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4 mai 2022

GUERRE UKRAINE-RUSSIE ... malgré l'aide massive des Occidentaux USA-OTAN-UE la Russie est en train de gagner cette sale guerre !

Le conflit en Ukraine se radicalise

 

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par Erwan Castel.

Parallèlement à la deuxième phase opérationnelle des « opérations militaires spéciales » russes en Ukraine engagée en avril en donnant priorité au contrôle total du Donbass, les pays de l’OTAN ont radicalement intensifié leurs aides militaires lourdes aux forces ukrainiennes, obligeant Moscou a lancé un avertissement diplomatique fort aux occidentaux et le lieutenant-général Alexandre Dvornikov a intensifier également les campagnes de bombardements des forces aérospatiales russes contre les objectifs militaro-industriels et surtout à les étendre aux réseaux ferroviaires et routiers logistiques par où transitent ces armes et munitions occidentales. Pour ces destructions des réseaux et dépôts logistiques ukro-atlantistes, les forces russes utilisent principalement des missiles ultra-modernes de hautes précisions et puissance contre lesquels il n’existe pas encore de parade.

Dans la ville de Lvov (Ouest Ukraine), les VKS ont multiplié leurs frappes sur les bases, usines utilisées par l’armée ukrainienne ainsi que les dépôts utilisés des aides militaires de l’OTAN venant par la Pologne

Certains dépôts logistiques détruits, à Lvov mais aussi à Zaporodje, Dnipropetrovsk, Kiev et d’autres secteurs interrogent car depuis la première phase opérationnelle russe, les Ukrainiens ont dispersé et surtout camouflé leurs logistiques et principalement celles provenant de l’OTAN qui est acheminé chaque nuit de Pologne et Roumanie par des milliers de véhicules civils vers des dépôts camouflés dans des usines, des entrepôts, des supermarchés etc… Ces destructions révèlent, soit une présence au sol d’Unités de Recherche Humaine russes (GRU) soit d’informateurs pro-russes parmi la population… probablement les deux.

Principalement depuis cette dernière semaine d’avril on observe des bombardements systématiques du réseau ferroviaire ukrainien qui est le point faible de la logistique occidentale pour deux raisons majeures :

  • l’écartement standard des rails ukrainien est toujours celui de l’URSS (1520mm) lequel est plus important (tout comme le gabarit des trains) que celui des rails occidentaux (1435mm). Obligeant à une rupture de charge frontalière fastidieuse des marchandises ferroviaires.
  • la majorité du réseau ferroviaire ukrainien est électrique et donc dépend de centrales qui sont en ce moment bombardées au même titre que les ponts, dépôts et gares de triages, Quant aux quelques locomotives diesel existantes elles seront bientôt soit également détruites, soit à court de carburant.

Affirmer comme certains que l’Ukraine n’est pas du tout reliée à la Pologne atlantiste par voie ferrée est incorrect car il existe en fait 2 lignes qui relient leurs territoires :

1. Une ligne soviétique (normes russes qui va de Kharkov à Sławków en Silésie polonaise créée à l’époque pour envoyer le charbon polonais vers l’Est

2. Un premier tronçon ferroviaire (norme occidentale) réalisé entre Lvov et la ville ferroviaire de Sknyliv sur la frontière polonaise depuis 2020.

Et lorsqu’on observe certains bombardements actuels russes on constate que certains suivent bien le tracé de ces 2 cordons ombilicaux ferroviaires.

Cette intensification des destructions des réseaux logistiques ukrainiens par les forces russes expliquent aussi pourquoi les occidentaux de l’Est tentent de compenser la quasi disparation total du parc aérien ukrainien avec leurs vieux Mig 29 par exemple, mais surtout pourquoi Washington et Londres veulent mettre en place une « saturation du champ de bataille » en moyens antiaériens légers et mobiles qui avec une assistance des satellites et radars volants de l’OTAN pourraient dissuader les raids aériens russes, au moins à l’Ouest du Dniepr. Il reste cependant les missiles russes, notamment par exemple avec les Kalibr et Kinjal, ces missiles de dernière génération dont les hautes vitesses et précisions sont imparables et selon une estimation basse un millier de missiles russes ont déjà utilisés depuis le 24 février 2022.

Arrivée de missiles de croisière russes sur des objectifs au centre de Kiev le 28 avril

Situation générale

Lors de sa première phase opérationnelle l’état-major russe, engagée le 24 février 2022, en donnant priorité à la vitesse a, malgré des succès indéniables, rencontré quelques difficultés (voir article « C’est en forgeant que l’on devient forgeron ») l’obligeant à varianter sa stratégie à partir de la mi-mars dont les principales sont :

  • Sièges urbains immobilisant trop de moyens offensifs et logistiques,
  • Sous-évaluation d’une résistance ukrainienne avec techno-guérilla antichar d’attrition,
  • Saturation antichar du champ de bataille par les aides logistiques de l’OTAN à Kiev,
  • Problèmes logistiques dus à un archaïsme des moyens et un étirement du front,
  • Insuffisance des unités d’infanterie pour sécuriser les opérations des blindés,
  • Rigidité du commandement et lenteur de coordination dispersées sur 3 états-majors…

Afin de garder l’avantage des succès obtenus (destruction de 70% du potentiel stratégique ukrainien, contrôle des régions de Koupiansk et Kherson, libération du Nord et du Sud Donbass…) et s’adapter aux situations nouvelles et changeantes sans devoir puiser dans ses réserves stratégiques, l’état-major russe, à engager une deuxième phase opérationnelle avec, comme principaux changements :

  • Retrait du corps de bataille russe du secteur Nord qui était militairement secondaire,
  • Centralisation du commandement et de la coordination sur un seul état-major,
  • Concentration des offensives dans le Donbass, le secteur militaro-politique prioritaire,
  • Renforcement de la logistique et des unités d’infanterie dans les groupes tactiques,
  • Ralentissement des progressions terrestres pour donner priorité à la sécurisation,
  • Intensification et élargissement des bombardements sur les réseaux logistiques civils,

– Du côté russe, les résultats ont été immédiats : renforcements des acquis stratégiques, poursuite des destructions par les forces aérospatiales, libération de Marioupol et engagements d’actions offensives dans le Donbass, principalement dans le secteur Nord de Kramatorsk, destructions des voies d’approvisionnement principales utilisées pour les aides de l’OTAN etc…

– Du côté ukrainien, malgré quelques succès tactiques très limités dans le temps et l’espace observés du côté de Kharkov et Nikolaïev et des « coups militaro-médatiques » comme les bombardements de Belgorod et Briansk et l’attaque du croiseur « Moskva », on observe un affaiblissement des forces ukrainiennes dû aux pertes importantes subis, aux destructions de leur logistique stratégique, à la fatigue d’unités non relevées depuis 2 mois de combats etc…

– Du côté de l’OTAN, les pays occidentaux qui ont politiquement défini la Russie comme un ennemi à abattre quitte à risquer une extension mondiale du conflit, ont décidé de radicaliser eux aussi leurs aides militaires aux forces ukrainiennes, espérant naïvement qu’une saturation technologique du champ de bataille (notamment avec des armes antichars, antiaériennes et anti-navires notamment) suffira à rééquilibrer le rapport de forces.

Carte générale de la situation du conflit russo-ukrainien au 30 avril 2022.

Au total, plus de 40 000 soldats ukrainiens ont été mis hors de combat (tués, blessés, prisonniers, disparus) et ces pertes vont en augmentation (contrairement à celles des Russes qui ont diminué de plus de moitié avec leur nouvelle stratégie). Quant aux pertes des matériels de combats ukrainiens elles sont irremplaçables à court et même moyen terme (contrairement aux forces russes qui disposent d’une immense réserve de remplacement en Russie) :

  • 142 avions et 112 hélicoptères,
  • 640 véhicules aériens sans pilote,
  • 279 systèmes de missiles anti-aériens,
  • 2646 chars et autres véhicules de combat blindés,
  • 305 systèmes de lance-roquettes multiples,
  • 1184 artillerie et mortiers de campagne, ainsi que
  • 2475 unités de véhicules militaires divers…

De plus la chute de Marioupol, libérant des unités de choc, le resserrement du dispositif offensif sur le Donbass, l’usure des unités ukrainiennes ainsi que les prévisions météorologiques pour le mois de mai à 10 jours, qui vont diminuer la couverture nuageuse et assécher les zones boueuses vont favoriser les opérations offensives russo-républicaines.

Je vais essayer maintenant de brosser l’évolution de la situation des opérations terrestres du Nord au Sud, à savoir les secteurs de Kharkov, de Kramatorsk, de Donetsk, de Marioupol, de Kherson, de Tiraspol qui sont numérotés sur cette carte générale

1- Secteur de Kharkov

Sur le front de Kharkov, si la ligne de contact est stabilisée, on observe cependant des attaques ukrainiennes limitées :

• Au Nord, dans le secteur de Dergachi, pour repousser les forces russes vers la frontière afin de diminuer la pression offensive sur les défenses extérieures de la ville,

• À l’Ouest, dans le secteur de Bazalivka, pour menacer les voies d’approvisionnements alimentant les offensives russes du front de Kramatorsk via Koupiansk.

La plupart de ces opérations offensives ukrainiennes sont repoussées par des contre-attaques russes ou s’arrêtent faute d’une logistique suffisante et de moyens d’assaut adaptés.

Ce que nous révèle le front de Kharkov (comme précédemment celui de Kiev, c’est que d’une part les forces ukrainiennes font preuve d’une combativité qui a certainement été sous-évaluée par l’état-major russe mais aussi montrent une certaine maîtrise des procédures occidentales enseignées ainsi que des armes livrées progressivement par l’OTAN depuis 2017 et en masse depuis le 17 janvier de cette année.

D’autre part, et en raison des effectifs trop faibles et de l’étendue du front, il y a dans la défense russe…. « des trous dans la raquette » qui permettent même aux ukrainiens de lacer des raides aériens sur le territoire même de la Russie dans le secteur de Belgorod frappé début avril et aujourd’hui 1er mai par des raids d’hélicoptères d’attaque, et même jusqu’à Briansk, à 150 kilomètres de la frontière ukrainienne où un grand dépôt pétrolier a été détruit dans la nuit du 24 au 25 avril 2022.

Ces attaques ukrainiennes, même si elles infligent des dégâts sur les sites logistiques russes visés, sont avant tout des opérations de propagandes destinées à faire croire aux populations que Kiev reprend le dessus sur Moscou.

2- Secteur de Kramatorsk

Lorsque l’état-major russe a annoncé donné une priorité sur la libération totale des régions administratives de Donetsk et Lougansk toujours occupées par les forces ukrainiennes, les regards qui depuis plus d’un mois étaient fixés sur Marioupol se sont alors tournés vers le secteur de Kramatorsk, à 100 km au Nord de Donetsk.

En effet ce secteur est un enjeu stratégique prioritaire pour plusieurs raisons :

  • C’est autour de Kramatorsk que se situe les plus importantes forces du corps de bataille ukrainien principal, jusqu’à ses forces de réserve et son état-major principal.
  • C’est par cette région que transitent les approvisionnement en provenance de Dnipropetrovsk, Poltava, jusque dans la direction de Donetsk.
  • À l’Est de Kramatorsk se trouvent les derniers territoires de la République populaire de Lougansk non libérés (autour de villes de Severodoetsk et Lissichiansk),

Après avoir marqué des pressions offensives au Sud d’Izioum et au Nord de Severodonetsk, et à l’Est de Pospana, les forces russo-républicaines ont engagé des attaques sur leurs positions ukrainiennes pour engager une rupture du front et l’encerclement du corps de bataille ukrainien du Donbass.

Les priorités russes, avant de venir au contact des défenses dures de Kramatorsk et Severoonetsk sont de contrôler dans ce secteur les routes servant à la fois aux approvisionnements et au mouvements des Ukrainiens : à l’Ouest (vers Barvinkove) les routes venant de Dnipropetrovsk et Kiev, au Nord Est (Kreminna) la route menant à Lyman, au Sud Est (Popasna) celle menant vers Slaviansk.

Concentration de blindés russes de la 1ère Armée Blindée de la Garde pour un assaut au Sud d’Izioum à la fin d’avril 2022

À l’issue de ces mouvements opératifs il est probable que les forces russes poursuivent leurs contrôle des routes pour également couper les communications entre Kramatorsk et le secteur due Donetsk où des pressions offensives seront alors déclenchées pour d’une part y fixer les forces ukrainiennes et même y engager leurs réserves positionnées à Krasnoarmeïsk. Ainsi les groupes tactiques ukrainiens de Donetsk et Kramatorsk ne pourront plus opérer des retraites ni même mutuellement se renforcer, s’approvisionner et se soutenir avec leurs appuis feu.

Affirmer comme le pseudo analyste français de salon que les forces russes vont encercler dans un premier temps les groupes tactiques ukrainiens de Severodonetsk Lissitchansk relève une fois de plus de l’imbécilité navrante d’un nuisible obsédé par le pognon et ses fantasmes. En effet au vu des retours d’expérience des 2 premiers mois il n’est pas besoin de sortir de Sant-Cyr (pourtant comme cet affairiste) pour comprendre que les forces contournant à l’Ouest Severodonetsk et Lissichiansk se retrouveraient à la portée de leur feux et surtout de ceux des bastions de Slaviansk et Kramatorsk toujours approvisionnés par l’Ouest.

Voici quelques courtes vidéos pour illustrer l’âpreté des combats se déroulant dans ce secteur de Nord du Donbass, autour des villes-clés de Severodonetsk et Kramatorsk :

Voici pour illustrer ma critique l’exemple d’un tir de barrage de l’artillerie ukrainienne, avec l’appui d’un drone d’observation et correction, sur une unité blindée russe progressant vers le secteur de Lyman au Nord de Kramatorsk

Dans les combats pour le contrôle de Rubijnoe, au Nord de Severodonetsk, les forces russes et celles de Lougansk utilisent ici contre une position ukrainienne dans un bâtiment un engin du Génie de combat UR77, initialement prévu pour ouvrir à l’explosif des couloirs dans des champs de mines mais détourné depuis la guerre en Syrie dans les combats en zone urbaine

Au Sud de Lissichiansk sur la route du Sud Est vers Kramatorsk, Novotoshkivske a été conquis de haute lutte par la milice républicaine de Lougansk

Au Sud -Est de ce secteur Nord du Donbass, les combats font toujours rage entre les forces républicaines de Lougansk et les forces de Kiev pour le contrôle de Popasna, à l’Est d’Artemovsk

3- Secteur de Donetsk

Dans le secteur centre du Donbass, le front n’a que très peu changé, d’une part parce que les efforts opérationnels ont été réalisés au Nord (Lugansk) et au Sud (Marioupol) pour engager un encerclement large du corps de bataille ukrainien (le meilleur de Kiev), et d’autre part par ce que cette région fortement industrialisée dispose de nombreuses localités que les ukrainiens ont transformé en bastions défensifs puissants.

Cette situation, fait qu’en périphérie des villes de Donetsk, Makeevka, Yasinovataya et Gorlovka, les combats entre les forces ukrainiennes et les forces républicaines s’intensifient, ainsi que les bombardements. À noter que les Ukrainiens multiplient désormais les tirs sur les quartiers résidentiels aux armes lourdes, obusiers, lance-roquettes multiples et même missiles balistiques « Tochka U », faisant parmi les civils de nombreuses victimes,

Heureusement que les forces armées russes sont maintenant déployées, offrant un bouclier anti-aérien efficace et des moyens de riposte immédiate, avec leur artillerie et leur aviation d’attaque au sol.

Les Ukrainiens continuent leurs bombardements sur les villes de la république, comme ici au-dessus de Donetsk où un missile est abattu par la défense antiaérienne russe dans la nuit du 30 avril au 1er mai

Dans la nuit du 21 au 22 avril 2022, des positions ukrainiennes du front de Donetsk pilonnées par des lance-roquettes multiples

 

Parallèlement à cette guerre d’artillerie qui s’intensifie depuis 2 mois, les forces russo-républicaines ont engagé des opérations offensives visant les villes de Marinka (Sud-Ouest Donetsk) et Avdeevka (Nord Donetsk) qui sont les deux points d’appui principaux du front ukrainien devant Donetsk.

3 difficultés principales sont à prendre en compte les batailles devant Donetsk :

  • Marinka comme Avdeevka sont des positions solidement fortifiées et consolidées chaque jour depuis 2 mois par des aménagements de combat et des renforts,
  • Les routes d’approvisionnement logistique du front ukrainien devant Donetsk sont toujours opérationnelles, venant de Dnipropetrovsk à l’Ouest ou Kramatorsk au Nord,
  • Comme pour Marioupol une population civile importante est toujours dans ces villes, ainsi que des sites dangereux comme les usines chimiques de Avdeevka ou Gorlovka,

Voilà pourquoi, comme pour le secteur de Kramatorsk, plutôt que de se lancer dans des assauts frontaux et coûteux, une stratégie d’encerclement large du front ukrainien entre Avdeevka au Nord et Marinka au Sud a été engagé pour le couper de ses bases d’approvisionnement, tandis que l’artillerie et l’aviation ont intensifié leurs frappes de d’affaiblissement des défenses périphériques.

Lance-Roquette Multiple russe TOS « Buraino » tirant ses munitions thermobariques (24 x 220mm) sur les positions ukrainiennes défendant la ville d’Avdeevka à 10 kilomètres au Nord de Donetsk

À Marinka, dans un micro-district pavillonnaire (à l’Ouest de Alexandrovka) qui avait été conquis par les forces républicaines de la 100e brigade, les forces ukrainiennes ont lancé des contre-attaques ponctuelles, reprenant un peu de terrain perdu et installant au Sud-Ouest des combats urbains violents.

Jour et nuit des batailles se déroulent entre les forces ukrainiennes et républicaines aux abords des localités du front ceinturant la ville de Donetsk

Aujourd’hui, une force d’appui significative pour les forces républicaines engagées sur les fronts de Marinka et Avdeevka, est la composante aérienne russe qui permet d’une part d’intervenir très rapidement sur des objectifs repérés et de réaliser des tirs de précision au milieu de zones toujours habitées. Ainsi des batteries d’artillerie ukrainiennes peuvent être la cible d’une riposte aérienne avant de décrocher de leurs positions de tir.

Sur le front de Donetsk, l’aviation de combat russe est de plus en plus active dans les bombardements des positions ukrainiennes. Ici des hélicoptères KA52

4- Secteur de Marioupol

Au 30 avril il restait environ 1 millier de combattants ukrainiens dont 500 blessés environ dans les dédales de la Zone Industrielle d’Azovstal complétement encerclée par les unités russo-républicaines restées sur place après la libération de la ville (annoncée le 21 avril). Si l’assaut direct a été annulé sur ordre du président Poutine pour préserver la vie des soldats russes et miliciens républicains, en revanche les bombardements des forces aérospatiales russes continuent, fouillant avec des armes puissantes adaptées au bunker enterrés, les zones où se terrent les derniers radicaux nationalistes du régiment « Azov ».

Chaque jour cependant un cessez-le-feu est décrété jusqu’à 16h00 pour permettre l’évacuation des civils et des blessés et la reddition éventuelle des derniers ukrainiens dont les messages d’alertes envoyés à Kiev montrent bien qu’ils sont à court de vivres, d’eau et médicaments. Malgré leur situation désespérée, les Ukrainiens refusent de se rendre (même pas à l’évidence) ou d’accepter l’évacuation des blessés. En revanche, en les repoussant vers le centre de la zone industrielle, les bombardements ont permis de libérer de leur prise en bouclier humain des groupes de civils : une famille puis une douzaine et ce 1er mai une quarantaine de civils dont plusieurs enfants qui ont pu enfin sortir de l’enfer d’Azovstal.

Vue aérienne du Sud de la zone industrielle d’Azovstal où se sont réfugiés les derniers combattants principalement du régiment « Azov », de la 36e brigade d’infanterie de marine et de groupes éparses d’autres unités et des mercenaires.

Dans cette zone industrielle immense (près de 8 km2, les derniers combats pour le contrôle total de Marioupol sont toujours violents, les forces alliées devant grignoter la zone industrielle d’Azovstal, bâtiment après bâtiment, étage après étage, pièce pour y déloger les radicaux nationalistes d’Azov et derniers soldats ukrainiens qui s’y accrochent avec l’énergie du désespoir.

Reportage d’Andreï Filatov à Azivstal, dans un secteur de contact entre les forces russo-républicaines et des militants d’Azov s’accrochant aux derniers bâtiments périphériques aux unités de production industrielle

La bataille de Marioupol, qui est après celle d’Alep en Syrie, est devenu le laboratoire de la guerre moderne, préfigure les prochaines batailles du Donbass et de l’Ukraine dont la dimension urbaine s’impose désormais dans des stratégies qui, pour rééquilibrer des forces en présence qui leur sont défavorables, sacrifient des unités et des populations civiles dans des combats urbains d’attrition.

Chaque jour gagné à Marioupol par les forces ukrainiennes est un gain de temps et de moral pour les autres bastions urbains ukrainiens qui attendent l’assaut des forces russo-républicaines en renforçant chaque heure leurs défenses et leurs stocks.

La seule solution pour enrayer cette stratégie d’attrition de l’armée ukrainienne est selon moi, d’être sans pitié pour les défenseurs de ces bastions qui, s’ils refusent de se rendre après un ultimatum initial réglementaire et des corridors d’évacuation organisés au début du siège, doivent être détruit jusqu’au dernier. Toute mansuétude à l’égard des fanatiques (reddition finale, évacuation des blessés, échange de prisonniers etc…) ne ferait qu’encourager les défenseurs des bastions urbains suivant à se battre jusqu’au bout grâce à cet espoir de pouvoir toujours sortir vivants malgré les pertes occasionnées et les civils sacrifiés.

La guerre doit se soumettre à ses lois, mais en aucun cas aux dépens de la mission et de l’efficacité opérationnelles…

Pour conclure sur ce paragraphe consacré à Marioupol, voici un nouveau reportage de Erik Tegner pour le « Livre Noir », qui dans une construction et un narratif audacieux réalise un nouveau compte rendu remarquable de la situation militaire à Marioupol.

 

Lorsqu’on entend les critiques des ukro-atlantistes accusant Livre Noir de n’être qu’un média d’extrême droite nationaliste (mais qui montre l’efficacité des force spéciales tchétchènes et reprend les analyses d’un séparatiste breton – :)) – dans le Donbass) et que l’on regarde la qualité éthique et esthétique du reportage, on ne peut que se demander jusqu’où ira la mauvaise foi des mondialistes !

 

Frappe d’un missile russe « Kalibr » sur Azovstal fin avril 2022.
5- Secteur de Kherson

Dans le secteur de Kherson, non seulement la situation militaire s’est stabilisée mais des autorités civiles russes ont commencé à être mises en place tandis qu’une « Pax Russia » est organisée, avec un redémarrage de l’économie (en roubles) mais aussi la préparation à un référendum de rattachement à la Fédération de Russie, peut-être pour les prochaines semaines.

Sur le plan militaire, de nombreux Groupements Tactiques InterArmes russes (BTG) se concentrent sur les fronts, au Nord et à l’Ouest de Kherson en direction de Krivoï Rog et Nikolaëv/Odessa ou Nikolaïev/Tiraspol ou des attaques terroristes ukrainiennes ont été lancées cette semaine contre la petite République de Pridnestrovie (Transnistrie).

Il semble, au vu de l’évolution de la situation, que la Russie cherche à réactiver le projet exprimé en 2014 par les populations russes d’Ukraine (il était temps !) lequel est de restaurer la « Novorossiya », cette entité géographique allant de Odessa jusqu’à Kharkov et correspondant à cet État mandataire créé par l’impératrice russe Catherine II eu XVIIIe siècle sur les terres historiques de l’Empire bordant les rives septentrionales de la mer Noire. En réalisant ce projet, la Russie se doterait d’une profondeur stratégique face à l’OTAN, prendrait le contrôle de tous les accès Nord à la mer Noire (ce qui est l’objectif obsessionnel des occidentaux depuis le XVIIIe siècle), et créerait un corridor terrestre reliant la Transnistrie, la Crimée au Donbass et à la Russie.

Mais entre Kherson et le grand port d’Odessa qui est sans nul doute un des objectifs des futures opérations militaires russes se trouve le Boug méridional un fleuve dont le point de passage est tenu par Nikolaïev, une ville près de 500 000 habitants et 250 km2. Un verrou qui n’a pas cédé lors de la phase initiale et s’est renforcé depuis grâce notamment aux aides de l’OTAN transitant par la Roumanie.

En attendant d’organiser une nouvelle offensive terrestre lourde dans cette direction, les forces russes poursuivent leurs campagnes de bombardement sur les concentrations et dépôts militaires, mais aussi depuis une semaine sur les réseaux routiers et ferroviaires venant de Roumanie.

En plus des missiles « Iskander », « Kalibr », « Khinjal », les forces aérospatiales russes utilisent maintenant le missile « Onyx », un missile dernière génération de défense côtière Terre-Mer mais qui est utilisé pour détruire des installations stratégiques terrestres comme ici à Odessa :

Tir d’un missile « Onyx » en direction d’Odessa depuis la défense occidentale de la Crimée

Arrivée de plusieurs « Onyx » sur la ville d’Odessa

Après la campagne du Donbass, il est probable que le front de Kherson soit même prioritaire sur celui de Kharkov du fait de l’importance de la mer Noire et des menaces sur la Transnistrie. Cela détruirait les ambitions hégémoniques de l’OTAN sur la première et celles de Kiev sur la seconde.

Et ce sera aussi une manière de répondre à le naufrage du Moskva le croiseur-amiral de la flotte russe de la mer Noire le 13 avril dernier, suite à des tirs de missiles « Neptune » ukrainiens, très vraisemblablement aidés par les ressources aériennes du renseignement militaire de l’OTAN (un avion P8 « Poséidon » était dans ce secteur au même moment) qui ont géolocalisé le navire, peut-être brouiller les radars de défense, voire même illuminer la cible pour les missiles ukrainiens.

Le 13 mai, après avoir essuyé des tirs de missiles anti-navire ukrainiens, le navire-amiral de la flotte russe de la mer Noire sombrait lors de la tentative de remorquage vers Sébastopol.

À propos de cette perte du croiseur « Moskva », je suis là aussi apitoyé d’écouter les inepties des 2 Xavier (Tyleman et Moreau) qui prétendent du fond de leurs fantasmes de courtisans que c’est une immense victoire pour Kiev où que cela n’a même pas égratigné Moscou.

La réalité est que la perte du « Moskva » en dehors du revers politico-médiatique infligé à la fierté russe (navire-amiral de sa flotte de la mer Noire) sans inverser évidemment le rapport de forces va handicaper les opérations militaires russes à l’Ouest de la Crimée, car le « Moskva » par ses capacités de combat était la clef de voûte de l’appui embarqué russe dans le secteur de d’Odessa. En effet ses missiles antinavires P1000 pouvaient traiter des cibles terrestres (comme aujourd’hui les missiles Onyx) et surtout il assurait la principale couverture antiaérienne de la flotte, notamment avec ses missiles S300 dont il était le seul navire à en être équipé en mer Noire. L’option d’une opération amphibie dans la baie d’Odessa est toujours sur la table mais son efficacité s’en trouve réduite par l’absence du Moskva, et la fermeture du détroit de Bosphore empêche son remplacement.

Il reste donc l’option terrestre comme principale perspective (avec des opérations aéroportées) pour lancer une offensive russe vers l’Ouest.

6- Secteur de Tiraspol

Dans un article précédent je rendais compte de l’aggravation observée en Transnistrie suite à une série d’attentats menés par des commandos ukrainiens contre des sites militaires ou ministériels de la petite république séparatiste pro-russe apparue il y a 30 ans entre Moldavie et Ukraine et qui se retrouve aujourd’hui menacée par le conflit voisin.

Une série d’attentats ukrainiens a visé des bâtiments de la sécurité intérieure de la Transnistrie à Tiraspol mais aussi plus au Nord un secteur où se trouve le plus grand dépôt de munitions d’Europe (20 000 tonnes) et que doivent lorgner les forces ukrainiennes dont les dépôts sont détruits les uns après les auprès par les forces russes. À noter qu’un groupe opérationnel russe de 1500 hommes est positionné dans cette république pro-russe.

Comme le montre la vidéo de surveillance qui a capturé l’attaque contre le ministère de l’Intérieur à Tiraspol les terroristes ont utilisé un RPG 27 (lance-roquette jetable) « soigneusement » abandonné sur place  au moment de leur fuite vers la frontière ukrainienne. Or d’aucuns pourraient désigner logiquement la Russie qui est le seul pays à posséder cette arme en dotation s’il n’y avait pas ces centaines d’armes russes tombées au mois de mars aux mains des Ukrainiens dans le secteur de Kiev.

Vidéo surveillance de l’attaque contre le ministère de l’Intérieur à Tiraspol. Les assaillants tirent au RPG 27 puis abandonnent le tube sur la route avant de s’enfuir

Pour celles et ceux qui suivent cette crise ukrainienne depuis 2014, son évolution vers une guerre locale puis une guerre régionale (j’avais pronostiqué cette logique le 15 avril 2014), il apparait évident comme le nez au milieu d’un visage que l’Ukraine n’est pour Washington que la mendiante utile payée pour provoquer la Russie dans sa zone d’influence sécuritaire et que maintenant que l’Ours a lancé sa patte en avant, l’étape suivante après l’internationalisation de la logistique de guerre pour Kiev, est de faire sortir le conflit des frontières de l’Ukraine pour amorcer son étape mondiale.

Pour cela, la petite République de Pridnietrovie (Transnistrie étant son nom roumain) est le point d’entrée idéal pour mettre en application la stratégie étasunienne… en accusant bien sûr la Russie d’être responsable de l’escalade : Tout comme Kiev n’a eu de cesse de provoquer Moscou dans le conflit du Donbass, de nouvelles provocations cette fois dans cette région pro-russe obligeront la Russie à y intervenir également.

En conclusion

En observant les opérations militaires dans ce secteur on peut observer l’évolution tactique adoptée par les forces russes pour s’adapter aux nouvelles situations apparues dans ce conflit qui est un laboratoire de la guerre moderne dont seules existaient des théories incertaines car développées à partir des conflits asymétriques aux rapports, qualité, effectif, ressources et entrainements très déséquilibrés.

Char du bataillon républicain « Somali » revenant de la victoire de Marioupol.

L’organisation des Groupements Tactiques InterArmes russes (en russe BTG « Groupe Tactique de Bataillon ») s’est adaptée aux problèmes rencontrés lors de la première phase opérationnelle du mois de mars.

Initialement le BTG russe pour augmenter la vitesse d’action et l’autonomie opérationnelle est formé autour d’une force d’infanterie mécanisée (généralement 3 compagnies et une section de reconnaissance, soit environ 200 hommes et) à laquelle sont rajoutés une force d’appui (2 batterie d’obusiers et 1 de Lance-Roquettes Multiples), une force de choc (avec 1 escadron blindé soit 10 chars), une force de protection (1 batterie antiaérienne, 1 section de guerre électronique, 1 section de défense chimique, 1 section de sapeurs de combat), ainsi des services (sections de transmission, de ravitaillement, de réparations, section médicale…). Selon le type de division d’où vient le BTG, il peut avoir des spécialités (parachutiste, tireurs d’élite…).

Mais parfois,

• Il faut plus de chars de combat et d’artillerie, comme sur les terrains ouverts où les unités sont obligées de revenir à des configurations « de masse », avec des concentrations de blindés et des préparations d’artillerie importantes nécessaires pour casser des défenses solidement organisées pendant des années,

Ou alors,

• Il faut plus d’unités ‘infanterie spécialisées, comme dans les zones urbaines et boisées où des unités ennemies légères et mobiles avec un armement antichar performant peuvent se lancer dans une « techno-guerilla » avec l’appui du renseignement stratégique et des drones qui permettent une maîtrise du champ de bataille.

Et toujours,

• Il faut s’adapter aux nouvelles armes et moyens pour augmenter la protection des personnels et matériels et anticiper sur les tactiques d’emploi nouvelles que la qualité et/ou la quantité de ces nouvelles technologies génèrent.

Colonne de véhicules blindés dans le secteur de Pospana où on peut observer un char de combat T80 BV muni à d’un chalut de déminage permettant de forcer les champs de mines et sur le toit d’une grille destinée à faire exploser prématurément les charges creuses des missiles de l’OTAN livrés aux forces armées ukrainiennes (« Javelin » et « NLAW »)

Aujourd’hui, les forces russes pourraient balayer les forces ukrainiennes malgré leur résistance honorable, soit en appliquant les bombardements de massasse infernaux avec leur artillerie, soit en injectant des dizaines des centaines de groupes tactiques interarmes supplémentaires pour submerger des forces de Kiev. Or il n’en est rien, Moscou a opté pour une stratégie plus lente, un élargissement des objectifs stratégiques bombardés et une tactique d’attrition visant à épuiser les forces ennemies…

… sans puiser dans ses forces les plus importantes et ses meilleures unités terrestres qui, de l’autre derrière les frontières russes se préparent à riposter à un engagement direct de l’OTAN dans le conflit et vers lequel se dirigent chaque jour un peu plus les ir-responsables occidentaux.

Sans vouloir paraître pessimiste, tous les ingrédients occidentaux (aides militaires, propagande de guerre, diabolisation russophobe, guerre économique…) sont réunis pour que ce conflit local, devenu régional par nécessité, continue à évoluer vers un conflit mondial provoqué et préparé depuis des années par la stratégie du chaos de la ploutocratie mondialiste.

source : Alawata Rebellion

 

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Cette fois, l’OTAN a intérêt à prendre
au sérieux les avertissements de
Poutine concernant l’Ukraine

 

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par Ted Galen Carpenter.

Dans l’une des grandes bévues de politique étrangère des temps modernes, les dirigeants américains et européens ont ignoré à plusieurs reprises les avertissements de Vladimir Poutine selon lesquels la Russie ne tolérerait jamais que l’Ukraine devienne un atout militaire de l’OTAN. En raison de la résistance des gouvernements français et allemand (qui avait autant à voir avec la corruption chronique de l’Ukraine qu’avec les préoccupations concernant la réaction de la Russie), l’Alliance a retardé l’offre à Kiev d’un plan d’action pour l’adhésion – une étape essentielle vers l’adhésion. Lors du sommet de Bucarest en 2008, les membres actuels de l’OTAN ont ostensiblement insisté sur le fait qu’« un jour », l’Ukraine rejoindrait l’Alliance, et ils ont répété cette promesse à de nombreuses occasions par la suite.

Pire encore, les responsables occidentaux ont généralement insisté sur le fait que la Russie n’aurait rien à dire à ce sujet. Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’OTAN, s’est montré particulièrement affirmatif et arrogant à cet égard. Fin 2021, il a radicalement rejeté les demandes de Moscou, qui souhaitait que l’OTAN fournisse des garanties de sécurité contraignantes à la Russie, notamment l’engagement que l’Ukraine ne se verrait jamais proposer l’adhésion et que les forces militaires de l’OTAN ne seraient pas déployées dans ce pays. La réponse de Stoltenberg n’aurait pas pu être plus intransigeante. Affirmant : « L’OTAN a une politique de la porte ouverte. C’est inscrit dans le traité fondateur de l’OTAN… Le message adressé aujourd’hui à la Russie est qu’il appartient à l’Ukraine, en tant que nation souveraine, de décider de sa propre voie. Et aux 30 alliés de l’OTAN de décider quand l’Ukraine sera prête à devenir membre. »

Les responsables occidentaux ont implicitement supposé que la Russie pourrait être intimidée et finalement contrainte d’accepter l’Ukraine comme membre de l’OTAN. Ils n’ont pas tenu compte des avertissements de plus en plus précis du Kremlin selon lesquels les efforts visant à faire de Kiev un atout de l’Alliance franchiraient une ligne rouge qui porterait atteinte à la sécurité de la Russie. Leur hypothèse selon laquelle Moscou accepterait sans broncher une présence de l’OTAN à l’intérieur de la zone de sécurité centrale de la Russie s’est avérée spectaculairement erronée, et l’Ukraine paie aujourd’hui un prix très élevé en argent et en sang pour cette erreur de calcul.

On pourrait espérer que les dirigeants de l’OTAN auraient tiré une leçon importante d’une erreur aussi coûteuse. Mais ils s’obstinent à ignorer une nouvelle série d’avertissements inquiétants de Moscou et, cette fois, le prix d’une telle arrogance pourrait être tout à fait catastrophique. En effet, elle crée le risque d’un affrontement nucléaire entre la Russie et les États-Unis. Dans son premier discours annonçant l’« opération militaire spéciale » en Ukraine, Vladimir Poutine a averti toutes les parties extérieures (signifiant clairement les membres de l’OTAN) de ne pas interférer. « Quiconque tente d’interférer avec nous […] doit savoir que la réponse de la Russie sera immédiate et vous conduira à des conséquences telles que vous n’en avez jamais connues dans votre histoire. »

Pourtant, l’administration Biden et d’autres gouvernements de l’OTAN se vantent du soutien que l’Alliance apporte à la résistance militaire de l’Ukraine à l’invasion russe. Jusqu’à présent, la pièce maîtresse de cet effort a été l’augmentation des livraisons d’armes à l’Ukraine, notamment des systèmes plus lourds et plus puissants. Le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, promet que les États-Unis « remueront ciel et terre » pour continuer à armer l’Ukraine. Paul Krugman, chroniqueur au New York Times, se réjouit que les États-Unis soient redevenus « l’arsenal de la démocratie », comme ils l’avaient été pendant la Seconde Guerre mondiale.

Cette politique constitue une entreprise extrêmement risquée qui pourrait faire des États-Unis un belligérant dans une guerre périlleuse. Moscou a déclaré à de multiples occasions que les convois transportant des armes des pays de l’OTAN vers l’Ukraine étaient des cibles de guerre légitimes. Poutine pourrait facilement interpréter la cascade orchestrée par les États-Unis d’armes de l’OTAN pour soutenir la résistance militaire de l’Ukraine comme une ingérence inacceptable. Il en va de même pour une autre mesure de l’administration Biden, à savoir le partage de données de renseignement avec Kiev, voire la fourniture aux forces ukrainiennes d’informations de ciblage en temps réel. Dans un cas, ce partage de renseignements a apparemment permis à l’Ukraine d’abattre un avion russe avec plusieurs centaines de soldats à bord.

Comme ils l’ont fait pendant la période d’avant-guerre, les pays de l’OTAN ignorent les avertissements émanant de Moscou. Adoptant une attitude de défi, ils augmentent au contraire leur aide militaire et créent une véritable guerre par procuration contre la Russie. Les avertissements du Kremlin se font de plus en plus pressants. Poutine lui-même a récemment demandé aux membres de l’OTAN de ne pas mettre la patience de la Russie à l’épreuve en continuant à accroître leur soutien à l’Ukraine. Margarita Simonyan, rédactrice en chef de RT et de Sputnik et proche collaboratrice du président russe, a déclaré que la Russie pourrait n’avoir d’autre choix que d’utiliser des armes nucléaires si la politique occidentale continue sur sa lancée.

Une fois encore, cependant, les faucons de la politique étrangère sont suprêmement confiants dans le fait que la poursuite de la belligérance des États-Unis et de l’OTAN dissuadera le Kremlin. Michael McFaul, ancien ambassadeur des États-Unis en Russie, affirme allègrement qu’il faut ignorer les avertissements de Poutine concernant l’utilisation d’armes nucléaires en réponse à l’augmentation de l’aide militaire occidentale à Kiev. « La menace d’escalade n’est que du vent », déclare McFaul avec assurance. « Poutine bluffe. »

Dans une tribune publiée le 27 avril dans le Wall Street Journal, l’ancien sous-secrétaire adjoint à la Marine, Seth Cropsey, a même souligné que les États-Unis devaient être prêts à démontrer qu’ils « gagneraient » une guerre nucléaire contre la Russie. D’autres faucons font pression sur l’administration Biden pour qu’elle ne cède pas au « chantage nucléaire » de la Russie. Ils semblent sereinement inconscients des conséquences probables s’ils ont tort. Deux analystes ont même critiqué l’administration pour sa crainte excessive d’une « escarmouche » directe avec la Russie, comme si un affrontement avec une grande puissance nucléaire était l’équivalent d’une bagarre dans la cour de récréation d’un collège. Malheureusement, les politiques menées par Washington en déversant des armes en Ukraine et en créant une guerre par procuration contre la Russie suggèrent que les décideurs de l’administration sont presque aussi ignorants des dangers que les ultra-hawks à l’extérieur du gouvernement.

Les responsables occidentaux et les membres des établissements de politique étrangère aux États-Unis et en Europe parlent ouvertement d’aider l’Ukraine à gagner sa guerre et à infliger une défaite humiliante à la Russie. Ce que ces personnes ne semblent pas comprendre, c’est que l’Ukraine est un intérêt vital pour la sécurité de la Russie, et que le Kremlin fera tout ce qui est nécessaire – probablement même l’utilisation d’armes nucléaires tactiques – pour empêcher une défaite. L’incapacité à comprendre l’importance de l’Ukraine pour la Russie a conduit les dirigeants occidentaux à ignorer les avertissements lancés par Moscou pendant plus de dix ans contre la possibilité de faire de Kiev un allié militaire. Pour la même raison, ils semblent commettre une erreur encore plus dangereuse en ignorant la dernière mise en garde de Poutine contre le risque de faire de l’Ukraine un pion dans une guerre par procuration de l’OTAN contre la Russie. Il est impératif de prendre ces nouveaux avertissements très au sérieux et de s’éloigner d’une guerre imminente aux conséquences potentiellement horribles.

source : Antiwar

via Arrêt sur Info

 

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