LE FORT DU BALAGUIER Chronique de Thierry JAN
Rediffusion du 31 Août 2010 :
HERBORISER AU FORT
DE BALAGUIER
DANS LA RADE DE TOULON
Chronique de Thierry JAN
En ce lundi de Pâques, nous aurons une pensée pour tous ces chrétiens persécutés pour leur Foi dans le monde. Tous ces hommes et ces femmes qui sont les porteurs de la flamme, celle qui ne s’éteindra jamais. L’église saint Pierre d’Arène a, avec son curé le père Gil Fiorini, rendue un magnifique hommage à ces victimes de la Foi. Ces martyrs du XX° siècle sont exposés dans le chœur de l’église, tentures où figures les noms de quelques unes de ces victimes. Tous sacrifiés parce que la croix était leur étendard, celui de la liberté et surtout de la vérité. Un chanteur à dit de Jésus : « Ce jeune homme doit être sacrifié, car il a dit la vérité. » Les despotes et les dictateurs n’aiment pas la vérité et ils essayent depuis 2000 ans d’éteindre le boisseau, mais il y a toujours une personne pour ranimer les braises de ce feu d’amour, celui de Dieu. Cette semaine nous irons faire une promenade pleine d’émotions et de nostalgies. Thierry JAN vous emmène dans cette rade, la plus belle du monde disent les Toulonnais.
Herboriser au Balaguier
Le fort de Balaguier fut construit en 1636, sur ordre de Richelieu, afin de protéger la rade de Toulon. Vauban achèvera quarante ans plus tard ce qui, à l’origine n’était qu’une tour. Il perdra sa vocation
militaire en 1882. Après sa restauration, il a été inscrit à l’inventaire des monuments historiques.
Tamaris et Georges SAND
Georges Sand vécue à Tamaris, de février à mai 1861. C’est là qu’elle prendra des notes pour son roman éponyme qui paraitra un an plus tard. Elle évoquait cette rade : « Tout cela est d’un pittoresque, d’un déchiré, d’un doux, d’un brusque, d’un suave, d’un vaste et d’un contrasté. On dit que c’est plus beau que le fameux Bosphore et je le crois, car je n’avais jamais rien rêvé de pareil. » Cette villa est hélas aujourd’hui disparue. Une stèle évoque l’écrivain à l’entrée du fort.
Georges SAND
Un jardin botanique
Le jardin du fort de Balaguier, animé par un superbe paon, évoque l’odyssée des plantes qui, entre les XVIII° et XIX° siècles, arrivèrent, rapportées par les navigateurs et les explorateurs, des terres lointaines découvertes. Ce jardin est à mi chemin entre l’influence romantique et le trompe l’œil. Des rocailles recréées des roches, des grottes, des fontaines ou des statues fabuleuses. Tout est ici illusoire et pourtant semble réel.
François Martin
Il est le créateur du jardin de Tamaris et va correspondre durant cinquante ans de 1766 à 1816 avec le directeur du jardin des plantes de Paris. Son élève Robert, le remplaça et planta ce cyprès chauve que l’on trouve encore aujourd’hui à l’hôpital Chalucet. Cette riche correspondance, entre André Thouin, directeur du jardin des plantes et François Martin, nous est montrée avec dessins et gravures et ce pour la première fois.
Un « herbier exceptionnel »
La visite se fractionne en plusieurs parties. Nous découvrons le jardin d’agrément avec fleurs et plantes grasses, puis c’est un verger luxuriant qui nous invite, aiguisant l’appétit, on devient apothicaire avec les plantes médicinales. On apprend que les moines cultivaient la pharmacopée dans le massif de Six Fours dès le moyen âge.
La table d’orientation
Depuis ce panorama, on a une vue qui porte au levant jusqu’à Carqueiranne et aux Iles d’Or. Elles apparaissent dans le lointain, déchirant l’horizon d’une mer étale, où tracent leurs traits les voiliers aux voiles enflées par un vent léger. Saint Mandrier et ses petites maisons de pêcheurs aux couleurs ocres, est la toile d’un peintre expressionniste qui brille dans le soleil et se reflète en dansant dans l’onde bleuâtre de la rade. Toulon s’étire quant à elle avec paresse au pied du Faron et goûte l’heure méridienne dans cette douce tiédeur de juin. On reste ici fasciné par tant de beauté, appuyé sur l’affût d’un vieux canon rouillé qui jadis veillait jalousement sur la rade.
Le bagne
C’est la page sombre et noire de ce fort. De 1748 à 1852, pendant plus d’un siècle, après que les galères quittèrent Marseille pour Toulon, le fort servira de bagne. Il y aura même un bagne flottant. Un musée entièrement consacré aux forçats, nous dévoile leur vie, leurs conditions d’existence et leur travail. On apprend ce que signifiait la chiourme, la chaîne, le fricassier. On prend conscience de l’existence effroyable de ces hommes qui, même les pires criminels, étaient néanmoins des êtres humains. Certains même se révélèrent des artistes dont les œuvres sont exposées : bijoux, outils, croix ou statuette. On quitte ainsi les lieux, les yeux pleins de lumières et l'âme triste en songeant à tous ces bagnards anonymes.
Thierry JAN
La grande rade militaire de la ville de TOULON