DILUN ISTOURIC de Thierry JAN
DILUN ISTOURIC
« Oublier le passé, c’est se condamner à le revivre »
Chronique
Culturelle de THIERRY JAN
C’est aujourd’hui la saint Valentin, combien de bouquets seront offerts en cette journée à nos chères épouses ou amies ? Va-t-on effeuiller la marguerite et toujours tomber sur «à la folie » ? Outre un exercice de galanterie et de témoignage affectif entre deux personnes, il y a un symbole, celui qui nous permet de donner à travers cette rose blanche, rouge ou rose, couleur sang, ou immaculée un peu de nous même. Un vieux prêtre , l’abbé Brun parlait de ce verbe, l’un des plus beaux : Donner , il soulignait son sens profond, celui de surtout se donner tout entier, alors oui l’amour triomphait de la haine avec le verbe Pardonner : «Donner, se Donner, Pardonner… »
Cette semaine on va découvrir un épisode méconnu de l’histoire de Nice, celui de l’époque où notre cité était une ville libre .
Thierry JAN
QUAND NICE ÉTAIT
UNE VILLE AUTONOME
Nice était une cité autonome régit par des consuls. Ce privilège, elle va le perdre suite à un conflit d’intérêts entre la municipalité et l’église de Nice et surtout une atteinte à l’hommage féodal. Nice s’administre et se gère, comme la plupart des villes de consulat. C’est l’assemblée des chefs de famille qui forme le parlement. Ce dernier va codifier en 1205 les statuts déjà définis en 1176 par Alphonse 1er Comte de Provence.
Le Comte de Provence Raimond Béranger II avait placé l’église sous sa tutelle et sa protection. Elle était exemptée de toutes taxes ou impositions. En 1151 les consuls refusèrent au clergé niçois ces exemptions. La situation s’envenima au point que l’évêque fit appel au pape, Nice relevait d’Embrun et l’archevêque écrivit aux autorités civiles, rappelant à ces dernières les immunités dont jouissaient les clercs niçois. Après 1157 on décida que ce serait une juridiction mixte qui arbitrerait à l’avenir les litiges entre prêtres et laïcs.
Nice voulant préserver ses privilèges face au Comte de
Provence se tourne vers la république de Gênes alors en plein essor. En 1215,
malgré la confirmation cinq ans plus tôt des privilèges niçois par Sanche
régent de Provence, les Niçois font allégeance aux Génois qui fortifient le
rocher de Monaco. Avec Albert Spinola à leur tête les génois détruisent le
château de Nice et en chassent les ‘aragonais’ ou provençaux. En 1229 Romée de
Villeneuve rétablit l’autorité du Comte
de Provence. Devant l’agitation entre les partis génois et provençaux, Raimond
Béranger bannissait les meneurs du parti génois dont les Riquier, ou encore
Bermond. Il leur était interdit d’entrer à Nice et dans les deux évêchés
d’Antibes et de Vence.
Cet épisode coûta très cher à Nice et aux Niçois, ils perdirent leurs statuts, leurs libertés municipales et leurs consuls. Ils pouvaient seulement désigner quelques syndics afin de trancher des cas urgent. C’est le viguier qui en donnait l’autorisation. En 1324 une amélioration est apportée par le roi Robert qui permet la nomination de quarante membres par le viguier. Vingt ans plus tard le conseil des quarante nomme deux conseillers pour un an : un pour la ville d’en haut, le second pour celle d’en bas. Les Savoie donneront d’autres structures administratives avec 2 conseils et 4 consuls représentant les diverses classes sociales, le tout élu par un système de tirage au sort.
Thierry JAN