Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Publicité
Visiteurs
Hier 0
Ce mois ci 257
Depuis la création 1 237 889
Newsletter
122 abonnés
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Derniers commentaires
Archives
6 février 2012

TERRORISME, GUERRE CHIMIQUE ET BACTERIOLOGIQUE DANS LE MONDE !

TERRORISME, GUERRE CHIMIQUE ET



BACTERIOLOGIQUE DANS

UN Mle MONDENDE DEVENU DE PLUS


EN PLUS DANGEREUX ET INSECURITAIRE
   

 


   
PARTIE A ― Les attentats d’Amman (Jordanie)


Certains aspects de l'attentat déjoué à Amman en mars 2004 sont intéressants et une analyse en détail peut nous informer à la fois sur les modalités d'une attaque possible, sur les réponses officielles et sur les enjeux politiques liés au terrorisme et surtout au terrorisme chimique comme instance d'utilisation d'une arme de destruction massive.


1) Arrestations et aveux
L'attaque terroriste visait les bâtiments des services secrets, le bureau du Premier Ministre ainsi que l’ambassade étatsunienne. Il semble se dégager trois périodes dans le déroulement de l’incident.
1ère période :

• 31 mars 2004 : sans mentionner comment, les autorités affirment avoir arrêté des suspects qui étaient en possession d’une quantité indéterminée d’explosifs et qui planifiaient une attaque en Jordanie. Les autorités ont transmis à la télévision d’État un message qui disait offrir une grosse récompense pour des informations menant à la capture des trois suspects additionnels suivants : Suleiman Khaled Darwish, Mowafaq Ali Ahmed Adwan et Azmi al-Jayousi (The Canadian Press, March 31, 2004). Ce dernier se révélera être à la tête du groupe.

Avril 2004 : révélation des premiers détails relatifs au complot, qui aurait visé des bâtiments officiels en Jordanie à l’aide d’une puissante bombe chimique. Il est révélé que l’explosion de la bombe aurait causé au moins 20 000 morts et détruit tous les bâtiments dans un rayon de 800 mètres. Selon les autorités, le groupe de terroristes avait planifié de détruire les édifices des services secrets jordaniens, l’ambassade des États-Unis ainsi que le bureau du Premier ministre avec un gaz toxique (The Canadian Press, april 20, 2004).
2e période :

• 20 avril 2004 : les autorités rapportent que la police aurait fait feu et tué trois suspects qu’elle croit impliqués dans la fabrication de la bombe. Travaillant d’après une information qui leur avait été fournie, la police a mené tôt dans l’après-midi un raid dans le district d’Hashemi dans l’est d’Amman. Plus tard, les policiers ont procédé à l’évacuation des maisons à proximité et trois tireurs d'élite ont pris position sur les toits. Trois individus que l'on croit reliés au groupe terroriste ont été tués. Après deux heures de coups de feu, la police a employé des gaz lacrymogènes dans un des appartements de l’immeuble où les suspects étaient cachés et deux autres immeubles dans le même district. Les policiers disent que les suspects et leurs véhicules sont entrés en Jordanie par la Syrie (The Canadian Press, april 20, 2004).

• En date du 26 avril 2004, les autorités jordaniennes disent avoir arrêté les suspects dans deux raids à la fin de mars et au début d’avril. Quatre autres suspects probablement liés à la même conspiration auraient été tués par les policiers d’Amman (The Canadian Press, april 26, 2004; USATODAY.com ; MSNBC.com ; The Associated Press, april 26, 2004 ; LE SOLEIL, 27 avril 2004, p.A15).

• Le 26 avril 2004, les détails du complot sont révélés par les « aveux » télévisés des présumés terroristes. Le présumé chef de la cellule terroriste, Azmi al-Jayousi, affirme obéir aux ordres d’un des chefs d’Al-Qaïda en Irak, Abou Moussad al-Zarqaoui.
3e période :

• Le Jordanien Abou Moussab Al-Zarkaoui dément la préparation d’attentat chimique en Jordanie mais affirme avoir effectivement envisagé de préparer un attentat contre le bâtiment des services secrets Jordaniens à Amman,(BBC NEWS)

• Al-Qaïda serait, selon toute vraisemblance, impliquée dans des complots d’attentats contre les services secrets jordaniens mais non contre la population (Le Monde)

• La voix attribuée à Al-Zarqaoui diffusée sur internet explique que : « l’affirmation selon laquelle il y avait une bombe chimique pour tuer des milliers de gens est un pur mensonge » et « Dieu sait que si nous en possédions une (bombe chimique), nous n’hésiterions pas une seconde à l’utiliser pour frapper les villes israéliennes telles qu’Eilat ou Tel Aviv » (La Presse Canadienne, 30 avril 2004).
          
2) Le plan supposé :


1.    Selon Steve Emerson (expert en terrorisme) et de Jonathan Tucker (expert en armes chimiques et biologiques) le plan était audacieux mais peu réaliste. Une voiture devait rouler jusqu’à l’entrée du site où sont situés, entre autres, les bâtiments des services secrets et de l’ambassade des États-Unis, et tuer tous les gardes postés devant le portail. Ensuite, des camions (4 au total) équipés de pare-chocs avant spécialement modifiés pour l’attentat devaient défoncer le portail. Le premier camion devait percuter les bâtiments des services secrets et les 3 autres devaient aller percuter l’ambassade des États-Unis, le bureau du premier ministre et un autre bâtiment officiel. Les camions contenaient au total 20 tonnes de produits chimiques et d’explosifs. L’explosion devait tout détruire sur un rayon de 2 km et répandre un gaz toxique dans l’atmosphère (Jordan combats terrorism; USATODAY.com).


2.    Fait important, la nature des produits reste peu claire. On peut voir, sur une bande vidéo de l'arrestation, plusieurs contenants, dont certains portant la mention « oxydant 5.1 » et des bouteilles de produits chimiques disponibles sur le marché. Le document de la télévision jordanienne montre des camions transportant plusieurs contenants qui sont censés contenir des produits chimiques. Quelques-uns des bidons portent l’inscription « oxydant 5.1 », « corrosif » (La Presse Canadienne, 27 avril 2004). D’après Al-Jayousi, la préparation de l’attentat était dans sa phase finale. Deux des véhicules saisis portaient des fausses plaques minéralogiques et de faux numéros d’enregistrement (Le Monde, 28 avril 2004, p.4).


3.    Dans sa confession télévisée, Al-Jayousi affirme qu'il a reçu une formation en explosifs et en produits chimiques avec al-Zarqaoui. La télévision jordanienne diffusa également les aveux de Hussein Sharif, un mécanicien qui a modifié les véhicules, qui nous mentionne qu’il devait effectuer la première attaque suicide lancée par Al-Qaïda utilisant des produits chimiques (Jordan combats terrorism; The Canadian Press, april 26, 2004). Al-Jayousi a spécifié qu’il avait commencé à fabriquer des explosifs dans un laboratoire situé à Irbid, une petite ville à 90 km au nord de Amman. Un autre des suspects, Ahmad Samir, affirme avoir travaillé dans un des laboratoires pendant un mois sans pouvoir sortir et ce afin de protéger les opérations (Globeandmail.com, april 27, 2004). Les terroristes auraient eu l’intention de tuer 80 000 personnes. Al-Jayousi prétend avoir reçu 170 000 $ de al-Zarqaoui pour financer l’attaque et acheter les produits chimiques et les explosifs. Les autorités stipulent que l’explosion aurait tué 20000 personnes. (MSNBC.com ; Le Devoir.com, 27 avril 2004).


4.    Certains éléments portent à croire que les autorités Jordaniennes auraient exagéré quelques informations, possiblement pour justifier des mesures de sécurité plus sévères qui pourraient être adoptées dans le royaume (CBC, April 26 2004). Par exemple, en 1998 six autres suspects qui avaient avoué avoir planifié une attaque à la bombe contre un hôtel dans Amman lors de confessions diffusées en ondes avaient été déclarés innocents par la Cour cinq ans plus tard (MSNBC.com). De sérieux doutes sont posés quant à l’information diffusée par les autorités, selon un article paru dans Le Point. De plus, selon Labib Kamhawi, analyste politique, « l’estimation des pertes potentielles est très exagérée »; Kamhawi parle d'« une mauvaise opération de relations publiques des autorités jordaniennes » (Le Point, no.1650, 29 avril 2004, p. 56).


          
PARTIE B ― Fonctionnement présumé du matériel


• Comme déjà mentionné, bien peu d’informations sont disponibles sur la nature des produits qui ont été saisis. Seulement deux types de produits semblent être dévoilés de façon plus « explicite » soit : la présence d’acide sulfurique et de l’oxydant 5.1 (CNN.com, 26 april 2004; Jordan combats terrorism).


• La CIA et les autres agences gouvernementales des États-Unis retiennent un élément qu’ils jugent important, soit la présence en grande quantité d’acide sulfurique parmi les produits chimiques saisis. L’acide sulfurique peut être utilisé comme agent vésicant mais, selon ces dernières, il est plus communément utilisé pour augmenter l’ampleur d’une explosion conventionnelle. De plus, elles ont certaines réserves quant aux allégations des autorités jordaniennes, notamment en ce qui a trait à l’intention de planifier une attaque chimique pour tuer des innocents. Par contre, avec la grande quantité de produits chimiques saisis et un minimum d’intention il y avait possibilité de faire une explosion massive (CNN.com, 26 april 2004).
          
1) L’oxydant : une classe de produits chimiques

• Tout d’abord, il est important de clarifier l’information qui nous est fournie sur les contenants saisis qui portent la mention « oxydant 5.1 ». En effet, un oxydant a des caractéristiques particulières et plusieurs produits répondent à ces dernières. Les contenants de matières dangereuses sont regroupés en classes et identifiés à l'aide d'un pictogramme ou étiquette appropriée selon les systèmes en vigueur dans différents pays. Au Canada la façon d’identifier des oxydants peut être trouvée sur le site de la Défense nationale. En Europe, source probable des produits impliqués dans cet attentat, on identifie les oxydants avec la mention « oxydant » suivi d’un chiffre (comme « 5.1 ») qui spécifie une catégorie de produit. Ceci correspond, entre autres, à la codification internationale et transport routier français 2003.
1.2 Ce que sont les oxydants :

• Dans le chapitre 4 du manuel de sécurité relative aux matières dangereuses (Défense nationale du Canada), nous avons le système d'information sur les matières dangereuses utilisées au travail. Dans la section « signaux de danger du simdut », nous retrouvons la définition d’un oxydant. En effet, un oxydant est un produit chimique ou une substance qui provoque une réaction d'oxydation. L'oxydant peut :
1. fournir l'oxygène à la substance oxydée, en quel cas, l'oxydant doit être de l'oxygène ou en contenir;
2. recevoir des électrons provenant de la substance subissant l'oxydation; par exemple : le chlore est un bon oxydant pour les besoins du transfert d'électrons, même s'il ne contient pas d'oxygène.
La classe des substances oxydantes regroupe des familles chimiques très diverses. Leur comportement en présence d’autres matières ainsi que leur capacité à réagir violemment, parfois avec peu d’énergie, doivent inciter à la plus grande prudence lors de reconnaissances ou d'actions, qui obligent à manipuler ou rentrer en contact avec ces produits.
• On retrouve les mêmes définitions dans différentes sources. En voici quelques-unes :
1.    Atkins, Peter (1994), « L’agent oxydant accepte des électrons », Physical chemistry,(5e éd.), New York : Oxford University Press, p. 324.
2.    Steven S. Zumdahl (1988), « Une réaction d’oxydoréduction (rédox) repose sur un transfert d’électrons d’un agent réducteur à un agent oxydant », CHIMIE : chimie des solutions, Massachusetts : D.C. Heath and Company, p. 314.
1.3 L’oxydant 5.1 : définition, caractéristiques physico-chimiques et risques
1.3.1 La classe « 5.1 » comprend des matières comburantes de diverses familles chimiques. Exemples :
   

Produits oxidants, classe « 5.1 »
Oxygène gazeux ou réfrigéré liquide       
Acide nitrique fumant       
Peroxyde d'hydrogène (H 2 O 2 ) et les solutions aqueuses     qui en contiennent plus de 80% au contact de substances facilement oxydables
Les permanganates (MnO 4 )     de potassium et d'ammonium en mélanges avec les matières organiques et sous l'action de la chaleur
Les chlorates et perchlorates     d'ammonium, de potassium, de sodium, en mélange ou en contact avec des matières organiques combustibles et sous l'action de la chaleur ou d'un choc
Les nitrates     au contact de certaines matières combustibles (carbone, soufre, métaux pulvérulents...) ils peuvent exploser sous l'influence d'une élévation de température.


Nitrate d'ammonium (NH 4 NO 3 )     le nitrate d'ammonium est un élément essentiel des explosifs et un engrais ou un constituant d'engrais. Il a donné lieu, dans le passé, à plusieurs explosions catastrophiques. Il soutient des combustions violentes. Il peut réagir de façon explosive en se décomposant s'il est chauffé (t°c > 300 °c) surtout en espace confiné, s'il est soumis à des chocs violents (explosion); Le risque est considérablement accru en présence d'impuretés ou de matières oxydables, même en faible quantité
Certains oxydes inorganiques comme le trioxyde de chrome, (CrO 3 ), les oxydes de sodium, (Na 2 O 2 ) et de potassium, (K 2 O 2 , KO 2 ).      
   
1.3.2 Les états de la matière : Sous la forme solide on trouvera par exemple, le permanganate de potassium en petite quantité, le nitrate de potassium, les petites quantités de nitrates, de chlorates. Sous la forme liquide, on trouvera par exemple le peroxyde d'hydrogène en solution parfois jusqu'à 70% (très dangereux), l'oxygène liquide réfrigéré, le peroxyde de di tert butyl, les nitrates et chlorates en grande quantité. Sous la forme gazeuse, il s'agit entre autres de l'oxygène comprimé ainsi que des vapeurs qu'il émet. Des réactions très violentes et instantanées peuvent se produire quel que soit l'état, avec des matières apparemment peu sensibles.


     Caractéristiques physico-chimiques : Les matières comburantes, sans être toujours combustibles, peuvent notamment en cédant de l’oxygène, provoquer ou favoriser la combustion d'autres matières. Bien que des réactions violentes soient possibles en cas d'apport d'énergie (chaleur, choc, friction), ces matières sont généralement assez stables, sauf en mélange avec d'autres produits. D'une manière générale, quelle que soit la façon dont elle s'opère, simple contact avec une matière, apport de chaleur ou d'autres énergies (la friction d'une chaussure sur le sol ou bien un choc peuvent s’avérer suffisants), c’est souvent la décomposition des substances oxydantes qui provoque leur danger. Cette décomposition peut être violente. En présence d'un combustible même très peu dangereux, un oxydant risque d'être l’objet d'une décomposition pouvant être explosive instantanément. Ce sera le cas si vous prenez du chlorate de soude, solide en poudre (utilisé dans notre jardin), mélangé avec un combustible tel que charbon de bois finement divisé, et que vous frappez le tout avec un marteau. Ces matières sont toutes plus ou moins sensibles à l'élévation de température. Avec des températures élevées, leur décomposition libère, selon les cas : des vapeurs toxiques (essentiellement les matières comburantes), des vapeurs irritantes (essentiellement les peroxydes organiques) etdes vapeurs inflammables (pouvant constituer des mélanges explosifs avec l'air).
          
1.3.3 Identification des risques :
1.    pour l’être humain :
• incendie, explosion / effet comburant. Les comburants peuvent entretenir ou amorcer un feu. Attention aux sources d’ignition et au mélange avec d’autres produits.
• causticité, toxicité : possibilité d'atteinte de l’organisme par :
1. contact
2. inhalation
3. ingestion
2.    pour l’environnement :
• incendie, explosion = effet comburant.
• pollution de l’eau et du sol
• L'identification précise des risques est liée à l'identification exacte du produit, mais lors d'un accident concernant ces matières, on peut déterminer un arbre général de causes et d’effets dont la manifestation dépendra des matières, des types et des quantités d’énergie en causent. On peut voir à la figure 1, une portion du diagramme d’identification des risques :
    
accident
 
fuite
 
mélange avec d'autres matières
 
apport d'énergie
 
décomposition
 
1. activation de combustion2. inflammation3. explosion4. émissions toxiques, irritantes et/ou inflammables
    
• Les risques de réactions violentes (inflammation, explosion...) sont fonction des caractéristiques suivantes des matières oxydantes:
1. température de décomposition
2. quantité de chaleur fournie par la décomposition
3. vitesse de décomposition
4. produits de décomposition
5. état physique (plus ou moins grande division)
6. action et influences de matières étrangères et de différents facteurs (humidité ...)

• On peut également trouver sur le site de la Défense nationale une liste de produits incompatibles (annexe A, chapitre 9, inventaires des matières dangereuses).
    
Liste des réactions dangereuses potentielles


Il faut manipuler et entreposer les substances de la colonne de gauche de manière à leur éviter tout contact avec les substances figurant dans la colonne de droite.
Acétone     Mélanges concentrés d'acides nitrique et sulfurique.
Nitrate d'ammonium     Acides , poudres métalliques, liquides inflammables, chlorates, nitrates, soufre et substances organiques ou combustibles finement divisées.
Charbon activé     Hypochlorite de calcium.
Chlore     Ammoniac, acétylène, butadiène, butane et autres gaz du pétrole, hydrogène, carbure de sodium, térébenthine, benzène et métaux finement divisés.
Peroxyde d'hydrogène     Cuivre, chrome, fer, la plupart des métaux et de leurs sels, tout liquide inflammable, matières combustibles, aniline, nitrométhane.
Sulfure d'hydrogène     Acide nitrique fumant, gaz oxydants.
Hydrocarbures (benzène, butane, propane, essence, térébenthine, (etc.)     Fluor, chlore, brome, acide chlorique, peroxyde de sodium.
Acide nitrique (concentré)     Acide acétique, aniline, acide chromique, acide cyanhydrique, sulfure d'hydrogène, liquides inflammables, gaz inflammables, substances nitrifiables et matières organiques telles que sciure de bois, excelsior, fragments ou copeaux de bois et déchets de papier ou de coton.
Peroxydes organiques     Acides (organiques ou minéraux); éviter tout frottement.
Chlorate de potassium     Acides (voir aussi les substances indiquées en regard de l'acide perchlorique).
Perchlorate de potassium     Acides (voir aussi les substances indiquées en regard de l'acide perchlorique).
Permanganate de potassium     Glycérine, éthylène-glycol, benzaldéhyde, acide sulfurique.
Nitrate de sodium     Nitrate d'ammonium et autres sels d'ammonium.
Oxyde de sodium     Eau.
Acide sulfurique     Chlorates, perchlorates, permanganates.
NOTE 2: Cette liste n'est pas exhaustive, et des modifications seront nécessaires à mesure qu'on déterminera les propriétés d'autres articles dangereux.
    
À la lumière des informations recueillies , il est clair que l’acide sulfurique ne doit pas entrer en contact avec les oxydants que nous retrouvons dans la classe 5.1 (voir les énoncés en jaune). En effet, les deux types de produits sont réactifs lorsqu’ils entrent en contact l’un avec l’autre ; il en résulte une réaction violente très exothermique.
          
2) L’acide sulfurique

Maintenant, abordons le cas de l’acide sulfurique (H2SO4). Nous pouvons tout d’abord jeter un coup d’œil sur la fiche internationale de sécurité chimique pour ce produit. De cette fiche, ressort un point intéressant qui est relatif aux dangers chimiques soit :
1.    « DANGERS CHIMIQUES : La substance est un oxydant fort qui réagit violemment avec les matières combustibles et les réducteurs. La substance est un acide fort, qui réagit violemment avec les bases et qui est corrosif pour la plupart des métaux courants, formant un gaz inflammable/explosif. Réagit violemment avec l'eau et les matières organiques, avec dégagement de chaleur […]. Lors de chauffage, des fumées et des gaz irritants et toxiques se forment […] »
2.    « Risques d'incendie et d'explosion. Au contact de bases, des substances combustibles, des agents oxydants, des agents réducteurs ou de l’eau ».
On peut également regarder d’autres fiches signalétiques dont celle de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité), organisme pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles en France. Il y a 3 points intéressants qui méritent d’être mentionnés :
    
A. Utilisations :A.1. fabrication d'engrais, A.2. industrie des textiles artificiels, A.3. décapage en sidérurgie, A.4. lessivage des minerais, A.5 industrie du pétrole, A.6. fabrication de nombreux produits chimiques, A.7. agent de sulfonation et de déshydratation.

B. Propriétés chimiques :B.1. Concentré, c'est un oxydant et un déshydratantB.2. réagit vivement avec de nombreuses matières dont : produits organiques, métaux en poudre, chlorate, chromate, permanganate, nitrates, etc. Et ce en produisant une très grande quantité de chaleur. De plus, la réaction peut être explosive.

C. Risques d'incendie :C.1. Essentiellement l'acide sulfurique est un produit ininflammable et inexplosible. Toutefois du à son action corrosive sur de nombreux métaux il se produit un dégagement d'hydrogène gazeux qui lui est extrêmement inflammable et explosif avec l'air
    
• Selon Wikipédia, « l’acide sulfurique concentré est un oxydant et déshydratant ». En combinaison avec d’autres acides (nitrique), il est utilisé dans la fabrication de nombreux explosifs (processus de nitration). « En combinaison avec d’autres produits notamment organiques, chlorates, nitrates, permanganates il réagit de façon très exothermique et la réaction peut être explosive ».

• Il résulte de la consultation de ces fiches signalétiques que l’acide sulfurique n’est pas inflammable mais extrêmement réactif avec de l’eau ou des matières organiques. De plus, il est très important de noter qu’avec l’augmentation de température il y a dégagement de vapeur lourde qui, confinée dans un espace restreint comme un contenant, peu entraîner la rupture du contenant. On fait donc référence aux risques d’explosion. Finalement, le contact avec des métaux communs provoque un dégagement de vapeur d’hydrogène, lesquelles forme un mélange inflammable avec l’air.
          
3) En pratique : acide sulfurique + oxydant 5.1
Dans la section qui suit, nous regarderons la facilité d’accessibilité aux oxydants, les endroits où se procurer de l’acide sulfurique ainsi que l’utilisation de ce type de matériel en comparaison avec un explosif conventionnel.
3.1 Oxydants facilement accessibles :
1.    Engrais : ils sont identifiés à l’aide de 3 chiffres comme par exemple, 5-10-5 et ceci indique le pourcentage d’azote, de phosphore et de potassium présente dans l’engrais. L’apport des éléments est sous les formes suivantes : nitrate (NO3) ou ammoniaque (NH4), phosphate de calcium ou d’ammonium et chlorure, nitrate et sulfate de potassium.
2.    « Ice-packs » : contiennent du nitrate d’ammonium
3.    Le chlorate de soude aussi utilisé dans le jardinage : Garden Chemicals est un fournisseur de produits de jardinage en ligne et il offre tous les produits suivants (oxydant) : nitrate de potassium, poudre de sulfure, nitrate de sodium, nitrate d’ammonium, super phosphate, chlorate de potassium, sulfate de cuivre.
4.    Nitrate d’ammonium à 98%, nitrate de sodium à 99%, accessible via internet.
5.    Filtres à eau contenant des pastilles Fleetguard, pour le traitement du liquide de refroidissement des moteurs. Il s’agit d’un produit classifié comme comburant. Il s’agit d’un oxydant puissant de la classe 5.1 donc il faut éviter tout contact avec des acides et autres composés organiques.
6.    Dans les feux d'artifice, combustibles et oxydants sont des produits solides intimement mêlés. Le mélange n'a pas besoin de l'oxygène ambiant pour réagir. Les combustibles peuvent être des métaux comme l’aluminium, des non-métaux comme le soufre ou le charbon ou des composés organiques divers. Dans la plupart des cas, les oxydants sont des sels métalliques riches en oxygène comme des nitrates, chlorates, perchlorates. Le mélange peut être un simple mélange binaire (à deux constituants), comme un mélange de perchlorate de potassium et d'aluminium, très vif, capable de violemment déflagrer, mais comportera plus généralement trois constituants ou plus, comme par exemple dans le cas de la poudre noire composée de nitrate de potassium, du charbon et du soufre.
7.    Pratiques d'emploi, les solides suivants, qui sont des composés ioniques, les nitrates (par exemple nitrate de potassium KNO3), les chlorates (de potassium KCLO3) et les perchlorates (KClO4) sont les principaux oxydants utilisés dans les compositions pyrotechniques.


3.2 Disponibilité de l’acide sulfurique

• La source la plus facile est d’utiliser de l’acide de batterie de voiture. Pour obtenir un grade spécifique (pureté désirée) on peut s'adresser à n'importe quel fournisseur de produits chimiques, par exemple :
1. Fisher scientific
2. VWR international
3. Post Apple Scientific
4. Canutec
5. sigma-aldrich
3.3 Réalisation

• Dans cette section, nous allons discuter de l’information qui se retrouve dans les fiches de sécurité de l’acide sulfurique et des oxydants de la classe 5.1. En effet, on y mentionne que l’acide sulfurique qui entre en contact avec les composées organiques, les chlorates, les nitrates, les permanganates, les perchlorates, provoque une réaction très exothermique et explosive.

• Le tableau 3 nous présente une comparaison entre un explosif conventionnel et le mélange acide + oxydant 5.1.
    
Tableau 3 : Caractéristiques du mode explosif selon l'agent utilisé
    Dynamite    bombe d'Amman
Composition     Le nitrate d'ammonium (1)     Acide+ oxydant 5.1
Caractéristiques de l'explosion     Destruction totale sur un rayon déterminé.     a .Destruction sur rayon déterminé + incendie difficile à contrôler+ vapeurs irritantesb. Le nitrate d'ammonium (oxydant) est un produit relativement stable qui pour exploser demande d'être amorcé par une source de chaleur (dynamite, incendie). Une fois amorcer, si en plus, le mélange se trouve dans un endroit confiné, il y a une puissante détonation (1). c. L'explosion du nitrate d'ammonium provoque la libération d'ammoniac, un irritant des voies respiratoires à forte concentration et des oxydes d'azote toxiques (2).
Mode d'intervention     a. Nettoyage b. Sauvetage des rescapés     a. Pompier équipé adéquatement, b. personnel environnemental c. soutien médical spécialisé d. évacuation du périmètre approvisionnement et entreposage     Explosif donc contrôlé     a. Plus facile car se sont des produits commerciaux courantsb. En raisons des propriétés explosives du nitrate d'ammonium, les engrais faits avec lui nécessitent d'être produits, stockés, transportés et manutentionnés dans des conditions qui mettent à l'abri de ces accidents violents (3).
Fonctionnement pratique         a. De type fonctionnement binaire : Confinement dans un camion des barils d'acides et d'oxydants.b. L'amorçage du contenu du camion par des explosifs provoque la rupture des contenants donc le mélange de l'acide et de l'oxydant alimentant l'explosion.


(1) : http://fr.wikipedia.org/wiki/Azote

  
Il apparaît qu’il est difficile que déterminer lequel des explosifs conventionnels ou du mélange acide + oxydant provoque le plus de dommage étant donné la nature chimique des deux produits (fabriquer à partir de nitrate d’ammonium). Il y a, toutefois, des avantages à utiliser le mélange acide/oxydant puisqu’il se compose de produits commerciaux, donc plus facile à se procurer. De plus, à l’étendue des dommages explosifs, s’ajoutent des vapeurs irritantes et toxiques. Finalement, la nature explosive du nitrate d’ammonium a été rapportée dans plusieurs incidents de nature explosive.

" Notamment, l’explosion à Toulouse d’une usine qui fabrique des engrais et des explosifs. Les trois incendies de Texas City où des cargos transportant du nitrate d’ammonium ont explosés. Et l’attentat d’Oklahoma City (1995) où du nitrate d’ammonium combiné à du fuel 6% et amorcé à l’aide de dynamite a pulvérisé un immeuble. (RTL; SFC; Les Amis de la Terre)".


Conclusions :
1) suite aux informations obtenues sur la nature et le fonctionnement des produits saisis à Amman, il semble que le projet d’attentat aurait été plus de type explosif que chimique.
2) il semble également que ce type de bombe artisanale soit relativement facile à réaliser.

1) LES EXPLOSIFS COMMERCIAUX


2) LES EXPLOSIFS ARTISANAUX
          
PARTIE C ― Historique des attentats chimiques


Selon la liste des incidents terroristes de 1961-2003 du département d’État américain, un seul évènement sur environ 250 répertoriés est de nature chimique !


1.    « Tokyo Subway Station Attack, March 20, 1995: Twelve persons were killed and 5,700 were injured in a Sarin nerve gas attack on a crowded subway station in the center of Tokyo, Japan. A similar attack occurred nearly simultaneously in the Yokohama subway system. The Aum Shinrikyo cult was blamed for the attacks » (Office of the Historian, Bureau of Public Affairs, U.S. Department of State, March 2004).


2.    Il est intéressant de constater qu’il en est tout autrement dans un document qui est rendu disponible par le Service canadien de renseignement de sécurité. En effet, selon Purver (1995) : « Un nombre considérable de menaces ou d'incidents impliquant l'utilisation d'agents chimiques par des terroristes ont été signalés dans la littérature non classifiée ». Selon ce dernier, on peut classer les cas en 5 catégories : « 1) menace d'utilisation d'agents chimiques sans la capacité démontrée de les utiliser; 2) tentatives infructueuses d'obtenir des agents chimiques; 3) possessions réelles d'agents chimiques; 4) tentatives infructueuses d'utilisation d'agents chimiques et 5) utilisation «fructueuse» de tels agents ». Il peut être intéressant de regarder les tentatives d’utilisation d’agents chimiques et les utilisations réussies.


Nous reclassons les attentats répertoriés par Purver selon leur succès et l’envergure de la tactique adoptée (un certain nombre ont été ajouté). Les attaques individuelles visent des personnes en particulier, en général en nombre restreint. Les attaques visant à causer une peur massive sont celles qui attaquent de façon indéterminée mais avec peu de dommages réels ou potentiels ― l’empoisonnement de quelques fruits au hasard, par exemple. Enfin, restent les attaques de violence massive, où les moyens ont le potentiel de causer des pertes de vies et/ou dommages importants.
    
Attaques chimiques selon leur envergure et succès
    

résultats  envergure    succès    tentatives, échecs, canulars individuelle   

 •  janvier 1987, de s personnes protestant contre la chasse, en Angleterre, on t été accusées d'avoir empoisonné c inq fox-hounds à Worcestershire. •  Divers rapports au cours des années signalant l'intoxication de dissidents iraquiens par la contamination de boissons ou d'aliments avec du thallium . Par exemple, on a rapporté qu'un Iraquien, qui exploitait une imprimerie à Londres, est mort, en 1988, d'une intoxication au thallium. On a décrit l'intoxication au thallium comme étant une «méthode familière aux assassins iraquiens et l'une des armes favorite utilisée par le gouvernement iraquien contre ses adversaires». On a signalé que deux transfuges de l'Armée iraquienne avaient été traités pour une intoxication au thallium, à Londres en 1992. En outre, en janvier 1995, on a rapporté qu'un activiste émigré d'Iraq était mort des suites d'une intoxication au thallium, en Syrie, et que trois autres victimes étaient sous traitement à Londres ou en Syrie.

•  L'intoxication, en mars 1989, de l'épouse d'un soldat britannique par du lait contaminé au mercure.

•  Mention par Douglass et Livingstone d'un «incident de guerre chimique resté secret, en 1984, où du carbamate, un agent neurotoxique, avait été ajouté à du café à un mess de l'Armée israélienne» (dans leur annexe, les auteurs indiquent que l'incident s'est produit en 1985).

•  Un rapport indiquant que l'Armée de libération symbionaise a utilisé des balles remplies de cyanure.     

•  Un rapport, dans le journal bulgare The Duma du 29 juillet 1993 mentionne une tentative d'assassinat du directeur du Service de renseignement national bulgare et du Porte-parole du Président à l'aide de benzène . Le rapport indique que les deux victimes ont effectivement été intoxiquées, mais que la dose utilisée n'était pas mortelle.

•  Tentative, en 1981, par un agent de la Stasi de l'Allemagne de l'Est, Peter Haack, de tuer un dissident et sa famille en empoisonnant des hamburgers avec du thallium . L'attentat a échoué, mais on a indiqué que le dissident en question avait été «extrêmement malade pendant des semaines». Le 28 novembre 1994, M. Haack a été condamné par un tribunal de Berlin à 6 ans et demi de prison pour cet attentat.

•  L'«Alphabet Bomber» de Los Angeles n'a pas seulement comploté pour assassiner le Président des États-Unis avec un gaz neurotoxique de fabrication domestique; on dit qu'il a «également envoyé par le courrier une substance toxique à au moins un juge de la Cour suprême».

•  l'envoi, en juillet 1994, par le Front de libération des animaux du R.-U. au secrétaire du Front national (un parti d'extrême droite) un colis renfermant de la capsicine , un dérivé du poivre.

•  Saisie, en 1976, par l'administration des Postes américaines , d'un «petit colis suspect [...] qui renfermait une petite charge destinée à faire exploser un flacon de gaz neurotoxique à l'ouverture du colis » et pour lequel « un groupe terroriste arabe a été soupçonné ».


peur massive     

•  En décembre 1984, quatre personnes, en Angleterre, ont été accusées d'avoir injecté un herbicide renfermant du mercure dans une dinde dans un magasin de Grimsby. Plus tôt, une personne anonyme se disant représenter l'ALF, avait revendiqué en être l'auteur. Des magasins à Londres, Northampton, Coventry et Bristol ont reçu des menaces semblables (dans le dernier cas, on avait affirmé avoir utilisé un rodenticide ).

•  La contamination, en juin 1977, d'un réservoir en Caroline du Nord. Selon Clark : «Des bouchons et des valves de sécurité ont été enlevés, et des substances chimiques toxiques ont été introduites dans le réservoir [...] Il a fallu apporter de l'eau»).

•  Contamination par des terroristes palestiniens ou leurs sympathisants d'agrumes d'Israël exportés en Europe avec du mercure a souvent été signalée en 1977, 1978 ou 1979. On a signalé avoir découvert des oranges empoisonnées aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne, en Suède et au R.-U. Ce sont Douglass et Livingstone qui relatent cet incident (qu'ils disent remonter à février 1978)

•  Incident similaire sur une plus petite échelle, en avril 1989. Selon Jenkins : «À Rome, un groupe qui s'identifiait comme l'Organisation métropolitaine du prolétariat et des peuples oppressés", alléguant avoir appuyé le soulèvement palestinien en Cisjordanie, a averti les autorités italiennes qu'il avait injecté du poison dans des pamplemousses importés d'Israël. On a trouvé des pamplemousses contaminés à Rome et à Naples.». Le ministre de la Santé d'Italie a par la suite ordonné la saisie de tous les pamplemousses et en a interdit la vente en Italie, bien qu'on n'ait signalé aucun décès ou maladie.

•  Douglass et Livingstone mentionnent vaguement le cas de piscines empoisonnées en Californie et de produits ayant été arrosés de cyanure dans un supermarché sans toutefois indiquer si des terroristes ou de simples exacteurs étaient responsables de ces incidents non précisés et quels résultats ils ont eu;•  La découverte, en mai 1981, d'aliments contaminés par des herbicides dans des épiceries au R.-U.  

 •  Tentative par des terroristes Huk des Philippines d'empoisonner des ananas Dole destinés à l'exportation.

•  Des allégations téléphoniques adressées à l'ambassade américaine à Santiago, en mars 1989, que des raisins chiliens importés aux États-Unis avaient été contaminés par du cyanure . Après que des traces infimes de cyanure (quantité insuffisante pour intoxiquer un adulte) aient été effectivement découvertes dans deux raisins chiliens à Philadelphie (É.-U.), au Canada, au Japon, au Danemark, en Allemagne et à Hong Kong ont tous suspendu l'importation de fruits du Chili, et les stocks existants ont été retirés des épiceries. On craignait que le Chili ne subisse ainsi des pertes pouvant atteindre le milliard USD.

•  L'affaire de la « cellule ricin » au Royaume-Uni, où la terreur fut construite de toute pièces par les autorités. 

 
violence massive     

•  Un incident, en 1987, aux Philippines, dans lequel 19 recrues de la police sont mortes et environ 140 ont été hospitalisées après avoir accepté de l'eau et des friandises d'une personne non identifiée;

•  Le décès, le 1 er janvier 1994, d'au moins neuf soldats et de six civils à Dushanbe, au Tadjikistan, après qu'ils aient bu du champagne contaminé au cyanure en vente près de camps militaires abritant les membres d'une force de maintien de la paix dirigée par des Russes. On a signalé qu'un autre groupe de 53 personnes a été hospitalisé, dont onze civils ont été gardés aux soins intensifs. Deux vendeurs de la boisson ont été arrêtés pour avoir, comme l'a décrit l'agence de presse Itar-Tass, «perpétré un geste terroriste prémédité contre des militaires russes».

• Premier essai fructueux de la secte Aum: du sarin est répandu près du palais de justice de Matsumoto, tuant 7 persones et en blessant 150.

•  Purver se trompe en écrivant, « Le premier véritable cas d'utilisation d'agents chimiques par des terroristes est récent. En mars 1995 [.] plusieurs groupes de la secte Aum se répandirent dans le métro de Tokyo avec des sacs de gaz sarin - 6 ou 7 L d'une pureté de 30 % environ. Il y eu 12 morts et plus de 5500 blessés » (*).utilisation récente par les États:

• En Iraq, le régime de Saddam Hussein utilise massivement les gaz toxiques dans sa guerre contre l'Iran. Plus près du terrorisme, Saddam et son cousin ministre de l'Intérieur, Ali Hassan al-Majid (« Ali le chimique »; « le boucher du Kurdistan ») , massacrent au moins 5 000 Kurdes avec plusieurs sortes de gaz (moutarde, VX, sarin et tabun) en 1987-8. Le massacre le plus connu est celui d'Halabja (15-19 mars 1988).

•  En octobre 2002, les spetznaz russes utilisent un gaz non-identifié afin de libérer 700 otages détenus dans un théâtre moscovite par 40 terroristes tchétchènes (le gaz restera secret durant 4 jours, empêchant ainsi tout traitement des victimes. C'était un gaz à base de fentanyl, un opiacé, peut-être accompagné d'halothane). Le gaz fait 119 victimes (2 otages sont tués par balles par les terroristes). Les 40 Tchétchènes sont exécutés par balles sur les lieux.     

•  La découverte, le 28 mars 1992, de concentrations létales de cyanure de potassium (50 mg par litre) dans des réservoirs d'eau d'un camp de l'Armée de l'air de la Turquie, à Istanbul.

•  Rapports non datés et non précisés in dique nt que «des terroristes ont tenté d'empoisonner des aqueducs urbains» Il est question de 2 autres affaires qui méritent d'être mentionnées. Soit : « [.] en 1995 [.] les préparatifs d'une attaque par neurotoxique à Disneyland furent interrompus par la police » (*). Et « la police britannique a arrêté, en mai 1997, cinq Islamistes [.] en possession de la formule du sarin et de produits servant à sa fabrication» (*)

.•  Un communiqué, en janvier 1994, d'une station de télévision turque (mais récusé par le ministre des Affaires étrangères de ce pays) indiquant que le PKK avait fomenté un attentat au gaz contre un village de l'est de la Turquie, tuant 21 personnes;

•  Première tentative ratée de la secte Aum: en 1993, de la toxine botulique est dispersée sur Tokyo, sans aucun effet.

•  Diverses informations de presse non corroborées alléguant que des militants sikhs et cachemiriens en Inde utilisaient des armes chimiques.

•  En décembre 2002, les autorités françaises, suite à l’enquête « Filières Tchétchènes », procèdent à l’arrestation et à la mise en examen d’un groupe islamiste soupçonné de comploter en vue de commettre une attaque à l’arme chimique à Paris. Le présumé chef de ce groupe se nomme Menad Benchellali. Certains des membres auraient reçu une formation en Afghanistan ainsi que dans les camps tchétchènes des gorges du Pankissi en Géorgie. Ils auraient été alors formés au maniement des explosifs et de produits toxiques.     Lors de la perquisition, la DST a découvert sur les lieux une liste de noms de produits chimiques pouvant permettre la fabrication d’explosifs ainsi que de gaz toxiques de type cyanuré. On a également trouvé deux télécommandes pouvant actionner à distance des détonateurs et ce, à l’aide d’un téléphone portable*.     La vengeance de la mort du commando de 41 personnes à Moscou lors de la prise d’otage dans un théâtre ainsi que de l’empoissonnement de l’émir arabe Ibn Al-Khattab semblent être les motivations de ces attentats. Les cibles présumées de ce groupe étaient l’ambassade de Russie à Paris ainsi que d’autres bâtiments de la ville –possiblement la Tour Effel, le métro et un magasin de prêt-à-porter aux Halles-.**


D'après Purver (1995)(*) Marret, J. (2002 :14 et 15). Techniques du terrorisme 2 ième édition revue et augmentée. Paris : Presses Universitaires de France.(**) France-Echos, Un attentat islamique dans le métro parisien a été déjoué fin 2002, 1er septembre 2004; L'Acadie Nouvelle, Plusieurs projets d'attentats déjoués en France, vendredi 28 novembre 2003, p. 23; La Presse Canadienne, Les policiers français sûrs qu'un attentat chimique était en préparation, samedi 10 janvier 2004; La Presse Canadienne, Filières tchétchènes: des attentats étaient en préparation à Paris, mercredi 16 février 2005; Le Soleil, Arrestation d'un groupe soupçonné de préparer une attaque chimique, samedi 28 décembre 2002, p. A5; Le Soleil, Projet d'attentat chimique à paris, dimanche 11 janvier 2004, p. A8; Le Soleil, Filières tchétchènes, mardi 13 janvier 2004, p. A10.
    
Comme on peut le remarquer, les attaques qui pourraient correspondre au vocable d'« arme de destruction massive » sont extrêmement rares, et ce au niveau international. Au Canada, on note l'empoisonnement ou la menace d'empoisonnement de produits venus de pays ciblés comme l'Afrique du Sud au temps de l'apartheid ou Israël. L'ALF a aussi prétendu avoir empoisonné des dindes de Noël et plusieurs centaines de dindes congelées furent détruites.
          
PARTIE D ― Risque d'utilisation d’armes chimiques


1) Types
Voyons d’abord une nomenclature des armes chimiques. En effet, la classification de ces dernières est effectuée la plupart du temps par la nature des effets qu’ils produisent. Il existe des agents mortels et des agents incapacitants persistant (effets qui durent plus de 10 minutes après l’exposition) ou non persistant (effet qui s’arrêtent dans les 10 minutes après l’exposition).

On peut également classifier les agents chimiques par leurs effets physiologiques en sept catégories :

1. agents suffocants
2. agents innervants
3. agents sanguins
4. agents vésicants
5. agents lacrymants
6. agents vomitifs
7. agents incapacitants
Les produits les plus fréquemment rencontrés sont :

1. agents innervant : Tabun, Sarin, Soman, VX ;
2. agents vésicants : gaz moutarde, phosphogene oxime, lewisite ;
3. agents sanguins : chlorocyanide, hydrosulfurique acide, arsenic ;
4. agents suffocants : ammoniaque, chlore, acide fluorydrique, dioxyde de soufre, phosgene, phosphine, methyl isocyanate
Plusieurs sources offrent des informations à propos du Sarin, en particulier le service en ligne de la bibliothèque nationale de médecine des États-unis. Certains articles sont aussi disponibles sur le site du Service canadien du renseignement de sécurité, entre autres celui de Purver mentionné ci-haut (1995) « la menace de terrorisme biologique ou chimique selon les sources publiées, analyste stratégique ». Purver ajoute à la classification ci-haut que :
« La plupart des auteurs (y compris Douglass et Livingstone), toutefois, considèrent que les agents neurotoxiques sont les armes les plus susceptibles d'être choisies à cause de leur létalité (voir la section sur la toxicité). Dans leur étude du sujet, Berkowitz et coll. se penchent sur un petit groupe d'anticholinestérases organophosphorés qui pourraient intéresser un terroriste, par exemple le TEPP parce que c'est l'insecticide le plus toxique disponible dans le commerce; le sarin (GB) car le fait qu'il soit une arme chimique normalisée et utilisée par les États-Unis atteste de son efficacité, et certains dérivés organophosphorés de la choline dont le niveau de toxicité mentionné dans les publications en font les plus puissants composés toxiques synthétiques connus (Berkowitz et coll. 1972 : VIII-24). Barnaby va plus loin et réduit le choix à un seul type d'agent : «De tous les gaz neurotoxiques, le tabun est le plus facile à fabriquer et est donc l'agent chimique le plus susceptible d'être utilisé par les terroristes.» (1992 : 85). Il y a également d'autres facteurs à considérer : la facilité d'obtenir certains agents, comme les insecticides vendus dans le commerce ou les armes chimiques entreposées ou transportées par l'armée ».
Des informations pertinentes sur les propriétés physico-chimiques des agents innervants peuvent être obtenues à partir de la table 2.1 ci-dessous :
     
• Le Sarin et le Soman sont des agents très volatiles. La volatilité de ces agents est un facteur qui permet de déterminer la facilité avec laquelle il se retrouve dans l’air.

• Une autre caractéristique importante de ces agents est leur densité de vapeur. Une densité élevée (supérieure à 1) indique que les vapeurs de ces agents sont lourdes. En fait, leur densité plus élevée que celle de l’air leur permet de demeurer au sol.

• Les agents innervants sont reliés chimiquement aux insecticides organophosphorés, en fait se sont des esters organophosphorés. La synthèse du sarin, que nous allons voir plus loin, est une estérification.

• Les agents comme le Tabun, le Sarin et le Soman peuvent être combinés avec une variété de substances afin d’augmenter leur capacité de pénétration dans la peau et les voies respiratoires.
          
2) Possibilité d’utilisation des armes chimiques

Depuis l’attentat de Tokyo en mars 1995 les divers gouvernements et le grand public redoutent l’utilisation d’armes chimiques. Un rapport du SCRS de décembre 1999 intitulé : « Terrorisme chimique, biologique, radiologique et nucléaire (CBRN) » nous renseigne à ce sujet. En effet, il aborde les questions de l’acquisition d’armes chimiques, les problèmes de dispersion, l’utilisation passée de substances chimiques et les tendances actuelles. Les conclusions auxquelles ils en viennent sont particulièrement intéressantes :


1.    Il est impossible d’évaluer avec précision le risque qu’un attentat terroriste commis au moyen de substances chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires fasse un grand nombre de victimes, mais les obstacles techniques à la perpétration d’un tel attentat ne sont nullement insurmontables. Il semble qu’il faut plutôt se demander « quand » le prochain attentat surviendra, et non pas « si » il surviendra.


2.    Étant donné la combinaison des tendances sur les plans tant des capacités (ou de la disponibilité des moyens) que des motivations, et les preuves empiriques d’un intérêt réel, il semble que la menace augmente.


3.    Comme ce fut le cas par le passé, un attentat de ce type risque peut-être davantage d’être commis sans avertissement par un individu ou un groupe dont nous n’avons encore jamais entendu parler.
Malgré l’attention accrue accordée à la menace depuis l’attentat dans le métro de Tokyo, la société demeure très vulnérable à de tels attentats, dont les conséquences pourraient être exceptionnellement horribles.


4.    Même les canulars — de plus en plus nombreux et de plus en plus crédibles — peuvent perturber énormément la société et, dans certains cas, permettre même aux terroristes d’atteindre leurs objectifs sans même commettre de véritables attentats.
Il est intéressant de constater que certains procédés industriels peuvent mener à la fabrication d'armes chimiques. Effectivement, nous avons un tableau intéressant qui nous provient du Service d'Application des Contrôles Internationaux. Il s'agit de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). En effet, à l'intérieur du groupe chimie, nous retrouvons la Convention pour l'Interdiction des Armes Chimiques et permet aux responsables de l'industrie et du commerce chimique de déterminer si une de leurs installations est concernée par l'application de la CIAC en France.
    
Procédés de fabrication industriels d'armes chimiques
Procédé de fabrication     Produits commerciaux courants     Agent de guerre chimique
Chloration     Insecticides Herbicides Polymères, Colorants Produits pharmaceutiques Solvants     Moutardes au soufre et à l'azote Lewiste Sarin VX
Fluoration     Polymères, Solvants Produits pharmaceutiques Pesticides, Herbicides Gaz réfrigérants Gaz anesthésiques     Sarin Soman
Estérification     Insecticides Solvants Odorants Produits pharmaceutiques     Sarin Tabun BZ
Phosphoration     Insecticides Inhibiteurs de flamme Additifs d'huile     Sarin Tabun BZ
Alkylation     Inhibiteurs de flammes Additifs d'huile Produits pétrochimiques     Sarin Soman VX
    
Estérification est un des procédés utilisés pour la synthèse du Sarin. En détail, le processus de synthèse du Sarin :

Processus de synthèse du Sarin par estérification
La première étape consiste à mélanger le trichlorure de phosphore avec le méthanol et ceci en présence d'acide sulfurique et un apport de chaleur.
La seconde étape consiste à chauffer la réactant qui produit alors un acide phosphoré.  
La troisième étape implique l'utilisation de produit et de réactif dangereux. L'étape débute par l'utilisation d'un gaz (Cl2) et les produits résultants sont séparés par distillation donnant ainsi le réactif n°1.  
La quatrième étape consiste à mélanger le réactif n°1 avec l'acide fluorhydrique Ceci donne naissance au réactif n°2 et à de l'acide chlorhydrique.  
La cinquième et dernière étape est généralement réalisée à la dernière minute (i.e. au site d'utilisation) car la combinaison des réactifs n° 1 et 2 en milieu alcool (propanol) forme le sarin, un composé extrêmement plus dangereux que les réactifs servant à sa formation.  

SARIN :  
    
Trois éléments sont importants à considérer pour effectuer cette synthèse :


1.    La facilité de se procurer les ingrédients  : le trichlorure de phosphore se retrouve dans la fabrication de produits organiques et de colorant (CSST), le méthanol, propanol et l'acide fluorhydrique sont des produits que l'on peut se procurer facilement auprès des fournisseurs de produits chimiques. Pour ce qui est chlore gazeux, il est commercialement utilisé pour la désinfection de l'eau de piscine. (ALLDOS).


2.    La préparation du produit nécessite des installations sécuritaires et adaptées à la manipulation de produits excessivement toxiques comme l'acide fluorhydrique, qui est toxique que ce soit par inhalation ou par absorption cutanée. De plus, l'utilisation d'un système de ventilation adéquat, le port d'équipement de protection adapté pour la manipulation ainsi qu'un dispositif de destruction des résidus et ce afin d'éviter une intoxication. Finalement, l'utilisation de matériels de laboratoire standard peut être utilisé pour la synthèse.


3.    Le mode de dispersion du produit représente un défi de taille étant donné la très grande toxicité du Sarin. En effet, il est recommandé d'effectuer la dernière étape de la synthèse sur le site de l'attentat. Cette dernière étape nécessite un dispositif soit de type binaire qui utilise une légère charge explosive pour fissurer les contenants ou bien la méthode utilisée dans le métro de Tokyo (percer le contenant et prendre la fuite).
          
3) facilité d'utilisation et de synthèse : des opinions divergentes
Il est possible de constater les divergences d'opinion sur la facilité de synthèse et les moyens nécessaire à une telle utilisation en regardant le tableau n°5 :
    
Evaluations divergentes de l'accessibilité des armes chimiques


Facilement accessible     Difficilement accessible


A. Dans un résumé du XXII congrès international de « European Association of Poisons Centres and Clinical Toxicologists » il est mentionné que plusieurs précurseurs des agents innervants sont disponibles facilement et qu'un processus chimique peut être adapté facilement pour la production. Ils estiment que le coût de production de 1000 Kg de sarin est seulement de 200 000 $ ! De plus le tabun est techniquement plus facile à synthétiser en grande quantité que le sarin ou le soman. B. Selon un article écrit par Brian Buscher sur le sarin, il mentionne que le danger réel concernant le sarin est qu'il est facile à fabriquer. En effet, avec un peu de connaissances en chimie organique on peut synthétiser le sarin à partir d'isopropanol, d'un dérivé méthylé de l'acide phosphorique et de l'acide fluorhydrique (HF) (4). C. Un journaliste de BBC NEWS nous raconte comment il a obtenu les ingrédients pour fabriquer du sarin et ce avec une étonnante facilité (5).     D.«La capacité des terroristes de faire appel à des techniques chimiques dépend davantage des caractéristiques de la cible, des toxique qu'ils peuvent se procurer et des conditions nécessaires pour bien les distribuer et les disséminer que de la toxicité intrinsèque des substances chimiques [...] l'utilisation d'agents chimiques produirait le moins de pertes de vie (dans toutes les catégories d'armes de destruction massive) à cause de la nécessité d'avoir une cible précise vulnérable et de la difficulté associée à la dissémination de l'agent.» (Mengel, 1976 : 446). E. Pour Jean-Luc Marret, lequel qualifie l'attentat de Tokyo comme le premier véritable attentat chimique, il nous informe sur les difficultés à surmonter. Deux facteurs doivent être contrôlés soit : le mode de dissémination ou de dispersion et la pureté, la volatilité des produits. Le mauvais choix du mode de dispersion expliquerait selon lui le faible nombre de victimes dans le métro de Tokyo (Marret, J. (2002). Techniques du terrorisme 2 ième édition revue et augmentée. Paris : Presses Universitaires de France.).
    
Un article donnant une chronologie des préparations de la sect Aum relativise la prétendue accessibilité du Sarin :


1.    Février 1990 : Asahara et 24 autres membres de la secte échouent dans leur tentative d'être élus au Parlement. En 1990 également, Aum commence à faire sa promotion en Russie.


2.    Avril 1990 : des membres de la secte dispersent de la botuline près de la Diète lors d'une tentative ratée d'attaque contre des membres du gouvernement japonais.


3.    Mars 1992 : Asahara rencontre les autorités russes. Ces dernières étaient quant à elles soucieuses de satisfaire les désirs d'Asahara, celui-ci les arrosant d'argent et se comportant comme une véritable «vache à lait».


4.    Juin-juillet 1993 : à la fin du mois de juin, des membres de la secte ont dispersé dans la ville de Tokyo de la toxine botulinique , mais avec des résultats négatifs. Au début du mois de juillet, des résidents à proximité des locaux d'Aum souffrent d'émanations de fumée blanche s'échappant de l'enceinte de la secte. Les autorités locales reçurent plus de deux cents plaintes mais aucune enquête ne fut ouverte. Cet événement était en fait une tentative entreprise par des membres de la secte de disperser de l'anthrax sur Tokyo.


5.    Juin 1994 : sous la direction de Masami Tsuchiya, chef de l'unité chimique d'Aum, deux membres d'Aum dispersent du gaz sarin près du palais de justice de Matsumoto. L'attaque semble avoir été ordonnée par Asahara afin d'éviter un jugement défavorable à la secte dans un litige concernant un problème foncier. Sept personnes furent tuées et 150 blessées, y compris les trois juges impliqués dans l'affaire.


6.    Juillet 1994 : des villageois de Kamikuishiki se plaignent de fortes odeurs provenant du bâtiment d'Aum sur la base du Mont Fuji. La police a par la suite découvert la preuve de l'utilisation de gaz sarin par des prélèvements effectués à proximité du bâtiment.


7.    Décembre 1994 : un lieutenant d'Aum tente d'assassiner le gérant d'un parc de voitures âgé de 83 ans, Noburo Mizuno, en lui injectant du VX. Mizuno est hospitalisé mais en réchappe. Entre septembre et novembre 1994, Asahara a ordonné au moins l'assassinat par injection de deux membres de la secte qui avaient fait défection. Un membre des Forces d'Autodéfense japonaises est inculpé. En outre, un journaliste de Yokohama ayant écrit un article relatant les liens d'Aum avec la famille Sakamoto est victime chez lui d'une attaque au gaz.


8.    Janvier 1995 : la peur qu'une enquête de police au sujet de l'attaque au gaz de Matsumoto conduise à une enquête sur les installations d'Aum à Kamikuishiki entraîne la destruction par des membres de la secte de stocks de sarin et des équipements de camouflage utilisés pour produire ce gaz toxique.


9.    15 mars 1995 : la police découvre des valises (modifiées à l'aide de tuyaux et de ventilateurs alimentés par des piles) dans une station de métro.


10.    20 mars 1995 : douze personnes trouvent la mort et cinq mille sont blessées lors d'une attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo. À cette date, douze résidents de Kamikuishiki ont affirmé avoir été menacés par Aum en décembre 1992.


11.    22 mars 1995 : environ trois mille policiers prennent d'assaut les installations d'Aum situées dans vingt-cinq endroits différents à Tokyo, Shizuoka, et Yamanashi. Dans le quartier général principal, ils découvrent 7,9 millions de dollars et 22 livres d'or. Une quantité de produits chimiques suffisante pour tuer environ 4,2 millions de personnes est confisqué. La police confisque également un hélicoptère de fabrication russe ainsi qu'un détecteur de gaz empoisonné.


12.    30 mars 1995 : Takaji Kunimatsu, chef de la police japonaise, dirigeant l'enquête, est abattu. L'assassin s'enfuit sur un vélo.


13.    1er avril 1995 : des recherches menées dans l'enceinte d'Aum aboutissent à la découverte d'une bibliothèque contenant des livres de biochimie, des incubateurs ainsi qu'un microscope électronique. On a spéculé sur le fait qu'Aum se serait engagée dans un programme de recherche en matière d'armes biologiques.


14.    8 avril 1995 : des raids de la police sur les installations d'Aum aboutissent à la confiscation d'équipements et de machines utilisés dans la fabrication d'AK-74.


15.    28 avril 1995 : deux membres de la Force d'autodéfense terrestre japonaise sont arrêtés après avoir été identifiés comme membres d'Aum et comme responsables de la fourniture d'informations sur la préparation par la police de raids sur les installations d'Aum.


16.    5 mai 1995 : des employés d'une gare découvrent et éteignent un sac enflammé contenant du cyanure de sodium dans les toilettes pour hommes de la station de Shinjuku. Juste à côté de ce sac enflammé se trouvait un sac d'acide sulfurique dilué mélangé avec le cyanure . Si les deux sacs avaient eu le temps de se mélanger, ce matériel de faible technologie aurait engendré un nuage de cyanure d'hydrogène capable de tuer un millier de personnes dans le métro de Tokyo.


17.    16 mai 1995 : Chizuo Matsumoto, alias Shoko Asahara, est arrêté par des membres de la police dans le bunker de Kamikuishiki ».
          
De plus les faits suivants sont très révélateurs au sujet du personnel qu'il avait à leur disponibilité (stratisc.org) :
·    L'existence de personnel connaissant les techniques nécessaires à l'utilisation d'armes de destruction massive
« Bien que cela ne fasse pas partie du plan originel, les pratiques de recrutement d'Aum se concentrèrent finalement sur les individus possédant un certain niveau d'éducation ainsi qu'une qualification professionnelle dans les domaines de la physique nucléaire, de la biogénétique, de la chimie, de la médecine et des mathématiques de haut niveau. Une étude superficielle des membres d'Aum avant l'attaque de Matsumoto aurait révélé l'existence d'une cellule d'experts extrêmement robuste constituée d'individus ayant un niveau bien plus élevé que le minimum requis pour la production d'agents chimiques toxiques à des fins guerrières ».
·    Des ressources financières permettant de financer une capacité en matière d'armes de destruction massive
« Cette caractéristique pourrait n'être à la vérité que de peu d'importance, les coûts de développement d'un agent de faible niveau toxique ainsi que ceux de fabrication d'un système de dispersion (de cyanure et d'acide sulfurique) étant minimes. Néanmoins, la puissance financière d'Aum était bien supérieure à n'importe quel montant nécessaire à la production d'une arme, y compris nucléaire ».
·    « La facilité d'acquisition de technologie en matière d'armes de destruction massive et l'aide qu'Aum a pu recevoir de certaines sources en Russie expliquent également la capacité en matière de développement d'armes de destruction massives d'Aum. La pénétration par la secte des industries engagées dans le développement de technologie à double emploi a également été utile. La capacité de la secte à pénétrer divers bureaux gouvernementaux ou de police ainsi que les forces de défense a une importance équivalente. Par ce biais, l'appareil dirigeant d'Aum a pu développer un réseau d'alerte préventive qui lui permettait de prendre connaissance des plans des autorités relatifs à la secte. Ce réseau a permis à Shoko d'éviter l'arrestation pendant près de deux mois après l'attaque contre le métro de Tokyo ».
En conclusion, il semble nécessaire de souligner l'ampleur des difficultés de mener à bien un attentat de nature chimique. Ainsi, l'affirmation voulant que ce ne soit pas une question de «si» mais de «quand» paraît peu réaliste ? en supposant une valeur temporelle raisonnable sur le «quand».



1) LES ATTAQUES BACTÉRIOLOGIQUES    


2) LES ATTAQUES RADIOLOGIQUES


3) LES ATTAQUES NUCLÉAIRES    
          
Partie E :

Événement du ricin au Royaume-Uni


Suite à la consultation de plusieurs articles concernant la découverte d'un mini laboratoire de fabrication de Ricin dans un appartement de Londres, il semble opportun d'en parler brièvement. La découverte a mené à plusieurs arrestations ainsi qu'à la saisie de Ricin dans l'appartement. Le gouvernement britannique à procédé à des modifications des demandes d'asile et à la fermeture de la mosquée de Finsbury Park.


La toxine du ricin est obtenue par extraction des graines de ricin, qui sont relativement faciles à se procurer. Par contre, il faut une énorme quantité de toxine pour fabriquer une arme de destruction massive. Des scientifiques estiment qu'il faut 4 tonnes de ricin pour tuer la moitié de la population sur une surface de 100 Km 2 (La Presse, 8 janvier 2003, p. A8)


Ainsi, les cas d'utilisation de ricin tiennent davantage de la tactique individuelle, les modes de dispersion privilégiés étant l'injection, l'inhalation et l'ingestion. Notons par exemple le célèbre cas du meurtre de Georgi Markov, dissident politique Bulgare exilé à Londres qui fut piqué à l'aide d'un parapluie modifié contenant 450 microgrammes de Ricin en 1978.


Cela dit, il semble bien que les arrestations britanniques aient été faites suite à des informations obtenues sous la torture en Algérie, et qu'aucune trace de ricin n'ait été trouvée dans l'appartement fouillé. Les supposées « recettes » devant mener à la production de ricin (ainsi que d'autres poisons) n'étaient également d'aucune valeur réelle (voir GlobalSecurity.org). Tous les accusés ont été acquittés et relâchés en avril 2005.


Ceci est un exemple frappant de la dynamique actuelle créée par l'obsession politique de l'antiterrorisme. Les autorités britanniques avaient fait grand cas de l'affaire, affirmant avoir démonté une importante « cellule  » d'al Qaïda; la dangerosité du poison avait servi à supporter le lien à l'internationale terroriste, et ce lien prouvait que les recettes étaient sérieuses. L'absence de trace de ricin avait été expliquée par la compétence supérieure des membres de la cellule. Maintenant, l'acquittement des accusé est utilisé par certain pour montrer l'inefficacité du procès avec jurés dans la lutte au terrorisme, qui est trop compliquée pour les gens ordinaires.


Agents de guerre bactériologiques

Nature de la menace bio-terroriste

B) Description des agents biologiques     

      
Pour répondre à la crainte de guerre biologique, les Nations Unies ont mise en place la Convention sur l’interdiction de la mise au point, de la fabrication et du stockage des armes bactériologiques ou à toxines de 1972.  Cette convention signée par 144 pays oblige la majorité des États à renoncer à la production d’armes biologiques et à détruire leurs stocks. Cependant, la menace de détournements militaires des techniques de génie génétique inquiète encore les scientifiques (Bioterrorisme 2005 : 18). Même si les États ont signé la convention de 1972, rien ne prévient des laboratoires secrets financés par des États ou des entreprises privées de créer des programmes de production de virus ou de fabriquer des bactéries résistantes aux antibiotiques ou des gènes à l’intérieur de toxines. De plus on sait maintenant que plus de 50 000 personnes travaillaient à fabriquer des armes biologiques en Russie, pour le programme « Biopreparat ». Depuis les années 90, l’ex-URSS s'est désinvestit de ce programme et de nombreux scientifiques se sont retrouvés sans emploi.
La guerre biologique n’est pas une invention nouvelle mais bien le prolongement de l’histoire des guerres de notre civilisation. Ce qui est nouveau, c’est la sophistication des armes modernes, l’évolution vers des attaques terroristes de masse et la radicalisation des moyens utilisés par les terroristes.
          
On considère comme agents biologiques, biological warfare (BW) des micros organismes causants des maladies chez l’homme, les animaux, et les plantes allant même jusqu’à la dégradation de matériaux. Préalablement utilisés à des fins militaires, ils agissent par inhalation, ingestion ou injection. Les effets sont lents et on doit parfois attendre quelques jours avant d’apercevoir les premiers symptômes. Certains agents peuvent créer des infections et contaminer d’autres organismes. Il existe plusieurs catégories d’agents : agents bactériens, les agents viraux et les toxines biologiques
Les principaux critères qui guideraient le choix des terroristes seraient probablement dans l’ordre : la toxicité, la facilité de production, de fabrication et de transport, la facilité de dissémination, la facilité d’obtention,  la virulence, la résistance dans l’environnement et la contagiosité. (Lepick et Daguzan, 2003).


L’utilisation terroriste d’un agent biologique peut prendre plusieurs jours à être identifiée, contrairement aux agents chimiques, qui sont souvent rapidement détectables. Une fois infecté, l’organisme connaît une période d’incubation (temps entre l’exposition à l’agent et l’apparition de premiers symptômes). En revanche, les effets d’un agent chimique peuvent se mesurer en minutes et en heures. Avec un agent biologique, le taux de victimes sera plus difficile à déterminer à cause du risque de contamination secondaire et du déplacement des personnes infectées.  L’arme chimique en revanche a des effets directs et produit des effets plus rapidement que les agents biologiques sur le corps humain. Sur ce point de vue, plusieurs auteurs comparent les armes biologiques aux armes nucléaires. Selon Kupperman (1977) (ancien chercheur scientifique de l’Arm Control and Disarmament Agency, « les agents biologiques et à toxines peuvent rivaliser avec des armes thermonucléaires offrant la possibilité de causer de centaines de milliers de morts » (SCRS, 2000).


a) Les agents bactériens


Pour reprendre la définition de Lachance (2001 :3) utilisée par Blais (2004,46), les agents bactériens sont des « micro-organismes unicellulaires qui ont la capacité de se reproduire et de survivre dans l’environnement (eau, air, sol) et d’affecter les êtres humains. ».  Certains micro-organismes ont la capacité de se transformer en spores (prendre la forme d’une graine) et de survivre ainsi pendant de longues périodes comme l’anthrax (bulletin d’information toxicologique, 2001).


b) Agents viraux


Les agents viraux plus petits sont aussi des micro-organismes parasites intracellulaires qui peuvent seulement se reproduire à l’intérieur des cellules qu’ils parasitent.  L’infection virale détruit les cellules hôtes parasitées.


c)Toxines biologiques


Les toxines biologiques sont des substances toxiques qui proviennent d’un organisme vivant (animaux, plantes, bactéries). Selon Lachance (2001 :3), ils sont plus toxiques que des produits chimiques industriels et sont généralement utilisés pour contaminer des produits alimentaires, des sources d’eau et des personnes ciblées.


d) Rickettsies


Les rickettsies sont des bactéries intracellulaires qui peuvent transmettre des maladies contagieuses.
Les agents biologiques se divisent en trois groupes :
Un groupe d'experts réunis par le Center for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis en 1999 a déterminé que les six micro organismes qui représentent la plus grande menace pour la santé publique étaient la Variola major (variole), la Bacillus anthracis (charbon), la Yersinia pestis (peste), la toxine botulinique (botulisme), la Francisella tularensis (tularémie) et des filovirus/arénavirus (fièvres hémorragiques).
Agents de classe A (Les plus dangereux) :
·    haute priorité
·    facile à produire et à disséminer
·    transmissible de personne à personne
·    létalité importante
·    impact majeur en santé publique
·    panique et perturbation sociale assurées
Agent     Nom    Catégorie
Variole    Variola major    Virus
Peste    Yersina pestis    Bactérie
Fièvres hémorragiques    Lassa, Ebola, Marburg, Junin    Virus
Anthrax (charbon)    Bacillus anthracis    Bactérie
Botulisme    Clostridium botulinum    Toxine
Tularémie    Francisella tularensis    Bactérie
Bulletin d’information toxicologique, hiver 2001, vol 17
Agents de classe B :
·    Faciles à disséminer
·    Morbidité modérée
·    Faible létalité
·    Nécessitent une capacité diagnostique et système de surveillance
Agent    Nom    Catégorie
Fièvre Q    Coxiella burnetti    Bactérie
Encéphalopathie équine    Alphavirus    Virus
ricin    Ricinus communis    Toxine
Enterotoxine B    Staphylocoque B    Toxine
Salmonellose    Salmonella (plusieurs sérotypes)    Bactérie
Shigellose    Shigella (plusieurs sérotypes)    Bactérie
Choléra    Vibrio cholerae    Bactérie
E.Coli    E. Coli, 0 157 H7    Bactérie
Brucellosis    Brucella species    Bactérie
Bulletin d’information toxicologique, hiver 2001, vol 17
Agents de classe C :
·    Agents pouvant être modifiés en laboratoire pour favoriser une dissémination de masse
·    Disponibilité
·    Facilité de production et de dissémination
·    Possibilité de mortalité élevée
Maladies infectieuses émergentes, tuberculose résistante et de nombreux virus tels : hantavirus, virus Nipah,  fièvre jaune, encéphalopathies virales, virus transmit par les tiques.
Il y a trois risques qu’il faut mentionner au sujet du bio-terrorisme


1.    L’identification et le diagnostic des personnes infectées seront complexes. La plupart des effets redoutés des agents se présenteront sous différentes formes (pneumonie, problèmes neurologiques, etc.). Il faudra d’une part, identifier l’agent qui a causé la maladie et d’autre part, faire le lien avec une action criminelle, militaire,  terroriste ou avec un accident de matières dangereuses.


2.    Une fois l’agent biologique identifié, il faut évaluer la sensibilité (virulence) des agents infectieux afin de mieux le combattre (ex : est-ce une bactérie manipulée génétiquement pour résister aux antibiotiques ?)


3.    Certains agents sont très contagieux (comme la peste ou la variole), il faudra mettre en place une stratégie d’isolement des victimes et a fortiori, des patients infectés. (DR. Raoult, 2002).
    
    Avantages des bactéries pour le terrorisme   

 
Pendant la guerre froide, la course à l’armement a conduit l’U.R.S.S à produire des armes biologiques secrètement pour les utiliser comme outils militaires et comme moyen de pression.  Les agents biologiques étaient un moyen pour dissuader l’adversaire et pour montrer sa supériorité militaire.  Autrement dit, les armes biologiques militarisées étaient tellement redoutées que l’on comparait leur puissance à celle des missiles nucléaires. Les soviétiques croyait beaucoup à l’efficacité des armes biologiques.


1.    Les agents bactériologiques sont invisibles, silencieux et peuvent frapper sans avertissement. Ils n’ont pas de couleur et sont inodores dans la majorité des cas. Ils peuvent être utilisés secrètement.


2.    Contrairement aux agents chimiques,  l’organisme vivant qui a été contaminé connaîtra une période d’incubation indécelable (quelques heures, quelques jours voire des semaines). L’apparition des symptômes sera connue que plusieurs jours après la contamination ce qui réduit les chances d’attraper le malfaiteur. L’agresseur pourra prendre la fuite et de ne pas laisser d’indices, ni de signature, ni de scène de crime. Ce type d’attaque laisse place à la possibilité d’attaque anonyme (un aspect tout particulièrement intéressant si un état est à l’origine de l’opération et qu’il ne souhaite pas être identifier). La période d’incubation comporte un autre aspect décrit par l’OTAN : « la période d’incubation est un inconvénient dans la mesure où l'identification de la maladie est souvent difficile. Beaucoup de maladies présentent, aux premiers stades, des symptômes semblables à ceux de la grippe. Ainsi, les personnes atteintes peuvent continuer à vivre normalement, ce qui entraînerait une vaste contamination en cas de maladie transmissible » (NATO, 2005).


3.    Le rapport coûts/bénéfices de ces armes est très favorable à leur utilisation car leur préparation et leur production sont rentables et disponibles. Les armes conventionnelles (bombes, missiles, roquettes, mines, grenades) sont plus coûteuses pour obtenir les mêmes résultats. Les armes de guerre biologique ont une capacité de destruction élevée. Tout pays qui a une industrie pharmaceutique le moindrement avancée peut produire des agents bactériologiques. Leur utilisation à des fins d’armement est toutefois plus difficile (SCRS, 2000). En comparaison aux développement d’armes nucléaires, les armes biologiques sont relativement peu coûteuse puisqu’elles requièrent moins de ressources.


4.    Les agents biologiques sont indétectables en temps réel, les technologies de détection classique d’identification existantes ne sont pas assez rapides. Il est donc facile de voyager et de passer les frontières avec de petites quantités. Ceci crée un autre problème pour les autorités pour savoir s’il s’agit d’un attentat ou simplement d’une épidémie naturelle. De plus, il est impossible de voir ce qui se passe à l’intérieur d’un laboratoire à l’aide de satellites.


5.    Il est très difficile pour les autorités de surveiller et de savoir si une épidémie est causée par un agent naturel ou d’une attaque bactériologique. Dune part, les bactéries peuvent avoir un effet mortel et peuvent être très létales. D’autre part, les agents sont très contagieux, ce qui peut accroître le nombre de victimes contaminées selon la zone d’impact.


6.    Les agents bactériologiques ont la capacité de provoquer des épidémies. Ils pourraient éventuellement inclure une propagation secondaire de l’agent. Lors de l’incident, le nombre total des victimes sera difficile à déterminer, en raison du risque de propagation secondaire et des déplacements des personnes ayant été exposées à l’agent.


7.    L’arme biologique est aussi un moyen de se battre contre un État ou un ennemi qui détient une supériorité militaire. L’agresseur n’a pas besoin de infrastructures importantes pour fabriquer un laboratoire clandestin. D’autre part, c’est un attrait majeur pour les organisations terroristes qui ne veulent pas attirer l’attention, ni être repéré (Exemple : un petit laboratoire clandestin mobile). Enfin, par manipulation génétique, il est possible de rendre l’agent bactériologique plus résistant, plus virulent, plus durable et difficile à détecter. Pour les agents bactériologiques, il n’est pas nécessaire d’avoir une grande quantité pour représenter une menace, mais il suffit qu’un groupe d’individus possède des agents très pathogènes pour provoquer une catastrophe.


8.    Selon Lepick et Daguzan (2003), les terroristes choisiraient probablement une bactérie ou une toxine à la place d’un virus ou d’une rickettsie. Les infections à la rickettsie peuvent être traitées plus facilement avec des antibiotiques. De leur côté, les virus sont plus difficiles à cultiver et ont plus de difficulté à survivre dans l’organisme hôte. Les bactéries et les toxines sont généralement plus stables, plus toxiques et sont plus faciles à produire.


9.    Comme arme militaire, les agents biologiques ne sont pas efficaces pour répondre à une attaque de manière offensive. En revanche, c’est une arme défensive redoutable qui peu être utilisée comme bombe à retardement lors de guerres de tranchées ou de guerres d’usure (SCRS, 2000


10.    Stratégiquement, les agents tuent les populations et permettent de garder les matériels, les infrastructures et les biens (aucun dommage matériel).  Les dommages ne peuvent toucher que les humains.


11.    L’avantage incontournable des agents biologiques est l’impact psychologique et les conséquences de l’attaque si celle-ci est réussie : le désordre social, politique, économique, la panique sociale, le grand nombre de morts, la panique psychologique, peur du voisin, panique internationale, émeute, pénurie, ralentissement économique, isolement, etc. Les populations seront marquées psychologiquement et la région subira de lourdes pertes économiques (ralentissement des voyages, du tourisme, des activités journalières, réputation, fuite de main d’œuvre, etc). L’attaque engendrerait des effets à long terme. L’incident durerait des jours, des semaines voire même des mois.


Pour obtenir des résultats encore plus efficaces avec des agents biologiques, selon le professeur T. Rosebury, spécialiste américain des armes biologiques, l’arsenal microbien doit suivre plusieurs conditions comme par exemple : 1- avoir une virulence élevée capable d’entraîner rapidement la mort, 2- un pouvoir infectant grâce à de petites quantités de germes pour contaminer, 3- être capable d’envahir l’organisme par toutes les voix de pénétration, 4- contagiosité élevée, 5- résistance aux moyens thérapeutiques, 6- bonne résistance au milieu ambiant, 7-être capable de se protéger contre des vaccins ou des traitements prophylactiques (Bioterrorisme, 2005).
    
 
    
Désavantages
    
1.    L’utilisation d’armes biologiques est difficilement contrôlable. Celle-ci peut se retourner contre l’attaquant et on ne peut pas prévenir tous ses effets. Par exemple, une erreur de manipulation peut se relever mortelle. D’une part, on ne peut pas estimer exactement le nombre de morts ou de blessés. De plus, il est probable que le virus contamine des personnes ou des organismes  vivants innocents au-delà de la zone ciblée.


2.    Les effets et les conséquences sont imprévisibles et incontrôlables. D’autre part, les agents bactériologiques sont fragiles face  aux facteurs météorologiques comme l’hygrométrie, les ultraviolets, la température, la pluie, le vent, la chaleur, les rayons de soleil, etc. Il est préférable de les utiliser dans un espace clos ce qui requiert de bonnes technologies de dissémination et beaucoup de connaissances complexes. Or, à ce jour les techniques de dissémination comme les aérosols ne sont pas assez perfectionnées pour fonctionner correctement.


3.    Il est difficile de militariser les agents bactériologiques car ceux-ci sont sensibles aux explosions et au feu. De plus, les agents biologiques ne peuvent pas être entreposés à long terme (sauf pour le charbon bactérien). Même réfrigérée la majorité a une durée de vie limitée. Selon les experts, la manipulation génétique peut rendre un agent plus robuste et plus résistant face à des antibiotiques mais cette technique les fragilise car ils sont testés seulement dans un environnement de laboratoire c.a.d que les éléments météorologiques ne varient pas.


4.    L’entreposage d’armes biologiques est difficile à long terme sauf pour les spores des bacilles de charbon. Même réfrigérés, la durée de vie des agents biologiques est limitée. Cependant, on ne peut pas écarter la possibilité de rendre des agents plus résistants grâce à la manipulation génétique.


5.    Au combat ces armes ont une valeur limitée.


6.    Les terroristes doivent s’attendrent à une répression sévère suivant les attaques aux agents de guerre biologiques.


7.    La période d’incubation permet aux autorités de préparer des zones de quarantaines, d’essayer de limiter la propagation, de traiter les victimes et de procéder à des vaccinations.
Pour pratiquer le terrorisme biologique, il faut avoir un bagage de connaissances scientifiques. Un minimum de connaissance et de formation avancée est nécessaire pour fabriquer des quantités importantes d’agents biologiques. De plus, il faut que le moment de l'attaque soit bien choisi, car les agents sont vulnérables aux conditions météorologiques. Enfin, il faut concevoir un moyen de dissémination efficace.
          
C) Dissémination des agents biologiques
    
Les agents peuvent être disséminés de plusieurs façons : par voie aérogène (aérosol, pulvérisateur), par voie orale (contamination des réserves alimentaires et de l’eau), par contact dermique (contact avec la peau) ou par injection.  Il existe plusieurs différentes façons de disséminer des agents biologiques, il s’agit de bien la choisir selon les objectifs que l’on veut atteindre.


1-La contamination de l’eau


La contamination de l’eau est très difficile à réaliser dans les grandes villes industrialisées à cause du processus de purification de l’eau conçue pour éliminer les impuretés incluant les pathogènes. La purification de l’eau se fait en quatre étapes, l’eau est pompée à l’aide d’un grillage qui sert de tamisage. Puis, l’eau est filtrée avec du sable de silice dans de grands bassins, ce qui permet d’éliminer 80% des bactéries. Par après, l’eau est traitée avec de l’ozone (gaz contenu dans l’air ambiant) afin d’éliminer l’autre 20% des bactéries. Enfin, pour améliorer la qualité de l’eau, celle-ci passe par un procédé de chloration pour ensuite être distribuée aux contribuables (Usine des Baillets, 2005).  


Cependant, les villes et villages des pays du tiers monde qui n’ont rien pour purifier et traiter leurs réserves d’eau font face à de graves problèmes d’hygiène et de maladies dans leur population. L’eau a toujours été transporteuse de virus et de maladies et pourrait être transporteuse de mort dans ces régions vulnérables dépourvues d’aide.


2- Contamination de la nourriture ou de boissons


Cette méthode est très accessible et continue d’être employée pour de multiples raisons. Elle comprend les toxines, en particulier celles du ricin et de la toxine botulinique. Si ces toxines sont mélangées à des grandes réserves de boissons consommables, les conséquences seront catastrophiques. En 1984, la secte religieuse Rajneesh avait réussi à contaminer des buffets à salades dans une dizaine de restaurants de la région d’Oregon (É-U) avec la fièvre typhoïde (bactérie Salmonella typhimurium). Résultat, il y eut 751 victimes. Les patients furent atteints d’une gastro-entérite. Il n’y avait pas de lien commun à tous les restaurants qui furent touchés (exemple : l’approvisionnement en eau, aliment commun,  fournisseur ou distributeur commun). Le personnel ne semblait pas avoir été exposé à une source commune unique non plus.


3- La dispersion à l’aide d’un engin explosif


Selon Pearson 1998, cette méthode est difficile à utiliser car la détonation de l’engin explosif produit une chaleur et un choc qui pourrait tuer les micro-organisme (Blais, 2002,117).


4- La dissémination par des matières inertes (colis, enveloppe) ou par des insectes.


Il est fort probable que cette méthode soit utilisée par les terroristes comme ce qui a déjà été fait  en octobre 2001 avec les colis à l’anthrax aux États-Unis. Des enveloppes contenant de la poudre sèche avaient été envoyées à des employés du gouvernement et des représentants des médias avec une lettre de menace de mort (voir annexe). Il y eu plusieurs personnes diagnostiquées (22), blessés (16) et quelques morts (4). Les autorités ont observé que les spores de charbon se dégagent des lettres pendant le traitement des colis postaux dans les bureaux de poste. Les bureaux de poste et les installations sont devenus contaminés. Plus de 27 000 employés de la poste américaine (United States Postal Services, USPS) ont dû être traités et le coût de la désinfection a atteint 300 millions de dollars, pour deux centres de tri seulement (NATO, 2005 ).D’autre part, il peut aussi y avoir une transmission indirecte via des insectes ou des animaux infectés, comme des puces, des tiques ou des rats.
 
Exemple de colis suspect : lettre contaminée au bacilles de charbon (anthrax), source : FBI/AP
5- La dissémination par aérosol dans un milieu ouvert ou fermé et par aéronef
Il y a plusieurs avantages offensifs à la contamination par inhalation, selon Centre de recherche pour la défense ;
·    les poumons sont une voie de pénétration très efficace
·    les aérosols pénètrent très facilement
·    les aérosols sont difficiles à détecter
·    les infections sont difficiles à diagnostiquer
·    les infections pulmonaires sont plus graves
·    les surdoses massives sont possibles
L’utilisation d’aérosols est fort probable puisqu’ils sont faciles à utiliser et qu’ils projettent les bactéries directement dans l’air. Blais (2002 : 117) mentionne que des pulvérisateurs commerciaux employés par le domaine agriculture sont facilement disponibles sur le marché.  L’utilisation d’aérosols permet de disperser le virus sans attirer l’attention et celle-ci ne donne aucune indication qu’une attaque est en cours. De plus, elle permet de contaminer plusieurs personnes à la fois et ne laisse aucun indice sur la scène de crime. L’agent biologique est facile à introduire clandestinement et il sera plus efficace s’il est pulvérisé en aérosol à basse altitude. Pour cela, il faut que l’agent soit choisi pour infecter par voie respiratoire (comme le charbon, la tularémie, la fièvre Q, le typhus, la variole, la peste).


L’avantage à utiliser les aérosols en espace clos est la forte probabilité d’infecter plusieurs individus en même temps comme dans les réseaux de métro où à travers les systèmes de ventilation et l’air climatisé d’un immeuble. Il peut être diffusé à travers les climatiseurs, ou être répandu par avion ou hélicoptère. En espace clos, les conditions météorologiques sont plus favorables. Encore faut-il que les particules soient suffisamment petites pour être inhalées par les poumons à l’intérieur des aérosols. Les particules doivent avoir la dimension de deux à cinq microns. Si elles sont trop grosses, les particules sont difficilement  inhalées car elles ont de la difficulté à demeurer en suspension dans l’air. Selon Pearson 1998 et Condesman, 2002, la taille des particules et l’aspect plus difficile de l’aérosolisation (Blais : 118).  


Cependant, l’utilisation d’aérosols comporte des désavantages, notamment plusieurs micro-organismes sont fragiles et sensibles au processus mécanique de pulvérisation. De plus, la virulence des agents est sensible aux conditions météorologiques (température, soleil, vent, humidité). Il faut des conditions idéales pour que l’agent soit efficace et dangereux. L’attentat manqué de la secte Aum montre que la dissémination par aérosol peut être aléatoire (Blais : 2001, 118). En 1995, la secte avait fabriqué du sarin (VX) dans un laboratoire clandestin par des chimistes et des microbiologistes sortant de l’université. Ceux-ci s’étaient procuré plusieurs différentes souches de virus et de bactéries et avaient déjà tenté de les utiliser devant le parlement. Cependant, leurs attaques biologiques furent un échec à cause des problèmes de dissémination des bactéries dans l’environnement et des problèmes de manipulation.
Au niveau technique, les bios aérosols présentent une poly dispersion de particules ou de gouttelettes de 0.5 à 15.0 micromètres (um). L’étendue de particules lancées par aérosol qui représente un risque pour les humains est entre 1.0 et 10.0 um. Les particules entre 1.0 et 3.0 sont les plus dangereuses car une fois inhalées, elles vont dans les régions les plus profondes de la gorge et peuvent devenir une maladie respiratoire. Les bios aérosols peuvent être comparés à des spores de bactéries mais pour être efficaces ils doivent être pulvérisés à basse altitude à partir d’aérosols.


L’utilisation d’aéronefs pour disperser de grandes quantités d’agents sur des kilomètres de distance fait craindre les spécialistes. D’une part, se protéger face à ce type d’attaque est un problème puisqu’on on ne peut identifier l’agent, ni le détecter. D’autre part, il faut connaître l’agent pour commander des doses suffisantes de vaccins. Malgré cela, des quantités suffisantes de vaccins ne peuvent pas neutraliser les effets d’un agent virulent ou génétiquement modifié. En revanche, l’avion doit être capable de contenir de grandes quantités  et les conditions météorologiques peuvent avoir un impact.
 
6- Il existe aussi la transmission par contact. Celle-ci est généralement utilisée pour commettre des assassinats ou des attentats individuels comme par exemple à l’aide d’un parapluie à pointe enduite de ricine (« parapluie bulgare »).  On peut aussi envisager le scénario suivant : un terroriste kamikaze ayant décidé de s’infecter lui-même intentionnellement afin de contaminer le maximum de personnes dans son entourage ou dans une population.
Les moyens pour disperser les agents sont multiples et infinis et ils continueront de prendre de l’importance grâce au développement des technologies. Cependant, la dissémination d’agents bactériologiques est plus complexe que sa production. L’agent doit être capable  de survivre longtemps pour qu’il infecte sa cible. Cette problématique concerne la majorité des agents infectieux. De plus, certaines méthodes comme les explosifs ou les aérosols sont susceptibles d’endommager les agents dans leur dispersion ce qui limite leur efficacité. De plus, les agents sont très sensibles aux conditions météorologiques, en particulier, la température, le taux d’humidité, le vent et le soleil, ce qui affecte leur virulence et pouvant provoquer la mort des microorganismes. Toutefois, ces germes peuvent être plus meurtrières si elles associées à des armes chimiques ou à des déchets nucléaires.
          
Détection


Malheureusement, les premiers cas touchants les humains se manifesteront essentiellement dans les services d’urgence, plusieurs jours après l'attaque. Le premier indicateur d’un agent biologique sera un nombre accru de patients présentant les mêmes symptômes. Il faudra identifier les humains infectés durant leur période d’incubation. L’efficacité dans la neutralisation de la maladie dépendra de la capacité et de la rapidité des cliniciens et des premiers répondants à reconnaître et à identifier les symptômes et de les rapporter à la santé publique.  La santé publique pourra par la suite mettre en branle un système de surveillance dans les hôpitaux afin d’appliquer des mesures pour contrer l’étendue de la maladie.
          
Production et faisabilité


Pour produire des agents biologiques, il faut : 1) avoir des connaissances en microbiologie, 2) connaître les techniques de culture des agents pathogènes, 3) avoir accès aux instruments de production qui sont plus difficiles d’avoir accès. Par la suite, il faut également 4) être capable de militariser les agents et de les transformer en armes bactériologiques ce qui est beaucoup plus difficile car il faut des connaissances dans plusieurs différents domaines et être capable de combiner les moyens de dissémination avec l’agent bactériologique.
La secte apocalyptique japonaise Aum Shinrikyo (vérité suprême) est la seule organisation à ce jour à avoir réussi à produire des agents biologiques. Elle avait investi dans la recherche et développement d’un laboratoire et recruté des étudiants universitaires en microbiologie et des scientifiques. Ils ont fait des expériences avec différents agents comme la toxine botulique (par aérosol), la bactérie du charbon, le choléra et la fièvre Q. La dissémination du sarin, au moment de l'attaque, fut le point faible du plan.


La dissémination des agents biologiques et chimiques est plus complexe que leur production car il existe plusieurs facteurs influençant l’effet des agents : la qualité du produit, les conditions météorologiques, la circulation de l’air et la ventilation dans les bâtiments, la taille des particules et l’obtention de matériel pour disperser le produit en aérosol ou en fines gouttelettes.  Ces conditions sont des obstacles à franchir pour disperser les agents CB (Solliciteur général, 2001).


Cependant avec Internet, n’importe qui peut avoir accès à l’information et peut l’utiliser à leurs fins. De plus, on peut avoir accès à des produits chimiques et biologiques dans des laboratoires de recherche, des hôpitaux, des pharmacies, des fermes, des magasins de produits agroalimentaires, des usines de production, etc.


La production d’agents biologiques nécessite beaucoup de connaissances et de matériel n’étant pas nécessairement à la portée des organisations terroristes. Cependant, il existe une vaste gamme de produits disponibles à tous comme des insecticides, des produits chimiques industriels et des toxines comme le ricin qui est facile à obtenir et à produire.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité