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4 avril 2022

GUERRE UKRAINE-RUSSIE... LE VERITABLE AGRESSEUR C'EST L'OTAN/USA CONTRE LA RUSSIE DE POUTINE !

Washington sonne l’hallali,
tandis que ses alliés se retirent

 

 

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Cet article fait suite à :
 1. « La Russie veut contraindre les USA à respecter la Charte des Nations unies », 4 janvier 2022.
 2. « Washington poursuit le plan de la RAND au Kazakhstan, puis en Transnistrie », 11 janvier 2022.
 3. « Washington refuse d’entendre la Russie et la Chine », 18 janvier 2022.
 4. « Washington et Londres, atteints de surdité », 1er février 2022.
 5. « Washington et Londres tentent de préserver leur domination sur l’Europe », 8 février 2022.
 6. « Deux interprétations de l’affaire ukrainienne », 15 février 2022.

Sur le devant de la scène, les États-Unis, qui refusent toujours de respecter le droit international et particulièrement la Charte des Nations unies, ont apporté des réponses dilatoires à la proposition russe de Traité garantissant la paix et font monter la tension en Ukraine. Ils ont fait monter la tension en accusant la Russie de préparer une guerre. En coulisses, Washington prépare de nouveaux théâtres d’affrontement en Transnistrie et au Moyen-Orient.

La Russie a démenti les propos US. Pour toute réponse, elle a testé sa supériorité militaire.

Réunion de la Commission moldavo-transnistrienne dans les bureaux l’OSCE à Tiraspol.

TRANSNISTRIE

Les États-Unis poursuivent le plan de la Rand Corporation et tentent d’organiser un conflit en Transnistrie. Le blocus de cette petite République indépendante, mais non reconnue, ne fonctionne pas. Malgré les gardes frontières ukrainiens mis en place par le Haut représentant de l’Union européenne, Josep Borell, la frontière moldave reste toujours ouverte. La présidente Maia Sandu, qui milite pour l’entrée de son pays dans l’Union européenne ne veut surtout pas de guerre en Transnistrie. Elle entend remplacer le contingent russe de Tiraspol par une force civile de l’OSCE et ne renonce pas à récupérer la Transnistrie.

Le samedi 12 février, les autorités transnistriennes ont demandé au chargé d’affaires US de veiller à stopper l’envoi d’armes US par des États tiers, à la Moldavie. Elles ont souligné que ces transferts menaçaient la paix et contredisaient l’esprit des accords internationaux.

Mercredi 16 février, une délégation transnistrienne s’est rendue à Moscou pour chercher de l’aide. Elle a fait valoir que l’ouverture de la frontière moldave ne tiendrait plus longtemps : l’armée moldave, encadrée par des officiers du Pentagone et de l’Union européenne se déploie dans la zone neutre, en violation des engagements internationaux.

Vendredi 18 février, une rencontre moldavo-transnistrienne (« 1+1 ») s’est tenue à Tiraspol dans les bureaux de l’OSCE. Les négociations n’ont porté que sur des détails. Il n’est plus possible de sortir avec un véhicule de Transnistrie : sa plaque minéralogique porte des symboles de la sécession. Chaque conducteur doit donc changer sa plaque à la frontière. Identiquement, il n’est plus possible d’entrer en Transnistrie avec des médicaments, même de première urgence. ceci, sans la moindre explication. Tous les médicaments sont saisis par les douanes moldaves en présence de fonctionnaires de l’Union européenne goguenards.

Sergueï Choïgou à Damas.

SYRIE ET LIBAN

C’est surtout en Syrie et au Liban que la tension monte. Depuis la fin octobre, les États-Unis et la Turquie recrutent à nouveau des jihadistes parmi ceux qui se sont installés sous leur garde à Idleb. Certains ont été envoyés en Ukraine, mais la plupart ont été engagés pour reprendre du service contre la Syrie et contre le Hezbollah libanais. Cependant, on sait que la plupart d’entre eux sont de mauvais combattants à l’exception de ceux qui restent affiliés à Al-Qaïda ou à Daesh.

Pour structurer ces soldats, la CIA a organisé l’attaque d’une prison de Hassake dans laquelle les mercenaires kurdes détenaient 3 500 membres de Daesh. Les Kurdes se sont prêtés à la mise en scène, en en profitant pour déclarer qu’il avaient besoin de plus d’armes et de soutien US pour conserver leurs prisonniers. La plupart des jihadistes se sont enfuis et ont rejoint la CIA. Puis, l’armée US, cette fois, a transféré les quelques chefs de Daesh que les Kurdes avaient récupérés vers une autre prison, dans un lieu inconnu, où… la CIA les attendait. Les apparences sont donc sauves, mais la réalité est que les États-Unis réorganisent Daesh.

Les deux visages d’Abu Mohammad al-Julani, le très fréquentable chef d’Al-Qaïda en Syrie.

La réorganisation d’Al-Qaïda s’est opérée de manière plus visible. Abu Mohammad al-Julani, le chef d’Al-Qaïda en Syrie, puis émir de Tahrir al-Sham, s’est relooké. Les Britanniques lui ont appris à porter un costume occidental et à parler sans menacer de couper la tête de ceux qui lui résistent. Il n’en reste pas moins le chef d’Al-Qaïda en Syrie.

C’est dans ce contexte que le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgou, s’est rendu à Damas le 15 février et que son homologue des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, y est attendu lundi 21 février.

D’ores et déjà Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, a confirmé à Al-Alam TV que son réseau de Résistance avait acquis des moyens de défense antiaérienne lui permettant de protéger le Liban de l’aviation israélienne qui viole tous les jours son espace aérien. En outre, le Hezbollah a révélé avoir envoyé un drone longuement survoler Israël sans être descendu par son armée. Peu auparavant, les armées de l’air syrienne et russe avaient débuté des patrouilles au-dessus du Golan syrien illégalement occupé par Israël, sans que Tel Aviv ne réagisse.

Jake Sullivan, ancien conseiller du vice-président Biden, puis conseiller national de Sécurité du même Joe Biden une fois devenu président.

UKRAINE

Pour bien comprendre ce qui se joue en Ukraine, il faut revenir quelques jours en arrière. Le 11 février, le président Joe Biden a convoqué ses principaux alliés à une réunion en vidéo. Il leur a annoncé une invasion imminente de l’Ukraine par la Russie. L’agence Bloomberg a rapporté que la communauté du Renseignement la prévoyait dans la nuit du 15 au 16. Puis, le président Biden s’est adressé à la télévision à ses concitoyens. Il leur a expliqué que si la Russie attaquait, il lui en coûterait, et que les États-Unis et leurs alliés se tenaient prêts.

Avant même qu’il parle, la Russie avait annoncé retirer ses troupes de Biélorussie et à la frontière ukrainienne, ses exercices militaires étant terminés, mais Washington n’avait pas eu le temps de vérifier. Moscou assurait que des éléments de l’Otan préparaient une provocation, ce dont le Pentagone avait accusé la Russie quelques semaines auparavant. Quoi qu’il en soit, il devenait difficile pour les Alliés d’accuser Moscou d’envahir l’Ukraine.

Le 15 février, la Douma fédérale adoptait une résolution présentée par le Parti communiste (c’est-à-dire par les nationalistes) demandant au président Poutine de reconnaître l’indépendance des deux Républiques populaires de Donestsk et de Louhansk. En d’autres termes, si l’Ukraine mettait à profit le retrait militaire russe pour attaquer le Donbass, la Russie reconnaîtrait son indépendance et serait forcée d’intervenir car sa Constitution indique que son président est responsable de la vie de ses concitoyens. Or, la majorité des habitants du Donbass a une triple nationalité : ukrainienne, indépendantiste et russe.

Le même jour, le président Poutine recevait le chancelier allemand, Olaf Schlotz. Comme avec le président français Emmanuel Macron, l’entretien fut particulièrement long. Il semble que le Russe détailla à son visiteur la venue de la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland au Kremlin. Interloqué par ce qu’il apprenait, le chancelier, comme le président français, se garda de toute déclaration anti-Russes à son retour à Berlin. Le même scénario s’est reproduit le 19 février avec le président brésilien, Jair Bolsonaro.

Dans la nuit du 15 au 16, l’armée russe n’envahit aucun État. La presse US demanda au conseiller national de sécurité Jake Sulivan d’expliquer pourquoi il avait avancé une telle date, mais celui-ci fit marche arrière et assura n’avoir jamais indiqué aucune date.

De manière inattendue, le secrétaire d’État Antony Blinken s’est rendu au Conseil de sécurité des Nations unies, le 17 février. Il accusa la Russie de « violations persistantes » des Accords de Minsk, alors que c’est Kiev qui les rejette. Il assura intervenir pour défendre « l’ordre international fondé sur des règles qui préservent la stabilité dans le monde », c’est-à-dire pas le Droit international, mais le droit des Occidentaux. Il révéla alors le plan caché du Kremlin : « La Russie envisage de fabriquer un prétexte pour son attaque. Il pourrait s’agir d’un événement violent dont la Russie fera porter le blâme à l’Ukraine, ou d’une accusation aberrante que la Russie portera contre le gouvernement ukrainien. Nous ne savons pas exactement la forme que cela prendra. Il pourrait s’agir d’un soi-disant attentat à la bombe "terroriste" à l’intérieur de la Russie, de la prétendue découverte d’un charnier, d’une frappe de drones mise en scène contre des civils ou d’une fausse — voire véritable — attaque à l’aide d’armes chimiques. Il est possible que la Russie qualifie cet événement de nettoyage ethnique ou de génocide, et fasse peu de cas d’un concept que nous ne prenons pas à la légère au sein de cette instance, et que je ne prends pas à la légère du fait du passé de ma famille ».

Le philosophe Leo Strauss enseigna à ses élèves les plus proches de créer une dictature mondiale pour se protéger d’une nouvelle Shoa. Il forma les principaux leaders du Projet pour un Nouveau siècle américain.

Par cette incidence, Antony Blinken faisait référence à son beau-père, Samuel Pisar, qui l’éleva à Paris. Celui-ci était un survivant de la « Solution finale de la question juive ». Mais il n’en conçut aucune haine, qu’une conscience aigüe du Mal. Il devint conseiller du président Kennedy, puis avocat international des plus grandes sociétés. Il était révolté par les propos du professeur Leo Strauss qui affirmait indispensable pour le Peuple juif d’instaurer lui-même une dictature mondiale pour échapper à une « nouvelle Shoa ». Sûrement, Samuel Pisar serait atterré devant l’évolution de son beau-fils et du groupe qu’il a formé avec son adjointe Victoria Nuland et avec le conseiller national de sécurité, Jacob Sullivan.

L’OSCE confirme que des combats ont repris au Donbass. Des éléments de l’armée ukrainienne encadrés par les États-Unis, probablement le bataillon Azov et un autre groupe, pilonnent les séparatistes. Les présidents des deux Républiques indépendantes de Donestsk et de Lougansk ont appelé leurs concitoyens à la mobilisation générale, si ce sont des hommes entre 18 et 55 ans, ou à partir se réfugier à l’étranger, pour les femmes, les enfants et les vieillards habitant à proximité de la ligne de contact militaire. La Russie a déclaré vouloir les accueillir tous. Chaque région de la Fédération annonce l’une après l’autre créer des structures pour les recevoir. L’État fédéral leur offre un petit pécule pour leur installation provisoire.

Pour le département d’État, qui a enjoint ses ressortissants de quitter l’Ukraine, ce déplacement de population est bien la preuve que Moscou va passer à l’offensive… Chaque information est interprétée de manière contradictoire par les deux parties.

Refusant de prendre parti dans ce conflit, Israël a renoncé à installer un « Dôme de fer » (défense anti-roquettes) pour le compte de Kiev contre le Donbass.

Le 18 février, le président Biden s’adressait aux parlementaires US et à sa vice-présidente partis représenter leur pays à la Conférence sur la Sécurité de Munich. Puis il convoquait une nouvelle fois ses principaux alliés transatlantiques en vidéo-conférence. Il se félicita d’avoir retardé l’attaque russe et accusa Moscou de persister dans ses plans. Il affirma que tous les Alliés étaient prêts et que la Russie, si elle passait à l’action, verrait ce qu’elle verrait.

Le président Poutine lui a répondu en commandant une démonstration des forces nucléaires de la Fédération. Plusieurs missiles de portées différentes ont été tirés depuis le sol, un sous-marin, des navires de surface et des avions. Ils étaient chargés conventionnellement et ont tous atteint leur cible en présence d’observateurs étrangers, dont un officier US.

Les États-Unis font monter la tension en parole, la Russie en actes. À ce sujet, répétons encore une fois que les armées US ne sont pas capables de livrer une guerre de haute intensité. Si elles parviennent sans problème à détruire des pays du Tiers-monde après les avoir placés sous embargo pendant au moins une décennie, elles ne sont pas du tout prévues pour se confronter à une armée moderne. Ses principaux alliés (Royaume-Uni, France et Turquie) sont dans le même état. À titre d’exemple, le 16 février, un rapport a été présenté à Paris à la Commission de la défense nationale et des forces armées sur le délabrement de l’armée française. Les députés ont observé que compte tenu de l’état des matériels, l’armée de l’Air ne pourrait pas résister plus de cinq jours aux forces russes. Il est donc bien clair pour tous les protagonistes que l’Otan n’est absolument pas en mesure de livrer une guerre à la Russie et à la Chine.

À la surprise générale, les États-Unis ne sont pas parvenus à imposer une ambiance martiale à Munich. Les Européens étaient plutôt irrités contre les très fortes pressions de la Maison-Blanche. Lorsqu’il est intervenu, le chancelier Scholtz a parlé d’une voix monocorde, veillant à ne rien dire de compromettant. Tous dans la salle savaient qu’une enquête sur une sordide affaire à laquelle il avait été mêlé durant son mandat à la mairie de Hambourg avait été étrangement relancée. Beaucoup l’imaginait donc sous l’effet d’un chantage. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, que la Maison-Blanche avait tenté de dissuader de venir, était l’objet de toutes les attentions. Il ne cessait d’appeler à l’aide, moins face à Moscou que face à Washington.

La sous-secrétaire d’Etat Victoria Nuland (épouse du fondateur du Projet pour un Nouveau siècle amércain, Robert Kagan) sillone le monde pour mettre en garde contre la Russie. Elle était cette semaine en Colombie.

CONCLUSION PROVISOIRE

Un affrontement est toujours possible en Ukraine, ou demain en Transnistrie ou au Moyen-Orient. Mais il ne répond pas à la question initiale, posée le 17 décembre 2021 par le Kremlin : comment les États-Unis peuvent-ils se mettre en conformité avec le Droit international et le respect de la parole donnée ?

Pour la première fois, deux grands médias allemands, Der Spiegel [1] et Die Welt [2], ont montré que c’est la Russie qui a raison quant à l’interdiction d’extension de l’Otan au delà de l’Allemagne de l’Est. Citant un expert réputé de la question, le professeur adjoint Joshua Shifrinson de l’université de Boston, ces médias ont revélé l’existence d’un document daté du 6 mars 1991 juste sorti des archives secrètes du Royaume-Uni. Le représentant de l’Allemagne y déclare « Nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et aux autres pays d’adhérer à l’Otan » et celui des États-Unis y souligne que l’Alliance ne devait pas s’étendre vers l’Est, que ce soit de manière « formelle ou informelle ». Comme si cela ne suffisait pas, l’ancien secrétaire d’Etat allemand è la Défense et ancien vice-président de l’OSCE, Willy Wimmer, a donné une interview à Russia Today, immédiatement traduite en anglais et diffusée aux USA avant de l’être en Allemagne [3]. Il y témoigne avoir participé aux négociations sur la réunification allemande et avoir lui-même rédigé le Protocole additionnel interdisant aux forces de l’Otan de stationner, une fois la réunification opérée, sur le territoire de l’ancienne Allemagne de l’Est.

Une question se pose donc : pourquoi l’administration Bien qui n’est pas soutenue par ses alliés poursuit-elle et amplifie-t-elle ses accusations contre la Russie au risque de provoquer une déflagration ? Peut-être l’enquête en cours aux États-Unis du procureur spécial John Durnham sur l’affaire des écoutes de la Maison-Blanche précipite-t-elle les choses. Selon Fox News [4], le procureur soupçonne Hillary Clinton d’avoir espionné le président Donald Trump à la Maison-Blanche et à son domicile en interceptant toutes ses données de navigation internet. Cette opération aurait été organisée par son conseiller de politique étrangère, « Jake » Sullivan, actuel conseiller national de Sécurité. C’est sur la base de ces données illégalement interceptées et manipulées que le Congrès avait ouvert une procédure de destitution, le RussiaGate.

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[1« NATO’s Eastward Expansion : Is Vladimir Putin Right ? », Der Spiegel International, Klaus Wiegrefe, February 15, 2022.

[2« Archivfund bestätigt Sicht der Russen bei Nato-Osterweiterung », Die Welt, 18. Februar 2022.

[4« Durham Probe », Fox News.

 

 

« L’ART DE LA GUERRE »

 

Ukraine : tout était écrit
dans le plan de la Rand Corp.

 

Si l’on veut bien prendre un peu de recul par rapport à des évènements très angoissants, la guerre en Ukraine n’est pas une initiative russe, même si la Russie a pris l’initiative des combats en court-circuitant les forces ukrainiennes qui s’apprêtaient à attaquer la Crimée et le Donbass. Elle a été planifiée dès 2019 comme l’atteste le plan de la Rand Corporation présenté à la Chambre des représentants le 5 septembre 2019.

DEUTSCH ESPAÑOL ITALIANO NEDERLANDS

Le plan stratégique des États-Unis contre la Russie a été élaboré il y a trois ans par la Rand Corporation [1]. La Rand Corporation dont le quartier-général siège à Washington, est « une organisation mondiale de recherche qui développe des solutions pour les défis politiques » : elle a une armée de 1 800 chercheurs et autres spécialistes recrutés dans 50 pays, qui parlent 75 langues, distribués en bureaux et autres sièges en Amérique du Nord, en Europe, en Australie et dans le Golfe Persique. Le personnel états-unien de la Rand vit et travaille dans plus de 25 pays. La Rand Corporation, qui s’auto-qualifie d’« organisation sans profit et non partisane », est officiellement financée par le Pentagone, par les armées de Terre et de l’Air US, par les Agences de sécurité nationale (CIA et autres), par des agences d’autres pays et de puissantes organisations non-gouvernementales.

La Rand Corp. se vante d’avoir contribué à élaborer la stratégie qui permît aux États-Unis de sortir vainqueurs de la Guerre froide, en contraignant l’Union Soviétique à consumer ses propres ressources dans l’exténuante confrontation militaire. De ce modèle s’est inspiré le nouveau plan élaboré en 2019 : « Overextending and Unbalancing Russia » (Étendre et déséquilibrer la Russie) [2], soit : contraindre l’adversaire à s’étendre excessivement pour le déstabiliser et l’abattre. Voilà les principales lignes directrices d’attaque tracées dans le plan de la Rand, sur lesquelles les États-Unis ont effectivement avancé ces dernières années.

Avant tout, stipule le plan, il faut attaquer la Russie sur son flanc le plus vulnérable, celui de son économie fortement dépendante de l’exportation de gaz et de pétrole : à cet effet on va utiliser les sanctions commerciales et financières et, en même temps, faire en sorte que l’Europe diminue l’importation de gaz russe, en le remplaçant par du gaz naturel liquéfié étasunien. Dans le domaine idéologique et informatif, il faut encourager les protestations internes et en même temps miner l’image de la Russie à l’extérieur. Dans le domaine militaire il faut opérer pour que les pays européens de l’Otan augmentent leurs forces dans une fonction anti-russe. Les USA peuvent avoir de hautes probabilités de succès et de forts bénéfices, avec des risques modérés, en investissant majoritairement dans des bombardiers stratégiques et des missiles d’attaque à longue portée dirigés contre la Russie. Déployer en Europe de nouveaux missiles nucléaires à portée intermédiaire pointés sur la Russie leur assure de fortes probabilités de succès mais comporte aussi de grands risques. En calibrant chaque option pour obtenir l’effet désiré —conclut la Rand— la Russie finira par payer le prix le plus haut dans la confrontation avec les USA, mais ceux-ci et leurs alliés devront investir de grosses ressources en les soustrayant à d’autres objectifs.

fusée balistique

Dans le cadre de cette stratégie —prévoyait en 2019 le plan de la Rand Corporation— « fournir des aides létales à l’Ukraine exploiterait le plus grand point de vulnérabilité extérieure de la Russie, mais toute augmentation des armes et du conseil militaire fournis par les USA à l’Ukraine devrait être attentivement calibrée afin de provoquer les coûts pour la Russie sans provoquer un conflit beaucoup plus ample dans lequel la Russie, à cause de la proximité, aurait des avantages significatifs ». C’est justement là —dans ce que la Rand Corporation définissait comme « le plus grand point de vulnérabilité extérieure de la Russie », exploitable en armant l’Ukraine de façon « calibrée pour augmenter les coûts pour la Russie sans provoquer un conflit beaucoup plus ample »— qu’est advenue la rupture. Prise dans l’étau politique, économique et militaire que les USA et l’Otan resserraient de plus en plus, en ignorant les avertissements répétés et les propositions de négociations de la part de Moscou, la Russie a réagi avec l’opération militaire qui a détruit en Ukraine plus de 2 000 structures militaires réalisées et contrôlées en réalité non pas par les gouvernants de Kiev mais par les commandements des USA et de l’Otan. L’article qui, il y a trois ans, rapportait le plan de la Rand Corporation se terminait par ces mots : « Les “options” prévues par le plan ne sont en réalité que des variantes de la même stratégie de guerre, dont le prix en termes de sacrifices et de risques est payé par nous tous ».

Nous sommes en train de le payer maintenant, nous les peuples européens, et nous le paierons de plus en plus cher, si nous continuons à être des pions sacrifiés dans la stratégie USA-OTAN.

Traduction
Marie-Ange Patrizio
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[1« Rand Corp : comment abattre la Russie », par Manlio Dinucci, Traduction Marie-Ange Patrizio, Il Manifesto (Italie) , Réseau Voltaire, 21 mai 2019.

[2Overextending and Unbalancing Russia, James Dobbins, Raphael S. Cohen, Nathan Chandler, Bryan Frederick, Edward Geist, Paul DeLuca, Forrest E. Morgan, Howard J. Shatz, Brent Williams, Rand Corporation, April 2019. Voir aussi les détails du plan dans Extending Russia : Competing from Advantageous Ground, Raphael S. Cohen, Nathan Chandler, Bryan Frederick, Edward Geist, Paul DeLuca, Forrest E. Morgan, Howard J. Shatz & Brent Williams, Rand Corporation, May 25, 2019. Ces deux rapports furent présentés à la Chambre des Représentants US le 5 septembre 2019.

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La nouvelle monnaie de
réserve mondiale basée
sur les ressources

 

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par Pepe Escobar.

Une nouvelle réalité est en train de se former : le monde unipolaire est en train de devenir irrévocablement une chose du passé, un monde multipolaire est en train de prendre forme.

C’était quelque chose à voir. Dmitri Medvedev, ancien président russe, atlantiste impénitent, actuel vice-président du Conseil de sécurité russe, a décidé de se débrancher totalement dans un déchaînement égal à la tournée de combat de M. Kinjal, qui a provoqué choc et effroi dans tout l’OTAN.

Medvedev a déclaré que les sanctions occidentales « diaboliques » non seulement n’ont pas réussi à paralyser la Russie, mais qu’au contraire, elles « reviennent vers l’Occident comme un boomerang ». La confiance dans les monnaies de réserve « s’estompe comme la brume du matin », et abandonner le dollar américain et l’euro n’est plus irréaliste : « L’ère des monnaies régionales arrive ».

Après tout, a-t-il ajouté, « qu’ils le veuillent ou non, ils devront négocier un nouvel ordre financier (…) Et la voix décisive sera alors celle des pays qui ont une économie forte et avancée, des finances publiques saines et un système monétaire fiable ».

Medvedev a relayé son analyse succincte avant même le jour J – comme dans la date limite fixée ce jeudi par le président Poutine, après laquelle les paiements du gaz russe par les « nations inamicales » ne seront acceptés qu’en roubles.

Le G7, comme on pouvait s’y attendre, avait pris une pose (collective) : nous ne paierons pas. « Nous » signifie les 4 qui ne sont pas de grands importateurs de gaz russe. « Nous », en outre, c’est l’Empire du Mensonge qui dicte les règles. Quant aux 3 qui seront en grande difficulté, non seulement ils sont de grands importateurs mais ils se trouvent être des perdants de la Seconde Guerre mondiale – l’Allemagne, l’Italie et le Japon, qui sont toujours des territoires occupés de facto. L’histoire a l’habitude de jouer des tours pervers.

Le déni n’a pas duré longtemps. L’Allemagne a été la première à rompre, avant même que les industriels de la Ruhr à la Bavière ne se révoltent en masse. Scholz, le chétif chancelier, a appelé Poutine, qui a dû expliquer l’évidence : les paiements sont convertis en roubles parce que l’UE a gelé les réserves de change de la Russie, en violation flagrante du droit international.

Avec une patience taoïste, Poutine a également exprimé l’espoir que cela ne représente pas une détérioration des conditions contractuelles pour les importateurs européens. Les experts russes et allemands devraient s’asseoir ensemble et discuter des nouvelles conditions.

Moscou travaille sur une série de documents définissant le nouvel accord. Essentiellement, cela signifie : pas de roubles, pas de gaz. Les contrats deviennent nuls et non avenus dès lors que vous violez la confiance. Les États-Unis et l’Union européenne ont rompu des accords légaux en imposant des sanctions unilatérales et, de surcroît, ont confisqué les réserves de change d’un pays – nucléaire – du G20.

Les sanctions unilatérales ont rendu les dollars et les euros sans valeur pour la Russie. L’hystérie ne suffit pas : le problème sera résolu, mais aux conditions de la Russie. Un point c’est tout. Le ministère des Affaires étrangères avait déjà prévenu que le refus de payer le gaz en roubles entraînerait une grave crise mondiale de non-paiements et de faillites en série au niveau mondial, une réaction en chaîne infernale de transactions bloquées, de gel des actifs collatéraux et de fermetures de lignes de crédit.

La suite des événements est partiellement prévisible. Les entreprises de l’UE recevront le nouvel ensemble de règles. Elles auront le temps d’examiner les documents et de prendre une décision. Celles qui diront « non » seront automatiquement exclues des livraisons directes de gaz russe, toutes conséquences politico-économiques comprises.

Il y aura bien sûr des compromis. Par exemple, un certain nombre de nations de l’UE accepteront d’utiliser des roubles et d’augmenter leurs acquisitions de gaz afin de pouvoir revendre le surplus à leurs voisins et réaliser un bénéfice. Et certains pourraient également décider d’acheter du gaz sur le champ sur les bourses de l’énergie.

La Russie n’impose donc un ultimatum à personne. Tout cela prendra du temps – un processus continu. Avec quelques actions latérales également. La Douma envisage d’étendre le paiement en roubles à d’autres produits essentiels – comme le pétrole, les métaux, le bois, le blé. Cela dépendra de la voracité collective des chihuahuas de l’UE. Chacun sait que leur hystérie non-stop peut se traduire par une rupture colossale des chaînes d’approvisionnement dans tout l’Occident.

Bye bye les oligarques

Alors que les classes dirigeantes atlantistes sont devenues complètement folles mais restent concentrées sur la lutte jusqu’au dernier Européen pour extraire toute richesse restante et palpable de l’UE, la Russie joue la carte du calme. Moscou a été plutôt indulgente en fait, brandissant le spectre d’une absence de gaz au printemps plutôt qu’en hiver.

La Banque centrale russe a nationalisé les recettes en devises de tous les grands exportateurs. Il n’y a pas eu de défaut de paiement. Le rouble continue de monter – et il est maintenant revenu à peu près au même niveau qu’avant l’opération Z. La Russie reste autosuffisante sur le plan alimentaire. L’hystérie américaine concernant la Russie « isolée » est risible. Tous les acteurs qui comptent en Eurasie – sans parler des quatre autres pays du BRICS et de la quasi-totalité des pays du Sud – n’ont pas diabolisé et/ou sanctionné la Russie.

En prime, le dernier oligarque capable d’exercer une influence à Moscou, Anatoly Chubais, a disparu. Il s’agit d’un autre tour de passe-passe historique : L’hystérie des sanctions occidentales a démembré de facto l’oligarchie russe – le projet fétiche de Poutine depuis 2000. Ce que cela implique, c’est le renforcement de l’État russe et la consolidation de la société russe.

Nous ne disposons pas encore de tous les faits, mais on peut affirmer qu’après des années d’évaluation minutieuse, Poutine a choisi d’aller jusqu’au bout et de briser le dos de l’Occident, en utilisant ce tiercé (guerre éclair imminente sur le Donbass, laboratoires américains d’armes biologiques, Ukraine travaillant sur des armes nucléaires) comme casus belli.

Le gel des réserves de change devait être prévu, notamment parce que la Banque centrale russe a augmenté ses réserves de bons du Trésor américain depuis novembre dernier. Il y a ensuite la possibilité sérieuse que Moscou puisse accéder à des réserves étrangères offshore « secrètes » – une matrice complexe construite avec l’aide d’initiés chinois.

Le passage soudain du dollar et de l’euro au rouble était un acte de judo géoéconomique pur et dur, de niveau olympique. Poutine a incité l’Occident collectif à déclencher son attaque hystérique et démentielle via des sanctions, et l’a retourné contre l’adversaire en un seul geste rapide.

Et nous voilà tous en train d’essayer d’absorber tant de développements synchronisés qui changent la donne suite à la transformation du dollar en arme de guerre : le roupie-ruble avec l’Inde, le petroyuan saoudien, les cartes Mir-UnionPay co-badgées émises par les banques russes, l’alternative SWIFT Russie-Iran, le projet EAEU-Chine d’un système monétaire/financier indépendant.

Sans parler du coup de maître de la Banque centrale russe, qui a fixé le gramme d’or à 5000 roubles – qui avoisine déjà 60 dollars et ne cesse de grimper.

Si l’on ajoute à cela le programme « Pas de roubles, pas d’essence », nous avons ici une énergie de facto liée à l’or. Les chihuahuas de l’UE et la colonie japonaise devront acheter beaucoup de roubles en or ou acheter beaucoup d’or pour avoir leur gaz. Et il y a mieux. La Russie pourrait ré-accrocher le rouble à l’or dans un futur proche. On pourrait passer à 2000 roubles, 1000 roubles, voire 500 roubles pour un gramme d’or.

Il est temps d’être souverain

Depuis les sommets des BRICS dans les années 2000, auxquels ont participé Poutine, Hu Jintao et Lula, le Saint Graal des discussions sur un monde multipolaire a toujours été de savoir comment contourner l’hégémonie du dollar. Cette solution se trouve maintenant sous les yeux de l’ensemble des pays du Sud, sous la forme d’une apparition bénigne arborant un sourire de chat du Cheshire : le rouble or, ou rouble adossé au pétrole, au gaz, aux minéraux, aux exportations de matières premières.

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La Banque centrale russe, contrairement à la Fed, ne pratique pas l’assouplissement quantitatif et n’exporte pas d’inflation toxique vers le reste de la planète. Non seulement la marine russe sécurise toutes les lignes maritimes russes, mais les sous-marins russes à propulsion nucléaire sont capables de surgir partout sur la planète à l’improviste.

La Russie est loin, très loin en avance, mettant déjà en œuvre le concept de « puissance navale continentale ». Décembre 2015, sur le théâtre syrien, a changé la donne stratégique. La 4e division de sous-marins basée en mer Noire est la vedette du spectacle.

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Les flottes navales russes peuvent désormais employer des missiles Kalibr dans un espace comprenant l’Europe de l’Est, l’Asie occidentale et l’Asie centrale. La mer Caspienne et la mer Noire, reliées par le canal Don-Volga, offrent un espace de manœuvre comparable à celui de la Méditerranée orientale et du golfe Persique réunis. 6000 km de long. Et il n’est même pas nécessaire d’accéder aux eaux chaudes.

Cela couvre environ 30 pays : la sphère d’influence traditionnelle de la Russie, les frontières historiques de l’empire russe et les sphères de rivalité politique/énergétique actuelles.

Pas étonnant que le Beltway soit furieux.

La Russie garantit le transport maritime à travers l’Asie, l’Arctique et l’Europe, en tandem avec le réseau ferroviaire BRI à l’échelle de l’Eurasie.

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Et enfin, mais pas des moindres, on ne badine pas avec un ours nucléaire.

Voilà en substance ce qu’est la politique de puissance pure et dure. Medvedev ne s’est pas vanté lorsqu’il a déclaré que l’ère d’une monnaie de réserve unique était révolue. L’avènement d’une monnaie de réserve mondiale basée sur les ressources signifie, en résumé, que 13% de la planète ne domineront plus les 87% restants.

C’est le NATOstan contre l’Eurasie redux. Guerre froide 2.0, 3.0, 4.0 et même 5.0. Cela n’a pas d’importance. Toutes les anciennes nations du Mouvement des non-alignés (MNA) savent de quel côté soufflent les vents géopolitiques et géoéconomiques : le moment est venu d’affirmer leur véritable souveraineté, maintenant que « l’ordre international fondé sur des règles » est en train de mordre la poussière.

Bienvenue à la naissance du nouveau système mondial. Le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, en Chine, après avoir rencontré plusieurs homologues de toute l’Eurasie, n’aurait pas pu mieux le décrire :

« Une nouvelle réalité est en train de se former : le monde unipolaire est en train de devenir irrévocablement une chose du passé, un monde multipolaire est en train de prendre forme. C’est un processus objectif. Il est inarrêtable. Dans cette réalité, plus d’une puissance « gouvernera » – il sera nécessaire de négocier entre tous les États clés qui ont aujourd’hui une influence décisive sur l’économie et la politique mondiales. En même temps, conscients de leur situation particulière, ces pays veillent à respecter les principes de base de la Charte des Nations unies, dont le plus fondamental – l’égalité souveraine des États. Personne sur cette Terre ne doit être considéré comme un acteur mineur. Tous les pays sont égaux et souverains ».

Pepe Escobar

source : Strategic Culture Foundation

traduction Réseau International

 

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