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CULTURAL COMMUNICATION
IN THE WORLD
UNE VIE EN 100 PORTRAITS DE FRED FOREST + EXPO GALERIE FERRERO NICE
Communiqué de presse Fred Forest, Une vie en 100 portraits
In French :
Les éditions incognito lancent « Une vie en 100 portraits » de Fred Forest, à l’occasion du Festival du Livre de Mouans-Sartoux le 1er octobre 2010. · L’auteur Artiste du multimédia et des réseaux, Fred Forest est l’un des pionniers de l’art vidéo (1967) puis du Net.art (1996). Il a co-fondé deux mouvements artistiques importants : L’Art sociologique (1974) et l’Esthétique de la communication (1983). Docteur d’Etat de l’université de la Sorbonne, professeur émérite de l’université de Nice Sophia-Antipolis, Fred Forest a reçu de nombreux prix prestigieux dont le Prix de la communication de la Biennale de Sao Paulo, et publié de nombreux livres et essais théoriques. · Le livre Dans ce livre, Fred Forest abandonne la théorie pour une chronique désopilante de personnes, vivantes ou disparues, qu’il met en scène à travers une centaine de portraits esquissés sur le vif. Des portraits au vitriol, ou d’une infinie tendresse, dont beaucoup, à coté d’illustres inconnus, appartiennent bien entendu au microcosme de l’art contemporain. Ces plus de 100 portraits (incluant Salvador Dali, Mick Jagger, Jack Lang, Pierre Bourdieu etc., le titre tenant lieu de métaphore) retracent le destin exceptionnel de cet homme issu d’une famille modeste arrivé à se hisser par la force d’un caractère et d’une vision artistique hors du commun au rang de l’un des artistes français les plus reconnus au monde. Ces portraits de personnalités du monde de l’art, de la politique, ou du show business retracent cette vie et cette période de la deuxième moitié du XXème siècle, la naissance de l’art contemporain dans ses formes les plus radicales. · Les éditions Les éditions incognito, basées à Nice, existent depuis 2008 en tant que projet simultanément conceptuel et littéraire cohabitant dans des sphères parallèles étanches (artistique et éditoriale). Leur ligne éditoriale est l’impertinence engagée. Elles comptent dans leur catalogue trois livres fictifs et, avec le livre de Fred Forest, trois livres publiés. Une vie en 100 portraits (ISBN 9782953354522) fait partie de la collection Art. 427 pages 25 euros Contact presse : info@leseditionsincognito.com, 15 rue Fontaine de la Ville, 06300 Nice Téléphone : 09 54 99 32 51 Fax : 09 59 99 32 51
www.leseditionsincognito.com
Evénements en prévision · Festival du Livre de Mouans-Sartoux, présence de l’auteur du 1er au 3 octobre 2010. · Participation de Fred Forest au Café Beaux-Livres Mouans-Sartoux, date et heure à préciser. · Mardi 5 octobre 19h lecture-rencontre à la Galerie Depardieu, Nice · Espace Pierre Cardin, 1-3 avenue Gabriel, 75008 Paris, lecture-rencontre, date et heure à préciser. · Palais de Tokyo Paris, lecture-rencontre dans le cadre de l’Hommage à Pierre Restany, date et heure à préciser Bibliographie Fred Forest · Art Sociologique-vidéo, 10/18, UGE, Paris 1977 · L’oeuvre perdue, Galerie Rivolta Lausanne, 1990 · 100 actions, Z Editions Nice, 1994 · Julia Margaret Cameron, Z Editions Nice, 1996 · Pour un art actuel. L’art à l’heure d’Internet, éditions l’Harmattan, Paris, 1998 · Fonctionnements et dysfonctionnements de l’art contemporain : un procès pour l’exemple, éditions l’Harmattan, 2000 · Repenser l’art et son enseignement, éditions l’Harmattan, 2002 · De l’art vidéo au Net Art, éditions l’Harmattan, 2004 (ouvrage qui retrace les principales oeuvres et actions de Fred Forest de 1967 à 2003) · L’OEuvre-système invisible, éditions l’Harmattan, 2006 · Art et Internet, éditions Du Cercle d’Art, 2008
MAIS QUI EST REELLEMENT FRED FOREST ?
Le Territoire de FRED FOREST :
embarquement in médiasS QUI EST REELLEMENT FRED FOREST ?
photo Gérard Diaconesco
Entretien avec Eric MAILLET et Anne-Marie MORICE
Il est plus connu aujourd'hui pour ses performances avec les médias, et surtout avec l'internet. Souvent décriées. Et pourtant Fred Forest a été une figure importante de l'art des années 70-80, d'autant plus importante que controversée. Ses engagements souvent prémonitoires incitaient à considérer l'univers des médias et de la communication comme un champ de création au même titre que l'espace des musées et autres lieux d'art contemporain. Pourtant à l'époque peu de gens concevaient les réseaux en tant que lieu à part entière.
Notre ambition était de rappeler certaines de ces actions pour, en quelque sorte, réhabiliter cette démarche, souvent noyée par le bruit médiatique qu'elle engendrait par son principe même, et parfois masquée par la personnalité de l'artiste.
Nous lui avons donc laissé la parole dans ce long entretien mais il nous reste une insatisfaction. Celle de n'avoir pu obtenir quant à son travail sur l'internet d'arguments aussi solides que pour les travaux qui l'ont fait connaître. Nous restons donc persuadés qu'avec ses créations récentes, Fred Forest s'est de plus en plus lié à l'événementiel au point que sa démarche qui n'est pas sans évoquer les projets d'ambiance situationnistes peut laisser croire qu'il se moule dans ce qu'en attend le "spectaculaire intégré" qu'a repéré Guy Debord.
Nous avons soumis cet entretien avec ce préambule à Fred Forest et nous vous communiquons telle quelle sa réaction :
" Mon seul désir c'est de combler votre "insatisfaction" et de tenter d'apporter des éléments de réponse explicites à votre question.
Avant même de rentrer dans le vif du sujet qui est celui du rôle de l'événementiel dans notre société, je voudrais tordre le cou à certaines opinions et théories qui pour avoir été fondamentales, originales et décisives à leur origine, sont devenues au fil du temps des truismes qui encombrent, aujourd'hui, le discours politique, philosophique, artistique, esthétique, sans plus avoir forcément une grande adéquation avec la situation que nous vivons ici et maintenant. La situation de " l'explosion " (non-maîtrisée et exponentielle) des technologies de la communication dont celle de l'Internet. Il faut donc cesser de regarder le présent dans un rétroviseur, de même que de prédire l'avenir dans du marc de café. Ni Marx, ni Sartre, ni Kant, ni Duchamp, ni même Debord, véritablement, n'ont vécu le phénomène Internet. Que leur âme repose donc en paix...Il faut peut-être s'efforcer, aujourd'hui, de commencer par dépoussiérer notre pensée, aller chercher nos modèles ailleurs; et s'ils n'existent pas encore, s'essayer, voire s'empresser, alors, de les élaborer... avec bien sûr toute la prudence nécessaire requise. Avec toujours, présent à l'esprit, que les idées les plus brillantes, victimes de l'effet-mode, deviennent quelque fois à l'épreuve du temps des sentences ennuyeuses et vides de sens.
La société du spectacle, parlons-en ! Traduit sommairement, cela voudrait-il dire qu'un action comme celle que mène actuellement José Bové, après les résultats obtenus à Seatlle et Washington, participant de fait à la " societé du spectacle " par sa mediatisation, est inutile, voire " douteuse " ?
Allons, il faut être un peu sérieux, réaménager nos classiques, ou les remiser au vestiaire. Pour en revenir maintenant à votre question, celle de l'événement dans ma démarche, je dirai que bien avant mon utilisation d'Internet, l'événementiel a été déjà, non seulement un support de mes actions, un facteur de diffusion et d'amplification critique, mais surtout un vecteur déterminant de " sens ". Certaines de mes actions, vous le savez bien, ont été significatives de ce point de vue, ne serait-ce que par les réactions répressives qu'elles ont suscitées. Cela prouve bien que l'événement au même titre que la peinture de Goya constitue une " matière " en soi qui peut-être " informée " et " véhiculée ", porteur de symboles, d'imaginaire et de sens critique. Un sens critique qui bât en brèche, justement, la société du spectacle elle-même, en utilisant ses propres armes.
Je ne pense pas que la contestation d'aujourd'hui puisse emprunter les formes de Mai 68, pas plus que l'expression artistique puisse rester limitée à la peinture, à la photo ou à l'installation d'objets telles qu'on peut le voir encore à la FIAC . Sur Internet l'art peut emprunter des formes d'expression, de détournement, de remise en question, plus subtiles. Attention un train peut en cacher un autre. Il ne faut pas s'en tenir au premier degré. Allez donc faire un tour sur pavu.com, vous m'en direz des nouvelles. Parcelle-Réseau, était aussi, en quelque sorte, un pavé lancé dans la mare de l'art contemporain et non pas seulement la première oeuvre numérique vendue sur Internet. Le fait d'utiliser Internet n'est pas l'essentiel en soi, n'est pas le seul " corps " de l'oeuvre , l'essentiel c'est le " dispositif " multimédia mis en oeuvre (croisé éventuellement avec des supports de communication traditionnels...) dont le résultat est un " événement-kyste " qui questionne et injecte du symbolique dans le corps social. Il y a sur Internet les laborieux du pixel comme il y avait hier les fanas de la touche peinte et du style. L'oeuvre d'un artiste comme moi doit s'appréhender globalement par les dispositifs qu'il conçoit et met en oeuvre, qui certes utilisent Internet mais pas seulement Internet. Internet souvent n'est qu'un des supports-éléments qui constitue l'oeuvre, sans plus. Vous me gratifiez, et je vous en suis gré, d'une certaine prémonition dans les année 80 pour ce qui se passe aujourd'hui... Je persiste donc et signe, fort de cet aval, en disant :
-Primo :Aucun artiste ne peut se prévaloir de ne faire toujours que des chefs d'oeuvre et je ne le prétends pas moi-même. C'est aux autres d'en juger. Collègues du net et de la Grande Chaumière un peu d'humilité...
-Secundo : Souvent on reconnaît en art que les choses sont intéressantes dix ou quinze ans plus tard, si ce n'est plus... J'en sais quelque chose, mais je n'ai jamais été pressé ! Après la communication tous azimuts des années 2 000 ( il y en a qui en sont encore aujourd'hui à la Beauté, les pauvres...) l'événement informationnel sera, peut-être, la forme la plus aboutie de l'esthétique...
-Tertio : c'est aux jeunes générations, désormais, de prendre la relève, de bosser, de galérer et de faire leurs preuves. On n'est pas là pour leur faire de l'ombre, ni jouer les cadors, mais simplement pour titiller le goujon au bord du ruisseau. Mais attention on considérera demain, peut-être, dans une société techno, entièrement déshumanisé, que c'était là que se trouvait le "grand " art !
Fred Forest "
Sites de Fred ForestBibliographie de Fred Forest dernier ouvrage paru : Fonctionnements et dysfonctionnements de l'art contemporain, un procès pour l'exemple, l'Harmattan Paris, 2000.
AMM et EM : Nous avons imaginé pour cette interview faire la relation entre certains de tes travaux anciens qui nous ont semblé emblématiques et ce que tu fais aujourd'hui sur l'internet. Aux vues de certains de ces anciennes pièces, nous avons relevé des notions fortes, et constaté qu'il s'agissait d'axes très présents dans l'internet. Nous retenons quatre projets caractérisant quatre notions auxquelles tu t'attaches : la question de l'espace public, pour ton intervention à la XIIe Biennale de Sao Paulo en octobre 1973, la question de la participation, avec ton travail sur le Mètre carré artistique de 1977, la question du direct/différé, avec l'Archéologie du présent en 1974, et la question de la transaction, pour la vente publique de Vidéo portrait d'un collectionneur en temps réel en 1974. Ces axes se retrouvaient dans ce que tu appelles avec Mario Costa "l'Esthétique de la communication", mais les définissais-tu déjà comme ça à l'époque où tu les a réalisés ?
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FF - Il y a deux étapes : l'Art sociologique et l'Esthétique de la communication, qui se confondent ensuite en une seule chose. Dans l'Art sociologique, il y a utilisation des technologies de l'époque, notamment la vidéo, il y a la participation, et cette notion de déplacement de l'art dans un autre espace, qui est l'espace urbain d'une part, et d'autre part l'espace de l'information, tous vecteurs de communication confondus. l'Art sociologique se situe entre les années 60 et 80, très marquées par 1968, privilégiant un changement de vie, le dialogue, l'échange, et la participation des publics. Frank Popper a écrit sur le sujet dans Art, participation, action que cette différence ou évolution vient du fait que l' action, la participation et l'échange ne se passent plus forcément dans un espace physique entre des êtres incarnés charnellement, mais à travers des vecteurs de communication, et aujourd'hui à travers les réseaux. l'Art sociologique est quand même un art engagé, de questionnement, aussi bien des institutions culturelles, que du politique. À partir des années 84, avec l'Esthétique de la communication marque une extension, elle questionne le rapport au monde de façon beaucoup plus large. Marshall McLuhan parle de prothèses qui prolongent notre corps, d'actions à distance, de présence à distance, de simultanéité, d'ubiquité. Vous avez évoqué l'Archéologie du présent à la rue Guénégaud, système de communication qui utilise la rue en la faisant glisser à l'intérieur de la Galerie Germain. Ici, le questionnement n'est pas d'ordre social, mais plutôt sur notre rapport au monde et de jeu avec le temps. C'était déjà de l'Esthétique de la communication et pas simplement de l'Art sociologique. |
AMM - Quand tu parles d'Esthétique de la communication, c'est bien les systèmes de communication et d'information que tu veux donner à percevoir?
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FF - Les artistes, à travers l'histoire de l'art, ont réalisé des objets symboliques en travaillant la matière. Après on a travaillé l'énergie, maintenant l'information. Quand on travaille avec la matière, c'est elle qui détient toutes les informations, on peut tourner autour, l'appréhender, elle existe en tant que telle. Avec l'Esthétique de la communication et les nouvelles technologies, la structure même de l'oeuvre devient différente. Elle peut naître par le regroupement de différentes sources d'informations. Le récepteur se trouve soumis à une série d'émissions, d'informations, et c'est lui qui, à un moment donné, dans le système induit par l'artiste, "capte" ou ne capte pas l'oeuvre qui n'a pas de réalité physique en soi. Voilà ce qu'est l'Esthétique de la communication. Toute oeuvre est une sorte de système mis en place pour produire du sens ou de l'émotion, à la différence que le système de l'Esthétique de la communication est un dispositif temporel dans un espace indéterminé : c'est une information donnée ultérieurement qui réactive ce système et fait qu'il a un sens. J'ai été invité à la Documenta de façon officielle pour montrer de la vidéo, mais parallèlement, j'ai présenté une oeuvre de façon sauvage. J'ai pris le plan du Fredericianum, et sur les règles du nombre d'or, j'ai tracé une ligne virtuelle. Après, je suis descendu dans les salles, et sur cette ligne, j'ai placé des émetteurs ultrason 14 Hz. Personne ne les voyait, ne les entendait, on ne pouvait ni les sentir, ni les toucher. C'était une oeuvre constituée par un espace d'ultrasons bâti à partir du nombre d'or. Mais j'avais un accord avec un grand journal de Cologne, qui le lendemain, a consacré une page entière à ce travail disant : "nous rendons visible l'oeuvre invisible de Fred Forest ". |
EM - Ces traits sont greffés à des oeuvres de l'art conceptuel, comme lorsque Robert Barry lâchait des gaz rares dans l'atmosphère, un geste pas du tout spectaculaire, qui n'eut aucune incidence, et qui n'existait que parce qu'il était relayé, par exemple par les affiches de Seth Sigelaub annonçant l'événement. Mais là il n'y avait pas d'argument sur le système des médias, mais l'idée de porter quelque chose de non sensible à la connaissance. |
FF - Je pense que l'Art sociologique ou l'Esthétique de la communication n'auraient pas été ce qu'ils sont sans l'art conceptuel. Les choses n'existent pas ex-nihilo et l'intérêt des artistes est d'essayer d'élaborer quelque chose de plus spécifique et original avec les conditions inhérentes à un moment donné. |
EM - Tu dis que l'Esthétique de la communication est quelque chose qui s'inscrit dans cette histoire de la dématérialisation de l'oeuvre d'art qui a débuté dans les années 60.
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FF - Oui, et elle est en même temps en rupture. |
EM - Pourtant il y a une forme extrêmement visible qui résulte de certains de tes travaux. Par exemple le territoire du m2 est très physique, il y a toute une mise en scène avec des accessoires et même un simulacre d'administration… Dans l'Esthétique de la communication, je relève tout de même un paradoxe : d'un côté, il y a tentation vers cette histoire de la dématérialisation de l'œuvre d'art, et d'autre part, il y a aussi une espèce de théâtralité |
FF - Mais c'est peut-être résiduel, et j'espère qu'on s'en débarrassera un jour. Je suis formaté et marqué par une certaine culture… (rires). Les nouvelles générations ne devraient avoir besoin que de représenter, sous je ne sais quelle forme, les systèmes d'informations plutôt que de mettre en place des objets finalement assez anecdotiques. |
AMM - Quand tu faisais de l'Art sociologique, tu faisais des interventions un peu "militantes" ou porteuses de sens rassemblant les gens, politiques. Par contre, avec l'Esthétique de la communication, tu as plus centré ton travail sur nos modes de perception. |
FF - l'Esthétique de la communication a mis effectivement l'accent sur notre nouveau rapport à l'espace, et la nouvelle sensibilité qui pouvait en être induite. On n'y trouvait plus le questionnement politique de l'Art sociologique, qui était une première étape, une utopie. Aujourd'hui, il reste pourtant encore de l'utopie qui, pour moi, seule peut changer le monde, bien qu'il y ait peu d'espoir. L'avènement de tous ces moyens de communication qui ont changé les rapports de force, c'est peut-être une chance à saisir. l'internet est pour cela un instrument extraordinaire : reconnaître les anonymes qui sont dans une réalité profonde et indéterminée, les amener à se fédérer pour constituer une force de pouvoir, de pression par rapport aux autres pouvoirs. Ça doit notamment fonctionner avec les artistes. J'aimerais par exemple proposer aux artistes de faire la grève symbolique de l'art. On arrête de produire du jour au lendemain, on supprime le ministère de la culture, le système marchand n'a plus de raison d'être. À ce moment-là, votre condition d'artiste, votre fonction dans la société est reconnue comme indispensable. Mais pour cela les artistes doivent aussi revendiquer la fonction qu'ils veulent avoir. |
AMM - Parcelle-Réseau entre dans ce programme, en mettant le marché de l'art devant un défi. |
FF - C'est une façon de montrer qu'une oeuvre peut exister en dehors des circuits qui sont établis, qu'elle peut être diffusée, avoir sa propre économie. |
AMM - Il s'agissait pourtant d'une véritable vente aux enchère, avec un commissaire priseur. |
FF - Pour qu'une action, ou une oeuvre ait son plein sens, il faut absolument qu'elle s'ancre au départ dans une certaine réalité. Ensuite, elle la détourne. L'intérêt se trouve justement dans une certaine ambiguïté : pour mon action du Mètre carré artistique, j'avais créé une réelle société civile immobilière. Cette structure ne fonctionne pas par rapport à son propos habituel, mais pour questionner le fonctionnement de ce type d'institution. Pour la véhiculer, j'ai utilisé la presse. À partir du moment où une société immobilière du Mètre carré artistique qui vend des mètres carré artistiques et que ça parait dans la page économie du Monde, ça questionne vraiment le système économique. |
EM - Alors que devient le Territoire du Mètre carré? |
FF - J'ai créé ce Territoire du Mètre carré après la vente du Mètre carré. Mais n'empêche que ce sont des jeux de simulation et de communication. |
EM : Oui, c'est pour ça, tu parles de parodie mais il y a bien eu un fonctionnement réel, ça a donné lieu à une production ! Je ne suis pas convaincu. Ce n'est pas qu'une parodie dans le système extérieur comme on a vu les entreprises d'artistes dans les années 80. |
FF - Est-ce que "questionnement critique" te convient mieux ? Mais dans les années 80 ces actions sont restées confidentielles dans le milieu de l'art. Elles n'ont pas été visibles dans les grands médias. L'humour, la parodie permettent de créer des contre-pouvoir pour agir. |
AMM - Mais à partir de là comment es-tu passé à Parcelle-Réseau ? Je voulais poser la question "quel support, quel type de diffusion, et quelle économie possible?". |
FF - La question est d'autant plus forte si tu l'implantes dans un lieu de l'art reconnu et traditionnel. On a mis une oeuvre en vente sur l'internet sans qu'elle ait été jamais vu avant et ne puisse être vue ailleurs que sur ce média. Il y a eu beaucoup acheteurs. La circulation d'information a été telle que l'impact fut énorme, ça a été un événement mondial. En France, en Italie, en Allemagne, sur CNN, on a fait le 20 heures de tous les journaux télévisés. Tout cela sans un sou d'investissement en promotion : c'est jouissif. J'ai maintenant l'impression que tout est possible. |
EM : Ton travail a surtout consisté a poser les bases mais pas tellement à gérer le projet. Idéalement, est-ce que tu aimerais avoir quelqu'un qui gère au quotidien par exemple le Territoire du m2 ? Ca pourrait être intéressant, mais je n'en suis pas sûr. |
AMM - C'est important par rapport à la question de la participation du public… |
FF - La question qui se pose est l'ambiguïté qu'il pourrait y avoir soi-disant entre l'auteur aujourd'hui et les gens qui participent. Mais je pense que l'auteur est toujours l'auteur. C'est lui qui met en place l'architecture, la structure de l'œuvre et ce qui la remplit n'est pas forcément intéressant. Dans La bourse de l'imaginaire, on peut dire que le pourcentage de réponses intéressantes était de 5%. Il faut être lucide, la participation à tout crin il faut voir dans la réalité, dans les faits, ce que c'est ! |
EM - Donc tu n'es pas si soixante-huitard que ça ? (rires) |
AMM - Donc tu préfères donner des indications de situations participatives plutôt que de les réaliser ? |
FF - Quel est le moteur qui fait bouger les choses? C'est le plaisir et mon plaisir est plutôt dans la découverte, la recherche permanente, l'expérimentation, ça ne m'intéresse pas de répéter. Même si vous avez décelé des fils permanents dans mon utilisation des médias, ce qui m'intéressait c'était d'inventer les outils, les formes. J'ai d'ailleurs une grande admiration pour Picasso parce qu'il a su pratiquement toujours ne pas s'enfermer dans des systèmes où il se serait répété. Il y a d'autres gens, comme Duchamp qui a arrêté de produire pour les mêmes raisons. Ce qui est important c'est l'invention des modèles. |
AMM - Et l'utopie là-dedans ? ce serait à ce moment-là d'appliquer ces modèles ? Introduire un autre réseau dans le réseau par exemple… |
FF - Oui, mais là-dessus je n'ai pas abandonné. Dernièrement j'ai fait une tentative qui a bien marché dans l'émission " L'argent public " portant sur la commande publique. J'ai fait un mailing au moment de la diffusion en inventant l'existence d'un groupe de guerilla sur l'internet, le GIGA. Une émission de télévision c'est reconnu socialement, ça me permettait de donner une sorte de réalité à ce groupe. J'ai pu rencontrer des tas de gens qui ne sont pas contents de ce système et sont prêts à s'investir totalement. Ca demanderait évidemment beaucoup de temps…Des modèles qui sont expérimentaux ou de l'ordre de l'art peuvent peut-être avoir aussi des applications dans la réalité sociale pour essayer sans se faire trop d'illusion de la changer. |
EM - Justement on se demandait si, pour toi, l'internet est vraiment le prolongement de la rue ? Comment justifier ce glissement des pièces que tu as réalisé dans l'espace public - autant la manifestation que le circuit de télévision de la rue Guénégaud - vers tes propositions sur l'internet ? L'internet est-il vraiment un espace public ? |
FF - Je n'ai pas encore assez de recul pour appréhender tout cela. C'est effectivement un espace public, mais pas au même titre que la rue. Au niveau intuitif c'est un prolongement d'un ordre différent. C' est un espace indéterminé et planétaire. Les conditions d'action y sont différentes de celles que tu as sur la place publique où tu connais les gens, on a une même culture, les mêmes problèmes. Ce qui est intéressant de voir, avec ces nouveaux outils, c'est quels nouveaux types de relations et d'actions peuvent naître et c'est de l'expérimenter. Tu vas peut-être te sentir un peu frustré par ma réponse ? |
EM : Il y a cette autre ambiguïté à laquelle tu n'as pas répondu c'est que l'internet est un lieu privilégié qui ne concerne à l'échelle mondiale qu'une toute petite minorité favorisée… |
FF - Est-ce que ce n'est pas toujours le cas dans l'art ? |
EM : Mais tu es sorti du musée en l'opposant à la vie, l'internet est-ce que ce n'est pas pour toi une façon de re-rentrer dans une nouvelle sorte de musée ? |
FF - Je ne crois pas. L'espace qui m'intéresse sur l'internet est quand même plus ouvert que celui de l'institution culturelle. |
AMM : Pour chaque action tu t'appuies sur des financements extérieurs au monde de l'art... |
FF - Oui de façons ponctuelles et circonstancielles effectivement on peut se demander comment j'arrive à faire tout cela. Ainsi l'installation pour l'Espace Cardin, Pierre Cardin apportait juste le lieu, j'ai réussi à avoir France Télécom et d'autres services, j'ai fait moi-même la communication. Je leur apporte une image culturelle, un événement et eux me donnent du matériel. Qui a les moyens aujourd'hui ? Ca demande un travail considérable, est-ce que un travail artistique ce n'est pas ça aujourd'hui ? Autrefois on parlait de la résistance des matériaux, maintenant on affronte la résistance du milieu social, celui qui a les ordinateurs c'est le banquier, le militaire. L'artiste s'il a le sens du fonctionnement de la communication, des pouvoirs de la société, des stratégies, s'il est bien informé, il arrive à arracher des choses. |
AMM - Donc l'oeuvre c'est aussi cet exploit-là ? |
FF - Oh oui ! |
AMM - Est-ce que ça te rapporte de l'argent ? |
FF - Non, avec Pierre Cardin j'ai dû mettre 30 000 F de ma poche ! Ca fait 30 ans que j'agis dans ce sens, tu imagines combien de patience, de coups de téléphone, de dossiers il faut déployer… |
EM - Est-ce qu'aujourd'hui, tu ne travailles plus que sur le web ? |
FF - Comme je ne veux pas me répéter, j'irai désormais très peu sur le terrain, comme je le faisais auparavant. Ces dernières années, j'ai fait énormément de choses, j'ai besoin d'avoir un temps de réflexion. Je veux écrire, je veux aussi faire d'autres choses. J'ai déjà écrit, mais toujours théoriquement par rapport à l'art, j'ai envie de raconter des choses de pure imagination. J'ai sur le chantier depuis longtemps l'idée d'un roman qui se passe dans un aéroport un jour de grève. Avec le temps, les oeuvres que j'avais conçu entrent exactement dans le mode et les structures que peut être le CD rom. |
AMM - Peux-tu nous parler de ton mariage ? |
FF - On va encore dire " Forest il a trouvé un moyen de se faire un coup de pub ! " Comme moi, Sophie Lavaud est une artiste qui travaille avec les nouvelles technologies, il n'y avait pas d'autre issue que de se marier sur l'internet. |
AMM - Mais votre mariage à priori ne concerne que vous et vos proches ; pourquoi en faire un événement si spectaculaire ? |
FF - Un mariage, c'est aussi un événement public ; je n'allais pas mettre une caméra dans notre chambre à coucher ; j'ai donc voulu mettre en évidence la présence à distance, avec les témoins par exemple. Ce fut aussi la création d'une oeuvre qui est un programme de réalité virtuelle. Il y a eu un gros travail au niveau des personnages, de la scène : on avait des capteurs, et les événements qu'on avait décidé se produisaient en temps réel. |
EM - Mais pourquoi n'avoir pas fait un mariage uniquement sur l'internet ? |
FF - Ce qui m'intéresse, c'est de tout ajouter, que tout fasse un tout. On dit souvent que l'internet déshumanise les choses par rapport à d'autres formes relationnelles physiques ou charnelles. J'ai voulu superposer à un rituel qui existe déjà une nouvelle procédure. |
EM - Dans quelle mesure l'internet était-il envisagé non pas comme un relais, une médiation d'information - on aurait pu imaginer votre mariage retransmis plus classiquement à la télévision - mais comme une inscription dans un réseau ? |
FF - C'est nous même qui avions décidé de mettre en place un système de communication donné du point de vue de l'architecture, de la forme, et du contenu en créant des rituels. |
AMM - Un peu dans la même idée qu'Orlan retransmettant ses opérations ? |
FF - Oui d'ailleurs Orlan aussi s'est mariée en faisant un événement formel… |
AMM - Mais est-on encore dans le domaine de l'art ? |
EM - Les préoccupations plastiques ne sont pas synonymes de l'art… |
FF - Bonne question ! Voici le point le plus important de notre conversation ! Vous me demandez si je suis dans le domaine de l'art, et moi je réponds " qu'est-ce que c'est que le domaine de l'art ? " Bien sûr j'ai quelques idées, mais je dirai que ça se définit plus par défaut, et par certains ingrédients qui viennent en certaines quantités dans quelque chose de symbolique. Et puis je dirai, la réponse me vient maintenant, comme tu fais de l'art avec de la peinture, eh bien tu peux en faire avec un mariage ! |
EM - Le plus inattendu de ta part, ce n'est pas ton mariage sur l'internet, mais plutôt cette dimension plastique très évidente |
FF - Je suis victime d'une certaine culture… |
AMM - N'est-ce pas l'influence de Sophie ? |
FF - La plupart de mes environnements sont très " clean ", on a chacun ses trucs… C'est un travail a part égale. |
AMM - C'est comme pour Parcelle-Réseau, où tu aurais pu faire quelque chose de plus virtuel, comme par exemple vendre un espace de 5 Mo authentifié Fred Forest… |
EM - …ou un monochrome de bleu électronique, en tous cas quelque chose de non décoratif… |
FF - Pour faire quelque chose de ce type là, il faut tenir compte des récepteurs… et des acheteurs. Pour que ça marche, il fallait que ce soit acheté. |
AMM - Il y a donc une régression par rapport aux années 70 et au Mètre carré artistique… |
FF - Disons qu'il y avait plus d'enjeux économiques et plus de pressions. Et puis ça fait partie d'une stratégie, j'ai inventé toute une histoire sur le personnage représenté dans l'image ; c'est comme ça que les journalistes font des trucs sur toi ! |
EM - Ranges-tu cette action dans les parodies ? |
FF - Oui, c'était une parodie du système commercial. |
EM - A la limite tu aurais pu prendre une image de quelqu'un d'autre ? |
FF - Ce n'aurait pas été assez mystérieux… |
AMM - Tu as beaucoup utilisé la participation, notamment avec les "graffitis" sur le pont d'Avignon. |
FF - J'avais déjà utilisé ce système à l'Espace Cardin, pour le projet appelé le Centre du monde. J'ai demandé aux gens de m'envoyer des mots ou des phrases. Dans les réseaux et sur l'internet, il n'y a plus de centre. Le propos était de dire aux gens que s'ils voulaient voir pour la dernière fois le centre du monde, ils devaient se précipiter à l'espace Cardin. L'installation était mouvement, fluide, puisque tous ces fragments de pensée du monde entier se retrouvaient dans ce réceptacle, cette lessiveuse où ils tournaient. Les phrases circulaient sur écran géant. C'est un système fabriqué avec des ampoules électriques, qui chauffent. C'était très émouvant parce que selon le nombre de messages, tu sentais qu'il faisait plus ou moins chaud dans l'espace où ils étaient diffusés. Par l'internet, tu peux aussi communiquer de la chaleur. J'ai proposé une installation de ce type pour Avignon. Finalement c'est annulé et ça s'est déroulé pendant la fête de l'internet à Paris . |
AMM - Pourquoi as-tu choisi le terme graffiti, qui est connoté jeune, urbain, banlieue ? |
FF - Pour avoir un certain public, il faut peut-être connoter. J'ai fait aussi référence à Raymond Queneau qui fait des poèmes-graffitis, c'est à la fois littéraire et culturel. |
EM - Acceptes-tu le fait que tout ce que tu mets sur l'internet, on puisse le copier et l'utiliser autrement ? |
FF - Absolument. Pour Parcelle-réseau, j'ai précisé aux internautes qu'ils pourraient utiliser commercialement comme ils le voudraient cette oeuvre, qu'ils pouvaient la manipuler au niveau des formes et des couleurs. C'est aussi un clin d'oeil à cette tentative de répéter sur l'internet la défense des artistes comme elle l'était précédemment. Il faut trouver d'autres manières de rémunérer les artistes. Je ne suis pas sûr qu'on puisse vraiment protéger une oeuvre, c'est vain. D'autre part, c'est contraire à l'esprit du réseau. Avec l'internet et ce type de création, on entre dans la manipulation des images alors qu'il y a logiquement interdiction de le faire. Il y a incompatibilité entre la protection des droits d'auteurs qui ont fourni du travail, et l'internet. On se trouve dans des conditions différentes, il faut trouver d'autres façons de fonctionner, pour la création et pour les systèmes institutionnels qui régissent cela. |
EM - On peut aussi voir l'internet comme un lieu où tout est à prendre et où tout est donné. Il faut jouer le jeu : si tu prends, tu acceptes qu'on te prenne. |
FF - Je partage complètement ce point de vue. Je récupère moi-même plein de petites choses sur le net. Certaines choses nous dépassent toujours dans les inventions techniques. Tous les systèmes sont liés, si tu introduits dans le système un petit élément, il peut changer tout le système. Il y a peut-être là-dedans un potentiel pour les artistes d'introduire dans les systèmes, à dose homéopathique, de choses qui fassent que le système change. |
Photos Copyrights DIACONESCO.TV Tous droits réservés
RETROSPECTIVE PHOTOGRAPHIQUE PAR Gérard DIACONESCO
COPYRIGHTS BLOG PRESS DIACONESCO.TV - 2010
http://diaconescotv.canalblog.com/archives/2010/06/10/17824224.html
The Traders' Ball by FRED FOREST on SECOND LIFE NEW-YORK Jun 2010
TOUT SUR FRED FOREST L'ARTISTE FRANCAIS MULTIMEDIA DU NET-ART ET SECOND LIFE : GRAND BAL POPULAIRE DES TRADERS A WALL STREET
GRAND BAL POPULAIRE DES TRADERS
SOUS LES FENÊTRES DE WALL STREET
A NEW-YORK AVEC FRED FOREST
http://www.thetradersball.com/ttb/thelab.html
http://www.thetradersball.com/ttb/thelab3D.html
http://www.ferdinandcorte.com/
PRESS RELAESE ENGLISH
THE TRADERS'S BALL, FRED FOREST, THE LAB GALLERY NEW YORK AND SECOND LIFE
THE LAB GALLERY
LEXINGTON AT 47TH STREET THE ROGER SMITH HOTEL, NEW-YORK - USA -
First there was An American in Paris, now comes … A Frenchman in New York!
In the face of the financial crisis that has shaken the world, just as the trial of the rogue trader Jerôme Kerviel is getting underway in France and the nation of Greece is on the brink of bankruptcy, Fred Forest plans on rubbing salt in the wounds with the over-the-top irony that is his trademark. In Manhattan, the birthplace of the crisis, he is hosting a traders’ ball in shadow of Wall Street…
http://www.webnetmuseum.org/php/en/php-news_en/show_news.php
FRENCH
FRED FOREST VOUS INVITE AU GRAND BAL DES TRADERS
THE LAB GALLERY
LEXINGTON AT 47 TH STREET
THE ROGER SMITH HÔTEL NEW YORK
Devant la crise financière et morale qui secoue le monde, au moment ou débute en France le procès de Jerôme Kerviel, et ou l'Etat Grecque est mis en position de quasi faillite, Fred Forest, porte le couteau dans la plaie avec l'ironie grinçante qu'on lui connait. Depuis Manhattan, le lieu même où a pris naissance cette crise, il organise un Grand bal populaire des traders sous les fenêtres de Wall Street...
http://www.webnetmuseum.org/php/fr/php-news_fr/show_newsfr.php
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IL ETAIT UNE FOIS ... MON AMI FRED FOREST
Il était une fois...mon ami
Fred Forest !
Parfois la vie vous réserve de belles surprises, la rencontre entre hommes d'exception qui va changer et bouleverser tout le cours de votre existence, cela peut arriver à n'importe quel moment de votre vie.
Nous sommes vers la fin du XX e siècle, pour être précis en ce début d' année 1995 au mois de Février, à cette époque de mon existence je vais sur mes 55 ans, demeure et travaille dans ma bonne ville de Nice qui m'a vu naître. Je suis salarié de " La Maison des Artistes de Nice Côte d'Azur " depuis deux ans et travaille comme animateur culturel, responsable de la Communication de cette Association. Je suis aussi le Président actif d'une petite association culturelle que je venais de créer au début de 1994: DIACO TELE VIDEO.
Avec cette association D-TV le but recherché était de pouvoir lancer une " Télévision Régionale Locale " de proximité en P.A.C.A. , un espoir qui au fil du temps et dans une conjoncture de plus en plus morose devait s'amoindrir avec les années qui passaient, et dont l'aventure s'arrêtera définitivement un jour après avoir dépensé jusqu'à mon dernier centime en 1997 sans aucune aide de personne, comme cela devient une habitude en France quand vous êtes un illustre inconnu, invisible aux yeux du monde " politico médiatique " !
A la Maison des Artistes je m' étais lié d'amitié avec un " Artiste plasticien , " Professeur d'Histoire de l'Art à ses moments perdus, mon ami Dominique Canioni dit " COLORADO " et dont j'ai malheureusement perdu la trace depuis. Un jour " Domi " me pris à part pour me dire si j'étais intéressé d'aller avec lui assister aux conférences que donnait au Musée d' Art Moderne et d ' art contemporain ( M.A.M.A.C. ) un certain Professeur Théoricien de l'Art Contemporain qu'il avait connu à la Sorbonne, et qui depuis 1994 enseignait en maîtrise du département A.C.L. à l' Université de la Fac de Lettres de Nice Sophia Antipolis
Amoureux de toute forme d ' expression de l' Art, je lui dits pourquoi pas ? Et nous voici Domi et moi-même avec un petit groupe d'étudiants et d'artistes locaux à nous rendre en ce début 1995 un vendredi 10 février à 15 heures précises à l ' amphithéâtre du M.A.M.A.C. pour aller écouter ce "Professeur" inconnu qui sortait pour moi de nul part...
De cette première rencontre je m'en souviens encore comme si c'était hier, tant elle est restée gravée profondément dans ma mémoire. Domi me présenta à ce Professeur dont je serrais la main pour la première fois de ma vie et que je n'avais jamais rencontré durant ma longue quête d'humanité.
Il me fit penser dés le premier abord à un professeur de B.D. dont j'étais un lecteur assidu de "Tintin " dans ma tendre enfance avec les personnages connus comme le Professeur " Tournesol " ou bien celui de l' Étoile Mystérieuse avec le professeur "Hippolyte Calys" , et j'en passe...
Ce jour là le séminaire portait sur " Les Frontières du Virtuel " tout un programme avec comme "invité " du jour de ce Professeur, le Polytechnicien Philippe QUEAU, ingénieur des télécommunications, Directeur de Recherche à l 'I.N.A. et responsable à l'époque du programme sur le Forum des Nouvelles images à Monaco qui deviendra par la suite le grand Salon de renommé Internationale de l'image virtuelle : " IMAGINA ".
Inutile de vous dire que ce jour là à la fin du séminaire qui durait tout de même parfois plusieurs heures, j'en sorti la tête pleine de choses qui pour moi venant d'un monde matériel bien réel, devenaient incompréhensibles pour mon esprit cartésien d' Homo Sapiens.
Comme à chaque fin de séminaire les gens qui se connaissent entre eux se rencontrent pour échanger des commentaires ou des impressions, moi ne connaissant que peu de monde dans l'assistance à ce premier séminaire, je restais discrètement à l'écart des autres tout en attendant mon ami l'artiste " Domi " qui discutait avec le " Prof ".
Domi me voyant rester à l'écart de tout le monde vint me chercher pour que je puisse cette fois-ci rencontrer plus longuement l'organisateur de ce séminaire, ce que je fis volontiers, tant les débats m'avaient passionné malgré une certaine "inculture d'incompréhension" de ma part.
Je me présentais à nouveau au Professeur en déclinant mon nom et qualités, et n'ayant pas bien saisi la première fois son nom il me dit qu'il se nommé Fred Forest, Artiste, Professeur de la Chaire sur l'Esthétique de la Communication et de l' Art technologique de l ' Internet du département A.C.L. de la Faculté de Lettres à l'Université de Nice Sophia Antipolis. ( ouf ! )
Bien qu' étant de nature peu impressionnable, j'avoue encore aujourd'hui que je fus à ce moment là fort impressionné par le personnage que j'abordais pour la première fois, moi illustre inconnu des sphères du monde Universitaire, n' ayant fait que de sobres études inachevées jusqu' à un bachot moderne que j'avoue n'avoir jamais passé dans ma tendre jeunesse, car l'aventure m'attendait déjà au coin de la route dès 1958.
Il est un fait certain que ma curiosité à cette époque pour la compréhension des nouvelles technologies et celle de la timide arrivée et percée en France et en Europe de ce nouveau "médium " qu'est devenu depuis INTERNET, fut ce jour là pour moi une véritable révélation presque mystique ou divine dirais-je !
Encore aujourd' hui je me dits souvent que si je n'avais jamais eu l'occasion de rencontrer Fred Forest ce jour là, je ne serais jamais arrivé là où j'en suis, car c'est grâce à lui j' ai su en temps voulu prendre une autre dimension sur les événements et les choses, ainsi qu'une distance bénéfique dans la relation avec mes contemporains, merci mon ami Fred pour m'avoir donné tout cela, tu m'as apporté dans la vie ce qui m'a manqué le plus souvent avant que je ne te connaisse, le sens humain de notre existence, depuis cette rencontre qui est devenue pour moi historique, je t'avoue être devenu un autre homme !
Et là on peut dire aujourd' hui que l' aventure " cybernétique " a vraiment débuté pour moi et mon entourage familiale à cette époque où j' ai commencé à fréquenter assidûment tous les séminaires " FRED FOREST " au M.A.M.A.C. de Nice, sans en manquer un seul pendant près de cinq ans durant que mon ami Fred enseignait à l'Université de Nice dans le département prestigieux d'A.C.L.!
Par la force des choses, ne me demandez surtout pas le mois ou le jour, mais cela devait être déjà presque au début des séminaires de l' année 1995, quand je suis devenu le collaborateur et l'organisateur direct et bénévole de Fred Forest dans sa quête du "Cyberespace" de l 'INTERNET durant toute cette dernière décennie du siècle dernier !
Fin 1997 Fred est à Paris, il est l'invité d'honneur de Jean-Michel BILLAUT Président à cette époque du Club de l'Arche et de l'Atelier à la Banque Paribas-BNP dans le 8e arrondissement de Paris. Fred me demande alors de le rejoindre à Paris en vue d'une grande réunion au sommet des " décideurs " de la haute administration française en ce qui concerne la promotion des nouvelles technologies en France. C 'est à cette époque que se réunissent les " 12 grands clubs de réseaux internet " qui se regrouperont sous la bannière de l' A.F.I., pour lancer au printemps en mars 1998 la première " Fête de l'INTERNET ", manifestation toujours en place chaque année au printemps , mais avec depuis plusieurs organisations nationales et internationales comme entre autres celle de Diacocyber qui l'a coordonnée en Région P.A.C.A. jusqu'en 2005, bref un vrai succès de Communication Universelle du Net pour les Autoroutes de l'Information, comme l'a dit si bien Bill GATES. ( Microsoft bien sûr).
Depuis la fin du XXe siècle, Fred a pris sa retraite en tant que Professeur émérite et a quitté Nice dont les "Politiques" du coin n'ont pas voulu ni rien compris de lui, tant pis pour eux, tant mieux pour Fred et le microcosme Parisien.
Il s'est marié à Issy-les-Moulineaux avec une amie artiste multimédia comme lui, Sophie LAVAUD ( le premier cyber-mariage qui ait eu lieu virtuellement dans le monde !) , ont eu un petit garçon Adrien qui est devenu depuis un beau petit bonhomme et qui me connaît bien. Nous gardons Fred et moi sans arrêt le contact, soit en nous voyant à Paris ou à Nice et même ailleurs, soit par téléphone, mais surtout le plus souvent possible en correspondant toujours par mail.
Fred est mon ami et bien qu' étant son ami seulement depuis quinze ans bientôt, c'est comme si je l'avais toujours connu, il fait partie de ma famille lui et les siens, je fais partie de sa famille moi et les miens...
c'est çà la vraie amitié fraternelle entre les hommes !
Ton ami Gérard
Rétrospective sur les performances de l'artiste multimédia Fred Forest suivi par Gérard Diaconesco depuis les années des pionniers de l' Internet à Nice de 1995 à nos jours ...
L' art sur Internet et l' arrivée en force du numérique avec Fred Forest et Sophie Lavaud
Fred Forest, artiste pionnier dans la création sur Internet, a été pressenti par les organisateurs de la Foire d'art contemporain Art Jonction de Nice cette année 2001 pour mettre en place une table ronde appelée à débattre des nouvelles formes d'art numérique et présenter sa pratique personnelle. Fred Forest passe pour être aussi le pionnier en France du Net-Art et de l'Art numérique. Il est l'auteur de nombreux ouvrages :
Art Sociologique, 1977 - Manifeste de l'Esthétique de la Communication, 1985 - Pour un Art actuel, l'Art à l'heure d'Internet, 1998 - Fonctionnement et dysfonctionnement de l'Art Contemporain, un procès pour l'exemple, 2000
Sophie Lavaud l'épouse de Fred Forest, autre artiste du numérique et de la réalité virtuelle ( RV ), a présenté également son travail, notamment son œuvre " Cyber Sky " réalisée avec une machine informatique baptisée pour la circonstance "installation interactive, capture d'écran".
Sophie Lavaud, artiste plasticienne multimédia est pionnière en France des arts numériques et de la réalité virtuelle ( RV ). Dès 1986 elle utilise grâce à l'informatique des palettes et des logiciels 2D et 3D avec la notion "d'installation". Elle réalise en 1995 la première version d'une installation virtuelle : " Centre Lumière Bleu " . Elle participe à de nombreuses expositions dont " Art Virtuel " à l'Espace Landowski, "@rt-Outsiders" en 2000.
L'artiste Sophie Lavaud est titulaire d'un DEA d'arts plastiques, option Esthétique technologie et création artistique à l'Université de PARIS VIII. De plus elle est titulaire d'un diplôme national d'intégrateur multimédia. Sophie Lavaud est devenue Madame Fred Forest à la suite d'un techno-mariage sur la toile du Net avec Fred en Mars 1999 dans la Commune d'Issy-les-Moulineaux.
Il est certain que le marché de l'art en entrant dans le 3eme millénaire et l'ère du numérique va devoir s'ajuster, à un moment ou un autre, à d'autres types de "produits". Il l'a déjà fait, nécessairement, quand sont apparus, successivement dans son histoire, la lithographie qui inaugurait en quelque sorte l'ère du multiple, la photo, le happening, la performance, l'installation, la vidéo, etc... L'économie de l'art à l'heure actuelle repose encore, essentiellement, sur une économie fondée sur l'échange et la commercialisation d'objets dûment matérialisés. Si on prend comme modèle les développements du commerce dans d'autres secteurs de l'activité humaine, on constate combien l'économie de l'information, "immatérielle", prend de jour en jour une importance grandissante dans notre vie quotidienne. Il ne fait aucun doute que des mutations liées au numérique affecteront dans les années à venir l'économie de l'art, la circulation de son information, la nature de ses supports et, inévitablement en conséquence, sa portée symbolique. Certes la fonction "décorative", dévolue à l'art depuis toujours, subsistera encore, peut-être sous forme d'écrans plats à cristaux liquides. Des écrans plats diffusant ( pourquoi pas ? ) des bandes alternées, en rapport avec le papier peint de votre salon, comme d'autres accrochent des pommes dans un compotier, des sous-bois ou des couchers de soleil. Mais l'art en train de se faire et de s'inventer, aujourd'hui, sera ailleurs. Il sera dans ( et sur ) les réseaux d'Internet !
Le développement des ventes en ligne, qu'on peut déjà constater, grignotant peu à peu les usages du commerce traditionnel, la multiplication de start-up comme opérateurs actifs du commerce de l'art sur Internet est la preuve, tangible et irréversible, de cette évolution (révolution). Selon l'étymologie, le mot "esthétique" désigne une connaissance du sensible. Il ne s'agit pas pour nous ici de disserter sur une catégorie abstraite. Il s'agit, plutôt, de chercher à comprendre comment ce monde du sensible "technologique", affecte désormais directement les individus que nous sommes et, par voie de conséquence, l'art lui-même ! Si nous n'en avons pas encore une conscience claire, ni individuellement, ni collectivement, les artistes sont là pour nous le rappeler. C'est une fonction qu'ils ont assurée tout au long de l'histoire de l'art et de l'humanité, en s'efforçant toujours de rendre visible l'invisible...
L' art des réseaux participe à une esthétique de notre temps. Une esthétique conditionnée par un environnement informatique sans cesse plus prégnant ; et une utilisation d'Internet qui se généralise, que ce soit dans le privé, le professionnel ou la formation, à un public de plus en plus large. Un effort nous est encore nécessaire pour le constater, car le monde qui nous est propre est encore celui qu'une acculturation millénaire nous a conditionnés à voir ... Pour comprendre donc ce qui nous est sensible aujourd'hui, une esthétique de tradition, uniquement philosophique, ou relevant d'une analyse du type "beaux-arts", ne suffit plus à l'évidence. Il nous faut procéder à un élargissement du champ esthétique, faire sauter les verrous universitaires et ceux de l'analyse critique traditionnelle des oeuvres d'art, ses spécialisations , ses cloisonnements. Les critères de l'esthétique de la communication dont nous avons esquissé les principe avec Mario Costa, dès 1983, s'efforçaient précisément d'intégrer, au-delà de l'esthétique traditionnelle, convenue, des données relevant des sciences humaines, des sciences exactes, des neurosciences, enfin de tout ce qui est susceptible, sciences ou non, d'apporter une connaissance à son objet, qui est celui du "sensible". Nous vivons désormais dans un monde où tout est intimement imbriqué, un monde dans lequel les phénomènes biologiques, psychologiques, scientifiques, sociaux et environnementaux sont interdépendants. Pour tenter de toucher à la "sphère" du sensible, il faut mettre en oeuvre une approche systémique. La méthode discursive et linéaire d'hier est impuissante à le faire.
Incapable de couvrir les champs multiples qui s'ouvrent avec Internet. A travers une modification progressive de nos systèmes de valeurs, de nos systèmes de pensée, de nos perceptions, nous passons sensiblement d'une vision mécaniste de la réalité à une conception holistique. Le monde de la communication, la structure en maillage des réseaux, les notions d'interactivité qui lui sont propres, nous introduisent dans d'autres formes de schémas mentaux. La notion d'objets séparés fait place dans notre conscience à une perception globale. Le rythme, les flux, sont plus importants que l'objet qui le produit. La réalité qui nous entoure est vécue sur le réseau comme une danse ponctuée par les cycles d'informations. Dans certains moments de notre vie, particulièrement riches, nous ressentons ce synchronisme qui nous met en harmonie avec l'ensemble de l'univers. Internet développe et favorise ce type de perception. Comme si dans ces moments, précisément, toute forme de séparation ou de fragmentation de notre conscience se trouvait miraculeusement abolie.
Cette évolution amène inévitablement les artistes à s'approprier d'autres types d'outils pour produire le symbolique propre à leur temps et traduire sa sensibilité, dans un monde où le fonctionnement de l'art va s'exprimer désormais, non plus en termes d'objets isolés, mais en termes de relation et d'intégration. Les oeuvres, les données, les systèmes d'art, seront appréhendés comme des "touts" intégrés. Des touts intégrés qui ne pourront en aucune manière se diviser ou se réduire à l'inventaire des parties constitutives dûment matérialisées.
Ce qui fonde "l'œuvre"( mais n'était-ce pas déjà le cas hier ? ), ce n'est plus tant son support matériel, sa représentation picturale intrinsèque, mais ce qui précisément n'est pas immédiatement perceptible à nos sens, au premier niveau, tout en l'étant à notre sensibilité, à notre intelligence. Les notions de dispositif, de connexion, de système, de mise en relation, d'interactivité, de présence à distance, d'action à distance, de virtualité prévalent désormais dans les nouvelles formes d'art qui se cherchent sur Internet.
Les techniques électriques, électroniques, informatiques, le réseau Internet, lui-même, nous ont introduits dans la société d'information et de communication. La société des NTIC, comme on l'appelle de façon barbare. Ces techniques sont au cœur des changements intervenus dans la vie sociale depuis un siècle, modifiant notre environnement physique, mais aussi nos représentations mentales. Électricité, électronique, informatique et, aujourd'hui, Internet fournissent aux artistes de nouveaux instruments de création. Ce qui est déterminant, c'est la transformation de notre environnement, chaque jour un peu plus dans ce sens, et notre rapport d'ajustement, sans cesse en évolution avec une réalité mouvante.
En proposant des systèmes de communication comme "oeuvres" à saisir dans leurs fonctionnalités, leurs mouvements, leurs flux, leurs rétroactions, sur le support globalisant et planétaire d'Internet, l'artiste de la communication prétend, tout simplement, modifier nos habitudes de perception, prétend inciter sur nos comportements perceptifs et l'interprétation même de l'art. L'enjeu véritable de l'art contemporain, que je préfère pour ma part appeler "l'art actuel", se situe bien au-delà, désormais, du statut de l'image et du statut de la forme. Il se joue autour du rapport que nous entretenons dans notre relation au monde avec ce que nous nommons, communément, "réalité". Réel ? Virtuel ? Où se trouve donc aujourd'hui la véritable appréciation que nous pouvons avoir du monde ? C'est vrai qu'un chien représenté sur un tableau dans une scène de chasse n'a jamais mordu personne. Ce n'est pas si sûr qu'il en soit de même, demain, pour un avatar, lorsque le programme de réalité virtuel aura été connecté à un dispositif de robotique. Aux problèmes esthétiques s'ajoutent des interrogations d'ordre éthique. En arrière-plan, des comportements esthétiques qui évoluent en fonction de l'évolution des technologies, ce que proposent les artistes, notamment ceux qui créent aujourd'hui sur Internet, c'est en fait la constitution de nouveaux modèles anthropologiques.
Fred Forest
Vernissage à la Galerie Depardieu
" CHEMIN DE CROIX "
64 bd. Risso 06300 Nice vendredi
9 Septembre 2005 en présence de
l'artiste international Fred Forest
en video : http://video.google.com/videoplay?docid=6111278391114126558
http://video.google.com/videoplay?docid=-4349928896143098278
Du 9 septembre au 28 octobre 2005, l'artiste Fred Forest, présentera, à la Galerie Christian Depardieu à Nice, sa dernière oeuvre multimédia en ligne, crée sous le titre d'images-Mémoire, réalisée en partenariat avec l'INA ( Institut National de l'Audiovisuel ), présentée à la presse par M. Renaud Donnedieu de Vabres, Ministre de la Culture et de la Communication, exposée dans le hall du Ministère de la Culture en mars dernier. A la Galerie Depardieu, une installation in situ, spécifique et originale, sera mise en fonction. Il s'agit, avec cette nouvelle proposition, d'une réflexion "artistico-esthétique" approfondie, ludique et participative, au sujet d'Internet. Pour Fred Forest, le Web doit désormais être appréhendé et traduit comme une sorte de mémoire globale d'images, la mémoire des mémoires ! Un réservoir inépuisable de couleurs, de formes, de représentations, mises à notre disposition, qu'un moteur de recherche ratisse de façon inlassable, dans sa moisson systématique d'images.
Fred Forest, artiste atypique, singulier et inventif, s'est imposé au fil des ans, en totale indépendance critique, par rapport au marché de l'art et aux Institutions. Figure historique emblématique de la scène de l'art contemporain, il est doublement reconnu, à la fois comme pionnier de l'art vidéo ( 1970 ) et, trente ans plus tard, comme pionnier du Net Art ( 1995 ). Fait sans précédent pour un artiste vivant, l'ensemble de son oeuvre a rejoint, en juillet 2004, le patrimoine national par le biais de l'INA. Il est, par ailleurs, à l'origine de deux mouvements artistiques majeures, celui de l'art sociologique et celui de l'esthétique de la communication avec Mario Costa. Il participe, depuis sa création, à la "Fête de l'Internet" dont il est l'un des fondateurs. On se souvient notamment de ses actions retentissantes, comme "J'arrête le temps", au Pub Renault, sur les Champs-Élysées, " Le Centre du monde" à l'Espace Pierre Cardin, ou encore son propre "Techno Mariage", à la mairie d'Issy-les-Moulineaux.
Agitateur d'idées, il faut rappeler son rôle de précurseur à Nice comme professeur d'Université, avec un séminaire de renommée internationale qui a vu défiler, dans l'auditorium du MAMAC, les artistes et les théoriciens les plus importants en matière d'art numérique, d'Internet et de nouvelles technologies. Également, son long compagnonnage avec Pierre Restany et notamment une mémorable soirée qu'ils ont organisé, en parfaits compères, comme une énorme provocation, dans les salons de l'Hôtel Westminster sur la Promenade des Anglais... Fred Forest a un attachement viscéral pour la ville de Nice, qu'il adore et qui le lui rend bien. Son activité a été si intense en ces lieux, qu'il fût même question, au cours de discussions passionnées qu'il soit labellisé comme artiste de l'École de Nice ! ( il y avait les artistes inconditionnels pour et ceux franchement contre ... )
Fred Forest, n'en est pas à son coup d'essai. Son exposition à Nice réservera bien d'autres surprises. Déjà, en 1973 il s'est vu décerner le Grand Prix de la communication à la Biennale de Sao Paulo ( Brésil ). Invité par Pierre Restany, qui était commissaire du pavillon Français, il a représenté la France à la Biennale de Venise, ainsi qu' à la Documenta de Kassel...
En attendant sa prochaine première rétrospective, prévue à l'étranger, ne ratez surtout pas son installation "Images-mémoire" à la Galerie Depardieu!
VERNISSAGE LE VENDREDI 9 SEPTEMBRE 2005 " CHEMIN DE CROIX ".
Une bonne occasion de retrouver sa verve et sa chaleur humaine et caustique.
Galerie Depardieu 64 Boulevard Risso 06300 Nice ( face au MAMAC )
tél : 04 97 12 12 97 fax : 04 97 12 12 90
http://www.galerie-depardieu.com
http://www.fredforest.org/Ina
Management et soutien technique du projet à Nice par Gérard Diaconesco
Fred Forest
parcourt le monde !
par Gérard Diaconesco
Qu'est-ce qui fait courir Fred Forest dans le Monde si ce n'est cette soif d'apporter aux autres peuples notre rayonnement culturel sans tabou ni complaisance, celui d'une vieille civilisation Française qui est chargée de plus de XX siècles d' Histoire.
Cet artiste français autodidacte et contestataire, mais tout de même Professeur titulaire de "Chaire d'esthétique de la communication et des arts" des Universités Françaises de la Sorbonne et de Nice Sophia Antipolis, était à même de pouvoir rééditer , 30 ans après, l'exploit de présenter une nouvelle contre-performance avec sa Biennale 3000 cette année au Brésil à Saopaulo, mégapole de plus de 18 millions d'habitants.
Pour cela Fred Forest invite tous les artistes à participer en grand nombre à sa Biennale 3000, biennale "virtuelle" qui a ouvert ses portes du 6 Octobre au 15 Décembre 2006 au Musée d' Art Contemporain de Saopaulo, et dans laquelle les artistes mais aussi les citoyens du Monde prennent le " Pouvoir " et exercent leur droit à la parole et à l'image en toute liberté sans censure ni choix sélectif !
http://www.biennale3000saopaulo.org
Fred Forest a toujours joué un rôle important de pionnier. En 1973, il proposait déjà un art de la rue, un art de participation, un art de contestation, un art social. Aujourd'hui ces formes d'art accusent une partie non négligeable des pratiques artistiques actuelles, avec un retard de plus de trente ans, compte tenu de la lenteur des appareils culturels à assimiler la nouveauté.
Cette Biennale de l'An 3000 se réalise dans le même lieux que celle de l'An 2000 dans le Musé d'Art Contemporain USP du Parc Ibirapuera de Saopaulo au Brésil. Elles s'affirme, avec force et indépendance, comme une manifestation prospective qui met en évidence que l'art ne saurait rester figé sur des concepts du passé, alors que dans notre quotidien "Internet" procède à l'abolition du temps et de l'espace, et que le règne de l'esthétique de la communication envahit toutes les dimensions du symbolique, de l'esthétique et du social.
Faire de l'art c'est faire d'abord du sens, et le sens ne se fait pas avec des concepts désormais obsolètes, alors que le monde se transforme aujourd'hui en temps réel à vitesse grand V.
Pour rappel, en 1973 des artistes représentatifs comme Amelia Toledo, Anesia Pacheco Chaves, Armando Canuto, Cesar Loureiro, Conrado Silva, Euclides Sandoval, Fabio Magalahes, Gilberto Moirimitto, Luiz Augusto de Aruda, Luiz Carlos Homem de Costa, Regina Celia Canel, Sergio Fuiza avaient participé à sa Biennale à Saopaulo.
Cette année la Biennale 3000 de Fred Forest se démarque de la Biennale officielle qui se déroule en même temps dans les bâtiments du Musé d'Art Contemporain de Saopaulo, car pour celle de Fred Forest il s'agit d'une biennale numérique, planétaire, participative, en résumé une biennale sans sélection, et par conséquent véritablement démocratique !
http://www.folhaembranco.org
Qu'est-ce qui fait courir
Fred Forest ?
ACTUALITE FRED FOREST
http://www.webnetmuseum.org/php/fr/php-news_fr/show_newsfr.php
1 - Fred Forest parcourt le monde, mais son cœur et ses engagements sont toujours plus que jamais ancrés dans la Baie des Anges à Nice !
Il se pourrait bien que l'année prochaine, à l'occasion des élections, il nous gratifie d'une de ces surprises "décoifantes", dont il est le seul à détenir le secret en Région PACA. Gérard Diaconesco son fidèle lieutenant sera toujours présent bien sur pour veiller dans l'ombre. Mais motus et bouche cousu, ne déflorons pas le sujet ! De toute façon, la Revue "performARTS" qu'on s'arrache déjà à Paris au point que ses derniers exemplaires se vendent au marché noir au Palais de Tokyo derrière le comptoir, vous tiendra au courant les premiers, c'est promis !
Donc, Fred Forest se voit consacré avec une première " grande " rétrospective à l 'étranger. Et, de fait, la Galerie Christian Depardieu est étroitement associée à cette montée en puissance et à ce succès rien d'étonnant à cela ! Rien d'étonnant à ce que cette rétrospective se réalise à l'étranger quand on constate comment la France s'en va en quenouille. C'est normal, estime l'artiste que ce soit au Brésil, un pays neuf, où l'art n'est pas à la traîne et à la remorque des "amerloques". Sao Paulo c'est New York, puissance dix, dans tout ce que cette ville a d'excessif, en bien comme, en mal, en positif, comme en négatif.
http://www.webnetmuseum.org/php/fr/php-news_fr/show_newsfr.php
http://www.webnetmuseum.org/php/image_catalogue/index_fr.php
Au Brésil, en Mai 2006, rééditant ses exploits du passé, lors de la XII e Biennale de Sao Paulo, où il s'était distingué par le " Grand Prix " de la communication et son arrestation par la police militaire, l'artiste va faire son exposition rétrospective au Paço das Artes, mais selon sa pratique, il va réaliser des " expériences " de presse participatives avec des journaux comme La Folha de Sao Paulo et des Télévisions comme TV Globo.
http://redeglobo.globo.com/
Participez aussi à son site brésilien de libre expression et de libre information :
http://www.folhaembranco.org/
2 - Fred Forest publie aux éditions de l 'Harmattan un nouvel essai sous le titre sybillin : "L'oeuvre-système invisible". Il prétend que les artistes vont travailler de plus en plus dans la dimension de l' invisible... Son livre postule sur le prolongement et le dépassement de l'art sociologique, de l'esthétique de la communication et de l'esthétique relationnelle...
3 - Fred Forest au Brésil au mois de Mai 2006, sera en Juin au Canada à l'invitation de BRAVO un regroupement de 2500 artistes visuels de l' Ontario pour une série d'interventions à Ottawa, Toronto et Mattawa.
En attendant de revenir bientôt à Nice, comme beaucoup le réclame, Fred Forest fourbit ses armes à l ' étranger sous la protection attentive de Sainte Rita omniprésente en région PACA comme ailleurs et vous donne rendez-vous pour les futures élections à Nice sur la place Masséna !
Fred Forest
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