Le transhumanisme, transhumain ou post-humain nécessite une révision complète de la conception de l’organisme humain.
Le transhumanisme préconise l’utilisation des sciences et de la technologie afin d’améliorer les caractéristiques physiques et mentales des humains. Cette façon de penser est basée sur la conviction que les humains sont actuellement dans leur phase intermédiaire de développement.
Effectivement, pour le transhumanisme, le « transhumain » correspond à un état qui est situé entre l’humain et le « post-humain ».
Le post-humain posséderait des capacités de base dépassant largement celle des humains actuels et ne serait donc pas considéré comme un humain selon nos standards actuels. Par exemple, ce post-humain serait résistant à la maladie, aurait une jeunesse éternelle, aurait un contrôle sur ses désirs, sur ses humeurs et ses états mentaux. Il serait capable de ne pas ressentir la fatigue, la haine ou le stress ainsi qu’avoir une grande capacité pour les sentiments de plaisir, d’amour, d’appréciation de l’art et la sérénité. En fait, il pourrait faire l’expérience de nouveaux états de conscience que le cerveau humain actuel ne peut pas atteindre.
En fait, ce courant ne considère pas les handicaps, la souffrance, la maladie, le vieillissement et la mort comme étant des aspects désirables à la condition humaine. Il faut donc compter sur les biotechnologies et autres techniques émergentes pour aller au-delà de ces aspects «limitatifs». Pour arriver à cette version « améliorée » de l’humain, l’utilisation des nanotechnologies avancées, du génie génétique, de la psychopharmacologie, des thérapies anti-âges, d’interfaces neurales, d’outils de gestions de l’information ou de molécules d’amélioration de la mémoire sont tous des éléments nécessaires.
Le premier usage du concept de « transhumanisme » remonterait à 1957 mais son sens que nous connaissons présentement serait apparu dans les années 1980, lorsque des « futurologues américains » ont mis en place le mouvement de transhumanisme. Tel que mentionné précédemment, le transhumanisme peut être considéré comme un post-humanisme ou sinon comme une forme d’activisme caractérisé par une volonté de changement significative.
En France par exemple, le transhumanisme s’organise autour de l’Association Française Transhumaniste. En reprenant les mots exacts de cette Association, le transhumanisme est décrit des deux façons suivantes :
(1) Le transhumanisme c’est le mouvement intellectuel et culturel qui affirme la possibilité et la désirabilité d’augmenter fondamentalement la condition humaine à travers l’application de la raison, spécialement en développant et en rendant largement disponibles les technologies pour éliminer l’âge et augmenter grandement les capacités intellectuelles, physiques et psychologiques de l’être humain.
(2) Le transhumanisme c’est l’étude des ramifications, des promesses et des dangers potentiels des technologies, ainsi que les études associées sur les problèmes éthiques impliqués dans le développement et l’usage de telles technologiques et nous rendrons capable de passer outre nos limitations humaines.
Les transhumanistes ont comme objectif de créer un monde dans lequel les gens qualifiés d’«autonomes» pourraient choisir d’améliorer leurs capacités ou non. Dans ce monde, tous les choix seraient respectés. Les transhumanistes réalisent que certaines des technologies utilisées pourraient causer des aspects potentiellement négatifs à la vie humaine et savent que la vie humaine même pourrait être en jeu.
Les transhumanistes cherchant donc à comprendre quelles pourraient être les dangers et travaillent sur la prévention des désastres qui pourraient survenir. Il faut savoir que le transhumanisme gagne continuellement en popularité et plusieurs scientifiques, philosophes et sociologues commence à prendre au sérieux l’ensemble des possibilités que le transhumanisme réuni. Plusieurs groupes de transhumanistes existent et plusieurs d’entre eux se sont joints à des groupes de discussions dans plusieurs pays, et se sont recueilli dans la « World Transhumanist Association », une organisation dite démocratique et à but non lucratif.
Le transhumanisme est souvent représenté par un «H+» qui signifierait une amélioration de l’humain. Ce symbole est utilisé par l’Association Française Transhumaniste.
Le téléchargement de l’esprit est un processus hypothétique visant à transférer «l’esprit conscient» d’un cerveau sur un ordinateur. Numérisé, le cerveau sur l’ordinateur pourrait ensuite reconstituer « l’esprit » par la simulation de ce fonctionnement. Il deviendrait donc impossible de faire la distinction entre un cerveau biologique et un cerveau simulé. Relevant encore de la science fiction, le téléchargement des propriétés neuronales d’une personne dans un système numérisé permettrait même de simuler le fonctionnement cognitif de cet individu. Le téléchargement de l’esprit est un phénomène au cœur du mouvement transhumaniste et constitue un concept important pour une vie en « extension ». Ce phénomène a originellement été suggéré dans la littérature biomédicale en 1971. C’est aussi un thème central dans plusieurs romans et films de science fiction.
Ces exemples de films sont :
• Ghost in the Shell (1995)
• The Matrix (1999)
• Thirteenth Floor (1999)
Un projet nommé « Blue Brain » fondé en mai 2005 à l’École Polytechnique de Lausanne en Suisse avait comme projet d’étudier l’architecture et les structures fonctionnelles du cerveau. Effectivement, un des objectifs de ce projet était de reconstruire le cerveau morceau par morceau virtuellement par un superordinateur pour permettre aux neuro-scientifiques une nouvelle compréhension du cerveau ainsi qu’une meilleure compréhension des maladies neurologiques. Le projet « Blue Brain » a réussi en cinq ans de travaux à mettre au point une installation pouvant créer des modèles réalistes de « blocs de construction » du cerveau. Ces blocs constituent la base pour les modèles à plus grande échelle menant vers un cerveau virtuel complet. C’est un processus qui est entièrement guidé par les données et exécuté de façon automatique par les superordinateurs. Bien évidemment, le téléchargement de l’esprit est sous-tendu par une philosophie mécaniste de par sa vision purement matérielle de l’esprit et de la conscience.
Un autre projet est actuellement en cours en Europe pour concevoir une simulation du cerveau humain. Ce projet se nomme le « Human Brain Project » et il est celui qui a été retenu par l’Union Européenne parmi les finalistes du programme FET Flagship. Il a été retenu parmi six autres candidats pour recevoir une bourse qui est l’une ayant les plus grands impacts au monde. Le financement peut aller jusqu’à un milliard d’euros sur une période de dix ans. Les scientifiques travaillant pour ce projet ont comme objectif de révolutionner non seulement les neurosciences, la médecine et les sciences sociales, mais aussi l’informatique et la robotique. Ce projet est donc d’intégrer toutes les connaissances actuelles sur le cerveau dans des modèles informatiques et l’utilisation de ces modèles pour simuler le fonctionnement du cerveau. L’objectif principal est d’arriver à simuler complètement le cerveau humain.
Références
Martin GM (1971). « Brief proposal on immortality: an interim solution». Perspectives in Biology and Medicine 14 (2): 339
http://bluebrain.epfl.ch/page-52063.html
http://www.cs.stir.ac.uk/gc5/flagships/HBP101020.pdf
http://www.fet11.eu/
http://www.humanbrainproject.eu/
La biomécantronique est une science appliquée interdisciplinaire qui vise à intégrer des éléments mécanique et électronique le vivant. Autrement dit, elle intègre les recherches scientifiques en biomécanique aux techniques médicales et robotiques, et elle a comme but principal d’intégrer des éléments mécaniques dans le corps humain.
On ne peut cependant parler de biomécatronique sans parler du professeur Hugh Herr et ses recherches. C’est suite à un accident d’alpinisme en Janvier 1982 sur le Mont-Washington que l’Américain Hugh Herr a du se faire amputer les deux jambes. C’est suite à cet évènement qu’il a commencé à se fabriquer des prothèses lui permettant d’escalader comme il le faisait auparavant.
Le but de ses expériences était de réaliser des dispositifs interagissant avec le muscle, le squelette et le système nerveux humain. En fait, ses dispositifs aident à contrôler la motricité humaine qui a été perdue ou altérée par un traumatisme, une maladie ou à la naissance.
Hugh Herr est à la tête d’un groupe de recherche biomécatronique au MIT Media Lab au Massachussetts au États-Unis. Ce laboratoire se concentre sur le développement de technologies d’assistance physique qui servent d’extension structurelle, neurologique et dynamique à des parties du corps humain. Les recherches sur la biomécatronique seront sans doute utilisées pour créer le « post-humain ».
L’ingénierie du paradis est axée sur la création de sentiments heureux continuels par des modifications de l’activité neuronale. Ce terme prend en compte l’ingénierie génétique, la psychopharmacologie, les neurosciences et la nanotechnologie pour l’atteinte de ses buts.
Le manifeste du philosophe anglais David Pearce, The Hedonistic Imperative, décrit comment les nanotechnologies et l’ingénierie technologique vont éventuellement arriver à éliminer les expériences aversives du monde vivant.
Effectivement, l’objectif est d’éliminer tous les mécanismes de la souffrance. La douleur physique et mentale serait donc destinée à disparaître dans l’histoire évolutionnaire. La biochimie responsable des mécontentements quotidiens sera génétiquement éliminée et le sentiment de malaise serait remplacé par de la béatitude. Ce sentiment de bien-être absolu surpasserait tout ce qu’un humain contemporain peut imaginer. Le post-humain pourra ainsi affiner, multiplier et intensifier indéfiniment ses états de joie.
Il est mis de l’avant que la souffrance et nos instincts immoraux ainsi que destructeurs n’existent que parce qu’ils ont procuré un avantage sélectif à nos gènes.
Décrivant ce processus évolutionnaire comme étant imparfaite et sans compassion, l’ingénierie du paradis considère que les humains peuvent dorénavant prendre le contrôle de son psychisme par la science pour le rendre plus humain. Les défenseurs de ce projet croient que les difficultés qui surviendront seront plus les idéologiques que la technologie.
L’interface neuronale directe (IND) permet la communication entre un cerveau et un dispositif externe pour dans la plupart des cas, augmenter ou réparer des fonctions cognitives humaines et sensori-motrices. Une interface neuronale directe peut être unidirectionnelle ou bidirectionnelle. L’IND unidirectionnelle ne peut pas envoyer des informations vers une entrée (input) d’une machine en même temps de recevoir à partir d’une sortie (output). Elle peut faire l’une ou l’autre, mais pas du même coup. D’un autre côté, l’IND bidirectionnelle peut émettre et recevoir des informations en même temps mais cela reste encore à expérimenter. L’IND est implantée dans un cerveau et se sont seules les propriétés électriques des neurones qui sont utilisées.
De nos jours, les IND sont majoritairement développés pour capter les signaux permettant à une personne de bouger un membre de son corps. Par contre, il existe aussi des IND pour prédire l’activité électrique des muscles(électromyographie). C’est ce type d’IND qui permet de restaurer la mobilité d’un membre paralysé en stimulant artificiellement les muscles. Il faut ajouter qu’une IND ne fait pas que restaurer des facultés perdues comme l’ouïe ou la vue, mais permet de dépasser les capacités moyennes d’une personne. Par exemple, elle permet de contrôler au curseur d’un ordinateur à des vitesses qui sont impossible à atteindre avec une simple souris.
Mis au point par la société de biotechnologie Cyberkinetics en 2003, en collaboration avec le département de Neurosciences à l’Université Brown, BrainGate permet des avancées pour les systèmes d’implants neuronaux. La mission de BrainGate est d’améliorer la qualité de vie de tous les individus ayant un handicap. La technologie utilisée est développée pour aider à restaurer la fonctionnalité d’un groupe restreint de personnes vivant avec des immobilités, conséquence d’un handicap sévère. Les personnes qui utilisent la technologie de la Société BrainGate peuvent recourir à un ordinateur personnel comme une passerelle à des activités autogérées. Ces activités peuvent d’étendre au-delà des fonctions informatiques typiques (par exemple, la communication) pour inclure le contrôle d’objets tel qu’un téléphone, une télévision, des lumières et même un fauteuil roulant.