L' ARGENT DE L' ART de notre correspondant à New-York FRED FOREST

21 mai 2011

En exclusivité à la Une

L'ARGENT DE L'ART

De New-York la chronique de notre correspondant sur place

FRED FOREST

Et oui ! Moi aussi je suis Français comme le revendique Sophie TAAM l'américaine de Nice. Je suis Français et artiste, journaliste, écrivain, bon père de famille, ancien de la classe 54 2B comme appelé au XIIIe régiment de tirailleurs de sénégalais pour effectuer mon service militaire obligatoire, professeur émérite à l'Université de Nice, organisateur de Colloques internationaux à la BNF, l'INHA et l'INA, après l'avoir été dix années durant avec plus de modestie au MAMAC de Nice, sans n'avoir jamais reçu un sous de subsides des Institutions de cette ville du temps où Jacques PEYRAT y présidait ...

Mais avec Christian ESTROSI, les choses n'ont guère changé pour la Culture, d'après ce que m'en disent encore mes nombreux amis niçois par dessus l'Atlantique...

Ce dont j'ai pu moi-même me rendre compte, dernièrement encore, au MUSEAAV, en qualité d'organisateur de la "Fête de l'Internet" cette année avec mon ami Gérard Diaconesco.

Je partage à 100% l'opinion émise par Sophie TAAM sur l'affaire "Strauss KHAN", sinon que vivant sur place, ici à New-York, j'ai à supporter, en plus, l'opinion des américains au qotidien sur la France et les Français. Et cela en direct dans mes deux oreilles, d'autant que j'ai du mal hélas à cacher, victime de leurs quolibets, que je suis Français. Le fait que je ne parle pas un mot d'anglais étant pour moi une situation aussi aggravante à MANHATTAN que si j'avais violé une honnête ménagère de l'hôtel LESBOS sans son consentement.

Cette langue de barbare, pratiquée avec élégance par William Shakespeare qui a développé ses tentacules sur tous les continents. Bref qui oserait dire encore, qu'il est Français encore aujourd'hui à New-York après l'affaire DSK ? A part le général De GAULE, peut-être SARKOZY et un éléphant du parti socialiste, pour ne pas faire de détail ? Pour moi qui suis aux premières loges ici à New-York, j'aimerais élever le débat à des questions plus générales que celle de la seule condition du rapport de pouvoir physique et idéologique entre les hommes et les femmes.

Il y a mille aspects où cette affaire nous amène à réfléchir ? Tenez, par exemple, celui du pouvoir de l'argent, non seulement dans le rapport des hommes et des femmes, mais dans l'Art lui-même à New-York, mais ailleurs partout aussi...

Non je ne m'éloigne pas si loin du sujet traité dans cette chronique ! Anne SINCLAIR nous donne une image de dignité exemplaire par son attitude à l'égard d'un époux présumé volage, cette fois-ci ( il nous faudra attendre le verdict du procès pour savoir si le présumé coupable était bien coupable pour pouvoir désormais avoir le droit de le dire ou l'infirmer ...) mais dont elle avait elle-même pardonné publiquement les frasques dans une affaire précédente.

Mais au-delà de sa dignité il faudra bien lui rendre grâce pour sa générosité, sa patience confondante à l'égard d'un postulant à la plus haute fonction de l'Etat qui agit d'une façon si légère à son égard alors que les gazettes et les médias de la planète entière nous apprennent qu'après avoir partcipé aux financements de certaines de ses campagnes électorales précédentes, elle s'apprête maintenant à régler, rubis sur ongle, les frais inhérents à sa mise en liberté.

Elle prend en charge effectivement la totalité des frais relatifs à sa prison dorée avec gardiens privés et système vidéo sophistiqué à installer pour que le prévenu puisse être contrôlé jour et nuit. Sans compter en plus de ces 200.000 $ mensuels, les quelques menus frais annexes comme ceux de ses deux avocats, qui ne passent pas pour être des philanthropes purs et durs.

Je vous demande de penser fortement à ces pauvres prévenus qui moisissent dans d'obscurs prisons pour le restant de leur vie, sans avoir la chance d'avoir une épouse si peu vindicative, si généreuse et dont surtout le grand-père n'aurait pas fréquenté avec assiduité les grands peintres de son temps, de surcroît avec un aussi improbable désintéressement ?

Ils n'auront qu'à s'en prendre à eux-mêmes finalement n'ayant pas su, ou pu, exercer leurs talents de séducteur de choc auprès de la gente féminine, ni leur intelligence ravageuse, pour devenir le fonctionnaire payé, paraît-il, le mieux au monde.

Comme quoi l'argent et plus particulièrement celui de l'Art peut servir à alimenter les causes les plus nobles.

Fred Forest

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