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13 mars 2022

GUERRE UKRAINE-RUSSIE SITUATION GRAVE DANS LE DONBASS ...

Jour Z+16, situation dans le Donbass

 

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Un rapide point de situation militaire dans le Donbass au 16ème jour du commencement des opérations militaires russes en Ukraine et qui ont fourni des forces d’appui aux milices républicaines pour la reconquête de leur territoires occupés par les forces ukrainiennes depuis la stabilisation du front en février 2015.

8 ans après que le feu ukrainien se soit abattu sur le Donbass c’est aujourd’hui au tour du feu russe de punir ces forces ukro-atlantistes qui ont entrainé l’Europe au bord du chaos mondial.

Situation générale dans le Donbass au 11 mars 2022 :

La veille du déclenchement de ce qui est populairement nommé « l’Opération Z » des forces russes (24 février), les forces armées ukrainiennes avaient concentré dans le Donbass environ 150 000 hommes (soit 60% environ de leurs unités de combat) et dans un dispositif offensif qui devait être activé contre les républiques de Donetsk et Lougansk début mars (confirmé par des renseignements collectés depuis sur les états-majors conquis).

Au cours des 10 premiers jours les opérations combinées entre les Russes et les républicains de Donetsk et Lougansk se sont concentrées au Nord et au Sud du Donbass pour réaliser leurs jonctions et réaliser ainsi une continuité d’une nouvelle ligne de front en forme de fer à cheval allant de la région de Kiev au Nord jusqu’à celle de Kherson au Sud.

• Au Nord, les milices de Lougansk en libérant leurs villages ont réalisé un mouvement tournant autour de Severodonetsk et Lisichansk pour pouvoir, avec les forces russes venant de Koupiansk, mener une offensive vers Slaviansk, ville symbolique où la guerre a commencé en avril 2014, et surtout Kramatorsk où se situe l’état-major des forces armées ukrainiennes dans le Donbass et leurs forces de réserve. Actuellement des combats importants se déroulent à l’Ouest d’Izioum, qui est à la fois le verrou Nord du front ukrainien de Kramatorsk et du couloir Nord de l’encerclement large du Donbass.

Une offensive double (russe à l’Ouest venant de Koupiansk et républicaine à l’Est, venant de Lougansk) progresse vers le Sud en direction de Slaviansk, la ville symbole où débuta la rébellion du Donbass en avril 2014. Et juste au Sud de Slaviansk, se trouve à Kramatorsk l’état-major des forces ukrainiennes du Donbass.

• Au Sud, les milices de Donetsk, en libérant elles aussi leurs villages occupés, ont réalisé d’une part une offensive sur Volnovakha, un important carrefour routier et ferroviaire constituant un point d’appui central du front ukrainien entre Donetsk et Marioupol, et d’autre part une jonction avec les forces russes venant de Crimée pour verrouiller l’encerclement des forces ukrainiennes dans Marioupol, le grand port industriel de la mer d’Azov, où des unités d’assaut républicaines ont déjà pris pied dans des quariers périphériques Ouest (voir chapitre suivant). Plus à l’Ouest de la ville portuaire, les forces russes concentrent leurs actions offensives dans les secteurs de Orekhov et Gulyaï Pole pour engager l’encerclement large du Donbass depuis le Sud.

À l’issue de la bataille de Volnovakha, les forces républicaines poursuivent leur avancée vers le Nord Ouest, en libérant de nouveaux villages de l’occupation ukrainienne (en orange), poussant ainsi le front ukrainien à se replier vers le Nord.

• Au centre, entre Kirovsk au Nord et Dokuchaïevsk au Sud, aucune offensive majeure n’a été lancée par les Républiques de Lougansk et Donetsk à par des frappes d’artillerie importantes auxquelles des attaques aériennes russes se sont jointes pour neutraliser les positions d’artillerie ukrainiennes qui continuent à bombarder les territoires des républiques jusqu’au cœur des zones résidentielles. Le risque d’une offensive ukrainienne est toujours présent, d’une part parce que les forces de Kiev sont encore importantes dans cette région et d’autre part parce que menacées par un encerclement large à l’Ouest elles pourraient être tenté de chercher à capturer une ville comme Gorlovka par exemple pour s’y retrancher dans une action militaro-médiatique.

Destruction d’un bunker ukrainien à Peski (Ouest aéroport) par une équipe antichar du bataillon « Sparta »

Depuis le début des opérations de libération des territoires occupés de par Kiev 79 miliciens de la République populaire de Donetsk sont morts au combat et 251 autres ont été blessés.

Les bombardements ukrainiens continuent 

Malgré des frappes terrestres et aériennes subies, les forces ukrainiennes continuent leurs bombardements lourds sur les zones résidentielles de Gorlovka, Donetsk et Dokuchaïevsk.

Maison du quartier de Trudovsky (Sud Ouest Donetsk) détruite par des tirs ukrainiens.

Il est à noter que les forces ukrainiennes emploient régulièrement des lance roquettes multiples et des missiles tactiques « Tochka U » sur des quartiers résidentiels civils pourtant très éloignés de tout objectif militaire républicain. Au cours des derniers 24 jours les forces de défense antiaérienne de Donetsk ont abattu 14 Tochka U en approche, et rien que pour cette journée du 12 mars pas moins de 128 munitions de gros calibres ont été tirées par les ukrainiens sur les agglomérations de la République de Donetsk.

Ainsi dans l’après midi l’artillerie lourde ukrainienne a tiré 20 roquettes de Lance Roquettes Multiples de 122mm « Grad » et 15 obus d’obusier de 122mm ‘Gozdika ».

12 mars 2022, Donetsk, en fin d’après midi un nouveau bombardement de l’artillerie lourde ukrainienne frappe dans la ville le marché de Mayak heureusement fermé  du fait de la mobilisation. Ici des librairies en feu.

En résumé : Malgré le résistance ukrainienne s’appuyant sur Kharkov au Nord et Marioupol au Sud, les forces russo-républicaines ont entamé des mouvements offensifs à l’Est du Dniepr et dont la jonction devrait encercler à terme les forces ukrainiennes, toujours importantes restées sur la ligne de front du Donbass et qui continuent, malgré les frappes terrestres et aériennes subies.

Observation : cette carte générale du Donbass (que je me suis permis de simplifier et coloriser) est issue d’un site en connexion avec des renseignements militaires confirmés et qui est régulièrement mise à jour (ainsi que les cartes des autres fronts ukrainiens sur le site https://dragon-first-1.livejournal.com et qui est autrement plus réaliste que les cartes fantasmées présentées par des propagandistes hallucinés comme Moreau qui nous montre dans sa dernière vidéo les forces ukrainiennes du Donbass déjà encerclées dans un grand chaudron entre Dnipropetrovsk et Donetsk (alors que Kramatorsk n’est pas encore libéré). Mais ce calomniateur et imposteur de l’analyse militaire pour qui, l’armée ukrainienne a été anéantie il y a 10 jours et Marioupol devait tomber il y a 6 jours, n’est pas à une overdose de fantasme prêt !

Situation dans le chaudron de Marioupol
Chars de combat républicains entrant dans un faubourg de Marioupol.
Au Sud de la République populaire de Donetsk, après avoir verrouillé l’encerclement de la ville portuaire et s’être protégés toute contre attaque potentielle venant du secteur de Zaporodje et qui tenterait de briser le chaudron, les forces républicaines appuyées par l’artillerie et l’aviation russes ont engagé les forces ukrainiennes défendant Marioupol. Après avoir conquis le 10 mars des quartiers dans la banlieue Ouest, les milices de Donetsk ont également investi d’autres quartiers sur les abords Est au bord de la côte d’Azov. Au 12 mars en fin d’après midi des unités républicaines avaient réussi à s’implanter dans la rue Azovstalskaya (au Sud Est de Marioupol près du front de mer).
Marioupol au 12 mars matin. La liste des unités ukrainiennes est indicative car les effectifs réels sont certainement inférieurs aux échelons décrits, sans compter les pertes subies depuis 10 jours et les groupes épars qui ont du se replier dans le ville.

Quartier Sud-Est de Marioupol où les forces républicaines ont réussi à prendre pied ce 12 mars (rue Azozskaïa), en y détruisant 8 postes de tir et 1 positions défensive. De plus, 3 chars T-64 BV améliorés et 1 BMP ont été capturés ainsi que soldats de la 36e brigade de marine. 25 civils dont 7 enfants qui étaient bloqués par les soldats ukrainiens ont été évacués de la zone des combats par la milice républicaine qui y reste.

Depuis le centre de Marioupol, des incendies dans les banlieues de la rive gauche de la Kalmius marquent les combats et les secteurs où les forces russes et républicaines ont réussi à avancer.

Enfin des évacuations de Marioupol observées :

Au cours de la journée du 11 mars, 217 personnes dont 25 enfants avaient réussi a emprunter les corridors d’évacuation humanitaire ouverts entre 08h00 à 19h00, et ce 12 mars, 31 personnes supplémentaires, dont 4 enfants, ont pu sortir de la ville assiégée en direction de Bezymennoe sur la route de Novoazovsk, où elles ont été prises en charge par le ministère des Situations d’Urgence de la République populaire de Donetsk.

Dans Marioupol, la population se retrouve malgré elle en première ligne non seulement comme dans toute bataille urbaine mais surtout parce qu’ici les forces ukrainiennes se sont disséminées dans le réseau résidentiel, pour former des bouchons antichars et d’un balcon d’un immeuble encore habité et de d’un carrefour près d’un centre commercial ou d’un hôpital… et les forces russo-républicaines s’efforcent de les en déloger avec des tirs les plus précis possible mais qui malheureusement ne peuvent empêcher des victimes collatérales.

Dans cette vidéo de Marioupol on peut voir l’imbrication dramatique de la population civile et des combattants ukrainiens positionnés dans
leurs immeubles d’habitations et qui n’échappe pas aux tirs même quand ils veulent être précis.

Les combats de Marioupol, si la garnison ukrainienne décide de se battre jusqu’au bout risquent d’être coûteux en hommes et matériels et provoquer également de nombreuses pertes civiles, d’autant que les forces russes et républicaines ont à se battre contre des unités imbriquées avec une population et qu’elles forcent souvent à rester autour de leurs positions, sachant que sa présence évitent autant que faire se peut des frappes de destruction massive.

Ici, dans un quartier périphérique de Marioupol, un groupe de combat du régiment Azov prend  position au milieu d’immeubles où sont encore quelques habitants

Même si à l’Est et à l’Ouest de la ville des quartiers ont été libérés, la bataille pour Marioupol n’est pas terminée, même si la défaite des forces ukrainiennes retranchées est inéluctable, car le dispositif de défense va se densifier au fur et à mesure que son périmètre diminue et surtout les combats vont se dérouler au milieu d’une population de plus en plus importante qui s’est repliée dans le centre-ville et vraisemblablement contre des unités de nationalistes qui refuseront de se rendre.

BTR 82 A russe détruit dans une embuscade dans la banlieue de Marioupol.
Traverser le brouillard masquant « une
nouvelle page dans l’art de la guerre »

 

 

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par Pepe Escobar.

Le non-gouvernement de Kiev n’est tout simplement pas autorisé par l’Empire à négocier quoi que ce soit.

À présent, ce que nous pourrions appeler une triple menace a été établie comme catalyseur anticipant le lancement de l’Opération Z.

1. L’Ukraine développe des armes nucléaires. Zelensky lui-même y a fait allusion lors de la conférence de Munich sur la sécurité.

2. Des laboratoires américains d’armes biologiques en Ukraine. Confirmé, laconiquement, par nulle autre que la sinistre épouse néocon distributrice de cookies dans le Kaganate uber-neocon des Nulands, qui les a décrits comme des « installations de recherche biologique».

3. Une attaque imminente sur le Donbass avec des morts civiles massives. Cela aurait pu être en mars, selon les documents saisis par le ministère russe de la Défense. Ou même fin février, selon les services de renseignement du SVR, qui surveillaient la ligne de contact minute par minute. C’est ce qui a finalement donné naissance à l’Opération Z, une version russe de la Responsabilité de Protéger (R2P).

Ainsi, après des années de cris de « théorie du complot ! » lancés par la CIA et une activité des « fact checkers » inférieure à zéro, il s’avère que « tout cela se passait en Ukraine », comme l’a souligné une fois de plus la messagère divine Maria Zakharova : « Nous avons trouvé vos propres produits. Nous avons trouvé votre matériel biologique ».

Le travail d’investigation de premier ordre de Dilyana Gaytandzhieva sur les armes biologiques du Pentagone a été pleinement justifié.

Sur la base de documents reçus d’employés de laboratoire biologique ukrainiens, le ministère russe de la Défense a révélé que des recherches avec des échantillons de coronavirus de chauve-souris, entre autres expériences, ont été menées dans un laboratoire biologique financé par le Pentagone.

L’objectif de toutes ces recherches – qui comprenaient un autre projet du Pentagone visant à étudier le transfert d’agents pathogènes par les oiseaux sauvages migrant entre l’Ukraine et la Russie et d’autres pays voisins – était de « créer un mécanisme pour la propagation secrète d’agents pathogènes mortels ».

Dans un mode de psyop caractéristique, tout a été mis sens dessus dessous par le gouvernement des États-Unis : ces méchants Russes pouvaient prendre le contrôle des échantillons biologiques, de sorte que tout « accident » impliquant des armes biologiques et chimiques en Ukraine devrait être imputé à la Russie.

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La Maison Blanche, dans un nouvel étalage flagrant de stupidité irrémédiable, a accusé la Russie de « fausses affirmations » et la Chine de « cautionner cette propagande ».

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a proposé une perspective adulte : « Le monde entier sera intéressé de savoir ce que faisaient exactement les laboratoires biologiques américains en Ukraine ».

Sur le terrain

Pendant ce temps, défiant le brouillard de la guerre tout en étant visés par la distribution gratuite d’armes par Kiev sans aucune mesure de contrôle, les civils sur le chemin de l’Opération Z ont confirmé à maintes reprises que les néo-nazis d’Azov les empêchent de s’échapper des villes et villages encerclés. Ces fanatiques du Banderastan sont les troupes de choc qui transforment l’Ukraine en un grand Idlib – selon le plan de la Voix de son Maître.

Les néo-nazis font exactement ce que l’EI/Daech a fait en Syrie : se cacher derrière des civils pris en otage. Azov sont les clones blancs de l’EI/Daech. Après tout, ils ont appris leurs tactiques auprès des mêmes maîtres.

Ils seront renforcés par un contingent frais de 450 combattants qui viennent d’arriver de – où d’autre – Idlib, avec notamment beaucoup de non-Syriens d’Europe et du Maghreb. Mais la plupart sont des al-Qaïdistes et des membres de la branche syrienne du Parti islamique du Turkestan. Leur point de transit : la frontière turco-syrienne, une zone de contrebande.

En l’état actuel des choses, la macro-vision la plus détaillée du développement de l’opération stratégique Z a été exposée ici. L’inestimable Andrei Martyanov la décrit comme une « opération de police à armes combinées » : un croisement délicat entre la guerre au niveau formation (« armes combinées ») et une opération de police visant à arrêter et/ou détruire des criminels (toute l’étendue de la « démilitarisation » et de la « dénazification »).

Pour un point de vue non dilué, terre à terre et proche du terrain (traduit en anglais), il est difficile de battre le militaire russe Alexander Dubrovsky. Il insiste sur le fait que les objectifs de l’opération relèvent de la « stratégie et de la tactique » et qu’il est hors de question de procéder à la hâte dans cette « page totalement nouvelle dans l’art de la guerre ».

Dans ce brouillard, personne ne pouvait raisonnablement s’attendre à ce que la rencontre entre les ministres des Affaires étrangères Lavrov et Kuleba, en marge du Forum diplomatique d’Antalya, débouche sur une percée, même si la Turquie a pu jouer un rôle constructif.

Le non-gouvernement de Kiev n’est tout simplement pas autorisé par l’Empire à négocier quoi que ce soit. La seule tactique en ville est de gagner du temps. L’Opération Z – ou « la guerre » – pourrait être arrêtée par un simple coup de fil du comédien de Kiev.

 

fachiste ukrainien

Lavrov, au moins, a été assez explicite sur certaines questions clés. La Russie ne veut pas la guerre, n’a jamais utilisé le pétrole et le gaz comme arme et souhaite que l’Ukraine soit neutre.

L’Occident, a ajouté Lavrov, refuse de comprendre le concept d’« indivisibilité de la sécurité » ; ceux qui approvisionnent l’Ukraine en armes et envoient des mercenaires devraient comprendre qu’« ils sont responsables de leurs actes » ; et, faisant référence au marécage hystérique des sanctions, il a souligné que « nous ferons tout pour ne plus dépendre de l’Occident dans aucun secteur stratégique de notre vie ».

Il est assez éclairant de juxtaposer Lavrov aux « analystes » désemparés de l’OTAN, totalement ignorants de l’Eurasie et pontifiant sur « un nouveau conflit idéologique entre les tyrannies irrédentistes et les démocraties libérales ». Il s’agit de souveraineté, idiot – pas d’idéologie.

L’OTAN est bien sûr incapable de comprendre le processus de nazification de l’Ukraine – le thème clé de toute analyse politique/culturelle/sociologique sérieuse. Ce n’est pas un hasard si la liste des nations qui soutiennent le gouvernement effondré de Kiev, infesté de néonazis, coïncide largement avec la liste des nations qui ont refusé de voter en faveur de la résolution de l’ONU condamnant la réhabilitation du nazisme.

En termes historiques, ces « analystes » pourraient apprendre quelque chose en lisant « La Garde Blanche « de Mikhail Bulgakov. Boulgakov considérait l’Ukraine comme une version ouvertement réductrice de la « steppe » : culturellement stérile, incapable de créer quoi que ce soit, destinée à la destruction barbare. Il est important de se rappeler que lorsque l’Ukraine a tenté de se constituer en tant qu’État en 1918-1920, les centres culturels et industriels tels qu’Odessa, Kherson, Nikolaev, Kharkov, Lougansk n’avaient jamais été ukrainiens. Et l’Ukraine occidentale a longtemps fait partie de la Pologne.

Tous à bord du train eurasien

Sur le front économique, les chiens de la guerre hybride aboient tandis que la caravane de l’intégration eurasiatique passe, l’Empire étant irrémédiablement repoussé hors de la masse continentale eurasiatique.

Lors d’un appel téléphonique avant la rencontre Lavrov-Kuleba à Antalya, le président Erdogan a suggéré à Poutine de mettre en place un mécanisme d’échange d’or, mais aussi de roubles, de yuans et de lires turques, afin de vaincre l’hystérie des sanctions occidentales. La source est Abdulkadir Selvi, très proche d’Erdogan. Aucun commentaire officiel de la Russie et de la Chine pour l’instant.

Le fait essentiel est que la Russie, la Chine, et d’ailleurs l’ensemble de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS) – qui représente au moins 30% du PIB mondial et l’essentiel du marché eurasien – n’ont pas du tout besoin de l’Occident.

Comme le souligne Peter Koenig, ancien économiste principal à la Banque mondiale, « le PIB occidental a une base différente, avec des services démesurés, alors que le PIB de l’OCS et des pays du Sud est basé sur la production. Une différence énorme si l’on considère le soutien des monnaies : à l’Ouest, il n’y en a littéralement aucun. Les monnaies orientales sont principalement soutenues par les économies nationales, en particulier en Chine et bientôt en Russie. Cela conduit à l’autosuffisance, et non plus à la dépendance vis-à-vis de l’Occident ».

Dans le spectre géopolitique plus large, la guerre d’usure non-stop de l’Empire contre la Russie avec l’Ukraine comme pion est une guerre contre les Nouvelles Routes de la Soie ; le Maïdan en 2014 a eu lieu seulement quelques mois après le lancement de l’Initiative Ceinture et Route (BRI), puis OBOR (Une Ceinture, une Route) au Kazakhstan et en Indonésie. C’est aussi une guerre contre le concept russe de partenariat de la Grande Eurasie. En résumé : c’est une guerre totale contre l’intégration de l’Eurasie.

Et cela nous amène à l’aspect clé de la BRI : la connectivité rail/route de l’Eurasie – entre la Chine et l’UE et avec un corridor traversant la Russie. L’hystérie coordonnée des sanctions de l’OTAN n’est pas seulement dirigée contre la Russie, mais aussi contre la Chine.

Pour le Beltway, la BRI est plus qu’un anathème : c’est presque comme la bête de l’Apocalypse. En guise de réponse, l’Occident a même concocté des projets chétifs tels que le B3W américain (« Build Back Better World ») et le Global Gateway de l’UE. Leur impact, jusqu’à présent, ne peut même pas être qualifié de négligeable.

L’Ukraine en soi n’est pas un problème pour la BRI ; le trafic ne représente que 2% des trains de marchandises Chine-Europe en direction de l’est. Mais la Russie est une autre histoire.

Selon Feng Xubin, vice-président du Comité de coordination du transport express ferroviaire Chine-Europe, le système de règlement du fret entre la Chine et la Russie pourrait être en difficulté : « Actuellement, le fret est libellé en dollars […] Si l’Occident coupe le canal de règlement intermédiaire de la Russie dans le système financier international, cela signifie que le système de règlement des frais de fret entre la Chine et la Russie ne pourra pas se dérouler normalement ».

Du point de vue de l’UE, les interruptions du commerce ne sont pas vraiment une bonne affaire. Le trafic de fret Chine-UE a augmenté de plus de 100% l’année dernière.

Par exemple, la Banque européenne pour la Reconstruction et le Développement (BERD) et la Banque asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (BAII) cofinancent un tronçon ferroviaire à grande vitesse de 67 km entre Istanbul et la frontière bulgare.

Les sanctions à l’encontre de la Russie affecteront sans aucun doute la chaîne d’approvisionnement transeurasienne – sur le transport, les ports, les assurances, les communications. Toutefois, un certain nombre de sanctions pourraient être révisées ultérieurement, lorsque l’UE commencera à en ressentir les effets.

La Chine disposera d’une multitude de plans B. Le principal corridor nord de la BRI reste le corridor Chine-Kazakhstan-Russie-Biélorussie-UE, mais il est possible de faire un détour par la mer Caspienne, à Aktau au Kazakhstan. Il y aura une incitation supplémentaire à relier complètement la voie ferrée Bakou-Tbilissi-Kars (BTK) au réseau turc. Et il y aura un mouvement supplémentaire dans le Corridor international de Transport Nord-Sud (INSTC), Bakou étant relié à la côte iranienne de la mer Caspienne et, par rail, au port ultra-stratégique de Chabahar.

Il est donc possible que nous nous dirigions vers un élan supplémentaire pour le corridor multimodal sud de la BRI, en contournant la Russie : cela signifie un coup de pouce pour la Turquie, le Caucase et la Caspienne. Et aucune perte pour la Chine. Quant à la Russie, même si ce détournement peut durer un certain temps, ce n’est pas si grave. Après tout, la Russie va désormais développer un commerce intensif vers l’est et le sud de l’Eurasie, et non plus vers l’Occident qui la sanctionne.

Pepe Escobar

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

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