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24 mai 2022

GUERRE UKRAINE/RUSSIE ... UNE TERRIFIANTE HECATOMBE SANS NOM POUR L'ETAT UKRAINIEN FACE A L'ARMEE RUSSE DE POUTINE ...

Guerre d’Ukraine – Jours 86-87-88 :
la Pologne joue les pyromanes

 

 

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par Le Courrier des Strateges.

L’Union européenne est en train de mettre le doigt dans un engrenage : la Pologne essaie de prendre pied subrepticement en Ukraine. Imaginons qu’elle arrive à ses fins, la Hongrie sera en droit de réclamer l’Ukraine subcarpathique. Et puis, quand la Pologne demandera un accroissement de sa représentation au sein des institutions européennes, comment réagiront l’Italie, l’Espagne, la France ? Sans parler de l’Allemagne : pourquoi ne demanderait-elle pas une cogestion des terrritoires qui lui ont été confisqués en 1945 ? La guerre d’Ukraine signifie un retour au principe de réalité. Pour l’Union européenne, il pourrait bien signifier l’éclatement.

La Bataille d’Ukraine

20 mai 2022

En suivant Southfront.org :

Dans la région de Kharkov, les unités russes se battent pour la zone tampon le long de la frontière russe et pour le contrôle total de la rive gauche du fleuve Seversky Donets dans la région de Stari Saltov. Aucune avancée significative des forces armées ukrainiennes n’a été signalée récemment. Les forces armées russes ont lancé une contre-offensive sur le village de Ternovaïa.

Dans la région d’Izioum, les forces dirigées par les Russes ont repris leur progression vers l’ouest. Après avoir sécurisé leurs positions dans la ville de Velikaïaa Kamichevaha, elles se sont déplacées vers le village de Grouchevaha.

Les affrontements positionnels se poursuivent au sud d’Izioum et à l’est d’Oskol. Une certaine progression des forces russes a été signalée dans la zone située au sud de Iampol. Elles auraient avancé vers le village d’Ozernoïe situé à proximité.

Dans la région de Liman, l’armée ukrainienne est presque encerclée. En faisant sauter un barrage sur la rivière Seversky Donets pour freiner l’avancée russe, les militaires ukrainiens ont coupé la voie de retraite de leurs unités à Liman.

À la périphérie de la ville de Severodonetsk, des tirs d’artillerie massifs sur les positions militaires ukrainiennes se poursuivent. Les forces dirigées par la Russie ont pris le contrôle des villages de Schedrischevo au nord et de Sirotino au sud de la ville. La zone forestière située à la périphérie nord-est de la ville a également été morcelée. Les combats se poursuivent dans la zone de Voronovo, au sud-est de la ville. Les unités de la République populaire de Lougansk sont en train de couper le groupement de l’armée ukrainienne à Severodonetsk, qui compte environ 3 à 400 militaires, de leurs camarades déployés à Lisitchansk. À Lisitchansk, il y aurait plus de 10 000 combattants ukrainiens.

Les affrontements se poursuivent le long de la route menant à Lisitchansk depuis le sud-est. Les forces conjointes dirigées par la Russie ont pris le contrôle de la moitié du village de Tochkovka. Des combats acharnés se poursuivent dans la zone située entre Orekhovo et Gorskoïe.

Dans la région de Popasna, les forces dirigées par la Russie encerclent les forces armées ukrainiennes dans plusieurs localités. La défense des Kiéviens a été percée dans trois directions à la fois. Les villages de Troitskoïe au sud, Tripillïa et Vladimirovka à l’ouest, la gare de Kamichevakha et Vladimirovka au nord sont tombés sous le contrôle de la République populaire de Donetsk.

Dans la ville de Marioupol, tous les combattants de l’usine Azovstal se sont rendus. Ils ne sont pas les seuls militaires ukrainiens à avoir déposé les armes au cours de la journée écoulée : vingt militaires de la 95e brigade d’assaut aéroportée se sont rendus sur les lignes de front de la République populaire de Donetsk.

La fin de la bataille de Marioupol

Il y avait, au départ, environ 12 000 soldats ukrainiens et combattants fascistes kiéviens pour défendre Marioupol. La reddition des 2400 derniers combattants d’Azovstal – essentiellement des miliciens fascistes qui s’étaient réfugiés dans l’usine après avoir échoué à défendre Berdiansk –  entre le 16 et le 20 mai signifie que désormais toute la mer d’Azov est sous contrôle russe.

On insistera sur les points suivants :

  • les néonazis ukrainiens ne sont pas des combattants remarquables. Ils n’ont pas défendu Berdiansk très longtemps au début de la guerre ; ils n’ont pas mené une « défense héroïque » de la ville de Marioupol mais se sont réfugiés dans l’usine d’Azovstal en prenant en plus des civils en otages.
  • les troupes kiéviennes opposent aux Russes et aux armées républicaines d’une part des troupes équipées et entraînées par l’OTAN mais qui ne manœuvrent pas. Soit que leur formation soit incomplète soit que l’idéologie kiévienne de tenir la « terre ukrainienne » coûte que coûte les en empêche. D’autre part des militants fascistes qui  font penser aux Waffen SS par leur manque de formation au combat – ils ont passé plus de temps à se faire tatouer des signes nazis et à défiler aux flambeaux qu’à apprendre l’art de la guerre. Ils sont finalement plus forts pour la guerre des mots et pour se planquer au milieu des civils ou dans des hôpitaux ou des écoles (afin de faire accuser les Russes par les médias occidentaux de crimes de guerre) que pour se battre selon la vieille éthique guerrière de l’Occident, fondée sur le respect de l’adversaire et la protection des gens désarmés.

En soi, on ne devrait pas être surpris. Les fascistes n’ont jamais été que des brutes théâtrales ; leur stratégie a toujours plus relevé de la façon de procéder de la hyène ou du vautour, animaux essentiellement charognards. Sans l’héritage de l’armée prussienne, les nazis ne seraient pas allés loin. Les nazis stricto sensu étaient plus habiles à tuer des millions d’individus désarmés qu’à combattre l’armée soviétique.

Il reste que la chute d’Azovstal n’a malheureusement pas dégrisé les Occidentaux aujourd’hui plongés dans une totale confusion des valeurs et pour qui les combattants de Marioupol étaient des soldats de la liberté. Heureusement, il y a de fortes doses d’antidote, comme ce billet jubilatoire de Peter Hitchens dont nous traduisons un extrait :

Un peu de féroce humour britannique ne peut pas faire de mal !

« J’ai éclaté de rire chez Marks & Spencer lorsque j’ai découvert qu’ils vendaient désormais un produit appelé « poulet de Kyiv ».

Il s’agit apparemment d’un produit identique à l’ancien « poulet de Kiev », mais avec de la propagande en plus. On m’a dit qu’il y a maintenant aussi un « No Chicken Kyiv » pour les végétaliens, sans aucun poulet.

Je n’ai jamais rencontré une telle vague de sentiments ignorants depuis la frénésie qui a suivi la mort de la princesse Diana. Personne ne sait rien de l’Ukraine. Tout le monde a des opinions féroces à ce sujet.

L’autre soir, j’ai choqué une éminente universitaire d’Oxford en l’informant que les charmants, angéliques, saints et parfaits Ukrainiens avaient bloqué l’approvisionnement en eau de la Crimée en 2014.

Elle a été choquée à juste titre par cet acte de méchanceté et d’incivilité, mais il était bien plus choquant que cette personne très instruite ne connaisse pas ce fait important.

De la même manière, presque personne, dans l’éducation, la politique ou le journalisme, ne connaît les racines mauvaises et racistes du nationalisme ukrainien, l’histoire horrible du vicieux Stepan Bandera (aujourd’hui héros national ukrainien), ou le mépris discriminatoire de l’État de Kiev pour la langue russe. Si le Canada traitait ses francophones comme l’Ukraine traite ses russophones, il y aurait une indignation internationale.

Le pire de tout est l’ignorance généralisée du fait que le président Volodymyr Zelensky, un homme admirable à mes yeux, a été élu sur un programme de paix avec la Russie. Mais lorsqu’il a essayé de faire ce qu’il avait promis, il a été bloqué par une partie de sa propre armée, qui l’a publiquement affronté et humilié.

Dans le même temps, ses rivaux politiques, y compris les néo-nazis qui existent bel et bien en Ukraine, sont descendus dans la rue pour dénoncer toute forme d’accord. Le président Zelensky s’est effondré. Et la guerre est arrivée.

J’ai déjà mentionné ici que le premier acte de violence de cette guerre était en fait le putsch de la foule soutenu par l’Occident qui a renversé le gouvernement légal de l’Ukraine en 2014.

C’était le véritable début de toute cette horreur. Et si cela n’excuse pas l’invasion idiote et brutale de Poutine, cela aide beaucoup à l’expliquer.

Écoutez, je respecte ceux qui prennent le parti de l’Ukraine dans cette guerre. Ils ont un point de vue valable que je ne partage pas. Mais ce que je conteste, c’est la nature totalement unilatérale de l’opinion publique ici. Elle est si mauvaise que c’est un désavantage positif de savoir quoi que ce soit sur le sujet.

Et elle a atteint son apogée la semaine dernière lorsque les défenseurs ukrainiens de l’aciérie de Marioupol, dont beaucoup sont en fait les néo-nazis du bataillon Azov qui portent fièrement des emblèmes SS sur leurs uniformes officiels, se sont rendus.

La couverture médiatique britannique de cet événement s’est efforcée de ne pas mentionner les néo-nazis et d’éviter d’utiliser le mot « reddition ». Au lieu de cela, la garnison de Marioupol a été « évacuée » vers le territoire contrôlé par la Russie. Des images les montrent désarmés et fouillés par des soldats russes. Mais nous sommes tellement sous l’emprise d’une vision unilatérale de ce conflit que nous ne pouvons même pas admettre qu’ils ont capitulé.

Le refus d’accepter une réalité aussi évidente est un signe de folie.

Personnellement, je n’ai aucune idée de l’intérêt britannique à soutenir servilement la politique américaine consistant à semer le trouble en Ukraine et à pousser la Russie au combat.

Peut-être quelqu’un pourrait-il me l’expliquer, autour d’un plat de « poulet de Kyiv » et d’une bouteille de vodka. Mais pour qu’un débat puisse avoir lieu, nous devons commencer à accepter qu’il y a deux faces pour une même pièce de monnaie ».

Quel contraste avec le chœur hystérique de la plupart des médias et dirigeants britanniques!

21 mai 2022

En comparant les informations collectées avec Southfront.org :

Les forces dirigées par les Russes ont pris de l’ampleur sur l’autre partie importante de la ligne de front – dans la zone de l’agglomération de Severodonetsk-Lisitchansk, et à l’est de celle-ci, au sud d’Izioum.

Après avoir pris le contrôle de la ville de Popasna, au sud de Lisitchansk, les unités russes et alliées y ont étendu depuis plusieurs jours leurs positions en capturant plusieurs localités voisines. Dans la soirée du 21 mai, les forces dirigées par les Russes ont atteint Nirkovo et Vribovka et ont établi une position solide sur la route entre Bakhmout (Artimovk) et Lisitchansk.

À l’est de Lisitchansk, les forces russes restent sur la ligne Chipilovka, Belgorivka, Serebrïanka, Dronovka.

Les combats se poursuivent près des villes de Liman et Seversk. L’armée russe utilise sa position à Iampol pour contrôler l’autoroute entre ces villes.

La situation militaire au sud d’Izioum pourrait être décrite comme des batailles positionnelles prolongées dans le cadre de la lente progression russe dans la région. Si l’on résume l’évolution de la situation dans les localités susmentionnées au cours des jours précédents, il est possible de conclure que l’armée russe et ses alliés ont réalisé des progrès importants. Cependant, les forces de Kiev seront toujours en mesure de ralentir l’avancée russe à Seversk, Slaviansk, Kramatorsk et Artimovsk – dont elles entendent faire autant de nouveaux Marioupol.

La situation autour de la ville de Kharkov reste relativement stable, les forces armées russes et les unités de Kiev étant impliquées dans des combats de position sans aucune opération offensive majeure. La ligne de front s’est également stabilisée autour des villes de Nikolaïev et de Zaporojie dans le sud de l’Ukraine.

Il est fort probable que les opérations militaires actives ne commenceront pas avant la libération complète de Slaviansk et de Kramatorsk par les forces russes.

Plus tôt, le 21 mai, le ministère russe de la Défense a publié un autre rapport officiel sur son opération en cours en Ukraine. Selon le communiqué, une frappe avec des missiles de croisière Kalibr basés en mer a détruit un important lot d’armes et d’équipements militaires livrés par les États-Unis et les pays européens près de la gare de Malin dans la région de Jitomir.

Dans le même temps, une frappe de missiles aériens a détruit des entrepôts de carburant destinés aux véhicules blindés des forces de Kiev dans la région d’Odessa, à l’usine portuaire d’Odessa.

En outre, les missiles russes ont frappé 3 postes de commandement, dont celui de la 109e brigade de défense territoriale près de Bakhmout (Artimovsk), 36 zones de concentration d’hommes et de matériel militaire de l’armée ukrainienne, ainsi que 8 dépôts de munitions à Galitsinovo, dans la région de Nikolaïev, à Nirkovo en République populaire de Lougansk, à Krasnïi Liman et à Ocheretino en République populaire de Donetsk.

L’aviation russe a frappé 4 postes de commandement, 47 zones de concentration de personnel et de matériel militaire des forces de Kiev, ainsi qu’un dépôt de munitions près de Drobichevo.

La Pologne joue avec le feu et
pourrait bien dynamiter l’Union européenne

L’Union européenne est dépassée par les événements

M.K. Bhadrakumar comprend mieux la situation des Européens que les Européens :

« Sur le plan militaire, Kiev et ses conseillers occidentaux espéraient coincer d’importantes forces russes à Marioupol, mais ils ont été dépassés. Le commandant de l’armée d’Azov, Sviatoslav « Kalina » Palamar a été emmené hier de l’usine sidérurgique Azovstal dans un véhicule blindé russe spécial. Tout cela va démoraliser l’armée ukrainienne. …

Par conséquent, l’annonce américaine de 40 milliards de dollars supplémentaires pour l’Ukraine peut être considérée comme un coup de fouet au moral. L’aide militaire américaine combinée pour l’Ukraine s’élève désormais à 54 milliards de dollars, ce qui représente environ 81% du budget de défense de la Russie pour 2021. Mais, comme le diraient les Américains, un déjeuner gratuit ça n’existe pas. La loi Ukraine Democracy Defense Lend-Lease Act de 2022, signée par Biden en mai, s’inspire de la législation utilisée pendant la Seconde Guerre mondiale pour fournir des armes aux pays alliés, et stipule que ces aides sont en fait des dettes qui doivent être remboursées par l’Ukraine à terme. …

Washington peut réclamer une compensation si l’Ukraine ne parvient pas à rembourser sa dette, par exemple en lui fournissant des produits agricoles bon marché, en proposant des accords commerciaux préférentiels aux entreprises américaines, etc. …

L’administration Biden espère probablement s’assurer que les groupes d’intérêt aux échelons supérieurs de la direction à Kiev poursuivent l’effort de guerre. L’Ukraine est un pays notoirement corrompu et on peut s’attendre à des profits de guerre à grande échelle. Une grande partie de l’aide sera volée par des fonctionnaires corrompus. …

Pour l’avenir, la diplomatie américaine est confrontée à une situation difficile. L’UE a pratiquement mis en veilleuse l’interdiction du pétrole russe et a cessé de parler de l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe. La dynamique politique en Europe est en train de changer. Après avoir approuvé cinq précédents trains de sanctions contre la Russie avec une rapidité et une unanimité remarquables, les dirigeants européens sont arrivés à un point où les sanctions contre la Russie entraînent des coûts croissants et un risque accru de dommages pour leurs propres économies, ce qui met leur unité à l’épreuve. …

La France, l’Allemagne et l’Italie, parmi de nombreux autres pays de l’UE, ont accepté le nouveau régime russe de paiement des fournitures de gaz qui contourne effectivement les sanctions de l’UE. Potentiellement, le retard actuel des sanctions pétrolières de l’UE aura probablement un effet domino. …

Ces dernières semaines, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre italien Mario Draghi ont multiplié les discours de cessez-le-feu (et les négociations avec Moscou). Leurs propos semblent à contre-courant de ce que disent les Britanniques et les Américains. En d’autres termes, les trois capitales les plus puissantes du continent européen se sont mises à chanter sur un registre différent, souhaitant que la guerre se termine rapidement et que tout « revienne à la normale » dès que possible. Le fait est que des divergences sur les objectifs de guerre des alliés apparaissent. »

Dans les souterrains d’Azovstal, les troupes russes ont retrouvé un téléphone par satellite qui équipe l’OSCE. Un indice de plus que l’OSCE a trahi son obligation de neutralité.

Faut-il rappeler que le Général de Gaulle imaginait une organisation de la sécurité européenne « de l’Atlantique à l’Oural » sans les États-Unis. Les Accords d’Helsinki de 1975 (CSCE) puis de Paris (OSCE), incluant les États-Unis et le Canada, ont représenté, de la par du signataire français, une trahison de la ligne d’indépendance française et de l’intérêt européen.

La Pologne en pyromane

Kiev anticipe une défaite : selon « Actualités mondiales et françaises », Kiev se prépare à attribuer un statut juridique spécial aux citoyens polonais.
Ceci dans le contexte où le nombre de Polonais combattant en Ukraine augmente fortement (notamment à Kharkov, où des Polonais se sont déployés en tant que mercenaires).

Cela permet de penser à des choses originales, comme par exemple, sur la façon de faire participer la Pologne dans le conflit sans officialiser son engagement. @burrowingowl ajoute une rumeur : la possibilité que de tels arrangements puissent se voir ajouter des clauses secrètes, par exemple sur le statut de certains territoires d’Ukraine frontaliers avec la Pologne.

Et @rybar complète : « Aujourd’hui [22 mai], le président polonais Duda s’est rendu à Kiev où il a rencontré le dirigeant Zelensky. Les deux dirigeants ont fait plusieurs déclarations importantes :

– Zelensky a annoncé l’apparition d’un projet sur le statut spécial des citoyens polonais en Ukraine. Ses détails ne sont pas encore tout à fait clairs, mais nous parlons d’une expansion significative des droits des citoyens polonais sur le territoire de l’État sous contrôle des autorités de Kiev. Selon certaines informations, les Polonais pourront même occuper des postes étatiques.

– Zelenski a également annoncé la simplification du passage frontalier entre l’Ukraine et la Pologne. Duda a répondu que cela « permettra de repousser toute menace ». Auparavant, le dirigeant polonais avait promis que la frontière entre les deux États disparaîtrait dans un proche avenir.

– Duda a de nouveau déclaré que l’Ukraine devrait devenir membre de l’UE. Il n’a pas donné de date précise.

– Les accords signés démontrent la volonté des autorités polonaises de profiter de la situation et d’augmenter considérablement leur influence militaro-politique, économique et culturelle dans les régions occidentales de l’Ukraine.

Dans un avenir prévisible, il y aura davantage de documents bilatéraux similaires.

– Cela ne signifie pas que demain ou même dans un mois, les troupes polonaises entreront sur le territoire ukrainien. Cependant, tous ces accords ouvrent une immense fenêtre d’opportunité à Varsovie et lui libèrent les mains pour une invasion directe du territoire de l’Ukraine, et l’annexion des terres ukrainiennes.

– En gros, puisque l’UE ne veut pas intégrer l’Ukraine, il suffit de changer le nom du pays en « Pologne » et la question est réglée… »

Nous assistons à une véritable folie, résultat de l’abandon du cadre naturel des relations internationales : la souveraineté nationale et les frontières.

La plus grande folie est bien entendu celle de la Pologne. Elle se verra un jour confrontée à des réclamations de l’Allemagne sur les territoires perdus en 1945. Cela commencera vraisemblablement lorsque la Pologne demandera une augmentation de ses droits au sein de l’Union européenne du fait d’un accroissement de puissance.

La Grande-Bretagne aussi, atteinte d’une douce folie ! 

Le Mirror explique – avec entre autres sources Christopher Steele, l’auteur du Russiagate contre Donald Trump – que Vladimir Poutine est très malade. Le problème, c’est que les services britanniques n’arrivent pas à se mettre d’accord : pour les uns il a la maladie de Parkinson ; pour les autres un cancer ! D’une manière générale, le monde dirigeant occidental tient ferme à la croyance selon laquelle un coup d’État serait en préparation contre un président russe populaire à 80%. Et sans voir que si des critiques s’expriment éventuellement dans le monde dirigeant russe, c’est pour demander à Vladimir Poutine de laisser moins de portes ouvertes à la négociation.

Le Spectator est très inquiet de l’état de l’opinion italienne :

« Les sondages d’opinion italiens sont une lecture sinistre pour tous ceux qui croient – comme Biden, Johnson et peut-être Zelenski – que le seul moyen d’amener Poutine à la table des négociations est la force, c’est-à-dire davantage de sanctions et d’armes. Une majorité d’Italiens (56%) pensent que l’Amérique de M. Biden adopte une approche trop optimiste et aveugle vis-à-vis de l’Ukraine et que l’Italie et l’UE devraient élaborer une politique distincte. Seuls 26% pensent que l’Amérique défend la démocratie et l’Europe et que l’armement de l’Ukraine est la bonne façon de faire face à Poutine. Près des deux tiers des Italiens (62%) pensent que l’Occident doit « à tout prix » trouver un moyen d’ouvrir des pourparlers de paix, tandis que seulement un quart (26%) pense que nous devons d’abord vaincre militairement la Russie. …

La moitié des personnes interrogées pensent que l’envoi d’armes supplémentaires à l’Ukraine est une erreur – et seulement un quart (24%) pensent que c’est une bonne chose. Moins de la moitié (44%) pense que la Finlande et la Suède devraient rejoindre l’OTAN dès que possible. Si la majorité est favorable à des sanctions (mais pas sur le gaz, dont près de la moitié provient de Russie), seuls 14% pensent que les sanctions sont utiles ».

Le reste du monde s’organise sans l’Occident

Tension entre les dirigeants allemands de Bruxelles et ceux de Berlin : Christian Lindner ne veut pas entendre parler de lever de la dette pour reconstruire l’Ukraine. En revanche, il est d’accord pour utiliser à cet effet les avoirs gelés de la Banque centrale de Russie. Le ministre allemand des Finances a déclaré aussi que ce serait plus difficile de confisquer définitivement les avoirs des particuliers russes.

Les dirigeants russes avaient un moment acheté de l’euro, pensant qu’il s’agissait d’une diversification de leurs réserves face au dollar…

« L’un des plus grands fournisseurs d’énergie du Royaume-Uni a prévenu que jusqu’à 40% de ses clients seront en situation de précarité énergétique d’ici octobre et a demandé au gouvernement d’aider les foyers en difficulté.

Le patron d’E.On UK, Michael Lewis, a déclaré que la hausse des prix de l’énergie est « sans précédent » et qu’un nombre croissant de ses clients ont des arriérés de paiement.

M. Lewis a déclaré qu’environ un client sur huit avait déjà du mal à payer ses factures, avant même que le temps ne devienne plus froid et que le nouveau plafond des prix de l’énergie n’entre en vigueur en octobre, ce qui devrait entraîner une hausse significative.

« Nous avons besoin de plus d’interventions en octobre et elles doivent être très importantes », a-t-il déclaré à l’émission Sunday Programme de la BBC ».

Un peu de lucidité dans Les Echos sous la plume de Vincent Collen : « C’est un paradoxe de plus en plus difficile à justifier. Malgré la guerre en Ukraine, jour après jour, les Européens financent l’armée russe en achetant le gaz à prix d’or. Malgré les sanctions, les grandes déclarations et les promesses d’embargo, les Vingt-Sept envoient 200 millions de dollars par jour à Gazprom, l’entreprise publique qui détient le monopole des exportations du gaz russe par pipeline, selon les calculs de Thierry Bros, professeur à Sciences Po. De quoi couvrir le budget de la Défense de Russie, évalué à 180 millions de dollars par jour sur la base des dépenses de l’an dernier par le Center for Research on Clean Air and Energy ».

Et pendant ce temps, voilà ce qu’on lit dans le très officiel Global Times :

« Les BRICS devraient être ouverts aux pays influents qui représentent mieux les voix des économies de marché émergentes dans le monde, ce qui permettra à l’organisation de devenir plus forte et plus unie. Un BRICS plus robuste servira également à détourner les efforts de certains pays pour intensifier les turbulences mondiales, ont déclaré les observateurs après que les ministres des gouvernements ont soutenu l’expansion du BRICS.

Les accords sur les pays qui pourront rejoindre l’organisation ne pourront être conclus qu’après des discussions et une procédure approfondies entre les membres des BRICS, ont déclaré les experts chinois, ajoutant que les membres actuels du G20 qui souhaitent rejoindre les BRICS peuvent être classés par ordre de priorité, et que l’Indonésie et d’autres économies émergentes pourraient être des candidats probables.

« La Chine propose d’étudier les normes et procédures d’expansion des BRICS, afin de former progressivement un consensus », a déclaré le conseiller d’État et ministre des Affaires étrangères chinois Wang Yi lors d’une réunion en ligne des ministres des Affaires étrangères des BRICS.

Selon la déclaration commune publiée par les ministres, ils ont soutenu la promotion des discussions entre les membres des BRICS sur le processus d’expansion, et ils ont convenu de clarifier davantage les principes directeurs, les normes, les critères et les procédures de ce processus d’expansion.

L’inclusion de nouveaux membres au sein de l’organisation pourrait mieux soutenir le rôle positif de l’organisation dans la gestion des affaires internationales et compenser l’impact négatif de la tentative de certains pays d’intensifier la confrontation géopolitique et de renverser la mondialisation en formant des blocs politiques, a déclaré Song Guoyou, directeur adjoint du Centre d’études américaines de l’université Fudan au Global Times samedi.

Une expansion des BRICS pourrait également jeter les bases pour que l’organisation reste forte parmi les différents groupes internationaux et face à un ordre mondial turbulent, a déclaré au Global Times un expert en affaires internationales basé à Pékin, sous couvert d’anonymat.

Quant à savoir quels pays peuvent être envisagés pour entrer dans l’organisation, l’expert a déclaré que cela sera décidé après des procédures détaillées et des discussions entre les pays membres actuels des BRICS, a déclaré l’expert, notant que « Chaque pays peut avoir sa préférence pour soutenir différents nouveaux membres, et finalement les BRICS parviendront à un accord compromis par la coordination et le dialogue ».

Les cinq pays des BRICS, initialement formés en 2009, comprennent désormais la Chine, le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud, qui les a rejoints en 2010.

Wang Yiwei, directeur de l’Institut des affaires internationales de l’Université Renmin de Chine, a suggéré dans une interview accordée au Global Times samedi que les pays qui appartiennent aux membres du G20 et qui sont également intéressés par l’adhésion aux BRICS peuvent être considérés en premier lieu.

L’Indonésie, par exemple, en tant que représentant fort des économies de marché émergentes et plus grand pays musulman, est susceptible d’être un candidat potentiel, a noté Wang.

En outre, l’Argentine, l’un des pays du G20, a déjà exprimé sa volonté d’évoluer vers une coordination toujours plus étroite avec les pays des BRICS, selon les médias.

L’objectif de l’inclusion de nouveaux membres étant de renforcer l’organisation, les candidats susceptibles de l’affaiblir ou de la diviser seront définitivement écartés, selon les experts.

Wang Wenbin, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, a déclaré que la force des BRICS réside dans leur diversité et leur représentation. Les membres des BRICS espèrent approfondir la coopération avec d’autres marchés émergents et pays en développement, et ils s’attendent également à ce que l’attrait des BRICS augmente.

Une consultation « BRICS Plus » a eu lieu vendredi soir dans le cadre de la réunion virtuelle des ministres des Affaires étrangères des BRICS. Les ministres des Affaires étrangères ou leurs représentants d’Argentine, d’Égypte, d’Indonésie, du Kazakhstan, du Nigeria, des Émirats arabes unis, d’Arabie saoudite, du Sénégal et de Thaïlande y ont participé ».

Et pour enfoncer le clou, une analyse de Susan Thornton, peu suspecte de russophilie :

« En 2022, quatre grands sommets multilatéraux auxquels participe traditionnellement la Russie se tiendront en Asie de l’Est : les BRICS, le sommet de l’Asie de l’Est, le G20 et l’APEC (Asia-Pacific Economic Cooperation). La Chine accueillera le sommet des BRICS à la fin du mois de juin. Le président russe Vladimir Poutine y apparaîtra presque certainement, car les autres membres – Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud – se sont abstenus de condamner l’invasion de la Russie.

Les trois autres sommets asiatiques se tiendront en novembre, le Cambodge accueillant le sommet de l’Asie de l’Est du 11 au 13 novembre. S’il est peu probable que l’ASEAN désinvite la Russie, si les États-Unis boycottent le sommet, ils laisseront le champ libre à la Chine. Le sujet a été abordé lors du sommet États-Unis-ASEAN le 13 mai à Washington, mais le mantra de l’ASEAN est « l’inclusivité » et la Russie est un partenaire important.

Les luttes autour de la participation de la Russie perturbent déjà le G20, prévu les 15 et 16 novembre en Indonésie. Les États-Unis et d’autres ministres des Finances ont interrompu les présentateurs russes lors d’une session des ministres des Finances du G20 en avril et les États-Unis ont demandé l’exclusion de la Russie du prochain sommet. Mais le G20 est une organisation fondée sur le consensus et de nombreux membres du G20, dont la Chine, rejettent l’exclusion de la Russie.

La Thaïlande accueillera l’APEC juste après le G20. Au-delà de l’invitation russe, elle devra aussi se débattre avec la réalité que l’objectif emblématique de l’APEC, à savoir l’intégration économique régionale, a fait marche arrière sur fond de protectionnisme rampant, de régimes de sanctions en cascade et de manifestations populaires de solidarité politique telles que les boycotts. Réunis pour la première fois depuis 2018, les bouleversements économiques découlant à la fois de la guerre en Russie et des frictions entre les États-Unis et la Chine risquent de prendre le dessus sur le programme d’ouverture des marchés de l’APEC.

La Chine, pour sa part, saisira les opportunités laissées par un vide de leadership diplomatique américain en Asie. L’administration Biden a tenté d’affirmer un agenda régional par le biais de réunions régulières de la Quadrilatérale (États-Unis, Japon, Inde et Australie) et a essayé de compenser la négligence récente par Washington de l’Asie du Sud-Est en accueillant les dirigeants de l’ASEAN à Washington. Mais la Chine a fait avancer l’accord de partenariat économique global régional (RCEP) et continue de vanter les mérites de l’intégration régionale et des projets de connectivité locaux. L’agenda économique américain dans la région a jusqu’à présent été absent.

Dans le sillage des sanctions extraordinaires contre la Russie, la Chine se prépare à faire face à de nouvelles séries de sanctions américaines sur les droits de l’homme, la technologie et la sécurité. Pékin profitera du conflit pour redoubler d’efforts en matière de dédollarisation et pour séduire ses partenaires régionaux et du Sud. La perspective de sanctions similaires à celles imposées par la Russie ne modifiera pas les calculs de la Chine quant à ses objectifs et intérêts stratégiques, mais elle redoublera d’efforts pour se protéger de telles mesures.

Les gouvernements d’Asie de l’Est, qui étaient déjà malmenés par l’escalade rapide des tensions entre les États-Unis et la Chine, sont désormais confrontés à de nouvelles préoccupations. Alors que les alliés occidentaux se tournent vers les structures du G7, de l’OTAN et de la Quadrilatérale, la majorité des pays en dehors du G7 ayant leurs propres intérêts ne resteront pas sur la touche en attendant des instructions. Il est probable qu’ils poursuivront leur approche inclusive de la « grande tente », qui maximise leurs options diplomatiques et leur marge de manœuvre, en particulier en cette période d’incertitude ».

source : Le Courrier des Stratèges

Ukraine : La débâcle commence

 

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par Moon of Alabama.

Le 14 mai, je faisais remarquer que les États-Unis avaient demandé à la Russie un cessez-le-feu en Ukraine :

« Le compte-rendu américain de l’appel dit :

« Le 13 mai, le secrétaire à la Défense Lloyd J. Austin III a parlé avec le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgu pour la première fois depuis le 18 février. Le secrétaire Austin a demandé instamment un cessez-le-feu immédiat en Ukraine et a souligné l’importance de maintenir les lignes de communication. » …

Austin est à l’origine de l’appel et les États-Unis cherchent à obtenir un cessez-le-feu en Ukraine !!! »

Hier, les officiers supérieurs étasunien et russe se sont parlé au téléphone et là encore, les États-Unis avaient initié l’appel :

« Le général Mark Milley, président des chefs d’état-major interarmées, et le général Valery Gerasimov, chef de l’état-major général russe, ont eu une conversation que le Pentagone a refusé de détailler au-delà de la reconnaissance de l’événement. »

Les choses doivent aller mal en Ukraine pour que cela se produise. En effet, si l’on se fie à la « liste d’activité » publiée quotidiennement par le ministère russe de la Défense, toutes les positions de l’armée ukrainienne sont soumises à des tirs d’artillerie lourde et celle-ci perd environ 500 hommes par jour. En plus, des frappes russes efficaces sont menées sur des camps d’entraînement, des sites de stockage d’armes et des plates-formes de transport dans tout le pays.

En outre, la situation tactique sur la ligne de front orientale a changé après que les forces russes ont réussi à franchir la ligne de front fortement fortifiée.

Il y a quelques jours, l’armée russe a avancé le long de la route H-32, a percé la ligne en direction de Propasna et a pris la ville. Depuis, elle a étendu son avancée en prenant plusieurs villages au nord, à l’ouest et au sud.

Cette percée donne la possibilité de remonter les fortifications ukrainiennes le long de la ligne de front par des attaques de flanc ou par l’arrière. En coupant les lignes de ravitaillement des troupes ukrainiennes au nord et au sud, des enveloppes peuvent être créées qui mèneront finalement à des chaudrons sans issue pour les troupes ukrainiennes.

Ceci est particulièrement dangereux pour les quelques milliers de soldats au nord du renflement qui défendent actuellement les villes de Sieverodonetsk et Lysychansk dans la partie nord-est de la bulle supérieure.

Le plan russe était de faire une autre percée du nord en poussant jusqu’à Siversk pour ensuite fermer l’enveloppe supérieure. Mais après plusieurs tentatives infructueuses de traverser la zone forestière et la rivière Seversky Donets, cette percée n’a toujours pas eu lieu.

La Russie est maintenant susceptible de pousser des troupes fraîches dans le renflement de Propasna pour étendre sa portée dans toutes les directions. Les rapports sur les actions en cours montrent que les combats et les bombardements intensifs sur la ligne de front se poursuivent et que les bombardements continuent également de cibler les carrefours logistiques.

Les autres fronts en Ukraine sont actuellement relativement calmes, avec peu de tirs directs. Pourtant, les attaques d’artillerie russes, toujours quotidiennes, touchent toutes les lignes de front ukrainiennes et font des victimes chaque jour.

Quelque 2000 soldats de la milice Azov et de l’armée ukrainienne ont quitté les catacombes d’Azovstal à Marioupol. Un millier d’autres pourraient encore s’y trouver. L’armée russe filtre ces prisonniers. Les membres de la milice Azov et d’autres milices seront traduits en justice. Les soldats de l’armée ukrainienne deviendront des prisonniers de guerre.

La pénurie d’essence et de diesel en Ukraine a actuellement de graves répercussions. Même l’armée ukrainienne rationne désormais son carburant. Depuis environ six semaines, la Russie a systématiquement bombardé les raffineries et les sites de stockage de carburant en Ukraine. Elle a également détruit les ponts ferroviaires le long des lignes qui acheminaient le carburant depuis la Moldavie et la Roumanie.

Dans le même temps, le gouvernement ukrainien continuait à réglementer le prix du carburant. Les prix de vente au consommateur du diesel et de l’essence sont fixés. Du coup, le coût du carburant importé de Pologne par des camions privés dépassait le prix que les propriétaires de stations-service pouvaient le vendre. En conséquence, les stations-service se sont retrouvées à sec, leurs propriétaires s’abstenant d’acheter du nouveau carburant.

Il y a trois jours, le régime de Zelensky à Kiev a finalement mis fin au contrôle du prix du carburant :

« Selon le [ministre de l’économie] Svyrydenko, le gouvernement s’attend à ce que le prix maximum du diesel ne dépasse pas 58 UAH (1,97 $) et celui de l’essence 52 UAH (1,76 $) par litre, une fois le contrôle levé. …

« Dès que nous aurons le sentiment que les opérateurs du marché abusent de leur position, nous leur imposerons des sanctions », a-t-elle ajouté. « Nous surveillerons la situation au quotidien ». »

Les prix prévus sont inférieurs à ceux demandés actuellement en Allemagne, et ce sans avoir à transporter le carburant par camion sur les 600 kilomètres qui séparent la Pologne de Kiev. La menace de sanctions signifie également que les grossistes locaux seront peu incités à vendre du carburant. Le salaire moyen en Ukraine étant d’environ 480 dollars par mois, les prix réels du carburant deviendront bientôt un autre choc économique.

Le gouvernement ukrainien poursuit également ses attaques contre les syndicats et le droit du travail :

« En mars, le Parlement ukrainien a adopté une loi de guerre qui réduit considérablement la capacité des syndicats à représenter leurs membres, a introduit la « suspension de l’emploi » (ce qui signifie que les employés ne sont pas licenciés, mais que leur travail et leur salaire sont suspendus) et donne aux employeurs le droit de suspendre unilatéralement les conventions collectives. …

Mais au-delà de cette mesure temporaire, un groupe de députés et de fonctionnaires ukrainiens vise désormais à « libéraliser » et à « désoviétiser » davantage le droit du travail du pays. Selon un projet de loi, les personnes qui travaillent dans des petites et moyennes entreprises – celles qui comptent jusqu’à 250 employés – seraient, de fait, exclues du droit du travail en vigueur dans le pays et couvertes par des contrats individuels négociés avec leur employeur. Plus de 70% de la main-d’œuvre ukrainienne serait touchée par ce changement. …

Dans un contexte où l’on craint que les responsables ukrainiens ne profitent de l’invasion russe pour faire passer une déréglementation radicale du droit du travail attendue depuis longtemps, un expert a averti que l’introduction du droit civil dans les relations de travail risquait d’ouvrir une « boîte de Pandore » pour les travailleurs. »

Au total, la situation socio-économique de l’Ukraine est catastrophique. La situation militaire est encore pire. Marioupol est tombée et les troupes russes qui y sont encore pourront bientôt aller ailleurs. L’avancée à Propasna menace d’envelopper toute la ligne de front nord ainsi que le noyau de l’armée ukrainienne.

On ne parle plus de la « victoire » de l’armée ukrainienne, comme à Kiev ou à Karkov, où les troupes russes se sont retirées en bon ordre après avoir fini de tenir les forces ukrainiennes en place.

Le commandement ukrainien a envoyé plusieurs brigades territoriales sur les lignes de front. Ces unités étaient censées défendre leurs villes d’origine. Elles sont composées d’hommes d’âge moyen appelés sous les drapeaux. Ils ont peu d’expérience du combat et manquent d’armes lourdes. Plusieurs de ces unités ont publié des vidéos disant qu’elles abandonnaient. Elles déplorent que leurs commandants les aient quittées lorsque leur situation est devenue critique.

Le fait que l’armée ukrainienne utilise désormais ces unités comme chair à canon montre qu’il ne lui reste que peu de réserves.

Les armes qui arrivent de l’ouest ont du mal à atteindre les lignes de front et ont eu jusqu’à présent très peu d’effet. Elles ne sont que des gouttes d’eau sur une plaque chauffante.

Toutes ces raisons expliquent pourquoi Austin et Milley ont téléphoné à leurs homologues russes. Ce sont également les raisons pour lesquelles les rédacteurs du New York Times appellent l’administration Biden à cesser ses fanfaronnades et à adopter une position plus réaliste :

« Les récentes déclarations belliqueuses de Washington ; l’affirmation du président Biden selon laquelle M. Poutine « ne peut pas rester au pouvoir », le commentaire du secrétaire à la défense Lloyd Austin selon lequel la Russie doit être « affaiblie » et la promesse de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, disant que les États-Unis soutiendront l’Ukraine « jusqu’à ce que la victoire soit remportée », sont peut-être des proclamations de soutien enthousiastes, mais ne favorisent pas des négociations. …

En fin de compte, ce sont les Ukrainiens qui doivent prendre les décisions difficiles : Ce sont eux qui se battent, meurent et perdent leurs maisons à cause de l’agression russe, et ce sont eux qui doivent décider à quoi pourrait ressembler la fin de la guerre. Si le conflit débouche sur de véritables négociations, ce seront les dirigeants ukrainiens qui devront prendre les douloureuses décisions territoriales qu’exigera tout compromis. …

[Alors que la guerre se poursuit, M. Biden devrait également faire comprendre au président Volodymyr Zelensky et à son peuple qu’il y a une limite à ce que les États-Unis et l’OTAN sont prêts à faire pour affronter la Russie, et une limite aux armes, à l’argent et au soutien politique qu’ils peuvent rassembler. Il est impératif que les décisions du gouvernement ukrainien soient fondées sur une évaluation réaliste de ses moyens et de la quantité de destruction que l’Ukraine peut encore supporter ...

desastre de guerre en ukraine

Affronter cette réalité peut être douloureux, mais ce n’est pas de l’apaisement. C’est ce que les gouvernements ont le devoir de faire, et non de courir après une « victoire » illusoire. La Russie ressentira la douleur de l’isolement et des sanctions économiques débilitantes pendant des années encore, et M. Poutine entrera dans l’histoire comme étant un boucher. Le défi consiste maintenant à se cesser toute euphorie, à arrêter de se gausser et à se concentrer sur la définition et l’achèvement de la mission. Le soutien de l’Amérique à l’Ukraine est un test de sa place dans le monde au XXIe siècle, et M. Biden a l’occasion et l’obligation de contribuer à définir ce qu’elle sera. »

source : Moon of Alabama

traduction Wayan, relu par Hervé, pour Le Saker Francophone

 

CHAR UKRAINIEN EN FLAME

 

 

Assauts autour du bastion d’Avdeevka

 

 

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par Erwan Castel.

Précédemment j’ai évoqué l’importance stratégique de la ville d’Avdeevka située à 10 km au Nord de Donetsk et qui, avec Marinka, est l’un des deux points d’appui sur lesquels repose toute la ligne de front ukrainienne devant Donetsk, et les opérations offensives en cours contre ses défenses.

Avdeevka est l’un des petits chaudrons en cours de formation le long de la ligne de front du Donbass visant à détruire les uns après les autres les groupements bataillonnaires tactiques du corps de bataille ukrainien dans le Donbass. Sa garnison est estimée à environ 4000 hommes appartenant principalement à la 56e Brigade mécanisée ukrainienne renforcée par des unités d’artillerie, des équipes antichars et snipers ainsi que des groupes de radicaux nationalistes et mercenaires étrangers.

Carte générale du front de Donetsk au 20 mai 2022

Encadré en blanc, le secteur d’Avdeevka à 10 km au Nord de Donetsk.

Depuis cette semaine, les bombardements russo-républicains sur ce secteur crucial du front de Donetsk se sont intensifiés, assommant jour et nuit les positions ukrainiennes extérieures et périphériques d’Avdeevka ainsi que les dépôts et états-majors situés dans la ville désertée par la majorité de sa population dont certains s’étaient installés dans des écoles abandonnées pour dissuader les tirs alliés et dans le cas où ils sont finalement repérés et visés offrir à la propagande kiévienne des images alimentant le fantasme d’une armée russe génocidaire.

Voilà une photo qu’on retrouvera sans nul doute dans les clabaudages de la propagande ukro-atlantiste qui bien sûr oublieront de préciser que cette école est fermée depuis plusieurs semaines et qu’elle était réquisitionnée pour abriter un état-major et un dépôt de l’armée ukrainienne.

Dans la conduite des chaudrons piégeant les forces ukrainiennes, le travail de l’artillerie appuyé aujourd’hui par les bombardements de l’aviation et des missiles, est essentiel pour forcer les unités à se replier dans les bastions, détruire leurs forces blindées et d’artillerie mais aussi leurs dépôts et convois logistiques. Formées à l’excellence de l’artillerie soviétique et aguerries par 8 années de guerre dans le Donbass, les unités d’artillerie républicaines (Brigade Kalmius et batteries des brigades mécanisées) montrent aujourd’hui une efficacité redoutable :

Chars ukrainiens de la 54e brigade sous le feu de l’artillerie de la 100e brigade républicaine sur la périphérie à l’Ouest d’Avdeevka. En tentant de s’enfuir les blindés manquent d’écraser de leur infanterie, et un des blindés est touché et détruit

Géolocalisation du bombardement. À l’horizon la ville de Donetsk.

Sur le front de Donetsk, une batterie d’obusiers automoteurs de 122mm 2s1 « Godzivka » de la 100e brigade tirent sur des positions d’Avdeevka

Comme dans les autres chaudrons réalisés ou en formation comme ceux de Marioupol (24 février- 21 avril) ou Severodonetsk et Krasni Liman (secteur Nord du Donbass), on observe un retrait rapide des forces ukrainiennes postés sur les avant-postes extérieurs dès les premiers assauts et bombardements importants subis, vers les défenses à l’abri des tissus urbains qui offrent une meilleure protection et le bouclier humain des civils étant restés dans les quartiers résidentiels.

Sous les bombardements et les premiers assauts des forces russes et républicaines nombre d’unités ukrainiennes abandonnent les hameaux environnants pour les périphéries urbaines qui sont mieux fortifiées.

Les assauts russo-républicaines en cours autour d’Avdeevka s’intensifient sur 3 directions distinctes :

  • Au Nord, la percée se poursuit au Nord de Kamienka, poursuivant significativement l’encerclement d’Avdeevka par le Nord,
  • Au Sud, la libération de Peski qui est un des avant-postes d’Avdeevka situé dans le secteur de l’aéroport de Donetsk se poursuit,
  • À l’Est, les combats font rage pour le contrôle de la partie ukrainienne de la zone industrielle de Promka située entre Avdeeka et Yasinovataya

Au Nord : couper l’approvisionnement et encercler

Au Nord d’Avdeevka les forces ukrainiennes tentent de freiner le plus longtemps possible la manœuvre d’encerclement engagée par les forces républicaines depuis le front entre Yasinovataya et Gorlovka, qui ont déjà libéré Novosilevka Druga et les quartiers l’Est de Novobakhmutivka. Lorsque Kamienka sera conquis, la route menant à Kontantinovka sur laquelle s’appuie le front ukrainien sur ce flanc sera franchie et l’étau pourra se resserrer jusqu’aux faubourgs Nord-Est d’Avdeevka.

Véhicule de transport de troupes russe BTR 82A.

Face à cette menace, les forces ukrainiennes ont détruit le barrage de la retenue d’eau située au Nord d’Avdeevka pour inonder le secteur à l’Ouest devant l’avancée des forces russo-républicaines. (voir la vidéo ici).

Comme d’habitude, les forces ukrainiennes refusent le combat sur les terrains ouverts qu’ils laissent aux champs de mines pour mener des freinages d’infanterie à partir des hameaux des zones industrielles et quelques bois environnants Avdeevka notamment avec des groupes antichars et des snipers.

Ici la position d’un sniper ukrainien est détruite avec un missile antichar filoguidé sur les défenses extérieures d’Avdeevka

Au Sud, détruire les avants postes devant Donetsk

Sur le front de l’aéroport de Donetsk, dans la périphérie Nord de la cité, le groupe blindé ukrainien d’Avdeevka dispose de plusieurs postes avancés à partir desquels il peut maintenir une pression d’artillerie sur les positions républicaines et les quartiers résidentiels des districts de Kuybishevski et Kievsky. Les deux principaux postes avancés ukrainiens de ce secteur sont Opitnoe et Peski au Nord et à l’Ouest de l’aéroport

Le redoutable Char de combat russe T72 B3.

Les milices républicaines de Donetsk avec l’appui des forces spéciales de la 22e brigade russe ont commencé la libération de Peski sur lesquelles s’appuie le dispositif ukrainien devant l’aéroport. Il est probable que les forces ukrainiennes abandonnent bientôt cette localité complètement en ruine depuis 2014 et se replie sur une nouvelle ligne de front Est-Ouest le long d’une petite rivière ponctuée par une succession d’étangs entre Spartak-Opitnoe-Vodyane-Netaïlove-Karlovka…

Venant appuyer les progressions de l’infanterie, républicaine, un char de combat russe T72 B3 vient « traiter » une position ukrainienne fortifiée

À l’Ouest, conquérir la zone industrielle de Promka

Sans prétention, je connais bien ce secteur du front car mon unité de la brigade « Piatnashka » y est déployée depuis 2016 au milieu des ruines de Promka, une zone industrielle complètement détruite bordant la voie rapide entre Yasinotaya et Avdeevka.

Sniper russe se préparant au combat.

Prendre le contrôle de cette zone permettra aux forces russo-républicaines de resserrer l’encerclement d’Avdeevka jusqu’à ses faubourgs Est et de libérer enfin la circulation sur cette voie rapide reliant les fronts de Donetsk et Gorlovka.

Tandis que certaines compagnies ont été déployées sur le front de Marioupol, les autres unités de la brigade internationale « Piatnashka » ont continué leur mission sur le front de Promka, participant ainsi à l’offensive sur Avdeevka.

Volontaires internationaux de la brigade « Piatnashka » devenue le 2e bataillon
des forces spéciales du
 ministère de l’Intérieur de la Rép. Pop. de Donetsk

Du côté ukrainien

Au lendemain de la piteuse reddition de la garnison d’Azovstal qui, malgré son effectif important (2000 hommes valides) a préféré capituler plutôt que d’offrir au mythe nationaliste ukrainien un « baroud d’honneur », les forces ukrainiennes restant dans le Donbass montrent des signes d’effondrement de leur ligne de front percée dans plusieurs secteurs de (Severodonetsk, Popasnaya, Gorlovka, Olenovka) et de découragement moral d’autant plus que leur usure opérationnelle est plus rapide que l’arrivée des unités renforts et des armes occidentales tant promises depuis plusieurs semaines.

Sur le front d’Avdeevka la principale menace pesant sur les groupes bataillonnaires ukrainiens est que les routes E50 et H20 soient coupés par les avancées russo-républicaines, les privant ainsi d’hypothétiques approvisionnements et renforts mais aussi de chemin de repli vers une nouvelle ligne de défense plus à l’Ouest. Et au vu de leurs faibles garnisons et du terrain ouvert qui est difficile à défendre (contrairement aux collines boisées et la rivière Donets dans le secteur Nord du Donbass) leur résistance même la plus longue possible sera balayée rapidement, n’apportant rien à la stratégie ukrainienne à part la perte de leurs effectifs de combat.

Mais malgré cette évidence le commandement ukrainien qui obéit plus à des fantasmes politiques qu’à une stratégie militaire semble vouloir, comme à Marioupol, sacrifier ses soldats au bucher des vanités d’un pouvoir kiévien soumis aux intérêts atlantistes étasuniens.

Plus vite ces idiots utiles de la ploutocratie mondialiste seront détruits ou se rendront moins les villes où ils se terrent seront détruites par les combats et bombardements libérateurs.

Et pour finir en riant, apprécions le niveau technologique de ces auxiliaires de la puissante et invincible Organisation du Traité de l’Atlantique Nord ! :

Sur le front d’Avdeevka des soldats ukrainiens cheminant gaillardement vers leurs positions

source : Alawata Rebellion

 

 

La Russie réécrit l’art de la guerre hybride

 

 

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par Pepe Escobar.

La guerre hybride se déroule principalement sur le champ de bataille économique - financier – et le cadran de douleur pour l’Occident collectif ne fera qu’augmenter.

L’Ukraine est en train de « gagner », tel est le « récit » fictif imposé par l’OTAN.

Alors, pourquoi le marchand d’armes réaménagé en chef du Pentagone, Lloyd « Raytheon » Austin, a-t-il littéralement supplié depuis fin février que le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgu, réponde à ses appels téléphoniques, pour que son souhait soit finalement exaucé ?

C’est maintenant confirmé par une de mes meilleures sources. L’appel était une conséquence directe de la panique. Le gouvernement des États-Unis veut à tout prix faire échouer l’enquête russe détaillée – et l’accumulation de preuves – sur les laboratoires américains d’armes biologiques en Ukraine, comme je l’ai souligné dans une chronique précédente.

Cet appel téléphonique a eu lieu exactement après une déclaration officielle de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU le 13 mai : nous utiliserons les articles 5 et 6 de la Convention sur l’interdiction des armes biologiques pour enquêter sur les « expériences » biologiques du Pentagone en Ukraine.

Cette déclaration a été réitérée par le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé du désarmement, Thomas Markram, alors même que tous les ambassadeurs des pays membres de l’OTAN ont, comme on pouvait s’y attendre, nié l’existence des preuves recueillies en les qualifiant de « désinformation russe ».

Choïgu a vu venir l’appel depuis des lustres. Reuters, qui s’est contenté de citer le proverbial « officiel du Pentagone », a affirmé que l’appel, qui aurait duré une heure, n’aurait mené à rien. Cela n’a pas de sens. Austin, selon les Américains, a demandé un « cessez-le-feu », ce qui a dû provoquer un sourire de chat sibérien sur le visage de Choïgu.

Choïgu sait exactement de quel côté le vent souffle sur le terrain – pour les forces armées ukrainiennes comme pour les UkroNazis. Il ne s’agit pas seulement de la débâcle d’Azovstal – et de l’effondrement général de l’armée de Kiev.

Après la chute de Popasna – le bastion ukrainien le plus crucial et le plus fortifié du Donbass – les Russes et les forces de Donetsk/Lougansk ont ouvert des brèches dans les défenses le long de quatre vecteurs différents : nord, nord-ouest, ouest et sud. Ce qui reste du front ukrainien s’effrite – rapidement, avec un énorme chaudron subdivisé en un labyrinthe de mini-chaudrons : un désastre militaire que le gouvernement américain ne peut absolument pas éviter.

Maintenant, en parallèle, nous pouvons également nous attendre à une exposition complète – en surrégime – du racket des armes biologiques du Pentagone. La seule « offre que vous ne pouvez pas refuser » qui reste au gouvernement américain serait de présenter quelque chose de tangible aux Russes pour éviter une enquête complète.

Cela n’arrivera pas. Moscou sait parfaitement que rendre public un travail illégal sur des armes biologiques interdites est une menace existentielle pour l’État profond américain. Surtout lorsque les documents saisis par les Russes montrent que Big Pharma – via Pfizer, Moderna, Merck et Gilead – était impliqué dans plusieurs « expériences ». Exposer pleinement l’ensemble du labyrinthe, dès le début, était l’un des objectifs déclarés de Poutine.

D’autres « mesures militaro-techniques » ?

Trois jours après la présentation à l’ONU, le conseil du ministère russe des Affaires étrangères a tenu une session spéciale pour discuter « des réalités géopolitiques radicalement différentes qui se sont développées à la suite de la guerre hybride contre notre pays déclenchée par l’Occident – sous le prétexte de la situation en Ukraine – d’une ampleur et d’une férocité sans précédent, avec notamment la renaissance en Europe d’une vision raciste du monde sous la forme d’une russophobie des cavernes, un cours ouvert pour « l’abolition » de la Russie et de tout ce qui est russe. »

Il n’est donc pas étonnant que « le cours révisionniste agressif de l’Occident exige une révision radicale des relations de la Russie avec les États inamicaux. »

Nous devons nous attendre à la publication prochaine d’une « nouvelle édition du concept de politique étrangère de la Fédération de Russie. »

Ce nouveau concept de politique étrangère développera ce que le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a souligné une fois de plus lors de la réunion organisée à l’occasion de la 30ème assemblée du Conseil de politique étrangère et de défense : les États-Unis ont déclaré une guerre hybride totale à la Russie. La seule chose qui manque, en l’état actuel des choses, est une déclaration de guerre formelle.

Au-delà du brouillard de désinformation qui entoure la demande d’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède – que l’on appelle les « Nordiques idiots » -, ce qui importe vraiment, c’est un autre exemple de déclaration de guerre : la perspective de missiles à têtes nucléaires stationnés très près des frontières russes. Moscou a déjà prévenu les Finlandais et les Suédois, poliment, que cela serait réglé par des « mesures militaro-techniques ». C’est exactement ce qu’on a dit à Washington – et aux sous-fifres de l’OTAN – avant le début de l’Opération Z.

Et bien sûr, cela va beaucoup plus loin, impliquant également la Roumanie et la Pologne. Bucarest dispose déjà de lanceurs de missiles Aegis Ashore capables d’envoyer des Tomahawks à ogives nucléaires sur la Russie, tandis que Varsovie est en train de recevoir les mêmes systèmes. Pour aller droit au but, s’il n’y a pas de désescalade, ils finiront tous par recevoir la carte de visite hypersonique de M. Khinjal.

La Turquie, membre de l’OTAN, joue quant à elle un jeu habile en publiant sa propre liste d’exigences avant même d’envisager le pari des pays nordiques. Ankara ne veut plus de sanctions sur son achat de S-400 et, en plus, être réintégrée dans le programme F-35. Il sera fascinant d’observer ce que la voix du maître inventera pour séduire le sultan. L’engagement des pays nordiques dans une « position claire et sans équivoque » contre le PKK et le YPD n’est manifestement pas suffisant pour le Sultan, qui s’est réjoui de brouiller encore plus les pistes en soulignant que l’achat d’énergie russe est une question « stratégique » pour la Turquie.

Contrer le choc et effroi financier

Il est désormais évident que l’Opération Z, d’une durée indéterminée, vise la puissance unipolaire de l’hégémon, l’expansion infinie de l’OTAN vassalisée et l’architecture financière mondiale – une combinaison entrelacée qui transcende largement le champ de bataille de l’Ukraine.

L’hystérie des sanctions occidentales en série a fini par déclencher les contre-mesures financières de la Russie, jusqu’à présent plutôt réussies. La guerre hybride se déroule principalement sur le champ de bataille économique/financier – et le cadran de la douleur pour l’Occident collectif ne fera qu’augmenter : inflation, hausse des prix des matières premières, rupture des chaînes d’approvisionnement, explosion du coût de la vie, appauvrissement des classes moyennes et, malheureusement pour de grandes parties du Sud, pauvreté et famine.

Dans un avenir proche, à mesure que des preuves internes feront surface, des arguments convaincants seront avancés pour démontrer que les dirigeants russes ont même joué le jeu du pari financier occidental et du vol flagrant de plus de 300 milliards de dollars de réserves russes.

Cela implique qu’il y a déjà des années – disons, au moins depuis 2016, sur la base des analyses de Sergey Glazyev – le Kremlin savait que cela se produirait inévitablement. Comme la confiance reste un fondement rigide d’un système monétaire, les dirigeants russes ont peut-être calculé que les Américains et leurs vassaux, mus par une russophobie aveugle, joueraient toutes leurs cartes à la fois lorsque la situation se présenterait – démolissant complètement la confiance mondiale envers « leur » système.

En raison des ressources naturelles infinies de la Russie, le Kremlin a peut-être prévu que le pays finirait par survivre au choc financier et en profiterait même (appréciation du rouble incluse). La récompense est tout simplement trop douce : ouvrir la voie au dollar condamné – sans avoir à demander à M. Sarmat de présenter sa carte de visite nucléaire.

La Russie pourrait même envisager l’hypothèse d’un retour en force sur ces fonds volés. Un grand nombre d’actifs occidentaux – jusqu’à 500 milliards de dollars au total – peuvent être nationalisés si le Kremlin le souhaite.

La Russie est donc en train de gagner non seulement sur le plan militaire, mais aussi, dans une large mesure, sur le plan géopolitique – 88% de la planète ne s’alignent pas sur l’hystérie de l’OTAN – et, bien sûr, dans la sphère économique/financière.

C’est en fait le principal champ de bataille de la guerre hybride où l’Occident collectif est mis en échec. L’une des prochaines étapes clés sera l’élargissement des BRICS, qui coordonneront leur stratégie de contournement du dollar.

Rien de ce qui précède ne doit éclipser les répercussions interconnectées, encore à mesurer, de la reddition massive des néonazis d’Azov à l’UkroNazistan Central dans Azovstal.

Le « récit » occidental mythique sur les héros combattants de la liberté imposé depuis février par les médias de l’OTAN s’est effondré d’un seul coup. Un silence de tonnerre s’est installé sur tout le front de l’infoguerre occidentale, où personne n’a même tenté de chanter cette chanson minable, « gagnante » de l’Eurovision.

Ce qui s’est passé, en substance, c’est que la crème de la crème des néo-nazis formés par l’OTAN, « conseillés » par les meilleurs experts occidentaux, armés jusqu’à la mort, retranchés dans de profonds bunkers antinucléaires en béton dans les entrailles d’Azovstal, a été soit pulvérisée, soit forcée à se rendre comme des rats acculés.

UKRAINIEN SOLDAT NAZI

La Novorossiya, qui change la donne

L’état-major russe va ajuster sa tactique en vue du suivi majeur dans le Donbass – comme en débattent sans cesse les meilleurs analystes et correspondants de guerre russes. Ils devront faire face à un problème inéluctable : alors que les Russes démolissent méthodiquement l’armée ukrainienne – désagrégée – dans le Donbass, une nouvelle armée de l’OTAN est en train d’être entraînée et militarisée en Ukraine occidentale.

Il y a donc un réel danger qu’en fonction des objectifs ultimes à long terme de l’Opération Z – qui ne sont partagés que par les dirigeants militaires russes – Moscou risque de rencontrer, dans quelques mois, une incarnation mobile et mieux armée de l’armée démoralisée qu’elle est en train de détruire. Et c’est exactement ce que les Américains entendent par « affaiblir » la Russie.

En l’état actuel des choses, il existe plusieurs raisons pour lesquelles une nouvelle réalité de la Novorossiya peut s’avérer être un changement de jeu positif pour la Russie. Parmi elles :

1. Le complexe économique/logistique de Kharkiv à Odessa – le long de Donetsk, Lougansk, Dnepropetrovsk, Zaporozhye, Kherson, Myikolaïv – est intimement lié à l’industrie russe.

2. En contrôlant la mer d’Azov – déjà un « lac russe » de facto – puis la mer Noire, la Russie aura le contrôle total des voies d’exportation de la production céréalière de classe mondiale de la région. Bonus supplémentaire : exclusion totale de l’OTAN.

3. Tout ce qui précède suggère un effort concerté pour le développement d’un complexe intégré d’industrie agro-lourde – avec en prime un sérieux potentiel touristique.

Dans le cadre de ce scénario, un reste de l’Ukraine de Kiev à Lviv, non incorporé à la Russie, et bien sûr non reconstruit, serait au mieux soumis à une zone d’exclusion aérienne et à des frappes d’artillerie, de missiles et de drones au cas où l’OTAN continuerait à avoir de drôles d’idées.

Ce serait la conclusion logique d’une opération militaire spéciale axée sur des frappes de précision et visant délibérément à épargner les vies et les infrastructures civiles tout en mettant méthodiquement hors d’état de nuire le spectre militaire/logistique ukrainien. Tout cela prend du temps. Pourtant, la Russie a peut-être tout le temps du monde, alors que nous continuons tous à écouter le bruit de l’Occident collectif qui s’effondre.

Pepe Escobar

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

 

 

Le dernier chapitre ukrainien de
Marioupol, la Russie écrit un nouveau livre

 

 

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par Larry Johnson.

La reddition des derniers « soldats » militants d’Azov qui se cachaient dans les entrailles de l’aciérie Azovstal à Marioupol est le rideau final du fantasme de l’OTAN selon lequel l’Ukraine battrait les Russes.

Près de 2500 membres du bataillon Azov se sont rendus aux Russes et sont maintenant incarcérés dans des camps de prisonniers de guerre en Russie. Voici la capitulation du dernier groupe à se rendre :

Il existe une excellente vidéo qui vous donne une vue chronologique de la progression de l’offensive russe à Marioupol :

Zelensky et sa bande de voleurs ont poussé le mème que la Russie attaquait impitoyablement la population civile de Marioupol. Mais c’est un autre gros mensonge. Les voyous d’Azov ont placé leurs armes et leur personnel dans les quartiers civils et ont refusé de laisser les civils fuir pour se mettre en sécurité. La Russie aurait pu raser la ville, la transformer en un tas de décombres fumants. Elle ne l’a pas fait parce qu’elle voulait minimiser les pertes civiles.

Mais les gens d’Azov ont découvert à leur grand dam que la tactique du bouclier humain ne fonctionnait pas. Ils ont été repoussés dans l’aciérie et soumis aux bombardements. Que va-t-il leur arriver ? Ils seront interrogés. Certains auront la possibilité de se retourner et de devenir des agents des services secrets russes. Les dirigeants d’Azov et leurs partisans qui ont commis des atrocités dans le Donbass au cours des huit dernières années seront traités comme Hans Frank.

Hans Frank était le Gauleiter de Pologne, c’est-à-dire le chef du gouvernement général de la Pologne occupée par les nazis pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les camps d’extermination nazis – Auschwitz/Birkenau, Belzac, Chelmno, Majdanek, Sobibor et Treblinka – étaient sous son contrôle. Il a été capturé par les Américains, jugé et exécuté. C’était un nazi à qui les États-Unis ne pouvaient pas pardonner.

Le Nazi Hitlérien Hans Frank du Troisième REICH 

Une autre vidéo que vous devriez regarder. Elle montre les frappes du GRAD, un système de roquettes à lanceur multiple BM-21 qui tire des roquettes d’artillerie de 122 mm, sur les positions ukrainiennes dans le Donbass.

C’est peut-être une arme soviétique de la vieille école, mais elle reste sacrément efficace.

Les garçons à l’extrémité de ce barrage prennent une raclée. Les êtres humains, aussi résistants soient-ils, finissent par craquer s’ils sont soumis à des bombardements soutenus. Les ondes de choc et les explosions font trembler les cerveaux, secouent les os et détruisent les tympans. Les troupes meurent ou se rendent si elles ne peuvent pas battre en retraite. Les rapports du front indiquent que les voies de retraite se réduisent rapidement.

source : Sonar 21

traduction Réseau International

 

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STRATEGIKA 

 

Les dessous de la reddition d’Azovstal et des mercenaires étrangers : probable entente entre la Russie et l’Otan

Vues : 3004

Source : medias-presse.info – 19 mai 2022 – Francesca de Villasmundo

https://www.medias-presse.info/les-dessous-de-la-reddition-dazovstal-et-des-mercenaires-etrangers-probable-entente-entre-la-russie-et-lotan/156082/

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Le rôle de l’OTAN et des Etats-Unis, fomenteurs de l’éternisation de la guerre entre Russie et Ukraine continue, se précise avec la reddition des soldats ukrainiens assiégés dans l’aciérie de Marioupol et de quelques mercenaires étrangers au profil bien trempés. Les tunnels d’Azovastal réservent des surprises.

Depuis le début du conflit, il ne faisait pas de doute que des conseillers militaires américains et de l’OTAN ainsi qu’israéliens apportaient leur aide et leur expérience à l’armée ukrainienne. Considérant qu’Azovstal était une position stratégique, il est quasiment indubitable que certains s’y trouvaient au moment de la capitulation. D’ailleurs au jour d’aujourd’hui, Moscou considère il y aurait encore un millier de combattants, principalement du régiment Azov, que la Russie invite à se rendre, et peut-être aussi certains de ces conseillers militaires étrangers, The Time évoquant le chiffre de 400.

Déjà le 17 mai il a été révélé que, parmi les prisonniers il y aurait un général américain « à la retraite ». Il s’agirait du général américain Eric Olson, ancien officier du Commandement des opérations spéciales des États-Unis et amiral quatre étoiles du Navy SEAL (Naval Special Warfare Command). Il est actuellement président du groupe ETO qui s’occupe de la planification stratégique et militaire, consultant en sécurité nationale ; professeur auxiliaire à l’École des affaires internationales et publiques de l’Université de Columbia; Directeur d’Iridium Communications et directeur de la Special Operations Warrior Foundation.

Outre le général américain, il y aurait aussi un lieutenant-colonel britannique, John Bailey, et quatre instructeurs militaires de l’OTAN.

Maurice Blondet, journaliste spécialiste en analyses géopolitiques, sur son blog donne quelques autres précisions concernant la présence de ces mercenaires étrangers : on trouverait dans Azovstal « des instructeurs de combat urbain israéliens avec des tactiques civiles de bouclier humain. Des envoyés d’oligarques d’origine juive ont tenté de les racheter, mais cela a été refusé. Des officiers supérieurs du renseignement militaire français. Ils ont formé les nazis à travailler avec des systèmes antichar, systèmes de contre-batterie et reconnaissance aérienne par hélicoptère. C’est pourquoi Macron a appelé Poutine avant les élections, demandant de libérer ses concitoyens par la mer en Turquie. Des officiers du renseignement allemand – BND. Ceux-ci fournissaient du contre-espionnage dans la zone frontale. (…) Des spécialistes britanniques du MI6 Intelligence Special Operations Center : ils sont les réalisateurs de contrefaçons sanglantes et de provocations chimiques à Irpin. Le MI6 assure la protection personnelle de Zelensky et le contre-espionnage au sein de son quartier général. Et organise les sessions de communication de Zelensky avec les dirigeants mondiaux via des canaux fermés. »

Cette présence de militaires de l’OTAN dans les souterrains de l’aciérie est soutenue également par le quotidien catho-conservateur La Nuova Bussola Quotidiana que l’on ne peut qualifier de pro-russe, loin de là, la droite italienne ayant une position plutôt atlantiste depuis toujours : la question de ces conseillers militaires américains a « peut-être été abordée, écrit LNBQ, ces derniers jours lors du mystérieux appel téléphonique du chef du Pentagone Lloyd Austin au ministre russe de la Défense Sergei Shoigu, qui a duré une heure mais sur lequel très peu à fuiter.

« Les Américains, qui ont toujours plaidé avec l’OTAN pour ne pas participer directement aux hostilités, auraient finalement intérêt à faire rapidement disparaître les preuves de leur implication dans les opérations de première ligne tandis que Moscou aurait tout intérêt à donner une large visibilité à la capture des conseillers militaires étrangers de connivence avec les milices néo-nazies : on ne peut cependant pas exclure un accord entre les deux puissances qui permette aux Occidentaux d’évacuer leurs soldats sans trop de visibilité en échange de quelque concession politique, militaire ou diplomatique. »

Un autre journaliste italien fait état, dès le 4 mai 2022 lors de l’enfin évacuation des civils prisonniers dans Azovstal, de onze bus partant de l’aciérie qui auraient « disparus », les autorités ukrainiennes rapportant le fait.

« Divers indices, écrit-il, indiquaient qu’une négociation secrète était en cours pour exfiltrer les militaires de l’Otan cachés, incognito, dans les entrailles de l’aciérie. (…) il nous semble que la disparition de ces onze bus confirme la négociation et indique que l’accord OTAN – Russie a été couronné de succès, permettant aux militaires occidentaux (et peut-être d’autres pays) de partir indemnes d’Azovstal. Opération entourée de secret, d’où le mystère des bus fantômes (sur lesquels peut-être une explication plus ou moins triviale sera donnée plus tard), car la présence de soldats de l’OTAN déguisés dans Azovstals n’aurait pas dû être rendue publique, tant pour empêcher l’émergence de l’affrontement direct entre l’Otan et la Russie, au risque d’une escalade (rhétorique et pas seulement), tant pour éviter l’humiliation publique de ces forces, contraintes d’effectuer une fuite peu honorable.

« Un secret qui a une raison encore plus mesquine : l’opinion publique occidentale n’aurait pas dû savoir que les autorités de leurs pays avaient réussi à sauver leurs militaires en ne se souciant pas des civils prisonniers de l’aciérie. »

« Le niveau de complicité entre les militaires des pays de l’OTAN, les miliciens nazis et les forces armées ukrainiennes est désormais un « roi nu » évident pour le monde entier. Il sera bon pour chacun d’en tirer les conclusions qui s’imposent…. et les conséquences qui en découlent » conclut le journaliste Maurice Blondet. 

Francesca de Villasmundo

 

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