DSK PROPHETIE MILLENARISTE ET PEINTURE DE GENRE

4 septembre 2011

Chronique de notre correspondant spécial à New York Fred Forest

DSK PROPHETIE MILLENARISTE

ET PEINTURE DE GENRE

Je m’étonne grandement que malgré les nombreux commentateurs qui, micro en main, parmi lesquels je me trouvais, s’apprêtant à couvrir en direct la conférence du procureur Vance, interrompue de façon intempestive par un léger séisme, qu’aucune des personnes présente parmi elles, n’ai perçu, là, le signe fort du destin de DSK, scellé par ce nouvel événement inouï. Après un premier flux poussant à l‘extérieur du Tribunal de Manhattan la horde des journalistes présents, le calme est vite revenu, et la conférence à pu reprendre, comme si rien de notable ne s’était passé. Les journalistes, traitant surtout du factuel, n’ont pas compris la portée de cet événement éminemment symbolique. Un artiste peintre encombré de son chevalet désirant travailler sur le sujet s’est vu bousculé. Sa boite de peinture piétinée à terre, laissant des traces sur les dalles au sol du bâtiment, rappelant, à son corps défendant, les pratiques aberrantes d’un Pollock, véritable insulte pour lui un adepte inconditionnel de la peinture de genre.

Personne parmi les journalistes, au coude à coude, n’a fait le rapprochement pourtant avec le millénarisme. Cette doctrine qui plonge ses racines dans la Bible, plus précisément dans l’Apocalypse de saint Jean, Dieu viendrait un jour à la tête de l’armée des bons livrer une bataille décisive aux méchants. Cette bataille, l’Armageddon, gagnée par les bons, serait suivie de mille ans de paradis sur terre.

« Puis je vis un Ange, descendre du Ciel tenant à la main la clef de l’abîme, ainsi qu’une énorme chaîne. Il maîtrisa le Dragon, l’antique serpent et l’enchaîna pour mille années. Et je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du Ciel de chez Dieu ; elle s’était faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J’entendis alors une voix clamer du trône : " Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux. Ils seront son peuple et lui, Dieu avec eux sera leur Dieu. Il essuiera toutes larmes de leurs yeux ; de mort, il n’y en aura plus ; de pleurs, de cris et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé ". »

Le millénarisme, c’est l’espérance de ces mille années où le Dragon ayant été enchaîné, tous les maux, physiques et moraux, qui affligent l’humanité auront disparu, y compris la mort. Les hommes seraient alors comme des dieux, dans l’état de perfection où était Adam avant le péché originel. La nature elle-même serait rétablie dans toute sa pureté et le nouvel Adam vivrait en harmonie avec elle.

DSK aux yeux de certains représente le Dragon alors que pour les socialistes, (attention ses amis et pas les autres...) bon ton, bon genre, il personnifie l’ange Gabriel dont tout le monde la larme à l’œil attend le retour dans la cité.
La question qui se pose maintenant aux artistes peintres les plus révolutionnaires c’est de savoir sous quel forme représenter le délinquant désormais blanchi à l’eau de javel, en attente d’être essoré aussi sec par le tambour des medias ? Est-ce à la manière d’un Ryman, dont les variations subtiles de la couleur blanche laisse l’œil sous l’emprise d’une lumière évoquant la pureté divine ? Est-ce par une forme participative aux contours indéterminés, laissant à l’amateur d’art toute sa liberté d’interprétation ?

En réalité pour être honnête, ils n’en ont cure les artistes peintres! Ce qui les intéresse c’est de savoir, au premier chef, si la dame si généreuse qui fait désormais partie du conseil d’administration du musée Picasso est en phase, avec l’argent produit par les artistes peintres de l’époque avec la collaboration active de son grand père marchand d’art, de leur retourner les dividendes d’une façon légitime, avant que d’être dépensés, à tort et à travers, au profit d’un économiste, aussi brillant soit-il, mais que nul n’ est capable de nous faire savoir s’il est en mesure, en sa qualité d’ expert es qualité, de nous faire connaître la différence entre un nu de Renoir ou de Picasso, voir d’ une simple illustration de Play Boy ? That is the question qui se pose avec DSK ! Une question à laquelle les services de la conservation en chef du Louvre n’ont pas encore répondu malgré notre insistance...

Fred Forest