Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Publicité
Visiteurs
Hier 10
Ce mois ci 320
Depuis la création 1 237 591
Newsletter
122 abonnés
NEWS OFF AMERICAN INTERNET COUNCIL COMPANY - DIACONESCO.TV Phone : 06.32.17.36.33/ 06.50.34.10.26 diaconesco@gmail.com
Derniers commentaires
Archives
31 octobre 2021

CULTURE : CITADELLE LE LIVRE TESTAMENT POLITIQUE D'ANTOINE DE SAINT-EXUPERY

64-home_default

Antoine de Saint-Exupéry
Antoine de Saint-Exupéry né en 1900 à Lyon, disparu en vol le 31 juillet 1944 au large de Marseille, mort pour la France, est un écrivain, poète, aviateur et reporter français. Ses œuvres les plus célèbres comme Vol de nuit, Citadelle, Pilote de guerre et surtout Le Petit Prince sont constamment réimprimées et lues dans le monde entier, exprimant une vue du monde héroïque, et un pessimisme actif teinté parfois d’espoir.

 

Citadelle : le testament politique d’Antoine
de Saint-Exupéry. Première partie
La France a souvent été à la croisée des chemins. Saint-Exupéry avait pressenti qu’elle pouvait sortir délitée, déchirée, exsangue, de l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale. Si tout n’est pas encore écrit, reste une certitude : « Une politique n'a de sens qu'à condition d’être au service d'une évidence spirituelle. »
Citadelle : le testament politique d’Antoine de Saint-Exupéry. Première partie
Le 31 juillet 1944, Antoine de Saint-Exupéry disparaissait à bord de son Lockheed P-38 Lightning lors d’une mission de reconnaissance. Il n’a pas eu le temps de finir Citadelle sur lequel il travaillait depuis des années, et qu’il définissait comme un “long poème”. Resté inachevé, son testament littéraire est d’une lecture difficile, en l’absence de correction et de plan finalisé. C’est pourtant un livre nécessaire car son message est profondément politique et actuel. En effet, à travers le récit d’un prince et de son royaume arabe, c’est en réalité la France et les périls qui la menacent qu’a voulu décrire Saint-Exupéry. Et c’est sous cet angle de lecture que Citadelle prend tout son sens.
Un livre écrit en réaction à la défaite de 1940

Toute œuvre est le fruit d’un contexte, et il est pertinent pour bien saisir un ouvrage de se pencher sur la vie de son auteur au moment de sa rédaction.

Quand en 1940, la France est envahie par l’Allemagne, c’est un traumatisme immense, comparable à celui de 1870, et qui marquera à jamais ses contemporains. Même si Antoine de Saint-Exupéry a commencé la rédaction de Citadelle en 1937, c’est bien à la suite de 1940 qu’il reprend et développe le manuscrit.

Cette œuvre est imprégnée d’une constatation qui hante Saint-Exupéry : le délitement de la France. En exil aux États-Unis, loin de son pays natal, il prend conscience de l’importance que ce dernier revêt pour lui :

« La France, décidément, n’était plus pour moi ni une déesse abstraite, ni un concept d’historien, mais bien une chair dont je dépendais, un réseau de liens qui me régissait, un ensemble de pôles qui fondait les pentes de mon cœur »[1].

Il assiste impuissant, de l’autre côté de l’Atlantique, aux divisions qui agitent son pays. En effet, suite à son effondrement brutal, la société française est fracturée en de très nombreux blocs plus ou moins opposés, dont la configuration dépasse en complexité l’image réductrice des collaborateurs contre les résistants. On assiste à l’aboutissement d’un conflit entre différents modèles idéologiques, qui fait pencher les hommes vers le communisme, le fascisme, le national-socialisme ou le capitalisme. Trop idéaliste, Saint-Exupéry souffre de ne pas trouver de figure politique juste et fédératrice, qui puisse réunir ces Français qui s’entre-dévorent. Souvent approché en tant que célébrité littéraire, il n’observe autour de lui que mesquineries politiciennes qui achèvent de le dégoûter. Témoin des luttes intestines pour la présidence du mouvement de libération entre Giraud et de Gaulle à Alger en 1943, il parlera de « poubelle » en ajoutant : « C’est ce que j’ai connu de plus bas au monde ». Son obsession pendant la guerre restera toujours l’union des Français, raison pour laquelle il refusera de rejoindre le général de Gaulle[2] qui, en critiquant Vichy, a favorisé un climat de guerre civile[3] :

« Je l’aurai suivi avec joie contre les Allemands, je ne pouvais le faire contre les Français … Il me semblait qu’un Français à l’étranger devait se faire le témoin à décharge et non à charge de son pays.»[4]

Il souffre alors d’une grave dépression, et achève d’écrire Le Petit Prince tout en continuant la rédaction de Citadelle.

Rien d’étonnant donc à ce que son œuvre posthume soit profondément politique, et cela dès son titre[5]. Dans Citadelle il s’agit, à travers le témoignage d’un prince arabe qui délivre ses enseignements sur la meilleure manière de gouverner les hommes, d’un ensemble de méditations sur ce qui unit un peuple. Le choix d’un cadre exotique permet à Saint-Exupéry d’apporter aux évènements qui secouent la France une lecture à dimension universelle.

Une critique de la modernité

Afin de ne pas mal interpréter son œuvre posthume, il est nécessaire de mettre fin à un malentendu trop souvent répété : non, Saint-Exupéry n’est pas un « humaniste ». Mais d’abord, qu’entends-t-on par humanisme ?

Dans son sens le plus couramment accepté, il s’agit d’un courant philosophique qui s’est développé à la Renaissance et qui place l’homme et son accomplissement au centre des préoccupations, par opposition à la philosophie médiévale qui prend Dieu comme référence. Par la suite, cette pensée a donnée naissance à la modernité, et c’est à elle qu’on se réfère habituellement quand on qualifie d’humaniste un auteur contemporain. Elle se caractérise entre autres par l’individualisme, le matérialisme (mépris de toute spiritualité), le rationalisme (orgueil et démesure de la raison qui croit pourvoir tout expliquer) et le progressisme (croyance au progrès de l’humanité qui va pouvoir se libérer des traditions, perçues comme un frein à l’avènement d’un monde meilleur).

Or, concernant Saint-Exupéry, il faut beaucoup de mauvaise foi ou d’ignorance pour ne pas comprendre à la lecture de son œuvre qu’il est bien au contraire un anti-moderne. C’est très explicite dans sa Lettre à un otage où il écrit :

« Les craquements du monde moderne nous ont engagés dans les ténèbres. Une politique n’a de sens qu’à condition d’être au service d’une évidence spirituelle.»

Dans sa Lettre à un général (1943), peut-être son texte le plus poignant car le plus sincère et direct, écrit peu de temps avant sa mort, on trouve un témoignage cru de son état d’esprit :

« Aujourd’hui, je suis très profondément triste pour ma génération, qui est vide de toute substance humaine… Je hais mon époque de toutes mes forces. L’homme y meurt de soif […] il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde : rendre aux hommes une signification spirituelle. Faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien.[…] Ils auraient tant besoin d’un Dieu ! […] Quand [la France] sera sauvée, alors se posera le problème fondamental de notre temps, qui est celui du sens de l’homme et auquel il n’est point proposé de réponse, et j’ai l’impression de marcher vers les temps les plus noirs du monde.»

On trouve à la fin de cette même lettre le thème principal de Citadelle :

« La civilisation est un bien invisible, puisqu’elle porte, non sur les choses, mais sur les invisibles liens qui les nouent l’une à l’autre, ainsi et non autrement.»

On est très loin d’une sagesse d’inspiration humaniste qui voudrait mettre « l’homme à la mesure de toute chose« [6]. Au contraire, tout au long de son œuvre, il n’a cessé de demander à l’homme de se dépasser, de s’échanger pour une cause qui le transcende. Alors comment expliquer cette étiquette d’humaniste qui lui colle à la peau ?

Probablement parce qu’il est souvent question d’hommes chez Saint-Exupéry. Mais encore faut-il préciser ce que cela englobe chez lui.

Car il insiste beaucoup tout au long de son œuvre sur le fait qu’on ne naît pas homme, mais qu’on « délivre sa vocation d’homme« [7] dans un acte de transcendance, souvent héroïque. Autrement dit, seuls sont dignes d’être appelés hommes les plus méritants. Chez lui c’est un idéal, accessible seulement à une élite, une aristocratie. Mais alors, comment nommer le reste de l’humanité, celle qui pullule « dans les villes et leurs comptables« [8] ? Le terme d’humanisme est-il réellement approprié quand il en exclut la majeure partie du genre humain ?

Bref, il faut arrêter d’associer le nom de Saint-Exupéry à ce terme trompeur et inadapté.

D’ailleurs, il se moque lui-même dans un passage de Citadelle des grands concepts qui, comme l’humanisme, ont été vidés de leur sens à force d’avoir été élargis :

« Ils te diront qu’ils sont solidaires des hommes, ou de la vertu, ou de Dieu. Mais ce ne sont plus que mots creux, s’ils ne signifient nœuds de liens. […] Je ne connais point l’homme, mais des hommes. […] Et ceux-là qui poursuivent l’essence autrement que comme naissance ne montrent que leur vanité et le vide de leur cœur. Et ils ne vivront ni ne mourront, car on ne meurt ni ne vit par des mots. »[9]
 « La logique ? Qu’elle se débrouille pour rendre compte de la vie »

Il est temps d’aborder le style de l’ouvrage qui est tout sauf anecdotique. C’est en effet ce qui frappe en premier lieu le lecteur qui a osé se plonger dans cette imposante masse inachevée de plus de 500 pages : l’auteur y parle par paraboles, dans un ton quasi-évangélique qui peut évoquer Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. C’est un texte riche en métaphores puissantes et imagées. Toute argumentation raisonnable d’inspiration philosophique est écartée. Cela tend à rendre son propos obscur et peut donner l’impression d’une certaine contradiction entre ses 219 chapitres. L’auteur lui-même s’en défend en y développant une passionnante réflexion sur le langage.

En effet, comme beaucoup d’anti-Modernes, il se méfie des concepts philosophiques trop abstraits et de l’orgueil d’un langage basé sur la seule raison (le logos grec), qui pense de façon détachée du réel ; car la raison pure est un fantasme, la réflexion de l’homme étant toujours sous l’influence de ses sens, de son état de santé, de ses intérêts, etc. Il ne s’agit pas de nier tout pouvoir à la raison, mais d’avoir conscience de ses limites et de l’utiliser avec humilité, comme l’avait déjà très bien compris Pascal. D’autant que dans la marche du temps, son influence est moindre.[10]

Mais dans Citadelle, cette critique de la raison se double d’une critique du langage dans son ensemble, dont Saint-Exupéry souhaite en souligner également les limites. Il n’oublie jamais que les mots ne sont que traduction imparfaite du réel, et sont impuissants à faire ressentir toute sa richesse. D’où sa précision dans le choix des mots qui sont une des constantes de son œuvre : les mots ont un poids.[11] Son rapport au langage est empreint de méfiance car, lui qui a connu les mensonges des idéologies du XXème siècle, sait sa capacité à camoufler la vérité.

C’est pourquoi le narrateur de Citadelle, figure de sagesse, recommande régulièrement de ne pas écouter les hommes afin de mieux les comprendre. Un message d’une grande actualité quand l’on songe que notre monde se partage désormais avec un double virtuel médiatique de plus en plus envahissant, divergeant et déconnecté de la réalité.

images

Pour reprendre la célèbre formule du Petit Prince, si l’essentiel n’est pas visible par les yeux, il ne l’est pas non plus par les mots.

Constat terrible de la part d’un écrivain ! On comprend mieux alors pourquoi le manuscrit est resté inachevé. D’ailleurs Saint-Exupéry le savait probablement, lui qui en parlait de son vivant en l’appelant son « œuvre posthume ».

C’est la raison pour laquelle il préfère utiliser dans Citadelle un langage imagé, mythologique, métaphorique, qui parle au cœur plus qu’à la raison, et s’apparente tout simplement à la poésie. Parce qu’il transmet un message politique d’une grande gravité à travers un texte poétique, il s’inscrit dans la lignée des grands chants antiques (et du premier d’entre eux : l’Iliade et l’Odyssée). Il ne veut pas convaincre, mais créer chez le lecteur une pente naturelle qui amène à sa pensée, par une histoire, une sensation, une émotion.

« C’est pourquoi je dis que la pente, même informulable faute de langage, est plus puissante que la raison et seule gouverne. Et c’est pourquoi je dis que la raison n’est que servante de l’esprit et d’abord transforme la pente et on en fait des démonstrations et des maximes, ce qui te permet ensuite de croire que ton bazar d’idées t’a gouverné. Quand je dis que tu n’as été gouverné que par les dieux qui sont temple domaine, empire, pente vers la mer. » [12]

En cela il rejoint la philosophie de Georges Sorel qui est convaincu de la supériorité du mythe contre le logos comme force de conviction :

«  Je n’ai point vu d’hommes transformés par des arguments de logiciens, je ne les ai point vus se convertir en profondeur sous l’emphase du prophète bigle. Mais, de m’être adressé à eux en l’essence, par le jeu d’un cérémonial, je les ai ouverts à ma lumière. »[13]

Et tant pis si parfois les mots se « tirent la langue » dans des phrases qui semblent paradoxales : c’est toujours la raison qui est limitée, pas le réel. Le lecteur est prévenu :

« Peu m’importent les erreurs que tu me reproches. La vérité loge au-delà. Les paroles l’habillent mal et chacune d’elle est critiquable. L’infirmité de mon langage m’a souvent fait la contredire. Mais je ne me suis point trompé. Ce n’est point la logique qui noue les matériaux mais le même dieu qu’ils servent ensemble. Mes paroles sont maladroites et d’apparence incohérentes : non moi au centre. »[14]

Nulle relativité dans Citadelle mais la conscience que comme l’a découvert Héraclite, la vie est faite de contraires qui s’opposent.[15]  Pour tenter d’aller au-delà des limites de la raison, il faut dépasser le langage en le réinventant :

« Si on ne t’y aide pas par la clarté d’un langage neuf, il t’est impossible d’à la fois penser et vivre deux vérités contraire ».[16]

Ce nouveau langage, fait de mots et d’expressions répétés inlassablement, il le développe tout au long de son « long poème« . C’est en cela une œuvre totale et unie malgré l’absence de structuration thématique, et c’est ce qui fait son originalité et son génie.

Fin de la première partie.

Philippe de Laitre

Notes

[1] Lettre à un otage, Antoine de Saint-Exupéry.
[2] Sur le général de Gaulle, lire le chapitre 175 de Citadelle, ou l’on trouvera un portrait à charge du général.
[3] Sur ce thème, lire De Gaulle, la grandeur et le néant de Dominique Venner (Le Rocher, 2010).
[4] C’est la raison pour laquelle Saint-Exupéry fera publier en 1942, dans une première édition traduite en anglais, Pilote de guerre, qui témoigne de la réalité de la guerre menée par les Français avant l’armistice, espérant ainsi influencer l’opinion américaine.
[5] ”politique” signifiant en grec : la vie de la cité.
[6] Protagoras.
[7] Terre des hommes.
[8] Vol de nuit.
[9] Citadelle, chapitre 175.
[10] ”Non seulement la raison n’est point naturelle à l’homme ni universelle dans l’humanité, mais encore dans la conduite de l’homme et de l’humanité, son influence est petite. Les maîtres de l’homme sont le tempérament physique, les besoins corporels, l’instinct animal, la préjugé héréditaire, l’imagination, en général la passion dominante, plus particulièrement l’intérêt personnel ou l’intérêt familial, de caste, de parti, etc.” Taine, L’Ancien régime, chapitre 4 livre 3.
[11] Comme l’a très bien perçu et démontré Roger Caillois dans sa préface aux œuvres complètes de Saint-Exupéry, édition La Pléiade.
[12] Citadelle, chapitre 117.
[13] Citadelle chapitre 194.
[14] Citadelle chapitre 201/
[15] ”Ce qui est contraire est utile et c’est de ce qui est en lutte que naît la plus belle harmonie ; tout se fait par discorde.” Héraclite
[16] Citadelle chapitre 77.

Voir aussi : toutes les citations de Citadelle sur CITATIO.

 

Citadelle : le testament politique d’Antoine
de Saint-Exupéry. Seconde partie
La France a souvent été à la croisée des chemins. Saint-Exupéry avait pressenti qu’elle pouvait sortir délitée, déchirée, exsangue, de l’épreuve de la Seconde Guerre mondiale. Si tout n’est pas encore écrit, reste une certitude : « Une politique n'a de sens qu'à condition d’être au service d'une évidence spirituelle. » Suite et fin de cette analyse exclusive pour l’Institut Iliade.
Citadelle : le testament politique d’Antoine de Saint-Exupéry. Seconde partie
En tachant désormais de vous présenter la pensée politique que développe Saint-Exupéry dans Citadelle, je vais pourtant être obligé de traduire son message dans un langage rationnel. Toute traduction entraînant une perte de sens, je ne peux que vous encourager à le lire dans le texte. Mais en explicitant et vulgarisant une partie de sa pensée, je souhaite susciter le désir du lecteur car il me semble que la portée politique de ce testament littéraire est d’une brûlante actualité et apporte des clés pour comprendre et agir sur le monde d’aujourd’hui.
Une œuvre au propos politique

Le livre décrit le combat incessant que mène un seigneur arabe pour préserver son empire contre les forces qui tendent à diviser son peuple et à le faire disparaitre. La menace ultime c’est la désunion, la perte du ciment qui unit la population du royaume, par l’absence de but commun. Car sans raison d’être, le peuple est affaibli et devient proie pour ses adversaires ; or il existe à l’autre bout du désert un prince rival, souverain d’un autre peuple, qui n’attend que cette occasion pour envahir son voisin.

C’est pourquoi Saint-Exupéry insiste sur l’importance et le respect de la tradition, qu’il appelle du beau nom de « cérémonial ». « Les rites sont dans le temps ce que la demeure est dans l’espace », ils servent de point d’encrage et sanctifient le temps. Ils sont l’héritage civilisationnel, qui doit se transmettre car il explique et transfigure ce qui nous entoure, en lui donnant un sens unique qui fait l’identité d’un peuple. Ils sont le chemin qui permet d’approcher le « nœud qui noue toute chose ». Ils sont clés d’interprétation du monde. C’est seulement dans ce respect de la tradition que les hommes peuvent vivre un langage commun et échanger, et que la vie fait sens.

Parce que cette tradition ne doit pas être rompue, le prince cherche à préserver sa culture de celles de ses voisins. Il s’oppose ainsi au multiculturalisme et au métissage :

« Tu es ému par celle-là seule qui est permanente et bien fondée, ni métissée de pâte dans sa chair, ni pourrie de langage dans sa religion ou ses coutumes, et qui ne sort point de cette lessive de peuples où tout s’est mélangé et qui est glacier fondu en mare. Qu’elle est belle cette bien aimée si jalousement cultivée dans ses aromates et ses jardins et ses coutumes ! »[1]

Pour autant, on ne trouvera pas dans cette œuvre de xénophobie, car loin d’être haï par le narrateur, le prince rival est respecté, indispensable, par son opposition, à la cohésion de la citée :

« Et tes ennemis collaborent avec toi car (…) l’ennemi te limite, te donne ta forme et te fonde. »

Par ailleurs, le discours de l’auteur a une portée universelle et ne suppose pas la supériorité d’une culture sur une autre, celle de l’adversaire étant constamment respectée dans son altérité :

« L’homme inférieur invente le mépris, car sa vérité exclut les autres. Mais nous qui savions que les vérités coexistent, nous ne pensions point nous diminuer en reconnaissant celle de l’autre bien qu’elle fût notre erreur. Le pommier, que je sache, ne méprise point la vigne, ni le palmier le cèdre. Mais chacun se durcit au plus fort et ne mêle point ses racines. Et sauve sa forme et son essence car il est là un capital inestimable qu’il ne convient pas d’abâtardir. »[2]

Qu’importe finalement que la tradition soit bonne ou raisonnable, pour Saint-Exupéry elle n’a pas à se justifier d’être et se suffit par elle-même. C’est la raison de la méfiance du narrateur pour les arguments des logiciens qui livrent une critique abstraite de la tradition sur des bases (à priori) rationnelles : il existera toujours un système imaginaire meilleur en théorie mais inapplicable en réalité, et dangereux car en faisant table rase du passé, il menace la cohésion du royaume.[3]

C’est pourquoi le prince ne cesse de traquer et de dénoncer ces utopies qui ont pour noms : la liberté, l’égalité et le confort.

Le libéralisme, compris comme refus de toute contrainte, est donc vivement critiqué. En effet, dit-il,

« je n’ai point compris que l’on distingue les contraintes de la liberté. Plus je trace de routes, plus tu es libre de choisir. Or chaque route est une contrainte car je l’ai flanquée d’une barrière. Mais qu’appelles-tu liberté qu’il n’est point de routes entre lesquelles il te soit possible de choisir ? Appelles-tu liberté le droit d’errer dans le vide ? En même temps qu’est fondée la contrainte d’une voie, c’est ta liberté qui s’augmente ». [4]

La contrainte est nécessaire et bonne quand elle permet d’unifier le royaume et de lui donner un sens

« car la vie est structure, ligne de force et injustice. Que fais-tu s’il est des enfants qui s’ennuient, sinon de leur imposer tes contraintes, lesquelles sont règles d’un jeu, après quoi tu les vois courir »[5]. « Liberté et contrainte sont deux aspects de la même nécessité qui est d’être celui-là et non un autre. »

Le désir immodéré de liberté mène à l’égalitarisme, définit comme haine de la hiérarchie :

« Car dans ta liberté tu heurtes le voisin et il te heurte. Et l’état de repos que tu trouves c’est l’état des billes mêmes quand elles ont cessé de se mouvoir. La liberté mène ainsi à l’égalité, et l’égalité mène à l’équilibre qui est la mort.»[6]

Il ne peut y avoir de création et d’excellence dans un monde égalitaire qui transforme le « glacier en mare », et « le temple en champs de pierre ». Le peuple devient masse uniforme.

« La masse, me dit mon père, hait l’image de l’homme, car la masse est incohérente, pousse dans tous les sens à la fois et annule l’effort créateur. Il est certes mauvais que l’homme écrase le troupeau. Mais ne cherche point-là le grand esclavage : il se montre quand le troupeau écrase l’homme.»[7]

Saint-Exupéry reprend souvent l’exemple des mauvais sculpteurs qui, par comparaison, sont utiles pour pouvoir reconnaitre et faire émerger les bons sculpteurs. Cette hiérarchie est indispensable et les meilleurs ne doivent pas pour autant mépriser les inférieurs qui leurs sont indispensables.

« Bien vaniteux les justes qui s’imaginent ne rien devoir aux tâtonnements, aux injustices, aux erreurs, aux hontes qui les transcendent. Ridicule le fruit qui méprise l’arbre ! »[8]

Le libéralisme engendre aussi l’individualisme, par refus de la contrainte imposée par toute société. Or l’homme ne peut se réaliser, selon Saint-Exupéry, que dans un projet communautaire qui le dépasse. Réduit à l’état d’individu, il ne peut s’épanouir :

« Toujours seul, enfermé en moi en face de moi. Et je n’ai point d’espoir de sortir par moi de ma solitude. La pierre n’a point d’espoir d’être autre chose que pierre. Mais de collaborer elle s’assemble et devient temple. Car une fois fait le silence, il est vrai pour toutes les pierres. Donc moi-même hors de toutes communautés, je ne suis rien qui compte et ne saurais me satisfaire.» [9]
« Seigneur, rattachez-moi à l’arbre dont je suis. Je n’ai plus de sens si je suis seul. Qu’on appuie sur moi. Que j’appuie sur l’autre. Que tes hiérarchies me contraignent. Je suis ici défait et provisoire. J’ai besoin d’être.» [10]
« J’étais comme un habit dont l’homme s’est dévêtu. Défait et seul. J’étais pareil à une maison inhabitée. Et très exactement c’est la clef de voute qui me manquait car rien de moi ne pouvait plus servir.» [11]

Enfin, ce qui menace l’empire est le refus de la souffrance dans l’effort, le confort comme bonheur illusoire. Car il pousse à la paresse, et ternit les récompenses trop vites acquises. Pour l’auteur, le sens nait toujours dans la souffrance et l’opposition :

« Je vous le dit : vous n’avez le droit d’éviter un effort, qu’au nom d’un autre effort, car vous devez grandir.» [12]
Un sombre tableau de la France contemporaine

Dans son récit, le narrateur se penche sur un peuple berbère qui lui sert de contre-modèle de société, et ressemble étrangement à la France déliquescente que déplore Saint-Exupéry au moment de la rédaction de Citadelle.

Parce que ces Berbères sont faits prisonniers, ils sont coupés de leurs traditions culturelles. C’est l’occasion pour l’auteur de montrer qu’en se déracinant, l’homme erre, hagard, malgré l’abondance matérielle : il plonge dans le nihilisme.

Les prisonniers sont nourris et disposent de tout le confort nécessaire « mais sans exiger leur travail contre les dons de sa magnificence »[13]. Et pourtant, « qui eût put les croire heureux ? […] vois, ils deviennent bétail et commencent doucement de pourrir … non dans leur chair mais dans leur cœur. Car tout pour eux perdait sa signification […] Humanité couchée sur sa litière, sous sa mangeoire, qu’eut-elle désirée ? Au nom de quoi se fût-elle battue ? Pour le pain ? Ils en recevaient. Pour la liberté ? Mais dans les limites de leurs univers ils étaient infiniment libres. Pour triompher de leurs ennemis ? Mais ils n’avaient plus d’ennemis ! » [14] Ainsi, malgré la satisfaction de leurs désirs primaires, il observe que ce peuple berbère a perdu toute ferveur.

Quand Saint-Exupéry les décrit hantés par la peur de mourir, comment ne pas penser à notre propre rapport à la mort, révélé récemment par la crise du coronavirus ?

« Pourquoi ne veulent-ils plus mourir ? Car on ne meurt point pour des moutons, ni pour des chèvres ni pour des demeures ni pour des montagnes. Car les objets subsistent sans que rien ne leur soit sacrifié. Mais on meurt pour sauver l’invisible nœud qui les noue et les change en domaine, en empire, en visage reconnaissable et familier. Contre cette unité l’on s’échange car on la bâtit aussi quand on meurt (…) Tu n’accepteras plus de mourir. Mais tu ne vivras point non plus. Car n’existent point les contraires. Si la mort et la vie sont des mots qui se tirent la langue, reste cependant que tu ne peux vivre que de ce qui te peut faire mourir. Et qui refuse la mort, refuse la vie.» [15]
« Tout s’est terni. Tout s’est durci. Et l’homme qui ignore le désastre ne pleure pas sa plénitude passée. Il est satisfait par sa liberté qui est liberté de n’exister plus. […] Car voilà un grand mystère de l’homme. Ils perdent l’essentiel et ignorent ce qu’ils ont perdu. […] En effet, ce qu’ils ont perdus ne se lit point dans les matériaux qui ne changent pas. Et les hommes contemplent toujours ce même mélange de moutons, de chèvres, de demeures et de montagne mais qui ne composent plus un domaine. »[16]

Si de l’extérieur elle peut sembler encore présente, c’est parce que l’ordre y est maintenu. La société ne survit que par la force des « gendarmes qui raisonnent avec leurs poings ». Ces derniers appliquent les lois et rétablissent l’ordre, mais ce n’est pas l’ordre qui crée la vie et lui donne sens mais bien l’inverse. Ainsi le respect de la règle par la coercition, loin de refaire un peuple n’est que le fossile d’une civilisation perdue.

Le constat est terrible, et peut sembler désespérant. Quand le peuple s’est divisé, que l’héritage traditionnel s’est perdu, Saint-Exupéry nous enseigne qu’il est inutile de vouloir le réveiller par une mélodie ancienne : les hommes n’y sont plus sensibles.

« Le pouvoir perdu ne se retrouve plus […] car les images meurent comme les plantes quand leur pouvoir s’est usé et qu’elles ne sont plus que matériaux morts près de se disperser, et humus pour plantes nouvelles. » [17]

L’obsession d’un passé souvent idéalisé ne peut mener qu’à l’amertume :

« Faible es-tu, de même que lâche, si tu cours ainsi dans la vie à la poursuite de responsables, réinventant un passé résolu dans la pourriture de ton rêve. Et il se trouve que tu livreras, d’épuration en épuration, ton peuple entier au fossoyeur. » [18]

Pour l’auteur, il ne semble exister qu’une seule voie : ne pas agir seulement par réaction contre la modernité, mais plutôt réveiller le peuple et l’unir dans un cérémonial inédit par la puissance d’un chant nouveau :

« Vint le temps ou le mot liberté qui singeait encore l’appel d’un clairon, se vida de son pathétique, les hommes rêvant confusément d’un clairon neuf qui les eût réveillés et les eût contraints à bâtir. Car seul est beau le chant du clairon qui t’arrache au sommeil.» [19]
« Et mon père envoya un chanteur à cette humanité pourrissante. Le chanteur s’assit vers le soir sur la place et il commença de chanter. Il chanta les choses qui retentissent les unes sur les autres […] et quand ils eurent soif de l’amour entrevu comme un visage, les poignards jaillirent des gaines. Et voilà qu’ils pleuraient de joie en caressant leurs armes ! Leurs armes oubliées, rouillées, avilies, mais qui leur apparurent comme une virilité perdue, car seules elles permettent à l’homme de créer le monde. Et ce fut le signal de la rébellion, laquelle fut belle comme un incendie !
Et tous, ils moururent en hommes ! »
 [20]

Philippe de Laitre

Notes

[1] Citadelle, chapitre 117.
[2] Citadelle, chapitre 32.
[3] ”L’un dit que l’essence de la justice est l’autorité du législateur, l’autre la commodité du souverain, l’autre la coutume, et c’est le plus sûr. Rien suivant la seule raison n’est juste de soi, tout branle avec le temps », Pascal, Pensées, fragment 56 dans l’édition Le Guern, Folio Classique, 2004.
[4] Citadelle, chapitre 83.
[5] Citadelle, chapitre 97.
[6] Citadelle, chapitre 97.
[7] Citadelle, chapitre 97.
[8] Ibid., chapitre 208.
[9] Ibid., chapitre 87.
[10] Ibid., chapitre 173.
[11] Ibid., chapitre 83.
[12] Ibid., chapitre 31.
[13] Citadelle, chapitre 11.
[14] Ibid., chapitre 11.
[15] Ibid., chapitre 12.
[16]  Ibid., chapitre 12.
[17] Ibid., chapitre 13.
[18] Ibid., chapitre 208.
[19] Citadelle, chapitre 97.
[20] Ibid., chapitre 12.

Voir aussi : toutes les citations de Citadelle sur CITATIO.

 

LE LIVRE
Citadelle
Citadelle

Auteur : Antoine de Saint-Exupéry
Éditeur : éditions Gallimard (1984), coll. Folio (25 mai 2000)

Présentation de l’éditeur : Citadelle, œuvre posthume publiée en 1948, constitue la « somme » de Saint-Exupéry et rassemble les méditations de toute une vie. Michel Quesnel, avec Pierre Chevrier, avait établi le texte de la première publication. Dans cette nouvelle édition abrégée, il a réussi à distinguer et mettre en lumière les thèmes essentiels qui illustrent cet ouvrage et il nous livre les secrets, les modulations d’une pensée originale et poétique.
Saint-Exupéry envisageait la traversée de Citadelle à la façon de ces promenades « dans une campagne étrangère » qu’il évoque au cours même du livre. « Et peu à peu au cours du lent pèlerinage, tandis que mon cheval boitait dans les ornières, ou tirait les rênes pour brouter l’herbe rase le long des murs, me vint le sentiment que mon chemin dans ses inflexions subtiles et ses respects et ses loisirs, et son temps perdu comme par l’effet de quelque rite ou d’une antichambre de roi, dessinait le visage d’un prince, et que tous ceux qui l’empruntaient, secoués par leurs carrioles ou balancés par leurs ânes lents, étaient, sans le savoir, exercés à l’amour. »

 

so-5ecd52fc66a4bd502f4114fe-ph0

 

Biographie 

d'Antoine de Saint-Exupéry

St_Exupery_1

Antoine de Saint-Exupéry
Image dans Infobox.
Antoine de Saint-Exupéry en 1933.
Titres de noblesse
Comte
Biographie
Naissance 29 juin 1900
Lyon (RhôneFrance)
Décès 31 juillet 1944 (à 44 ans)
Au large de Marseille (Bouches-du-Rhône, France)
Nom de naissance Antoine Jean-Baptiste Marie Roger de Saint-Exupéry
Nationalité Drapeau de la France Français
Formation Lycée Notre-Dame-de-Sainte-CroixLe Mans (1909-1914)
Lycée Saint-Louis, Paris
Activité Pilote 
Poète 
Romancier 
Auteur de littérature d'enfance et de jeunesse 
Essayiste 
Écrivain 
Journaliste
Période d'activité 1926-1944
Famille Famille de Saint-Exupéry
Père Jean de Saint-Exupéry
Mère Marie de Fonscolombe
Fratrie Marie-Madeleine de Saint-Exupéry 
Simone de Saint-Exupéry
Conjoint Consuelo Suncín Sandoval (de 1931à 1944)
Autres informations
À travaillé pour Aéropostale
Domaine
Religion Catholicisme
Arme Pilote, aviation militaire d'observation
Grade militaire Commandant
Conflit Seconde Guerre mondiale
Genre artistique Roman 
Récit 
Conte
Distinctions Officier de la Légion d'honneur Officier de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1939-1945, palme de bronze Croix de guerre 1939-1945, palme de bronze
Prix Femina (1931)
Grand prix du roman de l'Académie française (1939)
Prix Hugo du meilleur roman court(Rétro Hugo 1944, décerné en 2019)
Mort pour la France (attribué en 1948)
Archives conservées par Archives nationales (153AP)
Blason famille de Saint-Exupéry (XVIIIe siècle).svg
blason
Œuvres principales
Vol de nuit 
Le Petit Prince 
Courrier sud 
Terre des hommes 
Lettre à un otage
signature d'Antoine de Saint-Exupéry
signature

Antoine de Saint-Exupéry, né le 29 juin 1900 à Lyon et disparu en vol le 31 juillet 1944 au large des côtes marseillaises, est un écrivainpoèteaviateur et reporter français.

Né dans une famille issue de la noblesse française, il passe une enfance heureuse malgré les morts prématurées de son père et d'un frère. Élève rêveur, il obtient cependant son baccalauréat en 1917. Après son échec au concours de l'École navale, il s'oriente vers les beaux-arts et l'architecture. Devenu pilote durant son service militaire en 1922, il est engagé en 1926 par la compagnie Latécoère (future Aéropostale). Il transporte le courrier de Toulouse au Sénégal puis rejoint l'Amérique du Sud en 1929. Parallèlement, il devient écrivain. Il publie, en s'inspirant de ses expériences d'aviateur, ses premiers romans : Courrier sud en 1929 et surtout Vol de nuit en 1931, qui rencontre un grand succès et reçoit le prix Femina.

À partir de 1932, Saint-Exupéry se consacre au journalisme et aux raids aériens. Il entreprend de grands reportages au Viêt Nam en 1934, à Moscou en 1935, en Espagne en 1936, qui nourriront sa réflexion sur les valeurs humanistesTerre des hommes, publié en 1939, reçoit le grand prix du roman de l'Académie française.

En 1939, il sert dans l'Armée de l'air, affecté à une escadrille de reconnaissance aérienne. À l'armistice de juin 1940, il quitte la France pour New York avec l'objectif de faire entrer les États-Unis dans la guerre et devient l'une des voix de la Résistance. Rêvant d'action, il rejoint enfin, au printemps 1944, en Sardaignepuis en Corse, une unité chargée de reconnaissances photographiques en vue du débarquement de Provence. Il disparaît en mer avec son avion, un Lockheed P-38 Lightning lors de sa mission du 31 juillet 1944. Il est déclaré « mort pour la France ». Le 3 septembre 2003, son avion est retrouvé et formellement identifié au large de Marseille.

Le Petit Prince, écrit à New York pendant la Seconde Guerre mondiale et illustré avec ses propres aquarelles, est publié en 1943 à New York, puis en France chez Gallimard en 1946, à titre posthume. Ce conte philosophique, empreint à la fois de légèreté et de pessimisme vis-à-vis de la nature humaine, devient très vite un immense succès mondial.

Biographie

Jeunesse et formation
Immeuble de Lyon où Antoine de Saint-Exupéry est né en 1900.

Fils de Martin Louis Marie Jean de Saint Exupéry (1863-1904), sans profession1, et d'Andrée Marie Louise Boyer de Fonscolombe1, Antoine Jean-Baptiste Marie Roger de Saint-ExupéryNote 1 naît le 29 juin 1900 au 8, rue du Peyrat, dans le 2e arrondissement de Lyon2, dans une famille issue de la noblesse française1.

Antoine de Saint-Exupéry à l'école Notre-Dame-de-Sainte-Croix au Mans en 1910-1911. Détail de la photographie de la classe de 6e.

Il partage une enfance heureuse avec ses quatre frères et sœurs. Mais en 1904, son père meurt, terrassé par une hémorragie cérébrale à seulement 41 ans, en gare de La Foux. Marie de Saint-Exupéry éduque ses cinq enfants : Marie-Madeleine, dite « Biche », Simone, dite « Monot », Antoine, dit « Tonio », François et Gabrielle, dite « Didi ». Elle est aidée par la gouvernante autrichienne Paula Hentschel (1883-1965), qui restera auprès d'eux jusqu'à ce qu'ils deviennent adultes. Dans son roman Pilote de guerre, l'auteur lui rendra hommage en ces termes : « Je remontais dans ma mémoire jusqu’à l’enfance, pour retrouver le sentiment d’une protection souveraine. Il n’est point de protection pour les hommes. Une fois homme on vous laisse aller… Mais qui peut quelque chose contre le petit garçon dont une Paula toute-puissante tient la main bien enfermée ? Paula, j’ai usé de ton ombre comme d’un bouclier… »3.

La mère d'Antoine vit mal ce veuvage prématuré. Son naturel optimiste lui permet de faire face à ses obligations. D'une sensibilité à fleur de peau, artiste (elle pratique la peinture4), elle tisse avec Antoine des liens privilégiés et lui offre une excellente éducation, chose difficile à l'époque pour une femme seule. Elle transmet à son fils adoré des valeurs qu'il conservera toute sa vie : honnêteté, respect d'autrui, sans exclusivité sociale. Femme exceptionnelle, elle consacre sa vie à ses enfants, avec un humanisme que Saint-Exupéry a cultivé tout au long de ses voyages.

Jusqu'à l'âge de dix ans, il passe son enfance entre le château de La Môle dans le Var, propriété de sa grand-mère maternelle, et le château de Saint-Maurice-de-Rémensdans l'Ain, propriété de sa tante Madame Tricaud.

En 1908, il entre en classe de huitième chez les frères des Écoles chrétiennes, à Lyon. À la fin de l'été 1909, Marie de Saint-Exupéry s'installe avec ses enfants au Mans, 21 rue du Clos Margot, à proximité de son beau-père qui habitait 39, rue Pierre Belon5. Antoine entre au collège jésuite de Notre-Dame-de-Sainte-Croix le 7 octobre suivant. Élève médiocre, décrit comme indiscipliné et rêveur, il est attiré par l'ailleurs, le lointain, l'aventure, cherchant depuis l'enfance à échapper à son milieu aristocratique6.

En 1912, il passe les grandes vacances à Saint-Maurice-de-Rémens. Fasciné par les avions, il se rend souvent à vélo à l’aérodrome d'Ambérieu-en-Bugey, situé à quelques kilomètres, et y reste des heures à interroger les mécaniciens sur le fonctionnement des appareils. Un jour, il s'adresse au pilote Gabriel Salvez, assurant que sa mère l'a autorisé à effectuer un baptême de l'air. Il fait donc son baptême sur le W2 bis (W pour Wroblewski) 7,8, avion fabriqué à Villeurbanne par la fratrie Pierre et Gabriel Wroblewski dit Salvez. Il écrit alors un poème témoignant de sa nouvelle passion pour les avions :

« Les ailes frémissaient sous le souffle du soir
Le moteur de son chant berçait l'âme endormie
Le soleil nous frôlait de sa couleur pâle. »

Saint-Exupéry passe ainsi presque toute son enfance dans le château familial, entouré de ses frères et sœurs. Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Marie de Saint-Exupéry est nommée infirmière-chef de l'hôpital militaire d'Ambérieu-en-Bugey. Elle fait venir ses enfants près d'elle. Ses deux fils, Antoine et François, intègrent en tant qu'internes le collège jésuite Notre-Dame-de-Mongré, à Villefranche-sur-Saône. Le jeune Antoine peut donc enfin se consacrer à l'écriture, avec brio, puisqu'il remporte le prix de narration du lycée pour l'une de ses rédactions.

À la rentrée scolaire de 1915, Marie de Saint-Exupéry, toujours en poste à Ambérieu-en-Bugey, estime que ses fils ne se plaisent pas vraiment chez les pères jésuites de Mongré. Soucieuse de protéger ses enfants et de favoriser leur développement, elle les inscrit chez les frères marianistes de la Villa Saint-Jean à Fribourg, en Suisse. En rapport étroit avec le collège Stanislas de Paris, ce collège a développé une méthode d'éducation moderne basée sur la créativité. Antoine y retrouve Louis de Bonnevie, dont la famille est voisine et amie de la sienne à Lyon. Il noue avec lui, ainsi qu’avec Marc Sabran et Charles Sallès, une amitié profonde et durable9.

En 1917, il obtient son baccalauréat malgré des résultats scolaires peu brillants. L'élève Saint-Exupéry est davantage à l'aise dans les matières scientifiques que littéraires. Au cours de l'été, François, le frère cadet d'Antoine, le compagnon de jeux et le confident, qui souffrait de rhumatismes articulaires, meurt d'une péricardite. Attristé par la mort de son frère, le futur écrivain vivra cet évènement comme le passage de sa vie d'adolescent à celle d'adulte.

La guerre aussi l'inspire. Il réalise des caricatures de soldats prussiens et de leurs casques à pointe, de l'empereur et du Kronprinz. Il écrit aussi quelques poèmes :

« Parfois confusément sous un rayon lunaire,
Un soldat se détache incliné sur l'eau claire ;
Il rêve à son amour, il rêve à ses vingt ans ! »

En 19181919 et 1920, Antoine échoue à l'oral du concours de l'École navale10 puis s'inscrit en tant qu'auditeur libre en architecture à l'École nationale supérieure des beaux-arts. À la mort de la tante Tricaud, en 1920, Marie hérite du château de Saint-Maurice où elle s’installe. Ses revenus sont modestes, elle subvient aux besoins de ses enfants en vendant les terres attenantes au château4. Antoine bénéficie alors de l'hospitalité de sa cousine Yvonne de Lestrange et accepte également plusieurs petits emplois : avec son ami Henry de Ségogne, il sera notamment figurant durant plusieurs semaines dans Quo Vadis, un opéra de Jean Noguès. En 1918, il fait la connaissance de Louise de Vilmorin, qui lui inspire des poèmes romantiques.

« Je me souviens de toi comme d'un foyer clair
Près de qui j'ai vécu des heures, sans rien dire
Pareil aux vieux chasseurs fatigués du grand air
Qui tisonnent tandis que leur chien blanc respire. »

Cette période lui inspire d'autres poèmes, sous forme de sonnets et suites de quatrains (Veillée, 1921), montrant qu'il vit une période difficile ; il se trouve alors sans projet de vie et sans avenir. Certains de ses poèmes sont calligraphiés et enluminés de dessins à l'encre de Chine. Il offre deux de ses cahiers de poésie à son ami Jean Doat11. Dans l'entre-deux-guerres, Louise de Vilmorin devient un des piliers de sa bande d'amis, où figurent aussi Jean Prévost, Hervé Mille, Aimery Blacque-BelairJean de Vogüé et son épouse Nelly, Jean HugoLéon-Paul Fargue1.

Dans l’aviation
Immeuble de Strasbourgoù Antoine de Saint-Exupéry vécut en 1921.
Monument commémoratif à Tarfaya, escale de l'Aéropostale.
Passage dans l'Armée de l'air

En avril 1921, il débute son service militaire de deux ans en tant que mécanicien au 2e régiment d’aviation de Strasbourg. En juin, il suit des cours de pilotage civil à ses frais12.

Le 9 juillet son moniteur, Robert Aéby, le lâche pour un tour de piste. Seul aux commandes de son avion-école, il se présente trop haut pour l'atterrissage. Remettant les gaz trop brusquement, il cause un retour au carburateur. Croyant que le moteur a pris feu il ne s'affole pas, fait un second tour de piste et atterrit en beauté. Son moniteur valide sa formation13. Néanmoins, il laisse le souvenir d’un aviateur parfois distrait ; le surnom de « Pique la Lune » lui est bientôt associé, non seulement en raison de son nez en trompette mais aussi d’une tendance certaine à se replier dans son monde intérieur14.

Titulaire du brevet de pilote civil, il est admis à suivre les cours de pilote militaire. La base aérienne de Strasbourg ne dispose pas d'école de pilotage. Le 2 août 1921, il est affecté au 37e régiment d’aviation au Maroc, à Casablanca, où il obtient son brevet de pilote militaire, le 23 décembre 192115.

En janvier 1922, il est à Istres et promu caporal. Reçu le 3 avril 1922 au concours d'élève officier de réserve (EOR), il suit des cours d’entraînement à Avord, qu'il quitte pour la base aérienne de Versailles, en région parisienne. Il vole à Villacoublay 16. Le 10 octobre 1922, il est nommé sous-lieutenant ; puis breveté observateur d'aviation, le 4 décembre 1922.

Pendant ses loisirs, il réalise des croquis de ses copains de chambrée au crayon mine de charbon et à l’encre turquoise. Ses dessins sont regroupés dans son cahier Les Copains.

En octobre il choisit son affectation au 34e régiment d’aviation, au Bourget. Au printemps 1923, le 1er mai, il est victime au Bourget de son premier accident d’avion à la suite d'une erreur d'évaluation, sur un appareil qu'il ne maîtrisait pas, avec comme bilan une fracture du crâne. Après ce grave accident, il est démobilisé, le 5 juin 1923. Pourtant, il envisage toujours d’entrer dans l'armée de l’air, comme l’y encourage le général Joseph-Édouard Barès. Mais la famille de Louise de Vilmorin, devenue sa fiancée, s’y oppose. Commence pour lui une longue période d’ennui : il se retrouve dans un bureau comme contrôleur de fabrication au Comptoir de Tuilerie, une filiale de la Société générale d'entreprises. En septembre, c’est la rupture des fiançailles avec Louise, que cette dernière qualifiera plus tard, en 1939, de « fiançailles pour rire », dans un recueil de poèmes. Pourtant, Antoine de Saint-Exupéry en restera attristé toute sa vie durant.

En 1924, Saint-Exupéry travaille dans l’Allier ainsi que dans la Creuse comme représentant de l’usine suisse Saurer qui fabrique entre autres des camions (il n’en vendra qu’un seul en une année et demie). Il se lasse, donne sa démission. En 1924, il commence une œuvre en prose, Manon, danseuse. En 1925, son poème intitulé La Lune montre une inspiration farfelue ; la suite poétique L'Adieu est écrite la même année :

« Il est minuit — je me promène
Et j’hésite scandalisé
Quel est ce pâle chimpanzé
Qui danse dans cette fontaine ? »

Pilote à l'Aéropostale

En 1926, il est engagé par Didier Daurat, directeur de l’exploitation des lignes de la compagnie Latécoère (future Aéropostale), sur les recommandations de Beppo di Massimi, et rejoint l'aéroport de Toulouse-Montaudran pour effectuer du transport de courrier sur des vols entre Toulouse et Dakar. Il rédige alors une nouvelle, « L'évasion de Jacques Bernis », dont sera tiré « L'Aviateur », texte publié dans la revue d’Adrienne MonnierLe Navire d’argent(numéro d'avril), où travaille son ami Jean Prévost. À Toulouse, il fait la connaissance de Jean Mermoz et d'Henri Guillaumet. Au bout de deux mois, il est chargé de son premier convoyage de courrier sur Alicante.

Consuelo de Saint-Exupery.

Fin 1927, il est nommé chef d’escale à Cap Juby au Maroc avec pour mission d’améliorer les relations de la compagnie avec les dissidents maures d’une part et avec les Espagnols d’autre part. Il va y découvrir la brûlante solitude et la magie du désert. En 1929, il publie chez Gallimard son premier roman, Courrier sud, dans lequel il raconte sa vie et ses émotions de pilote.

En septembre 1929, il rejoint Mermoz et Guillaumet en Amérique du Sud pour contribuer au développement de l’Aéropostale jusqu’en Patagonie. En 1930, il utilise la bibliothèque de son ami Paul Dony pour écrire divers sonnets inspirés d’autres poètes, qui sont avant tout des exercices de style.[réf. nécessaire] En 1931, il publie son second roman, Vol de nuit qui connaît un immense succès ; il y évoque dans un style lyrique ses années en Argentine et le développement des lignes vers la Patagonie. Le 22 avril 1931, il se marie à Nice, après un mariage religieux à Agay le 12 avril 1931 17, avec Consuelo Suncin Sandoval de Gómez (décédée le 28 mai 1979), à la fois écrivaine et artiste salvadorienne.

Pilote de raids et journaliste

À partir de 1932, alors que la compagnie, minée par la politique[réf. nécessaire], ne survit pas à son intégration dans Air France, il subsiste difficilement, se consacrant à l’écriture et au journalisme. Saint-Exupéry demeure pilote d’essai et pilote de raid en même temps qu’il devient journaliste pour de grands reportages.

Saint-Exupéry dans le Sahara, le 31 décembre 1935.

Reporter pour Paris-Soir, il voyage au Viêt Nam en 1934 et à Moscou en 1935. Le 29 décembre 1935, accompagné de son mécanicien André Prévot, il tente un raid Paris-Saïgon à bord d'un Caudron-Renault Simoun, pour battre le record d'André Japy qui quelques jours plus tôt a relié Paris à Saïgon en 3 jours et 15 heures. Vers 3 heures du matin le 30 décembre, l'avion heurte un plateau rocheux alors que Saint-Exupéry a volontairement diminué son altitude pour tenter de se repérer18. Les deux aviateurs sont indemnes mais perdus dans le désert Libyque, en Égypte. Ils connaissent alors trois jours d'errance 19, sans eau ni vivres, avant un sauvetage inespéré Note 2.

En 1936, Saint-Exupéry est envoyé comme reporter en Espagne pour couvrir la guerre civile. Il révèle alors des exactions commises par des républicains espagnols 20. De tous ces voyages, il accumule une très importante somme de souvenirs, d’émotions et d’expériences, qui lui servent à nourrir sa réflexion sur le sens à donner à la condition humaine. Sa réflexion aboutit à l’écriture de Terre des hommes, qui est publié en 1939. L’ouvrage est récompensé par le prix de l’Académie française. C’est dans ce roman que l’on trouve la célèbre phrase prononcée par Henri Guillaumet, à qui il a dédicacé l'ouvrage, après son accident dans les Andes : « Ce que j’ai fait, je te le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait » 21.

À l'hôtel de ville de Montréal.
À gauche, son éditeur Bernard Valiquette ; et le maire suppléant Paul Leblanc
Saint-Exupéry et Marcel Peyrouton à Tunis en 1935.

Puis c'est le raid de New-York à Punta Arenas, qui s'achève tragiquement par un violent accident au Guatemala, le 15 février 1938 22,23, dû à la surcharge de carburant emportée par l'avion, une incompréhension ayant eu lieu entre l'équipage français demandant un volume en litres et les ravitailleurs l'appliquant en gallons, soit presque quatre fois le volume demandé 24.

Guerre de 1939-1945
La campagne de France

En 1939, il sert comme capitaine dans l'Armée de l'air. Après un passage comme instructeur à Toulouse-Francazal, au Bataillon de l'air 101, il obtient sa mutation dans une escadrille de reconnaissance aérienne, le Groupe aérien de reconnaissance 2/33. L'unité est initialement positionnée à Orconte, près de Saint-Dizier, avant de se déplacer avec la ligne de front.

Le 23 mai 1940, il survole Arras alors que les chars allemands envahissent la ville : bien que son avion Bloch 174 soit criblé de balles par la DCA allemande, il réussit à retourner à la base de Nangis avec son équipage sain et sauf ; cet exploit lui vaut d'être récompensé de la Croix de guerre avec palme et cité à l’ordre de l’Armée de l’air le 2 juin 1940. L'épisode lui inspirera le titre et la trame de Pilote de guerre25. Le Groupe aérien de Reconnaissance II/33 sera brièvement basé à l'aérodrome de Blois – Le Breuil le 10 juin 1940 lors de son repli vers la zone libre.

Il est démobilisé à Perpignan, d'où son escadrille s'envole pour Alger, le 20 juin 1940, sans lui, car il a été chargé de récupérer des pièces de rechange à Bordeaux. Il y réquisitionne un vieux Farman, charge les pièces et quelques passagers, dont Suzanne Massu26 (à l'époque Suzanne Torrès), et atterrit à Oran1.

Départ pour New-York en 1940

Après l'armistice de juin 1940, il part en novembre 1940 pour New York, où il arrive le 31 décembre 1940. Il poursuit l'objectif de faire entrer en guerre l'armée des États-Unis. Considéré par certains comme pétainiste car non gaulliste, Saint-Exupéry a du mal à faire entendre sa voix.

Comme l’immense majorité des Français, il est au départ plutôt favorable au gouvernement de Vichy, qui lui semble représenter la continuité de l'État et qui représente une forme de cohésion nationale pour les Français souffrant de l'Occupation27. Il est donc plutôt méfiant envers le général de Gaulle, lui reprochant de nier la défaite militaire de la France28.

De fait, il souhaite surtout protéger les Français et a surtout essayé de réconcilier les factions opposées ; lors de son appel radiophonique du 29 novembre 1942 depuis New York, soit trois semaines après le débarquement allié en Afrique du Nord, il lance : « Français, réconcilions-nous pour servir » ; il tente aussi de repousser l'épuration qui se prépare29.

Il reste alors incompris, il est trop tard : le moment est celui de l'affrontement général. Cependant, selon des archives américaines30, il semblerait que les services secrets des États-Unis aient envisagé de le pousser en lieu et place du général de Gaulle[réf. nécessaire].

En janvier 1941, le maréchal Pétain l'aurait nommé sans le prévenir au Conseil national, l'assemblée consultative de Vichy. Antoine de Saint-Exupéry publie alors deux communiqués, où il refuse cette appartenance 28. Sa nomination n'était qu'une rumeur semble-t-il; son nom n'apparaît ni dans la liste officielle publiée par le Journal officiel le 24 janvier31, ni dans la liste publiée par la presse. En revanche, son nom figure dans la liste des membres du comité provisoire du Rassemblement pour la Révolution nationale, organisme concurrent de la Légion française des combattants, qui devait réfléchir à la mise en place d’un mouvement de masse visant à « assurer au nouveau régime ses assises et briser l’activité renaissante de certaines organisation [le PCF]», mais qui n’eut qu’une existence éphémère. Liste publiée par plusieurs journaux le 30 et le 31 janvier 194132.

Le 8 décembre 1941, les États-Unis entrent en guerre. En mai 1942, en route pour les États-Unis, il est accueilli au Canada par la famille De Koninck, rue Sainte-Geneviève, dans le vieux Québec33. Des problèmes de visa prolongent son séjour québécois de cinq semaines. Poursuivant son objectif de faire entrer les États-Unis dans la guerre, il publie à New York en février 1942 Pilote de guerre. Il y montre une France qui ne s'est pas rendue sans avoir mené une héroïque bataille de France. Au sommet des ventes, le livre fera beaucoup pour sensibiliser l'opinion nord-américaine au conflit européen, mais l'auteur est en proie à la dépression.

Son traducteur lui trouve un hébergement, luxueux, chez Sylvia Hamilton, journaliste, qui ne parle pas un mot de français. C'est au cours de la relation amoureuse nouée avec celle-ci que l'aviateur écrit Le Petit Prince34. L'année suivante, il décide de rejoindre les troupes françaises combattant au sein de l'armée américaine. Avant de repartir, il confie à la jeune journaliste le manuscrit de son conte philosophique25, dont la première édition sera anglaise.

1380395117

Retour à l'Armée de l'air en Afrique du Nord

Il ne pense qu'à retourner à l'action. Pour lui, tout comme du temps de l'Aéropostale, seuls ceux qui participent aux événements peuvent en témoigner. En avril 1943, bien que considéré par les Alliés comme un pilote trop âgé pour un avion de combat, il quitte les États-Unis et reprend du service actif dans l'aviation en Tunisie grâce à ses relations et aux pressions du commandement français.

Le 5 mai 1943, Saint-Exupéry se présente au Palais d’été à Alger devant le général René Chambe, son ami, devenu ministre de l’Information du général Giraud et lui déclare, irrité de n'avoir pas pu venir immédiatement après le débarquement allié : « Présent au rendez-vous, mais avec six mois de retard, excusez-moi. C’est la faute aux gaullistes ». Chambe l’amène à Giraud. Saint-Exupéry explique à Giraud la nécessité de contrer la propagande gaulliste qui jette le trouble au sein de l’armée et le met en garde contre la venue du général de Gaulle à Alger. Par ailleurs, tannés par Saint-Exupéry, Chambe et Giraud obtiennent auprès d'Eisenhower que le pilote français puisse se « transformer » sur l'avion américain Lockheed P 38 Lightning avant de retrouver le prestigieux groupe 2/33, dans lequel il a servi en 1939-1940. Celui-ci est désormais commandé par son ancien camarade René Gavoille, qu'il a d'ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans Pilote de guerre, ouvrage publié à New York en 1942 et qui relate son expérience de pilote pendant la Campagne de France au sein de ce même Groupe de reconnaissance 2/3335,36.

Toujours dans la reconnaissance aérienne, il effectue quelques missions et obtient sa promotion au grade de commandant37. Mais plusieurs incidents le placent « en réserve de commandement » dès août 1943, étant donné son âge et son mauvais état de santé général, consécutif à ses accidents aériens. Il revient alors à Alger et habite chez son ami le docteur Pélissier. Tout en poursuivant ses démarches pour reprendre du service, il continue à travailler sur Citadelle et supporte de plus en plus difficilement son inaction forcée38. Au printemps 1944, le général Eaker, commandant en chef des forces aériennes en Méditerranée, l'autorise à rejoindre à nouveau son unité combattante. Il retrouve René Gavoille et le groupe 2/33, alors basé à Alghero, en Sardaigne. Il effectue plusieurs vols, émaillés de pannes et d'incidents.

d81ac327-fa7c-11ea-b8ad-02fe89184577

Dernier vol le 31 juillet 1944

Le 17 juillet 1944, le 2/33 s'installe à Borgo, non loin de Bastia, en Corse.

Le 31 juillet 1944 Saint-Exupéry décolle de l'aéroport voisin de Poretta. Il vole aux commandes du F-5B-1-LO, bimoteur P-38 Lightning en version reconnaissance aérienne39. Quittant le terrain à h 25 du matin pour une mission de cartographie, il met le cap sur la vallée du Rhône, devant ensuite passer par Annecy  et faire retour par la Provence. Sa mission consiste en une série de reconnaissances photographiques afin de tracer des cartes précises du pays, fort utiles au tout prochain débarquement en Provence, prévu pour le 15 août. Il est seul à bord, son avion n'est pas armé et emporte du carburant pour six heures de vol. À h 30, il se signale par son dernier écho radar. La mission démarre. Saint-Exupéry ne revient pas ; le temps de carburant étant écoulé, il est porté disparu.

La mémoire de « Saint-Ex » est célébrée solennellement à Strasbourg le 31 juillet 194540. En 1948, il est reconnu « mort pour la France »41.

Le 12 mars 1950, au Journal officiel, le commandant Antoine de Saint-Exupéry est cité à l'ordre de l'armée aérienne à titre posthume, pour avoir « prouvé, en 1940 comme en 1943, sa passion de servir et sa foi en le destin de la patrie », et « trouvé une mort glorieuse, le 31 juillet 1944, au retour d'une mission de reconnaissance lointaine sur son pays occupé par l'ennemi ».

Après la disparition de son fils, Marie de Saint-Exupéry se réfugie dans la prière, écrit des poèmes où elle parle de son fils et s'attache à faire publier ses écrits posthumes42.

Le mystère de sa mort

Longtemps perdue, l'épave de l'avion de Saint-Exupéry a été identifiée en 2003, certifiant de la sorte le lieu de sa mort. Pour autant, en dépit de cette découverte essentielle, les circonstances de cette mort n'ont pu être éclaircies. L'hypothèse la plus probable est que son avion ait été abattu par un chasseur allemand. Elle n'est étayée d'aucune preuve.

Les multiples hypothèses quant aux circonstances de la mort de l'aviateur, sans cesse évolutives depuis 1944, forment un mystère régulièrement revisité dans la presse et la culture populaire, en particulier à l'occasion de nouvelles découvertes ou de témoignages inédits. Chacune des nouvelles « révélations » relance l'intérêt aussi bien des spécialistes que du grand public, pour le « mystère Saint-Ex ».

L'identification du Lightning de Saint-Exupéry en 2003

En 2000, des morceaux de son appareil — une jambe du train d'atterrissage gauche et des éléments de carlingue (partie gauche d'une des deux poutres de cet avion aux lignes très particulières) — sont retrouvés en Méditerranée au large de Marseille, face nord-est de l'île de Riou (archipel du même nom) par le plongeur professionnel marseillais Luc Vanrell 43.

avion-p-38-dantoine-de-saint-exupery-marseille

Deux ans plus tôt, le 7 septembre 1998, un patron pêcheur marseillais, Jean-Claude Bianco, assisté de son second, le marin Habib Benhamor, avait fortuitement remonté dans ses filets une gourmette en argent oxydée par un long séjour sous-marin et sur laquelle était gravée le nom d'Antoine de Saint-Exupéry.

Ces découvertes localisent avec précision la zone de disparition du commandant Antoine de Saint-Exupéry.

Remontés à la surface par l'association Aéro-ReLIC entre le 1er et le 3 septembre 2003 (après deux ans de tractations auprès du gouvernement français pour en obtenir l'autorisation), les vestiges de l'avion tant recherché sont formellement identifiés, le samedi 27 septembre 2003, grâce à un numéro matricule retrouvé gravé par le constructeur de l'appareil (LockheedCalifornie).

Les pièces du Lightning F-5B # 42-68223 ont été exposées au musée de l'air et de l'espace du Bourget, dans une exposition temporaire consacrée à l'écrivain aviateur. Ces pièces sont désormais conservées dans les réserves du Musée mais ne sont pas visibles par le public (hors demande écrite officielle), car toujours sujettes à détérioration liées aux attaques du temps.

p. 38 Lightning.
F-5 Lightning à bord duquel Antoine de Saint-Exupéry a disparu le 31 juillet 1944 (vue d'artiste).

Ces éléments ne permettent cependant pas de conclure définitivement sur les circonstances de sa mort.

La simulation informatique de l’accident — à partir des pièces déformées — montre un piqué dans l'eau, presque à la verticale et à grande vitesse. Panne technique, malaise du pilote, attaque aérienne ou autre : la cause du piqué n'est pas éclaircie. Au grand dam de ses proches, l'hypothèse du suicide est même évoquée ; Saint-Exupéry est diminué physiquement (il ne pouvait fermer seul la verrière de son appareil), désespéré par le monde qu'il voyait s'annoncer. Ses derniers écrits conforteraient cette hypothèse, par leur ton franchement pessimiste, par exemple les dernières lignes d’une lettre adressée à Pierre Dalloz, écrite la veille de sa mort :

« Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. »
Île de Mainaulac de Constance, Allemagne.
« Être homme, c'est précisément être responsable. »
Le chasseur allemand Robert Heichele

En 1950, un pasteur d'Aix-la-Chapelle, ancien officier de renseignements dans la Luftwaffe, témoigne avoir appris, le 31 juillet 1944, qu'un P-38 Lightning avait été abattu en Méditerranée par un Focke-Wulf allemand. Puis, en 1972, surgit dans une revue allemande à caractère historico-fictionnel le témoignage « posthume » d'un jeune officier allemand, l'aspirant Robert Heichele, qui aurait fait feu sur le Lightning depuis son appareil, un Focke-Wulf 190, vers midi, au-dessus de Castellane dans le département des Alpes-de-Haute-Provence.

Heichele fut à son tour abattu en août 1944, échappa à la mort, fut très grièvement blessé en ayant essayé d’atterrir à Avignon, son avion en flammes. Le malheureux pilote sera finalement tué dans l'ambulance dans laquelle il se trouvait, mitraillée par la chasse alliée lors de la retraite par la vallée du Rhône. Bien que Robert Heichele ait effectivement existé, son rôle dans la mort de Saint-Exupéry est définitivement écarté : le pseudo-témoignage provient de l'imagination d'un passionné allemand. Ce dernier s'excusera peu après d'avoir exposé cette théorie dans une revue allemande de type historico-romanesque "Der Landser" N. 124 (le Troufion).

Gourmette de Saint-Exupéry retrouvée en 1998.
L'officier de Génie Erich Herot

En novembre 1963, à la suite d'un article publié par le journal allemand Bild sur la disparition d'Antoine de Saint-Exupéry, l'ancien officier de Génie Erich Herot écrit au quotidien une lettre de témoignage : « Fin juillet 1944, j'effectuais un voyage d'inspection dans la région de Marseille. Inspectant une de nos positions de Carry-le-Rouet, j'aperçus un avion évoluant au ras du sol venant de la vallée du Rhône. Il volait selon la tactique du « saut de haies », ramenant l'appareil près du sol dès l'obstacle franchi. Après avoir survolé la partie la plus haute de la presqu'île, il redescendit vers la surface de la mer, mais la queue toucha l'eau, ce qui provoqua un jaillissement d'écume et une explosion désintégrant l'avion. Les hommes qui m'entouraient avaient eu le temps de constater qu'il ne s'agissait pas d'un appareil allemand. Nous n'avons pas constaté de tir de D.C.A. ni d'avion poursuivant 44. »

Le Lightning de Carqueiranne

Dans les années 1990, un autre témoignage surgit tardivement. Une habitante de Carqueiranne, madame Simone Boudet, aurait vu, le jour fatidique du dernier vol, le Lightning se faire abattre. La mer aurait ensuite rejeté le corps d'un soldat sur la plage, lequel aurait été enterré anonymement dans le cimetière de la commune.

Pour savoir si ce corps est la dépouille de Saint-Exupéry, il faudrait l'exhumer pour procéder à des comparaisons avec l'ADN des membres de sa famille, lesquels s'y montrent opposés. D'autant que, d'après des témoignages locaux, les débris de vêtements militaires portés par la dépouille auraient été allemands. Il existe au moins trois épaves d'avions de guerre allemands dans cette baie, à différentes profondeurs. Un chasseur-bombardier en piqué Junkers Ju 87 « Stuka » littéralement désintégré lors de son impact avec la surface de la mer par six mètres de fond au nord/Est de la baie, un bombardier bimoteur Heinkel He 111 au sud de la baie par près de 90 mètres de fond et un chasseur Messerschmit Bf 109 au sud de la petite île de Bagaud par douze mètres de profondeur. Si les rapports d'archives mentionnent la mort des membres de l'équipage du Ju 87 et du Bf 109, l'histoire du He 111 reste, elle, douteuse.

L'aveu du pilote de chasse allemand Horst Rippert

En mars 2008, Horst Rippert, un ancien pilote de la Luftwaffe45  est localisé dans le nord de l'Allemagne par l'historien Lino von Gartzen. Le pilote vétéran affirme (entre autres par voie de presse, (journal La Provence) avoir abattu un avion de type P-38 Lightning, précisément le 31 juillet 1944, dans la zone où se trouvait Saint-Exupéry 46.

En mission pour retrouver un avion ennemi qui survolait la région d'Annecy, Horst Rippert aurait tourné plusieurs minutes au-dessus de la Méditerranée sans rien repérer. Soudain, un avion allié l'aurait croisé, 3 000 mètres au-dessous de lui 47. Horst Rippert aurait alors tiré et touché l'autre appareil. Ce dernier se serait enflammé et serait tombé à pic dans la Méditerranée.

Horst Rippert, qui admirait l'écrivain, a déclaré : « Si j'avais su qui était assis dans l'avion, je n'aurais pas tiré. Pas sur cet homme. » 48,49 

Après la guerre Horst Rippert, par ailleurs frère d'Ivan Rebroff (mort en février 2008, soit peu avant cette révélation), s'était reconverti dans le journalisme et dirigeait le service des sports de la ZDF.

Aucune preuve matérielle ne vient pour l'instant étayer ou infirmer ce témoignage.

Hypothèse de la mort en captivité après le crash du Lightning

En 2017, quatre auteurs envisagent une nouvelle piste : ayant survécu à la chute de son appareil, Saint-Exupéry serait, assez vite, mort en captivité 50. Cette nouvelle piste ajoute une nouvelle variante sur les circonstances de sa mort, qui resteront sans doute encore longtemps sans aucune certitude. Après la sortie de l'ouvrage de ces quatre auteurs, des archives américaines consultées ont apporté la preuve irréfutable qu'il y avait eu un mélange d'informations et que cette "possibilité" n'avait absolument rien à voir avec la disparition de l'auteur du Petit Prince.

Œuvres

Si elles ne sont pas tout à fait autobiographiques, ses œuvres sont largement inspirées de sa vie de pilote aéropostal, y compris pour Le Petit Prince (1943) — son succès le plus populaire (il s'est vendu depuis à plus de 134 millionsd'exemplaires dans le monde51, ce qui le place en cinquième position des livres les plus vendus au monde52) — qui est plutôt un conte poétique et philosophique.

Il a aussi écrit : Courrier Sud (1929), Vol de nuit (1931), Terre des hommes (1939), 

Terre-des-hommes-458x700

Pilote de guerre (1942), Lettre à un otage (1944), Écrits de guerre (rassemblés en 1982), et Citadelle (posthume, 1948). Tous ses romans racontaient l'histoire de ses voyages sous forme de fiction et sur un ton de fantaisie.

  • L'Aviateur : Publié en 1926. Le premier texte édité de Saint-Exupéry, fragment semble-t-il d'un ensemble plus vaste, et qui servira de matériau pour Courrier sud.
  • Courrier sud : Publié en 1929. À travers le personnage de Jacques Bernis, Saint-Exupéry raconte sa propre expérience et ses propres émotions de pilote. Louise de Vilmorin est campée dans le personnage de Geneviève.
  • Vol de nuit : Publié en décembre 1931. Cette œuvre qui atteint au dépouillement de la tragédie, préfacée par son ami André Gide, valut le prix Femina à Antoine de Saint-Exupéry et le consacra comme homme de lettres. Ce fut un immense succès, ayant donné lieu à de multiples traductions. Son adaptation cinématographique fut même vendue à Hollywood. Le personnage principal, Rivière, est inspiré par son chef Didier Daurat. Il donne vie à un chef qui sait pousser ses hommes au bout d'eux-mêmes pour la réalisation de leur mission : le courrier doit passer à tout prix, la mission dépasse en valeur la vie humaine. Les valeurs que le roman véhicule sont : primauté de la mission, importance du devoir et responsabilité de la tâche à accomplir jusqu'au sacrifice.
  • Terre des hommes : Publié en décembre 1939, ce livre obtient le Grand prix du roman de l'Académie française. C'est une suite de récits, de témoignages et de méditations à partir de la somme d'expériences, d'émotions et de souvenirs qu'il a accumulés lors de ses nombreux voyages. C'est aussi un hommage à l'amitié et à ses amis Mermoz et Guillaumet, et plus largement une occasion d'y donner les clés de son humanisme. Certains extraits sont devenus des citations célèbres :

« Quant à toi qui nous sauves, Bédouin de Libye, (...) tu es le frère bien-aimé. Et (...) je te reconnaîtrai dans tous les hommes. »

« Aimer, ce n'est point nous regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la même direction. »

Parlant d'un enfant que la misère de son milieu social privera de chances d'épanouissement :

« C'est (...) Mozart assassiné. »

  • Pilote de guerre : Publié en 1942.
  • Le Petit Prince : Conte philosophique écrit à Eaton's Neck (Northport, États-Unis) et publié en 1943 à New York chez Reynal & Hitchcock en deux versions (anglaise et française). Il ne sera publié en France qu'en 1946, soit deux ans après sa mort. Un pilote, sans doute postal, s'est posé en panne dans un désert. Il y fait une rencontre à la fois tendre et surprenante : un jeune garçon habitant d'un astéroïde et venu visiter la Terre. Pour des raisons techniques, les « aquarelles de l'auteur » reproduites dans les versions françaises qui ont suivi n'étaient que des retramages de l'édition américaine, ce qui induisait une perte de qualité sensible. De plus, certains dessins avaient été modifiés de façon mineure. L'édition Gallimard parue en 199953 semble être la première à fournir des illustrations conformes à l'édition originale, de bien meilleure qualité technique et artistique en dépit d'un format plus réduit (les techniques d'impression ayant fait des progrès depuis 1943).
  • Lettre à un otage : Publié en 1943.
  • Citadelle : Publié en 1948. Commencée en 1936, cette œuvre ne fut pas achevée par Saint-Exupéry. Publiée dans une première version en 1948 à partir d'un texte dactylographié, elle ne comportait pas l'intégralité de la pensée de l'auteur. La totalité des manuscrits fut mise à la disposition des éditeurs en 1958 et permit de mieux épouser ses intentions. « Citadelle n'est pas une œuvre achevée. Dans la pensée de l'auteur elle devait être élaguée et remaniée selon un plan rigoureux qui, dans l'état actuel, se reconstitue difficilement. L'auteur a souvent repris les mêmes thèmes, soit pour les exprimer avec plus de précision, soit pour les éclairer d'une de ses images dont il a le secret. » (Simone de Saint-Exupéry)
  • Lettres de jeunesse (1923-1931) : Publié en 1953. Nouvelle édition en 1976 sous le titre Lettres de jeunesse à l'amie inventée.
  • Carnets : Publié en 1953. Édition intégrale en 1975. Ensemble de notes tenues de 1935 à 1940 sur un agenda et cinq carnets. Très éclectique, l'ouvrage reflète les intérêts et curiosités de l'écrivain pour les sciences, la religion, la littérature et donne lieu à des réflexions et à des aphorismes.
  • Lettres à sa mère : Publié en 1955. Recueil de la correspondance de Saint-Exupéry avec sa mère couvrant la période 1910-1944.
  • Un sens à la vie : publié en 1956. Écrits.
  • Écrits de guerre (1939-1944) : publié en 1982. Ce recueil posthume, contenant la Lettre au général X54, est préfacé par Raymond Aron.
  • Manon, danseuse : Publié en 2007. Court roman achevé en 1925. C'est l'histoire d'amour entre une « poule », Manon, et un homme de quarante ans, « grave », triste, qui cherche un sens à sa vie. Dès leur rencontre, se noue entre eux une relation amoureuse, l'homme protégeant tendrement sa « pauvre petite fille », qu'il croit danseuse. Ils font l'amour sans passion ; partent en voyage en voiture. Mais il apprend un jour par trois de ses clients que Manon est en fait une prostituée. Ils rompent puis se revoient. Manon se jette sous les roues d'un camion et manque de mourir. Elle restera boiteuse.
  • Lettres à l'inconnue : Collection de lettres d'amour à une jeune ambulancière de la Croix-Rouge rencontrée en mai 1943 dans un train entre Oran et Alger. Ces lettres sont ornées de dessins du Petit Prince que Saint-Exupéry fait parler à sa place. Elles ont été mises au jour en novembre 2007 lors d'une vente publique, et publiées par Gallimard en septembre 2008 sous forme de fac-similés accompagnés de transcriptions.
  • Antoine de Saint-Exupéry. Du vent du sable et des étoiles, édition établie et présentée par Alban Cerisier, Gallimard, Quarto, 2018. Contient des textes, lettres et dessins, dont de nombreux documents inédits.
Recueil d’œuvre
  • Les Œuvres d'Antoine de Saint Exupéry. Trois volumes. Nouvelle Librairie de France, Paris, Imprimerie Nationale, 1963. Enrichie de lithographies originales de Georges Feher.
  • Antoine de Saint Exupéry. Œuvres complètes (2 tomes). Publiées sous la direction de Michel Autrand et Michel Quesnel avec la collaboration de Paule Bounin et Françoise Gerbod. Collection Bibliothèque de la Pléiade (no 98 et 454), Éditions Gallimard (1994, 1999).
Texte pour la presse
Cinéma

Précis

Billet de 50 francs.
  • Antoine de Saint-Exupéry a aussi été un homme de sciences : il détient près d'une dizaine de brevets d'inventions techniques55,56, et a aussi mis au point de nombreux problèmes mathématiques, dont le problème du Pharaon57 publié à son retour d'Égypte.
  • Lors de l'émission du billet de cinquante francs français à l'effigie d'Antoine de Saint-Exupéry, la Banque de France avait commis une coquille sur certaines séries en typographiant le nom « Antoine de Saint-Éxupéry » sur le billet58.
  • Le 29 juin 2010, 110 ans exactement après la naissance de l'auteur, le logo du site Google.fr a été agrémenté d'une illustration du Petit Prince59.
  • Suzanne Massu née Torrès, infirmière en chef de l'escouade des Rochambelles de la 2e DB, dit avoir voyagé dans l'avion emmenant Saint-Exupéry aux États-Unis en 194060.

Une notoriété mondiale

Bâtiments
Inscription au Panthéon de Paris.
  • Sur les murs du Panthéon de Paris, une inscription honore sa mémoire en ces termes :
À LA MÉMOIRE DE

ANTOINE DE SAINT EXUPERY
POÈTE ROMANCIER AVIATEUR
DISPARU AU COURS D’UNE MISSION
DE RECONNAISSANCE AÉRIENNE
LE 31 JUILLET 1944

Plaque commémorative sur la demeure où Saint-Exupéry séjourna à Québec.
Stèle commémorative à l’aéroport de Bastia.
Lieux naturels
  • Un sommet argentin porte son nom : l’aiguille Saint-Exupéry, 2 558 m, à proximité de mont Fitz Roy, près de d’El Chalténprovince de Santa Cruz. La face Sud du pic s'appelle « Le Petit Prince ». La face Est de l'aiguille Guillaumet voisine (2 579 m) s'appelle « Terre des hommes ». Le pilier Est de l'aiguille Mermoz également voisine (2 732 m) s'appelle « Vol de Nuit » et sa face Nord-Ouest « Hyper-Mermoz ». Le Petit Prince est dessiné se tenant au sommet du cerro Fitz Roy au chapitre XX du Petit Prince63.
  • Un astéroïde porte son nom : (2578) Saint-Exupéry.
Numismatique et philatélie
  • La Banque de France a émis des billets de banque à son effigie entre 1992 et 2002, d'une valeur de cinquante francs (environ 7,6 ).
  • La monnaie de Paris a frappé un presse-papier, une médaille, un bracelet et fondu une statuette de 22 cm à l'effigie du petit prince64.
  • Plusieurs timbres-poste ont été imprimés en l'honneur de Saint-Exupéry, notamment65 :
    • AOF : Poste aérienne, émis en 1947 (valeur faciale huit francs)
    • France : Poste aérienne, émis le 18 janvier 1948, dessiné et gravé par Pierre Gandon (valeur faciale cinquantre francs)
    • Cameroun : timbre émis en 1977 (valeur faciale soixante francs)
    • France : Poste aérienne, émis en 1970, dessiné et gravé par Jean Pheulpin, Antoine de Saint-Exupéry représenté en médaillon avec Jean Mermoz (valeur faciale vingt francs)
    • France : feuillet de timbres édité en 1998 sur le thème du Petit Prince
    • France : Poste aérienne, émis le 26 juin 2000 pour le centenaire de sa naissance (valeur faciale trois francs / 0,46)
Statues
Plaque commémorative au no 15 de la place VaubanParis 7e.
Rues et monuments
Promotions
Fondations ou institutions

La fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse a été créée en 2009 sous l'égide de la Fondation de Francepar les héritiers d'Antoine de Saint-Exupéry71. Elle soutient des projets tournés vers la jeunesse, en France et dans le monde, portant les valeurs d'Antoine de Saint-Exupéry72. Elle a notamment soutenu la formation de jeunes apprentis mécaniciens aéronautiques73.

Un fonds Antoine de Saint-Exupéry est établi aux Archives nationales sous la cote 153AP, il contient majoritairement une correspondance surtout adressée à sa mère74.

Notes et références

Notes
  1.  Malgré les règles de typographie utilisées habituellement en français, l'orthographe du nom de l'auteur semble avoir été fixée sans trait d'union sur les actes d'état civil le concernant. Même si elle n'était pas celle de l'état civil, la forme avec trait d'union a au moins valeur de pseudonyme d'usage général.
  2.  Cet épisode figure remanié dans le chapitre VII de Terre des hommes. Le manuscrit de 58 pages qui constitue le récit original de l'aventure a été vendu aux enchères en 2009.
  3.  Pour fêter les cent ans de sa naissance, et six jours avant le changement de nom de l’aéroport, plusieurs expositions consacrées à sa mémoire furent inaugurées à Lyon par Jean-Jack Queyranne, alors secrétaire d'État chargé de l'outre-merBertrand Piccard, auteur du premier tour du monde en ballon, était également présent, ainsi que le pilote d’essai Hervé de Saint-Exupéry, petit-neveu de l’écrivain. Le jour de la cérémonie, le 29 juin 2000, ce dernier survola l’aéroport aux commandes d’un Mirage 2000 en compagnie de la Patrouille de France. (Sources : quotidien La Provence du 25 juin 2000).
Références
  1. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Philippe ChampyLes Blacque-Belair : ascension sociale et plongée dans la culture, Guénégaud, 2007(EAN 9782850231308)p. 110.
  2.  Archives municipales numérisées de Lyon, « Acte de naissance no 1703 - cote 2E1847 » [archive], avec mention en marge de l'acte de son mariage à nice le 22 avril 1931 avec consuelo suncin (consulté le 11 mai 2019).
  3.  Paula Hentschel (1883-1965) [archive]antoinedesaintexupery.com.
  4. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Marie Boyer de Fonscolombe (1875-1972) » [archive], sur www.antoinedesaintexupery.com (consulté le21 décembre 2017).
  5.  Thierry Dehayes, « Le Mans. Les années mancelles de Saint-Exupéry », Le Maine Libre,‎ 17 février 2017 (lire en ligne [archive]).
  6.  « […] Il insistait beaucoup sur un point, à savoir sur la nécessité de se désengluer de son milieu, et cet aristocrate de naissance prônait le non-conformisme. La formule revenait sans cesse dans ses discussions, je l'entends encore vibrer à mes oreilles le mot de “non conformisme” ! Antoine, malgré son enveloppe, malgré son éducation, n'avait rien d'un bourgeois et il fallait l'entendre parler avec les ouvriers de Saurer ou les mécaniciens d'aviation pour comprendre combien il tenait à comprendre leurs problèmes et combien il souhaitait pouvoir les aider. De leur côté, ils devaient penser : « Il n'est pas fier ! » ». (Source : André de Fonscolombe, cité in « Saint-Exupéry : Deuxième époque 1930-1935, Tome 2 », Icare, Revue de l'aviation françaiseno 71, hiver 1974-1975, p. 32).
  7.  Le baptême de l'air [archive], sur le site antoinedesaintexupery.com.
  8.  Le baptême de l'air est rapporté par Alfred Thénoz, témoin direct en possession d'une carte postale montrant l'avion et signée en 1937 par Antoine avec ces mots : « Pour Thénoz qui a été baptisé sur le même appareil que moi. » (Source: Alfred Thénoz, cité in « Saint-Exupéry : Première époque 1900-1930, Tome 1 », Icare, Revue de l'aviation françaiseno 69, été-automne 1974, p. 78).
  9.  « Saint-Exupéry, les premiers pas d'un poète », Le Figaro,‎ 30 août 2007 (ISSN 0182-5852lire en ligne [archive], consulté le21 décembre 2017).
  10.  Roger Mansuy, « Saint-Exupéry, fort en math ? », Images des mathématiques,‎ 5 août 2021 (lire en ligne [archive])
  11.  Antoine de Saint-Exupery : dessins, aquarelles, pastels, plumes et crayons, Éditions Gallimard, 2006, p. 58.
  12.  Biographie d'Antoine de Saint-Exupéry incluse dans la jaquette du film de Robert Enrico (1994) réédité en 2009.
  13.  Témoignage de l'instructeur Robert Aéby : « Après son dernier virage, correct, il se présente trop haut et trop vite. […] Il fait alors la seule chose qu'il fallait : il remet les gaz… […] Il ne semble pas affolé du tout par le petit incident qu'il vient de subir et […] atterrit en beauté […]. 
    – À un moment, le moteur a pris feu, me dit-il, mais ça s'est éteint tout de suite. 
    Je lui expliquai ce qui s'était passé. 
    – Non, le moteur n'a pas pris feu. Vous avez remis les gaz trop brusquement et vous avez provoqué ce qu'on appelle un retour au carburateur. »
     (Source : Robert Aéby, Revue de l'aviation française, n° 69, p. 101Icare, « Saint-Exupéry : Première époque 1900-1930, tome 1 », été-automne 1974.).
  14.  « L'avion retrouvé au large de Marseille est bien celui de Saint-Exupéry » [archive]Le Figaro, 14 octobre 2007.
  15.  « Brevet militaire au Maroc (1921) » [archive], sur www.antoinedesaintexupery.com (consulté le 21 décembre 2017).
  16.  http://www.antoinedesaintexupery.com/brevet-d%E2%80%99observateur-1922 [archive].
  17.  Consuelo, son épouse (1901-1979) [archive].
  18.  « Après trois jours de marche harassante dans les sables du désert : Saint-Exupéry raconte sa dramatique aventure », L'Intransigeantno 20516,‎ 4 janvier 1936, p. 1 (lire en ligne [archive]).
  19.  « Saint-Exupéry et Provost retrouvés sains et saufs », Le Figarono 3,‎ 3 janvier 1936, p. 1 (lire en ligne [archive]).
  20.  « Hommage à Saint-Exupéry, journaliste de l'ombre », LE FIGARO,‎ 31 juillet 2014 (lire en ligne [archive], consulté le21 décembre 2017).
  21.  Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, Gallimard, chap. 2.2, p. 45. La citation apparaît également à la page 52 du même livre dans les termes suivants : Ce que j’ai fait, je le jure, jamais aucune bête ne l’aurait fait.
  22.  « Saint-Exupéry: les années trente, années de crises. » [archive], sur aerostories.free.fr (consulté le 21 décembre 2017).
  23.  « Expositions - André Prévot (1907-1947), mécanicien d'Antoine de Saint-Exupéry (1900-1944) » [archive], sur webmuseo.com (consulté le 21 décembre 2017).
  24.  1 U.S. gallon = 3,785 411 784 l.
  25. ↑ Revenir plus haut en :a et b Alban Cerisier, « Le Petit Prince a 70 ans ! », émission Au cœur de l'histoire sur Europe 1, 22 avril 2013.
  26.  Suzanne Massu, Quand j'étais Rochambellep. 11.
  27.  "Pétain et les Américains", Jacques Le Groignec, 1995 [archive].
  28. ↑ Revenir plus haut en :a et b Eugénie Bastié, « Breton / Saint-Exupéry, le manifeste et le sacrifice », Le Figaro Magazine, semaine du 21 juillet 2017, pages 22-25.
  29.  "Saint Exupéry", Volume 2, Bernard Marck, 2012 [archive].
  30.  Magazine Epok, mars 2000.
  31.  Journal officiel, 24 janvier 1941, Liste par ordre alphabétique [archive].
  32.  Le Temps, 31 janvier 1941 [archive]Le Journal, 31 janvier 1941 [archive]Le Petit journal, 30 janvier 1941 [archive]L'Action française, 31 janvier 1941 [archive]L'Echo d'Alger, 30 janvier 1941 [archive]Journal des débats, 31 janvier 1941 [archive]. Sur le comité de rassemblement, cf. Jean-Paul Cointet, La Légion française des combattants, Albin Michel, 1995, p. 104-111.
  33.  Site officiel de la Ville de Québec [archive].
  34.  « Sylvia Hamilton Reinhardt » [archive], sur www.antoinedesaintexupery.com (consulté le 21 décembre 2017).
  35.  René Chambe, « Souvenirs sur Saint-Exupéry », Icare n°96,‎ 1981 (lire en ligne [archive]).
  36.  Antoine de, Saint-ExupéryPilote de guerre, Gallimard, 1976 (ISBN 978-2-07-036824-2 et 2-07-036824-6OCLC 491025451,lire en ligne [archive]).
  37.  « Lettre de Saint-Exupéry au général Chambe » [archive], sur René Chambe, un écrivain en général (consulté le24 octobre 2018).
  38.  https://sites.google.com/site/charlesdegaullebe/extraits-revue-grandeur/De-Gaulle--Saint-Exupery [archive].
  39.  Visualisation des photos aériennes anciennes [archive]data.gouv.fr.
  40.  Archimède« 31 juillet 1944 - Disparition de Saint-Exupéry » [archive], sur Aujourd'hui, l'éphéméride d'Archimède (consulté le24 mai 2020).
  41.  Hommage national à Antoine de Saint Exupéry [archive].
  42.  « Marie Boyer de Fonscolombe (1875-1972) » [archive], sur www.antoinedesaintexupery.com (consulté le27 décembre 2015).
  43.  « Découverte épave avion Saint-Exupéry » [archive]ina.fr.
  44.  L'Echo républicain de la Beauce et du Perche, 2 décembre 1963 : « Un officier allemand croit avoir vu tomber l'avion de Saint-Exupéry ».
  45.  J. C. (lefigaro fr) avec Le Figaro Magazine«C'est moi qui ai abattu Saint-Exupéry» [archive], sur Le Figaro.fr, 15 mars 2008(consulté le 17 janvier 2020).
  46.  « Un ancien pilote allemand parle » [archive], sur tf1.lci.fr.
  47.  « Ils ont retrouvé le pilote qui a abattu Saint-Exupéry », LaProvence.com,‎ 15 mars 2008 (lire en ligne [archive], consulté le21 décembre 2017).
  48.  « L'avion de "Sain-Ex" abattu par un de ses… admirateurs », Nice-Matin, 16 mars 2008.
  49.  « L'homme qui a tué Saint-Exupéry était un admirateur », LExpress.fr,‎ 17 mars 2008 (lire en ligne [archive], consulté le21 décembre 2017).
  50.  « Saint-Éxupéry aurait survécu au crash de son avion, affirme un livre », actualitte.com,‎ 12 octobre 2017 (lire en ligne [archive], consulté le 21 décembre 2017).
  51.  Article sur lepoint.fr [archive].
  52.  « Les dix livres les plus vendus au monde - L'actualité Edilivre », Edilivre,‎ 9 décembre 2013 (lire en ligne [archive], consulté le27 février 2019).
  53.  « Le Petit Prince » [archive], notice BnF.
  54.  « A propos de la "lettre au général X" » [archive], sur René Chambe, un écrivain en général (consulté le 24 octobre 2018).
  55.  Les brevets d’inventions d'Antoine de Saint-Exupéry (dates et n° de brevets) [archive].
  56.  Quand Saint-Exupéry brevetait ses inventions [archive].
  57.  Problème du Pharaon [archive] sur antoinedesaintexupery.com.
  58.  Certaines émissions datées 1992 et 1993 comportent une erreur typographique, le « E » comporte un accent (« Saint-Éxupéry »). Il reste en circulation jusqu'en 1997, année où l'erreur sera corrigée avec la sortie d'un nouveau billet sans l'accent (« Saint-Exupéry »).
  59.  « Antoine de Saint-Exupéry : Google célèbre l'anniversaire de sa naissance » [archive]maxisciences.com, 29 juin 2010.
  60.  Suzanne MassuQuand j'étais Rochambelle, Paris, B. Grasset, 2000 (ISBN 978-2-246-14172-3).
  61.  « La Base Aérienne 113 » [archive], sur www.saint-dizier.fr (consulté le 21 décembre 2017).
  62.  Luc Bronner et Maxime Vaudano, « De Jules Ferry à Pierre Perret, l'étonnant palmarès des noms d'écoles, de collèges et de lycées en France » [archive], sur lemonde.fr, 18 mai 2015 (consulté en octobre 2017).
  63.  Les aiguilles Guillaumet, Mermoz et Saint-Exupéry au Fitz Roy [archive], sur argentina-excepcion.com.
  64.  « Le Petit Prince Bronze d'Art | Monnaie de Paris » [archive], sur www.monnaiedeparis.fr (consulté le 28 janvier 2021).
  65.  « Gabriel Leylavergne: hommages philatéliques (Saint-Exupéry) » [archive], sur www.trussel.com (consulté le21 décembre 2017).
  66.  Site : Sculpteur, créations [archive].
  67.  « Madeleine Tézenas du Montcel » [archive], sur academie-air-espace.com.
  68.  https://www.challans.fr/fiche-annuaire/ecole-elementaire-publique-antoine-de-saint-exupery/ [archive]
  69.  « Promos 35 à 64 - Biographies résumées des parrains des promotions de l'Ecole de l'Air (EA) » [archive], sur www.traditions-air.fr (consulté le 21 décembre 2017).
  70.  « 75 ans de l’école de l’air de Salon de Provence | Saint-Exupery » [archive], sur www.antoinedesaintexupery.com (consulté le 21 décembre 2017).
  71.  « La Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la jeunesse lancée le 29 juin », Livres Hebdo,‎ 25 juin 2009 (lire en ligne [archive], consulté le 21 décembre 2017).
  72.  « Fondation Antoine de Saint-Exupéry pour la Jeunesse » [archive], sur www.fondationdefrance.org (consulté le21 décembre 2017).
  73.  « Cornebarrieu. CFM 66 d'Air Formation : un partenariat aéronautique et humaniste », ladepeche.fr,‎ 1er juin 2012 (lire en ligne [archive], consulté le 21 décembre 2017).
  74.  « Fonds Saint-Exupéry (1911-1944) » [archive], sur Archives Nationales.

Annexes

Sur les autres projets Wikimedia :

Infographies et dossiers
Bibliographie
Relate la découverte de la gourmette et de l'enquête qui aboutira à identifier l'épave de l'avion et le pilote allemand qui aurait déclaré avoir abattu l'avion le 31 juillet 1944.
  • François GerberSaint-Exupéry : De la Rive gauche à la Guerre, Paris, Denoël, 2000, 288 p., 23 x 15 (ISBN 2-207-25110-1)
Ouvrage très factuel donnant des détails précis sur la vie du pilote-écrivain.
Ouvrages jeunesse
Bandes dessinées
  • Ph Durant et Claude Laverdure, Biggles raconte Saint-Exupéry, éditions du Lombard, 2003.
  • P. R. St Dizier et C. Fernandez, Saint-Exupéry, T-1 Le seigneur des sables, éditions Glénat, 2014.
  • P. R. St Dizier et C. Fernandez, Saint-Exupéry, T-2 Le royaume des étoiles, éditions Glénat, 2016.
  • Christophe Bec et Patrick A. Dumas, L'Aéropostale, des pilotes de légende, tome 4, Saint-Exupéry, éditions Soleil, 2016.
  • P. R. St Dizier et C. Fernadez, Saint-Exupéry, T-3 Le compagnon du vent, éditions Glénat, 2019.
Filmographie

19760933

Musique
Articles connexes
Liens externes

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité