ELECTIONS REGIONALES ITALIENNES DES 28 & 29 MARS 2010 : REVUE COMPLETE DE LA PRESSE FRANCAISE
REVUE COMPLETE DE LA PRESSE FRANCAISE SUR LES ELECTIONS REGIONALES ITALIENNES DES 28 & 29 MARS 2010
ITALIE - Résultats surprises, sous fond
d'abstention et de forte poussée de la Ligue du nord...
Ne pas enterrer le Cavaliere. Déjouant les
pronostics négatifs, la coalition de droite de Silvio Berlusconi a remporté
6 des 13 régions en jeu dimanche et lundi, dont 4 qui étaient tenues par la
gauche, notamment les cruciales de Rome et Turin.
Le camp Berlusconi a crié victoire alors qu'à la veille du
scrutin, il pariait au mieux sur le gain de deux régions (Calabre, Campanie).
Le porte-parole du gouvernement Paolo Bonaiuti a qualifié de
«succès» ces performances pour des élections de mi-mandat qui sont d'habitude
l'occasion de donner un avertissement au gouvernement en place. Il s'est réjoui
sur la chaîne d'information en continu Sky TG24, que «les Italiens aient décidé
au contraire de le récompenser dans un moment de crise».
La participation a été très basse au regard de l'affluence
habituelle en Italie, à 64,2% –en baisse de 8 points par rapport à 2005 et le
plus faible score depuis 15 ans pour ce type de scrutin. Cela montre que «la
classe politique ne donne pas de réponses aux difficultés économiques
provoquées par la crise», a estimé Paolo Gentiloni du Parti démocrate (gauche).
Symbole de cette grogne, à Bocchigliero, un petit village de
Calabre, seulement 2,85% des électeurs ont voté pour protester contre «un Etat
qui les a abandonnés». Autre signe de mécontentement: la liste du comique Beppe
Grillo a recueilli près de 7% des voix dans la région traditionnellement à
gauche d'Emilie-Romagne.
Merci la Ligue du nord
Selon les estimations, la coalition de Berlusconi a bénéficié
d'une aide majeure de la Ligue du nord: en Vénétie, son candidat Luca Zaïa a
remporté le scrutin haut la main et dans le Piémont, région ouvrière siège de
Fiat, Roberto Cota a de justesse supplanté la présidente sortante de gauche
Mercedes Bresso.
Commentant l'avancée de son parti dans ces deux régions, le chef
du parti populiste, Umberto Bossi, a lancé: «La gauche est KO, elle a perdu
toutes les voix qu'elle avait. Dans le nord, les ouvriers ne votent plus à
gauche».
La Ligue fera payer cher à Berlusconi ses victoires dans le
Piémont et en Vénétie, en réclamant probablement un ministère de plus et la
mairie de Milan, selon le politologue Marc Lazar.
Dans la symbolique région de Rome, la syndicaliste de droite
Renata Polverini est sortie gagnante d'un duel très serré avec l'ex-commissaire
européenne de gauche Emma Bonino, une victoire célébrée dans les rues de la
capitale par des klaxons et un rassemblement Piazza Del Popolo.
Il y a trois mois, surfant sur un regain de popularité après l'agression
de Silvio Berlusconi à Milan par un déséquilibre, la majorité au pouvoir
pensait remporter jusqu'à 9 régions sur les 13.
Mais le PDL (Peuple de la liberté) de Berlusconi avait dû revoir
ses ambitions à la baisse après des scandales de corruption impliquant ses élus
et un «cafouillage» dans le dépôt de ses listes à Milan et Rome.
P.B. avec agence
Mots clés : régionales,
élections, ITALIE, Silvio Berlusconi, Luca Zaia, Stefano Caldoro, Roberto Formigoni, Renata Polverini, Emma Bonino
Par
Richard Heuzé
30/03/2010 | Mise à jour : 07:26
La coalition de Silvio Berlusconi s'est emparée de quatre fiefs de
la gauche.
Forte progression de la
Ligue du Nord, maintien de la gauche dans ses bastions traditionnels et
affirmation du «Peuple de la liberté» (PDL) de Silvio Berlusconi dans quatre
régions autrefois détenues par l'opposition : les résultats des élections
régionales qui se sont déroulées dimanche et lundi matin en Italie ont conforté
la majorité au pouvoir. Il devrait satisfaire le président du Conseil qui a mené
une intense campagne électorale pour éviter la débâcle qui menaçait.
Dans le Latium,
deuxième région d'Italie par le nombre d'électeurs, la syndicaliste de droite
Renata Polverini a fini par remporter le duel serré qui l'opposait à la
radicale et ancienne commissaire européenne Emma Bonino. L'abstention y a été
de 13 % supérieure à celle de 2005 dans le Latium et est plus élevée que
la moyenne nationale (36 % d'abstentions soit 8 points de plus qu'aux
dernières régionales) et pourrait s'expliquer par l'absence du PDL, interdit de
compétition électorale par les tribunaux du Latium faute d'avoir inscrit ses
listes en temps utile.
Silvio Berlusconi avait
pourtant soutenu massivement sa candidate, allant jusqu'à faire de Renata
Polverini la vedette du grand rassemblement du PDL qu'il avait présidé le
20 mars, place Saint-Jean-de-Latran à Rome.
La Ligue a également
remporté une autre victoire un peu inattendue : dans la bataille très
disputée du Piémont, autre région industrielle, Roberto Cota a pris
l'avantage en fin de soirée, avec une avance de plus de trois points sur le
gouverneur sortant de la gauche Mercedes Bresso.
À l'issue du scrutin
dans les treize régions, selon des résultats partiels, la droite conserve les
deux régions industrielles du Nord qu'elle détenait, la Lombardie et la
Vénétie, et en conquiert quatre autres, la Campanie, la Calabre, le Piémont et
le Latium. Quant à la gauche, qui en détenait onze, elle en conserve sept, pour
la plupart situées dans l'Italie centrale et du sud. Le meilleur score a été
réalisé en Vénétie par le ministre de l'Agriculture Luca Zaia, gratifié de
60 % des suffrages, tandis que son parti, la Ligue du Nord, réalise une
belle opération avec 35 % des votes, devançant son allié du PDL
(24 %).
Par Richard Heuzé
par un poulain du «Cavaliere»
Mots clés : Elections régionales,
Italie, NAPLES, Stefano Caldoro, Silvio Berlusconi
Par
Richard Heuzé
30/03/2010 | Mise à jour : 07:30
Stefano Caldoro a fait tomber Antonio Bassolino, baron du Parti
démocrate. La Campanie fait partie, avec la Calabre, des deux régions conquises
par la droite.
Pour encourager «le
tombeur du gouverneur Antonio Bassolino», le théâtre d'Afragola est comble. Par centaines, ils sont accourus de la
province, toutes bannières déployées, pour saluer «leur» candidat, Stefano
Caldoro, un politicien de 50 ans aux allures de jeune premier choisi par Silvio
Berlusconi pour conquérir ce bastion de la gauche.
Pendant deux heures,
ils vont suivre avec passion des torrents d'élocution, interrompant à tout bout
de champ les orateurs par des salves d'applaudissements. Un meeting comme tant
d'autres, un peu de fièvre en plus ? Pas seulement : à Afragola, ce
dernier rendez-vous de la campagne a un avant-goût de revanche. Cette
agglomération hideuse de 63 000 habitants, avec ses rues étroites, ses
murs lépreux et ses ordures qui jonchent le sol, sans industrie autre qu'une
panoplie d'hypermarchés, est le fief incontesté du gouverneur sortant, Antonio
Bassolino, l'homme le plus puissant mais aussi le plus haï de Campanie.
Militant du Parti
communiste dès l'âge de 17 ans, puis baron du Parti démocrate, Antonio
Bassolino est un exemple remarquable de survie politique. Député, il s'est fait
élire maire de Naples en 1993, puis gouverneur de Campanie en 2000, poste qu'il
a occupé pendant dix ans.
Ses ennemis au sein de
son propre parti ne se comptent pas. Le chef de l'État, Giorgio Napolitano,
napolitain lui aussi, ne l'apprécie guère. Le «désastre» de Naples, les zones
industrielles en friche, les banlieues miteuses, l'image épouvantable de ses
rues et de ses routes envahies de monceaux d'ordures en 2008, «c'est sa faute».
Tel est du moins
l'argument martelé par Stefano Caldoro. «Après dix-sept ans d'oppression, il
est temps de changer», lance-t-il. Argument d'autant plus sensible que son
adversaire, le maire de Salerne, Vincenzo De Luca (61 ans), mène une campagne
en solitaire, avec pour seul appui politique précisément Antonio Bassolino.
Tout au long de sa
campagne, le poulain de Silvio
Berlusconi est épaulé par Mara Carfagna, femme de 35 ans d'une grande
beauté, ancienne
vedette de show-biz devenue ministre de l'Égalité des chances. L'ancien
mannequin se révèle une actrice de la politique. Tête de liste de la majorité
dans la province, elle décline les thèmes de campagne, rendant hommage «au
fair-play, à l'éducation et au sérieux» de Stefano Caldoro.
Dans l'autre camp, le
candidat de gauche, Vincenzo De Luca ne veut prendre aucun risque. À Casal di
Principe, ce gestionnaire efficace qui a fait de sa ville de Salerne un exemple
de bonne administration présente son propre plan emploi : 1 milliard
d'euros pour réaliser en Campanie 50 000 postes de travail. «C'est du
concret. Rien à voir avec la propagande de Berlusconi» , assure-t-il.
Pour son dernier
meeting, il a choisi Casal
di Principe, un symbole. Le clan camorriste des Casalesi a longtemps régné
en maître dans cette ville de 21 000 habitants à l'urbanisme désespérant.
En 2008, il a mitraillé six Africains dans un bar.
Depuis, il a été
démantelé par les forces de l'ordre. Très honnêtement, De Luca en rend hommage
au ministre de l'Intérieur, Roberto Maroni, de la Ligue du Nord. Tout en
ajoutant : «La meilleure manière de battre la Camorra, c'est sur le
terrain, en créant des emplois.»
Mots clés : régionales,
élections, ITALIE, Silvio Berlusconi, Luca Zaia, Stefano Caldoro, Roberto Formigoni, Renata Polverini, Emma Bonino
Par
Richard Heuzé
30/03/2010 | Mise à jour : 07:04 Réagir
Le ministre de l'Agriculture, Luca Zaia, réalise le meilleur
score de ces élections avec 62,5% des suffrages en Vénétie. Crédits photo : AFP
La coalition de Silvio Berlusconi s'est emparée de quatre fiefs de
la gauche.
La coalition de Silvio
Berlusconi paraissait, mardi matin, en mesure de l'emporter dans six
régions. Outre la Vénétie et la Lombardie qu'elle conserve, elle a ravi quatre
régions à la gauche : le Latium, le Piémont, la Campanie et la Calabre.
Selon les dernières
projections, la gauche se consoliderait dans au moins sept régions, toutes des
fiefs traditionnels qu'elle contrôlait déjà : Basilicate, Émilie-Romagne,
Toscane, Marches, Ombrie et Ligurie ainsi que dans les
Pouilles, où elle bénéficiait du soutien local des centristes de l'UDC,
alliés dans d'autres régions à la coalition au pouvoir.
Lors des précédentes
élections de 2005, la gauche s'était emparée de onze régions, n'en laissant que
deux à Berlusconi.
Au sein de sa
coalition, la Ligue du Nord réalise une excellente opération. Son représentant
en Vénétie, le ministre de l'Agriculture, Luca Zaia, réalise le meilleur score
de ces élections avec 62,5% des suffrages. Son parti obtient près de 38% des
suffrages contre moins de 24% pour son allié du PDL (Peuple de la liberté).
Nette victoire pour
deux candidats du PDL : Stefano Caldoro en Campanie (Naples) avec 57% et
Roberto Formigoni, le gouverneur sortant, en Lombardie (55,1%). Le PDL avait
failli être exclu du scrutin dans la première région industrielle d'Italie.
Seul un
recours en justice avait permis in extremis de l'inscrire sur les listes
électorales.
Cela n'a pas été le cas
dans le Latium, où le PDL a été éjecté de la compétition, faute d'avoir pu
inscrire ses listes en temps utile. La syndicaliste de droite Renata Polverini
est sortie gagnante d'un duel très serré avec Emma Bonino (ancienne commissaire
européenne) présentée par la gauche. Le soutien de Silvio Berlusconi, qui avait
organisé une vaste manifestation de soutien en sa faveur à Rome le
20 mars, lui aura été utile.
Quelque 64,2% des
électeurs ont voté. Soit un taux
d'abstention inférieur de 8% par rapport à 2005 et anormalement élevé en
Italie pour une telle consultation.
source : LE FIGARO
http://www.lefigaro.fr/