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22 décembre 2022

INFOLETTRE N° 106 DE L' UNION DE LA PRESSE FRANCOPHONE INTERNATIONALE

 
INFOLETTRE N°106 - DECEMBRE  & N° 105 - NOVEMBBRE  2022

EDITORIAL 

Défendre la liberté de la presse
dans l'espace francophone

 

http://www.presse-francophone.org/

Par  Anne-Cécile Robert,
Présidente internationale

 

Reconnue et garantie par de nombreux textes internationaux (traités, résolutions, déclarations), la liberté de la presse fait l'objet d'attaques et de menaces constantes.

Selon Reporters sans frontières (RSF), 537 journalistes et collaborateurs de médias se trouvent actuellement emprisonnés dans le monde pour avoir exercé leur métier. L'espace francophone n'est pas épargné. Dans certaines régions, il est même particulièrement touché : la multiplication des coups d'Etat et des conflits, de plus ou moins grande intensité, en Afrique francophone par exemple, fragilise le travail de la presse ; des journalistes sont menacés (Malick Konaté par exemple), enlevés (tel Olivier Dubois), arrêtés (à l'instar de Pape Alé Niang). Interrogée sur France 24 le 18 novembre 2022, la Secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo, s'est inquiétée de cette dégradation de la situation politique dans plusieurs pays subsahariens. Dans un rapport paru en 2020, l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF) déplorait déjà que 25 de ses 57 États membres, membres associés et observateurs figuraient dans la catégorie inférieure du classement de RSF (1).

Conformément à sa mission, l'Union de la presse francophone (UPF) suit avec attention l'évolution de la liberté de la presse dans l'espace francophone. Ses sections nationales font régulièrement « remonter » des informations et des alertes sur les mesures législatives, positives ou négatives, prises par les gouvernements des pays concernés et la situation concrète des confrères et consœurs. Leurs témoignages sont disponibles sur le site de l'UPF (www.presse-francophone.org).

Pour braquer les projecteurs sur ces enjeux cruciaux, l'UPF internationale a organisé une conférence débat au siège de la Délégation Wallonie-Bruxelles à Paris mardi 29 novembre dernier. Des dizaines de journalistes, de diplomates et des représentants d'organisations comme l'OIF, l'UNESCO ou l'APF, se sont rassemblés à cette occasion pour partager des réflexions autour des témoignages de confrères et de sections nationales de l'UPF.

Plus que jamais, la solidarité et la confraternité des médias francophones est nécessaire pour relever les défis de la sauvegarde de nos libertés professionnelles.

Anne-Cécile Robert

(1) Assemblée parlementaire de la francophonie, Commission politique, section canadienne, Rapport « La Liberté de la presse dans l'espace francophone », 12 octobre 2020.

 

La conférence de Paris en image

 

UPF : Lancement de la campagne d'adhésions 2023


La campagne d'adhésion/renouvellement pour l'année 2023 est lancée.

Les demandes sont à envoyer à vos sections respectives qui se chargeront de les centraliser et de les valider en amont avant l'envoi au secrétariat international à Paris. Ces demandes seront ensuite validées par le secrétariat général.

Pour les pays qui ne disposent pas de section nationale, les demandes sont à envoyer de façon individuelle à Paris à l'adresse suivante : union@presse-francophone.org.

 
L'UPF ne vit que par et pour ses adhérents.
Nous vous attendons nombreux pour 2023. 

 
TELECHARGER LE BULLETIN D'ADHESION /
https://mcusercontent.com/3c6ca9fcb7350e140c279ae97/files/e28f04b0-f954-f4b8-4524-dfd9d37ad7ad/Fiche_renouvellement_adhesion_2023.doc
 
LA VIE DES SECTIONS

Présence remarquée de l'UPF au 18e Sommet
de la Francophonie



L'Union internationale de la Presse francophone a pris part au 18e Sommet de la Francophonie qui s'est tenu à Djerba (Tunisie), les 19 et 20 novembre dernier.

L'UPF y était représentée par la présidente internationale, Anne-Cécile Robert et la secrétaire générale, Zara Nazarian, qui ont pu suivre les travaux du sommet et rencontrer sur place les responsables de l'Organisation. 

Plusieurs autres membres de l'UPF et notamment des présidents de sections ont fait le déplacement en Tunisie à l'occasion du Sommet. Mais c'est surtout la section tunisienne de l'UPF qui a été mobilisée au sein du village de la Francophonie.

L'UPF Tunisie a ainsi mené une délégation composée notamment d'un groupe d'étudiants membres des clubs de la presse francophone à l'IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l'Information). Les étudiants en journalisme ont ainsi assuré la couverture du Sommet et des différentes activités parallèles, notamment celles programmées dans le cadre du Village francophone et du Forum économique.

Tout au long du Sommet, les étudiants ont produit des articles, des podcasts* et des vidéos, en plus de la diffusion d'un bulletin quotidien et l'animation d'une émission radio et un plateau TV spécial en direct du Sommet.

Cette initiative était le fruit d'un partenariat entre la section tunisienne de l'UPF, l'IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l'Information) et l'IFT (Institut français de Tunisie). 

*podcats disponibles sur la page Facebook de l'UPF Tunisie : https://www.facebook.com/photo/?fbid=506681068160455&set=pcb.506687464826482

 

UPF-Djibouti : Atelier de formation
à la rédaction et la réalisation vidéo

Cérémonie de célébration de la Journée mondiale de l'enfance à l'IFD organisée par l'UNICEF et remise des attestations aux participants de l'atelier de rédaction d'articles et de réalisations de courtes Vidéos

A l'occasion de la célébration de la Journée nationale de l'enfance, l'Union de la Presse francophone de Djibouti, en collaboration avec l'UNICEF, ont organisé le 24 novembre, une cérémonie de remise des diplômes aux jeunes participants à l'atelier de formation sur la rédaction d'articles de presse et la réalisation de courtes vidéos.

La cérémonie s'est déroulée en présence de la représentante de l'UNICEF à Djibouti Mme Beate Dastel.

L'atelier proposé par UPF-Djibouti avec le soutien de l'UNICEF offrait l'opportunité à de jeunes étudiant de se familiariser avec les techniques de rédaction et de production audiovisuelle. Aux termes de sessions de formations qui ont duré trois jours, les participants ont pu réaliser de courtes vidéos portant sur la thématique des droits de l'enfant.

UPF-Djibouti
 

UPF-Vallée d'Aoste reçue en Roumanie

Les journalistes de la Section UPF Roumanie ont accueilli, mardi 29 novembre 2022, à Bucarest, la visite du confrère valdôtain, Joseph Péaquin, président de la Section UPF Vallée d'Aoste. Les échanges  se sont déroulés au siège de Radio Roumanie, à l'initiative de Carmen Ionescu, membre de la section roumaine.

Les journalistes francophones roumains et valdôtains ont ainsi lancé les bases d'une coopération dynamique visant la formation de jeunes journalistes et la mobilisation de jeunes générations pour  l'étude et la maitrise de la langue française, mais aussi pour une meilleure connaissance des médias, afin d'éviter de tomber victimes de la manipulation et des fausses informations.
 

Chronique de Pierre Ganz :

De quelques outils de lutte contre la propagande

En ces temps de tribalisme politique, les journalistes sont de plus en plus accusés de « faire de la propagande ». Pour bien des utilisateurs des réseaux sociaux, pour bien des politiciens qui refusent de répondre aux questions et/ou critiques des médias, est propagande ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre.
 
Oublions les politiciens qui sont, fonction oblige, des maîtres de la propagande. Mais si les citoyens voient de la propagande là où elle n'était pas, celle-ci les guette. Journalistes et conseils de presse doivent les aider à l'identifier. Tâche ardue car les propagandistes savent de mieux en mieux déguiser leurs travaux en production journalistique.
 
Les rédactions, par leur travail de contre-enquête, de démontage des fake news sont en première ligne. Les pages de fact checking sont nécessaires, même si on sait qu'elles ne font pas changer d'avis ceux qui sont convaincus que la vérité n'est pas dans les médias.
 
Les tribunaux peuvent jouer un rôle dans cette lutte : la loi française de 1881 prévoit un délit de diffusion de fausse nouvelle (très peu utilisé en 140 ans car la « fausse nouvelle » est difficile à cerner). Ces dernières années le gouvernement français a introduit des dispositions nouvelles par exemple pour combattre les fausses nouvelles en période électorale. Le dispositif est complexe et revient à donner 48 heures aux juges pour estimer si un contenu est vrai ou faux. On voit les risques qu'il comporte.
 
Surtout, cette notion de « fausse information » passible des tribunaux est dangereuse, car la tentation est grande alors des pouvoirs de chercher à criminaliser ce qui ne leur plait pas. Les exemples abondent dans l'univers francophone.
 
Un autre outil essentiel est l'éducation aux médias. C'est un travail de longue haleine pour former les citoyens à débusquer les mensonges déguisés en faits établis dans la masse de ce qui leur est proposé. Le métier de journaliste est objet d'ignorance et de fantasmes. C'est aux enseignants et aux professionnels d'apporter les connaissances sur ce qu'est le journalisme, première étape pour le distinguer de la propagande.
 
Et les conseils de presse ?  Leur premier rôle est de faire la différence entre l'erreur du journaliste, toujours possible, erreur de bonne foi due à un manque de rigueur, de connaissances, de temps ou de moyens et le faux construit, pensé, organisé. A priori, ce faux ne relève pas des conseils de presse, car ce n'est pas du journalisme.

Dans la masse de ce qui est publié et soumis à l'avis d'un conseil de presse comment celui-ci peut-il répérer la propagande ?
Il lui faut interroger d'abord la nature de l'objet dont il est saisi : s'agit-il d'un acte journalistique, c'est à dire d'une publication qui n'a d'autre but que d'informer le public de sujets d'intérêt général ? Car comme le dit la charte mondiale d'éthique des journalistes de la FIJ, « la responsabilité du journaliste vis-à-vis du public prime sur toute autre responsabilité, notamment à l'égard des pouvoirs publics ». Ou s'agit-il d'influencer les perceptions, les attitudes, les opinions et les politiques dans un but politique, partisan, commercial ? Le propagandiste appuie son propos sur des émotions, des opinions, des certitudes assénées quand le journaliste s'appuie sur des faits vérifiés, recoupés, prend du recul, cultive le doute méthodique, cherche la contradiction.
 
Écarter les productions à caractère publicitaire ou commercial est assez simple. Ou plutôt était assez simple, car malheureusement les techniques permettant de déguiser des contenus publicitaires en contenus journalistiques se développent et se répandent, avec la complicité plus ou moins tacite ou intéressée des médias d'information. 
 
Le cas de la propagande politique est autre. Plusieurs questions sont à examiner. Le support mis en cause est-il un organe d'information agissant dans un écosystème libre ?  Autrement dit, la possibilité pour les journalistes de travailler dans le seul intérêt du public est-elle assurée ?  L'éthique du journalisme est en effet indissociable de l'indépendance des journalistes, donc de leur capacité à jouir comme tout citoyen de la liberté d'expression. Lorsque celle-ci n'est pas effectivement garantie, l'analyse du respect de la déontologie est vaine. Dans nos démocraties, un conseil de presse se demandera aussi si l'objet de la saisine relève de la liberté d'expression, et de sa déclinaison journalistique la liberté éditoriale ? Si oui, pas de propagande et pas de problème déontologique.
 
Le conseil de presse pourra interroger la nature du média. Mais alors doit-il écarter systématiquement les saisines qui concernent les médias liés par exemple à un parti politique ? Certains affirmeront que quiconque y travaille a renoncé à toute indépendance par rapport à sa source ou à son employeur, et se place de facto au service d'autres intérêts que celui du public à être informé ... Un journaliste qui travaille dans un média engagé n'est cependant pas « hors déontologie ». Fait-il œuvre de propagande s'il respecte les faits, n'en omet pas d'essentiels, mais les présente, les organise, les analyse à l'aune des valeurs portées par son journal ? Chacun y répondra selon sa conception du journalisme, et de la démocratie, au risque de conduire à une extension très large de la notion de propagande.

 
Pierre Ganz
 

Chronique de Jean-Claude Allanic :

Ils causent dans le poste

 

Pour ceux qui ne connaissent pas notre merveilleux métier de journaliste, il y a les « reporteurs » et les « reporteuses » qui rapportent (on ne dit pas « rapporteurs » et « rapporteuses » car ce n'est pas beau de rapporter), il y a les chroniqueurs et les chroniqueuses qui chroniquent, les éditorialistes (pas de féminin et peu de femmes de ce côté) qui éditorialisent à partir de leur dernier dîner en ville.

Je n'oublie, surtout pas, les présentateurs et les présentatrices qui présentent le travail des autres et à qui on demande de bien présenter sur eux s'ils passent à la télé.  
Tous ces professionnels de la profession ne doivent pas être confondus avec les animateurs qui animent en faisant croire qu'ils sont journalistes et les experts qui expertisent en faisant croire qu'ils sont experts.
Pendant que les reporteurs sont sur le terrain, les présentateurs, les éditorialistes, les chroniqueurs, les experts et les autres commentateurs causent dans le poste de radio ou de télé. Lourde tâche car ils doivent :
-petit a : s'exprimer en français alors que la nature est ainsi faite que ce sont des mots anglais qui leur viennent systématiquement sur le bout de la langue,
-petit b : se mettre au niveau de la ménagère de moins de 50 ans - et plus si affinités.
Avant de vous faire partager quelques exemples glanés récemment à l'écoute des radios et télévisions françaises, je dois vous dire que j'ai été confronté à une « problématique » (ce qui est toujours beaucoup plus difficile à résoudre qu'un problème) : devais-je citer mes sources ? Soucieux de déontologie, j'ai opté pour le secret professionnel. Je ne dénoncerai personne*.

Ce mois-ci, j'ai encore fait des progrès en anglais en écoutant un confrère sportif parler « du flow de Jules Koundé à son arrivée à Clairefontaine ». J'ai cru comprendre qu'il valait mieux avoir le flow que le blues. J'en suis heureux pour ce sympathique champion de balle au pied.
Comme me le disaient mes aînés quand j'étais jeune journaliste, l'essentiel, c'est de se faire comprendre. Et, pour cela, pas de phrases compliquées, pas de mots savants. Il faut parler « cash », comme le bon peuple.

Prenez modèle sur cet éditorialiste évoquant la situation politique en Turquie.  « C'est mal barré pour Erdogan » nous a-t-il expliqué.

L'auteur de cette brillante analyse a été candidat à l'académie française mais, pour lui aussi, c'était mal barré.
Dans l'audiovisuel, on sait qu'il faut faire court. Un art parfaitement maîtrisé par cet autre commentateur, spécialiste des États-Unis. Tirant les leçons « des midterms » (autrement dit, des élections de « mi-mandat »), il a tout dit en deux mots : « C'est dingue ». Quel talent pour exprimer aussi limpidement toute la complexité de la vie politique américaine !

Stendhal aurait aimé, lui qui présentait comme un exemple parfait de précision et de concision cette phrase du code pénal : « tout condamné à mort aura la tête tranchée ». 
Puisqu'on en est aux citations, j'aime bien aussi celle-ci de Montaigne : « sur le plus haut trône du monde, on n'est jamais assis que sur son cul ».
J'avoue que cette manière de dire est nettement plus classe qu'une  « pénurie de PQ » déplorée par le présentateur d'une radio d'information en continu.

Sur cette même radio, un chroniqueur littéraire nous a fait part de son admiration pour un roman « à l'écriture vachement subtile ». Saluons, une fois de plus, ce louable effort de se mettre à la portée d'auditeurs ruraux accrochés à leur transistor au fin fond de leur campagne.
Au passage, je me suis interrogé sur cette courante intrusion bovine dans notre langage. Selon mon dictionnaire – qui, bizarrement, porte un nom de vache - « vachement » voulait dire autrefois « méchamment ». Au fil des trains qui passent, le mot est devenu synonyme « d'extrêmement ». Voilà qui est vachement intéressant.

Tout ceci ne doit pas nous faire oublier que les vaches ont une âme et qu'elles peuvent souffrir comme n'importe quel humain fût-il commentateur. Ou comme n'importe quelle équipe de football telle l'Olympique de Marseille dont on nous a expliqué qu'elle a été « crucifiée » par les perfides joueurs de Tottenham ; par ouï-dire, cela fait très mal.
Dans ce monde de souffrance, que dire, enfin, de ce « lancement » d'un reportage sur un barrage « en grande souffrance » ?
Objets inanimés, avez-vous donc une âme ?     

*Même pas moi car il a été prouvé que je n'ai jamais dit de bêtises pendant mes longues années à l'antenne. Je ne me suis jamais trompé, je n'ai jamais dérapé, vraiment jamais, cela va de soi.

JCA

 
FRANCOPHONIE

Voyage en francophonie louisianaise


Parle-t-on encore vraiment le français en Louisiane ? Emphase sur le vraiment. Et pour cause, la francophonie louisianaise est souvent reléguée à un lointain passé – vous avez dit Nouvelle-France ? Et les médias se plaisent à représenter cette francophonie comme se limitant à une poignée de personnes âgées, se balançant avec nonchalance sur un rocking-chair sous le porche de leur maison située au bord du bayou.

On adore les personnes âgées et les rocking-chairs – et j'ai moi-même une passion toute personnelle pour le bayou –, mais disons simplement que cette représentation toute folklorique n'aide pas nécessairement à ancrer la francophonie louisianaise dans le XXIᵉ siècle, et à représenter sa diversité.
Et pourtant, le français reste bien d'actualité en Louisiane – et ce n'est pas le président Macron qui dira le contraire. Mais que vient-il faire là-dedans ? Si vous suivez l'actualité, il ne vous aura pas échappé que sa visite officielle aux États-Unis inclut un déplacement d'une journée à La Nouvelle-Orléans, visant entre autres à célébrer "l'esprit français" en Louisiane – dixit les services de l'Élysée. Et en tant que Français installé à La Nouvelle-Orléans, travaillant de surcroît au développement de la francophonie louisianaise, je ne peux résister au plaisir de saisir cette occasion et de vous en dire plus sur cette francophonie louisianaise si méconnue. Alors, on embarque dans l'avion présidentiel aux côtés de notre cher président et on part faire un voyage en francophonie louisianaise ?

Une francophonie diverse

Atterrissage imminent : attachez vos ceintures et préparez-vous à partir en road trip sur les routes de Louisiane, à la rencontre des principales communautés francophones. Au pluriel, car la francophonie louisianaise est multiple, et c'est d'ailleurs ce qui fait tout son charme. Première étape : l'Acadiane, dans le sud de la Louisiane, également connue sous le nom de "pays cadien". Ce nom vous est probablement familier – et j'imagine qu'il l'est davantage si je vous dis simplement "Cajun". Les Cadiens (ou Cajunsdonc) sont les descendants des Acadiens – je n'essaie pas de vous embrouiller, promis. Ils sont arrivés dans la seconde moitié du XVIIIᵉ siècle, après avoir été contraints de fuir le Canada. De la France au Canada, puis du Canada à la Louisiane (passion voyage), ils ont conservé leur langue : le français. Et cette variante régionale du français est aujourd'hui connue sous le nom de "français louisianais". Accent chantant et "r" roulés en prime, le tout sur un air de zydeco.

Je vous donne désormais rendez-vous à La Nouvelle-Orléans, et le moment est venu d'introduire le terme "créole". La Louisiane n'est pas surnommée "The Creole State" pour rien ; ce terme désignait, aux XVIIIᵉ et XIXᵉ siècles, toute personne née dans une colonie, sans distinction d'ethnicité. Les personnes créoles peuvent donc être d'ascendance européenne ou africaine, avec toutefois un point commun : leurs familles sont en principe en Louisiane depuis de très nombreuses générations (retour au XVIIIᵉ siècle).

Et cette communauté parle aussi bien le français que le créole louisianais. Je vous avais bien dit que La Nouvelle-Orléans était située dans le nord de la Caraïbe. Et si nous allons un peu plus au sud, le long des côtes de Louisiane, nous rencontrons également certains représentants des Premières Nations (comme le disent si bien nos amis canadiens) revendiquant un héritage francophone et pratiquant toujours le français à ce jour, à l'instar de la nation houma.

Une francophonie diverse, forgée au gré des interactions entre ces différentes communautés : une francophonie louisianaise, en somme.
Plus qu'une langue, toute une culture

Revenons-en à notre question initiale : parle-t-on encore vraiment le français en Louisiane ?
La réponse requiert un peu de subtilité – et dans le fond, je vous l'ai déjà donnée. Si vous marchez dans les rues de La Nouvelle-Orléans et espérez que le français sera la lingua franca, vous serez peut-être, même très probablement, déçu. Seul un Louisianais sur vingt parle aujourd'hui le français au quotidien, contre un sur trois il y a de cela quarante ans. Avec toujours le même refrain : "Mes grands-parents parlaient le français, mais ne l'ont pas transmis à mes parents."

Une chute vertigineuse qui ne doit toutefois pas reléguer le français aux oubliettes. Car le français en Louisiane, c'est bien plus qu'une langue : c'est toute une culture. Une culture multiple qui s'incarne à travers la musique, la gastronomie, les arts, et avant tout à travers les Louisianais eux-mêmes, toutes communautés confondues. Si l'on ne parle plus le français autant qu'avant – résultat de très longues décennies de répression à l'encontre des francophones –, il reste bien présent au quotidien. Dans quelle autre région des États-Unis peut-on entendre "beaucoup" utilisé au milieu d'une phrase en anglais ? Oui : l'on peut tout à fait entendre "I've got beaucoup money" (stylé, non ?). Après tout, comme le dit souvent mon conjoint néo-orléanais : "Même quand on parle anglais, on parle français" (bonjour à tous les linguistes). Et vous pensez que le menu du restaurant créole où vous vous trouvez est intégralement rédigé en français ? Il n'en est rien ; les plats ont un nom français en anglais également.
Et anecdote croustillante : j'ai eu l'opportunité d'aller au Festival du film de La Nouvelle-Orléans, le mois dernier, et le nom d'un long-métrage a tout de suite attiré mon attention. A New Orleans Noel. Si même les téléfilms de Noël s'y mettent... Alors, on parle peut-être moins le français qu'avant (quoiqu'on le parle bien volontiers après un petit verre de whisky), mais une chose est certaine : on vit encore en français. Et si après tout, c'était ça qui faisait tout le charme de la Louisiane ?

Vers l'avenir – et vers l'international

Notre voyage nous emmène désormais à Erevan, en Arménie. Où donc ? Je vous emmène simplement au Sommet de la francophonie de 2018 (oui, l'avion présidentiel a des propriétés insoupçonnées et peut remonter le temps). Nous sommes le 11 octobre 2018, et la Louisiane devient formellement membre de l'Organisation internationale de la francophonie, au terme d'une initiative lancée et pilotée par deux jeunes gens exceptionnels – autrement dit, mon conjoint, Scott Tilton, et moi-même (et tant pis pour la modestie). Cette adhésion – promis, je vous raconte tout en détail très prochainement – a permis d'offrir à la francophonie louisianaise une reconnaissance amplement méritée et une visibilité accrue. Et également une récompense pour l'ensemble des efforts de revitalisation mis en place depuis une dizaine d'années. Et cette revitalisation passe avant tout par l'éducation.

Le moment est donc venu de faire étape dans l'une des 40 écoles d'immersion que compte la Louisiane, scolarisant au total près de 5 000 élèves (pas mal, non ?). "Mais pourquoi scolariser votre enfant en français ?" demandez-vous à l'un des parents d'élèves. Tout simplement pour lui donner toutes ses chances. Et perpétuer au passage la francophonie louisianaise. Une francophonie tournée vers l'avenir. Et vers l'international. Si la vieille génération reste réticente dès lors qu'il s'agit de parler d'international – je ne dirai rien sur les rocking-chairs –, les milléniaux sont all about it, réseaux sociaux à l'appui. Et pour conclure ce voyage, peut-être devrais-je vous inviter à venir faire un tour chez moi ? Surprise : je dirige une structure assurant la promotion de la francophonie louisianaise, la fondation Nous. Et j'aurais tellement d'histoires à vous raconter. Mais je dois vous laisser ; l'avion présidentiel s'apprête à atterrir et je ne voudrais pas rater cette célébration de "l'esprit français en Louisiane".

Le Courrier international

https://www.courrierinternational.com/article/blog-louisiane-voyage-en-francophonie-louisianaise
 

LIBERTE DE LA PRESSE

Pourquoi la presse doit sauver Assange

Leur silence était devenu assourdissant. Lundi 28 novembre, les cinq grands médias qui ont collaboré avec Julian Assange révélant crimes de guerre en Irak ou Afghanistan ainsi que quelques-unes des affaires de corruption majeures de ce début de siècle, ont lancé un appel pour que le gouvernement des États-Unis abandonne ses poursuites contre Julian Assange, le patron de WikiLeaks, qui croupit depuis plus de trois ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres. La lettre ouverte du «New York Times», du «Monde», du «Spiegel», d'«El Pais» et du «Guardian» se conclut par ce rappel utile: «Publier n'est pas un crime.»

La vraie question n'est pas de savoir pourquoi ils défendent Julian Assange, mais bien pourquoi ils ont attendu si longtemps. La presse dans son ensemble a été lente à réagir face à l'acharnement judiciaire des États-Unis et la passivité des autres gouvernements. Pour une fois, ce sont les médias suisses, plus exactement romands, qui ont montré la voie.
En juin dernier, réunis au Club suisse de la presse, treize rédacteurs en chef des principaux médias romands, entourés d'organismes nationaux et internationaux de la presse, ont demandé la libération de Julian Assange «au nom de la liberté de la presse». Ce n'est qu'aujourd'hui, quinze ans après les premières révélations de WikiLeaks et la tristement célèbre vidéo d'un massacre de civils à Bagdad, que médias et public prennent toute la mesure des enjeux du cas Assange en matière de droits humains et de liberté de la presse.

Assange fut longtemps considéré comme un personnage sulfureux. La campagne de dénigrement menée par ses détracteurs y a très largement contribué. Le côté égotique et énigmatique de l'Australien leur facilitait la tâche. Sans parler d'erreurs commises par le boss de WikiLeaks, soit de publier des documents sans caviarder les noms, ce que ses partenaires ne lui pardonnent pas.

S'ajoute la publication des fameux e-mails de Hillary Clinton qui aurait scellé son sort face à Trump.

«Tout reporter et éditeur qui publie des informations secrètes classifiées est désormais passible de prison.»
Qui est cet Australien? Pour qui roule-t-il? Le doute s'installe et les journalistes prennent leur distance. Mais le vent de l'opinion publique a tourné. Pour trois raisons.
Nils Melzer, ancien rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, établit que l'Australien est victime de torture psychologique et que ses droits les plus élémentaires sont bafoués. Dans un livre, il démonte aussi les dessous de la campagne de diffamation dont Assange a fait l'objet.

Deuxièmement, il a été récemment prouvé que l'un des témoins à charge, central dans la procédure judiciaire, a fait de fausses déclarations sous pression américaine. Et plus grave encore, Mike Pompeo, secrétaire d'État sous Trump, avait préparé un plan pour assassiner Assange avant de l'abandonner parce que jugé trop risqué.

Enfin, en 2019, en cette période où Trump décrétait que «la presse est l'ennemi du peuple», 17 chefs d'inculpation ont été lancés contre Assange pour violation de l'Acte d'espionnage de 1907. Une première. Par l'invocation de cette disposition obsolète et embrassant très large, c'est la liberté de la presse dans son ensemble qui se trouve sur la sellette.
Tout reporter et éditeur qui publie des informations secrètes classifiées est désormais passible de prison, à l'instar d'Assange risquant 175 ans d'enfermement! Par extension et rétorsion internationale, ce risque s'étend à tous les journalistes de tous les pays ou presque.
Il ne s'agit pas seulement de sauver Assange mais bien de préserver la liberté de la presse grignotée de tous côtés, y compris en Suisse.
Et ce combat-là doit être mené, sans jamais faiblir, au nom de la démocratie et de toutes les libertés qui la constituent. Il est temps que nous aussi, médias et journalistes, nous nous levions pour nous faire entendre. Avec le public et dans l'intérêt public.

Tribune de Genève
https://www.tdg.ch/pourquoi-la-presse-doit-sauver-assange-674483071571

 

Edward Snowden a reçu son passeport russe et prêté serment, selon son avocat

"Il est bien sûr heureux et remercie la Fédération de Russie pour avoir reçu la citoyenneté", a expliqué Maître Anatoly Kucherena, assurant que ses enfants allaient rejoindre les écoles russes quand ils seraient en âge.

Le lanceur d'alerte Edward Snowden "a reçu un passeport russe (jeudi, ndlr) et a prêté serment" auprès de la Fédération de Russie, a annoncé son avocat auprès de plusieurs médias russes vendredi.
Cette nouvelle intervient alors que la Russie est critiquée de toute part pour avoir lancé une attaque sur l'Ukraine en février 2022. Certains citoyens ont même annoncé avoir quitté la nationalité russe.

En Russie depuis 2013

Le président Vladimir Poutine avait accordé en septembre la nationalité russe au lanceur d'alerte et ancien employé de la NSA (agence nationale de sécurité américaine) Edward Snowden, réfugié en Russie depuis 2013 après avoir quitté les États-Unis.
Il y est recherché pour avoir transmis à la presse des dizaines de milliers de documents de la NSA prouvant l'ampleur de la surveillance électronique exercée par Washington.

Ces révélations avaient alors suscité de très fortes tensions entre les États-Unis et leurs alliés, et la décision des autorités russes de lui accorder un permis de séjour avait provoqué la colère de Washington.
"Je suis en Russie parce que la Maison Blanche a intentionnellement annulé mon passeport pour me piéger ici", a lancé sur Twitter vendredi Edward Snowden, ajoutant que les autorités américaines "continuent d'interférer avec ma liberté de mouvement à ce jour."

Un porte-parole du département d'État a déclaré vendredi que les États-Unis "n'étaient pas en mesure de confirmer ou d'infirmer si Edward Snowden avait acquis la citoyenneté de la Fédération de Russie", écrit le Washington Post.

Sa femme pourrait recevoir la nationalité russe

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait précisé en septembre à l'agence Ria Novosti que la nationalité russe avait été accordée à Edward Snowden à sa propre demande, effectuée en 2020 pour faciliter les allers-retours de son épouse américaine, Lindsay Mills.
"Après des années à être séparés de nos parents, mon épouse et moi-même n'avons aucune envie d'être séparés de nos fils", avait tweeté Edward Snowden. "Après deux ans d'attente et près de dix ans d'exil, un peu de stabilité fera une différence pour ma famille", avait-il ajouté.
L'avocat russe avait précisé en septembre également que, n'ayant pas servi dans l'armée russe, le lanceur d'alerte ne serait pas concerné par l'ordre de mobilisation décrété par le président russe Vladimir Poutine pour la guerre en Ukraine.
Lindsay Mills aurait également lancé une procédure pour obtenir la nationalité russe. Anatoly Kucherena a déclaré que les deux enfants du couple allaient rentrer, quand ils seraient en âge, dans les écoles russes.
 
BFM TV

 

Goma :

un groupe de reporters de la presse étrangère violemment attaqués par la police 

Journaliste en  danger (JED) , déplore la brutalité de l'interpellation, jeudi 1er décembre 2022 à Goma (Est de la RDCongo), d'un groupe des journalistes, correspondants des médias internationaux, pendant qu'ils couvraient une manifestation de protestation des « Mouvements citoyens  » contre le déploiement dans cette province sous état de siège, des forces militaires de l'East African Community (EAC).

Ces journalistes, correspondants congolais des médias internationaux à   savoir : Aljazira, TV5, France 24, Reuters,

Afp...portaient bien leurs gilets marqués « Presse » quand le chef de la police, le Commissaire Aba Van Ang, a ordonné à ses gardes de disperser la foule et la presse. 
Les journalistes ont été brutalement embarqués dans une jeep et conduits jusqu'au poste de la police où ils ont été retenus près d'une demi-heure.

L' un des journalistes a vu sa caméra cassée. JED dénonce cette violence contre des journalistes qui ne faisaient qu' exercer leur métier. JED rappelle qu' une manifestation, même non autorisée pour les organisateurs, ne peut être interdite à la couverture des médias en vertu de la liberté de la presse. En conséquence , JED demande au Gouverneur militaire de cette province du Nord-Kivu de rappeler à l'ordre les responsables de la police nationale pour que pareil incident ne puisse plus se reproduire.

 

Albanie : une délégation internationale alerte sur la fragilité de la liberté de la presse

L'accaparement de nombreux médias par de puissants hommes d'affaires constitue la principale menace pour la liberté de la presse en Albanie, selon une coalition de délégués internationaux spécialistes de la liberté de la presse.

Des représentants de la Plateforme pour la sécurité des journalistes du Conseil de l'Europe ainsi que Reporters sans frontières et l'Institut international de la presse, se sont rendus à Tirana pour une mission d'enquête de deux jours la semaine dernière, les 17 et 18 novembre.

L'une des principales préoccupations est l'accaparement des médias par de puissants hommes d'affaires, qui les utilisent à des fins personnelles, mettant à mal l'indépendance et le pluralisme politique dans le pays.

« Ces propriétaires de médias, dont beaucoup détiennent des participations croisées dans des industries clés réglementées par l'État et dépendant d'appels d'offres publics, utilisent systématiquement leurs actifs médiatiques pour servir leurs propres agendas privés ou politiques plutôt que l'intérêt public », peut-on lire dans la déclaration, publiée samedi (19 novembre).

« La concentration des médias entre les mains de ces groupes d'entreprises s'est intensifiée ces dernières années », précise-t-elle.

Il en résulte une situation où l'interférence directe des propriétaires de médias dans l'indépendance éditoriale est élevée et où certaines questions ou sujets sensibles sont considérés comme hors limites pour les journalistes, ainsi qu'une « autocensure chronique et un manque de reportages d'investigation de qualité ».


Ces éléments, conjugués à d'autres problèmes, ont abouti à une situation qui s'aggrave au lieu de s'améliorer.
« Dans l'ensemble, l'Albanie continue de connaître une détérioration de la liberté des médias. Si le cadre juridique reste généralement adéquat, aucun progrès n'a été réalisé ces dernières années dans l'amélioration de la situation du journalisme indépendant et de surveillance ou du pluralisme des médias », est-il indiqué dans une déclaration commune publiée après la visite.

Toutefois, certaines nouvelles sont positives. En effet, le communiqué souligne que le paquet controversé sur la lutte contre la diffamation a été formellement retiré de l'ordre du jour du Parlement le 15 novembre. Ce projet de loi a été largement critiqué par l'UE et ses États membres, le Conseil de l'Europe et les organismes de surveillance des médias locaux et internationaux, qui estiment que son champ d'application risque de réprimer les médias en ligne albanais.

Parmi les autres développements positifs figurent l'augmentation du nombre de conférences de presse avec le Premier ministre, la multiplication des occasions pour les journalistes de poser directement des questions sur des sujets d'intérêt public, ainsi que des améliorations en matière de transparence.

EURACTIV
 

Ankara renforce son arsenal contre la presse avant les élections

À l'approche d'un scrutin qui s'annonce difficile pour le pouvoir en place, une nouvelle loi vient restreindre un peu plus la liberté des médias.

« Une arme de plus contre nous. » À quelques mois d'élections cruciales en Turquie, le gouvernement a renforcé son arsenal répressif déjà bien garni contre la presse et l'opposition, s'inquiètent journalistes et activistes. « La loi sur la désinformation, c'est une arme de plus contre nous dans l'arsenal du gouvernement », déplore Gokhan Bicici, rédacteur en chef du site d'information indépendant dokuz8NEWS, à Istanbul. « Ils avaient déjà des armoires pleines de fusils, et des dizaines d'outils et d'armes à leur disposition » pour réduire au silence les médias, indique-t-il depuis son bureau sur la rive asiatique de la ville. Il cite notamment « l'insulte au président », accusation qui a permis ces dernières années de poursuivre des dizaines de milliers de voix critiques – étudiants, sportifs et même une ancienne Miss Turquie.
En octobre, le Parlement turc a adopté une nouvelle loi qui punit la diffusion de « fausses nouvelles » jusqu'à trois ans de prison, sans définir ce qui peut constituer une fausse information. Le parti du président Recep Tayyip Erdogan, l'AKP (islamo-conservateur), et ses alliés nationalistes du MHP, majoritaires au Parlement, ont voté des amendements jugés « dangereux » et même « dystopiques » par les défenseurs des droits civils. Pour le spécialiste du droit numérique Yaman Akdeniz, cette loi accorde « un large pouvoir discrétionnaire aux autorités » avec un risque patent d'arbitraire en période préélectorale.

Outil de lutte politique

« Il n'est donc pas surprenant que la première personne poursuivie à ce titre soit le chef du principal parti d'opposition », relève-t-il. Probable candidat à la présidentielle de juin 2023 face à l'actuel chef de l'État, Kemal Kilicdaroglu, patron du CHP, est poursuivi pour avoir accusé sur Twitter le gouvernement d'être responsable de « l'épidémie de méthamphétamine » qui frappe la Turquie. M. Erdogan a ardemment défendu la loi, dénonçant les

réseaux sociaux « sans limite ni moralité ni éthique qui attisent la polarisation et le feu de la haine ».. Il s'était pourtant lui-même appuyé sur Twitter pour mobiliser ses partisans lors de la tentative de coup d'État de juillet 2016.
Avec la loi sur la désinformation, « le gouvernement pourra exercer un contrôle considérable sur les médias sociaux », redoute Emma Sinclair-Webb, représentante de Human Rights Watch. « La loi (les) place dans une position très difficile : soit ils se conforment et suppriment des contenus, soit ils divulguent les données de leurs utilisateurs sous peine d'énormes amendes », détaille-t-elle. Entré en vigueur alors que la cote du chef de l'État était au plus bas à cause de la crise économique et d'une inflation dépassant les 80 %, le texte permet aux autorités de suspendre internet ou de restreindre l'accès aux réseaux sociaux, comme après l'attentat du 13 novembre à Istanbul (six morts, 81 blessés).

Dans le viseur également, les journalistes et médias kurdes : Fatma Demirelli, directrice de l'ONG de soutien à la liberté d'expression P24, cite « de nouvelles arrestations visant un grand nombre de journalistes depuis cet été ». « Nous craignons que cette nouvelle loi (...) n'aggrave encore la situation », assure-t-elle. Fin octobre, neuf journalistes ont été interpellés à Istanbul et d'autres villes du pays, dont Diyarbakir, dans le Sud-Est à majorité kurde, accusés de liens avec des mouvements qualifiés de « terroristes », comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), auquel les autorités ont attribué l'attentat d'Istanbul. Ce qui a porté à 76 le nombre de journalistes derrière les barreaux en Turquie, selon le décompte de la plateforme de surveillance de la liberté de la presse, Expression Interrupted. Reporters sans frontières classe pour sa part la Turquie au 149e rang – sur 180 pays – de son index sur la liberté de la presse.

Fatos Erdogan, journaliste de dokuz8NEWS, affirme que les reportages sont de plus en plus difficiles. « Nous avons déjà été victimes de violences, mais j'ai le sentiment qu'il y aura davantage de pression », croit-elle, se disant « inquiète pour notre sécurité ». « Poursuites et menaces font partie de notre quotidien », confirme son rédacteur en chef Gokhan Bicici. « Désormais, se montrer prudents et éviter autant que possible d'être une cible sont la principale préoccupation des journalistes en Turquie, même pour les plus libres d'entre eux », ajoute-t-il.

L'Orient Le Jour
https://www.lorientlejour.com/article/1320310/ankara-renforce-son-arsenal-contre-la-presse-avant-les-elections.html

 

Secret défense, secret de l'instruction : Ces dispositions «abusives»

 

Le Pr Amsatou Sow Sidibé a relevé que certaines dispositions du Code de la presse empêchent les journalistes de divulguer des informations classées «secret défense ou secret de l'instruction». Mais pour le Directeur exécutif d'Amnesty Sénégal, Seydi Gassama, il s'agit là, de dispositions utilisées de façon «abusive» pour permettre à l'Etat d'échapper à son obligation de rendre compte.

Le journaliste Pape Alé Niang est en prison depuis quelques semaines. Accusé d'avoir divulgué des documents classés «secret défense», il encourt une lourde peine de prison s'il est condamné. Même si son nom n'a pas été prononcé par les panelistes du Gingembre littéraire, qui s'est ouvert ce jeudi à Dakar, Pape Alé Niang a été au cœur des discussions durant le panel portant sur : «La liberté d'expression est-elle sans limite ?» A cette question, l'universitaire, Pr Amsatou Sow Sidibé, répond que la liberté absolue n'existe tout simplement pas.

Evoquant une disposition du Code de la presse, l'article 5 en l'occurrence, qui stipule que «le journaliste et le technicien des médias ont droit au libre accès à toutes les sources d'information et d'enquêter sans entraves sur tous les faits d'intérêt public, sous réserve du respect du «secret-défense», du secret de l'enquête et de l'instruction et de la règlementation applicable à l'accès à certains sites ou structures», le Pr Sidibé met en garde la presse en soulignant que la violation de ces dispositions peut être source «d'instabilité». Une position que ne partage pas Seydi Gassama. Pour le Directeur exécutif d'Amnesty international Sénégal, «la liberté de presse est au centre de toutes les autres». Il estime ainsi que ces dispositions sont utilisées «abusivement» par l'Etat pour «faire taire la presse».

Revenant sur les informations qui ont valu à Pape Alé Niang d'être embastillé, entre autres des messages de la police et du groupement des sapeurs pompier, Seydi Gassama indique de toute façon, «la police n'a pas à cacher des informations. Et cela ne peut pas être du secret défense».

Selon le défenseur des droits humains, secret défense et autres ne sont que «des notions fourre-tout et des outils permettant aux Etats de se soustraire à leur obligation de rendre compte». L'affaire des achats d'armes de guerre par le ministère de l'Environnement, un autre scandale traité par la presse, est aussi loin d'être un secret.

Selon M. Gassama, les règles en vigueur au sein de la sous-région, dans le cadre de la lutte contre la prolifération et le trafic des armes légères, obligent l'Etat sénégalais à déclarer ses achats d'armes aux pays voisins. M. Gassama de rappeler une jurisprudence de la Cour africaine des droits de l'Homme qui a statué sur une affaire d'emprisonnement d'un journaliste en estimant que la peine était «disproportionnée». Aussi, dit-il, «aucun juge ne devrait ignorer l'arrêté de la Cour africaine des droits humains». Le Sénégal doit être en adéquation avec ses engagements internationaux, souligne-t-il.

 

mamewoury@lequotidien.sn

 
 
 
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INFOLETTRE N°104 - NOVEMBRE 2022

EDITORIAL 

Des changements au service
d'un développement

Par  Zara Nazarian,
Secrétaire générale internationale

 
Chère consœur, cher confrère,
 
Cette édition d'infolettre vous parvient avec quelques jours de retard par rapport à sa date habituelle de parution. Ce retard s'explique par la volonté de tenir compte des modifications que le Bureau de l'UPF internationale vient tout juste d'apporter aux conditions d'adhésion à notre organisation. Nous sommes heureux d'annoncer que les critères d'adhésion à l'Union de la Presse francophone qui constituent le socle de son professionnalisme et de sa crédibilité, ainsi que les frais accompagnant les adhésions, deviennent plus souples et plus adaptés à des contextes sociogéographiques variés. Ils laissent en même temps plus d'autonomie aux sections nationales pour fixer et gérer les cotisations de leurs membres.

Pour la première fois dans son histoire, l'accès à l'UPF est officiellement ouvert aux étudiants en journalisme et communication. Nous avons ainsi voulu répondre aux souhaits émis à de nombreuses reprises par certains de nos membres qui regrettaient ne pas pouvoir intégrer les jeunes collègues au sein de leurs sections respectives. Nous avons également modifié les conditions d'adhésion des membres institutionnels, afin de donner davantage de souplesse à nos consœurs et confrères travaillant dans différents types de média.

Les changements cités ci-dessus s'inscrivent dans la logique de renouvellement et d'expansion de notre organisation, commencée depuis quelques années déjà, mais ralentie pour cause de la pandémie.

Parallèlement à ces changements, nous sommes heureux de poursuivre nos activités scientifiques en continuant le cycle de conférences régionales introduites à la rentrée 2022 par notre rencontre aussi chaleureuse que réussie à Bari, à l'initiative de la section italienne. C'est à la fin de ce mois que nous donnons rendez-vous à nos membres et collègues présents à Paris pour une conférence-débat sur la liberté de la presse dans l'espace francophone (renseignements : direction@presse-francophone.org).   

Ainsi, malgré son âge respectable, l'UPF est plus active et plus rajeunissante que jamais !

Rejoignez-nous !

Avec mes amitiés pour chacune et chacun,

Zara Nazarian
 

UPF : Lancement de la campagne d'adhésions 2023
 

La campagne d'adhésion/renouvellement pour l'année 2023 est lancée.

Les demandes sont à envoyer à vos sections respectives qui se chargeront de les centraliser et de les valider en amont avant l'envoi au secrétariat international à Paris. Ces demandes seront ensuite validées par le secrétariat général.

Pour les pays qui ne disposent pas de section nationale, les demandes sont à envoyer de façon individuelle à Paris à l'adresse suivante : union@presse-francophone.org.
 
L'UPF ne vit que par et pour ses adhérents. Nous vous attendons nombreux pour 2023. 
 
TELECHARGER LE BULLETIN D'ADHESION /
https://mcusercontent.com/3c6ca9fcb7350e140c279ae97/files/7ad83e54-1093-3a29-bcf5-477c906562e1/Fiche_renouvellement_adhesion_2023.doc
 

Conférence de l'UPF à Paris
 

L'Union internationale de la presse francophone continue son cycle  de rencontres régionales. Après le colloque du mois de septembre à Bari (Italie) sur les "défis de l'information en Europe aujourd'hui et demain", c'est à Paris que l'UPF internationale organise une conférence-débat sur "la liberté de la presse dans l'espace francophone".

La rencontre de Paris se déroulera dans les locaux de la représentation Wallonie Bruxelles en présence du Délégué Général, M. Marc Clairbois qui prononcera un mot de bienvenue.

Participeront aux débats : Anne-Cécile Robert, présidente de l'UPF internationale et directrice des éditions et relations internationales du Monde diplomatique, le journaliste franco-américain Harold Hyman et le journaliste franco-italien Alberto Toscano, également président de la section italienne de l'UPF.  La conférence sera ponctuée des témoignages de sections de l'UPF à travers l'espace francophone.  
Elle marquera le lancement des nouvelles activités de l'UPF internationale qui a renouvelé ses instances dirigeantes au mois de juillet dernier, sous la présidence d'Anne-Cécile Robert.

Cette première conférence à Paris ainsi que sa thématique entrent dans la droite ligne de la vision tracée par la nouvelle équipe dirigeante de l'UPF.

"L'UPF, comme aussi bien l'univers médiatique que le monde francophone, affronte des défis inédits qui confirment l'intuition de ses fondateurs quant à la nécessité d'organiser la presse francophone et rendent plus pertinente encore son action.

Plus que jamais, la liberté d'expression et celle de la presse, au cœur des missions de l'UPF, sont menacées à travers la planète alors que grandissent les tentations autoritaires et guerrières", soulignait la présidente de l'UPF internationale sur ces mêmes colonnes.
 
LA VIE DES SECTIONS

Le journalisme entrepreneurial au service
de la jeunesse géorgienne

Lundi 31 octobre, mardi 1er et mercredi 2 novembre, l'UPF-Géorgie a organisé à Tbilissi, conjointement avec l'OIF (Organisation internationale de la francophonie), une formation de deux jours et demi consacrée au journalisme entrepreneurial. L'occasion pour les jeunes (et moins jeunes!) étudiants ou journalistes géorgiens d'aborder la possibilité de médias parallèles au paysage médiatique, relativement polarisé, de leur pays. Une traduction simultanée français-géorgien a été mise en place, durant toute la durée de l'événement.

La formation s'est tenue à l'Université de Géorgie et a été orchestrée par le journaliste français Laurent Couderc, basé à Bucarest (Roumanie) depuis une vingtaine d'années et créateur-rédacteur en chef de son propre média « Regard ». Fort de son expérience personnelle, Laurent a réussi à démontrer qu'il est possible encore aujourd'hui de sortir des sentiers battus et de donner un sens à la profession de journaliste, tout en restant indépendant et fidèle aux valeurs que l'on souhaite véhiculer.
C'est une petite quarantaine de personnes, principalement des étudiants, qui sont arrivées lundi matin à l'Université de Géorgie, pour le début de la formation.

Sur les deux jours et demi qu'a duré l'événement, ils ont eu l'occasion d'en apprendre davantage sur le fonctionnement des médias classiques, la prédominance des réseaux sociaux (et ses dangers), l'importance de prendre son temps lorsque l'on délivre une information, le respect de son audience ainsi que la possibilité de quitter les schémas classiques.

À travers des exemples concrets de médias indépendants qui ont vu le jour en Géorgie, malgré un schéma économique compliqué (5 chaines de télé détiennent plus de 80% des parts de marché), les participants ont pu échanger avec des acteurs locaux (Sova News et Grlzwave) qui se battent tous les jours pour délivrer une information de qualité et non-aseptisée à la population géorgienne.

Sortir des médias « mainstream » n'est pas chose aisée. Aller vers un modèle privé c'est prendre le risque de s'entourer de partenaires financiers qui n'ont pas forcément les mêmes idées éditoriales que vous. Tant de contraintes et difficultés auxquelles Laurent Couderc a tenté de répondre, à l'aide de cas précis et illustrés par des témoignages de grands journalistes internationaux. À la fin de la formation, tous les participants se sont vu remettre un petit certificat.

L'UPF-Géorgie, tout juste créée en juin dernier, se réjouit de cette première coopération avec l'OIF et du succès de cette formation comme premier événement, qui s'annonce de bon augure pour la suite.
 
Pour l'UPF-Géorgie, Guillaume Moulaert
Président de section

 

« Le Coing d'Or », une tradition d'automne de la francophonie moldave

Les prix de la 16e édition du concours de rédaction en français « Le Coing d'Or » ont été remis le 22 octobre 2002 à l'Université d'Etat de Chisinau, capitale de la Moldavie. Créé en 2006 par la section moldave de l'UPF, ce prix est destiné à récompenser des lycéens ou étudiants capables de rédiger en français une composition sur un thème donné puis de la défendre oralement face à un jury d'enseignants et de journalistes.
 
Après une présélection rigoureuse, dix candidats - huit lycéennes et deux lycéens - ont participé à la finale de l'édition 2022 et ont rivalisé sur le thème « Guguta, le petit prince moldave a grandi ». Le choix de ce personnage bien connu de la littérature moldave pour enfants, imaginé par l'écrivain Spiridon Vangheli, aujourd'hui âgé de 90 ans, illustre l'originalité de la contribution de la Moldavie à la culture francophone et mondiale. Déjà traduit en 40 langues, cette œuvre peut être comparée à bien des égards au Petit Prince d'Antoine de Saint Exupéry, ce que n'ont pas manqué de faire plusieurs des participants au concours. 
 
Après une introduction du professeur Ion Gutu, président du jury, les neuf finalistes ont présenté leurs travaux respectifs. Et si plusieurs ont en effet insisté sur les analogies et les différences entre les personnages de Guguta et du Petit Prince, d'autres ont imaginé ce que le petit héros moldave aurait pu devenir en grandissant et quelle profession il aurait choisi pour le bien de son pays.
 
Grâce à ses partenaires, la Communauté moldave de Suisse, le gouvernement helvétique à travers la représentation en Moldavie de la Direction de la coopération au développement (DDC), le bureau à Chisinau de l'Agence universitaire de la francophonie (AUF), le jury a pu remettre quatre prix en récompense des meilleurs travaux. Le grand prix a ainsi été décerné à Milena Sîli, lycéenne dans la ville de Soroca, qui a imaginé que Guguta devenait ingénieur en France pour résoudre les problèmes énergétiques de la Moldavie. Le premier prix est revenu quant à lui à Iulian Plop, également lycéen de Soroca, qui a fait du petit héros de

légende un instituteur devenu ambassadeur de tous les enfants du monde.
Le deuxième prix a été décerné à Nicoleta Budeanu, lycéenne de la ville d'Ungheni, qui a souligné, après avoir comparé Guguta et le Petit Prince, que l'enfant qui subsiste à l'intérieur de chaque adulte, est notamment une garantie de ce que les valeurs nationales ne disparaissent jamais. Le troisième prix est revenu à Beatriz Zgavordei, autre lycéenne de Soroca, qui a illustré de ses propres dessins l'évolution de Guguta devenu professeur.
 
Un prix spécial a enfin été remis par un représentant de la section suisse de l'UPF à Veronica Barbacari, lycéenne d'Ungheni, pour la spontanéité de sa présentation. Elle fut en effet la seule à ne lire aucune partie de son exposé, ni sur papier, ni en paraphrasant un texte présenté à l'écran. Il est à noter que tous les finalistes venaient de villes de province et pas de la capitale.
 
Les représentants étrangers présents lors des présentations orales ont été impressionnés par l'excellent niveau général du français parlé par les candidats. Tant du point de vue de la richesse du vocabulaire que de la prononciation, les jeunes moldaves se sont exprimés d'une manière que nombre de leurs homologues de pays francophones pourraient leur envier...  Outre leur mérite propre, cela souligne aussi la qualité de l'enseignement du français dispensé en Moldavie. 

A l'heure où la langue anglaise continue – pour le moment – à « gagner des parts de marché » en Moldavie comme dans la plupart des pays européens, les participants au concours « Le Coing d'Or » ont démontré que la langue que nous avons en partage a encore de beaux jours devant elle, et peut-être même davantage selon la tournure que prendra la géopolitique mondiale.
 
Philippe Stroot

 

Participation active de l'UPF Tunisie
au Sommet de la Francophonie à Djerba


L'UPF Tunisie participera au Sommet de la Francophonie à Djerba. La section tunisienne de l'UPF sera accompagnée par un groupe d'étudiants membres des clubs de la presse francophone à l'IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l'Information).


Les étudiants en journalisme feront la couverture du Sommet et des différentes activités parallèles, notamment celles programmées dans le cadre du Village francophone et du Forum économique.

Ils produiront des articles, des podcasts et des vidéos, en plus de la diffusion d'un bulletin quotidien et l'animation d'une émission radio spéciale en direct du Sommet.

Cette initiative est organisée par la section tunisienne de l'UPF en collaboration avec l'IPSI (Institut de Presse et des Sciences de l'Information) et l'IFT (Institut français de Tunisie).

L'UPF internationale sera représentée au Sommet par sa présidente, Anne-Cécile Robert, et sa secrétaire générale, Zara Nazarian. Au programme de leurs activités à Djerba figure notamment la participation à un débat en direct aux côtés de l'Organisation internationale de la Francophonie dans le cadre des animations du village de la Francophonie.

 

UPF-Djibouti : Atelier de formation
à la rédaction et la réalisation vidéo

L'Union de la Presse francophone de Djibouti, en collaboration avec l'UNICEF, a lancé le 8 novembre, à l'Institut des Etudes Diplomatiques de Djibouti, les travaux d'un atelier de formation des jeunes sur la rédaction d'articles de presse et la réalisation de courtes vidéos.
 
La cérémonie de lancement de cet atelier qui dure trois jours a vu la participation d'une vingtaine de jeunes djiboutiens bénéficiaires.

Le Président de l'UPF Djibouti M.Kenedid Ibrahim Houssein a rappelé la bonne collaboration qui existe entre son organisation et l'UNICEF qui par le passé ont organisé conjointement plusieurs activités dont entre autres le prix national des médias pour les droits des enfants, la semaine de la presse dans les collèges et Lycées. Il a remercié l'UNICEF pour ce partenariat et la confiance accordée à l'UPF-Djibouti.

Abordant la formation des jeunes sur la rédaction d'articles de presse et la réalisation de courtes vidéos, le président de l'UPF Djibouti a indiqué que l'objectif est de mieux outiller les jeunes pour qu'ils puissent acquérir les bases de l'écriture et les techniques de base de la réalisation audio-visuelle. Il a souligné que " l'atelier comprendra également une partie pratique. A la fin de cette formation les jeunes auront produit un nombre d'articles, vidéos et photos qui seront présentés dans le cadre de la célébration de la journée mondiale de l'enfance le 20 novembre prochain ".


De son côté la représentante de l'UNICEF à Djibouti Mme Beate Dastel a indiqué que « pour l'UNICEF, les jeunes sont des partenaires et des agents de changement qui peuvent influencer positivement les questions qui affectent leur vie, individuellement et collectivement. »

« C'est dans ce cadre que nous appuyons des initiatives telles que celle organisée aujourd'hui par l'UPF, ayant pour objectif de vous donner des outils qui vous permettront de produire aujourd'hui et plus tard de contribuer à l'amélioration des conditions nécessaires pour que chaque enfant présent à Djibouti puisse s'épanouir dès son plus jeune âge. », a-t-elle déclaré.

S'adressant aux participants à cette formation elle a précisé : « Vous allez travailler sur une thématique qui a un impact direct sur les droits de l'enfant à savoir le changement climatique. Comme vous pourrez le voir lors de cet atelier, le changement climatique est une réalité globale qui touche des millions de personnes à travers le monde et les conséquences risquent de s'accroitre si rien n'est fait. Et vous pouvez contribuer à améliorer les changements climatiques et l'environnement par votre engagement et l'imagination d'actions innovantes. Votre rôle est important ».

Mme Beate Dastel a conclu son intervention par ces propos : « Cet atelier proposé par UPF-Djibouti avec le soutien de l'UNICEF vous offre une opportunité grâce à ce que vous allez apprendre et aux produits que vous allez réaliser à la fin de ces trois jours de contribuer aux efforts nationaux, régionaux et globaux pour faire face aux dangers du changement climatique. »

UPF-Djibouti
 

Chronique de Pierre Ganz :

La mort de Lola
et les journalistes

Un fait divers terrible a ému les français ces dernières semaines. Une collégienne de 12 ans, Lola, a été retrouvée morte tuée dans des conditions effroyables. L'affaire a occupé les médias plusieurs jours, et provoqué un débat politique.
 
L'objet de cette chronique n'est pas de revenir sur les prises de positions de politiciens et les manifestations publiques qui ont fleuri après l'assassinat de cette adolescente. Chacun est libre d'en penser ce qu'il veut. Mais la couverture de ce drame suscite quelques réflexions qui touchent à la déontologie du journalisme.
 
Le calvaire de Lola - enlevée devant chez elle, victime de sévices sexuels, étouffée, poignardée - est assez atroce pour qu'on n'en rajoute pas. Le risque est réel dans ce genre d'affaire de flatter le gout du morbide, de répéter ad nauseam des mots et des détails « choc » qui ne sont pas nécessaires à la compréhension des faits. Or certains médias ont rapidement émis des hypothèses que peu d'éléments étayaient. Des détails ont été montés en épingle. Un journal écrit qu'un témoin, non identifié, a évoqué « un trafic d'organe ». Cela devient par exemple dans un quotidien régional ce titre « Le corps de Lola, 12 ans, retrouvé dans une malle à Paris : un trafic d'organes ? ». Certes le point d'interrogation « couvre » l'auteur. Mais la rumeur circule et pas que sur les réseaux sociaux. C'est l'avocat de la principale suspecte qui réagira, demandant que cessent ces élucubrations sur une hypothèse qui « n'a jamais fait partie des débats et qui n'en fera jamais partie »
 
Sur une chaîne de télévision, un spécialiste des faits divers expose au début de l'enquête les données qu'il a recueillies. Dont la présence de deux chiffres, 1 et 0, sur le corps de la victime. Aussitôt il enchaîne : « Est- ce que c'est une espèce de meurtre satanique ?, c'est encore trop tôt pour le dire ». Si c'est « trop tôt pour le dire » autant ne rien dire. Car cette pure spéculation devient sur d'autres médias l'hypothèse « d'un rituel sur enfants » comme si elle était retenue par les enquêteurs. Et ces supputations sont confortées, crédibilisées, par les débats en direct consacrés à ce crime où elles deviennent des « faits » que des commentateurs omniscients décortiquent et commentent ...
 
Faut-il rappeler que la déontologie du journaliste « tient l'accusation sans preuve, l'intention de nuire, l'altération des documents, la déformation des faits, le détournement d'images, le mensonge, la manipulation, la censure et l'autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles  » (Charte d'éthique des journalistes français) , qu'elle invite « à publier seulement les informations dont l'origine est connue ou les accompagner, si c'est nécessaire, des réserves qui s'imposent »  (Déclaration des droits et devoirs des journalistes européens), et que « la notion d'urgence ou d'immédiateté dans la diffusion de l'information ne prévaudra pas sur la vérification des faits » (Charte d'éthique mondiale des journalistes ) ?
 
Les télévisions ont multiplié les interviews de camarades de collège ou de petits voisins de Lola. Certaines ont flouté les visages, filmé les pieds de leurs jeunes interlocuteurs, d'autres pas. Espérons que dans ce dernier cas les journalistes avaient recueilli l'accord explicite d'un adulte pour interroger et montrer des mineurs. C'est la loi. L'intérêt informatif de ces témoignages - restituer l'émotion suscitée par le crime - peut s'entendre. Mais tout n'est pas possible pour les obtenir. La Charte d'éthique mondiale des journalistes a prévu ce cas de figure : « Le/la journaliste fera preuve d'une attention particulière à l'égard des personnes interrogées vulnérables » y lit-on. Il semble que cela ait été parfois oublié. Des habitants du quartier où vivait Lola s'en sont émus dans un communiqué, s'indignant « que des journalistes aient fait pression sur des enfants pour les interroger y compris en les poursuivant ».
Les obsèques de Lola ont fait l'objet d'une couverture intense. Directs répétés, interviews de proches ou de badauds à proximité de l'église. Là encore, compte-tenu de l'émotion suscitée par l'assassinat de Lola, de la présence de deux ministres du gouvernement dont le ministre de l'intérieur, l'intérêt accordé à ces funérailles se justifiait. Un compte-rendu a posteriori aurait sans doute mieux respecté le recueillement et la douleur des familles, et la dignité des téléspectateurs et auditeurs. Car on n'a pas échappé à un certain voyeurisme. Des auditeurs de la radio publique s'en sont émus. Ils ont jugé « déplacées et irrespectueuses » les diffusions des prises de paroles des proches de Lola, dont, a écrit une auditrice « les pleurs de la tante et la voix qui flanche de son frère. Ça a été un instant de malaise pour moi. Un voyeurisme qui m'a été imposé ». La direction de Radio France a reconnu que les extraits du « son des obsèques qui était mis à disposition des médias (...) auraient pu sans doute être mieux choisis ».
 
Des vidéos de la petite victime comme de la principale suspecte ont été diffusées à foison. Beaucoup étaient reprises sur les réseaux sociaux. Les proches de la victime ont-ils donné leur accord ?  Et ceux de la principale suspecte, qui a droit elle aussi au respect de sa vie privée, quels que soient les faits qui lui sont reprochés ?  La règle est d'obtenir l'autorisation d'utiliser ces documents même si le profil d'utilisateur n'est pas réglé sur "privé" ou "amis". Ces nouveaux outils sont parfois l'occasion de dérives obscènes : on a vu un quotidien régional intégrer ce fait divers dans un quiz sur son compte Instagram, avec cette question : « quel âge avait Lola : 10 ans ? 12 ans ? 16 ans ? ». Preuve que les journalistes ne doivent pas abandonner ces supports aux spécialistes du marketing et de la chasse au clic, mais s'y investir pour imposer leur déontologie.
 
Enfin il y a eu les débats sur la principale suspecte. Elle est algérienne, et cela a été précisé par de nombreux médias. Il faut ici rappeler qu'un journaliste doit veiller, dit la charte mondiale d'éthique, à « ce que la diffusion d'une information ou d'une opinion ne contribue pas à nourrir la haine ou les préjugés et fera son possible pour éviter de faciliter la propagation de discriminations fondées sur l'origine géographique, raciale, sociale ou ethnique, le genre, les mœurs sexuelles, la langue, le handicap, la religion et les opinions politiques ». En l'occurrence, cette précision, et celle sur le non-respect par la suspecte d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) qui lui avait été signifiée, ont contribué à déchainer une campagne de haine et de préjugés. Et inviter le porte-parole d'un parti politique d'extrême-droite pour commenter en direct la mort de Lola, comme on l'a vu, n'était sans doute pas le choix éditorial le plus pertinent ni le plus éthique.
 
Cette précision sur la nationalité de la suspecte n'apportait rien à la compréhension des faits qui lui sont reprochés. Personne ne s'est étonné qu'on ne précise pas quelques jours plus tard que l'assassin présumé d'une jeune femme dans la région de Brive, dans le sud-ouest de la France, était français. Réserver l'indication de la nationalité aux étrangers n'a aucune justification. C'est une mauvaise habitude de la presse de donner cette indication. On peut la changer. Un quotidien régional allemand, à Dresde, donne depuis plusieurs années la nationalité de tous les délinquants, par exemple ainsi : « Neuf personnes sont mises en cause pour violation de la loi sur les stupéfiants après une opération de police mardi, à proximité de la Wiener Platz. Les forces de l'ordre ont arrêté six Allemands, un Tunisien, un Marocain ainsi qu'un autre homme d'origine inconnue ». Selon un expert interrogé par le site spécialisé Arrêt sur Images, « après cette décision éditoriale, la crainte vis-à-vis de l'immigration s'est mise à diminuer dans les localités où le journal était diffusé ». Oui, les journalistes ne peuvent s'exonérer de toute responsabilité.
 
Pierre Ganz
 

Chronique de Jean-Claude Allanic :

Dites-le avec l'accent

 

« Tâche de ne pas faire une tache » me disait-on quand j'étais petit – c'était il y a longtemps. Et comme j'en faisais beaucoup, de taches, j'ai tâché de faire davantage attention. Jusqu'au jour où je me suis fait traiter de « tache » indélébile par un instituteur grincheux qui tâchait de m'apprendre le français.

À l'école, ce fut douloureux. Prenons la conjugaison du verbe « être ». Quand doit-on écrire « fut » ou « fût » – That is the question ? Le même instituteur grincheux m'expliqua que l'accent circonflexe était réservé à « nous fîmes » ou à « vous fîtes » mais que « je fis » n'en prend pas ; allez savoir pourquoi !
Autres questions existentielles : pourquoi « vous faites » et non pas « vous faisez », ce qui serait plus logique. Quant à « quand », quand l'écrire avec un « t » et quand l'écrire avec un « d » ?
Heureusement, on n'arrête pas le progrès. Pour ceux qui ne sont pas allés à l'école depuis très longtemps, sachez qu'une réforme de l'orthographe engagée en 1990 rend facultatif l'emploi de l'accent circonflexe sur les lettres « u » et « i » sauf si - les exceptions sont le charme de la grammaire - il y a un risque de confusion avec un homonyme. Les accents ne sont plus obligatoires sur « maîtresse » et « huîtres » mais restent indispensables sur « mûrs » et « jeûne ». Mais, c'est bien sûr ! 
Heureusement, à l'ère du 2.0 et des poussières, le correcteur d'orthographe de mon ordinateur, me mâche le travail. Je n'ai plus besoin de réfléchir. Par exemple, si j'écris bêtement - ce qui n'est pas mon genre : « Etait-je eureus ?», ses neurones informatiques détectent instantanément ce qui ne va pas. En une nano seconde, il a rectifié en me suggérant de remplacer « Etait-je » par « Saint-Jean » ; les voies de l'intelligence artificielle sont parfois impénétrables. Quant à « heureus », il m'a aimablement proposé le choix entre creuseur, erreurs (avec un s), lustreur ou museur. En tant que journaliste, je sais creuser, je sais commettre des erreurs et je comprends ce que sous-entend l'action de lustrer (genre, cirer les pompes).

Toujours prêt à me rendre service, mon PC m'a expliqué qu'un museur était une personne « enclin/-encline à muser, qui a l'habitude de musarder ». Dans les salles de rédaction, on dit « glander ».
Je reconnais que mon correcteur d'orthographe tâche de faire de son mieux, même s'il est incapable de faire la différence entre une tâche et une tache. Dans le fond, c'est rassurant. Ce qui n'empêche que lui et moi, nous sommes souvent fâchés.
Prenons le problème des accents sur les majuscules. Mon ordinateur prétend qu'il suffit de sélectionner la lettre de mon choix, puis d'aller sur format puis d'aller sur texte puis d'aller sur majuscules. Fastoche, comme dit ma petite-fille. Malgré tout, n'y aurait-il pas un chemin plus direct ? J'ai interrogé quelques confrères de la francophonie. Renaud Gilbert, ancien médiateur de Radio Canada, à qui j'ai demandé comment il faisait, m'a répondu qu'il suffisait de « peser » longuement sur la lettre choisie et qu'avec Alt Car (c'est quoi ça ?) pour obtenir de multiples options. « C'est pareil pour mon téléphone intelligent * » a-t-il aimablement précisé.
Faut croire que c'est moi qui ne le suis pas, intelligent. Car j'ai un autre problème avec les accents.
Quand j'écris un message à ma banque, son site n'accepte pas cette phrase banale : « virement à l'illustrateur » ; d'abord, parce que c'est bien trop long, ensuite parce que « seuls les caractères alphanumériques (lettres majuscules et minuscules sans accents) sont autorisés ». Renseignement pris, cela coûterait trop cher aux banquiers français de modifier leur logiciel.
Impossible est français. Mais, aux banquiers suisses rien n'est impossible. Notre confrère de l'UPF, Jean-Pierre Molliet, confirme que les sites helvétiques (francophones) n'ont pas de problèmes avec leurs accents. Heureux pays !
Pour conclure, il est bien évident que si vous relevez des fautes dans ma chronique, cela ne peut aucunement m'être imputé. Ce ne saurait être que la faute de mon ordinateur !

*smartphone en français.

 
FRANCOPHONIE

Remise à Hanoï des prix du 7e concours "Jeunes Reporters Francophones"


La cérémonie de remise des prix du concours "Jeunes Reporters Francophones 2022" a eu lieu le 4 novembre à Hanoï.

"Jeunes Reporters Francophones 2022" est un concours d'écriture journalistique à l'intention des jeunes, organisé annuellement par Le Courrier du Vietnam, le seul journal en langue française du Vietnam.

Fort du soutien de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de l'Agence Vietnamienne d'Information (VNA), le concours bénéficie également de l'appui de l'Agence universitaire
de la Francophonie (AUF), de celui de la Délégation générale Wallonie-Bruxelles au Vietnam ainsi que du Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones au Vietnam (GADIF). 58Présente à l'événement, la directrice générale de la VNA, Vu Viet Trang, a hautement apprécié les efforts du journal Le Courrier du Vietnam pour maintenir le concours annuel. Selon elle, le concours est une motivation et une inspiration pour les jeunes à aimer davantage le français. Le succès du concours justifie la diversification des formes de communication et de promotion de l'image du Vietnam auprès de la communauté francophone et des amis internationaux.

L'édition 2022, placée sous le thème ""La francophonie de l'avenir : les jeunes font entendre leurs voix", a reçu 95 œuvres de 199 candidats, groupes de candidats des quatre coins du pays et un certain nombre de jeunes ressortissants français. Le premier prix a été décerné à Ho Ngoc Vinh Nguyen. Le jury a attribué en outre un deuxième prix, un troisième prix, deux prix d'encouragement et six autres prix.-VNA
 

LIBERTE DE LA PRESSE

Impunité : la FIJ demande une Convention pour renforcer la sécurité des journalistes

À l'occasion de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, le 2 novembre, la FIJ appelle les gouvernements, les journalistes et les groupes de médias à soutenir l'adoption d'une convention des Nations unies sur la sécurité et l'indépendance des journalistes et autres professionnel.le.s des médias.
 
Malgré ses bonnes intentions, le Plan d'action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et l'impunité n'a pas été en mesure d'offrir "l'environnement libre et sûr pour les journalistes et les travailleurs des médias" qu'il promettait.
Au contraire, les journalistes continuent d'être attaqué.e.s, battu.e.s, détenu.e.s, harcelé.e.s et menacé.e.s pour avoir fait leur travail. Les menaces permanentes qui pèsent sur la sécurité numérique des journalistes, notamment les cyberattaques, le vol de données, le piratage et le harcèlement en ligne, menacent la sécurité des professionnel.le.s des médias, ce qui rend l'adoption d'un instrument qui obligerait les gouvernements à s'attaquer à l'impunité des violences visant les journalistes et le personnel des médias d'autant plus urgente.
"Nous manquons d'un instrument international contraignant qui obligerait les États membres à enquêter et à réagir aux attaques contre les journalistes", déclare Dominique Pradalié, Présidente de la FIJ.
La FIJ a déjà recensé 59 meurtres de professionnels des médias en 2022, soit 12 de plus qu'en 2021.
 
La Fédération pointe notamment des pays tels que l'Afghanistan, la RDC, Haïti, l'Inde, le Mexique, le Kosovo, le Pakistan, la Palestine, les Philippines, la Russie, la Turquie, l'Ukraine et le Yémen, où les niveaux de violence contre les journalistes restent les plus élevés.

La FIJ rappelle que, malgré les nombreux protocoles, directives et propositions pour enrayer l'impunité, neuf meurtres de journalistes sur dix restent impunis.

La frustration est de plus en plus grande face au manque d'action et de volonté politique pour lutter contre l'impunité et soutenir des médias libres et indépendants. C'est pourquoi nous avons lancé une campagne mondiale pour l'adoption d'une Convention internationale dédiée à la protection des journalistes et des professionne.le.s des médias", a ajouté Dominique Pradalié.

La campagne a été officiellement lancée lors de la 51ème session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève le 30 Septembre.

La Convention met en évidence les faiblesses et les lacunes du droit international humanitaire et des droits humains, ainsi que l'absence de mécanismes d'application efficaces.

Le Dr Carmen Dragichi, qui a rédigé le projet de convention pour la FIJ, a déclaré : "Le projet de convention offre un cadre juridique consolidé pour la protection des journalistes. Il codifie les obligations jurisprudentielles sous la forme d'un traité, remplaçant les multiples sources juridiques par un instrument complet et accessible. Il clarifie ainsi la portée des obligations découlant des dispositions relatives à la liberté d'expression dans les conventions relatives aux droits de l'homme, en s'appuyant sur la jurisprudence internationale. Elle garantit également que les États souscrivent explicitement aux obligations insérées dans les décisions contre d'autres États, et aide les autorités nationales à comprendre leurs obligations, et elle facilite la surveillance internationale. [...] Elle confère également une valeur contraignante à des normes de droit souple largement acceptées mais inapplicables, ce qui accroît le respect des règles et la responsabilité."

Plus de 60 syndicats de journalistes et de médias, associations, médias et ONG du monde entier ont déjà apporté leur soutien à la convention.

FIJ

 

Harcèlement, censure et accusations
des confrères pro-régime : le quotidien
des journalistes en Iran

Régulièrement menacés et arrêtés, dénoncés par leurs collègues favorables au régime, les journalistes indépendants iraniens tentent envers et contre tout d'accompagner le mouvement de protestation né de la mort de Mahsa Amini pour un voile mal ajusté. Explications et témoignages. 

L'Iran, considéré comme « la troisième prison au monde pour les journalistes » par l'ONG Reporters sans frontières (RSF), peut-il être un cas d'étude ? Comment y travaillent les journalistes qui ne se trouvent pas encore derrière les barreaux, ou qui ne sont pas poussés à l'exil ? Si les médias du monde entier couvrent à distance les manifestations qui agitent le pays depuis la mort en détention d'une jeune femme Masha Amini pour un voil mal ajusté ce mouvement social n'apparaît presque nulle part dans la République islamique, ni dans les quotidiens nationaux ou régionaux du pays ni à la télévision d'État.
 
Gare à ceux qui franchissent les lignes rouges. Depuis le début du mouvement, au moins 31 journalistes ont été incarcérés. Selon le dernier rapport de RSF, 27 journalistes sont toujours sous les verrous, notamment Nilufar Hamedi, l'une des premières à avoir révélé l'histoire tragique de la jeune fille, ou encore Elaheh Mohammadi, qui a couvert ses funérailles. « C'est comme s'il ne se passait rien dans les rues, aucune image des manifestations, absolument rien au sujet des victimes explique une journaliste sous couvert d'anonymat qui travaille pour l'un des quotidiens les plus populaires du pays. On ne fait que relayer les déclarations officielles qui ne sont que la répétition des infox diffusées soit par les agences proches des Gardiens de la révolution, soit par le bureau du Guide [Ali Khamenei]. Une version totalement erronée de ces événements. »
 
« Au sein de la rédaction, tout le monde sait que le moindre faux pas entraînera la fermeture du journal, et l'arrestation de l'équipe. Et cela s'applique aussi à nos comptes personnels sur Twitter et Instagram poursuit-elle. J'ai été menacée à plusieurs reprises parce que je refuse de reconnaître leur version des faits. » La même journaliste envoie via Telegram des captures d'image de son téléphone. En une matinée, deux coups de fil et des messages d'insultes et de menaces. « Cela vient du service de renseignement des Gardiens. Ils m'ont clairement dit ce matin : "si tu ne fermes pas ta gueule, nous viendrons te chercher". » À en croire d'autres témoignages, les Gardiens de la Révolution peuvent débarquer à n'importe quel moment. « Et si tu refuses de leur ouvrir la porte, ils la scient, cassent tout, et embarquent ton ordinateur, tes disques durs, et ton téléphone. Et puis, il suffit qu'ils y trouvent une photo des manifestations, ou qu'ils découvrent que tu as été en contact avec des journalistes basés à l'étranger, alors c'est foutu. Tu seras accusé d'espionnage. »
 
Propagande et cyberharcèlement

Un travestissement de la réalité à laquelle participent avec acharnement les journalistes pro-régime.

Le 31 octobre dans une émission télévisée, l'un d'entre eux, employé du quotidien Jam-e Jam, a accusé ses deux consœurs emprisonnées d'avoir « suivi des entraînements à des fins terroristes ».  Sans preuve, il a repris les éléments de langage des services de sécurité iraniens selon lesquels l'origine de ces « émeutes » se trouveraient au sein de la CIA et du Mossad, les services secrets israéliens, et que certains journalistes ont « joué le rôle de sources primaires pour les médias étrangers », dont le but serait de « déstabiliser » la République islamique.

À cela s'ajoute le cyberharcèlement qui s'est accentué ces derniers jours. « Leur armée cybernétique cible systématiquement les journalistes. Des insultes jusqu'à la menace de mort, tout y passe. Mais aussi des campagnes de désinformation pour te décrédibiliser aux yeux de la population. Ils n'ont aucune limite, aucune retenue, surtout envers les femmes », souligne une autre journaliste qui préfère également rester anonyme.
 
Résultat, peu de reporters s'aventurent dans les rues alors que le pays vit au rythme des contestations quotidiennes. « J'étais à Kerman [dans le sud-est du pays] pour un procès. On m'avait accusé de diffamation pour un article dans lequel j'ai révélé la corruption au sein d'une entreprise minière liée aux Gardiens de la révolution, raconte Hassan Abassi, journaliste. 

Le lendemain du procès, le 21 septembre, j'en ai profité pour couvrir une manifestation. Mais j'ai été arrêté dès que j'ai sorti mon appareil photo. Ils ont confisqué mon matériel pour m'empêcher de travailler. Mon avocat me suggère de ne rien réclamer car je risque d'être arrêté pour de bon. »
 
Face aux violations flagrantes de la liberté d'informer, plus de 500 journalistes ont signé une tribune, critiquant vertement les mises en scènes et l'approche sécuritaire du régime envers le peuple et la presse. Un acte inédit, la preuve que cette vague de contestations fait bouger les lignes. A l'image des journalistes citoyens qui font désormais ce que les journalistes professionnels indépendants ne peuvent accomplir. 

« Ils nous demandent des conseils pour filmer et diffuser leurs vidéos sur le Net, précise un journaliste basé à Mashhad au nord-est de l'Iran. Ils nous informent aussi de ce qu'ils ont vu, des blessés qu'ils ont secourus, des arrestations dont ils étaient témoins. Ils sont incroyablement courageux, et une aide précieuse, même s'il faut être vigilant, car les services de renseignement font circuler beaucoup d'infox. »
 
Marianne

 

En RDC, la situation sécuritaire
des journalistes toujours préoccupante

La situation de la liberté de la presse en RDC « n'est ni meilleure, ni pire que ce qu'elle a toujours été », mais elle reste alarmante malgré le changement de régime en 2019, d'après l'ONG Journalistes en danger. JED demande aux autorités congolaises de reformer « sans délai » la loi actuelle en dépénalisant les délits de presse.
 
Mercredi 2 novembre, journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes, l'organisation Journalistes en danger (JED) explique, dans un rapport, avoir enregistré 124 cas d'atteintes à la liberté de la presse depuis janvier en République démocratique du Congo.
Les 124 cas recensés incluent des menaces à l'endroit des journalistes, des arrestations arbitraires, des agressions et des enlèvements. Un journaliste a également été tué. Le tableau s'assombrit après des fermetures injustifiées de médias ou face à l'interdiction de plusieurs émissions.
 
L'an dernier, JED avait dénombré 110 cas d'atteinte à la profession et 116 cas en 2020.

Au cours des dernières semaines, des menaces et des pressions ont été exercées sur les correspondants de la presse internationale. Le gouvernement congolais a réduit de moitié la validité des accréditations. Désormais, elles doivent être renouvelées et payés tous les six mois.

 

Plus particulièrement, JED exprime ses vives préoccupations après une rafle organisée la semaine dernière par l'Agence nationale des renseignements (ANR). Elle visait Steve Wembi, collaborateur du New York Times, qui reste introuvable à ce jour. L'un de ses enfants a failli se faire enlever, mardi 1er novembre, au sortir de l'école à Kinshasa.

Pour JED, si sous Joseph Kabila, président de 2001 à 2019, les journalistes étaient tués, les médias fermés et internet coupé, avec Félix Tshisekedi, président depuis 2019, « c'est le journalisme qui se meurt ».

Et avec l'avancée du M23, plusieurs journalistes fuient la région de Rutshuru. La Mission de l'ONU en RDC (Monusco) a annoncé avoir évacué vers Goma une douzaine de journalistes. Selon Amadou Ba, chargé de la communication de la Monusco à Goma, la liberté d'expression est menacée dans l'est du pays.
 

RFI

 

Tunisie : Plus de 230 agressions contre
des journalistes en une année

Quelque 232 agressions contre des journalistes, dont 84 qualifiées de "graves", ont été recensées en une année en Tunisie, selon l'Unité de monitoring du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT).

151 de ces 232 agressions ont été commises par "des parties officielles", ajoute cette unité dans son rapport annuel publié jeudi 3 novembre 2022 et couvrant la période du 15 octobre 2021 au 15 octobre 2022.

Au total, 231 personnes ont été victimes d'agressions, dont 88 femmes et 139 hommes. Trente-six sur les 232 agressions ont été commises dans l'espace virtuel, précise le SNJT.

La disparition du journaliste Sofiène Chourabi et du reporter-photographe Nadhir Ktari, en 2014 en Libye, a également été recensée.

Les journalistes agressés travaillaient en particulier sur des sujets politiques (77 cas), suivis de sujets à caractère social (42 cas), de sujets liés aux élections (39 agressions), de sujets à caractère économique (17 cas), de sujets à caractère sécuritaire (11 cas) et des sujets sportifs (11 cas).

Le Syndicat des journalistes appelle le gouvernement à condamner publiquement



les atteintes à la liberté de la presse et à la liberté d'expression et à éviter le discours d'incitation à la violence contre les journalistes.
Il réclame également le retrait des textes qui représentent "une atteinte à la liberté d'expression et à la liberté de la presse", en particulier le décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d'information et de communication.

Le Syndicat des journalistes insiste, aussi, sur l'importance d'adopter une approche participative dans l'élaboration de toute législation relative à la liberté de la presse et à la liberté d'expression et de respecter le droit des journalistes à l'accès à l'information.

Il souligne, en outre, la nécessité d'oeuvrer en vue de relancer le dossier de la disparition de Sofiane Chourabi et Nadhir Ktari, afin de connaître la vérité sur leur disparition. 

Shems FM
 

Mali : l'une des principales chaînes d'information suspendue

La Haute autorité de la communication malienne (HAC) a décidé, ce jeudi 3 novembre, de suspendre pour deux mois Joliba TV news, après des propos critiques

Jeudi 3 novembre, la Haute autorité de la communication malienne (HAC) a suspendu pour une durée de deux mois l'une des principales chaînes d'information du pays après des propos critiques contre la junte au pouvoir tenus par l'un de ses journalistes vedettes.
L'instance argue dans sa décision « que les griefs reprochés à Joliba TV news constituent des manquements et violations graves et répétées aux dispositions substantielles du Code de déontologie du journalisme au Mali ». L'information a été confirmée par la direction du média concerné.
 
Mise en demeure
 
La chaîne avait été mise en demeure le 13 octobre, en raison d'un éditorial du 30 septembre de Mohamed Attaher Halidou qui comportait, selon la HAC, des « propos diffamatoires et des accusations infondées concernant l'instance de régulation, la Haute autorité de la communication, l'état de la liberté d'expression au Mali et les autorités de la transition ».
 « L'intolérance prend de l'ampleur dans notre pays. La liberté d'expression est en danger, la démocratie avec.

Nous sommes dans la dictature de la pensée unique », avait notamment déclaré Mohamed Attaher Halidou dans son éditorial qui suivait le retour triomphal du Premier ministre, Abdoulaye Maïga, de New York, où il avait prononcé un discours incendiaire contre la France et certains de ses voisins lors de l'Assemblée générale de l'ONU.
 
 « Pour l'instant, les colonels au pouvoir gouvernent avec l'opinion de la foule et la foule par définition ne réfléchit pas », avait-il poursuivi. Il avait également enjoint la HAC « de jouer son rôle et tout son rôle pour faire face aux multiples dérives sur les réseaux sociaux ».
 
Entraves à la liberté d'expression
 
La mise en demeure de la chaîne avait provoqué de nombreuses réactions d'indignation parmi les journalistes maliens, s'inquiétant des dérives en matière de liberté de la presse et d'expression.
En août, l'ONG Human Rights Watch avait dénoncé les « détentions et harcèlement de personnalités critiques présumées » depuis que les autorités militaires ont pris le pouvoir lors de deux coups d'État en août 2020 et mai 2021.
Elle avait recensé les différentes entraves à la liberté d'expression depuis que les militaires sont au pouvoir : expulsion de journalistes, suspension de délivrance des accréditations pour les correspondants étrangers, « harcèlement » par des « commentateurs en ligne » de critiques du pouvoir, et estimé que cette « répression des médias et les détentions de critiques ont eu un effet glaçant sur la vie politique et l'espace civique ».
 
Jeune Afrique

 

L'ONU épingle une nouvelle fois les lacunes de l'Institut Fédéral pour la protection
et la promotion des Droits Humains (IFDH)

 
L'Association pour la Promotion de la Francophonie en Flandre (APFF) et l'Association de Promotion des Droits Humains et des Minorités (ADHUM) ont pris note avec satisfaction des observations finales du Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW) (1) à l'occasion de l'examen du huitième rapport périodique de la Belgique qui a eu lieu le 14 octobre dernier. Deux paragraphes des observations finales du CEDAW concernent l'Institut fédéral des droits humains qui devrait jouer le rôle d'institution nationale des droits de l'homme (INDH).
 
« Le Comité se félicite de l'adoption en 2019 de la loi sur la création d'un Institut fédéral pour la protection et la promotion des droits humains (IFDH) en mai 2019, qui assure une couverture complète des droits de l'homme au niveau fédéral. Il note toutefois que l'INDH n'a toujours pas été accréditée conformément aux Principes de Paris. Le Comité recommande à l'État partie de veiller en priorité à ce que l'Institut fédéral pour la protection et la promotion des droits humains ait pour mandat de recevoir et d'examiner les plaintes et les requêtes individuelles, et à ce qu'il se conforme aux principes concernant le statut des institutions nationales pour la promotion et la protection des droits de l'homme (Principes de Paris).

Il recommande également à l'État partie de faciliter la demande d'accréditation de l'Institut fédéral auprès de l'Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'homme (GANHRI), de lui fournir des ressources humaines, techniques et financières adéquates et d'encourager sa coopération avec les organisations de femmes de la société civile. »(2)

Dans leur rapport alternatif, ainsi que lors de la réunion publique informelle du 10 octobre, l'APFF et l'ADHUM ont attiré l'attention des experts du CEDAW sur la situation de la minorité francophone en Flandre et sur l'absence d'organe compétent chargé de lutter contre les discriminations linguistiques. L'APFF et l'ADHUM ont plaidé pour : - « Permettre à l'Institut fédéral pour la protection et la promotion des droits humains de recevoir et d'examiner des plaintes et requêtes individuelles » et pour :

- « Veiller à ce que l'institution nationale des droits de l'homme couvre tous les droits de l'homme sur l'ensemble du territoire, y compris au niveau fédéral et régional et assure la coordination entre les différentes institutions existantes ».

Trois autres comités de l'ONU ont également fait des recommandations en ce sens à la Belgique au cours des dernières années : le Comité des droits de l'homme (CCPR) en 2019 ; le Comité des droits économiques, sociaux et culturels (CESCR) en 2020 et le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale (CERD) en 2021.

Par ailleurs, Michelle Bachelet, Haute-Commissaire aux droits de l'homme, a adressé une lettre officielle à notre pays en février 2022. Dans sa lettre, la Haute-Commissaire salue la création, en Belgique, de l'Institut fédéral pour la protection et la promotion des droits humains (IFDH) en tant qu'institution nationale des droits de l'homme, tout en plaidant pour que son mandat soit aussi large que possible et que l'institut soit autorisé à entendre et à examiner les plaintes concernant des situations individuelles.

Reste à espérer que ces appels répétés soient enfin entendus, alors que la Belgique s'apprête à siéger au Conseil des droits de l'homme de l'ONU. La Belgique ne se doit-elle pas de montrer l'exemple ? D'autant plus que l'accord de Gouvernement fédéral, du 30 septembre 2020, prévoit de mettre en place un mécanisme de traitement des plaintes. Ce qui n'est toujours pas le cas à l'heure actuelle !
 
Edgar FONCK
Porte-parole de l'APFF-ADHUM
 
  1. https://tbinternet.ohchr.org/_layouts/15/treatybodyexternal/Download.aspx?symbolno=CEDAW%2fC%2fBEL%2fCO%2f8&Lang=fr
  2. Traduction non officielle
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