VISITE DU VILLAGE DE PUGET THENIERS DANS LES ALPES-MARITIMES

4 juin 2011

Chronique Culturelle et historique par Thierry JAN

Le 6 juin 1944 l’Amérique envoyait ses enfants libérer cette vieille Europe de la dictature Nazie. Depuis quatre ans la France vaincue était dans la nuit et pliait sous le joug de l’occupant Allemand. Les Américains débarquèrent ce jour avec une armada jamais vue dans l’histoire. La plupart de ces soldats rougirent de leur sang les rivages Normands, mais la victoire était au bout, ils brisèrent ce mur gris de béton et à partir des plages de la verte Normandie ramenèrent le soleil de la liberté à la France qui depuis quatre ans luttait contre l’occupant. Il aura fallu trois hommes pour assurer la victoire finale : le général De Gaulle qui refusa la capitulation, Churchill qui tînt, malgré les bombes et Roosevelt qui engagea toute la puissance de son pays en Europe, en Afrique et dans l’océan Pacifique. Ce jour est un devoir d’hommage à ces héros qui tombèrent pour notre liberté. Cette semaine nous irons visiter Puget Théniers, village traversé par la route de Digne et bien souvent, hélas, ignoré par le voyageur trop pressé.

Thierry Jan

LE VILLAGE DE PUGET THENIERS

DANS L'ARRIERE PAYS NICOIS

Nous aurons pris le matin ce pittoresque train des Pignes et déjà c’est le dépaysement assuré. Ce tortillard serpentant entre les collines niçoises, rejoint cahin-caha la vallée du Var. Il mettra environ une heure et demi pour rejoindre ce gros bourg et nous n’aurons pas vu le temps passer. Il y a un point de vue, un vieux réservoir d’eau qui évoque le temps mythique de la vapeur, le chauffeur qui semble connaître tout le monde, la vieille paysanne et ses jupes noires, traînant son chariot encombré de paquets. C’est ainsi tout au long du parcours, plein de vie et de petites anecdotes qui pimentent le trajet en train.

Á Puget Théniers la petite gare ressemble à une ferme assoupie. Il faut longer la route ombragée pour rejoindre le village. La stèle d’Auguste Blanqui est là pour nous accueillir. Il est né ici en 1805 et participera à la commune en 1871. Puget Théniers fut rattachée à la France en 1860, la commune sera jusqu’en 1926 une Sous-Préfecture et siège d’un tribunal de grande instance. Le village est au confluent du Var et de la Roudoule petit torrent cristallin.

La visite commencera par l’église de Notre Dame de l’Assomption, laquelle trouve ses lointaines origines au XIIIe siècle, successivement transformée : son porche au XVe et une surélévation d’inspiration Baroque au XVIIIe. On y découvre des chefs d’œuvres dont : une crucifixion en bois sculpté du XVe siècle de style Flamand. L’école Flamande semble avoir eut beaucoup d’influence dans cette bourgade avec ce rétable de Notre Dame du Secours du XVIe et un autre du XVIIIe évoque Notre Dame du Rosaire.

La cité a d’autres enfants célèbres dont le docteur Alexandre Barety qui naquit en 1844 , une plaque indique rue Papon sa maison natale et rappelle au passant qu’il fut fondateur de l’Académia Nissarda. Avec cette rue en hommage à l’abbé Jean-Pierre Papon auteur d’une histoire de la Provence, nous sommes dans le vieux village. Cet abbé vut lui aussi le jour à Puget en 1734. On y découvrira le couvent des Templiers qui y demeurèrent de 1242 à 1308, cette maison n’est pas la plus ancienne, puisque rue Casimir Brouchier une battisse affiche fièrement ses mille ans. Les Augustins eurent eux aussi leur couvent entre les XIVe et XVIIIe siècles. Les pénitents Blancs furent présents du XVIe au XIXe siècles. Leur chapelle de la rue Lucien Viborel sert aujourd’hui pour les offices en hiver, question de chauffage ! La porte fortifiée du XIIIe est un des derniers vestiges des anciennes fortifications. La rue judaïque nous remémore l’époque des ghettos entre le XIIIe et le XVIe siècles.

Puget Théniers vous a livré son histoire, tendez l’oreille, écoutez le murmure des vieilles pierres qui transpirent, observez bien les linteaux de porte, vous découvrirez alors l’âme de ce charmant village. Quand vous aurez terminé votre visite, avec votre sac remontez la rive gauche de la Roudoule et après le collège A. Blanqui, vous trouverez le long du torrent, un petit coin tranquille et ensoleillé. Là vous pourrez pique-niquer et vous relaxer et attendre l’heure de rejoindre la gare et votre petit train des Pignes.