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3 janvier 2023

LA FACE DU MONDE QUE NOUS AVONS CONNU DEPUIS PLUS DE 200 ANS EST EN TRAIN DE CHANGER COMPLETEMENT L'ANCIEN MONDE EST MORT !

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L’ancien ordre mondial est mort

 

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En lisant ce texte qui dit bien ce que nous ressentons tous à savoir que l’ordre ancien, celui vécu au moins durant 200 ans est mort et qu’un nouveau commence à poindre, je ne puis m’empêcher de penser que cela coïncide avec cette période de l’année, celle du solstice d’hiver, le moment où la nature parait endormie et où les nuits sont les plus longues mais où la lumière va croître et chaque feu, chaque étincelle en est la promesse. Jadis, nous avions l’habitude avec mon compagnon d’aller dans la campagne faire un feu dans lequel nous brulions le malheur des jours anciens et appelions le jour et la lumière. Voici donc ce premier jour de 2023 dont nous avons souhaité pour tous qu’il dise ce qui va naître et auquel nous sommes invités à participer.

Danielle Bleitrach

***

par Timofei Bordachev

Directeur de programme, Valdai Club
29 décembre 2022

Une contradiction importante à laquelle la Russie a dû faire face sur la scène internationale en 2022 était la combinaison d’un contexte mondial qui nous était entièrement favorable et d’énormes obstacles à la réalisation d’objectifs spécifiques de politique étrangère.

D’une part, l’année sortante a été la dernière année de plusieurs siècles de domination occidentale, qui maintenant ne mène plus que des combats défensifs. D’autre part, les adversaires de la Russie disposent d’énormes ressources pour se battre. Il ne fait aucun doute que la nécessité d’aborder ces sujets d’une manière ou d’une autre restera présente en 2023. Et mieux nous serons préparés à cela, plus la Russie aura de succès dans le nouvel ordre international qui se forme sous nos yeux. 

L’ancien ordre mondial est mort. Les dernières tentatives pour le faire revivre – les États-Unis organisant un soi-disant sommet des démocraties en 2021 – n’étaient pas seulement dénuées de sens, mais même dépourvues de l’effet informatif escompté. Ce n’est pas une coïncidence s’il n’a fait l’objet d’aucun suivi visible. L’ordre occidental est mort parce que ses dirigeants, les pays les plus avancés économiquement et les plus armés du monde, ont perdu la capacité de déterminer la vie des autres. Leurs énormes capacités de puissance se sont révélées inutiles pour prévenir les protestations et refus de suivre les directives de Washington et des capitales européennes.

Le seul outil qui reste aux États-Unis et à l’Europe en 2022 est la coercition et l’intimidation. Convenons que c’est une base faible pour un engagement international, même relativement stable.

Lorsque nous disons qu’un pays ou ses entreprises « se conforment aux sanctions contre la Russie », cela signifie que ces chiffres font l’objet d’une menace directe et immédiate pour leur sécurité ou leur bien-être économique relatif. Dans ce mode, l’Occident peut se battre avec la Russie ou la Chine, mais il est impossible de créer quoi que ce soit de nouveau de cette manière – la réduction de la dépendance et la création de moyens de communication alternatifs deviennent monnaie courante.

Le résultat des innombrables votes à l’Assemblée générale des Nations unies en est un parfait exemple. De plus en plus de pays dans le monde, même lorsqu’il existe des motifs formels de condamner les actions de la Russie, rechignent à le faire. Ils sont bien conscients qu’ils pourraient être les prochaines cibles de la pression.

Mais surtout, la réduction de la dépendance à l’égard de l’Occident devient une condition de développement importante pour de nombreux États d’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine. Les États-Unis et leurs alliés ne savent pas encore comment répondre à ce défi. C’est pourquoi ils choisissent la voie la plus facile, en convainquant leurs citoyens de leur propre infaillibilité, et en n’offrant que la violence aux autres.

Aujourd’hui, les pays occidentaux – les États-Unis, l’Europe et leurs rares alliés – se transforment en un camp militaire et affrontent le reste de l’humanité. Ils avaient déjà cette expérience – les empires coloniaux européens n’ont été créés que par la coercition brute et la guerre. Mais le monde n’était pas alors un monde d’États souverains, dont la plupart avaient atteint un niveau de développement qui leur permettait de faire des choix indépendants. Il n’y avait pas de Chine capable d’offrir des ressources alternatives à l’époque, et la Russie faisait partie du monde impérial, elle n’était pas son adversaire. Par conséquent, la question de savoir si le camp militaire occidental est capable de regagner au moins une partie de sa position devient une question de foi, et non de savoir. Mais on ne peut nier qu’il existe encore de nombreux croyants en la toute-puissance occidentale, y compris en Russie.

D’autant plus que les ressources des États-Unis et de l’Europe sont vraiment colossales. Jusqu’à présent, ils sont capables d’avoir un impact dévastateur sur l’infrastructure la plus importante du monde moderne – le commerce et les finances internationales. Le plus grand avantage de l’Occident est sa structure autoritaire et verticalement intégrée. Là où la communauté mondiale hésite à penser aux intérêts de ses citoyens et à leur sécurité, les gouvernements occidentaux ne s’inquiètent pas des conséquences pour les Américains ou les Européens ordinaires. D’autant plus lorsque les électeurs sont prêts à subir des épreuves, espérant retrouver une existence sereine aux dépens du reste du monde à la fin des hostilités. Cependant, l’histoire montre que les systèmes autoritaires ne peuvent réussir que tactiquement – stratégiquement, ils perdent toujours.

Le camp militaire occidental a ses propres fantassins qui sont envoyés à l’abattoir. Il s’agit des populations de l’ancienne Ukraine, d’une partie des pays d’Europe de l’Est, y compris une Finlande devenue hargneuse en l’espace de quelques mois, peut-être Taïwan. Le cas de l’Ukraine est particulièrement dramatique jusqu’à présent. Une fois que tout le monde a été convaincu de l’incapacité de la population de ce territoire à créer un État également amical pour tous ses voisins, elle est devenue ni plus ni moins un instrument de guerre. D’autant plus que la culture de l’inimitié et de la violence y est ancrée. En 2022, le territoire de l’Ukraine a retrouvé son état historique de « champ sauvage » [dikoe pole, une réalité qui remonte au Moyen-Age, espèce de no man’s land parcouru par des bandes de pillards, NdT] à la frontière russo-européenne. Pour l’instant, la majeure partie de cette ressource demeure entre les mains des États-Unis et de l’Europe, et les événements militaires montrent que la lutte pour redresser les esprits en Ukraine se poursuivra pendant longtemps.

À l’échelle mondiale, la Russie n’a pas besoin de se battre pour s’attirer la sympathie des peuples et des gouvernements des pays qui représentent 85% de la population mondiale – c’est ainsi que de nombreux États n’ont pas imposé les soi-disant sanctions à notre encontre. Ces sympathies sont déjà du côté de la Russie. Elle est en partie due à nos mérites, mais surtout à l’intérêt personnel d’une multitude d’États indépendants. La raison en est le simple désir, déjà mentionné, de liberté pour déterminer comment se développer et ne pas chercher sa place dans la « chaîne alimentaire » dirigée par les États-Unis. C’est sur cette base qu’est apparu en 2022 le nouveau phénomène de la Majorité Mondiale – un ensemble de pays poursuivant leurs propres objectifs, mais cherchant à se débarrasser du contrôle total de l’Occident. La Majorité Mondiale est le facteur le plus important qui façonne le contexte du changement international favorable à la Russie.

Mais le contexte seul ne peut pas résoudre les défis actuels de la politique étrangère. La sympathie et le soutien, la volonté de coopération et son contenu pratique ne signifient pas que les amis de la Russie subordonnent leurs intérêts à ceux de la Russie. Il serait illusoire d’imaginer que quiconque dans le monde se sacrifierait pour résoudre notre problème ukrainien. Changer l’ordre international est un processus long et coûteux pour tous, et chacun doit économiser son énergie. Jusqu’à présent, en Russie, beaucoup de gens ont du mal à comprendre et à accepter les motivations des autres. De nombreux observateurs ici sont habitués, comme l’Occident, à penser selon les catégories du passé.

Mais nous avons de notre côté une reconnaissance fondamentale de l’autonomie de nos partenaires. Dans ces conditions, le plus important dans le comportement de la majorité mondiale n’est pas ce que ses pays font subjectivement pour la Russie, mais les conséquences de leur aspiration objective à leur propre indépendance vis-à-vis de nos adversaires. Bien que beaucoup de choses se fassent déjà. Un indicateur est le taux de croissance du commerce, y compris des produits de haute technologie importants pour la Russie, avec des pays comme la Chine, la Turquie et bien d’autres. Y compris nos voisins de l’ex-Union soviétique, auxquels nous adressons parfois des réprimandes malvenues. Il ne faut pas non plus oublier l’importance des valeurs – une grande partie du monde est aujourd’hui du côté de la Russie parce qu’elle est rebutée par le nationalisme et la destruction des valeurs traditionnelles promues par les États-Unis et l’Europe occidentale.

En d’autres termes, l’événement le plus important de 2022 n’est même pas l’effondrement de l’ordre mondial précédent, mais le début de la formation d’un nouvel ordre. La base du pouvoir de cet ordre est la Majorité Mondiale. Chacun de ses membres évolue de manière autonome vers l’indépendance pour lui-même et, par conséquent, vers une plus grande liberté pour tous. La base du pouvoir de l’ordre ancien – le bloc militaro-économique de l’Occident – défend activement ses positions, faisant preuve de ténacité et de capacité à utiliser ses ressources. Dans cette configuration déterminante de 2023, la Russie est l’un des acteurs les plus importants dont les relations avec l’Occident ont franchi la ligne de la confrontation militaro-politique. Le fait que cela se soit produit est notre problème personnel, un produit des circonstances uniques entourant les conséquences de l’effondrement de l’URSS il y a 30 ans. Ce qui nous aide à résister à 2023 et à gagner à l’avenir, c’est notre position internationale très favorable et, plus important encore, notre propre résilience économique et le moral de la population.

source : VZGLYAD

traduction Marianne Dunlop pour Histoire et Société

 

 

Rockefeller, Rothschild, Morgan :
Le Deep State sort de l’ombre

 

 

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par Tsargrad TV

Ce n’est que ces dernières années que parler de « l’État profond » et d’une organisation secrète dirigeant les États-Unis est devenu de mauvais goût pour les Américains. Avant cela, diverses tentatives ont été faites pour parler du rôle des Rockefeller, des Rothschild, des Morgan. Mais maintenant, les joueurs sont complètement sortis de l’ombre. Une tentative de comprendre les subtilités de la gouvernance américaine, en rappelant les concepts de base, a été effectuée par le politologue et publiciste Igor Pshenichnikov.

La question de savoir s’il existe une sorte de pouvoir caché aux États-Unis dirigeant réellement le pays et en partie le monde entier, et celle de déterminer qui tire les ficelles de la gestion du président lui-même et du congrès, ont fait l’objet, dans les années 70 et 80 du siècle dernier, de nombreuses discussions dans les journaux américains. L’apogée de ces débats fut la publication en 1980 du livre – encore populaire à ce jour – des politologues américains, Leonard Silk et Mark Silk : « American Establishment », dans lequel les auteurs – père et fils -, s’efforcent de comprendre le mécanisme de prise de décision gouvernementale aux États-Unis.

La légende est ancienne mais les « haut-parleurs » sont nouveaux

C’est l’ancien président américain, Donald Trump, qui est devenu le principal défenseur de la théorie du complot de « l’État profond » des temps modernes. Et, soyons honnêtes, après les tentatives à grande échelle pour éliminer Trump, l’on n’a pas de mal à y croire. 

Mais revenons à l’essentiel. Le « deep state » (État profond, comme on l’appelle en Amérique), l’establishment libéral, l’élite mondialiste, le « marais de Washington » (selon les termes de Trump) sont toutes des définitions différentes d’un même thème et qui apparaît souvent sous ces définitions dans la presse actuelle.

Les auteurs du livre « The American Establishment » ont donc révélé au monde les cinq plus grandes « institutions » qui gouvernent selon eux l’Amérique : l’Université de Harvard ; le journal The New York Times – soit dit en passant, c’est le NYT qui a formé le régime de Kyiv aux relations presse ; la Fondation Ford ; le groupe de réflexion Brookings Institution ; le Council on Foreign Relations, une structure privée qui détermine de facto la politique étrangère des États-Unis. Remarque importante : Le Council on Foreign Relations entretient des liens étroits avec la fameuse « Commission trilatérale ». Celle-ci est une sorte de club rassemblant les plus grands banquiers et entrepreneurs, ainsi que les principaux politiciens des pays occidentaux. Elle vise à « rechercher des solutions aux problèmes mondiaux » …

Ainsi, il en ressort clairement que « l’État profond » consiste en un groupe de « citoyens » qui, ensemble se distinguent par de sérieuses capacités d’analyse et de prévision. Ce sont des « maîtres de l’argent » (les plus grands banquiers siègent à Wall Street à New York) et les propriétaires de sociétés transnationales (STN). Ces plus grands entrepreneurs ont le pouvoir politique ou ont un pouvoir réel sur ceux qui ont formellement le pouvoir politique. En outre, « l’État profond » regarde bien au-delà des frontières nationales des États-Unis.

Passons maintenant aux personnalités

De diverses sources, on peut recenser des informations sur les membres composant cet « État profond», même si, bien sûr, l’on doit s’attendre à ce que toutes ces personnalités soient les premières à nier l’existence d’une sorte de pouvoir secret et d’implication dans les affaires du pays. 

Les finances sont commandées par les familles qui ont créé le système de la réserve fédérale. Ce sont les « maîtres de l’argent » : les Rockefeller, les Rothschild et les Morgan. Parmi ces familles, les Rockefeller se distinguent particulièrement. Ils furent à l’origine de la création du « Club de Rome », qui tint ses premières réunions dans leur domaine familial à Bellagio en Italie. Et leur complexe de Pocantico Hills est devenu le « nid familial » de la « Commission trilatérale » déjà mentionnée.

En même temps, ces familles ne se contentent pas de gouverner les flux financiers mondiaux, Elles possèdent les plus grandes STN. Il est difficile pour un non-initié de trouver des informations dans l’imbrication du capital bancaire et industriel. Juste pour comprendre l’échelle mondiale des « intérêts » du clan Rockefeller, vous pouvez retenir les noms de certaines des entreprises qui sont sous son contrôle. Ce sont Exxon Mobil, Chevron Texaco, BP Amoco, Marathon Oil, Freeport McMoRan, Quaker Oats, ASARCO, United, Delta, Northwest, ITT, International Harvester, Xerox, Boeing, Westinghouse, Hewlett-Packard, Pfizer, Motorola, Monsanto, General Aliments et bien d’autres.

Mais il serait incorrect de « raccrocher » aux familles citées uniquement la composante financière et industrielle de « l’État profond ». On sait qu’au fil des ans, des membres de la famille Rockefeller ont été à l’origine de la destitution et de la nomination de dirigeants de divers États, ainsi que de coups d’État anodins … L’un des membres les plus célèbres du clan, Nelson Rockefeller, qui a été vice-président des États-Unis en 1974-1977, dans une interview au magazine Playboy, avait décrit le credo de sa famille comme suit : « Je crois vraiment à la planification, à la planification économique, sociale, politique, militaire, mondiale ».

Avec une mise à niveau

De toute évidence, beaucoup de choses ont changé depuis la rédaction de « The American Establishment ». Certaines personnes sont parties, et de nouvelles sont arrivées. Et, probablement, tout n’est pas si plat et linéaire. La vérité, bien sûr, est beaucoup plus compliquée. Et plus effrayante. Les « institutions » ci-dessus ne se limitent pas aux forces qui souhaitent influencer la politique intérieure et étrangère des États-Unis. La présidence Trump a montré que les plus hauts gradés de l’armée et les dirigeants de la communauté du renseignement américain, qui ont activement participé à la lutte contre Trump aux côtés du parti démocrate, font partie intégrante de « l’État profond ».

Trump lui-même a pointé du doigt des hauts responsables de la CIA, du FBI et du ministère de la Justice qui enquêtaient conjointement sur ses « liens » avec le Kremlin. Ils n’ont rien trouvé, ni présenté quoi que ce soit au public. Cependant, les « enquêteurs » ont réussi à réduire à néant les relations entre les États-Unis et la Russie. Dans le même temps, le caractère unilatéral des activités des services spéciaux était évident. Ils ont méprisé Trump, mais ont fermé les yeux sur les méfaits évidents d’Hillary Clinton liés à sa correspondance officielle. Comme il l’a indiqué, Trump a regretté que le « département de la justice de l’État profond » n’ait pas pris de mesures contre la « malhonnête Clinton ».

Dis que je suis parti

La discussion soulevée par Trump sur l’influence de « l’État profond », sur tout et tout le monde en Amérique, a suscité un énorme intérêt pour ce sujet dans la société américaine. Mais la presse libérale a commencé à réfuter l’existence de tout pouvoir secret.  Il est devenu clair que « l’État profond » était très inquiet. 

The National Interest, considéré comme un magazine libéral analytique, a organisé un symposium par correspondance sur le thème « L’État profond existe-t-il ? ». Cela a abouti à une série d’articles par des « experts et analystes » bien connus. La « mousse aux lèvres », ils ont réfuté la théorie de l’existence d’un « État profond » aux États-Unis …

Voici comment, par exemple, John Deutch, directeur du renseignement central américain sous le président Clinton, a commenté ce sujet : « Les partisans les plus paranoïaques du président Trump disent que le nouvel État profond est une résistance organisée des responsables du gouvernement fédéral qui sont déterminés à saper sa présidence. Pas étonnant que les employés fédéraux, principalement dans les agences civiles, n’aiment pas les politiques de Trump, en particulier celles qui nécessitent des coupes budgétaires et d’autres restrictions. Mais qualifier cette résistance d’organisée est exagéré. En effet, il est ridicule d’affirmer que l’escalade des fuites de fonctionnaires mécontents qui entendent influencer la politique est la principale preuve de l’existence de l’État profond… Voici mon conseil. Lorsque vous entendez le terme « gouvernement fantôme », changez de chaîne ou éteignez la radio, ou si vous voyez un article comme celui-ci, tournez la page ».

Seul consensus, et rien de plus

Les auteurs des articles de The National Interest ont fait valoir que les hauts fonctionnaires adhèrent à l’unanimité au « consensus général » sur ce que devrait être la politique du pays après la fin de la guerre froide. Par exemple, ce consensus unit tous les fonctionnaires, quelle que soit leur affiliation partisane, et il est à la base du fait que la classe politique américaine dirige le pays dans la même direction choisie depuis longtemps. Et, disent-ils, en cas d’échecs, cette classe politique, sur la base d’un consensus inébranlable, corrige les erreurs qui peuvent être commises au sein du pouvoir exécutif ou législatif. Et dans le cas de Trump, par exemple, c’est ce consensus des politiciens américains qui a freiné les initiatives du président, et pas du tout une sorte d’« État profond ». Emma Ashford, experte du Cato Institute, écrit : « Le problème n’est pas, comme le prétend Trump, que « l’État profond » fasse dérailler son agenda politique. Il s’appuie sur des conseillers qui s’accordent eux-mêmes sur un consensus de politique étrangère post-guerre froide. Et jusqu’à ce que ce consensus soit modifié, la politique étrangère américaine continuera de suivre la même voie cohérente, quelle que soit l’administration ».

Contre les travailleurs ?

Rejoignant la vague de dénégations de l’idée de l’existence de « l’État profond », un autre expert, professeur à l’université du Texas, Michael Lind, est même prêt à admettre qu’il existe une « conspiration des élites transatlantiques », mais selon lui, il n’y a pas d’« État profond » secret. Toujours dans The National Interest, il écrit qu’après la fin de la guerre froide, le grand capital des deux côtés de l’Atlantique, afin d’augmenter ses profits et de renforcer son contrôle, a tenté de freiner les travailleurs et leurs syndicats. À cette fin, « les élites transatlantiques… ont restructuré le système de gouvernance de la société afin de minimiser la responsabilité démocratique. Pour ce faire, ils ont déplacé la prise de décision du législatif vers l’exécutif et le judiciaire au sein de l’État-nation. Et ils ont créé les conditions pour diverses prises de décision au sein de l’État-nation, à travers des organisations telles que l’Union européenne, qui sont assez isolées des électeurs ».

Cette révolution oligarchique venue d’en haut après la fin de la guerre froide peut être qualifiée de conspiration, mais ce n’est pas une conspiration étatique profonde. « C’était un programme mené au grand jour par Bill Clinton, George W. Bush et Tony Blair en collaboration avec des dirigeants centristes européens. Ils ont réussi à atteindre leurs objectifs : affaiblir l’influence économique et le pouvoir politique de la majorité ouvrière aux États-Unis, en Grande-Bretagne et dans d’autres pays occidentaux », écrit Michael Lind. Une révélation intéressante. Mais cela ne fait rien pour réfuter l’existence d’un complot appelé « l’État profond ». De plus, cela prouve que cet « État profond » n’est pas américain, mais supranational.

Et alors ?

L’existence d’un « État profond » est unanimement réfutée par la presse libérale américaine, qui tente de ridiculiser ceux qui croient le contraire. Cet « État profond » essaie de toutes ses forces de prouver qu’il n’existe pas. 

Le premier problème urgent auquel est confronté ce conglomérat de forces – qui ne recherchent pas la lumière et la publicité, mais contrôlent toute la vie américaine et tentent de contrôler le monde entier – est de maintenir sa superstructure visible à la Maison-Blanche : c’est-à-dire l’administration actuelle, que ce soit celle de Biden ou de quelqu’un d’autre.

Le deuxième problème non moins urgent de « l’État profond », c’est l’existence d’une Russie indépendante, qui défend les valeurs traditionnelles et qui est le fleuron de toutes les forces mondiales opposées à l’hégémon, lequel professe presque ouvertement le « satanisme » dans ses diverses manifestations. 

La bataille va donc s’engager. Mais pour ce faire, « l’État profond » devra agir et se montrer. Par conséquent, il ne pourra pas cacher ses « oreilles », peu importe ses efforts. Ainsi, de temps en temps, nous aurons l’occasion de mieux le connaître. 

source : Ze Journal

 

 

 

La fracturation de l’Europe

 

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par Alastair Crooke

Alors que la vieille Europe glisse vers une récession économique majeure et que les protestations se multiplient, l’UE pourrait n’avoir que peu ou pas d’influence sur le résultat final. Celle-ci sera soit déterminée par Moscou, soit convenue par Moscou et Washington, tout cela parce que l’UE a laissé les zélateurs russophobes la guider en matière de politique.

Le Moyen-Orient sera bientôt confronté à une Europe fracturée – imposant de nouveaux dilemmes à la région, en plus de devoir naviguer entre les circonscriptions de politique étrangère du Beltway qui s’affrontent à Washington pour la primauté sur la politique russe.

Aux États-Unis, il s’agit d’un concours à trois voies : Les faucons extrémistes tels que le sénateur Graham contre le camp des réalistes – avec le Dr Kissinger quelque part entre les deux.

En Europe, les fractures sont là aussi. Mais elles sont structurellement différentes.

Pour comprendre la fracture européenne, nous devons revenir à la conférence de l’OTAN de Bucarest en 2008. Il s’agit du tristement célèbre événement au cours duquel la porte de l’OTAN a été ouverte à l’adhésion de l’Ukraine et de la Géorgie.

Ce qu’il faut comprendre ici : C’est à ce moment-là que « l’UE occidentale » a abandonné à « l’UE orientale » la domination de la politique étrangère de l’UE sur l’Eurasie (permettant ainsi aux « russophobes » de l’Est de « remuer le couteau dans la plaie »). La structure du pouvoir de l’UE a changé, d’abord sous la pression de « l’européanisme central » de Madeleine Albright, puis progressivement grâce à la manipulation par le département d’État du bloc russophobe de l’UE et de ses alliés au sein du parti vert allemand et de la Commission.

Il y a peu de chances que le bloc occidental puisse récupérer son leadership des « maximalistes » de la guerre en Ukraine dans un avenir proche, et ce pour plusieurs raisons. Premièrement, les dirigeants occidentaux de l’UE ont déclaré rétrospectivement (par exemple, Merkel dans l’interview de die Zeit) qu’ils s’opposaient à la déclaration de Bucarest. Pourtant, ils sont restés SILENCIEUX dans leur opposition, face au radicalisme croissant émanant des « maximalistes » ukrainiens. Le public occidental comprend de plus en plus cette erreur stratégique.

En d’autres termes, les grands acteurs de l’UE sont restés les bras croisés, d’abord lors de la Déclaration de Bucarest, puis lorsque le président Porochenko et les maximalistes de l’UE ont fait pression pour que l’Accord de Minsk soit considéré comme une tromperie, dont les dispositions seraient explicitement ignorées, en faveur d’une « otanisation » furtive, d’une formation et d’un rééquipement de l’armée ukrainienne par l’OTAN – dans le but explicite de renforcer l’Ukraine avant la prochaine confrontation militaire dans le Donbass.

Cette lacune silencieuse s’est avérée toxique pour le « bloc » occidental car elle a fait de l’UE l’otage du mensonge selon lequel l’Ukraine est un État unitaire, dont l’ambition naturelle de souveraineté (comme devenir membre de l’UE ou de l’OTAN) est cruellement réprimée par la Russie.

En s’en tenant à cette « ligne » de Washington, on a tout simplement effacé la réalité du conflit ukrainien, on l’a supprimé et on lui a substitué un fantasme.

L’Ukraine est un pays chaud, constitué à des époques différentes et sur des territoires variés, de peuples qui méprisent leur histoire respective. Les parties refusent également de tolérer la vision de l’avenir de l’autre, et ont des racines linguistiques, culturelles et ethniques différentes. Les « Ukrainiens » sont en guerre civile « chaude » depuis au moins 1941.

À cet égard, l’Ukraine est aussi compliquée que l’Irlande et, fort de mon expérience personnelle, j’affirme qu’il n’y a pas de solution miracle pour l’Irlande, pas plus qu’il n’y en a pour l’Ukraine.

En clair, le bloc occidental de l’UE s’est une fois de plus « assis sur ses mains collectives » pendant que le récit de Victoria Nuland se déroulait, laissant des « leaders » comme Macron et Scholz débiter des platitudes sur le cessez-le-feu et rester SILENCIEUX sur le fait que quelque chose de sérieux comme les concepts de Minsk était précisément le moyen d’aborder un problème complexe de blocs adverses intégrés à l’État. 

Au lieu de cela, le « bloc » occidental a opté pour des déclarations superficielles sur le retrait total de la Russie. 

Ces dirigeants européens ne peuvent-ils pas comprendre (ne serait-ce qu’à partir de l’expérience irlandaise) la haine viscérale et les représailles qui découleraient de leur naïveté en matière de cessez-le-feu ? (Les Occidentaux qui vivent dans des sociétés stables et raisonnablement prospères ont souvent du mal à assimiler les haines profondes qui tourbillonnent dans ces sociétés en conflit. En Irlande, le souvenir d’injustices commises il y a des centaines d’années est ressenti comme si elles s’étaient produites, mais hier).

Pourquoi cela va-t-il fracturer l’UE ? Eh bien, l’UE a déjà de sérieuses failles – la plus importante étant celle de la « construction » de la monnaie européenne qui a verrouillé un « terrain de jeu » sous-évalué pour les Nordistes « frugaux » (qui sont des zélateurs de l’économie austère), et un autre « terrain de jeu » surévalué pour les Sudistes « prodigues », ce qui a entraîné le braconnage de leurs industries dans le Nord.

Les deux récits sont désinvoltes, mais ils sont à la base du clivage économique nord-sud et, dans une certaine mesure, coïncident avec la ligne de fracture entre les « wokeries » traditionnels et post-modernes.

Mais cette nouvelle ligne de fracture – les maximalistes radicaux ukrainiens contre la vieille Europe – éclipsera et déplacera ces anciennes divisions.

Pour dire les choses simplement, les radicaux ukrainiens (encouragés par Blinken et al) ont lié l’UE à une politique d’escalade militaire constante – une escalade « aussi longtemps qu’il le faudra » – qui, selon les perspectives actuelles, pourrait s’avérer plus longue que ce que la vieille Europe et ses dirigeants peuvent politiquement supporter dans la récession à venir. Pas étonnant qu’ils se débattent dans l’impuissance.

Cette « ligne » politique se traduit par des « sanctions permanentes » à l’encontre de la Russie, une guerre en Europe dont la latence peut s’étendre dangereusement, et des contributions financières colossales de l’UE pour l’Ukraine, qui s’étendent sur un avenir indéfini.

Voici la clé : les États de l’Est peuvent se complaire dans leur radicalisme à l’égard de la Russie, tandis que la vieille Europe « part en vrille » sur le plan économique. Sa solvabilité financière étant de plus en plus remise en question et son système de crédit plus que jamais examiné, la vieille Europe est en train de devenir le « malade de l’Europe », plutôt que son « papa gâteau ».

La vision optimiste de Bruxelles est que, « malgré son manque d’envoyés légitimes et sa faiblesse militaire, l’UE aura un poids considérable dans toutes les négociations, car elle est la puissance économique qui paiera la reconstruction de l’Ukraine et sera l’arbitre de tout processus par lequel l’Ukraine rejoindra le marché unique de l’UE, l’union douanière, voire l’UE elle-même ». 

Un tel optimisme est-il justifié ? Non. Pour commencer, il est subordonné à des prédictions qui sont loin d’être assurées. Y aura-t-il une issue claire et nette ? Le système électrique ukrainien vacille au bord de l’effondrement structurel. L’économie ukrainienne est au bord du gouffre et la capacité de Kiev à envoyer davantage de forces militaires ukrainiennes à Bakhmout pour y maintenir des positions est également au bord du gouffre. 

Tout ce qui est lié au conflit est à la limite. Peut-être la Russie choisira-t-elle de laisser l’Ukraine « mijoter » à la limite pendant un certain temps, jusqu’à ce que, peut-être, sa machine de guerre s’arrête, que les volants cessent de tourner et deviennent silencieux. 

Payer ? Il est certain que l’UE va payer très cher ! Toutefois, alors que la vieille Europe glisse vers une récession économique majeure et que les protestations se multiplient, l’UE pourrait n’avoir que peu ou pas d’influence sur le résultat final. Ce sera soit déterminé par Moscou, soit convenu par Moscou et Washington. Il n’existe absolument aucun dirigeant européen ayant le poids nécessaire pour impressionner à la fois Moscou et Washington.

Pourtant, la classe dirigeante de l’UE réside dans son fantasme panglossien quant à sa propre importance dans les affaires. Dmitri Medvedev a écrit dimanche que, pour la Russie, il n’y aura pas de rétablissement de relations normales avec l’Occident avant des années, voire des décennies : « Désormais, nous nous passerons d’eux jusqu’à ce qu’une nouvelle génération de politiciens sensés arrive au pouvoir là-bas ».

Alors, quelle est la gravité de cette division ? Disons-le comme suit : Un nombre influent de membres de l’UE – soutenus par Washington – veulent réduire en poussière l’armée russe. Cette partie de l’UE est sûre d’elle et se réjouit d’exercer une primauté à Bruxelles, qui porte l’imprimatur de Washington. 

En revanche, la vieille Europe, désespérée, voit qu’elle ne peut pas changer radicalement de cap sans que l’Union ne s’effondre et que son intégrité ne soit menacée. Mais si elle continue à rester silencieuse et à « se croiser les bras », elle s’assiéra et regardera le cœur industriel de la vieille Europe devenir un désert – et constatera que c’est leur avenir politique qui est « réduit en poussière » par les fanatiques ukrainiens.

L’UE aussi est au bord du gouffre. 

Alastair Crooke

source : Al Mayadeen

traduction Réseau International

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