et 1683 fut avant la révolution, le centre de la foire. On peut y observer les
anciennes mesures dont l’aune de France ou la canne de Montpellier. L’église
saint Paul est l’ancienne chapelle des Cordeliers, on y trouve trois tableaux
de Jacques Réatu (1760-1835) évoquent saint Paul et sa vie. La collégiale N D
des Pommiers (1734-1744) comporte sur son tympan la devise de la république,
laquelle est héritée de la grande révolution. On observera sur son flanc droit
une frise romane. On remarquera la place du marché médiéval avec ses arcades.
Beaucaire c’est aussi le canal du Rhône à Sète, lequel rejoint à travers
l’étang de Thau, le canal du Midi. C’est entre 1738 et 1804 que son tracé sera
achevé jusqu’à Aigues morte. En 1870
une fabrique d’absinthe Andrieu s’installe sur le bord du canal. Elle est
aujourd’hui les chais beaucairois. Beaucaire c’est aussi la tauromachie, des arènes y accueillent des
courses camarguaises depuis le XIX° siècle.
Thierry Jan